Title: HEROS LIEUX
1 HEROS LIEUX NON LIEUX
POUVOIR CORPS
MYTHE ET PSYCHOLOGIE MÉTAMORPHOSE
APOLLON ET DAPHNÉ
- Lhéritage de la civilisation latine dans
lidentité culturelle et le patrimoine dune
Europe en construction - Classe 4 ème A Lycée Scientifique Albert
Einstein Cervignano del Friuli ITALIE
2Mythe et psychologie
par Laurano Federica, Licata Giorgia, Migli
Lisa, Rmus Maria Rita
3Motivations
- Notre classique est celui qui ne peut pas
nous être indifférent et qui nous sert à nous
définir nous-mêmes par rapport à lui,
éventuellement en opposition à lui . Un
classique est une œuvre qui provoque sans cesse
un nuage de discours critiques, dont elle se
débarrasse continuellement . Un classique est
un livre qui na jamais fini de dire ce quil a à
dire . - Les classiques sont ces livres dont on entend
toujours dire Je suis en train de le relire et
jamais Je suis en train de le lire. - Les classiques sont des livres qui exercent une
influence particulière aussi bien en simposant
comme inoubliables quen se dissimulant dans les
replis de la mémoire. - Les classiques sont des livres que la lecture
rend dautant plus neufs, inattendus, inouïs,
quon aura cru les connaître par ouï-dire. - Les classiques nous servent à comprendre qui
nous sommes et où nous en sommes arrivés. - Les classiques sont des livres qui, quand ils
nous parviennent, portent en eux la trace des
lectures qui ont précédé la nôtre et traînent
derrière eux la trace qu'ils ont laissée dans la
ou les cultures qu'ils ont traversées . - Un classique est un livre qui na jamais fini
de dire ce quil a à dire On ne lit pas les
classiques par devoir ou par respect, mais
seulement par amour . - On appelle classique un livre qui à l'instar
des anciens talismans se présente comme un
équivalent de l'univers . - Italo Calvino, Pourquoi lire les classiques ?,
1990, Editions du Seuil.
4Mythe et psycologie
- Les images mythologiques mettent en contact notre
conscience avec linconscient Quand une
personne na pas dimages mythologiques, ou quand
la conscience les refuse, quoi quen soit la
raison, elle renonce à être en contact avec la
partie la plus profonde de soi. Cest ça, je
crois, le but du Mythe dans lequel chacun vit. - Joseph Campbell, Le héros aux mille et un visages
- Les images, les symboles, les mythes ne sont pas
des créations irresponsables de la psyché ils
répondent à une nécessité mettre à nu les
modalités les plus secrètes de lêtre. Mircea
Éliade, Images et Symboles. - Il faut toujours avoir recours aux légendes pour
comprendre les étapes significatives de
lévolution les vérités quelles contiennent
sont plus profondes que celles que lhistoire
nous a transmis. - Rudolf Steiner
5Les archetypes
- L'archétype est un concept appartenant à la
psychologie analytique élaborée par le psychiatre
suisse Carl Gustav Jung (1875 - 1961) .Outre
linconscient purement personnel supposé par
Freud, Jung postule lexistence dun second
système psychique de nature impersonnelle et
universelle, dun niveau inconscient plus
profond,linconscient collectif ,constitué de
formes de pensée préexistantes, nommées
archétypes des images archaïques et universelles
, des formes de représentation données a
priori renfermant des thèmes communs à toutes
les cultures ,mais figuré sous des formes
symboliques diverses ,qui se manifestent dans les
rêves, les mythes et les contes. En tant
quexpérience psychique spontanée, les archétypes
apparaissent parfois sous leurs formes les plus
primitives et les plus naïves (dans les rêves),
parfois aussi sous une forme beaucoup plus
complexe due à une élaboration consciente (dans
les mythes). - Les instincts et les archétypes constituent
l'ensemble de linconscient collectif. Je
lappelle "collectif" parce que, au contraire de
linconscient personnel, il nest pas fait de
contenus individuels plus ou moins uniques ne se
reproduisant pas, mais de contenus qui sont
universels et qui apparaissent régulièrement - Erich Neumann affirme que pour comprendre la
structure des archétypes la Psychologie
morphologique comparative (létude de lhistoire
des religions, de lethnologie, de larchéologie
et de la préhistoire) est fondamentale elle nous
permet dinterpréter le symboles qui composent
larchétype et prennent forme dans linconscient
collectif - Les religions divinisent les archétypes les
mythologies les transforment en récits, en
fables, en structures narratives semblables dans
tout le monde - Le fables et les mythes de tous les peuples se
rassemblent , parce que il nont pas affaire avec
lhistoire matérielle et ses événements mais avec
la psyché universelle qui est toujours la même en
tout temps et lieu , éternelle et immuable.
6La Déesse-Mère en tant qu archétype du feminin
Mater amorosa ou mater terrificans
Larchétype de la mère a deux aspects elle est
en même temps aimante et terrible. Dans son
aspect positif, larchétype de la mère a été
associé à la sollicitude, la sagesse, la
sympathie, lélévation spirituelle, les instincts
secourables, la croissance et la fertilité le
côté négatif et démoniaque de larchétype de la
mère est associé aux secrets, à lobscurité, au
monde des morts, à la séduction et au poison..
- C.G. Jung LIVRE III LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE
L'ARCHETYPE DE LA MERE - Pg.97 ... les traits essentiels de l'archétype
de la mère. Ses propriétés sont
l'élément-maternel, de façon générale
l'autorité magique du féminin, la sagesse et
l'élévation spirituelle au-delà de l'intellect
ce qui est bon, protecteur, patient, ce qui
soutient, ce qui favorise la croissance, la
fécondité, l'alimentation le lieu de la
transformation magique, de la renaissance
l'instinct ou l'impulsion secourable ce qu'il y
a de secret, de caché, d'obscur l'abîme, le
monde des morts, ce qui dévore, ce qui séduit, ce
qui empoisonne, ce provoque l'angoisse,
l'inéluctable. ... L'analogie historique la plus
proche de nous est évidemment la figure de Marie
qui, dans le monde allégorique du Moyen Age, est
également la croix du Christ. En Inde, ce serait
le personnage contrasté de Kali...
7La double nature de la Grande-Déesse
- Hymne à IsisParce que je suis la première et la
dernièreJe suis la vénérée et la mépriséeJe
suis la prostituée et la sainteJe suis lépouse
et la viergeJe suis la mère et la filleJe suis
les bras de ma mèreJe suis la stérile et mes
enfants sont inombrablesJe suis la bien mariée
et la célibataireJe suis celle qui donne le jour
et celle qui na jamais procrééJe suis la
consolation des douleurs de lenfantementJe suis
lépouse et lépouxEt cest mon homme qui ma
crééeJe suis la mère de mon pèreJe suis la
soeur de mon mariEt il est mon fils
rejetéRespectez-moi toujoursCar je suis la
scandaleuse et la magnifiqueHymne à Isis, 3e ou
4e siècle ap. J.-C.,découvert à Nag Hamadi
8Les symboles de la Déesse Mère primordiale
- Le serpent était dans les temps anciens le
symbole le plus répandu de la Déesse-Mère. - Cette association , ce lien, sont dus au fait que
le serpent peut renouveler sa peau . - Le renouvellement de la peau du serpent renvoie
au renouvellement de lutérus de la femme grâce à
la menstruation. Encore le serpent qui
renouvèle sa peau , le serpent qui se mord la
queue (Ouroboros), représente la régénération
donc il est un symbole de la naissance, de la
mort et de la renaissance , et par là du temps
cyclique, celui des saisons - La Grande Déesse, archétype féminin qui à
l'origine du monde dans les mythes les plus
anciens, tisse les étoffes, mais aussi les
histoires, tisse le temps et le destin des
hommes, noue et dénoue les sortilèges. Aussi,
toiles d'araignées, fuseaux, rouets et
labyrinthes constituent-ils un motif immuable,
présent dans toutes les cultures qui renvoie à la
Grande-Déesse Chez les Hopis de lArizona la
Grande - Déesse assume la figure de la femme
araignée.
Représentation de lOuroboros
Symbole Hopi (de la Grande-mère.
9Larchétype de la femme
- Déméter était la déesse de l'agriculture et des
moissons elle représentait la terre cultivée et
féconde . Elle était une figure de la Grand
Déesse , et même son nom était une altération
d'un mot grec qui signifie "Terre-mère
(??µ?t??/ Dêm?têr, qui dérive de G? ??t?? / G?
M?têr, la Terre-Mère ) tandis que le surnom
Ioulo (du grec ioulos, gerbe de blé )
l'identifierait à l'épi de blé et confirmerait
que son culte provient de la vénération de la
mère nourricière. Mais Déméter est également une
divinité des enfers elle était vénérée comme
telle à Sparte, et surtout lors de la fête de
Chthonia dans la ville d'Hermione en Argolide, où
une vache était sacrifiée par quatre femmes
âgées. Les épithètes Erinys ( vengeresse ) et
Melaina ( noire ), appliqués à Déméter en
Arcadie, soulignent le côté sombre de son
personnage. - Perséphone (en grec ancien ?e?sef??? mais elle
est connue aussi sous le simple nom de Coré (????
/ Kórê la jeune fille par opposition à
Déméter, la mère (? ??t?? est une des
principales divinités chthoniennes déesse du
monde souterrain (les Enfers), elle est également
associée au retour de la végétation lors du
printemps,. - Donc dans le mythe, la figure de la mère et de la
fille sidentifient elles sont les deux faces de
larchétype féminin
10Le mythe de Déméter et Koré Ovide, Les
métamorphoses , Livre V, 341-571
Après la gigantomachie, le géant Typhée est
enterré sous la Sicile, où il se démène avec
agitation contre ses liens et provoque des
tremblements de terre. Pluton s'inquiète pour son
territoire et redoute surtout que des éboulements
laissent entrer le soleil dans le royaume des
ombres. Pour se rassurer, Pluton monte à bord de
son char tiré par quatre chevaux noirs pour
inspecter les fondements de la Sicile. Lors de ce
voyage, Vénus remarque le dieu des Enfers. Elle
se dit que, puisque aucune partie du monde ne
doit être épargnée par les flèches de son fils
Cupidon, le monde souterrain devrait aussi
succomber à l'amour. Par ailleurs, elle a à l'œil
Proserpine, qui est restée vierge jusque là, et
risquerait de le rester toujours comme Diane ou
Minerve. C'est pourquoi elle ordonne à son fils
de tirer un trait contre Pluton
immédiatement. Pluton, touché par la flèche,
aperçoit Proserpine, qui joue avec ses amies en
cueillant des fleurs. Il s'enflamme d'amour,
l'enlève et s'enfuit à toute allure à travers les
étangs des Paliques, bouillonnants d'un
brouillard sulfureux. La nymphe Cyané a le
courage de barrer la route à Pluton, mais
celui-ci laissa la terre l'engloutir et s'enfonça
dans les Enfers avec son char et sa fiancé qui
rechigne en vain. Cyané est si inconsolable,
qu'elle fond littéralement en larmes pour devenir
la source Cyané. Cérès entreprend de chercher sa
fille quand Cérès a parcouru toute la Terre à la
recherche de sa fille, elle revient en Sicile, à
la source de Cyané. Celle-ci pourrait lui
raconter ce qui était arrivé à Proserpine, mais
ce lui est impossible dans son état métamorphosé.
Elle laisse alors affleurer à la surface de l'eau
la ceinture que Proserpine avait perdu. Quand
Cérès voit l'objet, elle comprend ce qui est
arrivé. La ceinture est en général, dans la
mythologie romaine, un symbole de la virginité.
Cérès est désormais désespérée. Elle maudit les
environs et le monde entier, priva la Terre de la
fertilité, gâta les semences, tua ensemble les
bêtes et les bergers. À la vue de cette volonté
destructrice et sans entraves, la nymphe
Aréthuse, qui par ses nombreuses relations dans
les Enfers connaissait le séjour de Proserpine,
sortit de sa source. Elle demanda à Cérès
d'épargner la terre innocente, et lui apprit que
sa fille était désormais reine des morts. Cérès,
désormais indignée en plus d'être désespérée,
alla voir Jupiter et exigea de lui le retour de
sa fille. Il accepta, à condition que Proserpine
n'ait consommé aucun mets dans le royaume des
morts.Cérès part récupérer sa fille mais il ne
devait pas en être ainsi. Proserpine avait
remarqué avec envie dans un jardin du monde
souterrain un grenadier. Elle n'avait dégusté que
sept pépins d'un de ses fruits. Finalement est
décidé que Proserpine doit rester six mois aux
Enfers, et six mois auprès de sa mère.
Le Rapt de Proserpine, Gian Lorenzo Bernini, dit
Le Bernin, 1621/1622, Marbre, 250 cm, Galerie
Borghèse, Rome
11Les Mystères d'Éleusis
- Selon la mythologie grecque, Hadès enleva
Perséphone pour l'épouser et en faire la reine
des Enfers. Les cultures cessèrent de croître
dans les champs alors que Déméter parcourait le
monde à la recherche de sa fille. Un jour, alors
qu'elle errait sur les terres de Grèce sous les
traits d'une vieille mendiante, elle entra dans
la cité d'Éleusis et demanda l'hospitalité. Les
citoyens l'accueillirent avec une grande
générosité et, en reconnaissance, la déesse
dévoila sa véritable identité et récompensa ses
bienfaiteurs elle leur dévoila ses mystères et
la maîtrise de l'agriculture. - Par la suite, Déméter retrouva Perséphone qui ne
put être entièrement libérée des Enfers, puisque
ceux qui mangent la nourriture des morts ne
peuvent retourner chez les vivants et que
Perséphone avait mangé sept pépins de la grenade
(fruit associé au mariage) offerte par Hadès.
Zeus décréta toutefois que Perséphone passerait
la moitié de l'année sur terre (durant la saison
des cultures) avec sa mère et le reste de l'année
(l'hiver) en compagnie d'Hadès. - Les mystères sont directement rattachée à la
légende religieuse dont ils devaient perpétuer le
souvenir. Le culte reproduisait toutes les phases
de cette légende, dont les personnages divins
étaient représentés par des prêtres. L'enlèvement
de Coré, le grand deuil de la nature, de la Mère
des douleurs, puis l'allégresse du ciel et de la
terre à la résurrection du printemps, formaient
un véritable drame sacré, avec des alternatives
de tristesse et de joie, de terreur et
d'espérance. - La symbologie l'enlèvement de Coré et son
retour, ce n'est pas seulement la graine qu'on
jette en terre et qui renaît dans le plante,
c'est le réveil de l'âme au de là du tombeau. La
destinée humaine n'est qu'une forme particulière
de ce dualisme éternel, de cette grande loi
d'oscillations et d'alternatives qui fait partout
succéder la mort à la vie et la vie à Ia mort. Au
dernier acte de l'initiation mystèrique , le
grand, l'admirable, le plus parfait objet de
contemplation mystique était l'épi de blé
moissonné en silence, germe sacré de la moisson
nouvelle, gage certain des promesses divines,
symbole rassurant de renaissance et d'immortalité.
12Les figures de Déméter et Koré
- Elle incarne la jeunesse , linnocence , la
légèreté - Elle est la déesse des fleurs, de l'amour du
bonheur...(comme le Printemps elle est figuré
sous les traits d'une jeune femme qui porte des
fleurs) elle est une femme en fleur Une saison
du cycle naturelUne saison dans la vie de toute
femme - Perséphone est la Terrible,Silencieuse Reine du
monde souterrain .
Elle est une enfant, strictement liée à sa mère
Elle est une femme épanouie et comblée
Coré ,la déesse du blé, est associée au retour de
la végétation lors du printemps
Elle est une femme mûre, désormais détachée et
indépendante de la mère
13Larchètype de la mère
- Déesse de la fertilité, Déméter représente la
mère nourricière qui préside à toute forme de
croissance, de reproduction et de renouveau en
particulier tout ce qui touche à la vie végétale.
Elle incarne la fécondité et la régénération.
Elle personnifie lamour maternel, la générosité
et labondance prendre soin, donner sans
compter, se sacrifier et faire passer les besoins
des autres avant les siens cest sa mission. - Dun côté, Déméter nous donne à voir la mère
généreuse, disponible, épanouie dans la maternité
et qui investit positivement son enfant Tendre
fleur, admirablement belle ! - De lautre côté, elle nous montre ce quon a
appelé la trop-bonne-mère celle qui se place
comme condition de la vie de lenfant et qui le
laisse croire que la vie ne serait pas possible
sans la mère. Mais comment lenfant pourrait-il
vivre sa propre vie, sil ne parvenait pas à se
déprendre de cette toute puissance fantasmée de
la Mère ? - Pour elle la perte, cest le nid vide se
séparer de ses enfants et les aider à devenir
autonomes est un vrai défi pour une femme comme
Déméter.
Frederic Leighton, Le retour de Perséphone,
,huile sur toile datant de 1891, conservée au
Leeds city Art au Royaume Uni.
14Larchétype de la fille
- Coré (Koré en grecla jeune fille, la jeune
fille tout court) est la jeune fille, la fille de
sa mère dès lenfance elle se trouve être en
apparence comblée par une mère dont le sens de la
vie est limité à la satisfaction de son enfant.
Déméter entend la garder à la fleur de son âge,
éternellement, et cette fleur, elle prétend en
prendre soin, dans le clos de son jardin . Coré
grandit dans un véritable gynécée non seulement
le père est absent, mais le Masculin est lui-même
totalement étranger au monde dans lequel elle
vit. Coré est une enfant soumise et docile, sans
personnalité le défi pour la femme Coré sera de
sortir de son rôle déternelle jeune fille
confondant son désir avec le désir de sa mère.Le
monde maternel dans lequel évoluent Déméter et
Coré seffondre au moment où la jeune fille se
met à cueillir des narcisses. Hadès surgit des
profondeurs de la terre et emporte Coré dans son
sombre royaume .Cest le masculin , cest la
sphère érotique qui fait irruption, dans la vie
de Coré . Le rapt de Coré a lieu quand elle a
douze ans, à cette période qui voit la jeune
fille se transformer en femmece passage crucial
de sa vie a lieu sous la forme angoissante de la
perte de lenfance et du bouleversement de
lexistence. Enlevée par le dieu des Enfers,
enfermée dans le monde souterrain, la jeune fille
perd sa virginité mais dans ses noces avec
Hadès, elle va devenir reine et souveraine. Elle
sappelait Coré, on lappellera désormais
Perséphone, la déesse qui nous montre la voie de
la mutation à travers louverture de la
profondeur. Elle meurt symboliquement en tant que
jeune fille pour renaître à chaque printemps,
comme la végétation comme une fleur elle alors
éclot et sépanouit elle devient une femme.
Dante G. Rossetti, Proserpina (1874), Tate
Britain, London
15Les symboles du mythe de Coré-Perséphone
- Le narcisse ? Le nom grec narkissos vient de
narkê ce qui fascine et engourdit. Le parfum de
la plante que fait pousser Gaïa pour aider Hadès
envoûte Koré et lui ôte toute réaction face au
dieu du monde souterrain (lHymne à Déméter) .
Cette extase paralysante la prend au piège et
finit par la conduire vers la mort, réelle ou
symbolique. - Le narcisse a un caractère ambivalent. Cest une
plante associée aux cultes infernaux on plante
le narcisse sur les tombes pour symboliser
lengourdissement de la mort, on loffre aux
Furies pour paralyser le criminel... mais le
narcisse est aussi lié au printemps par sa
renaissance, aux rythmes des saisons, à la
fécondité. - Le blé? Perséphone, comme sa mère, est à
l'origine une déesse du blé. Comme les grains de
blé sont ensevelis dans le terrain , demeurent
cachés et meurent avant de germer et donner
naissance à la plante et à lépi, ainsi Coré
meurt en tant que jeune fille, perd sa virginité
et renaît comme femme mûre et comblée. - La grenade certains récits prétendent que Coré a
été obligée de goûter à la grenade, dautres
disent quelle la elle-même cueillie dans les
jardins dHadès et quelle en a mangé sept
pépins. La poésie érotique arabe recourt
volontiers à la métaphore de la grenade. Elle
parle de la fiancée comme dune rose qui na pas
encore été sentie, comme dune grenade qui na
pas encore été ouverte. En Asie, la grenade
ouverte désigne expressément la vulve. La grenade
est toute en jus et en semences elle allie
lélément féminin, leau, et lélément masculin,
les pépins elle est, avant tout, un symbole de
fécondité par le mariage des deux polarités
sexuelles.
16Du mythe à la fable
- La transformation de Koré en Perséphone a été
reprise dans les fables
Cendrillon de fille soumise à sa belle-mère et à
ses belles-sœurs se transforme en une
princesse La belle-mère est une figure de Mater
terrificans , qui ne permet pas le développement
des pulsions sexuelles , le détachement de la
mère et la rencontre avec le masculin
- Au contraire la marraine, qui était fée,
représente la mater amorosa qui donne à sa
filleule de laffection et de la protection, et
en permet le développement
17Le mythe damour et Psyché lindividuation
féminine
- 1.Lindividuation
- 2.La metamorphose comme individuation
18Lindividuation
- Jung a postulé l'existence d'une instance
psychique plus large que le Moi. Le Moi est le
centre du champ conscienciel. Le Soi, en
revanche, serait le sujet de la totalité de la
psyché, le centre de la personnalité. Il y aurait
du Soi au Moi la même distance qu'il y a du
Soleil à la Terre . - Le processus de libération du Soi , le processus
psychique de rapprochement du Moi (Conscient) au
Soi (Inconscient) s'appelle l'individuation.
Lindividuation indique le processus qui permet à
lhomme dévoluer , datteindre sa personnalité
globale , de devenir une unité ou un tout
psychologique via le conflit ou le dialogue
entre les deux aspects psychiques fondamentaux,
le conscient et linconscient. - S'individuer, c'est tendre à devenir un être
réellement individuel et, dans la mesure où nous
entendons par individualité la forme de notre
unicité la plus intime, notre unicité dernière et
irrévocable, il s'agit de la réalisation de son
Soi dans ce qu'il a de plus personnel et de plus
rebelle à toute comparaison. Le Moi individué se
ressent comme l'objet d'un sujet inconnu qui
l'englobe . - le processus dindividuation est donc un
élargissement de la conscience vers le centre de
gravité psychique, qui a pour but de développer
la personnalité individuelle cest un voyage
vers une plus grande conscience de soi est cest
une transformation spirituelle à la recherche de
la totalité unifiée . - Ce voyage se fait par une intégration, une
projection consciente , une prise de conscience
des archétypes personnels vivant au sein de l'âme
psychique . L'individuation est donc le processus
initiatique quon doit emprunter pour intégrer
les autres instances de la psyché, les contenus
qui existent dans les profondeurs de
linconscient la persona qui représente
l'identification de la personne avec son rôle
dans la société, l'ombre qui contient tout ce que
la personne juge moralement répréhensible,
l'anima (pour les hommes), ou l'animus (pour les
femmes), qui représentent respectivement les
valeurs féminines et masculines.
19Lindividuation
- Les étapes
- La persona correspond à la partie de lâme dont
le moi à une pleine connaissance, le domaine du
raisonnement et du discours. Cest aussi limage
de soi que lon veut montrer aux autres (persona
dérive du grec prosopon, qui signifie "masque").
Cette surface visible de la personnalité est donc
le lieu des échanges avec lextérieur. En cela,
elle est modelée par les différents rôles sociaux
assumés par lindividu, qui lui fournissent
autant de masques (professionnel, conjugal,
parental, etc.). Elle est aussi conditionnée par
les principes éthiques dictés par la société. La
persona est donc souvent une construction
relativement stéréotypée, dans laquelle
lindividu sélectionne et renforce les qualités
valorisées par le monde extérieur. Au centre de
cette construction se trouve un noyau, le moi,
qui lui fournit un élément didentité et de
continuité dans le temps. - Dans la première phase, le moi se dissocie de la
persona. Il ne sagit pas dune destruction de la
persona, mais dune désidentification, dune
perte du conditionnement créé par le regard des
autres. Il sagit de répondre à la question que
restera-t-il de moi si lédifice qui constitue
mon personnage social (titre, fonctions, projets,
image) sécroule, si je deviens un errant,
inconnu de tous, à la recherche de moi-même ?
Cette étape est une régression vers un état
indifférencié, qui met en œuvre limagination
active du sujet. - Dans la deuxième phase, le moi se confronte à son
ombre. L'ombre peut être définie comme notre
double inversé, celui ou celle que nous aurions
pu être, mais que nous ne sommes pas. C'est notre
face obscure, elle contient l'ensemble des traits
de caractère qui n'ont pas pu se développer dans
notre personnalité. Elle symbolise en quelque
sorte notre frère jumeau opposé qui est caché
dans les profondeurs de notre inconscient . Ce
frère représente ce qui manque à notre
conscience, ce qui aurait pu vivre mais est resté
enfoui en nous sans parvenir à naître. Si vous
êtes timide et réservé, votre ombre aura
probablement les traits d'un personnage très sûr
de lui, séducteur et plein de charme. À
l'inverse, si vous avez une personnalité
énergique, si vous adorez les défis et
l'aventure, votre ombre aura l'aspect d'un être
anxieux, craintif et pantouflard.(in Le pouvoir
du miroir par Daniel Cordonier, paru aux Éditions
Georg). L'Ombre se caractérise par le mécanisme
psychique de la projection le Moi, pour
refouler son existence, dérangeante pour
lui-même, va projeter, c'est-à-dire identifier
les qualités d'Ombre à des objets psychiques
extérieurs (souvent des personnes). il arrive
souvent que nous ayons un ennemi personnel sur
lequel nous projetons notre Ombre, dont nous le
chargeons gratuitement, qui, à nos yeux, la porte
comme si elle était sienne, et auquel en incombe
l'entière responsabilité c'est notre bête
noire, que nous vilipendons et à laquelle nous
reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs
et tous les vices qui nous appartiennent en
propre! c'est l'éternelle histoire de la paille
et de la poutre. (C.G.Jung, L'homme à la
découverte de son âme, Éd. Mont-Blanc ) - Le moi doit réaliser alors quil a en lui non
seulement les qualités, mais aussi tous les
"défauts" quil croit voir chez les autres. Il
doit apprendre à sabstraire de tout sentiment de
culpabilité, et à rejeter le jugement
moralisateur de la persona. Il doit travailler à
intégrer le côté négatif de ladmirable et le
côté positif du blâmable à dépasserl e
dogmatisme, à devvenir plus objectif, plus
compréhensif et fraternel à légard des autres. - La troisième phase est une rencontre avec
larchétype sexuel. Pour lhomme, il sagit de se
confronter à son anima avec objectivité, ce qui
requiert un dépassement de la dualité
mère/enfant, de lassimilation du féminin au
maternel. Cest en effet cette confusion qui
maintiendrait lhomme dans un état dimmaturité
et de dépendance "infantile" à légard de son
anima, alors que seule la dissociation des deux
aspects pourrait lui éviter la possession par une
image trop obsédante (érotique ou romantique) de
la féminité. Lhomme atteint sa maturité
lorsquil réalise que limage de léternel
féminin réside dans sa propre psyché. Il peut
alors reconnaître sa partenaire en tant
quindividu qui nest plus prisonnière de limage
quil projetait en elle. - Dans la quatrième phase, le moi libéré des
entraves de linconscient découvre le pouvoir que
lui confèrent ses nouvelles connaissances. Il
rencontre larchétype de la sagesse, qui lui
révèle une potentialité éblouissante,
indescriptible, celle davoir accès à une réalité
transcendante. On aurait tort, cependant, de
confondre la contemplation de la sagesse avec sa
réalisation, et Jung met en garde contre le
risque dune possession par cet archétype, qui
induit une inflation du moi et transforme le
sujet en une "personnalité-mana" revendiquant des
pouvoirs magiques, des titres ronflants ou une
mission surnaturelle. Contre ce danger, Jung
préconise de faire acte dhumilité en maintenant
un ancrage dans la vie concrète, par le travail
de la terre ou dautres activités pratiques. - La cinquième phase réalise la synthèse des
précédentes. Le moi a pris conscience des entités
qui peuplent son inconscient, et il en a dépassé
les contradictions. Ce cheminement a provoqué des
crises, puisque le flux de linconscient dans la
sphère de la conscience a pour effet de
déstabiliser, parfois même de désagréger le moi.
Le sujet nest plus dirigé par la persona, qui a
perdu son autorité. Un nouvel équilibre psychique
doit donc être créé il le sera par le biais de
larchétype cosmique, et de limage du mandala.
Pratiquement, la personnalité se réorganisera
autour dun nouveau centre, situé non plus dans
la persona, mais au centre géométrique de
lindividu total (conscient et inconscient),
comparable au centre du mandala. Jung appelle
"Soi" ce nouveau centre, auquel il reconnaît une
valeur transcendante, et quil désigne aussi par
lexpression "Dieu en nous". Le Soi réalise
lunification de la psyché composite. Le moi
nest pas aboli, mais il na plus le rôle de
sujet. Il est devenu lobjet, le porte-parole
dun maître intérieur nommé "Soi".
20La métamorphose comme individuation
- 1. Psyché nouvelle Vénus et lenvie de Vénus
- 2. Noces de mort
- 3.Psyché dans le sombre paradis d Eros
- 4. Les sœurs de lombre
- 5. La découverte de Psyché et la fuite dEros
- 6. Lévolution les épreuves de Vénus 'Mère
terrible'' - 7. La quatrième épreuve
- 8. La Divinisation de Psyché et la naissance de
Voluptas
Jacopo del Sellaio, Histoire d'Amour et Psyché
(1470), Cambridge
211. Psyché nouvelle Vénus et lenvie de Vénus
- Psyché est vénérée comme une nouvelle Vénus à
cause de sa beauté indescriptible par des paroles
humaines - sa beauté étoit si rare et si merveilleuse,
que toute léloquence humaine navoit point de
termes pour lexprimer et pour en parler assez
dignement. Les peuples de ce pays-là, et quantité
détrangers, que la réputation dune si grande
merveille y attiroit, restoient saisis
détonnement et dadmiration, quand ils voyoient
cette beauté, dont jamais aucune autre navoit
approché, et ladoroient religieusement, comme si
seût été Vénus elle-même . - Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien,
1787 Livre IV - Vénus est jalouse de Psyché parce que les hommes
négligent son culte et se consacrent à Psyché - Personne nalloit plus à Gnide, ni à Paphos
personne même ne sembarquoit plus pour aller à
Cythère (50) rendre des honneurs à Vénus ses
sacrifices sont négligés, ses temples
dépérissent, on en profane les ornemens (51), on
ny fait plus les cérémonies accoutumées les
statues de la Déesse ne sont plus couronnées de
fleurs, et ses autels couverts de cendres froides
restent abandonnés. - Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien,
1787 Livre IV - Cependant Psyché elle-même ne recueille aucun
avantage de son charme (Mét., IV, 32, 1). Aucun
homme n'ose la désirer et prétendre à sa main.
Elle en vient même à détester cette beauté. - Cependant Psiché avec une beauté si renommée, ne
retire aucun fruit de cet avantage. Chacun
sempresse pour la voir, tout le monde la comble
de louanges mais il ne se trouve personne, soit
roi, soit prince, soit particulier, à qui il
prenne envie de la demander en mariage. - Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien,
1787 Livre IV
Canova, psyché jeune fille (1788-1793),
Kunsthalle, Brema
221. Psyché nouvelle Vénus et lenvie de Vénus
- Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction
et de la beauté dans lantiquité gréco-romaine
la double figure d'Aphrodite/Vénus représente et
symbolise la fertilité, la prospérité, et bien
sûr la sexualité - Psyché est la personnification de la toute
puissance de la passion, qui exige le renoncement
de soi au profit de la personne aimée elle est
le symbole de la ténacité et du courage de l
amour, de la destinée de l'âme déchue, qui, après
bien des épreuves, s'unit pour toujours à l'amour
divin.
232 .Noces de mort
Edward Burne Jones, (Les noces de Psyché et
d'Amour 1895)
- Voilà ce que loracle répondit au père de Psyché
, qui lavait interrogé - Quavec les ornemens dun funeste
Himenée,Psiché sur un rocher, soit seule
abandonnée.Ne crois pas pour époux quelle y
trouve un mortel,Mais un monstre terrible,
impérieux, cruel,Qui volant dans les airs, livre
à toute la terre,Par la flâme et le fer, une
immortelle guerre,Et dont les coups puissans
craints du maître des Dieux,Epouvantent la mer,
les enfers et les cieux. - Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien,
1787 Livre IV
243. Psyché dans le sombre paradis d Eros
- Noir? inconscient
- Psyché ne peut pas voir Eros
Psyché est soumise au début à un amour purement
physique
Jacques-Louis David, Amour et Psyché (1817),
Cleveland, Museum of Art
- L'erreur de Psyché est de ne pas aimer
convenablement. Elle ne pourrait d'ailleurs pas
aimer véritablement son mari car elle ne sait pas
qui il est, elle ne l'a jamais vu, bref, elle ne
le connaît pas. Elle ne peut aimer de lui que ce
qu'elle en connaît ses étreintes nocturnes.
Elle ne le désirerait vraiment et ne l'aimerait
véritablement qu'après avoir découvert qui il
est .
254. Les soeurs de lombre
- Après sêtre frottées les yeux pour en arracher
quelques larmes, elles labordent avec ce
discours plein dartifice Vous vivez heureuse
et tranquille dans lignorance de votre malheur,
et du péril où vous êtes exposée mais nous qui
veillons pour vos intérêts, nous sommes dans une
peine effroyable de vous voir à deux doigts de
votre perte et la part que nous prenons à ce
qui vous regarde, fait que nous ne pouvons plus
vous cacher ce que nous avons appris de votre
sort. Nous savons très certainement quun serpent
dune grandeur prodigieuse vient tous les soirs
la gueule dégoutante de sang et de venin, passer
la nuit secrètement auprès de vous. Souvenez-vous
de lOracle dApollon, qui répondit que vous
étiez destinée à épouser un monstre cruel. . - Nous vous dirons le seul moyen que nous avons
trouvé, qui peut empêcher votre perte,
munissez-vous dun bon rasoir bien repassé et
bien tranchant, et le serrez dans votre lit, du
côté où vous avez accoutumé de coucher cachez
aussi sous quelque vase une petite lampe pleine
dhuile et bien allumée, faites tout cela
secrètement et, lorsque le monstre se sera
traîné en rampant à son ordinaire jusquà votre
lit, quil se sera couché auprès de vous, et que
vous le verrez enseveli dans un profond sommeil,
levez-vous doucement et sans faire le moindre
bruit, allez quérir votre lampe, servez-vous de
sa lumière et prenez bien votre temps pour
exécuter une action courageuse. Coupez hardiment
la tête de ce dragon avec le rasoir que vous
aurez préparé .. - Psiché, abandonnée à elle-même, ou plutôt aux
furies qui la déchirent, nest pas moins agitée
que la mer pendant lorage. Quelque ferme
résolution quelle eût prise, le temps venu
dexécuter son dessein, elle chancelle, et ne
sait à quoi se résoudre. Dans le triste état où
elle est réduite, son cœur est tourmenté de mille
passions différentes elle se hâte, elle
diffère, elle ose, elle craint, elle se défie,
elle est transportée de colère et ce qui est de
plus cruel pour elle, dans le même objet, elle
hait un monstre et aime un mari. Les
Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787
Livre V - Les sœurs ont un rapport insatisfaisant avec
leurs maris (avec le Masculin) ? elles ont un
rôle de fille et de mère mais non dépouse - Les sœurs de lombre elles représentent la
composante matriarcale, négative de
linconscient de Psyché - Leurs conseils , qui visent à la pousser à
refuser la rencontre avec le Masculin ,sont les
désirs inconscients de Psyché même -
- Psyché connaît une nouvelle part de soi lOmbre
et entre en conflit avec soi-même . -
264. Les soeurs de lombre
- Les sœurs ont un rapport insatisfaisant avec
leurs maris (avec le Masculin) ? elles ont un
rôle de fille et de mère mais non dépouse - Les sœurs de lombre elles représentent la
composante matriarcale, négative de
linconscient de Psyché - Leurs conseils , qui visent à la pousser à
refuser la rencontre avec le Masculin ,sont les
désirs inconscients de Psyché même -
- Psyché connaît une nouvelle part de soi elle se
rend compte quelle a une conscience patriarcale
qui met laccent sur le Moi, sur lactivité
volontaire et dirigée, sur lobjectivité
rationnelle et sur la domination des Forces de la
nature cest pourquoi elle se sent en conflit
avec sa nature féminine, avec lexpérience
féminine de linconscient -
27 4. Les soeurs de lombre
- Le serpent dune grandeur prodigieuse évoqué par
les sœurs est lOuroboros patriarcal - Les rencontres nocturnes de Psyché avec Eros
représentent un stade de lévolution féminine - Cest la phase de lirruption de lOuroboros
patriarcal , dans laquelle le féminin est saisi
par quelque chose de numineux, de transpersonnel
et de puissamment pénétrant. Cest linconscient
masculin, violent et pénétrant, qui emporte et
transforme la femme. - La femme fait lexpérience angoissante des
noces avec la mort lexpérience dun masculin
écrasant et destructeur dans son indétermination
numineuse, en face duquel le féminin ,se sent
comme insuffisant, inférieur et inadapté Le
féminin se sent trop petit face au masculin il
ressent évidemment avec angoisse son incapacité à
recevoir en soi la totalité du phallus divin. -
H.J. Füssli, Amour et Psyché (1810)
285. La découverte de Psyché et la fuite dEros
- Première métamorphose de Psyché
- ? Psyché, avec une lampe à huile, découvre la
- véritable identité dEros qui senfuit
- Psyché enfreint le tabou nuptial parce que elle
est prête à sacrifier son aimant pour le
connaître seulement si elle le connaîtra, elle
pourra laimer - ? cest la reconnaissance du masculin, de
lEros adulte , et la rupture de la phase
Ouroborique patriarcale ? de le stade de la
soumission de la femme à lhomme à légalité
entre les partenaires?Psyché aime Eros sur un
différent plan de conscience ? Mais Eros nest
pas un adulte il est encore lié à la mère ?
fuite ? regression
Jacopo Zucchi, Amour et Psyché(1589), Galleria
Borghese, Rome
296. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible''
- Chassée de toutes parts, Psyché arrive finalement
dans la demeure de sa rivale Aphrodite. Cette
dernière l'accable de mille tourments, la retient
comme esclave et lui impose quatre épreuves
réputées impossibles. Mais à chaque fois
quelqu'un sera là pour l'aider. - Par les épreuves imposées de Vénus, Psyché
apprend à accepter la nature duale du mari, bête
surhumaine et monstrueuse, surmonte le conflit
engendré par lOmbre et supprime la séparation
provoquée par la découverte dEros. - Lamour surgit de lunion des deux parties,
précédemment séparées. La rencontre entre deux
individualités comporte la séparation, des
souffrances et des sacrifices. - chacun conviendrait qu'il vient réellement
d'entendre développer ce qui était de tout temps
au fond de son âme le désir d'un mélange si
parfait avec la personne aimée qu'on ne soit
plus qu'un avec elle. La cause en est que notre
nature primitive était une, et que nous étions
autrefois un tout parfait le désir et la
poursuite de cette unité s'appelle amour .
PLATON LE BANQUET- S?µp?s??? Traduction française
Victor COUSIN. - La rencontre avec Pan
- Pan la voyant prête à mourir de douleur et de
désespoir, la prie de sapprocher de lui, et
tâche de modérer son affliction, en lui parlant
ainsi . Ne cherchez plus la mort en aucune
façon, séchez vos larmes et calmez votre douleur.
Adressez vos vœux et vos prières à Cupidon, le
plus grand des Dieux et comme il est jeune et
sensible, comptez que vos soins vous le rendront
favorable. - Psyché comprend quelle doit surmonter les
épreuves de Vénus pour arriver à reconquèrir Eros
Jacopo Zucchi, Amour et Psyché(1589), Galleria
Borghese, Rome
306. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible''
- Les trois épreuves à la recherche dEros
représentent le chemin dauto-conscience et de
connaissance de lautre de soi (le Masculin) - Psyché connaît graduellement le Masculin et
intègre larchétype qui la hante (Animus) - D'abord, elle doit trier, en une soirée, un
énorme tas de grains de variétés différentes. Par
bonheur, des fourmis, prises de pitié, l'aident à
accomplir sa tâche, et le tas est trié à temps. - Ensuite, elle est contrainte de rapporter à
Aphrodite de la laine de moutons à la toison
d'or, qui paissent dans un pré au-delà d'une
dangereuse et profonde rivière. Un roseau, ému
par l'infortune de la jeune femme, lui indique la
marche à suivre. - Puis elle doit rapporter de l'eau du Styx, puisée
à même la source. Cette dernière se situe au
sommet d'une haute montagne gardée par des
dragons. Cette fois, c'est l'aigle de Zeus (le
roi des dieux) qui vient au secours de Psyché
tandis qu'elle gravit la montagne. L'aigle va
remplir une fiole avec de l'eau du Styx, et la
remet à Psyché.
Moritz von Schwind, Psyché tourmentée par les
Furies (1838), Schwind-Pavillon,
316. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible'' Première épreuve les graines et les
Fourmis
- Les graines ? la première forme de lOuroboros
patriarcal la plénitude désordonnée du sperme
masculin - Les Fourmis ? des symboles chtoniens du principe
ordinateur féminin - La tâche intégrer lAnimus avec sa capacité
ordonnatrice, intégrer les contraires ( ordre et
désordre)
Giulio Romano, Léprouve des graines (1532-1535),
Salle dAmour et Psyché, Palais Te, Mantoue
326. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible'' Deuxième épreuve la toison dor et
le rosier
- Moutons feroces ? deuxième forme douroboros
patriarcal la force masculine destructive - Le rosier ? lintuition instinctive de Psyché (le
rosier a ses racines dans leau ?linconscient - La tâche ? intégrer lAnimus agressif, savoir
attendre pour avoir une relation féconde avec le
masculin ? unir les contraires (feu-eau) - Troisième épreuve le fleuve et laigle de Zeus
- Le fleuve (leau) ? troisième forme dOuroboros
patriarcal la force violente qui féconde (les
divinités fluviales représentent la force
générative masculine). - Laigle (lair) la force ascendante du masculin
- La tâche ? intégrer lAnimus fécondant, donner
forme à la force fécondante masculine informe
336. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible''
- Les épreuves de Psyché ? cest un processus de
façonnement des formes ouroboriques informes et
de reconnaissance effective de Soi et de lAutre
? cest un processus dindividuation - La relation entre Amour et Psyché ? cest
larchétype de la relation entre lhomme et la
femme lindividuation féminine se fait par
lAmour?Psyché entre en conflit avec Aphrodite,
figure de la Déesse Mère ?le Féminin doit
connaître son contraire, le Masculin, et se
développer au de là de lui - Cette relation évolue par trois phases
- - phase ouroborique (vie psychique
inconsciente) ? fusion des contraires - - conscience et séparation des contraires
(masculin et féminin)? conflit - - re-connaissance des contraires ?
équilibre? fusion consciente - La quatrième épreuve
- La jeune femme doit mettre dans une boîte une
parcelle de la beauté de Perséphone, la reine des
Enfers. Épuisée, Psyché est à nouveau tentée de
mettre fin à ses jours. Elle est sur le point de
se jeter du haut d'une tour quand, soudain, la
tour commence à lui parler, la convainc de rester
en vie et lui indique même comment réussir cette
épreuve. Ainsi, elle parvient à récupérer une
parcelle de la beauté de Perséphone. - La tour qui qui voit dans l'avenir ? cest
le symbole de la culture et de la conscience
humaine Elle ordonne Ne te laisse pas aller à
une pitié interdite. ? cest une invitation à
la fermeté du moi conscient ? cest une
invitation à contraster la nature féminine - Le flacon donguent ? cest le symbole de la
jouvence éternelle, de léternel mourant - Le voyage au royaume d'Hadès représente la
rencontre avec la mort et avec la terre( élément
féminin)?mais Psyché vient dassimiler la force
ascendante masculine (laigle) qui lui permet de
ne pas rester ensevelie dans les entrailles de la
Terre ( en dautres termes la Déesse mère)
346. Lévolution Les épreuves de Vénus 'Mère
terrible''
-
- Pensant que la beauté de Perséphone l'aidera à
reconquérir Éros, Psyché ouvre la boîte et,
aussitôt, plonge dans un profond sommeil, pareil
à la mort. - ? cest sa curiosité féminine qui faillit la
perdre - ?mais cest aussi le désir daccroitre sa beauté,
dacquérir une nouvelle féminité consciente, qui
pousse Psyché à défier la mort, car elle veut
reconquérir Eros et maintenant elle est
consciemment prête à laccueillir comme époux - Cest la deuxième métamorphose de Psyché ?
elle sacrifie consciemment ses conquêtes et
accepte de mourir , de célébrer à nouveau ses
noces de mort pour renaître à lamour, pour
rencontrer son Soi, se réconcilier avec Aphrodite
, permettre à Eros dévoluer , de prendre
conscience de sa parfaite masculinité, en
devenant dun adolescent fragile et luxurieux,
lié à sa mère, quil était, son mari et son
sauveur.
Psyché ouvrant la boîte,1903, par John William
Waterhouse.
357. La Divinisation de Psyché et la naissance de
Voluptas
- Paul Baudry, Cupidon et Psyché (1892)
Hermès Psychopompe (de psyché et pompos- celui
qui envoie) va chercher Psyché et l'emmène chez
les dieux, dans l'Olympe. Psyché est ainsi
divinisée, parce qu'elle a fait lexpérience du
mystère de la mort et de la renaissance ?
cest sa troisième métamorphose
Canova, Amour et Psyché (1796-1800), Musée du
Louvre, Paris
367. La Divinisation de Psyché et la naissance de
Voluptas
- Les noces divines ? cest la rencontre et
lunion entre deux individualités séparées, qui
donne lieu à la naissance de la fille divine
(Volupté-Joie-Béatitude) - ? cest la naissance de la totalité du soi
- ? Psyché connaît sa propre Psyché( la
totalité de la conscience et de linconscient) - ? cest la conclusion de lindividuation
Éros, Psyché et leur enfant Voluptas au banquet
des dieux . Détail de la paroi sud. 1526-1528,
Jules Romain, (Mantoue, Palazzo Té)
37Synthèse
- Les métamorphoses de Psyché partent delle même
(cest justement elle qui découvre Eros dormant
et mène à bon fin les épreuves pendant que lui il
gît blessé au palais dAphrodite) - Psyché intègre dans sa propre personne les quatre
éléments naturels en sopposant à son
inconscient et à sa souveraine , la déesse-Mère
(Aphrodite) - Psyché , qui a fait lexpérience de lEros, a
atteint la connaissance par le truchement de
lAmour. - Eros fait lexpérience de l'Eros en tant quamour
par le moyen de la connaissance
A. Canova ,Amour et Psyché sembrassant(1787),
musée Correr, Venise
38Le conte dAmour et Psyché une allégorie
platonicienne de l âme
- Apulée étude le platonisme, traduit Phédon ,
écrit De Platone et eius dogmate , De deo
Socratis et adhère au Platonisme moyen ( le
platonisme de lépoque impériale nuancé
dinfluences pythagoriques et orphiques) - Or, le thème de lâme éprise du dieu qui lui
permettra de saccomplir est à la fois un thème
platonicien et un thème chrétien. Le conte
dAmour et Psyché peut être interprété comme une
allégorie platonicienne de lâme (Psyché) qui
surmonte plusieurs épreuves et subit des
punitions à cause de sa hybris et curiositas)
pour se purifier , se rejoindre à la divinité et
atteindre limmortalité?la signification
religieuse est évidente surtout dan
lintervention finale du Dieu Amour, qui lui -
même, comme Isis, prend linitiative de sauver
qui est tombé , et fait ça de son propre gré, non
pour les merites de la creature humaine.. - Linitiation de Psyché évoque linitiation de
Lucius elles ont des objets intimement liés la
Connaissance et l'Amour véritables - ? le conte renvoie aux cultes mystériques
dEleusis et dIsis aussi (dans son œuvre Apulée
a donné la description la plus longue et la seule
à la première personne de toute la littérature
classique sur une initiation aux mystères. Et
LÂne dor constitue la principale source
littéraire de notre connaissance de linitiation
au culte de la déesse égyptienne Isis. - ? comme dans un jeu de miroirs la microstructure
du conte explique d'une façon didactique la
macrostructure ( le roman) où il est inclus. - La victoire de Psyché sur Aphrodite est un
événement mémorable ? pour la première fois
lindividu saffranchit du monde mythique des
Dieux - La divinisation de Psychè représente un moment
archétypique ? la transformation psychique du
divin, la transmigration des dieux dans ce que
nous appelons la psyché humaine