Title: La privatisation
1La privatisation
2Plan du cours
- Introduction
- Une rapide revue de la littérature théorique sur
la privatisation - Un modèle de TCI (BSV, EJ 1996)
- Un modèle de TI (Martimort, JRE 2007)
- Applications et évidences empiriques
3Introduction
- On a vu précédemment les justifications de
lintervention publique (défaillances de marché,
politique de redistribution notamment). - On a vu les problèmes posés par lintervention de
lEtat - La privatisation ( dénationalisation ) implique
une certaine forme de désengagement de lEtat qui
dépend de la nature de limplication (forme
juridique de lentreprise publique). - Quest ce qui peut justifier que lÉtat
nintervienne plus (ou moins/ ou différemment) ? - Le changement de contexte historique, politique,
économique, social, légal et institutionnel - Les défaillances de lÉtat en tant que
propriétaire - Décision  opportuniste / (recherche de revenu
immédiat) - Lopportunité dintroduire la concurrence/
argument idéologique
4Différentes  vagues / expériences de
privatisation
- Immédiate après guerre mondiale en Allemagne par
le gouvernement du Chancelier Adenauer. - Les privatisations britanniques des années 80
- Les lois de privatisation en France (86-88/93-95)
- La fin du régime communiste dans les pays de
lest pays en transition - Les privatisations dans les PVD sous limpulsion
de la Banque Mondiale - Au cur de lactualité en France EDF, GDF
- La Chine, lInde
5Typologie Vickers-Yarrow (1991)
- Type 1 privatisation de firmes du secteur
concurrentiel - Type 2 privatisation de monopoles (naturel ou
 artificiel ) ou dentreprises ayant un pouvoir
de marché substantiel (industries de réseau)/
Associé à la dérégulation (public utilities) - Type 3 délégation au secteur privé de services
auparavant réalisé par le secteur public, ex. PPP
6Les modalités de privatisation
- Quoi et quand vendre?
- Comment vendre?
- La vente dactifs public à une entreprise privée
ou un ensemble dinvestisseurs privés (sur le
marché du capital privé) - Prix affiché
- Enchère/ appel doffre/ soumission comparative
- Share issue privatizations (SIPs) le
gouvernement vend des equity shares par le marché
du capital public à des investisseurs privés ou
institutionnels- cest une diffusion dactifs
plus  large que dans la vente dactifs pays
de lEst - La distribution gratuite ou quasi gratuite
dactifs (par des systèmes de voucher distribués
à chaque citoyens dans le cas des privatisations
menées dans les pays de lest) - A qui vendre?
- Petits actionnaires, salariés, étrangers/
nationaux - Quelle participation accorder au secteur privé ?
- majoritaire/ minoritaire, joint venture, PPP
Cela dépend de la définition des entreprises
publique (du point de départ) et des objectifs
poursuivis/ de la finalité (point darrivée)
7Les différentes formes juridiques de lentreprise
publique (en France)
- La bureaucratie publique (objet non lucratif dont
le financement repose sur limpôt et dont le
contrôle relève exclusivement des Pouvoirs
Publics et prend la forme de procédures
administratives ou politiques) - Lentreprise publique
- Â toute entreprise sur laquelle les pouvoirs
publics peuvent exercer une influence dominante
du fait de la participation financière ou des
règles qui la régissent Commission Européenne -  government-owned or government-controlled
economic entities generate the bulk of their
revenues from selling goods and services World
Bank (1995) - EN FRANCE
- Les EPIC (établissement public industriel et
commercial) EDF, GDF, RATP personnes morales
de droit public gérant un SPIC dans des
conditions proches de celles des entreprises
privées - Les sociétés déconomie mixte (ex. Air France),
de droit privé dont le financement est issu
simultanément du privé et du public - Les sociétés privées à capital public gèrent un
service public et dont lactionnariat est
contrôlé par lÉtat directement ou indirectement.
8Les différents objectifs poursuivis par la
privatisation
- Augmenter les recettes de lEtat
- Améliorer lefficacité économique
- Réduire lintervention de lEtat dans léconomie
- Promouvoir le  capitalisme populaireÂ
- Créer des opportunités pour introduire la
concurrence - Soumettre les entreprises publiques aux
contraintes de marché - Ces objectifs ne sont pas forcément compatibles
et il faut souvent arbitrer entre eux.
9Le contexte particulier des réformes
concurrentielles
complémentaire
Libéralisation Introduction de la concurrence
Re-réglementation
Privatisation
- MOYENS
- Nouvelles lois
- Introduction de mécanismes marchands
- Restructuration  unbundlingÂ
- MOYENS
- Définition de nouvelles règles/lois
- Nomination de régulateur
- MOYENS
- Changement de la loi
- Vente dactifs publics/ transfert partiel ou
total du capital public dune entreprise au
secteur privé
- OBJECTIFS
- Améliorer lefficacité
- OBJECTIFS
- redéfinition du champ et de la nature des
entreprises publiques et de lintervention
publique
- OBJECTIFS
-  Encadrer le marché
- Défendre le service public
10Les théories de la privatisation
11Positionnement
- Les théories de la privatisation représentent une
sous-discipline de léconomie de la propriété et
de léconomie publique. - Le rôle du gouvernement est dassurer/ de
promouvoir lefficacité - Est-ce que cela passe forcément par la propriété
publique? - En cas de défaillance de marché, est ce que la
régulation dentreprises privée nest pas
suffisante? - Est-ce que le gouvernement ne génère pas lui-même
des inefficacités?
12Les questions
- Lentreprise publique est-elle plus/ moins
efficace que lentreprise privée? - Lentreprise publique est-elle toujours le fer de
lance du changement économique et social, dune
politique de redistribution et une politique de
soutien de la croissance? - Dans quelle mesure la privatisation peut-elle
effectivement améliorer lefficacité productive
(coût, qualité)? - Quelles sont les répercussions de la
privatisation sur lefficience allocative (prix,
répartition du surplus) ? - Est-ce quil faut forcément une entreprise
publique pour assurer les missions de service
public? Lintérêt général nest-il pas mieux
servi par une entreprise publique? - Pourquoi privatiser si la recherche du bien-être
social implique de réglementer?
13Les enjeux théoriques sous-jacents Ã
lexplication des différences de performance
- Lien entre propriété - incitation - efficacité
(productive) (NER/ théorie des incitations (PA)
- TCI/ théorie des droits de propriété) - Comportement des dirigeants /- incités à être
performants - Modalités de contrôle des performances des
décideurs - Asymétries dinformation
- Les modes de prises de décision (latitude
discrétionnaire des dirigeants) notamment en
termes dinvestissement et de financement
(théorie du GE) - Privatisation, régulation et intérêt général
(NER) - Plus généralement les théories qui questionnent
le rôle de lintervention publique (et du
gouvernement) dans léconomique économie du
bien-être, théorie du choix public, finance
publique, économie industrielle, droit et
économie, corporate finance, macroéconomie
14La nécessité de tenir compte des applications
empiriques
- Â theory alone is thus unlikely to be conclusive
in this respect Laffont, Tirole (1993) en
conclusion de leur modèle analysant limpact de
la propriété sur lefficacité.
15Un rapide survey de la littérature théorique sur
la privatisation
- Introduction les principales conclusions des
modèles théoriques - Contributions majeures
- Boyco, Schleifer, Vishny The Economic Journal,
106, 309-319 (1996) - Lopez de Silvanes, Schleifer, Vishny (1997) Rand
Journal of Economics - Martimort Journal of Regulatory Economics (2006),
305-44
16Les principales conclusions des modèles
théoriques
- Limpact des privatisations (sur lefficacité
productive) dépend de limportance des
défaillances de marché - Le régime contractuel en vigueur impacte sur
lefficacité de la propriété privée ou publique - La nature de la propriété influe sur le mode
dintervention publique - La principale source dinefficacité des firmes
publiques vient de la possibilité quelles ont de
se faire subventionner leurs inefficacités
171- Limpact des privatisations dépend de
limportance des défaillances de marché
- Principe de léconomie du BE la privatisation
est particulièrement bénéfique dans les cas où le
rôle du gouvernement pour minimiser limpact des
défaillances de marché est faible, i.e. les
entreprises publiques du secteur concurrentiel ou
dans les secteurs libéralisés (Sheshinski,
Lopez-Calva 1999) - Dans les secteurs libéralisés la pression de la
concurrence peut être tellement forte quil nest
pas nécessaire quil y ait privatisation pour
améliorer lefficacité (Shirley, Walsh, 2000) - La privatisation nest pas souhaitable dans le
cas de biens publics, et de monopole naturel pour
lesquels la pression concurrentielle ne sera
jamais assez forte pour inciter à lefficacité.
Schleifer (1998) montre que même dans ce cas, la
propriété publique nest pas une solution.
182- La crédibilité des engagements et modes de
contractualisation
- Dans le cas dune entreprise publique, il est
plus difficile de définir la fonction objectif.
Le gouvernement a dautres objectifs que la
maximisation du profit ou des dividendes. - Les objectifs du gouvernement peuvent varier
selon les gouvernants et lenvironnement
institutionnel - Il y a donc un problème de crédibilité des
engagements pris vis-Ã -vis des partenaires des
firmes publiques ce qui nuit à lefficacité
(Laffont, Tirole 1993 Schleifer, 1998 Stiglitz,
1998)
192- La crédibilité des engagements/ incitation
- Même sil y a un consensus social sur lobjectif
de la firme publique (max. du profit), il est
difficile décrire des contrats complets pour
sassurer de la bonne incitation des managers de
la firme publique. - Formalisation Principal (les propriétaires les
citoyens représentés par le gouvernement)/ Agent
(le manager de la firme publique). - Problème de la diffusion du capital entre les
citoyens (propriétaire dans le cas dune firme
publique) - Problème du contrôle (monitoring)/ incitation des
managers (Alchian 1977) - Cf mode de rémunération des fonctionnaires vs.
des managers
203- le mode dintervention du gouvernement sur
lactivité des firmes
- Dans labsolu, le gouvernement a les moyens
dintervenir sur lactivité des firmes quelles
soient publiques ou privées. - Les coûts de transaction sont différents selon
quil sagit dune firme publique ou privée.
Cest plus coûteux pour une firme privée. - Selon le bénéfice attendu, on privilégiera la
propriété publique ou privée (Sappington,
Stiglitz 1987)
214- La faiblesse des contraintes budgétaires des
entreprises publiques
- Un gouvernement ne laissera pas une entreprise
publique sous le coup de la faillite - La pression financière est moins forte de facto
- Le fait dimposer une forte contrainte est peu
crédible comme cela a pu être mis en évidence
dans le cas des firmes des économies planifiées
(Kornai, 1988,1993,2000) Berglof, Roland (1998)
225- Lutilisation des recettes des privatisations
- La vente dactifs publics rapporte des fonds au
gouvernement ce qui permet (notamment) de réduire
le déficit. - Davis et al (2000) montrent que les gains sont
effectivement utilisés pour combler les déficits
et non pas pour accroître les dépenses
236- la privatisation comme moyen de développer la
concurrence
- Selon le niveau de la concurrence sur un marché
donné, la privatisation des entreprises publiques
présentent sur ce marché peut accroître la
concurrence et le dynamisme du secteur privé - La privatisation peut inciter à la création de
nouvelles institution et améliorer le
fonctionnement des marché
247- Des solutions mixtes
- Une alternative à la privatisation totale et la
dérégulation totale des actifs physiques est la
privatisation partielle ou des solutions
contractuelles basées sur le partenariat
public-privé et à une régulation partielle - Il y a un continuum de formes possibles qui
reflètent le degré de régulation
25A theory of privatisation
- Maxim Boyco, Andrei Schleifer, Robert Vishny
- The Economic Journal, 106, 309-319 (1996)
26La motivation
- Proposer un modèle de privatisation qui explique
la relative inefficacité des entreprise publique
et lamélioration de lefficacité suite à la
privatisation de la firme - Expliquer dautres évidences empiriques observées
concernant la privatisation
27Littérature de référence
- Linefficacité des entreprises publiques
- Donahue (1989) les surcoûts dans le cas de la
fourniture publique de services municipaux par
rapport à la délégation (US) - Lopez de Silanes (1993) profitabilité des
entreprises publiques inférieure (Mexique,
années80s) - Mueller (1989), Vining et Boardman (1992) les
firmes privées sont plus efficaces (données
internationales) - Linefficacité des firmes publiques tient au fait
que les hommes politiques poursuivent leur propre
agenda (notamment lemploi) plutôt que la
maximisation de lefficacité il y a une demande
(politique) pour un excès demploi dans les
entreprises publiques.
28Le modèle
- Le décideur (le ministre de lindustrie qui
contrôle les décisions de lentreprise publique)
la force à embaucher trop de personnel - Cet homme politique ninternalise pas
complètement le coût des profits  perdus par
le Trésor Public et par les actionnaires que la
firme pourrait avoir (coût dopportunité) - Le manager de la firme peut corrompre le
politicien pour quil accepte une baisse des
emplois. Dans ce cas, la corruption améliore
lefficacité - Mais la corruption est illégale et not
enforceable, donc linefficacité nest pas
toujours résolue par la corruption - Est-ce quun réformateur (pro-privatisation) peut
prendre les mesures pour que le politicien ne
tire pas autant de bénéfice dun suremploi dans
les entreprises publique mais quil y gagne Ã
présenter à ses électeurs des impôts moins élevé
et des dépenses budgétaires réduite. - Cela revient à modifier lidentité de ceux quils
servent en transformant les bénéficiaires des
largesses publiques en contribuables - Cest les intérêts du Trésor public vs. les
intérêts des ministres dépensiers
29- La privatisation (réallocation des droits de
contrôle sur lemploi du politicien au manager et
laugmentation de la part du cash flow entre les
mains des managers et des investisseurs privés)
est une stratégie dans les mains des réformateurs
pour réduire linefficacité des entreprises
publiques - Un ministre dépensier peut toujours chercher Ã
influencer la firme en subventionnant le
sur-emploi (acheter de lexcès demploi) - Comment séparer définitivement la firme de
linfluence du politicien dépensier?
30Le modèle
- La firme choisit E son niveau demploi. E est
soit élevé (H) soit bas (L) - 2 joueurs dans le modèle le politicien et le
manager (défend les intérêts des actionnaires
privés) - Le manager détient une part a du profit et le
Trésor public une part (1-a) - Le politicien lui-même ne détient rien
- Dans une firme publique a est proche de 0, dans
une firme privée, proche de 1
31Fonction objectif du politicien
- La fonction objectif du politicien (en )
- Le politicien préfère un niveau H car cela lui
rapporte du soutien de lélectorat et des
syndicats. 1 dépensé dans lemploi dun personne
lui rapport qlt1 - Plus il y a de dépense de personnel, moins la
part du profit du Trésor est élevée.1 diminue de
mlt1 - Le Trésor peut lui imposer des sanction sil perd
trop de profit - IL Y A UN BIAIS POUR UN SUR-EMPLOI
32Fonction objectif du manager
- La fonction objectif du manager est une part du
profit
33- Le paramètre critique du monopole cest qui
choisit le niveau de E? - Dans une firme publique, cest le politicien (ex.
cité dans larticle le gouvernement français et
Air France) - Le politicien choisit donc EH
- ?EH-L la dépense supplémentaire pour lemploi de
passer dun niveau L Ã un niveau H - Le fait que le politicien use de son pouvoir pour
choisir H consiste à écrire m(1-a)ltq car le gain
quil retire à dépenser 1 en emploi est
supérieur au coût lié à la perte de profit pour
le Trésor.
34La corruption
- Le manager peut avoir intérêt à corrompre le
politicien pour quil lautorise réduire les
dépenses en personnel - Soit il le paye pour changer E de H à L
- Soit il le paye pour lui transférer ses droits de
contrôle sur E. dès quil a les droits de
contrôle il choisit EL - Dans les deux cas, le paiement quil doit verser
au politicien est le même b
35- Avec le paiement, les fonctions dutilité
deviennent - Cette stratégie est profitable si la somme de
leur utilité est supérieur en L par rapport à H
(ensuite ils se partage lutilité)
36- Si est vérifiée alors la
maximisation jointe de leur utilité vérifie la
maximisation sociale EL. - Si non, les deux peuvent être différentes. Donc
la corruption permet en général daugmenter
lefficacité car cela permet au manager de
racheter les pertes defficacité imposées par le
politicien qui ninternalise pas complètement les
coûts de perte du profit pour le Trésor. Mais
cela ne permet pas toujours datteindre le first
best. - De plus il y a LE problème institutionnel la
corruption est illégale! - Le contrat de corruption nest pas enforceable
devant une cour!
37La privatisation
- La privatisation consiste à donner le droit de
contrôle sur le niveau demploi au manager. Cela
réduit aussi le cash flow que retire le trésor et
laugmentation de celui détenu par le manager et
les actionnaires privés. Le Trésor peut vendre le
cash soit par vente directe ou voucher (une autre
façon est de transférer le cash au politicien
nomenklatura privatisation).
38- De la même manière que le manager peut chercher Ã
corrompre le politicien, le politicien peut
chercher à payer (à travers des subventions du
Trésor, t) le manager pour quil choisisse EH - Quest ce qui assure que le transfert des droits
de contrôle (la privatisation) conduit à la
restructuration (de lemploi)?
39- Comme le Trésor récupère une fraction (1-a) du
cash flow, il perçoit cette même part de la
subvention, donc la subvention effective est at - Si cela ne coûtait rien de subventionner la firme
pour quelle ne restructure pas, la subvention
serait infinie. Or pour subventionner il faut
prélever des taxes avec un coût social de la
subvention kat (klt1). - Donc m est le coût pour le politicien du profit
perdu par le Trésor et k est le coût pour lui de
la subvention
40Fonctions objectif
- Les fonction objectif deviennent
- En labsence de subvention le manager choisit
EL. En fait, le manager et le politicien
négocient et choisissent H si le manager gagne
plus en choisissant H un transfert t que en
choisissant L. - Lutilité incrémentale du politicien à choisir H
est donnée par - Lutilité incrémentale du manager est
41- La solution du programme de maximisation
- La négociation échoue si le manager (ou le
politicien) gagne moins avec EH quavec EL . - Pour quaucun des deux ne bénéficie du changement
(en remplaçant t par sa valeur, els utilités
incrémentales sont négatives) il faut que - Si cest vérifié la privatisation entraîne la
restructuration et le politicien ne peut pas
influencer le manager pour quil choisissent EH - DONC LA PRIVATISATION Â FONCTIONNEÂ dans
certaines circonstances
Bénéfice pour le politicien si la firme
sur-emploie
Coût pour le politicien pour que la firme ne
restructure pas
42Conclusion
- Boyco et al. (1996) fournissent un modèle
normatif qui indique dans quelle circonstance la
privatisation peut être efficace au sens où elle
réussit à imposer un restructuration (coupe dans
lemploi) nécessaire à lefficacité de la firme
43An agency perspective on the costs and benefits
of privatization
- David Martimort
- Journal of Regulatory Economics (2006) 305-44
44Objectifs du papier
- Proposer un cadre théorique unifié mobilisant les
outils récents de la théorie des incitations pour
traiter des coûts et bénéfices de la
privatisation - Étendre les conditions dans lesquelles
le Irrelevance theorem (Sappington, Stiglitz
1987) sapplique la privatisation peut être
sous certaines conditions la solution optimale du
problème de délégation ce théorème sert de
Benchmark
45Le modèle
- Un principale (lEtat) délègue une tâche (qui
concerne la production dun bien public ou des
essential facilities) au secteur privé (lAgent) - Problème dasymétrie dinformation
- Quand est-ce que la délégation est sans coût
malgré les problèmes informationnels?
46Positionnement par rapport à Sappington, Stiglitz
(1987)
- Hypothèses du modèles très restrictive (contrat
complet) - Toutes les contingences futures peuvent être
écrites - Lagent est neutre au risque et non contraint
financièrement - Le principal et lagent peuvent signer un contrat
complet qui précise le paiement et le niveau de
service pour chaque contingence - Conclusion sous ces hypothèses, la privatisation
permet datteindre loptimum social même en cas
dinformation incomplète. Si une des conditions
nest pas vérifiées la privatisation entraîne des
coûts dagence qui font que la propriété publique
peut être préférable. - Faut-il en conclure que dès que les contrats
complets ne sont pas faisables, il est nécessaire
de faire appel à lÉtat? - Si lÉtat intervient, il y a risque
dinefficacité et lorganisation interne de
lEtat importante (problèmes dincitation
spécifiques entre les citoyens et les politiciens
et entre les politiciens et les bureaucrates) - Il faut donc comparer les coûts dagence dans les
deux structures en tenant compte des problèmes
incitatifs propres - Les développements récents de la TI permettent
davoir une visions plus réaliste de lEtat (par
rapport à maximisateur bénévolant du bien-être
social). En asymétrie dinfo, lEtat peut
arbitrer entre lefficacité et la limite du coût
social de la rente informationnelle qui doit être
lâchée à lopérateur privé.
47Apport
- Renouveler la vision de lEtat. lEfficacité
nest pas le seul critère pour juger les
interventions de lEtat. - Il faut tenir compte de interim efficiency qui
tient compte des contraintes de faisabilité ais
aussi des contraintes informationnelles
rencontrées par le gouvernement.
48Applications et évidences empiriques
- Deux questions
- Les modalités de privatisation
- Est-ce que la privatisation a un impact sur la
performance des firmes ?
49Les modalités de privatisation
50Les facteurs politicaux-institutionnels à prendre
en compte dans le choix des modalités de
privatisation
- Historique de lentreprise et plus
particulièrement les raisons qui ont conduit Ã
nationaliser - Létat des finances de lentreprise
- Le positionnement concurrentiel de lentreprise
- Les positions idéologiques du gouvernement
vis-à -vis du marché et de la régulation - Le contexte institutionnel et réglementaire
passé, présent et futur du pays - Les rapports de force des différents groupes
dintérêt - La crédibilité du gouvernement à respecter les DP
des investisseurs/ lattractivité du pays - Lidentité des investisseurs potentiels
- Louverture du pays aux capitaux étrangers
51La typologie de Brada (1996)
- Les différentes modalités de privatisation
- par restitution
- par vente dactifs publics
- par voucher/ privatisation de masse
- Â par en basÂ
- Typologie élaborée essentiellement à partir des
expériences dans les pays de lEurope de lest et
centrale
521- Privatisation par restitution
- Cette modalité sapplique dans les cas où il y a
eu expropriation. La propriété revient aux
propriétaires dorigine - 10 des biens détenus par lEtat en République
Tchèque font lobjet dun processus de demande de
restitution - Difficulté la vérification des droits de
propriété, conflits etc.
532- Privatisation par vente dactifs publics
- Deux formes
- Vente directe
- Share issue privatizations (SIPs) le
gouvernement vend des equity shares par le marché
du capital public à des investisseurs privés ou
institutionnels- cest une diffusion dactifs
plus large que dans la vente direct dactifs - Megginson et al. 2000 Le choix du mode de vente
dactif dépend - Du niveau de développement du marché des capitaux
(SIP est utilisé dautant plus que le marché est
peu développé et quil y a peu dinégalité des
revenus, SIP est un moyen de développer le marché
de capitaux) - De facteurs politiques et de crédibilité (plus un
gouvernement est crédible, plus il a de
probabilité dutiliser la vente directe dactifs/
plus il y a de déficit, plus le gouvernement va
utiliser SIP) - De facteurs propres à la firme (plus la firme est
profitable, plus SIP est choisie)
543- privatisation par voucher, Â de masseÂ
- Les citoyens  éligibles touchent (quasi)
gratuitement - Appliqué dans les pays en transition pour des
raisons dacceptabilité politique - Dans la pratique cela ne change pas le contrôle
et le management - Dérives de la méthode
- problème lié à la dimension  collectiveÂ
Tentative de le régler par la création de
 voucher privatization funds VPF - Concentration des actifs sur le second marché
- Rôle des insiders
- Qualité des actifs mis en vente en masse, vs.
ceux mis en vente à des insiders
554- privatisation  par le basÂ
- Création de nouvelles entreprises privées moteur
de la croissance - Appliquée dans les pays en transition, en Chine,
en Amérique Latine, Afrique sub-saharienne
56La question du calendrier, des étapes
- Quand faut-il privatiser? En une fois ou par
étape? - Faut-il restructurer lentreprise avant de
privatiser? - Avec pour objectif principale  d épurerÂ
lentreprise (gestion, personnel)aux frais de la
collectivité et la rendre plus attractive pour
les investisseurs privés - Le cas des industries de réseau
- Lopez-de-silvanes (1997) sur des données de
privatisation de banque montre que la
restructuration pré-privatisation naméliore pas
la valorisation de lentreprise les prix aurait
augmenté de 71cents/ si la seule restructuration
avait consisté à renvoyer le CEO et si les actifs
avait été démantelé en moyenne une année avant
certaines étapes de la restructuration sont très
coûteuses et ralentissent le processus - Faut-il implémenter des réformes macroéconomiques
avant de privatiser? - Notamment dans le cas des réformes
concurrentielles
57La question du  juste prixÂ
- Comment fixer le prix auquel vendre lentreprise?
- Prix de réserve ou pas?/ prix affiché ou pas?
(Thomson 02/ 1996) - Enchère ou négociation directe avec prix de
réserve? - Bulow, Klemperer (1996) est ce quil vaut mieux
utiliser une enchère sans prix de réserve ou
utiliser la négociation directe avec un bidder de
moins (N) ? il est préférable dutiliser une
enchère avec N1 participants. - Lopez-de-silvanes (1997) il faut maximiser le
nombre de bidders, notamment ne pas restreindre
laccès à lenchère vis-à -vis des étrangers (Ã
partir du cas mexicain) - Quelle enchère?
58Est-ce que la privatisation a un impact sur la
performance des firmes ?
- Les problèmes méthodologiques pour répondre Ã
cette question
59Les problèmes méthodologiques pour traiter de
cette question
- Manque de données sur les performances (et
surtout sur les changements dans les
performances), fiabilité des données
(manipulation), problème dendogénéité des
variables, variables manquantes (impact sur le
bien-être social qui était LA variable de
référence) - Difficulté disoler limpact de la propriété sur
les performance - Manque de firmes comparables privées/ publiques
notamment dans les PVD dans lesquels le secteur
privé est peu développé - Les raisons qui justifient les firmes publiques
(surtout les défaillances de marché) ont un
impact très fort sur la performance qui supplante
limpact de la propriété. La structure de la
propriété est endogène au système qui inclus
aussi des objectifs/ contraintes politiques et
institutionnelles
60Erlich et al.(1994)
- Objetmise en évidence des différences de
productivité entre les firmes publiques et
privées dans le secteur du transport aérien
international de voyageur - Données coûts, output, structure de propriété de
23 entreprises internationales comparables sur la
période 73-83. Analyse économétrique - Conclusion
- lien significatif entre structure de propriété et
accroissement de la productivité. La
privatisation améliore sur le LT la productivité
(1,6 à 2 par an), réduit les coûts (1,7 à 1,9)
et ces différences ne dépendent pas de la nature
concurrentielle du marché, ni du mode de
régulation. - Sur le CT limpact est plus ambiguë.
- Lorsque la privatisation est partielle, il ny a
pas damélioration significative
61Majumdar (1996)
- Objet la différence de performance entre des
firmes publique, mixte, privée en Inde - Données agrégées donc conclusions limitées
- Conclusion
- les firmes privées sont plus efficaces que les
firmes mixtes et les firmes publiques - Le score defficacité des firmes publiques (state
or central governement) entre 1973 et 1989 est
égal à 0,658-0,638 celui des firmes mixte 0,92
et celui des firmes privées 0,975
62Shian (2000)
- Données 825 firmes côtées à la bourse de
Shanghai (513 mixtes/ 312 privées). - Conclusions
- Les firmes privées ont de meilleures performances
- Parmi les mixtes, la valeur des firmes qui ont
une faible participation publique décroît Ã
mesure que la part publique augmente en revanche
elle augmente si la part publique est déjÃ
importance.
63Dewenter, Malatesta (2001)
- Objectif est ce que la profitabilité,
lintensité en facteur travail, et le niveau
dendettement est différente en fonction de la
structure de propriété - Données les 500 plus grandes entreprises
internationales (hors US jusquen 1995) dans le
classement Fortune en 1975, 1985, 1995. Sur 1369
firmes, 147 sont publiques. Ils contrôlent les
données en fonction de la taille de la firme, la
localisation, le secteur dactivité et les cycles
conjoncturels - Conclusions
- Les firmes privées sont plus profitables que les
firmes publiques - Elles sont un niveau dendettement plus faible
- Elles sont moins intensive en facteur travail
64Frydman, Gray, Hessel, Rapaczynski (1999)
- Objectifs comparaison des performances (CA,
emploi, productivité du travail, coût
capitalistique) de firmes publiques et
privatisées dans les pays en transition dEurope
centrale. - Données 506 PME manufacturières de République
Tchèque, Hongrie, Pologne en 1994. Ils comparent
en données de panel le groupe des firmes
privatisées et des non privatisées en contrôlant
les différences pré-privatisation - Conclusion
- Les firmes privatisées ont de meilleures
performances que les firmes publiques. - Limpact concerne surtout le CA (pas la réduction
des coûts) dans le cas où la firme est rachetée
par des propriétaires exterieurs - En contrôlant par rapport aux variables qui
impactent sur la performance et sur le fait que
cest les meilleures firmes qui dont privatisées
(endogénéité) et confirment les résultats.