Title: Pr
1YVES BOUDIER fins
2 Une maison haïe des dieux, complice de crimes
sans nombre, de meurtres qui ont fait couler le
sang dun frère, de têtes coupées un abattoir
humain au sol trempé de sang ! Eschyle,
Orestie. En grande douleur je tiendrai
désormais mon royaume je n'aurai plus de jour
sans pleurer et gémir. La Chanson de Roland,
CCVIII. Car on a poussé très loin
durant cette guerre l'art de l'invisibilité G.
Apollinaire.
31.
4 Aparté d'un siècle pulvérisé qui ne
pardonne pas où l'immobile est
ordre ................................... Du
fond des tranchées un ciel en
ruine balafré ..............................
...... jeté sur les foules
5 Toiles de sacs sur la tête vers les
villes .............. sol pourri au bord des
rails où vivre
6 Aveugles mutilés serrés les uns les
autres dans un hiver commun Aux tables où
l'on mange nos enfants ............... dé
coupés en petit ...............
7 Pluie noire à jamais (au bas
des murs .......... dans les
fossés) L'eau tourne crue
8 La terre cercle la terre les ponts se
font lignes .................................
Un cheval mendie la tête métronome peindr
e une croix sur la porte des
maisons ......................................
. écrire mo(r)t penser
9 Les animaux creusent sans se retourner Leu
rs empreintes limitent le parage du lieu je
lève les peaux d'écriture .................
............. avec mon sang
mon sel .............................. La
suite est lenteur car rien n'est plus sauvage
10 La boue des visages le blanc ultime des
yeux les tache les macule .............
.... un rapace tombe .................
Le ciel égorgé qui ne peut hurler
11 Ce que j'ai vu à la seconde même ........
............ le fer dans les
plaies poussé de bas en haut le fil des
lames ...................... leur
vitesse absolue
12Le suint la paille au trou des
blessures ..................... de la
charpie de la sciure .....................
en pleine tête ventre
13 Vu le monde basculer ............ parall
èle à soi ............ tordre la
loi souffler la terre Ouvrir grand les
chambres noires
14 L'abîme de part en part On dirait que
la neige agonise (la neige) ..........
à tête de loup
152.
16 La peur marbrée rôde en champ clos elle
entre ............... entre
elle les violons piétinés .............
................ C'est une rumeur la mort
qui danse (froide comme la mer)
17 Quand se désassemblent se désunissent
les mots la peau ............... les
gestes la semence ............... Conver
sion de la chair
18 Si le muscle bascule goutte .........
à ......... goutte les dents
rivées sur la viande
19 Trancher ne suffit pas il faut brûler mett
re à feu .................. la plaine à
perte de vue .................................
.... la poésie partout horizontale
20 Le battement des hélices des trains sur
les voies ....................................
. qui cogne dans les corps (enténébrés)
21 Le tassement des têtes .....................
... carrés plastiques ligotés ..........
.............. ça casse pas de quartier
22Se défendre .................. embrasser
les frontières tenir ..................
Terrer l'intime au champ d'horreur
23Curer l'intérieur de l'âge mourir à
plat .................... Se
coucher (ici-bas) la nuit seule ..........
........ issue du jour
243.
25Le cri définitif contre les nuages ...........
frappe absent du bleu
26 Il fauche à la jointure (abat) la
volonté du rien ..........................
le noir avant la nuit juste quand le
ciel .......................... couvre enf
in la terre démembrée
27 Tête aux pieds un drap de
solitude .............. pas une trace
d'ombre toute innocence bannie ............
.. un désert une vie en allée
28 Ne plus se découvrir ................ au
passage des convois de l'étoupe ............
..... plein la bouche .................
Chacun est innocent lèvres cousues
29Tel selon sa force ........... rompre la
règle des périls et des étreintes
viles ............................. Soui
llure ordinaire comme livrer les siens à
genoux
30Les jours finissent seuls ........ lambeaux
d'alertes
sous les autels en flammes
.................................
dessous les
tables
poings fermés
................
unique
repli
31Où ramper malhabile immobile .........
stérile ......... L'ongle mains et
pieds aux marches dépavées ...........
... plombées putrides
32Où enterrer son nom .....................
si loin de tout nomade ...................
.. dans une forêt de sable errant
33Dehors ce lieu le monde en silence ...........
.. est vide
344.
35La route enfin déserte qui mène au bout de
soi Un fagot sur la
tête une outre sous le bras .. un
nourrisson sanglé à la gorge des
femmes . On creuse on racle
on gratte on
36L'enfant de barbarie ...................
fouille la poussière brune des
collines ................ S'il pleure
il chante
37Les vers sondent la déchirure des
linceuls le sol rouge
grésille les chiens guettent l'os
lorifice
38Cris et voix courent sous terre les
galeries ............ sont berceaux de nuit
395.
40La guerre est ma leçon mon déshonneur ....
........... elle oblige ...............
transforme l'instinct (en sujet) une
alliance permise contre soi force né
41Un éclat de printemps boueux .............
sous les tirs invisibles le
houx boules écarlates ................ l
e long d'ornières d'eaux noires
42Une vie rapiécée entre deux confessions ..
................ les conduites humaines
sombrent avec les jours ..................
..... Figures d'arbres calcinés rongés où
les cœurs débandés ............... se
pendent
43Quand vient son tour de naufrager
descendre au fond plus encore au
fond ................. vers la fosse des
vivants à rayures .................
44Des graviers à la pelle pour combler le
trou ........................ où gisent
frères écorchés ........................ sœ
urs saignées
45Le crâne foudroyé les bras levés (se) voir
se consumer de l'intérieur Mourir
nu dé sa rt ic u l é .........
cloué vif ......... une pointe dans la
nuque
46Equarrir la cage d'os du cœur ...............
...................................... ça glue
dans le poing qui arrache là ...................
.................................. un seau au
pied
47Tisonner dans le tronc de
minuscules tuyaux coupés .......................
. plexus tambour du bourreau .................
....... une tranche de cou carbonisé
48Bâillon tampon entre les plis du
ventre .............. le
poison ............... coule et sèche sur
les mains
49Sous nos yeux ca da vr es ca da vr es ca
da vr es ca da vr es ca da vr es ca da vr
es les yeux collés clos sur le ......
................... (fini du monde)
50Allonger les jambes déplier le
corps ........................ coucher dos
contre terre fermer le sac En finir avec
les derniers ........................ mor
ceaux
51Rouge sang ....... tous ....... le
hasard de la peau
526.
53Sirènes tendues compte à rebours
apnée terreuse Tunnel du vent dépecé (nos
restes)
54Je reviens à moi entendre ma raison le
silence .................. entre les fils
tombant du sang .................. en
tre les pierres où l'on succombe
55(mise au carreau) gisants-priants dépolis ..
.......... lichens et moisissures ......
............. les murs font leur travail
56- quand l'attente n'a plus de sens - dans
le couloir l'injection clôt la
peine ............................ la veine
se dilate et le cœur aspire ...................
......... au bonheur livide oui
57Que le temps roule m'emporte et me
rejette mortel à ma limite
nue dedans le ..........................
. je l'omphale ...........................
Ne taire ni la main sa cassure ni la
couche .............. orpheline
58Mais le corps peu à peu à l'instant où la
mort .. Où l'amour a lieu
59Fins Maison dAtrée Chemin des dames Rue
des fontaines Marais Sainte Foy Bois de
hêtres Plage du chardon Eglise des
vignes Route du nord-est Rivière jaune Champ
bleuet Pont romain Collines rouges