Title: Pr
1- PARTIE I Approches néo-classiques un
renouvellement complet - I.1. Prolongements
- I.1.1. Concentration et collusion
- I.1.2. Entrée, sortie, contestabilité
- I.1.3. Lintégration verticale
- I.2. Renouvellements
- I.2.1. La théorie des coûts de transaction
- I.2.2. Théories de linformation et des contrats
- Théorie des droits de propriété
- Théorie de lagence
2I.1.1. Concentration et collusion
- I.1.1.1. La concentration industrielle
- Recouvre deux réalités
- Le nombre des concurrents
- Le pouvoir de marché.
- Il ny a pas de lien mécanique évident entre ces
deux dimensions du phénomène de concentration - Comment la mesurer?
3Mesurer la concentration
- Le CR (Concentration Ratio) somme des parts de
marché des n plus grandes entreprises. Exemples - Supposons que 3 branches industrielles soient
constituées de 4 entreprises se répartissant le
marché de la façon suivante - Selon CR1 cest B qui est le plus concentré,
selon CR2, cest A. - B a le même CR2 ou CR3 que B et pourtant il est
moins concentré - Donc le CR nest pas un indicateur très fiable de
la concentration dun secteur
4Autres mesures de la concentration
- Lindice de Herfindahl
- IH
- Reflète mieux la réalité de la concentration car
il est non linéaire et sur-pondère donc les
grosses parts de marché. - Quoi quil en soit on ne peut calculer un tel
indice que si lon a déterminé auparavant le
nombre dentreprises qui se répartissent le
marché - Il faut donc être capable de définir le MARCHE DE
REFERENCE
5Le problème du marché de référence (1)
- Une illustration de ce problème
- Dans les procès pour abus de position dominante,
la sagacité des juges est mise à rude épreuve car
on ne détermine sil y a ou non abus de position
dominante que si lon a correctement défini le
marché de référence
6Le problème du marché de référence (2)
- Plusieurs méthodes possibles pour le définir
- Rechercher les produits substituables en
calculant les élasticités-prix croisées? - Très complexe à calculer et très imprécis
- Regrouper les produits ayant des caractéristiques
homogènes? - problème des produits proches mais différenciés
- Demander aux offreurs didentifier qui sont leurs
concurrents - La perception subjective de deux rivaux peut
différer grandement (expl. de Accor et la pension
de famille)
7Le problème du marché de référence (3)
- Le progrès technique et le cycle de vie des
produits peuvent modifier en permanence les
contours des marchés (expl. Xerox versus Ricoh et
Canon) - La meilleure approche ?
- Peut-être une approche à la Lancaster examiner
les fonctionnalités pertinentes aux yeux des
consommateurs et considérer comme produits
concurrents les produits qui les intègrent? - Même si les tribunaux en appellent souvent à des
experts économiques, on comprend bien pourquoi
cest le juge qui tranche en dernière instance
8Conséquences néfastes dune concentration
excessive
- Noter tout dabord que lefficience des
entreprises requiert toujours une certaine forme
de concentration. Mais comment déterminer le
nombre optimal dentreprises concurrentes dans un
secteur donné? - Calculer le rapport entre le nombre dunités qui
seront demandées par les consommateurs au prix
raisonnable (Prix Coût moyen1 marge
suffisante) et le seuil de rentabilité dune
unité de production - Dans la chimie, les coûts fixes sont si
importants quil est nécessaire davoir peu
dentreprises produisant beaucoup. Cest moins le
cas dans les services informatiques par exemple.
9Conséquences néfastes dune concentration
excessive (2)
- Ceci étant admis, on sait que les entreprises se
concentrent pour augmenter leurs marges - Formule de Waterson et Cowling
- TAUX de MARGE de lentreprise i pdmi/e
- Avec
- Taux de marge (P Cmi)/P (P prix de vente,
Cmi coût marginal de lentreprise i) - pdmi xi/x nombre xi dunités vendues par
lentreprise i / nombre total x dunités vendues
sur le marché - e élasticité-prix de la demande (e
) - Or vous avez vu en 1ère année que, plus on
séloigne du coût marginal, plus les surplus
global et du consommateur sont faibles.
10Un lien entre structure (Degré de concentration)
et performance (marge moyenne)
- Taux de marge moyen dun secteur
- Donc
- La performance moyenne des entreprises du secteur
est donc déterminée par le degré de concentration
(mesuré par lindice de Herfindahl)
11Deux interprétations opposées de la concentration
- Ecole de Harvard
- Un phénomène nuisible
- Concentration gt moindres surplus pour les
consommateurs et la société - Un phénomène qui doit être combattu par des
interventions publiques, des lois et des procès
anti-trust - Ecole de Chicago
- Un phénomène dont la nuisibilité peut être
transitoire si lentrée sur le marché est libre - Dans ce cas pas besoin dintervention publique si
les marchés sont contestables cf. infra théorie
des marchés contestables - Il y a une tendance à (ou une tentation de) la
concentration, mais il arrive fréquemment que de
grands groupes disparaissent et/ou soient
détrônés par des challengers parfois petits
(Bull, Xerox, ATT, etc.)
UT1 Fin 2ème séance
12I.1.1.2. Entente, collusion, cartels
- La faiblesse du nombre dentreprises ne fait pas
que favoriser les excès de marges il y a aussi
un risque dentente sur le dos des
consommateurs - Exemples dententes connues ou supposées
- IG Farben devient BASF, Hoechst, Bayer
- OPEP
- Banques françaises?
- Peugeot-Citroën, Renault?
- Opérateurs de téléphonie mobile/Fixe
fournisseurs daccès Internet aujourdhui? - Elles sont fréquentes aussi à un niveau plus
local - Répartitions de marché dans le BTP expl. de
Ceccon et Mithieux en Haute-Savoie
13Entente, collusion, cartels (2)
- Définitions
- Entente accord tacite ou explicite entre un
nombre limité de firmes et destiné à 1) se
répartir le marché 2) fixer un prix 3) fixer
des quotas de production 4) interdire lentrée à
des concurrents potentiels 5) combiner ces
différentes comportements etc. - Cartel le mot à connotation allemande qui
désigne lentente explicite. Le Cartel est
contraignant pour ces membres. - Collusion comportement aboutissant aux mêmes
résultats, mais sans intention de la part des
acteurs. Cest le jeu du marché qui pousse les
entreprises à ne pas baisser leur prix par
anticipation de ce que feraient alors les autres.
Il sagit donc dune entente tacite.
14Entente, collusion, cartels (3)
- Conditions favorisant les ententes selon M. Glais
- 1) petit nombre dentreprises,
- 2) faible élasticité-prix de la demande,
- 3) produit homogène,
- 4) indivisibilités du capital,
- 5) coûts irrécupérables élevés,
- 6) fluctuations de la demande
15Entente, collusion, cartels (4)
- Le problème théorique principal instabilité
potentielle de lentente - Il est toujours tentant de ne pas se conformer
aux termes de l accord pour prendre des
parts de marché - Situations classiques de dilemme du
prisonnier - Équilibre de Nash double agression
- La concurrence aboutit donc au tarif le plus
faible - Si cest vrai pas besoin de réguler les
ententes car elles disparaissent delle même
16Entente, collusion, cartels (5)
- En fait, cest plus complexe que cela, car une
véritable coopération peut émerger dans le cadre
de jeux répétés , cest à dire lorsque les
décisions doivent tenir compte du fait quil peut
y avoir des représailles - Folk theorem dans un jeu répété, il y a un
arbitrage entre les bénéfices immédiats de
lagression et les coûts futurs liés aux
représailles des autres joueurs. Si la prise en
compte du futur est assez forte, cela conduit à
renoncer aux comportements non coopératifs. - Ne fonctionne que si la date de fin du jeu est
inconnue (induction bacward)
17Entente, collusion, cartels (6)
- Les évènements extrinsèques qui modifient la
prise en compte du futur ont une influence sur la
stabilité des cartels - Expl. Dissolution de lOPEP en 1979 lors de la
guerre Iran-Irak ? très forte de la préférence
pour le présent de ces 2 membres de lOPEP - Larrivée de nouveaux entrants déstabilise
souvent les ententes - Expl. Arrivée des transporteurs low cost sur
le marché de laviation civile développement du
e-commerce et des services en ligne(e-Bay,
banques virtuelles, etc.) phénomène des marques
de distributeurs dans les grandes surfaces Effet
Skype sur la tarification de la téléphonie à
linternational etc. - Il faut beaucoup dinformation pour mettre en
place des ententes stables - Sinon une baisse de prix peut être interprétée
comme le résultat dune tarification agressive
alors quelle résulte dune chute de la demande
18Entente, collusion, cartels (7)
- Malgré tout, on peut démontrer que lincertitude
nempêche pas la formation dententes stables
pendant un certain temps, avec éventuellement des
successions de guerre de prix suivies de périodes
de collusion (Green et Porter, 1984 Rotemberg et
Saloner, 1986) - Autre problème comment détecter les ententes?
- Elles sont interdites par larticle 85 du traité
de Rome, mais la commission a parfois du mal à
les détecter - Comment fait-on en pratique?
- Détection des évolutions parallèles de prix
- Problème le jeu de la concurrence non faussée
peut, dans certains cas, conduire spontanément à
de telles évolutions
19I.1.2. Entrée, sortie, contestabilité
- Concentration et ententes ne peuvent subsister
que sil y a des obstacles à lentrée comment
apparaissent-ils? - Deux approches théoriques parallèles
- Théorie des barrières à lentrée Bain, puis
modèle BSM (ou théorie du prix limite) - Théorie des marchés contestables Baumol,
Panzar, Willig
20La théorie des barrières à lentrée (1)
- Théorie des barrières à lentrée de Bain, 1956
les firmes installées bénéficient davantages qui
sont autant dobstacles pour les entrants
potentiels - Avantages en coûts maîtrise technique/savoir
faire expérience contrats préférentiels
dapprovisionnement ou de distribution accès
privilégié aux capitaux. - Économies déchelle
- Différenciation des produits
- Conséquences 4 configurations selon Bain
- 1) entrée bloquée 2) entrée dissuadée (prix
dexclusion), sortie encouragée (prix
délimination) 3) entrée accommodée 4) libre
entrée. - Cas 2) gaspillage de ressources consacrées à
lélimination des rivaux
21La théorie des barrières à lentrée (2)
- Théorie du prix limite ou modèle BSM (Bain,
Sylos-Labini, Modigliani) comment fixer le prix
qui dissuade lentrée? - Postulat de Sylos-Labini (1962)
- Les firmes installées pensent quaucun entrant ne
se présentera si elles pratiquent un prix
inférieur au coût moyen de longue période - Les firmes entrantes pensent que les firmes
installées ne modifieront pas leurs quantités
après lentrée. - Résultat
- Il existe un prix et une quantité limites (que
les firmes installées peuvent calculer) tel que
les entrants soient dissuadés lentrée nest
possible que si la quantité proposée est
supérieure et le prix inférieur à ces limites
22Un perfectionnement de la théorie du prix-limite
la théorie de la prédation
- Théorie de la prédation il y a prédation
lorsquune firme entreprend un ou des mouvements
stratégiques destinés à a) modifier les
conditions de coût ou de demande (préemption)
ou b) influencer les croyances des entrants
potentiels. - Mouvement stratégique (Th. Schelling) action
pour influencer le comportement des concurrents - Préemption comportement consistant à être le
premier (first mover) à entreprendre une action
pour en capter tous les bénéfices - Exemples investissements de surcapacité en
anticipation dune demande future RD et brevets
inemployés pour interdire lentrée
23La théorie de la prédation (suite)
- De nombreux modèles de théorie des jeux depuis 20
ans pour décrire ces comportements stratégiques.
Quels comportements ont-ils mis en évidence? - Investissements de surcapacité une forme
dengagement plus crédible que le prix limite, à
cause de lirréversibilité - Envoi de signaux trompeurs distribuer peu de
dividende pour faire croire à une faible
rentabilité - Jouer sur sa capacité financière pour supporter
des pertes transitoires - Intégration verticale stratégique
- Pré-annoncement de nouveaux produits (Farel et
Saloner, 1986) X Box par exemple - Marques, publicité peuvent aussi être
interprétées comme résultant de comportements de
prédation - Innovations de produits
- Normes, standards, compatibilité
24La théorie des marchés contestables
- Baumol, Panzar et Willig, Contestable Markets and
the Theory of Industry Structure, 1988 - Définition un marché est contestable si
lentrée sur ce marché est libre et la sortie
sans coût. - Pour que la contestabilité se réalise, il faut
que - H1 les firmes établies et les entrants
potentiels aient les même fonctions de coût et
aient accès aux mêmes technologies - H2 les firmes soient multiproduits (sinon
entrée trop risquée) - H3 lentrant se comporte comme un suiveur et la
firme établie maintienne son comportement - H4 lentrée sur le marché soit libre
- H5 la sortie se fasse sans coût
- H6 il ny ait pas de coûts fixes irréversibles
UT1 Fin 3ème séance
25La théorie des marchés contestables (2)
- Définition configurations de contestabilité
soutenables. Une configuration de marché
contestable est soutenable si et seulement si - Ha la configuration est réalisable loffre et
la demande séquilibrent à un prix qui assure que
les profits de la (ou des) firme(s) installée(s)
sont non négatifs - Hb la configuration est viable malgré
labsence de coûts irrécupérables, aucun entrant
potentiel nest incité à entrer effectivement car
il ferait alors un profit nul ou négatif. - NB Il existe des structures de coûts telles que
Hb nest pas vérifiée parce quun entrant peut
arriver sur le marché, proposer une quantité
(faible) lui assurant un coût unitaire faible et
des profits positifs, capter ainsi une partie de
la demande de lentreprise installée, et du coup,
conduire cette dernière à faire des pertes cf.
démonstration dans Dang Nguyen (1995, p307-308)
26La théorie des marchés contestables (3)
- Conséquence de H0H6 et Ha et Hb
- Dans les configurations contestables et
soutenables, la menace dentrée est crédible et
elle discipline le comportement tarifaire des
firmes installées qui sont alors amenées à fixer
un prix juste suffisant pour leur assurer des
profits non négatifs - Donc, les monopoles naturels (i.e. fonction de
coût sous additive) nont pas nécessairement
besoin dêtre protégés par des barrières à
lentrée instaurées par lEtat - Si Hb nest pas vérifiée, il faut intervenir pour
défendre le monopole lentreprise ATT avait
demandé à Baumol de démontrer à la justice que
cétait le cas pour les télécommunications aux US
27La théorie des marchés contestables (4)
- Rappel (?) fonction de coût sous additive si
- C(q1q2qn) ? C(q1) C(q2) C(qn)
- Il vaut mieux, dans ce cas, que la quantité
offerte (q1q2qn) soit fabriquée par une seule
firme - Situations dites de monopole (ou oligopoles)
naturels - Les fonctions de coût ayant des coûts fixes sont
sous-additives. Expl. C(q) F a?? q
(Vérifiez-le) - Donc, largument selon lequel il faut protéger le
monopole naturel pourra être valable dans les
industries où la duplication des coûts fixes ou
des coûts dinfrastructure nest pas souhaitable - Exemples transport ferroviaire, autoroutes,
infrastructures de transport dénergies, etc.
28La théorie des marchés contestables (5)
- Mais ce dernier argument nest pas valable si le
marché est contestable soutenable puisqualors la
menace dentrée suffit à produire une
tarification idéale tout en ne devenant jamais
une concurrence réelle - NB la présence de coûts fixes nempêche pas la
contestabilité, si ce ne sont pas des coût
irrécouvrables. Doù le fait que lon puisse
considérer que, dans certains cas (coûts fixes
mais pas irrécouvrables), le jeu de la
contestabilité permettra aux industries à coûts
fixes élevés de sauto-réguler. - Mais dans beaucoup de cas, les coûts fixes sont
irrécouvrables
29Quelles leçons pour la compréhension de la
dérégulation des marchés mondialisés ?
- La dérégulation a commencé aux USA dans les
années 80, affectant principalement les
transports, les communications, lénergie, la
finance. - Elle sest développée en Europe, sur les mêmes
enjeux, un peu plus tard. - La théorie des marchés contestables en a été lun
des fondements analytiques les plus solides
puisque même les monopoles naturels pouvaient
désormais être soumis utilement aux forces du
marché.
30Leçons pour la compréhension de la dérégulation
des marchés mondialisés ? (2)
- Il y a eu des succès
- Emergence des transporteurs low cost
- Apparition de nouveaux opérateurs dans les
télécoms - Concurrence sur le marché de lélectricité
professionnelle - Finance
- Fin du monopole bancaire sur lépargne
concurrence entre places financières (City contre
Euronext) directives sur les services
dinvestissement, - etc.
31Leçons pour la compréhension de la dérégulation
des marchés mondialisés ? (3)
- Mais aussi des échecs
- Privatisation du rail au R-U
- Sérieux problèmes de continuité de la fourniture
délectricité en Californie et à New-York - Prises de risque excessives par les acteurs de la
finance dérégulée Barings en 1995, LTCM en
1998, etc. - Et il y a un coût collectif
- Même si la SNCF est devenue plus rentable, le
service fourni à la société nest plus le même - Qualité du téléphone dégroupé fournir la
qualité maximale nest pas toujours optimal pour
une entreprise privée, ni pour une entreprise
publique dailleurs
32I.1.3. Lintégration verticale ( make or buy ?)
et les relations verticales
- Définition Lintégration verticale représente
la décision dune firme dutiliser des
transactions internes dordre administratif
plutôt que des transactions marchandes pour
réaliser ses objectifs . M. Porter, Choix
stratégiques et concurrence, Economica, 1982. - On produit des biens et services à laide de
biens et services capital, consommations
intermédiaires et travail - Vaut-il mieux les acheter ou les fabriquer
soi-même?
33Formes de lintégration verticale (suite)
- On distingue différentes sortes dintégrations
verticales - Lintégration amont on fabrique ses propres
inputs (expl. Alcan produit de laluminium à
partir du Bauxite extrait des mines quelle
possède) - Lintégration aval on transforme ses propres
produits, ou on commercialise soit même ses
produits (expl. les réseaux bancaires.
Contre-exemple les courtiers en assurance) - Lintégration amont-aval les deux en même temps
(Expl. si Alcan achète une usine de fabrication
de boites demballage aluminium, elle devient
intégrée amont-aval)
Expl. très récent Loukos, le pétrolier russe,
vient dacheter des stations-service en Europe et
aux USA
34Formes de lintégration verticale (suite)
- La quasi-intégration relations étroites, de
nature contractuelle ou financière, entre des
firmes se situant à des niveaux différents du
processus de production - Expl.
- Renault prend des participations dans une
entreprise qui lui fournit des alternateurs ou
bien - Renault passe un contrat de fourniture
prioritaire avec lun de ses fournisseurs
dessuie-glaces. - Dans ce dernier cas, il sagit de ce que lon
appelle un contrat de restriction verticale (RV)
- Contrats dexclusivité, contrats de franchise,
prix de revente imposés (PRI), etc. - NB beaucoup de RV sont interdites par le code
du commerce et/ou le traité de Rome (par exemple
les PRI) - Mais il y a des contournements de réglementation
35Formes de lintégration verticale (suite)
- Il existe aussi des stratégies dintégration
horizontales, financières, etc. - Et il y a aussi, de plus en plus, des stratégies
de désintégration expl. dAlcatel qui
annonce en 2001 la vente de 90 de ses 200 usines
pour se concentrer sur son cœur de métier
recherche, conception, commercialisation - Se méfier tout de même il sagit souvent du
passage dune intégration verticale classique à
de la quasi-intégration
36Parenthèse Les restrictions verticales
- Définition ensemble des clauses contractuelles
visant à soustraire la relation verticale au
mécanisme du marché - Objectifs des RV
- Améliorer la coordination des décisions entre
lacheteur et le vendeur - Gérer les externalités qui gt des prix unitaires
insuffisants ou des quantités demandées
insufissantes - Contrôle vertical et délégation
(quasi-intégration)
37Restrictions tarifaires
- Franchise (tarif binôme) transfert dobjectif
- où T est le coût total des produits pour le
distributeur/donneur dordre - Prix de revente imposé, prix plafond, prix
plancher
Restrictions non tarifaires
- Quotas
- Rabais progressif
- Clauses dexclusivité (territoires exclusifs,
distribution sélective, distribution exclusive)
38Fondements stratégiques de lintégration
verticale et des relations verticales
- On en recensera principalement quatre
- Les situations de monopoles bilatéraux ou de
doubles monopoles - La création de barrières à lentrée
- Externalités et autres imperfections de marché
- Les coûts de transaction.
39Intégration verticale et situations de monopole
- 2 situations problématiques
- Monopole bilatéral monopole face à un monopsone
- Apparaît souvent dans les relations entre
sous-traitants et donneurs dordre ou entre
fournisseurs et distributeurs - Double monopole (en chaîne) monopole dun
producteur face à un distributeur puis du
distributeur face aux consommateurs - Il existe alors un conflit de partage de rente dû
à la confrontation des pouvoirs de marché des
différents acteurs de la relation verticale. - Ce conflit se résout de différentes manières, et
notamment parfois par lintroduction de
restrictions verticales. - Pour les consommateurs lissue du conflit est
positive ou négative
UT1 Fin 4ème séance
40Intégration verticale et situations de monopole
(2)
- Exemples dissue négative pour les consommateurs
- La double marge (Spengler, 1950) marge du
producteur sur le coût marginal de production
marge du distributeur sur le prix de gros - dans lautomobile, les donneurs dordre demandent
à leurs fournisseurs de réduire le prix (et la
qualité) des pièces détachées dès que les
modèles ont trouvé leur marché - Exemples dissue positive
- les marques distributeurs dans lalimentation
le monopsone permet aux consommateurs de
bénéficier de prix plus faibles car il permet aux
distributeurs dexercer une pression sur les
producteurs en créant leurs propres marques - Les distributeurs ou les donneurs dordre peuvent
être en situation dexercer une pression sur les
producteurs pour lobtention dun prix de gros
plus faible. Cela donnera un prix de détail plus
faible , sil y a concurrence entre les
distributeurs. - Loi Galland et problème des marges arrières
(cf. Caelus)
41Intégration verticale et situations de monopole
(3) partage de la rente?
Monopole bilatéral
Monopole classique
?
Producteur
Producteur
Distributeur
?
Clients
Clients
Rente de monopole
Rente de monopole
42Intégration verticale et situations de monopole
(4)
- Les situations de double monopole créent un
problème de double marge chacun des deux
acteurs maximise sa marge indépendamment. Dès
lors, le 2ème monopole ne prend pas en compte
leffet positif de sa demande sur les profits du
1er monopole et il tend donc à la
sous-dimensionner. - Dans ce cas, il peut être souhaitable dintégrer
les deux entreprises pour internaliser cette
externalité. Mais ce nest pas la seule solution
(cf. infra)
43Les problèmes de coordination dans la relation
verticale
O. Brossard La présentation qui suit est
empruntée à Claire Chambolle, Professeur à
lENPC, et librement adaptée
La double-marginalisation (DM) (Spengler (1950))
- Déroulement du jeu
- Etape 1 Producteur fixe le prix
de gros w, sachant quel sera la
politique de prix du détaillant - Etape 2 Distributeur fixe le prix de
détail p en fonction du prix de gros - c est le coût marginal de production
- Demande des consommateurs
- qd (p) D-p où D est une constante fixée
- H1 le distributeur connaît la demande des
consommateurs et demande donc la bonne
quantité au grossiste - H2 le producteur connaît la politique de
prix du détaillant
44Programme du producteurProgramme du
distributeur Etape 1 le producteur fixe son
prix connaissant la tarification du
détaillantEtape 2 le distributeur fixe son
prix Calcul des profits
UT1 Fin 5ème séance
45Comparaison avec le cas d1 firme intégrée
Il ny a quun seul programme doptimisation
On trouve
- Conclusions sur leffet des monopoles successifs
- Le profit total des firmes est faible
lorsquelles sont séparées, et le surplus du
consommateur est aussi faible puisque le prix
de détail est plus élevé - Quest ce qui est pire quun monopole ?
Plusieurs monopoles en chaîne
46Les restrictions verticales (RV) remèdes à la DM
- Le prix de revente imposé
- La DM gt , en fixant le prix de revente
du - distributeur linefficacité de la DM
disparaît - Le prix de gros w détermine ensuite le partage
des bénéfices entre producteur et distributeur. - Limposition dun quota
- La DMgt , en fixant un quota dachat au
distributeur linefficacité de DM
disparaît
47- La fixation dun tarif binôme (franchise)
- Le producteur impose au distributeur un tarif de
gros de la forme
avec wc - F est la rémunération de la franchise
- Le programme du distributeur devient
- Conclusions
- Dans le cadre de la chaîne de monopoles, les RV
permettent de faire baisser le prix final
bénéfique pour les consommateurs - Mais PRI et quotas posent dautres problèmes de
distorsion de concurrence qui justifient leur
interdiction. - Il ne reste donc que la solution du tarif binôme
48Intégration verticale et situations de monopole
(5)
- Le producteur peut aussi être tenté de contourner
le distributeur pour saccaparer une plus grande
part de la rente de monopole on perd alors le
bénéfice de la centralisation de loffre, mais
leffet final pour le consommateur nest pas
forcément négatif - Positif suppression de la marge de
lintermédiaire (distributeur) - Négatif coûts de livraison et de gestion des
stocks plus élevés coûts de transaction, etc. - Exemples pour réfléchir
- Les réseaux alternatifs de vente (Tupperware
produits alimentaires etc.) - Le débat sur les marges arrières dans la
grande distribution
49Intégration verticale et création de barrières à
lentrée
- Exemple de la déréglementation des services
téléphoniques en France - Avant, France Télécom était une entreprise
verticalement intégrée qui, en aval, produisait,
gérait et entretenait les réseaux de
télécommunication et fournissait, en aval, les
services téléphoniques. - Déréglementation France Télécom conserve le
monopole amont du service de réseau (en dehors de
la boucle locale ouverte depuis le 1er janvier
2001), avec lobligation dy donner accès dans
des conditions équitables aux opérateurs
alternatifs. Elle na plus le monopole en aval,
ni sur la boucle locale (Dégroupage)
50Intégration verticale et création de barrières à
lentrée (2)
- Lopérateur historique (France télécom) aurait pu
profiter du monopole créé par cette intégration
verticale pour imposer des conditions
dinterconnexion défavorables aux opérateurs
alternatifs (pour la téléphonie mobile ou fixe). - En effet, loffre des SFR, Bouygues, Neuf,
Cégétel, etc., nest intéressante que sils
donnent accès à lensemble du réseau et pas
seulement aux communications locales ou avec
leurs seuls abonnés - Pour prévenir cela, lART a obligé France Télécom
a tenir deux comptabilités séparées
réseau/services téléphoniques - But vérifier que les filiales de service ne
bénéficient pas dune tarification plus
avantageuse de laccès au réseau que les
opérateurs alternatifs
51Intégration verticale et échecs de marché
- Externalités et problèmes de droit de propriété
- Cf. la Fable des vergers et de lapiculteur
de Mead. - Chaque fois quil y a un problème de droits de
propriétés sur une externalité, lintégration
verticale peut être bénéfique - Autre échec de marché lasymétrie dinformation
- Un fournisseur peut être tenté de dissimuler des
défauts cachés et le donneur dordre peut alors
avoir intérêt à le racheter pour mieux maîtriser
la qualité de ces pièces détachées.
52Intégration verticale et coûts de transaction
- Coase, 1937, The nature of the firm
pourquoi y a-t-il des firmes si le marché est le
meilleur moyen dorganiser la production et la
distribution? - Pertinence de la question
- Il y a dans toute firme une intégration verticale
plus ou moins développée, et une coordination
administrative et/ou hiérarchique. - Or la théorie économique suppose que le marché
(coordination par les prix et la concurrence) est
le meilleur mode de coordination - Comment expliquer cela?
UT1 Fin 6ème séance
53Intégration verticale et coûts de transaction (2)
- Réponse de Coase la coordination par le marché
nest pas gratuite - On observe très souvent que lactivité économique
sorganise autour de structures hiérarchiques
formelles qui se caractérisent par la suppression
des mécanismes de prix, par lusage explicite
dune coordination administrative et par
lexercice dun pouvoir dautorité. Pour
illustrer ce mode de coordination Coase écrit - Si un travailleur se déplace du service y vers
le service x ce nest pas à cause dun changement
de prix relatif, mais parce quon lui ordonne de
le faire. . - Il conçoit donc lentreprise comme un dispositif
de coordination économique alternatif au marché.
54Intégration verticale et coûts de transaction (3)
- Quelles sont les transactions qui obéissent aux
mécanismes de marché et celles qui seffectuent
de manière centralisée au sein des entreprise? - Réponse de Coase effectuer des transactions
entraîne des coûts qui varient en fonction de la
nature de la transaction. - On tend donc à adopter le mode dorganisation le
plus économique en termes de coûts de
transaction. Les transactions passent donc plutôt
par le marché quand cela accroît lefficacité et
par lentreprise ou dautres organisations
formelles lorsque cela minimise les coûts de
transaction. - La décision de sintégrer verticalement doit
résulter dune comparaison entre les coûts des
transactions internes et les coûts des
transactions de marché
55I.2. RenouvellementsI.2.1. La théorie des coûts
de transaction
- En fait, lapproche initiée par Coase en 1937 va
finir par connaître un succès très important à
partir du milieu des années 70. - Cette économie des coûts de transaction sera
utilisée dans bien dautres domaines que
lanalyse du phénomène dintégration verticale. - En particulier, lanalyse de toutes les formes
dorganisation non marchandes Institutions,
contrats, règles de droit, etc. Cest pourquoi ce
courant de pensée sera qualifié de
néo-institutionaliste. - Ce courant émerge lorsque O. Williamson reprend
et développe les analyses de Coase à partir de
1975 - Markets and Hierarchies Analysis and Antitrust
Implications, 1975 - The Economic Institutions of Capitalism, 1985
56Formes de la coordination des activités
économiques
- Le MARCHE
- Prise de décision décentralisée
- Mode de coordination ajustements de prix
- La FIRME, lORGANISATION, lINSTITUTION,
lASSOCIATION - Prise de décision centralisée ou décentralisée
- Mode de coordination la hiérarchie, lautorité,
la règle, la confiance, la convention - La LOI
- Prise de décision décentralisée
- Mode de coordination la règle la contrainte
57Une citation
- Chandler, 1977, The Visible Hand The
Managerial Revolution in American Business - Lentreprise moderne se substitue aux
mécanismes de marché en ce qui concerne la
coordination des activités économiques et
lallocation des ressources. Dans de nombreux
secteurs dactivité, la main visible des
gestionnaires a remplacé ce quAdam Smith
appelait la main invisible des forces du
marché.
58Le concept de coût de transaction (1)
- Chacun de ces modes de coordination se
caractérise par des coûts de fonctionnement ou
coûts de transaction. On peut les classer en deux
grandes catégories les coûts de coordination et
les coûts de motivation. - Les coûts de coordination. Un marché sorganise
et cela a un coût. Idem pour une transaction hors
marché. - Exemple 1 Achat dune voiture doccasion on ne
se promène pas au hasard en demandant aux
passants sils ont une voiture à vendre. - Organisation du marché pour économiser les coûts
de recherche réseau de concessionnaires ou
offres de particulier à particulier dans un
magasine
59Le concept de coût de transaction (2)
- Dans les deux cas, on peut dire quil y a
organisation (coûteuse) du marché qui permet une
centralisation des offres et un gain considérable
de temps de recherche dun co-échangiste. - Exemple 2 les marchés financiers Les
transactions sur actifs financiers seffectuent
dans des bourses ou bien de gré à gré
(Marchés OTC). - Dans les bourses, les produits échangés sont
standardisés, les transactions centralisées et la
sécurité des transactions étroitement contrôlée. - Cette efficacité se paie chère immeubles,
investissements en outils de communication et de
traitement de linformation, personnels employés
(salaires élevés!). - Dans les marchés OTC, la coordination est moins
coûteuse car elle se fait par la confiance et la
réputation
60Le concept de coût de transaction (3)
- Les études de marché et la publicité il sagit
bien de coûts de coordination ressources
dépensées par les offreurs pour connaître les
préférences des acheteurs. - Et dans les organisations (entreprises ou
administrations)? - Coûts de coordination coûts de remontée de
linformation de la base vers le sommet coûts
de traitement de cette information et
délaboration de stratégie sur cette base coûts
de linformation descendante, c.a.d. coûts
associés à la communication du plan adopté aux
personne chargé de le mettre en œuvre, etc.
61Le concept de coût de transaction (4)
- Les coûts de motivation
- Deux grandes catégories
- (1) Ceux qui sont associés au caractère incomplet
et asymétrique de linformation et, - (2) Ceux liés à lobligation imparfaite c.a.d.
lincapacité des parties à respecter (ou faire
respecter) les engagements. - (1) découverts par G. Akerlof dans une étude
sur le marché des lemons la vente est bloquée
même si le vendeur est de bonne foi car
lacheteur na aucun moyen de le savoir. Il
adopte donc une position méfiante. Cela conduit à
un phénomène dantisélection (adverse selection).
62Le concept de coût de transaction (5)
- (2) Les coûts d enforcement
- Transaction marchande lorsque lon achète un
produit dans un supermarché, on sattend à une
certaine qualité. Si le produit savère non
conforme aux normes attendues, il est possible
dutiliser la voie juridique pour obliger le
vendeur à respecter son engagement concernant la
qualité de ce produit la justice est coûteuse
mais nécessaire à la bonne exécution des
transactions coût de motivation ou lié à la
nécessité de donner au vendeur les bonnes
incitations - Transaction non marchande lorsquune entreprise
fabrique des pièces détachées pour ensuite les
utiliser à la fabrication dun produit final, la
qualité de ces pièces doit être vérifié cest
aussi un coût de motivation
63Les hypothèses comportementales de lapproche
néo-institutionaliste (1)
- La rationalité limitée les agents, bien que
rationnels, sont dans lincapacité de prévoir
tous les évènements susceptibles de se produire
dans le futur, et de leur affecter une
probabilité. Leur calcul est donc imparfait. - Cela entraîne une IMPOSSIBILITE DE POUVOIR SIGNER
DES CONTRATS COMPLETS - Contrats complets? Contrats qui recensent toutes
les contingences futures et prévoient ex ante les
conduites à tenir dans chacun de ces états. - Du fait de lincomplétude des contrats, les
agents doivent mettre en place des systèmes de
surveillance et de contrôle en cours de contrat
et ex post. - Exemple les comités daudit ou les comités de
rémunération dans les entreprises
64Les hypothèses comportementales de lapproche
néo-institutionaliste (2)
- Lopportunisme des agents consiste à profiter
des faiblesses du système de coordination, quel
quil soit, pour en dégager un intérêt personnel
plus élevé. - Un tel comportement, couplé à la rationalité
limitée, soumet les transactions à des aléas
promesses non tenues tentatives de manipulation
de linformation etc. - Exemple un donneur dordre impose à lun de ses
fournisseurs quil fasse un investissement
important pour améliorer ses produits. Une fois
linvestissement effectué le donneur dordre peut
revenir sur ces engagements en imposant un prix
inférieur à celui convenu, prix qui ne permet pas
de rentabiliser linvestissement.
UT1 Fin 7ème séance
65Les déterminants du choix dun mode de
coordination
- Les 3 principaux déterminants sont
- La spécificité des actifs
- La fréquence des transactions
- La complexité de la transaction et lincertitude
sur le futur.
661) La spécificité des actifs
- Un actif est spécifique lorsque sa valeur dans
des utilisations alternatives est plus faible que
dans son utilisation présente. - 5 catégories de spécificités
- physiques (expl. moules pour fabriquer des
pièces en plastique) - de proximité (expl. entre un fabricant et un
sous-traitant) - humaines (expl. ancienneté dun salarié au
savoir-faire inimitable) - des actifs dédiés (expl. un système
informatique sur mesure) - des actifs incorporels (expl. une marque connue
et réputée)
67La spécificité des actifs (2)
- De tels actifs génèrent un supplément de profit
par rapport aux actifs génériques
QUASI-RENTE. - Exemple 2 diplômés de lIEP ayant obtenu les
mêmes notes ne gagneront pourtant pas les mêmes
salaires celui qui aura fait le meilleur
parcours professionnel, acquis le plus
dexpérience gagnera mieux sa vie. - Ces actifs se dévalorisent en cas de rupture du
contrat, contrairement à des actifs génériques
qui sont eux redéployables. - Dès lors, il y a un risque dopportunisme par le
co-contractant qui possède lactif spécifique
il peut se livrer à un hold up sur le rente.
- Exemple la détermination des salaires dans la
finance (travaux dOlivier Godechot) ou bien
encore les problèmes de dépendance des
sous-traitant vis-à-vis de leurs donneurs dordre
682) La fréquence des transactions
- Transactions ponctuelles on utilise des
contrats type et les conflits sont traités par un
tiers (exemple les tribunaux). - Transactions fréquentes entre les mêmes agents
pour ne pas multiplier les coûts de transaction,
il peut être rationnel dinternaliser les
transactions - Remplacer le marché par la firme,
ladministration, etc. - Mais ce nest pas toujours aussi simple la
répétition des transactions permet de punir les
comportements déviants et opportunistes. Dans ce
cas, linternalisation nest plus nécessaire.
693) La complexité des transactions et
lincertitude sur le futur
- Transactions simples exemple de lachat en
gros de café. - On spécifie quun certain volume de café (nombre
de tonnes) dune qualité donnée (ex arabica de
telle région du Brésil) doit être livré à une
date pré-convenue à tel endroit et à tel prix. - Transactions complexes exemple de la
construction dune centrale électrique. - Nombreux paramètres incertains estimation de la
demande coût et disponibilité des énergies
substituables conséquences sur lenvironnement
évolution des normes de sécurité ou des normes
anti-pollution etc. - Impossible de spécifier tous les cas de figure
envisageables au cours de la réalisation du
contrat. - Le contrat désigne alors les personne habilitées
à prendre des décisions et les limites
applicables à ces décisions.
70Quelle gouvernance des transactions? Un tableau
de synthèse
71I.2.2. Théories de linformation et des
contratsI.2.2.1. Théorie des droits de propriété
- Les analyses économiques de la propriété se
focalisent sur deux points essentiels - La possession des droits de contrôle résiduel
- Lallocation des bénéfices résiduels.
721) Les droits de contrôle résiduel
- Définition du droit de contrôle résiduel
cest le droit de prendre des décisions sur
lutilisation de lactif si celles-ci ne sont pas
explicitement préétablies par la loi ou réservées
à un autre agent par contrat. - Autrement dit cest le droit de décider de
lutilisation dun actif, lorsque rien nest
prévu par la loi ou par contrat
732) Les bénéfices résiduels
- Définition Ce quil reste une fois que toutes
les parties prenantes ont été rémunérées
(Créanciers, salariés, état) - Exemple les dividendes versés aux actionnaires
74Lanalyse de la firme classique selon Alchian et
Demsetz
- Armen Alchian et Harold Demsetz, 1972
Production, information costs and economic
organization, American Economic Review. - La firme y est analysée comme une équipe
victime de comportements de passager
clandestin risque que chacun minimise ses
efforts en comptant sur le travail des autres
75Lanalyse de la firme classique selon Alchian et
Demsetz
- Impossibilité de mesurer les contributions de
chacun gt instaurer un système dobservation et
de contrôle (monitoring) des efforts. - Mais qui va contrôler le contrôleur ? Selon
Alchian et Demsetz, il faut - Rétribuer le contrôleur en fonction des gains de
léquipe attribution du bénéfice résiduel - Attribuer au dirigeant des droits résiduels
droit de passer des contrats, droit de contrôler
le comportement des salariés, droit de fixer les
rémunérations, droit de vendre lensemble des
droits., etc. - Lefficience peut donc être obtenue sans
contrôler le contrôleur
76Problème de cette vision de la firme
- Les entreprises modernes sont souvent
caractérisées par la séparation de la propriété
et du contrôle. - Exemple les sociétés par action
- Contrôle résiduel les dirigeants
- Bénéfice résiduel les actionnaires
- Comment concilier ce constat avec la vision
contractualiste qui caractérise les approches
néo-classiques récentes de lorganisation
industrielle? - Solution la théorie de lagence
77I.2.2.2. La théorie de lagence
- Définition relation dagence apparaît dès
quun particulier (ou une entreprise) confie plus
ou moins complètement la gestion de ses intérêts
à autrui. - En termes juridiques on parlerait de mandat, mais
la relation dagence ne suppose pas
obligatoirement la signature dun acte juridique
entre les deux parties. - Terminologie anglo-saxonne
- Mandant principal
- Mandataire agent
- La relation principal-agent se caractérise par
une asymétrie dinformation ayant 2 conséquences
- Sélection adverse
- Aléa moral
78La théorie de lagence
- Exemples de situations daléa moral lassuré
contre le vol a tendance à moins se protéger si
votre automobile est assurée tout risques vous
conduirez peut être plus dangereusement un
médecin pour éviter les erreurs médicales risque
de prescrire un nombre considérable dexamens
dont beaucoup peuvent être inutiles - Exemples de situations de sélection adverse si
lon est dans un système où les assurances santé
sont privées, les femmes qui désirent avoir des
enfants dans la période à venir souscriront de
préférence des contrats qui offrent une
couverture généreuse des dépenses liées à la
maternité. Or les projets de maternité sont des
informations privées auquel lassureur ne peut
avoir accès. Il y aura donc un biais dans la
sélection des souscripteurs à ce type
dassurance. Akerlof marché des voitures
doccasion
79Exemples de relations dagence
- Dans la relation médecin - patient, le patient
est le principal qui confie sa santé au médecin
qui est lagent. - Un épargnant qui est le principal peut confier
son patrimoine à un intermédiaire financier qui
est lagent - Un automobiliste qui est le principal confie sa
voiture pour réparation à un garagiste qui est
lagent - Un actionnaire qui est le principal confie la
gestion de lentreprise dont il est en partie
propriétaire à un PDG qui est lagent - Un employeur qui est le principal confie un
certain travail a un employé qui est lagent. - etc.
80Comment résoudre ces problèmes supportés par le
principal ?
- Un article fondateur Jensen M. C. and Meckling
W. 1976, Theory of the Firm Managerial
Behaviour, Agency costs and Ownership
Structure , Journal of Financial Economics, Vol.
3, pp. 305-360. - La théorie de lagence recommande de chercher les
contrats optimaux règles de partage des
rémunérations et des sanctions qui permettent de
satisfaire au mieux lagent et le principal. - Ce système génère des coûts dagence.
- 1) Dépenses de monitoring et dincitation
supportées par le principal. Par exemple les
systèmes de rémunérations avec intéressement. - 2) Coûts dobligation, qui eux sont supportés par
lagent. Exemple Le coût de certaines
assurances peut être classé ici. Exemple
lassurance dépôts.(banque lagent, le
déposants le principal). - 3) La perte résiduelle coût dopportunité
lié à linformation asymétrique. Mesuré par la
différence avec les gains qui auraient été
obtenus par le principal en labsence de cette
asymétrie.
81Comment la nature de la firme est-elle
appréhendée par la théorie de lagence?
- Une interprétation nouvelle de lentreprise un
ensemble de relations principal - agent où les
acteurs impliqués peuvent, dans certaines
relations, être principal et dans dautres agent. - Ainsi, dans la relation actionnaires -
dirigeants, le dirigeant est agent mais dans la
relation salariale, le dirigeant est principal et
le salarié agent. - Lentreprise est donc un nœud de contrats.
- Problèmes
- Les frontières de la firme sont floues (les
relations externes et internes sont appréhendées
avec la même logique expl. banques et salariés) - La coordination interne (hiérarchique) et externe
(marché) sont supposées être de même natures
des contrats - Les contrats ont tendance à nier les relations
conflictuelles ou de domination