Title: La D
1La Déclaration de Paris sur lefficacité de laide
- Atelier dinformation de la société civile
- Nouakchott, le 03 août 2008
- Mohamed Ali Ould Lemrabott,
- Conseiller stratégique du PNUD.
2Prolégomènes
- Avant dadresser la problématique de lefficacité
de laide, il importe dabord de resituer le
débat historique qui sest déroulé autour de
cette transaction non marchande quest laide - Laide peut-elle être efficace?
3Au niveau théorique, laide est une transaction
controversée dont le bien- fondé est en question
4Vue densemble de la littérature économique
- Le survol de la littérature économique traitant
de la problématique de l'aide montre que les
opinions négatives portées à lendroit de cette
transaction lemportent largement sur les
opinions positives. - Que lon sinscrive dans lun des deux paradigmes
dominants de léconomie (le libéral et le
néo-marxien) ou dans lautre, que lon se situe
du côté du pays donateur ou du pays bénéficiaire,
le même constat sceptique voire négatif simpose
.
5Le paradigme libéral (Suite)
- En effet, depuis quAdam Smith a consacré à
laide aux colonies une vingtaine de pages dans
La richesse des nations , ouvrage écrit en 1776,
tous les libéraux ou presque jugent que cette
transaction est perverse car elle correspond,
selon eux, à une allocation de ressources hors
marché. Ce dernier étant le seul mécanisme
efficace de coordination des actions des agents
et dallocation optimale des ressources. - Ainsi, P.T. Bauer (1984) Aider les
responsables sur la base de la pauvreté de leur
population a plus de chance dencourager les
politiques dappauvrissement que dy faire
obstacle
6Paradigme libéral (Suite) Lefficacité de
laide Un débat ancien
- Le "paradoxe des transferts" né de la
controverse entre Keynes et Ohlin - Une transaction non marchande dans une économie
de marché mondialisée et en libéralisation rapide - laide déprime l'épargne intérieure",
- elle aggrave le double déficit (twin gaps)
- elle engendre le surendettement
- laide engendre des distorsions sectorielles
(du type Duch Disease)
7Paradigme libéral (Suite)Les études empiriques
récentes
- 1998 Rapport de la Banque mondiale sur lAPD
Assessing Aid - Burnside-Dollar et Burnside-Collier-Dollar
(1997-2002). - lefficacité macroéconomique de lAPD dépend de
la qualité des politiques économiques et des
institutions des pays en développement ainsi que
du niveau de pauvreté. - Le système daide liée est anti-libéral
8Le paradigme tiers-mondiste
- L hostilité du courant néo-marxien à l'égard du
système de l'aide est bien connue. - Laide est analysée comme un élément du mode de
reproduction global de rapports
Centre-Périphérie, caractérisés par
lexploitation, - Elle renforce selon eux la dépendance des
pays du Sud. Cette accentuation de la dépendance
tient principalement, explique Samir Amin , au
fait que laide biaise lallocation sectorielle
des investissements en privilégiant les activités
qui renforcent l'insertion du pays bénéficiaire
dans la Division Internationale du Travail qui
est de type impérialiste.
9Au niveau opérationnel la perception de laide
par les opinions publiques est mitigée voire
négative
10Lopinion du côté des pays bénéficiaires
- Potion calmante
- laide est un prolongement du pacte colonial
- Laide met en jeu un volume de ressources
insuffisant - Laide sert dabord les intérêts des donateurs
- Laide est liée
- Trop dassistance technique comme traitement du
sous-emploi au Nord
11Du côté des pays donateurs
- Ce constat fait par les économistes converge
aussi avec l'état de l'opinion dans les pays du
Nord, elle-même globalement hostile à l'aide.
Cette désaffection de l'opinion, dont il faut
rechercher les origines dans le mouvement
Cartieriste des années 1950 dont le slogan "la
Corrèze avant le Zambèze" est bien connu, tient
principalement à deux images popularisées du
système de l'aide - "l'aide est gaspillée (Brunel S., 1993.)
- Laide cest de largent pris aux pauvres des
pays riches et donné aux riches des pays pauvres
- Laide entretient une mentalité d'assistanat
- En définitive, "l'aide est inefficace"
12La grande majorité de ces critiques se ramène
directement ou indirectement à la question de
lefficacité de laide!
13Environnement de laide éléments saillants
- Engagements des donateurs non respectés
- Années 60 APD1 du PIB (ramené à 0,7 )
- Monterrey 2002 (APD 25 en 3 ans), Glenn
Eagles 2005 APD 80 M 2003) 130M (2010)
Sommet Millénaire 2005 (doubler laide dici à
2010, en constants de 2004) - Laide décline de nouveau malgré engagements
donateurs - 2005 107,1 M (irak, Afghanistan,Pakistan)
- 2006 104,4 M (annul. dettes Irak , Nigéria),
- 2007 103,7M
14Lévolution de long terme de lAPD
- 4 cycles longs principaux (eux-mêmes composés
dune succession de cycles courts) qui rejoignent
les cycles financiers Nord-Sud - 1960 Décolonisation
- 1973 1er choc pétrolier ( 2nd choc 1979)
- 1982 Crise de surendettement ( PAS, PPTE)
- 2001(?) 11 septembre ( guerres Afghanistan,
Irak, Monterrey, Glen Eagles)
15(No Transcript)
16Les annulations de dette nempêchent pas le
déclin de laide après le pic de 2005
17Environnement de laide éléments saillants
(Suite)
- Efforts en vue de délier progressivement laide
(Conf. PMA 2001, Monterrey, etc.) - Impact de laide limité
- Mesuré à laune des OMD, cet impact parait bien
mesuré - Certaines analyses 2005 Afrique OMD 2140
- RMDH 2006 Si les tendances actuelles se
maintenaient, lAfrique subsaharienne
natteindrait lobjectif relatif à leau potable
quen 2040 et lobjectif relatif à
lassainissement en 2076 - Hors assistance technique et aide alimentaire, la
part de lAfrique stagne autour de 12 Mds de - Émergence de nouveaux donateurs hors CAD Chine,
Am lat, aide privée, etc.
18Une architecture de laide complexe
19Environnement de laide en MauritanieAnalyse
des flux daide
20(No Transcript)
21(No Transcript)
221974-1989 laide est concentrée sur les
donateurs arabes 42
231990-2004 concentrée sur leurope (56,5)
24Mauritanie Dépendance en baisse tendancielle
25Environnement de laide en Mauritanie (Suite)
- 2007-2008 confirmation retour des donateurs
arabes et islamiques - Aftout Es sahili
- Ar Saoudite, Koweit, etc
- Annulations de dettes
- Libye (env 300 M ),
- Agriculture, sécurité alimentaire, etc
- BID 2008 innovation majeure (700 M sur 5 ans)
- Emergence de nouveaux donateurs Chine
(conférence de Pékin, 2006) - Limites des données OCDE (sous comptabilisation
et mauvaise classification des apports des
donateurs arabes, de la Chine, etc)
26De la Déclaration de Paris
27Rappel du processus
- 2002 Conférence de Monterrey sur le financement
du développement - 2003 FHN 1 Rome Lharmonisation de laide
- 2005 FHN 2 Paris Lefficacité de laide
- Déclaration de Paris sur lefficacité de laide
- Sommet du Millénaire 5 (2005)
- 2008 FHN 3 Accra Le mi-parcours
- limpact des aides sur le développement (Accra
Action Agenda). - 2011 FHN 4.
28Le contenu de la DP
- Entérinée le 2 mars 2005
- Plus de 100 pays et organismes donneurs ont
reconnu labsolue nécessité de gérer laide de
façon plus rationnelle - Définit un ambitieux programme de réforme du
système dacheminement de laide. - La déclaration de Paris repose sur cinq
principes, selon lesquels laide est davantage
susceptible de promouvoir le développement (càd
plus efficace) lorsque - Les pays en développement sont maîtres de leurs
politiques et plans de développement
(appropriation).
29Le contenu de la DP(Suite)
- les donneurs fondent leur soutien sur les
systèmes et les stratégies de développement de
ces pays (alignement). - les donneurs coordonnent leurs activités et
réduisent au minimum les coûts dacheminent de
laide (harmonisation). - les pays en développement et les donneurs
orientent leurs activités de manière à atteindre
les résultats souhaités (gestion axée sur les
résultats). - les donneurs et les pays en développement sont
comptables les uns vis-à-vis des autres des
progrès accomplis dans lamélioration de la
gestion de laide et dans lobtention de
résultats sur la voie du développement
(responsabilité mutuelle) - Ces 5 principes une fois mis en œuvre,
permettraient de répondre par laffirmative à la
question initiale laide, ou le système daide
actuel peut-il être efficace?
30Le contenu de la Déclaration de Paris
- - 5 principes
- Appropriation
- Alignement
- Harmonisation
- Gestion axée sur les résultats
- Responsabilité mutuelle
- - 12 cibles à lhorizon 2010
- - 12 indicateurs à lhorizon 2010
31APPROPRIATION
- Les pays partenaires exercent une réelle maîtrise
sur leurs politiques etstratégies de
développement et assurent la coordination de
laction à lappuidu développement - Les pays partenaires sengagent à
- Sinvestir du premier rôle dans l'élaboration et
la mise en oeuvre de leurs stratégies nationales
de développement, dans le cadre dun vaste
processus de consultation. - Traduire ces stratégies nationales de
développement en cadres opérationnels axés sur
les résultats intégrant une hiérarchisation des
priorités, tels quexprimés dans des cadres de
dépenses de moyen terme et les budgets annuels
(Indicateur 1)
32APPROPRIATION(Suite)
- Les donneurs sengagent notamment à
- Respecter le rôle prédominant des pays
partenaires et à les aider à renforcer leur
capacité à exercer ce rôle.
33ALIGNEMENT
- Les donneurs font reposer lensemble de leur
soutien sur les stratégies nationales de
développement, les institutions et les procédures
des pays partenaires - Les donneurs s'alignent sur les stratégies des
pays partenaires - Les donneurs utilisent des systèmes nationaux
consolidés - Les pays partenaires renforcent leurs propres
capacités de développement avec le concours des
donneurs - Consolider les capacités de gestion des finances
publiques - Renforcer les systèmes nationaux de passation des
marchés - Délier l'aide pour une meilleure utilisation des
ressources
34HARMONISATION
- Processus engagé par les bailleurs de fonds,
bilatéraux et multilatéraux, visant (i) au
partage de linformation, diagnostics et études
sectorielles par exemple (ii) à la
rationalisation et à la simplification des
systèmes et procédures ou (iii) à la mise en
œuvre de lAPD selon des procédures communes
pouvant aller jusquà des prises de décisions
communes.
35HARMONISATIONdans la DP
- Les actions des donneurs sont mieux harmonisées
et plus transparentes, et permettent une plus
grande efficacité collective - Les donneurs mettent en place des dispositifs
communs et simplifient leurs procédures - Complémentarité une division du travail plus
efficace - Incitations à laction en coopération
- Renforcer lefficacité de laide dans les Etats
fragiles
36GESTION AXEE SUR LES RESULTATS
- La GAR est une méthode de gestion des ressources
qui donne le primat aux résultats de
développement attendus. Elle implique de définir
les résultats et impacts souhaités dune
politique donnée et ensuite didentifier les
intrants et les actions requis pour atteindre cet
objectif. - Les politiques, de la programmation à lexécution
en passant par lévaluation, sont donc alignées
sur les résultats attendus. - Des indicateurs, ainsi quun système de suivi des
résultats simple, dun bon rapport
coût-efficacité et convivial, sont définis et un
cadre logique est élaboré afin dappréhender de
façon synthétique la politique menée, ses
ressources, ses actions et les résultats attendus
en termes de développement.
37La chaîne des résultats (théorique)
efficacité
efficience
Intrants
Activités
Produits
Effets
Impact
Indicateurs
Hypothèses/Risques
38GESTION AXEE SUR LES RESULTATSdans la DP
- Gérer les ressources et améliorer le
processus de décision en vue dobtenir des
résultats - Axer la gestion sur les résultats signifie gérer
et mettre en oeuvre laide en se concentrant sur
les résultats - souhaités et en utilisant les données disponibles
en vue daméliorer le processus de décision. - Les pays partenaires sengagent à
- Raccorder plus étroitement les stratégies
nationales de développement et le cycle
budgétaire, sur une base tant - annuelle que pluriannuelle.
- Sefforcer de mettre en place des cadres
dévaluation et de notification orientés vers les
résultats à laide desquels - suivre les progrès réalisés dans la mise en
oeuvre des principaux volets des stratégies
nationales et sectorielles de développement
39Gestion axée sur les résultats (Suite)
- Les donneurs sengagent à
- Etablir un lien entre programmation et ressources
par pays et résultas et aligner cette
programmation et ces - ressources sur les cadres efficaces dévaluation
des performances des pays partenaires. Les
donneurs doivent - sabstenir de demander ladoption dindicateurs
de performance qui ne sont pas déjà prévus dans
les stratégies nationales de développement.
40RESPONSABILITE MUTUELLE
- Les donneurs et les pays partenaires sont
responsables des résultats obtenus en matière de
développement - Une priorité essentielle pour les pays
partenaires comme pour les donneurs est de
renforcer la responsabilité mutuelle et la
transparence concernant lutilisation qui est
faite des ressources affectées au développement.
Cest également un moyen de rallier ladhésion de
la population aux politiques nationales et à
laide au développement. - Les pays partenaires sengagent à
- Renforcer en tant que de besoin le rôle des
instances législatives dans lélaboration des
stratégies nationales de développement et/ou des
budgets. - Faire davantage de place aux approches
participatives dans la formulation des stratégies
nationales de développement et dans leur
évaluation.
41RESPONSABILITE MUTUELLE (Suite)
- Les donneurs sengagent à
- Fournir en temps voulu des informations fiables
et détaillées sur les apports daide, afin de
permettre aux autorités des pays partenaires de
présenter des états budgétaires complets à leur
parlement et à leurs citoyens. - Les pays partenaires et les donneurs sengagent à
- Evaluer conjointement, au moyen des mécanismes
existant à léchelon local, les progrès quils
accomplissent respectivement dans lexécution des
engagements pris concernant lefficacité de
laide, notamment les engagements de partenariat
42Harmonisation and Alignment
Source OECD/DAC, 2004
43 Indicateurs Objectif cible 2010
1 Les partenaires ont des stratégies de développement opérationnelles A
2a Des systèmes nationaux fiables de gestion des finances publiques 2.5
2b Des systèmes nationaux fiables de passation des marchés
3 Les apports daide sont alignés sur les priorités nationales 85
4 Renforcement des capacités par un soutien coordonné 50
5a Utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances publiques
5b Utilisation des systèmes nationaux de passation des marchés
6 Éviter les structures de mise en œuvre parallèles 8
7 Laide est davantage prévisible 70
8 Laide est non liée Plus de 73
9 Utilisation de procédures ou dispositifs communs 66
10a Missions sur le terrain. 40
10b Travaux analytiques par pays 66
11 Cadres axés sur les résultats B or A
12 Responsabilité mutuelle Yes
44Les défis liés à la mise en œuvre de la DP
- Enquête 2006 (et 2008 les résultats seront
présentés à Accra) - 2005 Seuls 17 des pays enquêtés se sont dotés
de stratégie nationale de développement répondant
aux normes de lindicateur 1 (objectif 75) - 2005 en moyenne 39-40 des apports daide au
secteur public ont transité par les systèmes de
gestion des finances publiques et de passation
des marchés des pays partenaires. - Les initiatives régionales visant à faire
connaître le programme daction de Paris se sont
notamment concrétisées par plusieurs ateliers
régionaux sur lefficacité de laide organisés,
en 2005,t 2006 et , en Ouganda, au Mali, en
Afrique du Sud, en Bolivie, aux Philippines et au
Vietnam. - Principal enseignement il nexiste pas de
solution unique, les objectifs et les processus
doivent être adaptés aux contextes de pays. - En effet, pour que laide soit efficace, chaque
pays doit déterminer ses propres priorités, ainsi
que le rythme et lenchaînement des réformes.
45Défis (Suite)
- Parallèlement, de nombreux pays partenaires
expriment, dans les ateliers régionaux et dans
dautres instances, des préoccupations quant aux
coûts de transaction élevés liés à la gestion de
laide extérieure (particulièrement ceux
quimpose aux pays en développement la gestion de
multiples programmes reposant sur des procédures
différentes selon les donneurs) et à la lenteur
du changement dans les pratiques des donneurs. - Ces pays constatent un décalage important entre
les principes affichés par les services centraux
et les pratiques sur le terrain, comme en
témoignent une coopération technique toujours
imposée par les donneurs et le manque de progrès
visibles dans le domaine du déliement de laide.
46Défis (Suite)
- Défi lié à lengagement à doubler laide en 2010
(195 Mds ) - Le suivi-évaluation selon la Division des
statistiques de lONU, seuls 17 pays sur 163 PeD
avaient en 2006 des données suffisantes pour
analyser les tendances de la moitié des 48
indicateurs OMD - Les surcoûts liés au réchauffement climatique
(le coût de linvestissement supplémentaire pour
la remise à niveau des équipements dans les PVD
est estimé à env. 37 Mds de
47Je vous remercie.