Title: Daniel Villaperla vous pr
1Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis
lors des tournois de bridge des ANGES 15/01
au 28/01/2007
Attendez que la musique de Mozart démarre et
prenez le temps dapprécier les textes poétiques
que vous aimez dans cette sélection Les
diapositives changent au clic de la souris
2D'un baiser si délicieux Que j'ai cru
respirer la flamme Dont Vénus embrase les
dieux.Ce n'est point un baiser non, c'est
l'Amour lui-même. Il passe dans mon cœur, et
mon cœur embrasé,Tout à coup palpitant, saisi
d'un trouble extrême, A reconnu le dieu
vainement déguisé.Il se trouble, il palpite
encore, Il se plait à consumerIl désire, il
craint, il adore, Et tout conspire à
l'enflammer.Aux accents de ta voix mon âme est
éperdue Mes regards inquiets brillent
d'humides feuxJe rougis, je pâlis un voile est
sur ma vue Tous mes sens sont en proie au
délire amoureux.Même quand ma bouche est muette,
Fanni, mon cœur parle à ton cœurEt le doux nom
de son vainqueur Est le seul nom qu'il me
répète.Absent de tes regards, dans l'ombre et le
sommeil, Je te vois, je te suis, j'embrasse
ton imageDe mes songes brûlants, Fanni, reçois
l'hommage Fanni, reçois encor l'hommage du
réveil.O baiser! divine caresse! Source
flatteuse de tourment!O Fanni! partage l'ivresse
Du baiser qui m'a fait amant!Te désirer, te
voir, parler et t'entendre T'aimer!... que
sais-je encore? Il est un autre vœu!Donne un
second baiser plus secret et plus tendre
J'étais plus qu'un mortel je serais plus
qu'undieu
Ah! tu viens d'énivrer mon âme Ecouchard Lebrun
3Je suis partout sur la Terre Où jaillit une
étincelle damour Et de lumièreDans les yeux
Des gens heureuxDans ce regard qui pétille
Et les jupes qui vrillentDans ces âmes qui
sémerveillent Et qui à la beauté
séveillentDans la joie dun enfant Qui
fait des bullesJe suis partout sur la Terre
Où jaillit une étincelle damour Et de
lumièreDans le galop Des chevauxOu le ballet
des otaries Dans chaque souffle de vieDans
le vol des oiseaux Et livresse de
linfiniFuis donc toutes les ombres De ton
mondeEt viens me retrouver Comme un
illuminéBois comme un assoiffé A la
beautéVois toutes les graines de lumière Que
jai seméSur la Terre.
Graines de lumières Nicole Castillo
le_regard lewis
4Elle m'a dit, c'est "bleu",Excusez-donc du
peu,Et comment vais-je fairePour me tirer
d'affaire ?J'en ai une peur bleue.Le ciel ici
est bleu...Mais, dehors, tu le crois,On est
tous bleus de froid...Moi, j'aime bien le bleu
!En bleu, tu sais, tout est plus beau,Comme le
rouge de tes lèvres,Comme le rose de tes
fesses.(Et, là, d'un coup, lamour se
dresse,d'où vient cette poussée de fièvre
?)Comme la blancheur de ta peau...Comme le
bleu de l'arc-en-ciel...Comme tes yeux couleur
de miel...Le vie est rose, l'amour est bleu !
Petit poème bleuDanonyme
thierry aguiar
5Le silenceSoniaIl pleutet avec nostalgieje
pense à toià ton silenceDense est le jourqui
lentement avancetu te laisses allercomme une
feuilleque le vent balanceTandis que le
soleils'éteint dans la nuitet que vient le
sommeiltu écoutes le silencequi console le
désir
6Celle qui m'a tant pourmené Clément
Marot Celle qui m'a tant pourmené A eu
pitié de ma langueur Dedans son jardin m'a
mené, Où tous arbres sont en
vigueur.Adoncques ne usa de rigueur Si je
la baise, elle m'accole Puis m'a donné son
noble cœur, Dont il m'est avis que je
vole. Quand je vis son coeur être mien, Je
mis toute crainte dehors,Et lui dis " Belle,
ce n'est rien, Si entre vos bras je ne dors.
"La Dame répondit alors "Ne faites plus
cette demande Il est assez maître du corps,
Qui a le cœur à sa commande."
7J 'ai fabriqué un dé en papier, Un petit
cube blanc parfaitement carré.Sur chaque face,
j'ai écrit un message passionné, Avec des
mots relativement appropriés. Après avoir écrit
mes vers sur toutes les faces, J'ai ajouté
des cœurs sur les moindres espaces,De manière à
ne laisser aucune place, Et profiter au
maximum de la surface.Une fois terminé, j'ai
pris un tube de colle, J'ai replié
soigneusement le dé en bristol,Étalé la glu et
sa forte odeur de pétrole, Me souvenant de
mes années de galère à l'école. Quand mon dé
fût enfin assemblé, Je le tourna dans tous les
sens, amusé,En me demandant ce que tu allais en
penser, Toi, ma jolie blondinette adorée...
Le dé de l' amour Hubert Mordain
Hubert Mordain
8SabineSicaudNe pas se rappeler en
suivant ce chemin...Ne pas se rappeler... Je te
donnais la main. Nos pas étaient semblables,Nos
ombres s'accordaient devant nous sur le
sable,Nous regardions très loin ou tout près,
simplement.L'air sentait ce qu'il sent en ce
moment.Le vent ne venait pas de l'Océan. De
làNi d'ailleurs. Pas de vent. Pas de nuage. Un
pinDont le jumeau fut coupé dans le tempsEtait
seul. Nous parlions ou nous ne parlions pas.Nous
passions, mais si sûrs de la belle heure stable
!Ne te retourne pas sur le chemin de sable.
9Je me souviens Christian CallyJe me
souviens des jours, heureux, de ma jeunesse,
Ils mettent un sourire aux jours de ma
vieillesse,Qui s'écoulent sans bruit, vers un
paisible port, Où je rencontre enfin, les
trames de mon sort.C'est la chanson qui dit
Souvenirs doux et tendres, Qui me pousse à
fouiller, dans ces anciennes cendres,Les
vestiges enfouis dans ce passé lointain, Pour
rallumer les feux que les ans ont éteint.Nos
demains sont formés d'expériences arrières,
Qui nous font découvrir de nouvelles
clairières,On avance, on avance, en épluchant
les jours, Comme une marguerite au long de
nos séjours.Et puis, que reste-t-il quand toutes
les pétales, Marquent notre passé perdu dans
les dédales,D'une brève existence écrite par le
temps, Dans le livre éternel, témoin de nos
instants ?Pas grand-chose, vraiment, une pierre
tombale, Une urne avec un nom sous une
froide dalle,Peut-être un monument d'où peuvent
s'asperger Les fientes des pigeons qui
viennent s'y percher. Je veux me souvenir des
jours de ma jeunesse, Pour retarder, un peu,
l'hiver qui me caresse,Et veut prendre mon corps
dans ses doigts lémuriens Je l'éloigne en
criant, va-t-en, je me souviens !
10Courir les mers, les océans, Perdre la notion
du temps.T'imaginer si parfaite Puis braver
les tempêtes.Et rêver ton visage... Accoster
sur la plage.Puis attendre la lune, Pour
rejoindre les dunesSous le vent des sables,
Aux portes du Ténéré,Espérer ton corps voilé,
Aux regards affables.Tes yeux bruns timidement
offerts, Le goût de miel de ta peau
parfumée,Aux rives de ton corps, aller m'échouer
Faire de toi mon unique désert.Dans la
fraîcheur sereine de la nuit, Entrouvrir le
voile de ta nudité.Y découvrir les méandres et
les fruits, Et me fondre en ton oasis
rêvé.L'accroche des lumières nocturnes, Mes
mains pour épouser tes courbes,Oublier à jamais
ce monde fourbe, Ton amour pour unique
fortune.
Femme du désert Morine
11Au fondde mon cœur SoniaJe t'ai cherchéen
plein océanet les ventsont dévié ma routeJe
t'ai cherchésur la montagneet la pluiea effacé
tes tracesJe t'ai cherché parmi la fouleet
l'indifférencea empêché le premier pasJe t'ai
trouvédans le silence,tu m'attendais au fond
de mon cœur
12NotesSoniaPour moi, dans la pénombre,tu
grattais ta guitareet ta musique
provoquaitd'étranges sentiments.Les subtiles
variationscréaient une douce voluptébaignant
mon coeurde complicité.Tels de fougueux
baisersles notes s'aventuraient en moià la
recherched'autres plaisirs,des notes au parfum
de rosepour éternellement rêver.
13Glisser comme un insecte,Se raconter des
histoiresDe brindilles et de fleurs,Prendre la
lumièreComme un prisme de verrePour la
réfléchirInlassablement.
Inventer une chanson aiguëComme celle du
vent.Faire le vide dans sa tête,Puis imaginer
se blottirContre l'horizon. MICHELINE BOLAND
14La Belle Denis Germain En avançant
souriante et les hanches valseuses - Faisant
se retourner des garçons aux aguets -La belle -
la charmante - primesautière et gaie -
Répandait son parfum comme une
ensorceleuse. Elle connaissait bien son pouvoir
d'aguicheuse Et ses yeux se muaient en
d'immenses quinquetsQui aveuglaient la proie
entre leurs tourniquets Et la livrait vaincue
aux mains de l'accrocheuse. C'était avant la
lettre - une vraie prédatrice - Chassant les
papillons de ses vastes filetsEt annexant les
cœurs en fine séductrice. Cependant - un beau
jour - elle devint captive Et sombra à son
tour - amoureuse lasciveDans les bras de l'Amour
- prisonnière à jamais !
15Une entorse à la mer mon île personnelle
Ceinturée de récifs, décumes de
flanelle,Ressemble à ce Kerry taillé dans les
rochers Où le rêve et loubli concentrent
leurs archers. Il ny pleut mais il neige au
soleil dépoli En flocons minéraux de
lapis-lazuliPour former de grands lacs où se
baignent des cygnes, Apollons cristallins aux
plumages insignes. Des moutons sous le ciel en
troupeaux bleu turquoise Seffilochent le
soir en filant leau narquoiseEt lon voit des
coteaux, bas le jour, de campagne Tout à coup
se dresser en vrais mâts de cocagne
! Quelquefois la nuit pleine on ne peut
distinguer Qui du vent dun oiseau nen finit
dirriguerDe son rire aérien de ses joies
ennemies Le silence inquiétant des plages
endormies. Et ce nest quau matin affalé sur
le sable Balayé à lenvi dune vague
inlassableQuon surprend les desseins de la fée
maritime Dans sa danse salée paresseuse et
intime.
16LAnthologie et les mots X Cépygé Écrire et
versifier avec style et beauté Des mots
donnant la vie et dautres primautésA des vers
émotifs et à rimes parfaites Tendrement
composés font ma joie et ma fête Choisir les
mots qui font des bouquets de parole Être
lélu des foules, être en fait une idoleÊtre mis
en compil au sein de florilèges Le poète
émérite a seul ces privilèges Nétant point ce
poète en ce sens nétant rien Par le monde
hélas, je suis juste un terrienIndigne de planer
en la chrestomathie Où dort le merveilleux
au creux dœuvres choisies
17A tous les romantiques André Laugier Jeus
aimé de mon temps revivre au romantisme,
Voir renaître Hugo, Lamartine et Musset,
Madresser à Chénier, puiser en leur charisme,
Puis de leur poésie inspirer mes
tercets. Jeus aimé rencontrer Baudelaire et
Verlaine, Sentir leur influence, aussi men
inspirer,Commettre quelques vers la strophe
souveraine Pour transcender cet art et mieux
le respirer. Dans mon inconscient une image
séveille, Sublime mon esprit quand mon cœur
sémerveille,Me force de respect, ô distingués
poètes ! Ma plume vous dédie une bien prude
rime A votre endroit, Messieurs par quelles
épithètesPuis-je en ma passion vous rendre mon
estime ?
18Rêverie Amable Tastu Alors que sur les monts
l'ombre s'est abaissée, Des jours qui ne
sont plus s'éveille la pensée,Le temps fuit plus
rapide, il entraîne sans bruit Le cortège
léger des heures de la nuit.Un songe consolant
rend au cœur solitaire Tous les biens qui
jadis l'attachais à la terre,Ses premiers
sentiments et ses premiers amis, Calme d'un
âge heureux, pure et sainte ignorance,Amitié si
puissante, et toi, belle espérance, Doux
trésors qui jamais ne me seront rendus,Ah !
peut-on vivre encore et vous avoir perdus !
19La mémoiredes mainsColette HaddadCette
argile était rouge, fraîche et souple à mes
doigtset je l'ai caressée avant de m'y
plongerjouissant simplement de son toucher
docilesouriant de ses formes aussitôt
modifiéessi douce et malléable et lisse dans mes
mainsla voilà qui se dresse et s'enroule ou se
tassese blottit dans mes paumes puis s'élance à
nouveauet tout-à-coup mes doigts savaient ce
qu'ils faisaientils devenaient précis, attentifs
et fébrileset dialoguaient sans fin avec
l'argile rougequi soudain devenait vivante entre
mes mainsmais mon regard obtus n'y comprenait
plus rienil ne décodait pas cette langue
nouvellequ'utilisaient mes doigtsqui trouvaient
tant à dire pétrissant cette argilemes mains ont
raconté à mes yeux ébahisune histoire oubliée
20La dame de Haute-SavoieFrancis CabrelQuand je
serai fatiguéDe sourire à ces gens qui
m'écrasentQuand je serai fatiguéDe leurs dire
toujours les mêmes phrasesQuand leurs mots
voleront en éclatsQuand il n'y aura plus que des
murs en face de moiJ'irai dormir chez la dame de
Haute-SavoieQuand je serai fatiguéD'avancer
dans les brumes d'un rêveQuand je serai
fatiguéD'un métier où tu marches où tu
crèvesLorsque demain ne m'apporteraQue les cris
inhumains d'une meute aux aboisJ'irai dormir
chez la dame de Haute-SavoieY a des étoiles qui
courentDans la neige autourDe son chalet de
boisY a des guirlandes qui pendent du toitEt la
nuit descendSur les sapins blancsJuste quand
elle frappe des doigtsJuste quand elle frappe
des doigtsQuand j'aurai tout donnéTout écrit,
quand je n'aurai plus ma placeAu lieu de me
jeterSur le premier Jésus-Christ qui passeJe
prendrai ma guitare avec moiEt peut-être mon
chienS'il est encore làEt j'irai dormir chez la
dame de Haute-Savoie Chez la dame de
Haute-Savoie
21Au clair obscur de la tendresseDans la force
douce de tes brasJ'ai déposé le poids d'un
secret.L'instant a frémi son silenceEt mon
souffle rauquesur ton cou dérivaitTelles les
ailes déployéesD'un oiseau ivre.Le flux de ta
voix m'a bercéeEmportant au-delàle vague de mes
peurs.De l'ombre floue des coquillagesPerlait
un parfum de roséeEt les murmures de
l'aubes'habillaient de soleilSur ma bouche,A
mes lèvres libéréesUne saveur saléeFraîche
ondée de bonheurSous le sceau d'un
baiser.Marybé
22Vertige du cielQui se coupe les ailesOiseau
des cimesDans le bleu de ma rimeLe poème défie
le tempsQui joue comme un enfantMon âme
toujours plus légèreSe défait dans les
airsFrançoiseUrban-Mennninger
23De l'autre côté du miroirSont des regards de
paradisUn peu lointains, un peu fouillisUn peu
trop haut pour bien te voirDe l'autre côté du
miroirLes enfants ont grandi trop fortLeurs
mains emprisonnent les tiennesLeur sourire
accroche le tienDe l'autre côté du miroirIl ont
fui leur terre brûléeLes jours les avaient
écorchésLa frayeur les a éloignésDe l'autre
côté du miroir
Hélène Soris
- Je prends plaisir à les rejoindreA partager
leurs jeux d'espoirsLeurs mots brisés,leurs
semblants noirsIls m'offrent leurs rêves si
vraisTremblants, juste un peu trop fragilesTain
peut-être de mes miroirsEt quand je reviens par
iciJe flotte un peu, dans un sourireJ'étais
bien avec ceux qui virentDe l'autre côté du
miroir !
24Comment oublier le pli lourdDe tes belles
hanches sereines,Livoire de la chair où
courtUn frémissement bleu de veines ?Nas-tu
pas senti quun moment,Ivre de ses angoisses
vaines,
R.Vivien
- Mon âme allait éperdumentVers tes chères lèvres
lointaines ?Et comment jamais retrouverL'identiq
ue extase farouche,T'oublier, revivre et
rêverComme j'ai rêvé sur ta bouche ?
25Il reste sur mes lèvresUne odeur au goût de
miel.Il reste au fond de moiUne tiédeur au goût
de fièvre.J'ai gardé cette odeur,J'ai gardé
cette tiédeur.Je pense à ta semenceEt je rêve
de jouissance.Je repense à ton corpsAu-delà de
toute décence.Assouvie mais pas apaisée,Ton
départ qui semble être une fuiteMe fait
désespérerQu'il y ait un jour une suite.
Evelyne Pannier
26Etoiles Jean Louis Latsague Comme un écrin
profond pour cacher des joyaux, Le ciel est
recouvert de nuées amassées.Mais pour vous
consoler, un arc-en ciel tressé Dit les astres
cachés aux cœurs purs et loyaux.
27Le voyage Pierre Fetzer D'où vient-il, ce
pêcheur dans la barque qui rentre au port ? Je
connais cet attachement qui nous ramène sans
cesse à la terre de nos racines.Cette terre qui
parfois se voile d'un crépuscule enveloppé
d'un ciel en nuages où le noir domine peu à
peu. Celle qui nous donne la vie a revêtu, pour
la circonstance, un tulle vaporeux,
éthéré.Il est l'heure de rentrer en son sein
pour s'y ressourcer. C'est à ce moment que le
rêve me saisit avant l'endormissement
nocturne. Me voici déjà reparti pour une
nouvelle aurore. Ma barque fait face à la
belle endormie.Je la trouve belle comme une
espérance. Je suis déjà parti pour le grand
large. L'important n'est pas le départ ou
l'arrivée, la naissance ou la mort, mais
la VIE le VOYAGE. S'ouvrir au monde sans s'y
perdre. Au large, l'Ineffable cohabite mieux
avec l'horizon sans fin.
28Rêve ancien Anne Marie CharpentierLe ciel
bas sest chargé dune pluie immobile. Il
mévoque pays de lointaine mémoire,Châteaux
fortifiés, forêts, campagne hostile Et maint
preux chevaliers surgis de vieux grimoiresLe
temps sonne le glas. Il passe un long cortège
Estompé par la brume vers lAbbaye Noire Et la
terre est blanchie dun froid tapis de neige
Un chant moyenâgeux résonne dans le
soir.LHOMME-ARMÉ des légendes bleues surgira t
il Ainsi que dans lhistoire au détour du
sentier ?Jentends battre les pas de son lourd
destrier Ce nétait que mon cœur dans ce rêve
inutile. Le ciel bas sest chargé dune pluie
immobile.
29FlamencoFlamme encoreDanse du
corpsL'expression dedans dehorsSensualité d'un
envol d'oiseauLes crépitements des paset du
rythme chaudLe langage à fleur de peauLes robes
volent sans effortBrûlure du corpsFlamme
encoreFlamenco
Valerie Vidal
30J'étais soulagéequand tu m'as déclaréque tu
avais essayéde me classersans y arriver.De
toutes manièresje n'ai jamais aimétes
étagèresempoussiérées.Nathalie Feld
31Mes lèvres ne parlent que pour toi,J'ai envie
que tu sois làQue mes bras te regardentQue les
anges nous gardentVoudrais-tu rire auprès de
moiIl me semble que cela fait des moisQue tes
fossettesne se sont pas creusé
- Les jours pleurent maintenantLorsqu'ils pensent
à nos escapadesAvons-nous jamais eu ces
promenadesLa solitude abrita-t-elle des instants
?Pour nous j'ai envie que tu sois là - Gabrielle Fric
32Avec ses yeux teintés de bleu ou mauveSa courte
jupe couleur guimauveUn sourire dangeSur son
visageEst-elle sage ? Est-elle sage ?Quand elle
marcheEt que de la taille aux hanchesDoucement
elle se balanceEt que les hommes la
regardentEst-elle sage ? Est-elle sage ?Et
quand commeSans y prendre gardeElle sourit
dessous sa frangeNue sous son pull moulant
orangeEst-elle sage ? Est-elle sage ?Laure
Bachelier
33Je donnerai mon éternité pour un regard Mon
sang, mes rêves, mes espoirsJe donnerais tout
pour deviner Lenvie dêtre désiréElles
frôlent mes chemins Sans jamais partager le
mienIl est sombre et obscur Cest le seul qui
me rassure
Lenvie dêtre désiré Emmanuel Blas
- Jespère une lueur, un appel
JentendraisQuelles que soient la distance et
les années Je veux que ma vie soit belleJe
menvolerai alors avec ce corps Quelle
destinée sera la mienneParsemée détoiles et
daurores Où quelle soit, je trouverai ma
reine.
34Je te voudrais saphique Poétesse
éoliennePythie de l'île Delphes Prêtresse
d'ApollonPour oser consoler Ton chagrin de
mes pleurs. Je te voudrais enfant Pour te
chérir encoreTe prendre en mon amour Te
lover en mon âmeEt te laisser aller Partout
où tu voudrais, Pour me laisser charmer De
l'appel des sirènesTe serrer dans mes mots
Te blottir dans mes brasEt calmer ta frayeur.
Puis, sans plus jamais craindre
L'attachement du coeur, T'aimer et t'adorer
D'un amour de poète.Mais je ne le peux pas
Car tu es une femmeEt ta douceur me touche
Et je crains ta douleur!
Amour de poète Franz Seguin Franz Seguin
35Un baiser,ce n'est rien qu'un baiser,il se pose
sur le front,se donne sur la joue,parfois, il
descend sur le nez,se glisse dans le
cou,s'immisce sur les lèvres.Un baiserce n'est
rien qu'un baiser,un baiser,
Anne Marie OUDARD
- c'est léger comme la neige,c'est chaud comme une
plume d'oiseau,c'est mouillé comme une goutte
d'eau.Un baiser,ce n'est rien qu'un
baiser,mais s'il vous donne la fièvre,ce n'est
plus un baiser,c'est une voile qui s'ancre sur
la lèvre.
36Tactile SEHNE MULLER Miroir, miroir laisse
moi entrevoir la clarté de l'espoir, Le
verre tamisé, peaufiné par le souffle du
temps,S'offre à mes yeux, s'offre à ma peau.
De mes longs doigts, je parcoure les courbes de
tes lignes,La froideur de ton métal engloutit
mon corps, Il frissonne de sensations,
d'excitation. Miroir, miroir emporte moi dans
la fusion du désir, Le reflet chaleureux et
bienfaisant sur le mur projeté, S'offre à mon
plaisir, s'offre à mon besoin. De tes longs
doigts, tu parcoures les lignes de mon corps,La
chaleur de mon envie engloutie ton éclat, Il
grandit en moi.
37Notre île Michele BrodowiczDe la pointe de mes
cils je dessine une île Entre ciel et terre,
entre ici et maintenant,Un paradis sur le
présent qui se faufile, Un rêve où se
décousent les mailles du temps.Quand les
constellations se couchent sur la mer,
Étoiles damour sur les draps froissés de
lâge,Saiment alors le Cancer et le Sagittaire,
Ombre et lumière, esquisse de leurs
paysages.Larbre de nos cœurs ploie sous les
fruits des soupirs Sur le chemin de la
vie, les pépins soublientEt dans leurs racines
voyage le plaisir, La sève brûlante de
lamour infini.Sur lîle des amants, le temps
na plus dhorloge, Le jour et la nuit jouent
la même mélodie Les heures, privées de
nostalgie et déloges, Sémerveillent devant
ces instants dharmonie.Dans tes yeux, le temps
na plus la même importance Et quand les mots
glissent sur le fil de ta voix,Je vois notre
île, ce bout de terre en partanceVers demain où
lamour est profession de foi.
38Dans la chaleur Suzanne Walther-Siksou
Dans la chaleur Parmi les fleurs
Révélateur Mon cœur qui bat Dans la
tiédeurSevré d'ardeurs Loin des
senteursMon cœur qui bat Dans la
froideurEt la raideur Face à la peurMon
cœur qui bat Dans la douceurD'un temps
berceur Loin des rancœurs Mon cœur qui bat
39Ne maime pas pour toujours !Aime-moi,juste le
temps de notre amour,Tant que la vue de mon
corpsAllumera ton désirEt que le son de ma
voixRéchauffera ton coeurAime-moiMais quand
viendra le jourOù la passion séteindraEt que
le bonheur senvoleraPars avec euxQuitte-moiNe
gâche pas mes souvenirsAvec des jours
malheureuxNe maime pas pour toujoursAime-moi,j
uste le temps de notre amourMurielVieux
40Les fenêtres ouvertesPompent lair frais du
soir.La pénombre aspiréeSe dilue dans mes
veinesEt reflue vers le cœurLa fluide
nostalgie.Laube dun long silenceErigée en
rempartsCampe une forteresseOù se meurt mon
espoir.Espoir intermittentFragile et
dérisoire,Douceur volée au tempsEntre hier et
ce soir.Je nai pas de présent.Je nai plus de
passé.Sur quelle île, échouée,Vais-je attendre
ton pas ?Je nai pas de présent.Je nai plus de
passé.Je nai pour compagnonQue lécho de ta
voix.
Ghislaine Renard
41Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire ?
C'est que voici le grand moment,l'heure des
yeux et du sourire, le soir, et que ce soir
je t'aime infiniment !Serre-moi contre toi. J'ai
besoin de caresses. Si tu savais tout ce qui
monte en moi, ce soir,d'ambition, d'orgueil, de
désir, de tendresse, et de bonté !... Mais
non, tu ne peux pas savoir !...Baisse un peu
l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux.
C'est dans l'ombre que les cœurs causent,et
l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on
voit un peu moins les choses.Ce soir je t'aime
trop pour te parler d'amour. Serre-moi contre
ta poitrine!Je voudrais que ce soit mon tour
d'être celui que l'on câline... Baisse encore un
peu l'abat-jour.Là. Ne parlons plus. Soyons
sages. Et ne bougeons pas. C'est si bontes
mains tièdes sur mon visage!...Mais qu'est-ce
encor ? Que nous veut-on ? Ah! c'est le café
qu'on apporte !Eh bien, posez ça là, voyons !
Faites vite!... Et fermez la porte !Qu'est-ce
que je te disais donc ? Nous prenons ce
café... maintenant ? Tu préfères ?C'est vrai
toi, tu l'aimes très chaud. Veux-tu que je te
serve? Attends! Laisse-moi faire.Il est fort,
aujourd'hui. Du sucre? Un seul morceau?
C'est assez? Veux-tu que je goûte?Là! Voici
votre tasse, amour... Mais qu'il fait sombre.
On n'y voit goutte. Lève donc un peu
l'abat-jour.
Abat-jour Paul Geraldy
42Aux Hommes de tout temps, solides et fragiles
Colosses valeureux parés de pieds dargileVous
êtes à peine nés que déjà des ballets De
femmes éblouies dansent a votre chevet.Elles
vous bercent sans fin, collés contre leurs seins.
Vous chuchotant naïves leurs secrets les plus
vainsMurmurant, susurrant au creux de votre
couDemblée persuadées que vous comprendrez
toutVos pères stimulants vous inculquent
leffort, La maîtrise de soi, parfois
lindifférence.Auprès de vos mères, vous trouvez
réconfort Et dans leurs bras tendus, vous
puisez lespérance.Quand vient le temps béni des
premières amours, Vous partez cœur léger tel
un fier troubadour,Inconscients bienheureux de
vos fragilités, Impatients déprouver de
lamour les beautés.Des femmes, vous aimez
souvent la variété. Les attraits physiques
sont loin de vous déplairePuisquils sont si
souvent votre premier critère Lorsque vous
contemplez notre diversité.Quand votre choix est
fait, vous devenez tenace, Vos discours
conquérants rivalisent daudace.Vous êtes prêt à
tout pour gagner les faveurs Dun cœur
compatissant même pour quelques heuresPuisquil
est bien connu depuis des millénairesQue damour
vous parlez quà de rares moments,Lui préférant
souvent les plaisirs de la Chair Apeurés
peut être par dautres sentiments.Le jour où
vous trouvez la femme qui vous plait, Celle
qui de lamour détient tous les secrets,Vous
vous abandonnez, serein et soulagé De pouvoir
déposer votre masque fêlé.Vous resterez toujours
charmeurs impénitents, Désireux de croiser
dans un regard rebelle,Le reflet de vos yeux,
rieurs et captivants, Gage de séduction a
nul autre pareil.Dans vos contradictions
dinscrit votre richesse,
Lettre aux Hommes Marie Sambre
Votre fragilité appelle notre tendresse.Entre
vos bras solides, nous aimons nous blottir Sous
vos mains agiles, nous désirons mourirEt votre
nuque nue, nous aide à pardonner Tous les
menus détails qui vous sont reprochés.O Hommes
de toujours, haïs et désirés, Encensés,
Rejetés, Adorés, MutilésEntre deux vers, je vous
le livre en mille Des Femmes, vous êtes, le fier
Talon dAchille
43On ne peut me connaître Mieux que tu me
connaisTes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deuxOnt fait à mes lumières d'hommeUn
sort meilleur qu'aux nuits du mondeTes yeux dans
lesquels je voyage
On ne peut me connaître Paul Eluard
- Ont donné aux gestes des routes Un sens
détaché de la terreDans tes yeux ceux qui nous
révèlent - Notre solitude infinie
- Ne sont plus ce qu' ils croyaient être
- On ne peut te connaître
- Mieux que je te connais.
44L'amour nous fait trembler comme un jeune
feuillage, Car chacun de nous deux a peur du
même instant. Mon bien-aimé, dis-tu très bas,
je t'aime tant... Laisse... Ferme les yeux...
Ne parle pas... Sois sage... Je te devine
proche au feu de ton visage. Ma tempe en
fièvre bat contre ton cœur battant.Et, le cou
dans tes bras, je frissonne en sentant Ta
gorge nue et sa fraîcheur de coquillage.Écoute
au gré du vent la glycine frémir. C'est le
soir il est doux d'être seuls sur la
terre,L'un à l'autre, muets et faibles de
désir.D'un baiser délicat tu m'ouvres la
paupière Je te vois, et, confuse, avec un
long soupir,Tu souris dans l'attente heureuse du
mystère.
L'amour nous fait trembler Charles Guerin
45Déséquilibristres. Dunmore Dis-moi le
vice, pourquoi es-tu voyeur ? Et bien le pur,
parce que tu es aveugle.Dis-moi le diable,
pourquoi es-tu présent ? Et bien le dieu,
parce que tu es absent. Dis-moi la main,
pourquoi es-tu tremblante ? Et bien l'arme,
parce que tu es lourde.Et toi la mort, pourquoi
es-tu si longue ? Et bien la vie, parce que tu
es courte.
46Couchers de soleil Tout le monde parle des
couchers de soleilTous les voyageurs sont
d'accord pour parler des couchers de soleil dans
ces paragesIl y a plein de bouquins où l'on ne
décrit que les couchers de soleilLes couchers de
soleil des tropiques Oui c'est vrai c'est
splendideMais je préfère de beaucoup les levers
de soleil L'aube Je n'en rate pas uneJe
suis toujours sur le pont A poilsEt je suis
toujours seul à les admirerMais je ne vais pas
les décrire les aubes Je vais les garder pour
moi seul
Déjà Blaise Cendrars
47DésirCatherine LangeLes chemins du désir
un à un se dessinentDe tous tes traits de
plumefaits à l'encre de Chine.Tes mains sur moi
qui s'aventurentDe mes vallons à mes
secrets,Ton souffle chaud qui me murmureQue
contre moi tu es en paix.Ces jeux, ces joutes,
ces "maintenant",Ces "viendras-tu ?", ces "je
t'attends",Ce temps passé, débats d'aimantsCe
temps présent, ébats d'amants,Tu fais et défais
le secretDe nos victoires, de nos regrets.Les
draps froissés disent en silenceLa volupté de la
romance.Enfin repu tu t'abandonnesEt tu
t'endors contre mon coeurA l'oreille je te
fredonneUne tendre chanson en douceur.Les
chemins du désir, c'est toi qui les dessinesUn à
un langoureux, rien qu'à l'encre de Chine.
48Laisse-moi me perdredans tes yeux
fauveslaisse-moi m'y égarerfaire le tour de ton
jardin secretne jamais y reveniren oublier le
parcoursle sentier qui y conduitlaisse-moi
vivre en toijouer avec l'enfant que tu étaisla
voir grandir et s'affirmeren souriant à la
vieremplie d'espéranceou en retenant ses
pleursceux des premières déceptionslaisse-moi
séduirela jeune fille que tu as étélaisse-moi
être jalouxjaloux de tes soupirantsde celui qui
fut le premierà recevoir le tendre regard
Chère inconnueYves Brillon
49C'est le doux refluxde ton nomle bruit de la
merqui murmurequi me réveillechaque matinEt
malgré moi,sur les tracesde mon rêve,comme un
soupirtu naissur mes lèvresEt même tarddans
la nuitsans finje répète ton nomune
psalmodietrop doucequi me fait basculerdans le
gouffrequi me mènejusqu'à toiEt entre les
deuxje fais semblantde vivreet dans toutce
que je faisj'oublie de t'oublierje voudrais
pouvoirte haïrpour ne plus avoirà t'aimer.
Dorothée Kopp
50Depuis que tu es partiOn n'entend plus un
bruitToutes les maisons sont videsMême le
soleil est livideDepuis que t'es partiMême le
soleil est livideLes étoiles se sont
éteintesune à uneIl n'y a plus un chienpour
hurler à la luneDepuis que t'es partiIl n'y a
plus un chienpour hurler à la luneLes arbres
sont rabougrisEt le ciel est toujours
grisDepuis que t'es partiLe ciel est toujours
grisL'air que je respire à peineest lourd de
reprochesEt les fleurs poussent tout
crochesDepuis que t'es partiLes fleurs poussent
tout crochesLes papillons et les abeillesne s'y
posent plusTout reste atrocement secmême quand
il a plu
Dorothy Leigh
51Es-tu déjà venue ? Tu me troubles encore
Les mots s'accrochent Rebondissent et
bruissentComme ta robe ouverte Le long de tes
cuisses.Es-tu déjà venue, Toi ô ! à venir nue
?
Absence Regis Laurent
52Déposer tendrement sur ta lèvre mi-close,
Un baiser t'éveillant d'un sommeil si peu
lourd,Effleurer de mes doigts le bout ton sein
rose, Voir tes yeux s'entrouvrir et quémander
l'amour.Serrer entre mes lèvres la fleur de ton
sein, L'aspirer, la rouler, la mordre
doucement,Lentement caresser la courbe de tes
reins, Faire vibrer ton corps d'un long
frémissement.Promener sur ta peau et mes doigts
et ma bouche, Pas à pas m'avancer vers ta
belle vallée,Laisser mon cœur voler au-delà de
ta couche, Avec à ces côtés ta beauté
étalée.Goûter sur ton ventre la sueur de l'émoi,
Et n'étant qu'un manant me prendre pour un
roi,N'ayant pu en ce monde amasser la fortune,
Te tenant dans mes bras j'ai décroché la
Lune.Tremper avec délice ma bouche gourmande,
Aux flots de l'élixir de ta jolie rivière,Aux
délicats parfums de rose et de lavande,
Ceindre de mes lèvres ta précieuse pierre.Ce
rubis flamboyant que ma langue caresse,
M'enivrer de ton vin et boire ta jeunesse,Faire
monter en toi tous les désirs du monde,
Ecouter les soupirs de ta gorge profonde.Sentir
soudain vibrer ton admirable corps, Avoir
tes doigts crispés dans ma noire
crinière,Découvrir en tes yeux éblouis de
lumière, L'abandon de ton cœur et t'en aimer
plus fort.Puis sombrer enfin entre tes jambes
ouvertes, M'engloutir, m'engloutir et
m'engloutir toujours,T'avoir entre mes bras,
abandonnée, offerte, Et connaître avec toi la
saga de l'amourMe laisser emporter comme sur
l'océan, Au rythme langoureux qui balance
tes reins,Alors que monte en nous l'ivresse du
néant, Mes épaules griffées aux ongles de tes
mains.
Rêve d'Amour René Domenget
53Musique de Mozart Romance du Concerto pour
piano et orchestre N20 K.466
Poèmes et photos Internet
Daniel janvier 2007 villa.perla_at_wanadoo.fr Ce
diaporama poèmes n9 est strictement privé. Il
est à usage non commercial.