Title: SYNDROME INFECTIEUX ET OBSERVATION INFIRMIERE
1SYNDROME INFECTIEUX ET OBSERVATION INFIRMIERE
21. Généralités
- Les maladies infectieuses résultent de
l'agression de l'organisme par un être vivant
microscopique ou macroscopique. - On distingue quatre variétés de germes
infectieux - ? Les virus.
- ? Les bactéries.
- ? Les champignons.
- ? Les parasites.
3-
- L'agression de lorganisme par un agent
infectieux entraîne généralement une ou des
altérations anatomiques ou fonctionnelles. -
4- La capacité de l'organisme humain à se défendre
ne peut maîtriser pleinement ces altérations dues
à la virulence - des agents infectieux.
5- Les altérations diverses de l'organisme
infecté ont pour conséquences des modifications - anatomiques,
- chimiques,
- biologiques,
- physiologiques.
6- En pathologie infectieuse, les signes cliniques
sont très diversifiés et recouvrent une grande
partie de la sémiologie médicale. - Un recueil de données soigneux sappuyant sur un
examen clinique complet est primordial.
7- Les signes cliniques et biologiques qui résultent
de lagression de lorganisme par un agent
infectieux forment le syndrome infectieux.
8- Le recueil et lanalyse des données
sémiologiques sont des étapes fondamentales
permettant dévoquer un diagnostic et de
programmer les examens complémentaires pour le
confirmer.
92.
- LE SYNDROME INFECTIEUX
- CLINIQUE
10Il regroupe
-
- Des signes généraux
- la fièvre,
- la tachycardie,
- la polypnée
- des signes hématologiques.
- Des signes spécifiques en fonction du foyer
infectieux - des signes urinaires.
- des signes respiratoires.
- des signes ORL.
- des signes digestifs.
- des signes neuropsychiques.
- des signes cutanéo-muqueux.
112.1.
LES SIGNES GENERAUX
12La fièvre
- La fièvre se définit par une température
supérieure à 37,6 C. - La fièvre est un signe objectif et contrôlable
qui a une grande valeur d'orientation
diagnostique et de surveillance clinique.
13- Elle se traduit par une impression de chaleur ou
de froid. - Elle accompagne la majorité des maladies
infectieuses. - Dans certains cas, on peut avoir une hypothermie
( gram ou choc septique) ou une apyrexie
(infection latente).
14- Elle est due à un dérèglement de la
thermorégulation au niveau de lhypothalamus sous
linfluence des cytokines pyrogènes produites par
les leucocytes en présence dagents infectieux. - La fièvre est une réaction de défense de
lorganisme.
15- La fièvre peut être accompagnée de
- frissons,
- sueurs profuses ou non, diurnes ou nocturnes,
- de myalgies,
- darthralgies
16- Toutefois, la fièvre peut apparaître dans le
cadre d'autres pathologies inflammatoire,
tumorale ou endocrinienne par exemple.
17- Il est préférable, notamment face à une fièvre
prolongée, de contrôler la température - à distance des repas et
- après une demi-heure
- de repos allongé.
18- La fièvre est surveillée par une courbe
thermique réalisée à partir d'une prise toutes
les - 4 à 6 heures à l'hôpital
- (ou 2 prises quotidiennes en ville) Attention
risque dulcérations rectales thermométriques. - On doit aussi prendre la température lors de la
survenue de frissons.
19La fréquence cardiaque
-
- Lors dune maladie infectieuse,
- le système nerveux autonome augmente le travail
cardiaque et notamment - la fréquence cardiaque qui se traduit
cliniquement par - une augmentation de
- la fréquence du pouls (tachycardie).
-
20- Le pouls est perçu grâce à la pulpe du doigt
sachant que chaque pulsation correspond au volume
sanguin éjecté dans le réseau artériel par le
ventricule gauche à chaque systole. - Valeurs physiologiques du pouls
70 à 80 battements/mn.
21En général,
- Une fièvre à 38 C
- ? pouls environ 100
batts/mn. - Une fièvre à 40 C
- ? pouls environ 140
batts/mn. - Cette règle n'est pas toujours vérifiée,
- notamment dans la fièvre typhoïde
- où le pouls est plus lent que ne le voudrait la
fièvre (pouls dissocié de la température), - et dans la scarlatine où le pouls est plus
rapide.
22La fréquence respiratoire
- Lors d'une infection, le système nerveux autonome
entraîne en général une augmentation de la
fréquence respiratoire. - Elle favorise la déperdition de chaleur par l'air
expiré.
23La fréquence respiratoire
- La fréquence respiratoire se mesure sur
1 mn en comptant les mouvements dampliation
thoracique. - La fréquence respiratoire normale est de 15
cycles/mn. - En cas de fièvre, on a souvent une polypnée
(respiration rapide par diminution de la durée du
cycle respiratoire).
24Signes hématologiques
- On se retrouve souvent avec des adénopathies
satellites de linfection - Cervicales,
- Axillaires,
- Inguinales.
- Adénopathie unique ou poly adénopathie.
- Les ganglions sont indurés et douloureux à la
palpation.
25Signes hématologiques
- Parfois, on observe une splénomégalie (paludisme,
septicémie) mais ce signe clinique nest pas
spécifique dune infection. On le rencontre aussi
lors de maladies inflammatoires ou
hématologiques.
262.2 Les signes associés
272.2.1 Urinaires et/ou génitaux
- Lors daccès fébrile important, on note le plus
souvent une diminution de la diurèse se
traduisant par une oligurie et une concentration
des urines.
282.2.1 Urinaires et/ou génitaux
- Dans les cas dinfection de lappareil urinaire,
on observe des brûlures mictionnelles, une
pollakiurie, voire une hématurie. - Les urines sont troubles, parfois foncées avec
une odeur fétide. - Le patient se plaint parfois de lombalgies.
292.2.1 Urinaires et/ou génitaux
- On peut dans des cas dinfection de lappareil
génital avoir - des leucorrhées, chez la femme,
- des écoulements urétraux, chez lhomme.
302.2.2 Respiratoires
-
- On peut observer, dans les cas
- dinfection de lappareil respiratoire
- de la dyspnée,
- de la cyanose cf lèvres et ongles,
- des douleurs thoraciques pleurésie
pneumopathie, - de la toux sèche, grasse, quinteuse,
- des expectorations muqueuses, collantes,
mucopurulentes, purulentes. -
312.2.3 Digestifs
- Ils sont non spécifiques.
- Il y a toujours une anorexie /- prononcée.
- On trouve parfois
- ? des nausées,
- ? des vomissements,
- ? des douleurs abdominales
- ? des diarrhées pouvant être responsables d'une
déshydratation extracellulaire parfois sévère
(surtout chez le nourrisson et la personne âgée). -
322.2.4 Neuropsychiques
- Lors d'une infection, on ressent une certaine
fatigue (asthénie), des céphalées (dues à la
fièvre), parfois de la confusion, une torpeur ou
une obnubilation. - L'état de tuphos est l'association d'une stupeur
et d'une prostration.
Il correspond à une atteinte encéphalique.
332.2.4 Neuropsychiques
- On assiste dans certaines atteintes infectieuses
neurologiques à une raideur de la nuque, une
photophobie, une hyperesthésie cutanée ainsi que
des vomissements. - La sensation de mal-être lors d'une maladie
infectieuse se caractérisant par un manque
d'appétit, d'énergie, une baisse de libido, un
repli sur soi, etc., est d'origine immunologique.
342.2.5 Cutanéo-muqueux
- On rencontre souvent des bouffées vasomotrices
où la peau est rouge et chaude avec sensation de
chaleur en lien avec lhyperthermie. - Dans les infections localisées, on trouve les
signes cardinaux de la réaction inflammatoire ?
chaleur, oedème, rougeur et douleur.
352.2.5 Cutanéo-muqueux
- Certaines maladies infectieuses se caractérisent
par une éruption cutanée, voire muqueuse, qui est
parfois spécifique rougeole, varicelle, purpura
dans les complications de la méningitesméningococc
ique...
362.2.6 ORL
- Au niveau nasal
- Rhinorrhée écoulement, congestion, difficulté
respiratoire. - Sinusite.
- Au niveau auriculaire
- Otalgies avec écoulement/- purulent.
- Au niveau laryngé
- Difficulté à la déglutition, douleur.
372.2.7 Rhumatologique
- Devant une articulation douloureuse avec œdème,
rougeur et chaleur locale entraînant une
réduction de la mobilité, on suspecte un
épanchement qui souvent sera ponctionné par le
médecin avec recherche bactériologique.
382.3. Le contexte épidémiologique
- Linterrogatoire du patient et de son
entourage doit permettre de rechercher certains
facteurs utiles au diagnostic. - ? Notion de contact avec un individu présentant
les mêmes symptômes, - ? Notion de voyage récent.
39- 3. Le syndrome infectieux biologique
40Le syndrome infectieux biologique
- Il est variable selon la cause de la maladie
infectieuse. - Toutefois, certains signes biologiques sont
repérables simplement sur quelques examens
complémentaires courants.
413.1. La Numération Formule Sanguine (NFS).
423.1.1 Les globules rouges
- On peut rencontrer une anémie
- ? Hb 12g/100ml
- d'origine périphérique destruction des
globules rouges dans le sang hémolyse comme
dans le paludisme, infection par le Mycoplasma
pneumoniae, - d'origine centrale faible production par la
moelle osseuse rouge selon des phénomènes
inflammatoires, toxiques ou hématologiques.
433.1.2 Les globules blancs
- Plusieurs anomalies du nombre
- des leucocytes sont possibles
- selon l'origine de la maladie
- Hyperleucocytose
- Leucopénie
- Valeur normale 4000 à 10000/mm3
44Les globules blancs
- Polynucléose ? Polynucléaires neutrophiles
- (gt 7 500/mm3)
- Elle doit faire d'emblée penser à une maladie
bactérienne. - (tuberculose, brucellose et fièvre typhoïde).
- Parfois absente, lors des maladies
bactériennes chroniques
45Les globules blancs
- Hyper éosinophilie
- (gt 500/mm3)
- Elle se rencontre
- lors de certaines maladies parasitaires.
46Les globules blancs
- Lymphocytose
- (gt 4 000/mm3)
- Essentiellement causée par les maladies virales.
- Toutefois, certaines maladies bactériennes comme
la coqueluche, - la toxoplasmose en provoquent une.
47 Les globules blancs
- Lymphopénie ? Lymphocytes lt 1 000/mm3
- Elle est évocatrice
- de l'infection par le VIH.
48Les globules blancs
- Monocytose ?Monocytesgt 1000/mm3
- Elle est évocatrice d'une endocardite ou d'une
tuberculose.
493.1.3 Les plaquettes
- Thrombopénie
- (plaquettes lt 150 000/mm3)
-
- Résultat - d'une insuffisance de production par
la moelle osseuse rouge, - - d'une destruction par des
anticorps antiplaquettaires, - - d'une coagulation intra
vasculaire disséminée (CIVD). - Elle se rencontre surtout lors d'une septicémie
à bacilles Gram-, à pneumocoques ou à germes
anaérobies. - Elle se rencontre également lors du
paludisme.
50- Hyperplaquettose
- (plaquettesgt 450 000/mm3)
- Elle s'observe souvent dans les syndromes
inflammatoires.
513.2. Les marqueurs de l'inflammation
- Ils sont non spécifiques,
- mais le plus souvent,
- témoignent indirectement
- d'une infection.
523.2.1 La vitesse de sédimentation
(VS)
- Elle traduit la rapidité de séparation par
sédimentation des cellules sanguines d'avec le
plasma d'un échantillon sanguin rendu
incoagulable (s'exprime en mm/H). - L'évaluation de la VS à la 1ère heure est souvent
suffisante. Les évaluations à - la 2ème heure, voire à la 24ème heure ont
- moins d'intérêt.
53VS
- La normale à la 1ère heure est
- 3 à 8 mm
- 10à20 à la 2ème heure
- Ces normes varient sensiblement selon l'âge et le
sexe - de la personne
54- La VS augmente lors de la grossesse
- (50 mm lors du troisième trimestre est une
valeur normale). - La cause d'une VS accélérée est dans 45 des cas
une maladie infectieuse, le reste étant des
causes inflammatoires non infectieuses. - L'aspirine à forte dose et les AINS
(anti-inflammatoires non stéroïdiens)
ralentissent la VS.
55- Lors d'une infection, il y a le plus souvent
une augmentation de la VS. Toutefois, la VS peut
être normale, notamment lors des maladies
virales, de la typhoïde, la brucellose et même au
début de la tuberculose. - Il faut savoir qu'une VS peut rester accélérée
jusqu'à deux à trois semaines après la guérison
d'une infection.
56Les protéines de l'inflammation
- Le taux des protéines de l'inflammation est
augmenté lors d'une maladie infectieuse. - Les principales protéines dosées sont
- - Fibrinogène (2 lt Nle lt 4 g/l)
- - CRP (0 lt Nle lt 6 mg/l)
- Leur augmentation est le résultat de
l'hyperactivité du foie lors d'une maladie
infectieuse. Il fabrique des protéines qui
permettent la stimulation de la moelle osseuse
rouge afin de libérer des polynucléaires
neutrophiles et des monocytes.
57Démarche infirmière
58ACCUEIL
- Lhospitalisation dun patient en service
dinfectiologie est souvent réalisé dans
lurgence. - Cela demande à lIDE dêtre à lécoute des
besoins du patient, de le rassurer ainsi que sa
famille car cette hospitalisation est souvent
vécue comme inquiétante.
59- Le recueil de données devra satteler à
lobservation des divers signes - Les signes cliniques généraux et spécifiques,
- Les signes biologiques et bactériologiques
éventuels que le patient aura en sa possession.
60- Grâce à ce recueil de données, lIDE pourra
contribuer à la recherche diagnostic en
collaboration avec léquipe médicale et sera
capable didentifier les problèmes de santé du
patient afin dy répondre par un projet de soins
adapté et personnalisé.
61FIN