Title: Philosophie politique: Ordre social, libert et dmocratie 2 ROUSSEAU
1Philosophie politique Ordre social, liberté et
démocratie(2) ROUSSEAU CONSTANT
2Jean-Jacques Rousseau
- 1712-1778
- Auteur de
- Discours sur lorigine et les fondements de
linégalité parmi les hommes - Du contrat social
- Emile, ou, de léducation
3Le contexte de la pensée de Rousseau
- Le contexte historique (18e siècle)
- Lérosion des fondements intellectuels de
lAncien régime (cf. Tocqueville, LAncien régime
et la révolution) - Les récits de voyage doutre mer (sociétés
primitives) - Le contexte intellectuel
- Lencyclopédie le matérialisme (La Mettrie,
Helvétius, dHolbach) - La réaction romantique de Rousseau lautorité de
la voix intérieure
4 Lhomme est né libre, et partout il est dans
les fers.
- Lorigine de la société le modèle familial
- Lautoconservation justifie lobéissance
- Lamour du père pour les enfants justifie
lautorité - A lissue de lenfance liberté naturelle
- Lautorité politique est elle établie pour le
bien des gouvernés? - Hobbes non, elle est établi pour le bien du
prince souverain. - Commentaire de Rousseau Ainsi voilà lespèce
humaine divisée en troupeau de bétail, dont
chacun a son chef, qui le garde pour le dévorer.
5 Might makes right est-ce vrai?
- La force comme origine du droit (autorité
légitime) - Pourquoi le plus fort doit transformer sa force
en droit et lobéissance en devoir - Quest-ce quun droit qui périt quand la force
cesse? il najoute rien à la force il ne
signifie rien du tout. - Lexemple du brigand
- Conclusion 1 aucun homme na une autorité
naturelle sur son semblable - Les deux sources possibles de lautorité
légitime Nature (p.ex. force) conventions - Conclusion 2 sil y a une autorité légitime,
elle doit être basée sur une convention.
6Peut-il y avoir des conventions
dassujettissement volontaire?
- La critique de lanalogie de Grotius
- Contrat desclavage individuel et collectif
- Manque danalogie
- La subsistance
- La tranquillité civile vs. avidité guerrière du
prince - La tranquillité civile comme tranquillité du
cachot - La condition de validité dun contrat
- Dire quun homme se donne gratuitement, cest
dire une chose absurde et inconcevable, un tel
acte est illégitime et nul, par cela seul que
celui qui le fait nest pas dans son bon sens.
Dire la même chose de tout un peuple, cest
supposer un peuple de fous la folie ne fait pas
de droit. - Le problème du contrat transgénérationnel
7Pourquoi renoncer à sa liberté est renoncer à
sa qualité dhomme
- Renoncer entièrement à sa liberté implique
- renoncer à être un agent rationnel (décider
intelligemment) - renoncer à être un agent moral (susceptible de
droits et de devoirs) - Conclusion lacte de renoncer à sa liberté
serait un contrat qui abolit les conditions de
validité dun contrat - Pourquoi la guerre nétablit aucun droit de
conquête - La possibilité de choix entre mort et esclavage
ne légitime aucun contrat desclavage.
8La nature du contrat social
- Limpossible action collective à létat de nature
- Pourquoi il est faux de dire quun peuple puisse
se donner un roi - Pourquoi la règle de la majorité noblige à rien
à létat de nature - Comment faire coïncider action individuelle et
action collective - Trouver une forme dassociation qui défende et
protège de toute la force commune la personne et
les biens de chaque associé, et par laquelle
chacun sunissant à tous nobéisse pourtant quà
lui-même et reste aussi libre quauparavant. - Si chacun aliène tous ses droits à toute la
communauté, alors on gagne tout ce quon perd,
et plus de force pour conserver ce quon a. - La clause du contrat
- Chacun de nous met en commun sa personne et
toute sa puissance sous la suprême direction de
la volonté générale, et nous recevons en corps
chaque membre comme partie indivisible du tout. - Création dune personne publique Etat
souverain
9Les conséquences du contrat social
- La validité du contrat
- Un individu associé ne sengage pas vis-à-vis de
lui-même, mais envers un tout dont il fait
partie - Lasymétrie des intérêts du souverain et des
individus - Lintérêt du souverain (volonté générale) ne peut
pas être opposé à celui des individus qui le
composent le corps ne peut pas nuire à ses
membres - Les intérêts individuelles (volontés
particulières) peuvent être opposés à lintérêt
du souverain - Problème du resquilleur quelquun pourrait
envisager ce quil doit à la cause commune comme
une contribution gratuite, dont la perte sera
moins nuisible aux autres que le payement nen
est onéreux pour lui - La solution lutilisation de la force légitime
- Afin donc que le pacte social ne soit pas un
vain formulaire, il renferme tacitement cet
engagement qui seul peut donner de la force aux
autres, que quiconque refusera dobéir à la
volonté générale y sera contraint par tout le
corps ce qui ne signifie autre chose sinon quon
le forcera dêtre libre
10La volonté générale ? la volonté de tous
- Pourquoi les délibérations du peuple sont
susceptibles derreurs - On veut toujours son bien, mais on ne le voit
pas toujours. Jamais on ne corrompt le peuple,
mais souvent on le trompe, et cest alors
seulement quil paraît vouloir ce qui est mal. - Comment dériver la volonté générale de la
délibération du peuple - Les déviations individuelles de ce quexigerait
la volonté générale sannulent mutuellement, si - Un grand nombre forme le peuple
- Chacun délibère de manière autonome, sans
communiquer avec autrui - Personne ne fait partie dune coalition dintérêts
11La loi la législation
- Linsuffisance de la loi divine et de la loi de
la raison - Problèmes épistémiques absence de sanctions
- Le concept de la loi
- La généralité des lois pas de noms propres dans
la loi - Conséquences source des lois volonté générale,
personne nest au-dessus des lois, il ny a pas
de lois injustes, il ny a pas de contradiction
entre la soumission aux lois et la liberté - Lois (actes de souveraineté) vs. décrets (actes
de magistrature) - Le peuple comme auteur des lois ? le législateur
12La tâche du législateur
- Pourquoi le législateur doit guider le peuple
- Les particuliers voient le bien quils
rejettent le public veut le bien quil ne voit
pas. Tous ont également besoin de guides. Il faut
obliger les uns à conformer leurs volontés à leur
raison il faut apprendre à lautre à connaître
ce quil veut. - La personnalité du législateur
- Celui qui ose entreprendre dinstituer un
peuple doit se sentir en état de changer, pour
ainsi dire, la nature humaine de transformer
chaque individu, qui par lui-même est un tout
parfait et solitaire, en partie dun plus grand
tout dont cet individu reçoive en quelque sorte
sa vie et son être il faut, en un mot, quil
ôte à lhomme ses forces propres pour lui en
donner qui lui soient étrangères et dont il ne
puisse faire usage sans le secours dautrui.
13Benjamin Constant
- 1767- 1830
- Auteur de
- Principes de politique
- De lesprit de conquête
- De la liberté des anciens comparée à celle des
modernes
14Entre Rousseau et ConstantLexpérience de la
Terreur
- Lidéologie jacobine
- Nous voulons remplir les voeux de la nature,
accomplir les destins de lhumanité, tenir les
promesses de la philosophie, absoudre la
providence du long règne du crime de la
tyrannie quen scellant notre ouvrage de notre
sang, nous puissions voir briller au moins
laurore de la félicité universelle Voilà notre
ambition, voilà notre but. Robbespierre,
Discours du 5 février 1794 - Le gouvernement révolutionnaire doit au bon
citoyen toute la protection nationale il ne
doit aux Ennemis du Peuple que la mort. Ces
notions suffisent pour expliquer l'origine et la
nature des lois que nous appelons
révolutionnaires .... Si le gouvernement
révolutionnaire doit être plus actif dans sa
marche et plus libre dans ses mouvements que le
gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et
moins légitime ? Non il est appuyé sur la plus
sainte de toutes les lois le salut du Peuple.
Robbespierre, Discours du 25 décembre 1793 - Le bilan de la terreur (1793-94)
- 16594 personnes guillotinés (environ 45 par
jour) - 500000 personnes emprisonnées
15Constant la volonté générale la volonté de tous
- Ce que la loi peut exprimer
- La volonté de tous
- tous reconnaissent la loi comme légitime
- tous donnent leur assentiment à la loi
- La volonté de quelques-uns
- quelques-uns le savent dériver du droit divin?
- Pourquoi lanarchie et le despotisme sont
essentiellement illégitimes - Impossibilité de donner son assentiment
- Absence de garantie sécurité et de
formes procédures légales - Lanarchie et le despotisme réintroduisent dans
létat social létat sauvage. Mais lanarchie y
remet tous les hommes. Le despotisme sy remet
lui seul et frappe ses esclaves, garrotés quils
sont, des fers dont il sest débarrassé.
16La volonté générale nentraîne pas la
souveraineté absolue
- Constant Souveraineté du peuple ? liberté
- La souveraineté est un principe de garantie.
Il est destiné à empêcher un individu de
semparer de lautorité qui nappartient quà
lassociation entière mais il ne décide rien sur
la nature de cette autorité même. Il naugmente
donc en rien la somme de liberté des individus
et si lon ne recourt pas à dautres principes
pour déterminer létendue de cette souveraineté,
la liberté peut être perdue, malgré le principe
de la souveraineté du peuple ou même par ce
principe. - Pourquoi Rousseau pense le contraire
- Le souverain collectif abstrait ou agent
concret? - en se donnant à tous, il nest point vrai quon
ne se donne à personne. On se donne au contraire
à ceux qui agissent au nom de tous il nest
pas vrai que nul nait intérêt de rendre la
condition onéreuse aux autres, puisquil existe
des associés qui sont hors de la condition
commune.
17Les droits de la société (collectif abstrait) vs.
ceux du gouvernement
- Pourquoi la société délègue les droits quelle
reçoit de ses membres - Pourquoi la société délègue tous ses droits au
gouvernement (contre Rousseau) - dun côté, la société eût-elle légitimement une
autorité plus étendu que celle quelle délègue,
la partie quelle ne délègue pas, ne pouvant être
exercée, serait comme non existante. Un droit
quon ne peut ni exercer par soi-même, ni
déléguer à dautres, est un droit qui nexiste
pas et de lautre part, il y aurait, à
reconnaître de pareils droits, linconvénient
inévitable que les dépositaires de la partie
déléguée parviendraient infailliblement à se
faire déléguer le reste. - Conclusion
- Si la société a une souveraineté absolue, alors
le gouvernement aussi.
18Les conséquences du système de Rousseau
- La justification du despotisme
- Les représentants de la volonté générale ont
des pouvoirs dautant plus redoutables quils ne
se disent quinstruments dociles de cette volonté
prétendue ce quaucun tyran noserait faire en
son propre nom, ceux-ci le légitiment par
létendu sans bornes de lautorité sociale. - Lassujettissement comme liberté
- Les lois les plus injustes, les institutions
les plus oppressives sont obligatoires, comme
lexpression de la volonté générale. Car les
individus, dit Rousseau, aliénés tout entiers au
profit du corps social, ne peuvent avoir dautre
volonté que cette volonté générale. En obéissant
à cette volonté, ils nobéissent quà eux-mêmes
et sont dautant plus libres quils obéissent
plus implicitement.