Title: L
1Lésions élémentaires des blessés par balles
durant la révolution tunisienne
- Expérience du centre de traumatologie de Ben Arous
A,Abidi, D.Alifa, MA,Chaabouni, M.Marouf,
L.Rezgui Marhoul
Service de radiologie CTGB Ben Arous
2Introduction
- Les blessures par balles constituent un motif
rare de consultations à nos urgences. Nous avons
été amenés durant les évènements de janvier 2011
à prendre en charge 100 victimes de traumatismes
balistiques. On propose de partager lexpérience
du centre de traumatologie et des grands brulés
de Ben Arous dans la prise en charge des blessés
amenés à nos urgences et de discuter lapport des
différents moyens dimagerie dans le bilan
lésionnel complet.
3Matériels et méthodes
- Etude rétrospective à propos de 100 patients vus
aux urgences du centre de traumatologie et des
grands brulés de Ben Arous durant le mois de
janvier 2011, - Tous nos patients ont été explorés par des
radiographies standard, - Un scanner multi barettes (16 barettes) a été
réalisé aux différents étages chez 44 de nos
patients, - Les patients acheminés directement au bloc, les
patients évadés et les patients décédés aux
urgences ne sont pas inclus dans cette étude,
4Résultat
- Patients âgés entre 17 et 55 ans avec une moyenne
de 35 ans, - Nette prédominance masculine ( n80),
- Des civiles, des militaires, des policiers et des
évadés de prison ont été engagés durant cette
révolution, - Les fractures des membres inferieurs ont été
constatés dans la majorité des cas, - Les lésions à létage cérébral consistent
essentiellement en des fractures du massif
facial, de la voute et des hématomes intra et
extra axiaux, - A létage thoracique, des lésions
parenchymateuses et pariéto pleurales ont été
essentiellement constatées avec quelques lésions
médiatisnales,
5Résultat
- Les lésions abdominopelviennes sont
particulièrement graves avec une mortalité élevé
essentiellement dans un tableau d état de
choc septique ou hémorragique, - Des lésions vasculaires des membres ont été
constatées chez 6 patients dont une fistule
artério veineuse, - Des hématomes pariétaux et des débris métalliques
dans tous les cas, - Les associations lésionnelles ne sont pas
exceptionnelles,
6Etage cérébral
7- 8 de nos patients
- Scanner multi barettes en fenêtre parenchymateuse
et osseuse sans injection de produit de
contraste, - Débris métalliques dans tous les cas,
- Fractures du massif facial dans 4 cas avec
hémosinus, - Fractures de la voute dans 3 cas,
- Hémorragie méningée dans 5 cas avec hématomes
intra parenchymateux, - Pneumo encéphalie dans 5 cas,
- Aucune lésion intra parenchymateuse dans 1 cas,
- 4 patients intubés et ventilés tous décédés,
8Orifice dentrée antérieure Absence dorifice de
sortie La balle se situe dans le sinus
sphénoïdal Fractures de léthmoide et de los
sphénoïde
9Aucune lésion parenchymateuse chez ce patient
10a
b
- Femme de 36 ans victime dune agression par arme
à feu - coupes axiales de TDM cérébrale SPC
a HSD pariétal gauche avec hématome du cuir
chevelu siège de
débris métalliques, b hémorragie méningée
frontale gauche
11c
Corps étranger intra orbitaire, Pneumo
encépahalie frontale gauche Fracture frontale
gauche,
12Etage cervical
13- 9 de nos patients,
- Radiographies du rachis dans 7 suivies de TDM
dans 4cas, - TDM demblée dans 2 cas
- 1 cas de tétraplégie en rapport avec une lésion
médullaire - Dans trois cas fractures vertébrales dont 1
fracture de C1 avec lésion de lartère vertébrale
droite, - Débris métalliques sans lésion osseuse dans 6 cas
14Patient tetraplégique victime dune agression par
arme à feu , Factures mandibulaire et de la masse
latérale droite de C1
15Lésion de lartère vertébrale droite
16Etage thoracique
- 19 de nos patients
- 11 cas de lésions pleurales et parenchymateuses,
- 4 cas de lésions médiatisnales associées,
- 13 cas de fractures costales,
- 3cas de fractures vertébrales
- Dans 6 cas débris métalliques et hématomes de la
paroi sans lésion associée,
17(No Transcript)
18- Les lésions sont souvent bilatérales
19 20- Hématome de la paroi thoracique
Hématome lingulaire avec lésions bronchiques et
pneumatocéles Verre dépolie en rapport avec de
lhémorragie alvéolaire
21- Séquelles post opératoires dun traumatisme par
arme à feu
22Etage abdominopelvien
- 18 patients,
- 8 traumatismes pénétrants
- Le bilan lésionnel comportait
- Un hémopéritoine dans 6 cas
- Une lésion dun organe plein dans 4 cas
- Une perforation dun organe creux dans 2 cas
- Fractures du bassin et du rachis lombaire dans 6
cas - Lésion vésicale dans 2 cas
- Dans 4 cas association dun traumatisme abdominal
pénétrant avec une lésion thoracique ou du membre
inférieur, - Les lésions à cet étage sont particulièrement
graves
23Hématome sous péritonéal en rapport avec une
lésion de lartère iliaque interne avec
saignement actif
24- Fractures des deus branches ischio pubiennes
25- Débris de plomb dans le muscle psoas gauche
26Orifice dentrée cuisse gauche Pas dorifice de
sortie Lésions du rectum et de la vessie avec
multiples débris métalliques en intra pelvien
27Les lésions vasculaires
28Lésion de lartère thoracique latérale gauche
sans saignement actif visible
29- Lésions des trois artères jambières
30- Lésions de lartère et de la veine iliaques
gauches avec fistule artèrio veineuse,
31Lésions osseuses périphériques
32- Représentent les lésions les plus fréquentes,
- 14 cas de lésion des membres supérieurs,
- 18 cas de lésions bilatérales,
33Discussion
34Discussion
- Calibre diamètre du projectile,
- La vitesse initiale dépend
- De larme qui la tire,
- De la charge de poudre
35Discussion
- Le comportement balistique dun projectile en
milieu homogène mou, tel que le muscle vivant,
est relativement bien défini, - Chaque agent vulnérant est ainsi caractérisé par
- une onde de choc sonique transmise par
limpact et - précédant le passage du projectile
- une zone dattrition résiduelle dite zone de
cavitation permanente (crushing), faite de tissus
broyés définitivement détruits, de dimensions
variables proportionnelles au pouvoir vulnérant
de chaque projectile, - un phénomène de cavitation temporaire plus ou
moins important correspondant à un refoulement
tissulaire élastique bref de lordre de quelques
millisecondes et très brutal (stretching).
36Discussion
Necktrajet initial du projectile
37- Lassociation des phénomènes de cavité permanente
et temporaire, variable en fonction des
propriétés balistiques de lagent vulnérant
permet de définir pour chaque type de projectile
un profil lésionnel ou wound profile , en
milieu - homogène mou
38- Selon lélasticité des tissus traversés, la
cavitation temporaire sera complètement absorbée
ou destructrice - un tissu peu élastique (riche en eau) foie,
- rate, reins, estomac et vessie en réplétion
namorti pas et éclate , - un tissu élastique poumon, estomac et vessie
vides riches - en air, muscle amorti et est traversé
- los peut dévier le projectile, transmettre
lénergie ou se fracturer et constituer des
projectiles secondaires
39- Ainsi la connaissance des éléments balistiques
permet danticiper les lésions à rechercher en
tenant compte - du projectile de lorifice dentrée e n
incluant dans lexploration les régions
adjacentes, - Par exemple, en cas de plaie thoracique par
balle - il faudra rechercher des lésions
- de la paroi thoracique
- de la plèvre
- du parenchyme pulmonaire
- et abdominales
40Discussion
- Les radiographies standard sont
incontournables, - Mise en évidence et localisation des corps
étrangers , - Diagnostic et suivi des lésions osseuses,
- Diagnostic des épanchement pleuraux,
41Discussion
- Le scanner
- Localisation des fragments de métaux,
- Permet localisations et nombre de trajets,
- Identifie les structures touchées,
- Identifie les lésions mortelles.
- La lecture est limitée par
- les artefacts métalliques
42- Le protocole dexploration TDM comprend plusieurs
acquisitions - Scoout view visualisation du projectile
43- Etage cérébral
- Acquisition en fenêtres parenchymateuse et
osseuse, - Possibilité de reconstructions,
- Injection nécessaire si doute sur une lésion
vasculaire , - Les lésions sont souvent sévères et engagent le
pronostic vital, - Etages thoracique et abdominopelvien
- abdomen pelvis sans IV (sang, petits plombs)
- Thorax abdomen pelvis après IV de PC
- au temps artériel saignement actif
- au temps portal lésions des organes pleins
- au temps sécrétoire (10min) en cas de lésions
des voies urinaires - Angioscanner si on suspecte une lésion
vasculaire,
44- Léchographie nest pas indiquée dans le contexte
durgence balistique. - LIRM est contre indiquée car les balles
pourraient contenir du matériel ferromagnétique.
45Conclusion
- Les lésions traumatiques balistiques varient en
fonction du projectile utilisé et des tissus
traversés. - La connaissance des éléments balistiques permet
danticiper les lésions à rechercher en tenant
compte du projectile, de lorifice dentrée et
en incluant dans lexploration les régions
adjacentes. - Le bilan lésionnel repose essentiellement sur les
données du scanner qui permet de réaliser un
bilan précis, permet déviter des gestes
chirurgicaux non thérapeutiques et aide à la
surveillance du patient.