Title: Cannabis et volution des troubles psychotiques
1Cannabis et évolution des troubles psychotiques
- Dr Amine Benyamina
- INSERM U669, U894
- CERTA / AP-HP
2Introduction
- Avec environ 150 millions de personnes qui ont
essayé le cannabis dans lannée, il reste la 3è
substance la plus expérimentée. - Les liens entre cannabis, vulnérabilité à la
psychose et schizophrénie sont subtils, mais
réels.
3Est-ce que le cannabis génère les signes de
psychose?
4- Chez 12 volontaires sains, troubles transitoires,
dose-dépendants, variables - Effets positifs paranoïa, méfiance, pensées
désorganisées, modification des perceptions - Effets négatifs retrait émotionnel,
ralentissement psycho-moteur - Troubles cognitifs Troubles de la mémoire
verbal, inclusions
5Est-ce quil existe des facteurs de vulnérabilité
aux signes de psychose identifiables?
6- Étude de cohorte grecque (n3500, âge19,
évaluation CAPE, PDI adapté) - 200 ont fumé le cannabis, 52 avant 15 ans
- Les fumeurs avant 15 ans avaient plus de signes
positifs et négatifs de la psychose - Arseneault et al. (2002) constatent un plus fort
risque déclore une psychose chez les
consommateurs les plus jeunes.
7- Jeunes entre 14 et 24 ans (n2437)
- Lusage du cannabis, lalcool ou du tabac était
associé avec une augmentation des signes de
psychose - Effet du cannabis plus important chez les
adolescents ayant une vulnérabilité à la psychose
à la première évaluation
8- Explore la relation entre schizotypie et les
effets du cannabis (n477, dont 332 ont
expérimenté le cannabis) - Schizotypie déterminé par SPQB, expérience du
cannabis, CEQ - Pas de relation entre lusage du cannabis et la
schizotypie - Haut score de schizotypie associé à plus deffets
psychosis-like et négatifs (amotivation,
ralentissement et sédation)
9- Étude de linteraction gène-environnement chez
1037 néo-zélandais - COMT-Allèle Val associé à un plus fort risque de
développer une psychose si usage de cannabis - COMT-Allèle Met pas daugmentation du risque
10Quelle est lévolution dun épisode psychotique
sous cannabis?
11- 535 patients hospitalisés pour 1è épisode de
psychose sous cannabis - Pendant les trois ans de suivi
- 238 (44,5) ont développé un trouble
schizophrénique - 22 (9) dautres psychoses (idées délirantes,
trouble schizo-affectif)
12Quelle est limpact du cannabis sur lévolution
de la schizophrénie?
13- Sept études suggèrent que lusage du cannabis est
associé à un début de psychose plus précoce.1 - Cette étude montre que le cannabis est associé
avec des prodromes plus précoces - Association dose dépendante
1) Hambrecht et al (1996), Rabinowitz et al.
(1998), Van Mastrigt et al. (2004), Barnes et al.
(2006), Mauri et al (2006), Gonzalès-Pinto et al
(2008), Cannon et al. (2008)
14Cannabis comme facteur de risque de la
schizophrenie
15Méta-analyse de 35 études (sur 4804), 11 études
psychose cannabis Lutilisation au cours de la
vie augmente le risque de psychose par 40 (OR
1,41 IdC 95 1,20 1,65). Ce risque
augmente de 50 à 200 chez les plus forts
consommateurs (OR 2,09 IdC 95 1,08
6,13).
16- Schizophrènes stabilisés, traités (n13)
- 2,5 mg THC
- Signes psychotomimétiques chez 80 des
schizophrènes vs 35 des contrôles - 5 mg THC
- Signes psychotomimétiques chez 75 des
schizophrènes vs 50 des contrôles - Significativement plus deffets négatifs et
cognitifs observés chez les schizophrènes
17- Revue systématique de la littérature (13 études
longitudinales) - Résultats
- Association constante entre le cannabis, la
rechute et la non-observance aux traitements. - Autres mesures de lévolution résultats mitigés
faute de méthodologie rigoureuse (non-ajustement
pour facteurs confondants comme lalcool et la
sévérité de la maladie)
18Existe-t-il des signes neurophysiologiques ou
neuroanatomiques de laction du cannabis?
19- Étude cas-contrôle (51 patients schizophrènes vs
31 sujets sains) dIRM obtenus à linclusion et à
5 ans - IRM montre une diminution significative du volume
de la matière grise chez les schizophrènes
consommateurs de cannabis vs les schizophrènes
non-consommateurs (p0,001) et un élargissement
des ventricules (plt0,03).
20- Étude TEP ladministration du delta-9 THC
augmente la dopamine au niveau du striatum et du
putamen. - Le delta-9 THC partage cette propriété avec
toutes les autres substances addictogènes.
21- Étude TEP au 18F-dopa comparant
- 24 patients ayant des prodromes schizophréniques
- 7 patients schizophréniques
- 12 contrôles
- Patients prodromes recapture du 18F-dopa au
niveau du striatum intermédiaire entre
schizophrènes et contrôles - Degré de recapture corrélé avec la sévérité des
symptômes psychotiques
22- Dans les études neurophysiologiques des fonctions
fréquemment altérées chez les schizophrènes, on a
pu observer des altérations similaires chez les
consommateurs du cannabis - Potentiels évoqués auditifs moindre diminution
de P50 qui reflète une moindre capacité à filtrer
les stimuli auditifs, corrélée à la quantité de
cannabis consommée 1 - Potentiels évoqués pré-frontaux diminution de
P300 ce qui reflète une diminution de la capacité
à se concentrer 1,2
- Kempel et al. Neuropsychobiology, 2003
- Roser et al. European Neuropsychopharmacology,
2008
23- Striatum
- Centre dapprentissage qui informe le cortex de
nouvelles associations - Apprentissage lent, implicite et indélébile .
- Presque
24- Medium spiny neurons (MSN)
- Synapses
- glutamaturgiques en provenance du cortex
- Nuds dopaminergiques sur les dendrites et épines
- Récepteurs D2 et D1
25- Trois signaux dopaminergiques
- Tonique action, système stable
- Phasique apprentissage, instable
- Pause laction na pas procuré le récompense
attendue, instable
26- Récepteur adénosine A2A
- Stabilise le système
- Antipsychotiques
- Récepteur cannabinoïde CB1
- Déstabilise le système
- Pro-psychotiques
27- CB1 des Fast Spike neurons (FS)
- Excès de stimulation désynchronise les MSN
- CB1 des neurones collatéraux
- CB1 provoque une dépression au long terme
- Mise en relation des MSN habituellement séparés
28Conclusions
- Les relations entre cannabis et schizophrénie
sont nombreuses. - Lâge, une fragilité psychiatrique familiale,
personnel) représentent des facteurs de
vulnérabilité - Le cannabis aggrave le pronostic de la
schizophrénie - De nombreuses pistes neurobiologiques impliquent
le système endocannabinoïde dans la genèse des
délires MAIS
29Conclusions
- Le cannabis en lui-même est insuffisant pour
faire éclore une schizophrénie - Plus détudes sont nécessaires pour mieux
élucider les mécanismes qui pérennisent la
maladie. - Tout schizophrène consommateur de cannabis doit
être pris en charge pour sa consommation.
30Thank you
Special thanks to Dr Lisa Blecha