Title: Staphylococcies
1Staphylococcies
- Renaud Verdon
- Unité de Maladies Infectieuses et Tropicales
- CHU de Caen
2Définition du processus infectieux
- agent infectieux
- système immunitaire
3Définitions des réactions systémiques Ã
linfection
- Syndrome de réponse inflammatoire systémique
- température gt 38C ou lt 36C
- FC gt 90 / mn
- FR gt 20 / mn ou PaCO2 lt 4,3 kPa (32 mmHg)
- Sepsis
- SRIS infection
- Sepsis sévère
- sepsis associé à au moins une défaillance
d organe - hypotension (PAS lt 90 mmHg ou PAS lt PAS
habituelle - 40 mmHg - ou acidose lactique ou oligurie ou
encéphalopathie ou hypoxémie ou coagulopathie de
consommation - Choc septique
- sepsis sévère associé à une hypotension
persistante malgré remplissage adapté ou
nécessitant des amines pressives
4Plan
- Staphylococcies
- rappel bactériologique
- physiopathologie
- infections cutanées à S. aureus
- infections toxiniques à S. aureus
- infection systémique à S. aureus
- infections à staphylocoque coagulase négative
- Infections à Staphylocoque doré méthi-R
communautaire
5Rappel Bactériologique
6Staphylocoque rappel bactériologique
- Staphylocoque coagulase négative
- commensal cutané (S. epidermidis, S.
saprophyticus, etc) - pas ou peu pathogène (matériel, cystite à S.
saprophyticus) - Staphylococcus aureus
- prévalence portage 30 (permanent ou
transitoire) - gîtes de portage
- FDR portage
- antibiorésistance
- communauté
- SA sensible à la méthicilline (SASM),
- apparition de SA résistant à la méthicilline
(SARM)et sans aucun lien avec secteur de soins - hopital SA résistant à la méthicilline, 40
isol. hospital. en France - virulence majeure
7Facteurs de virulence de Staphylococcus aureus
- nombreuses enzymes coagulase, élastase,
hyaluronidase - facteurs dadhésion à la matrice extra-cellulaire
- résistance à lopsonisation (protéine A, acides
teichoïques, etc), production de slime
(polysaccharide entourant les colonies) - toxines
- entérotoxine
- épidermolysine ou toxine exfoliante (clivage
intra-épidermique) - TSST-1 (toxic shock syndrom toxin)
- leucocidine de Panton-Valentine (pneumonies
nécrosantes, furonculoses sévères), parfois
associé aux souches communautaires résistantes Ã
la méticilline (pb émergent)
8Physiopathologie
présence S. aureus sur peau
pathologie cutanée banale (furoncle, panaris,
anthrax)
effraction cutanée
thrombophlébite septique
signes toxiniques
bactériémie
SIRS - choc septique
pathologie d organe focalisée ou multi-organe
métastases septiques
thrombophlébite septique
9Infections superficielles à Staphylocoque doré
10Infections cutanées staphylococciques (1)
- folliculite infection du follicule pilo-sébacé
limitée à la gaine du poil - furoncle infection d un follicule pilo-sébacé
formant un abcès de l ensemble de l annexe - anthrax coalescence de plusieurs furoncles
- hydrosadénite dermohypodermite nodulaire par
infection des glandes sudoripares axillaires - panaris risque évolutif vers l extension aux
fléchisseurs des doigts - atteinte muqueuse conjonctivite, sinusite,
autres localisations ORL (rare, enfant)
11(No Transcript)
12Infections cutanées staphylococciques (2)
- staphylococcie maligne de la face
- furoncle aile du nez
- risque évolutif thrombophlébite du sinus
caverneux - présentation clinique placard érythémateux
localisé à laile du nez, s étendant de façon
asymétrique (diagnostic différentiel érysipèle
face) vers l orbite (exophtalmie, chemosis)
cordons de phlébite visibles à un stade avancé. - traitement parentéral
- furonculose récidivante
- furoncles récidivants
- rechercher des facteurs de risque de portage
- traitement des épisodes et désinfection des gîtes
staphylococciques
13Diagnostic des infections staphylococciques
cutanées
- diagnostic clinique pour la plupart des
infections cutanées superficielles un écouvillon
de pus (si possible fermé) est intéressant - Faut-il un prélèvement cutané ?
- Furoncle, anthrax, panaris, etc non
- Surinfections de plaies chroniques, formes
sévères ou potentiellement sévère (furoncle aile
du nez) oui - pas dautre test diagnostique en routine la
détection de souches toxinogènes est faite dans
certains laboratoires spécialisés - pas de sérologie, ni dantigénémie
14 Recueil pus sur écouvillon stérile ou pot stérile
Désinfection soigneuse pour asepsie cutanée
Ponction à laiguille fine
15Infections cutanées staphylococciques (3)
- soins locaux antiseptique
- incision d abcès ou dun panaris collecté
- antibiothérapie anti-staphylococcique méti-S
- IV si staphylococcie maligne de la face
cloxacilline ou oxacilline 50 Ã 100 mg/kg/j en 3
à 4 injections, associée initialement à la
gentamicine 3 mg/kg/j en 1 injection - per os si furoncle chez sujet fragilisé ou si
anthrax ou panaris ou hydrosadénite cloxacilline
(Orbénine, meilleure biodisponibilité) 50 à 100
mg/kg/j en 3 Ã 4 prises, ou pristinamycine 1,5 Ã
3 g/j en 3 prises
16Désinfection gîtes staphylococciques
- Expliquer principes physiopathologiques
colonisation gîtes narinaires et autres zones
macérations / manuportage / extension
colonisation / invasion follicules pilo-sébacés Ã
loccasion microtraumas ou immunodépression / - Prescription
- hygiène (éviter macération, manuportage)
- antiseptiques sur gîtes
- pommade antibiotique narinaire / cicatrices
furoncles / (mupirocine) - pas de traitement antibiotique par voie générale
sauf cas particuliers - dépistage portage dans foyer
17Syndromes toxiniques staphylococciques
18Infections staphylococciques toxiniques
- choc toxique staphylococcique (Â toxic shock
syndrome ) - historique toxines TSST-1 hémocultures
négatives - présentation clinique fièvre, hypotension,
érythème cutané scarlatiniforme et/ou
palmo-plantaire (desquamation secondaire), avec
atteintes viscérales (hépatite, rhabdomyolyse,
œdème lésionnel pulmonaire, CIVD, etc) - traitement symptomatique et porte d entrée
- nécrolyse épidermique staphylococcique du
nourrisson - toxi-infection alimentaire staphylococcique
- toxine thermo-stable (préformée dans l aliment)
- incubations de quelques heures
- diarrhée, vomissements, pas de fièvre
19Infections systémiques (bactériémies et
localisations viscérales) à Staphylocoque doré
20présence S. aureus sur peau
pathologie cutanée banale (furoncle, panaris,
anthrax)
effraction cutanée
thrombophlébite septique
signes toxiniques
bactériémie
SIRS - choc septique
pathologie d organe focalisée ou multi-organe
métastases septiques
thrombophlébite septique
21Infections systémiques
- Par opposition aux infections localisées cutanées
ou muqueuses - Septicémies, bactériémies
- Infections viscérales
22Bactériémies à Staphylocoques
- Forme aiguë fulminante et Forme aiguë
bactériémique - rapidité dévolution
- hémocultures positives
- signes de sepsis grave demblée
- Forme septico-pyohémique
- fièvre oscillante, avec frissons
- localisation(s) viscérales pleuro-pulmonaire,
osseuses, urinaires, etc - localisations cutanées des extrémités (similaires
à lésions cutanées dendocardite) - Formes lentes
23Localisations viscérales (1)
- Articulaires
- Osseuses
- Pleuropulmonaires
- Endocardiques
- Uro-génitales
- Neuro-méningées
- Musculaires (pyomyosite)
24Localisations viscérales (2)
- Articulaires
- arthrites septiques
- ostéomyélites de lenfant
- spondylodiscites
- infection sur matériel
- Pulmonaires
- Pneumonies nosocomiales du sujet ventilé
- Surinfection bronchiques de grippe
- Pneumonies nécrosantes (enfant, rare)
- Endocardites cf QS
25Localisations viscérales (3)
- Uro-génitales
- Pyélonéphrites ou prostatites
- Abcès du rein
- Neuro-méningées
- Empyèmes épiduraux
- Infections post-opératoires
- Musculaires (pyomyosite)
- Abcès du psoas (par voie hématogène, par
proximité à partir dune spondylodiscite) - Abcès muscles des membres en zone tropicale
26Diagnostic des infections viscérales Ã
staphylocoque doré
- La clinique est peu spécifique de létiologie
bactérienne - Diagnostic de certitude
- mise en évidence du staphylocoque doré dans un
site normalement stérile - LCR, plèvre, synoviale, ponction abcès ( pus
fermé ), ponction osseuse, disco-vertébrale,
urines - dans les localisations muqueuses (sites non
strictement stériles), la mise en évidence de
staphylocoque doré nest pas un critère formel de
son rôle pathogène - expectoration ou prélèvement bronchique/alvéolaire
, écoulement sinusien, plaie cutanée ouverte - Certains critères semi-quantitatifs ou
quantitatifs peuvent aider LBA, culture pure
ECBC - En labsence de diagnostic de certitude,
lassociation dune localisation viscérale à une
bactériémie est hautement évocatrice du rôle du
staphylocoque doré ds linfection de lorgane
27Ex septicémie à S. aureus sur cathéter
périphérique
- hospitalisation pour décompensation d un diabète
- cathéter périphérique posé pour hydratation et
insulinothérapie IV - cathéter changé à J3 noté  point de ponction
éythémateux, trajet veineux douloureux sur
quelques cm - après 5 jours d hospitalisation, fièvre à 39C,
aucun point d appel, examen  normal 2
hémocultures positives à S. aureus en amas
 ré-examen cordon induré au site perfusion
initiale, goutte de pus à lorifice ancien
cathéter adénopathie satellite apparition
d une douleur dorsale et d une compression
médullaire par épidurite staphylococcique
hématogène - traitement IV, puis nécessité ligature veine
infecté en raison de la persistance
d hémocultures positives après 5 jours
d antibiothérapie guérison
28(No Transcript)
29infection du cathéter, formation dun thrombus
infecté
30FDR portage transmission manuportée
Physiopathologie
Présence S. aureus sur peau
présence S. aureus sur KT
thrombophlébite septique
bactériémie
SIRS - choc septique
pathologie d organe focalisée ou multi-organe
métastases septiques
31- l examen des (anciens) points de ponction de
cathéter doit faire partie de l examen clinique
d un patient fébrile
32Infections à Staphylocoques à coagulase négative
33Physiopathologie
présence chez tous de S. epidermidis sur peau,
106 / cm2
colonisation S. epidermidis sur KT, plaie
opératoire, matériel
infection focalisée développement souvent lent
bactériémie
signes fonctionnels localisés fièvre
Sepsis sévère (possible)
34Infections à Staph coagulase négative
- circonstances particulières
- présence de matériel étranger cathéter
périphérique ou central, dérivation de LCR,
prothèse articulaire, sondes de pace-maker,
prothèses valvulaires, cathéter de dialyse
péritonéale - infection nosocomiale (souvent résistant à la
méthicilline) - difficulté diagnostique
- risque de considérer comme contaminant
- importance de la qualité de réalisation des
prélèvements faire plusieurs hémocultures à des
moments différents, mise en culture soigneuse du
matériel retiré, prélèvement sur les sites
porteurs de matériel - 1 infection communautaire banale
- cystite à Staphylococcus saprophyticus
35Infections sur prothèse articulaire
- Ne concerne pas que le staphylocoque ! (doré ou
non) - une règle linfection ne peut être éradiquée
sans le retrait du matériel - les agents infectieux capables de se développer
sur le matériel ou à l interface tissu-matériel
ont des propriétés particulières - adhésines
- production de slime
- faible réplication, état de quiescence
- présentes à proximité du site (colonisation
cutanée), ce qui explique la contamination facile - évolution souvent lente, torpide, sans
manifestations septiques sévères, retardant
souvent le diagnostic
36Aspects thérapeutiques des infections Ã
staphylocoques
37La pénicilline et le staphylocoque doré
- 1940 utilisation de la pénicilline G dans les
infections à staphylocoque doré succès total - 1950 90 des staphylocoques dorés sont
résistants à la pénicilline G - 1960 développement de la pénicilline M, active
sur les staphylocoques résistants à la
pénicilline G - 1980 apparition de staphylocoques résistants Ã
la pénicilline M - 1998 (USA) apparition de staphylocoques
résistants à la méthicilline en milieu
communautaire mondialisation du phénomène - 2006
- en ville staph résistants à la Péni G, mais
rarement à la péni M (attention, épidémio
changeante) - à lhôpital 40 des staphylocoques résistants Ã
la pénicilline M
38Antibiothérapie (1)
- Staph méti-S
- référence oxacilline ou cloxacilline
- association à un aminoside dans les situations
graves pour accélérer la vitesse de bactéricidie - alternatives pristinamycine, C2G (mais
antibioprophylaxie), amoxicilline acide
clavulanique - FQ, rifampicine, fosfomycine, acide fusidique en
association
- Staph méti-R
- référence vancomycine
- association à aminoside ou rifampicine ou acide
fusidique ou fosfomycine, selon antibiogramme,
pour accélérer la vitesse de bactéricidie - alternative teicoplanine, combinaison des
précédents
39Antibiothérapie anti-Staph méthi-Sen pratique(2)
- cloxacilline - oxacilline
- furoncle 50 mg /kg /j en 3 fois 1 gramme 3 fois
/j per os per os, privilégier cloxacilline
(orbénine, biodisponibilité augmentée). - staphylococcie maligne de la face débutante 100
mg/kg/j en 3 injections 2 grammes 3 fois / j en
IV - endocardite 150 Ã 200 mg/kg/J en 6 injections 2
grammes x 6 /j (optimiser l effet
temps-dépendant), associée à gentamycine IV. - antibiothérapie chez une personne allergique aux
bêta-lactamines - per os pristinamycine, cp à 500 mg, 3 à 6 cp 3
fois /j, troubles digestifs dyspeptiques - IV glycopeptides
40Antibiothérapie anti-Staph méthi-Ren pratique
- vancomycine
- 30 mg/kg/j T1/2 7 h
- adaptation aux résiduelles 20 à 30 mg/L
- toxicité rénale syndrome cou rouge (perf trop
rapide), allergie, toxicité veineuse - teicoplanine
- moins puissante mais utilisable en alternative
- T1/2 40 h
- 1 injection par j IVDL ou IM
- adaptation aux résiduelles 30 à 40 mg/L
- non veinotoxique, allergie (10 croisée), pas de
néphrotoxicité
41Sélection dun mutant résistantla recette à ne
jamais appliquer !
42Sélection d un St. aureus résistant à lacide
fusidique en monothérapie
Mutant résistant à lacide fusidique 1/107
Mutant résistant aux fluoroquinolones 1/107
Mutant résistant à la rifampicine 1/107
Traitement par acide fusidique en monothérapie,
amélioration transitoire
Infection à St. aureus résistant à lacide
fusidique, devenu inutilisable
43(No Transcript)
44Traitements associés
- Prise en charge symptomatique (état de choc,
etc) - Draînage dune collection purulente (ex drain
pleural) - Evacuation chirurgicale dune collection
- Ablation dun matériel étranger
45Un phénomène récent souches de staphylocoques
résistants à la méthicilline en milieu
communautaire
- Depuis 1998, observation dinfections à SARM chez
des sujets sans aucun FDR classique de SARM - Souches particulières
- sensibilité aux FQ et autres molécules avec
activités anti-staphylococciques - résistance  isolée à la méthicilline
- parfois porteuse de la leucocidine
Panton-Valentine - Tableaux cliniques particuliers
- enfants pneumonie nécrosante
- adultes furonculose récidivante
- Caractéristiques épidémiologiques
- foyers épidémiques familiaux
- clubs de sport
- USA encore rare en France (max 5 des
isolats de S. aureus)
46Fin