Title: Pr
1CLIMAT, MUTATIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET PAYSAGES
EN CÔTE DIVOIRE
Yao Télesphore BROU, EA 2468 DYRT, Arras, France,
2Les questions majeures de mes recherches
Les modifications environnementales ont-elles
considérablement fragilisé les milieux ruraux ?
Quel est le comportement des populations dans ce
nouveau contexte environnemental ? Quelles sont
leurs actions en retour sur la dynamique des
paysages?
Comment concilier la reproduction des écosystèmes
et leur utilisation comme base économique du
développement durable en Côte dIvoire ?
3Analyse spatio-temporelle des données climatiques
Glissement des isohyètes au cours des décennies
50 à 90
4Les difficultés daccès à leau potable, premier
signe de limpact social de la récession
pluviométrique
La récession pluviométrique accentue linégalité
naturelle daccès à leau potable
Une inégalité faiblement compensée par les
efforts publics de modernisation du réseau
dapprovisionnement
? Dans certains cas, déplacement volontaire du
village vers une zone plus humide (ex. Nguépié à
Tengrela)
5Les contraintes du monde paysan entre risques
climatiques et saturation foncière
6- Risques de disparition des massifs forestiers
liés à
- à limplantation des villages - au poids de
la population rurale en périphérie des îlots
forestiers - aux aménagements et
infrastructures (etc.).
Distances entre les localités (3 000 à 6 000
hbts) et les zones de déforestation
Distances entre les voies de communication et les
zones de déforestation
72. Risques de déforestation liés à la proximité
dune localité de plus de 3000 habitants
3. Risques de déforestation liés à la proximité
dune voie daccès
8Mais les réponses paysannes aux modifications
environnementales sont encore peu connues
9A la recherche des réponses locales de
modifications environnementales sur des sites
témoins
10Face aux contraintes typologie des réponses
locales
Trois catégories de stratégie, à savoir
les politiques conservatoires qui résultent dune
prise de conscience de la raréfaction de la
ressource foncière
?
les politiques adaptatives qui tiennent dans une
rationalisation de la gestion de lespace, des
intrants et du temps de travail
?
la politique de sécurisation alimentaire qui
consiste à ajuster les besoins aux disponibilités
alimentaires et à diversifier les sources de
revenus.
?
11A- Stratégies conservatoires dans les régions
dimmigration massive
- Le Sud-ouest et le Centre ouest sont les deux
zones de colonisation agricole relativement
récente.
- plus de 40 de la population viennent des régions
peu favorables à lagriculture de plantation
- La forêt est désormais défendue par les familles
elle ne se donne plus avec la même facilité que
par le passé.
12Stratégies adaptatives de production
B-
- Modifications du calendrier et des options
culturales
- Dans sud-ouest quasi-disparition du riz
précoce, autrefois cultivé en février
Activités champêtres Par le passé Aujourdhui
préparation du sol et défrichement décembre à la 2ème décade de mars Se poursuit jusquà la mi-avril voir la fin davril
premiers semis courant du mois de mars, avec larrivée des premières pluies commence au mois de mai
les récoltes du cacao à partir du mois doctobre jusquau mois de décembre ne se font plus quen décembre
les récoltes du cacao de septembre à janvier ne se font plus quen décembre
- Dans le Nord, gestion du calendrier agricole
est devenue plus strict à cause de la compétions
entre agriculteur et éleveur pour laccès à leau
de plus en plus difficile - - les dates des semis des cultures sont connues
avec précision de tous les paysans - - les agriculteurs ont pris lhabitude
décourter lactivité agricole - - Laccent est désormais mis sur les cultures à
cycle court ou moyen et le gain de temps dans
lexécution des travaux.
13C- Stratégies de sécurisation alimentaire et des
revenus
- nouvelle perception de lenvironnement
lexemple de la redéfinition du rôle des
bas-fonds humides
? Leur utilité est reconnue, les mentalités
évoluent et les préjugés défavorables tombent
Les bas-fonds une alternative agricole?
Dans les villages, la cession de cette nouvelle
ressource nest plus gratuite
La riz irriguée représente 10 de la production
totale de riz
14Stratégies de sécurisation alimentaire et des
revenus
- Association des cultures et émergences de
nouvelles spéculations
- Sur lensemble de la région forestière, de
nouveaux modes dassociation des cultures - La banane par exemple, plante hygrophile est
associé désormais au cacaoyer, en labsence de
lécosystème forestier -
- Dans lEst et le Nord, des cultures moins
sensibles à laridité climatique et aux feux de
brousse sont également introduites - lanacardier par exemple commence à devenir une
spéculation majeure - les paysans se tournent vers les cultures
maraîchères tomates, choux, concombre etc.
- Dans le Sud-ouest, la diversification des
activités économiques est utilisée comme
stratégie de sécurisation des revenus par les
paysans - hévéa, coton, anacarde, pisciculture
- Concentration du temps de travail et des
intrants sur les spéculations majeures
- Dans le Nord par exemple, on privilégient le
coton et le maïs pour lesquelles les techniques
de production se sont améliorées - - les superficies du coton ont été multipliées
par 100 entre 1965 et 1998 - - ligname, le riz, le mil par contre,
connaissent une chute de production - en moyenne 0,5 ha parmi lensemble cultivé
15Adaptation des styles alimentaires
Peuples Alimentation de base, par le passé Alimentation de base, aujourdhui
Bété (ouest et sud-ouest) taro blanc et de banane plantain le riz, de plus en plus cultivé dans les bas-fonds humides
Agni (est) Banane (consommer du riz était synonyme de frôler la disette) Riz, maïs ou mélange de banane et dautres produits (manioc par ex.)
Sénoufo (nord) foutou igname et le riz le "toh" de maïs (est mieux adapté aux conditions climatiques actuelles et mieux encadré)
16Conclusions
- Pluralité des situations liées à la variabilité
de la pluviométrie dans les différents contextes
agroécologues - Les effets perçus de cette variabilité tournent
autour de laccès à leau et de la modification
de la disponibilité foncière tant en qualité
quen quantité - La sévérité de la variabilité climatique étant
plus marquée dans les régions de savane, les
stratégies de gestion des contraintes impliquent
des décisions communautaires plus radicales que
dans les autres régions. - Cependant, on note dans les trois zones étudiées
une uniformité des stratégies datténuation des
effets socialement construites autour de
politiques locales conservatoires, adaptives et
de sécurisation alimentaire - La définition des politiques publiques de gestion
des contraintes climatiques doit sappuyer sur
une connaissance approfondie de ces dynamiques
locales