Title: Facult
1Facultédéducation
- EDU 5670
- Dimensions déontologiques et juridiques du
counselling - Semaine 7 Linconduite sexuelle
- André Samson Ph.D., c.o.
- Professeur
-
2Plan de la présentation
- 1. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques - 1.1 Lattirance sexuelle et relation daide
- 1.2 Les réactions psychologiques associées Ã
lattirance sexuelle - 1.3 Formation des intervenants
- 2. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.1 Les causes de la vulnérabilité
- 2.2 La responsabilité de lintervenant
- 2.3 Les conséquences néfastes de labus sexuel
- 2.4 Les conséquences négatives pour lintervenant
- 2.5 Les normes déontologiques
- 2.6 Conduite sexuelle avec les anciens clients
- 3. De linterdit au tabou
- 3.1 Le dit et le non-dit
3Étude de cas
- Visionnement du vidéo
- Quelle est le type de problématique?
- Quelles sont les valeurs éthiques en jeux?
Pourquoi? Est-ce que laidant a respecté ces
valeurs? Justifiez. - Quelles sont les normes déontologiques qui
sappliquent? - Quelles auraient été les autres comportements
possibles chez laidant?
41. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques
- 1.1 Attirance sexuelle et relation thérapeutique
- Dans une étude empirique intitulée, Sexual
Attraction to Clients The Human therapist and
the (Sometimes) Inhuman Training System, Pope,
Keith-Spiegel, et Tabachnick (1986) ont
interviewé 585 professionnels. - Ces chercheurs ont tenté de répondre aux
questions suivantes - Quel est le taux de fréquence en matière
dinconduite sexuelle? - Les thérapeutes se sentent-ils coupables ou
inconfortables? - Ont-ils tendance à en parler avec leurs clients?
- Consultent-ils leurs collègues?
- Croient-ils que leur formation universitaire peut
les aider?
51. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques
- 1.1 Attirance sexuelle et relation thérapeutique
- 77 répondants déclarent navoir jamais ressenti
une forme dattirance sexuelle. - 508 répondants ont ressenti ce sentiment au moins
une fois. - 82 nont jamais considéré sérieusement de
passer à lacte. - 93,5 nont jamais eu de relation sexuelle avec
leurs clients. - 81 des répondants pensent que lattirance était
mutuelle. - En ce qui concerne léducation portant sur la
gestion de ce sentiment. - 55 déclarent navoir jamais suivi une
formation. - 24 ont reçu une formation minimale.
- 9 ont reçu une formation adéquate.
61. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques
- 1.2 Les réactions psychologiques associées Ã
lattirance sexuelle - Selon Pope, Sonne, et Holroyd (1993), lattirance
sexuelle est un sujet tabou. Ce qui rend
difficile la reconnaissance et lacceptation de
ce sentiment chez les intervenants. - Ces chercheurs ont identifié les réactions les
plus communes associées à lattirance sexuelle - les intervenants se sentent effrayés, choqués,
coupables, anxieux. - Ils craignent de perdre le contrôle, dêtre
critiqué. - Ils sont frustrés du fait quils ne peuvent en
parler ouvertement ou quils ne peuvent passer Ã
lacte. - Ils éprouvent de la confusion concernant les
actions à prendre, de la colère envers le client
et ils sont inconfortables par rapport aux
demandes du client. - Il nest donc pas surprenant que beaucoup
dintervenants choisissent de nier leur attirance
au lieu de reconnaître leurs sentiments et de
consulter un collègue.
71. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques
- 1.3 Formation des intervenants
- Selon Wiederman et Sansonne (1999), il importe
daccorder une attention spéciale aux questions
sexuelles durant la formation des intervenants en
relation daide. - Mais les universités peuvent aussi participer au
renforcement du tabou. Si elles évitent de
traiter de cette problématique. - La pratique, les stages et la supervision offrent
la possibilité daborder le thème de lattirance
sexuelle. - Selon Heiden (1993), les conseillers doivent
sinterroger sur leur manière dentrer en
relation avec leurs clients comme la manière de
les aborder, la désirabilité de les toucher ou de
passer plus que le temps nécessaire avec eux.
81. Attirance sexuelle perspectives des
intervenants et gestion des risques
- 1.3.1 Responsabilité des universités
- Selon Gerald Corey et Marianne Corey (2003), les
programmes universitaires en counselling doivent
aider leurs étudiants et étudaintes à identifier
et discuter ouvertement de leurs préoccupations
concernant la problématique de lattirance
sexuelle. - Pour Gutheil (1989) les étudiants doivent
recevoir une instruction explicite sur les
implications éthiques, légales, et cliniques
concernant les abus sexuels en relation daide. - Il sagit dune mesure de prévention de la
méconduite sexuelle.
92. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.1 Les causes de la vulnérabilité
- Les personnes qui amorcent un processus de
consultation vivent souvent un état émotif qui
affecte leurs fonctions cognitives. - Le processus thérapeutique favorise un état de
dépendance par rapport à laidant (crainte de
labandon). - Létat psychologique de ces personnes les rend
plus sujettes à subir diverses formes dabus. - 11 des personnes qui consultent ont un
historique dabus. Ce type de perturbation
émotive peut favoriser la recherche compulsive
dune forme dintimité. -
102. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.1 Les causes de la vulnérabilité
- Le client peut se méprendre sur la nature des
sentiments de laidant, dans un contexte de
dépendance thérapeutique. - En dautres termes, la dynamique même de la
relation daide peut donner lieu à des
interprétations erronées de la part de laidé. - Difficulté chez certains clients de concevoir une
relation sans rapport sexuel. - En conséquence, il importe de présumer que le
client vit un état psychologique qui est de
nature à amoindrir ses capacités de prendre des
décisions libres et éclairées.
112. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.2 La responsabilité de lintervenant
- La vulnérabilité du client nexcuse ou ne diminue
en rien la responsabilité de lintervenant et ce,
même si le client initie un comportement qui
invite à un rapport sexuel ou même sil manifeste
une certaine ouverture à cette possibilité. - Dans un contexte de transfert, la relation daide
risque de prendre un caractère incestueux, car le
client se trouve à établir un contact intime avec
une figure parentale. - Cest à lintervenant que revient ultimement le
devoir de maintenir une relation claire qui ne
laisse aucune place à linterprétation. - Il faut que lintervenant conserve toujours en
mémoire que le client nest pas en mesure de
donner un consentement - Libre
- Volontaire
- Et informé
122. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.3 Les conséquences néfastes de labus sexuel
- Sentiments ambivalents envers lintervenant.
- Culpabilité, sentiment de responsabilité.
- Isolement, difficulté à créer des liens.
- Difficulté à faire confiance.
- Mauvaise gestion dans létablissement des
limites. - Risque de suicide (14).
- Dysfonctionnement cognitif.
- Hospitalisation (11).
-
132. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.4 Les conséquences négatives pour lintervenant
- Poursuites devant les tribunaux civils pour
dommages et intérêts. - Selon le cas et si la loi sapplique poursuite
au criminel (sil ny a pas de consentement). - Suspension de lassociation professionnelle.
- Selon les cas, perte du droit de pratique.
- Atteinte difficilement réparable à la réputation
de lintervenant fautif. - Répercussions de nature psychologique.
- Image publique négative de la profession.
142. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.5 Les normes déontologiques
- 10.06 Sexual Intimacies With Relatives or
Significant Others of Current Therapy
Clients/Patients (APA). - Psychologists do not engage in sexual intimacies
with individuals they know to be close relatives,
guardians, or significant others of current
clients/patients. Psychologists do not terminate
therapy to circumvent this standard.
Psychologists do not accept as therapy
clients/patients persons with whom they have
engaged in sexual intimacies. - B12. Intimité sexuelle (ACC).
- Le conseiller doit éviter tout type de rapports
sexuels avec ses clients et ne doit pas aider des
personnes avec lesquelles il a déjà eu une
relation dordre sexuel.
152. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.6 Conduite sexuelle avec les anciens clients
- Les codes de déontologie prohibent toute forme de
contact sexuel avec les anciens clients et ce,
pour une période plus ou moins longue dans le
temps. - Ce terme peut varier dune association à lautre.
Cependant, tous les codes indiquent bien que les
relations sexuelles avec les anciens clients
doivent toujours faire lobjet dun examen
scrupuleux. - Le fardeau de la preuve repose toujours sur les
épaules de lintervenant.
162. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.6 Conduite sexuelle avec les anciens clients
- 2.6.1 La responsabilité de lintervenant
- Il est possible détablir une relation intime
entre deux adultes lorsque certaines conditions
sont remplies - La relation thérapeutique est clairement
terminée. - La problématique a trouvé sa conclusion.
- La problématique nétait de nature
transférentielle. - Laidé peut donner un consentement libre et
volontaire. - Aucun doute de subsiste sur la nature de la
relation engagée à la suite de la thérapie.
172. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.6 Conduite sexuelle avec les anciens clients
- 2.6.1 Les normes déontologiques
- 10.08 Sexual Intimacies With Former Therapy
Clients/Patients (APA) - (a) Psychologists do not engage in sexual
intimacies with former clients/patients for at
least two years after cessation or termination of
therapy. - (b) Psychologists do not engage in sexual
intimacies with former clients/patients even
after a two-year interval except in the most
unusual circumstances. Psychologists who engage
in such activity after the two years following
cessation or termination of therapy and of having
no sexual contact with the former client/patient
bear the burden of demonstrating that there has
been no exploitation, in light of all relevant
factors, including - (1) the amount of time that has passed since
therapy terminated - (2) the nature, duration, and intensity of the
therapy - (3) the circumstances of termination
- (4) the clients/patient's personal history
- (5) the clients/patient's current mental status
- (6) the likelihood of adverse impact on the
client/patient and - (7) any statements or actions made by the
therapist during the course of therapy suggesting
or inviting the possibility of a posttermination
sexual or romantic relationship with the
client/patient. (See also Standard 3.05, Multiple
Relationships.)
182. Protection de la vulnérabilité du client
- 2.6 Conduite sexuelle avec les anciens clients
- 2.6.1 Les normes déontologiques
- B12. Intimité sexuelle (ACC)
- Il doit éviter les rapports sexuels avec un
client qui la déjà consulté pendant une période
dau moins trois ans après la fin de la relation
daide. - Cette interdiction ne se limite pas à la période
de trois ans, mais peut se prolonger indéfiniment
si le client demeure de toute évidence
vulnérable, en raison de problèmes émotifs ou
cognitifs, face à une relation dabus de la part
du conseiller. - Celui-ci, dans de telles circonstances a
évidemment lobligation de sassurer quaucune
influence de cette nature na eu lieu et de
consulter à ce sujet.
193. De linterdit au tabou
- 3.1 Le dit et le non-dit
- Linterdit des relations sexuelles entre client
et intervenant est très claire et ne laisse place
à aucune interprétation. - Il ne faudrait pas que cet interdit devienne un
tabou. Cest-Ã -dire un refoulement et une
culpabilisation du désir. - Il importe que lintervenant puisse accueillir
son désir sans se culpabiliser. - Nécessité de trouver les espaces pour que le
désir passe à la parole. - Une attirance sexuelle soutenue et récurrente
peut être le signe que lintervenant doit
lui-même consulter afin de trouver la cause de ce
type de comportement. - La divulgation de lattirance sexuelle au client
ne semble pas être recommandée.
203. De linterdit au tabou
- 3.2 La pertinence du toucher en relation daide
- Dans un contexte dinterdit qui risque de devenir
un tabou, quelle est la place du toucher en
relation daide? - Certaines approches interdisent tout contact
physique avec les clients (psychanalyse
classique). Car le toucher risque dajouter Ã
lambivalence de la relation daide - Dautres approches sont moins réfractaires au
toucher et même sont franchement plus positives. - Mais si lintervenant éprouve une forme
dattirance sexuelle, il devrait éviter toute
forme de contact physique. - Aussi, lintervenant devrait toujours questionner
ses motivations. - La symbolique ou le sens du toucher, peut
beaucoup varier dune culture à lautre. Il faut
aussi prendre en compte cet élément. - Tout en sachant conserver une certaine mesure, il
importe de prendre en compte le client lui-même,
son histoire personnelle et le contexte général
de la relation. -
213. De linterdit au tabou
- 3.3 Suggestions pratiques
- Reconnaître les sentiments dattirance sexuelle.
- Se demander sil y a quelque chose chez le client
qui répond à un besoin. - Éviter les actes qui alimentent lattirance
comme sasseoir trop près du client, le serrer
dans ses bras ou létreindre, lembrasser ou
prolonger les sessions. - Chercher de laide auprès des collègues
expérimentés. - Consulter afin de comprendre les sentiments
envers le client et didentifier les
problématiques personnelles qui favorisent
lattirance sexuelle. - Mettre fin à la relation daide et référer à un
autre intervenant si lattirance perdure et
parasite le processus thérapeutique.
224. Étude de cas
- Lhistoire dAdriana et Clint
- Le mari dAdriana était un officier de police qui
a été assassiné au travail. Adriana se retrouve
complètement seule pour veiller à léducation de
ses trois garçons. - Un an après la mort de son mari, Adriana
rencontre Clint. Celui-ci est conseiller
dorientation à lécole secondaire fréquentée par
lun des fils dAdriana. - Adrinana perçoit Clint comme un partenaire qui la
seconde dans léducation de son fils. - Mais, Adriana se confie aussi à Clint sur le plan
personnel. Cette relation daide lui permet
dassumer son mal dêtre et de mieux vivre sa
solitude. - Clint prend toujours le temps découter Adriana.
Il ne lui facture aucun honoraire professionnel
et il ne tient aucun dossier sur ses échanges
avec Adriana. - Après deux ans découte et de collaboration, le
fils dAdriana quitte lécole secondaire pour
entreprendre ses études universitaires. - Adriana avoue à Clint quelle sest attachée Ã
lui et quelle tient à poursuivre sa relation
avec lui dans un contexte non-professionnel et
ce, afin de socialiser avec lui, de devenir son
amie et même plus.
234. Étude de cas
- Lhistoire dAdriana et Clint
- Clint surpris, réalise quil éprouve beaucoup de
respect à lendroit dAdriana. Il lui exprime sa
tendresse et son attachement. - Cependant, il lui confie que la nature
professionnelle de leur relation le contraint de
se soumettre aux principes déontologiques qui
interdisent aux conseillers scolaires
dentretenir des relations sociales ou intimes
avec les parents de leurs jeunes clients. - Clint propose à Adriana de cesser toute relation
ou contact pendant une année. Si jamais leurs
sentiments persistent, alors il serait
probablement ouvert à initier des rapports
personnels avec elle. Adriana, déçue de cette
réponse, accepte néanmoins dattendre pendant une
année. - Quel est votre opinion éthique face à ce cas ?
24RÉFÉRENCES
- Corey, G., Corey, M. S., and Callanan, P.(2003).
Issues Ethics in Helping Professions.
Brooks/Cole - Gutheil, T.G.(1989). Patient-therapist sexual
relations. The California Therapist, pp. 29-31. - Heiden, J.M. (1993). Preview-prevent A training
strategy to prevent counselor-client sexual
relationships. Couselor Education and
Supervision, 33(1), pp. 53-60. - Pope, K.S., Keith-Spiegel, P., Tabachnick, B.G.
(1986). Sexual attraction to clients The human
therapist and the (sometimes) inhuman training
system. American Psychologist, 41(2), pp.
147-158. - Pope, K.S., Sonne, J. L., Holroyd, J. (1993).
Sexual feelings in psychotherapy Explorations
for therapists and therapists-in-training.
Washington, DC American Psychological
Association. - Wiederman, M.W., Sansone, R. A. (1999).
Sexuality training for professional
psychologists A national survey of training
directors of doctoral programs and predoctoral
interneships. Professional Psychology Research
and Practice, 30 (3), pp. 312-317