Title: Mthodes exprimentales pour ltude du rayonnement cosmique
1Méthodes expérimentales pour létude du
rayonnement cosmique
- Bernard Degrange
- Laboratoire Leprince-Ringuet
- Ecole Polytechnique (Palaiseau)
- Aspects généraux des expériences sur les rayons
cosmiques - Nouveaux projets spatiaux (satellites et
ballons) - Latmosphère comme détecteur (principes)
- Latmosphère comme détecteur (expériences)
- Le milieu glaciaire ou marin comme détecteur (?)
- Perspectives
21. ASPECTS GÉNÉRAUX DES EXPÉRIENCES
31. Aspects généraux des expériences
- Sensibilité flux et acceptances
- Expériences spatiales ou au sol ?
- Identification des particules primaires
- Particules minoritaires mais signifiantes
- gamma, neutrinos, particules
ultra-énergétiques, antiparticules - Décroissance rapide des spectres avec lénergie
maîtrise des erreurs sur lénergie - Résolution angulaire Astronomie des sources
41.a Sensibilité flux et acceptance
- Plus de 10 ordres de grandeur en énergie ? plus
de 15 ordres de grandeur en flux - Satellites pratiquement jusquau TeV
- Flux total (Egt1 TeV)
- 0,16 m-2 sr-1 s-1
- Ballons un peu au-delà de 100 TeV
- Flux total (Egt100 TeV)
- 6 m-2 sr-1 jour -1
- Expériences au sol de quelques 10 GeV
- à plus de 1020 eV
5La notion dacceptance (1)
- Cas dune source de direction (?,f) fixée
- (astronomie gamma)
- Lacceptance est une surface effective dépendant
de la particule incidente (indice p), de son
énergie et de la direction - Elle dépend de lefficacité globale ep qui
intègre les effets du déclenchement et de la
sélection des événements dus à la particule p
dimpact (x,y).
F? d2N?/(dS dt)
6La notion dacceptance (2)
- Cas dun rayonnement isotrope
- Lacceptance est un produit surface angle solide
dépendant de la particule incidente (indice p) et
de son énergie - Elle dépend de lefficacité globale ep qui
intègre les effets du déclenchement et de la
sélection des événements dus à la particule p
dimpact (x,y).
7Comment déterminer lacceptance ?
- En satellite étalonnage auprès daccélérateurs
- exposition du détecteur à différents
faisceaux sous différents angles, à plusieurs
paramètres dimpact. - Au sol étalonnages partiels des détecteurs mais
simulations indispensables pour le développement
des grandes gerbes et la réponse des détecteurs. - Dans les deux cas, un paramètre important
- le seuil en énergie.
Satellite CGRO (1991-2000) Détecteur EGRET (?,
Egt50 MeV)
H.E.S.S. (?, Egt100 GeV)
81.b Lidentification des particules primairesUn
enjeu essentiel
- Particules chargées
- Test des modèles de propagation
- Recherche dantimatière cosmique
- Possible en satellite et en ballon (E lt 100 TeV)
- Au sol, au mieux discrimination léger (p)/
lourd(Fe) - Photons gamma Accès direct aux sources
- Facile en satellite (10 MeV 100 GeV)
- Bien maîtrisée au sol (50 GeV 100 TeV)
- Neutrinos Accès direct aux sources
- Muons ou gerbes ascendants en milieu dense
(mer/glace) - Gerbes horizontales jeunes dans latmosphère
-
91.c Décroissance rapide des spectres avec
lénergie
- Lestimateur dénergie repose souvent sur un
nombre de particules détectées (électrons, muons,
photons Tcherenkov ) ou un signal qui lui est
directement relié la taille ( size ) - mais le spectre en taille nest pas le
spectre en énergie - Importance de la déconvolution des erreurs qui
entraînent une contamination dominante des
événements de plus basse énergie dans un
intervalle donné. - Biais importants au voisinage du seuil de
déclenchement (événements de basse énergie
bénéficiant dune fluctuation positive pour être
acceptés).
10Dans une bande étroite en taille , la valeur
moyenne de E est inférieure à la valeur donnée
par la courbe centrale
Nécessité de bien maîtriser les distributions de
taille à E fixée (forme et queues de
distribution) par étalonnage (en satellite) ou
simulations (experiences au sol)
Si lon prévoit pour le spectre une forme
analytique simple dépendant de quelques
paramètres, on peut ajuster ces derniers par
maximum de vraisemblance pour rendre compte du
spectre en taille test a posteriori de la
forme choisie (résidus de lajustement).
11Exemple de détermination dun spectre (expérience
H.E.S.S.)Vela Junior (vestige de supernova)
H.E.S.S. Coll. 2006
- Paramétrisation loi de puissance en énergie
- Ajustement des paramètres par maximum de
vraisemblance pour reproduire la distribution en
énergie reconstruite (estimateur dénergie) - Test a posteriori (résidus)
121.d La résolution angulaire
- Une caractéristique essentielle pour les
astronomies ? et neutrino (et pour les particules
dultra-haute énergie peu déviées par les champs
magnétiques galactiques). - Une boîte derreur trop grande peut rendre
difficile lidentification de la source (cf.
beaucoup de sources dEGRET dans le plan
galactique sont non identifiées). - Souvent, ?? de 0,5 à quelques degrés !
- Actuellement, avec les ? dénergie gt 100 GeV, on
atteint une résolution de 4 à 6 minutes darc - (à comparer à quelques secondes darc en
astronomie X)
132. NOUVEAUX PROJETS SPATIAUX
142. Nouveaux projets spatiaux
Satellites et ballons
- Comment caractériser la particule primaire ?
- Observables fournies par les différents
détecteurs - Des observables aux caractéristiques
- (masse, charge, énergie, direction)
- Particules chargées et antimatière cosmique
- Deux expériences en satellite PAMELA et AMS (?
TeV) - Une expérience en ballon CREAM (TeV à quelques
100 TeV) - Astronomie gamma en satellite (100 MeV ? 300 GeV)
- AGILE et GLAST
152.a Comment caractériser la particule primaire ?
- Masse m
- Charge électrique ze
- Vitesse v ßc
- Facteur de Lorentz ? E/(mc2)
- Impulsion p mc ß?
- Énergie cinétique Tmc2(?-1)
16Observables fournies par les différents détecteurs
17Deux rayonnements importants pour
lidentification des particules chargées
- Deux effets de la polarisation induite par la
particule chargée dans des diélectriques - Proportionnels à z2
- Rayonnement Tcherenkov si v gt c/n
- Sensible à ß v/c
- Rayonnement de transition si une ou plusieurs
interfaces entre diélectriques différents - Sensible à ? E/(mc2)
18Rayonnement Tcherenkov
- Émis sur un cône axé sur la trajectoire de la
particule et de demi-angle au sommet ?c tel que
cos ?c 1/(ß n(?)) - Seuil en ß fourni par la condition cos ?c lt 1
- Émission à toutes les fréquences pour lesquelles
n(?) gt 1 (de lUV à la radio). Généralement
détecté dans le domaine de lUV proche au
visible. - Discrimine entre particules de même impulsion et
de masses différentes (électrons / protons
/noyaux) jusquà des énergies de lordre de 10
GeV/nucléon si ?ß/ß 10-3 - Donne le sens de parcours de la particule.
- Ring Imaging Cherenkov detector ou RICH
permet une mesure précise de la charge.
19Imagerie Tcherenkov (RICH) et mesure de charge
Principe du RICH ?
Prototype dAMS 2?
20Rayonnement de transition
- Origine si la particule traverse 2
diélectriques, les solutions asymptotiques dans
chaque milieu ne satisfont pas les conditions à
linterface ? nécessité dune onde libre
supplémentaire. - Un diélectrique est caractérisé par sa fréquence
plasma ?p - (fréquence doscillation des électrons comme
sils étaient libres) - ne densité délectrons ER énergie de
Rydberg 13,6 eV - aB rayon de Bohr
- Environ la moitié de lénergie est émise dans le
domaine de fréquences 0,1 ??p lt ? lt ??p pour ?
1000, cest le domaine des rayons X (2 à 20
keV) - Lénergie émise par interface est I a z2 ? h?p
/3
21Rayonnement de transition (suite)
- Distribution angulaire surtout marquée aux petits
angles par rapport à la direction de la particule
- ? 1/?
- Peu de photons X par interface N a z2 10-2
z2 - ? multiplier le nombre dinterfaces
- ? empilement de feuilles plastiques tubes
proportionnels (détection des
rayons X par effet photo-électrique) - Discrimine entre particules de même énergie et de
masses différentes aux plus hautes énergies (100
GeV à 1 TeV) - (seuil instrumental de détection des rayons
X). - Peut aussi servir à mesurer ? jusquà des
valeurs de 105 - Dans ce cas, il faut choisir des matériaux
pour avoir un effet de seuil très progressif
222.b Particules chargées et antimatière cosmique
2.b1 Expériences en satellite AMS-1, PAMELA,
AMS-2
- Premières expériences sur les rayons cosmiques en
satellite HEAO-C, Ariel-VI (1979) ? données à
relativement basse énergie (jusquà quelques 10
GeV/nucléon) - Premier spectromètre magnétique en satellite
- AMS-1 sur la navette spatiale Discovery
(1998) - Nouvelle génération dexpériences
- PAMELA (Juin 2006) et AMS-2 prévue pour 2008
sur la station spatiale internationale ? données
jusquau TeV - et mesure précise des flux dantiparticules
cosmiques
23(No Transcript)
24PAMELA Payload for Antimatter-Matter Exploration
and Light-nuclei Astrophysics
En 3 ans ? limite sur Anti-He/He de quelques 10-7
25AMSAlpha Magnetic Spectrometer
En 3 ans ? limite sur Anti-He/He de quelques 10-9
26R. Battiston 2003
27Particules chargées (1 TeV ? quelques100 TeV)
2.b2 Expériences en ballon
- Vols à très haute altitude 40 km, soit 3,9 g
cm-2 - Capacité demport jusquà 270 kg et 10 m3
- Nombreuses campagnes antérieures
- JACEE (USA Japon) RUNJOB (Russie Japon)
etc. - utilisant des chambres à émulsion
- Récemment Vols à durée ultra-longue 60-100 jours
(NASA, Antarctique) ? lexpérience CREAM - (Cosmic Ray Energetics and Mass)
28CREAM Cosmic Ray Energetics and Mass
- Objectifs composition du rayonnement cosmique
et spectres des différents éléments (du TeV à
500 TeV) - Acceptance 2,2 m2 sr
- Mesure de lénergie
- Calorimètre 20 X0 (W fibres scint.)
- Détecteur de rayonnement de transition
- Identification
- Détecteur de rayonnement de transition
- Détecteur Tcherenkov
- Prochainement adjonction dun détecteur
Tcherenkov de type RICH CHERCAM analogue à
celui dAMS-2 (contribution IN2P3)
29Expérience CREAM
- Aux énergies supérieures au TeV, linteraction
dans le calorimètre produit de nombreuses
particules secondaires rétrodifusées dont il faut
se protéger (mesure précise des temps des
impacts) - Le détecteur Tcherenkov CHERCAM résoudra
complètement ce problème tout en permettant une
mesure de charge précise ( 0,3 e)
302.c Lastronomie gamma en satellite
100 MeV quelques 100 GeV
- Dôme anticoïncidence
- ? élimine les particules incidentes chargées
- Trajectographe empilement de plaques de
matériau pour la conversion du ? en paire ee- et
de plans de détection ? mesure de direction - Calorimètre
- ? mesure de lénergie
Satellite GLAST (NASA) lancement prévu en 2007
31Premiers observatoires gamma en satellite
- SAS-2 (NASA) 1972-1973
- Na fonctionné que 6 mois
- A découvert le fond gamma diffus et 3 sources
ponctuelles (nébuleuse du Crabe, Vela, Geminga) - COS-B (ESA) 1975-1982
- Catalogue de 25 sources, toutes galactiques sauf
une (le quasar 3C273) - EGRET (NASA, à bord de Compton Gamma-Ray
Observatory ou C-GRO) 1991-2000 - Découverte du ciel gamma extragalactique
- Le 3è catalogue dEGRET comporte 300 sources
dont une soixantaine de sources non identifiées
Dans ces 3 expériences, le trajectographe était
une chambre à étincelles
32EGRET à bord du satellite Compton Gamma-Ray
ObservatoryEnergetic Gamma-Ray Experiment
Telescope (E? lt 20 GeV)
300 sources ponctuelles
Fond gamma diffus
33DEGRET à AGILE et GLAST
34DEGRET à AGILE et GLAST (suite)
35AGILE comparé à EGRETAstro-rivelatore Gamma a
Immagini LEggeroSurfaces efficaces de détection
36GLAST comparé à EGRETGamma-ray Large Area
Telescope
37DEGRET à GLAST gains en sensibilité et en
résolution angulaire
Nombre attendu de sources extragalactiques
détectées par GLAST
Résolution angulaire de GLAST comparée à celle
dEGRET
38Importance de GLAST pour létude des sursauts
gamma
- On ne sait presque rien des sursauts gamma aux
énergies gt 100 MeV - EGRET na pu en détecter quune faible fraction
en raison de son important temps mort (0,1 s) - GLAST ?
39AMS-02 peut aussi contribuer à lastronomie gamma
- Expérience conçue en priorité pour la détection
et lidentification des particules et surtout des
antiparticules chargées - Mais elle peut aussi contribuer à lastronomie
gamma - au-dessus de 1 GeV
- Trajectographe à pistes de Si 500-3400 cm2
selon langle d incidence - Calorimètre de 16 X0
- (Scintillation Pb)
- Mais linstrument est non pointable
- et nécessite un détecteur dattitude
-
40- LATMOSPHÈRE COMME DÉTECTEUR
- Principes
413. Latmosphère comme détecteur Principes
- Les grandes gerbes atmosphériques phénomènes et
observables - Les gerbes électromagnétiques
- Phénomènes de base
- Développement longitudinal notion d âge
- Développement transverse et distribution latérale
- Phénomènes spécifiques des énergies ultra-hautes
- Les gerbes hadroniques
- Des gerbes électromagnétiques aux gerbes
hadroniques - Formules semi-empiriques et ordres de grandeur
- Observables sensibles à la nature du primaire
- Détermination du spectre
- Les émissions optiques des gerbes
- Rayonnement Tcherenkov atmosphérique
- Fluorescence de lazote
- Les émissions radio des gerbes
- Effet Askaryan
- Effet géomagnétique
423.a Les grandes gerbes atmosphériques
phénomènes et observables
- La grande gerbe de particules secondaires
engendrée par linteraction du primaire dans
latmosphère peut être détectée sur une zone
étendue ? grande surface efficace de détection
permettant de faire face aux très faibles flux
aux énergies 1000 TeV - Latmosphère est utilisée comme un calorimètre
inhomogène - (on exprimera les épaisseurs traversées en g
cm-2 ) - À partir des observables, on cherche à
reconstruire - la direction incidente
- lénergie primaire E0
- et, si possible, à remonter à la nature de la
particule primaire - distinction ?-hadron
- distinction noyau léger (p, He)-noyau lourd
(Fe)
43p ou noyau noyau dazote ou doxygène ? cascade
hadronique
- Composante hadronique fragments nucléaires,
nucléons, mésons p, K, etc. - Composante électromagnétique engendrée par p0???
et autres désintégrations radiatives - Composante muonique engendrée par les
désintégrations des p et des K - Les neutrinos atmosphériques issus des
désintégrations des p K et µ
Les électrons et ? primaires engendrent une gerbe
électromagnétique constituée essentiellement
délectrons, de positons et de ? secondaires.
44Les observables au sol
- Les particules secondaires de la gerbe arrivant
au sol - Selon lénergie primaire et laltitude
- Hadrons résiduels (fragments nucléaires) peu
nombreux car la composante hadronique est la plus
rapidement absorbée. - e les plus nombreux à laltitude du
développement maximal de la gerbe. - µ atteignent presque toujours le sol
(composante pénétrante) et peuvent pénétrer
profondément sous le sol ou sous la mer. - ? secondaires peuvent être détectés au sol
après conversion en paires ee- dans leau (effet
Tcherenkov dans leau). - Les photons (visibles, UV) émis le long des
trajectoires des particules chargées de la gerbe
(effet Tcherenkov, fluorescence de lazote) au
cours de son développement - ? information calorimétrique
tri-dimensionnelle. - Lémission radio de ces mêmes particules.
45Aspects temporels
- Quand la gerbe se développe, une galette de
particules chargées se déplace vers le sol. - La forme de ce front (plus ou moins incurvé)
dépend du stade de développement. - Lépaisseur de ce front ( 10 m) donne
létalement temporel du signal dans chaque
détecteur. - Les différences de temps darrivée au sol sur les
détecteurs déchantillonnage ? direction
darrivée pour un front quasi-planaire (?? 1). - Le front de lumière Tcherenkov (toujours émise à
faible angle de laxe) est plus mince (m) que le
front de particules chargées ? - signal mieux défini temporellement.
46Gerbe créée par un ? de 300 GeV
Gerbe créée par un proton de 300 GeV
km
km
En moyenne symétrie de révolution
Impulsions transverses plus grandes Présence de
muons (désintégration des mésons) Une gerbe
hadronique peut comporter des sous-gerbes électro
magnétiques
Petites impulsions transverses (Presque) jamais
de muons (sauf si E0gt1 PeV) Essentiellement e
e- et ? secondaires
m
m
473.b Les gerbes électromagnétiques (e ou ?
primaire)
3.b1 Phénomènes de base dominants
- Rayonnement de freinage (bremsstrahlung) des e
- Conversion de ? de haute énergie en paires ee-
- Petites déviations angulaires (diffusion
multiple) des e - Pertes dénergie des e par ionisation ou
excitation des atomes
dans le champ coulombien des noyaux
48Gerbe électromagnétique phénomènes secondaires
- À basse énergie (particules secondaires au
développement maximal de la gerbe) leffet
Compton et lannihilation des e responsable de
lexcès de charge négative (effet Askaryan). - À haute énergie photo-production ou
électro-production de hadrons ? composante
hadronique mais - s (photo-production) 10-3 s
(production de paire). - À ultra-haute énergie, un e peut interagir de
manière cohérente avec plusieurs atomes (effet
Landau-Pomerantchuk-Migdal) ? interférences
altérant les phénomènes de bremsstrahlung et de
diffusion multiple.
49Des éléments simplificateurs
- Au-dessus dune énergie critique (84,2 MeV dans
lair), la perte dénergie dominante pour les
électrons est celle due au bremsstrahlung. - Si lon néglige la perte dénergie par ionisation
et les phénomènes secondaires, tous les processus
relèvent de linteraction dun e ou ? avec le
champ coulombien dun noyau ? une seule longueur
fondamentale la longueur de radiation X0. - Les formules de Bethe-Heitler régissant le
bremsstrahlung et la production de paires ne font
intervenir aucune échelle dénergie privilégiée
(uniquement des rapports).
50Formules de Bethe-Heitler
a cte de structure fine re rayon classique
de lélectron NA nombre dAvogadro
- Longueur de radiation X0
- 36,7 g cm-2 pour lair
- On exprime les épaisseurs traversées en
unités de X0 - t (sans dimension) l/X0
- Bremsstrahlung
- v (énergie du ? créé)/(énergie de
lélectron initial) - Production de paires
- u (énergie dun des e de la
paire)/(énergie du ? initial)
cm2 g-1
513.b2 Développement longitudinal
- On sintéresse au nombre moyen de particules
(e,e- et ?) coupant un plan perpendiculaire à la
direction incidente, après traversée dune
épaisseur datmosphère t (en unités de X0). - Tant que la perte dénergie des électrons par
ionisation reste petite devant la perte due au
bremsstrahlung, le nombre de particules (e,e- et
?) ne cesse daugmenter (phase de développement
de la gerbe) et lénergie moyenne par particule
diminue. - Quand lénergie moyenne par particule atteint la
valeur pour laquelle les pertes par ionisation
portent un e à larrêt en une longueur de
radiation ( énergie critique Ec 84,2 MeV
dans lair), le nombre de particules de la gerbe
commence à diminuer - (phase dextinction de la gerbe).
- À la transition entre les deux phases
(développement maximal), lénergie moyenne par
particule est égale à lénergie critique..
52Développement longitudinal modèle simpliste de
Heitler
- Après t longueurs de radiation, il y a 2t
particules dont lénergie vaut - E E0/2t , soit
- t ln2 ln (E0/E)
- Les particules dénergie E sont en nombre maximal
à lépaisseur - t(E) ln (E0/E)
- Le développement maximal de la gerbe est atteint
pour une épaisseur traversée - tmax(E0) ln (E0/Ec)
- Les modèles plus réalistes confirment cette
estimation.
53Développement longitudinal lapproximation A
(B. Rossi, K. Greisen)
- Lapproximation A décrit la phase de
développement de la gerbe où seuls interviennent
le bremsstrahlung et la création de paire. - À partir des formules de Bethe-Heitler, on
obtient des équations intégro-différentielles
linéaires couplées donnant - ?(E,t) dE nombre moyen de dont lénergie est
dans lintervalle E, EdE, après traversée de t
X0 - ?(W,t) dW nombre moyen de ? dont lénergie est
dans lintervalle W, WdW, après traversée de t
X0 - Lélément simplificateur est labsence de toute
échelle dénergie.
54Lapproximation A (suite)
- ?(E,t) donne le nombre moyen et le spectre des e
secondaires après traversée de t longueurs de
radiation. - ?(W,t) donne le nombre moyen et le spectre des ?
secondaires après traversée de t longueurs de
radiation. - Condition initiale
- Si la particule primaire est un ? ?(W,0) d
(E-E0) - Si la particule primaire est un e ?(E,0) d
(E-E0) - Solutions particulières évidentes
- ?(W,t) f(t)/Ws1 et ?(E,t)
g(t)/Es1 - (absence déchelle dénergie)
- mais elles ne satisfont pas à la condition
initiale !
55Lapproximation A (suite)
- Les solutions évidentes (spectres en loi de
puissance, donc invariants déchelle)
correspondent à une condition initiale
intéressante en elle-même celle dun faisceau
incident dont lénergie suit un spectre en loi de
puissance dont s est lindice spectral intégral. - Ces solutions particulières forment une base et
la solution satisfaisant la condition initiale
(photon ou électron dénergie E0) sobtient par
une superposition de solutions à spectre en
1/Es1 (transformation de Mellin, analogue aux
transformations de Fourier ou de Laplace). - Résultat pour une valeur donnée de t, le
spectre des particules est très proche dune loi
en 1/Es1 avec une valeur de s qui varie avec t
et - y ln (E0/E) selon
- Le nombre de particules dénergie E est maximal
pour s1
56Prise en compte des pertes dénergie par
ionisationParamètre dâge
- Lapproximation A cesse dêtre valable quand
lénergie moyenne des électrons est de lordre de
lénergie critique Ec. - En sinspirant de la théorie précédente, on pose
- Formule semi-empirique de Greisen donnant, pour
une gerbe créée par un ? incident, le nombre
moyen délectrons après traversée de t longueurs
de radiation - Le paramètre s croît avec t, reste inférieur à 1
dans la phase de développement, atteint la valeur
1 au stade maximal de développement pour tmax y
ln (E0/Ec) et est supérieur à 1 dans la phase
dextinction. - On lappelle pour cette raison paramètre
dâge .
57Gerbes électromagnétiques quelques ordres de
grandeur
58Gerbes électromagnétiques profils longitudinaux
moyens
1020 eV
1019 eV
1000 TeV
1 TeV
30 GeV
Épaisseur traversée (g cm-2)
59Le nombre délectrons au sol ( taille ) comme
estimateur dénergie
- Au stade de développement maximal,
- le nombre moyen délectrons est quasiment
proportionnel à lénergie primaire (y
ln(E0/Ec). - Les fluctuations affectant Ne
- Fluctuation de la position de la première
interaction (loi exponentielle) - Fluctuations dans le développement-même de la
gerbe (loi approximativement log-normale en
raison du caractère multiplicatif du
développement de la gerbe) - Fluctuations déchantillonnage (dépend des
détecteurs, de leur disposition au sol etc.) - Si lon connaît laltitude du développement
maximal (par exemple par un détecteur optique),
ou si lon peut estimer lâge indépendamment (par
la distribution latérale des électrons), on peut
se débarrasser du premier type de fluctuations. - Les fluctuations sont minimales au stade de
développement maximal.
603.b3 Développement transverse
- Diffusion multiple des électrons (énergie E,
impulsion p, vitesse ß) (G. Molière) - Déviation angulaire ?0 après traversée de dtX0
- Déplacement latéral après traversée de X0 Es/E
- La longueur de référence dans létude de la
distribution latérale est le rayon de Molière - (71 m au niveau de la mer)
- Théorie analytique (J. Nishimura, K. Kamata,
K.Greisen) - Redéfinition de lâge, dépendant de la
distance r à laxe de la gerbe
61Distribution latérale des électrons
- Formule semi-empirique de Nishimura-Kamata-Greisen
(NKG) donne la densité moyenne délectrons sur
un plan perpendiculaire à laxe de la gerbe, en
fonction de la distance r à laxe, pour une
épaisseur traversée t X0 - La connaissance de la distribution latérale
permet en principe de mesurer lâge de la gerbe
au niveau du sol. - Il existe une distance r0 pour laquelle la
fluctuation de densité ?e à énergie primaire E0
fixée est minimale - ? ?e (r0) comme estimateur dénergie
- La valeur de r0 dépend des caractéristiques
des détecteurs échantillonnant la gerbe et de
leur disposition au sol mais il faut au
préalable reconstruire limpact au sol de laxe
de la gerbe. -
623.b4 Phénomènes spécifiques des énergies
ultra-hautes
Photo et électro-production de hadrons
- Le photon (réel ou virtuel)
- peut se coupler aux hadrons
- s(?p?hadrons) 0,12 mb et
- s(?air?hadrons) 1,4 mb pour des ? de 50
GeV à quelques TeV - (s est proportionnelle à A0,9) au-delà du
TeV, s croît comme log E0.. - À comparer à s(??ee-) 511 mb dans lair la
probabilité de créer un hadron est de lordre de
quelques pour mille mais, au-delà du PeV
électrons et photons secondaires se comptent par
millions. - Les simulations à E0 fixée montrent quen moyenne
un ? produit 30 fois moins de muons quun proton,
mais il peut y avoir de grosses fluctuations, - par exemple si la réaction produisant des
hadrons se produit en début de gerbe.
63Leffet Landau-Pomerantchuk-Migdal (LPM)
- Bremsstrahlung e incident (E) dans le champ
coulombien dun noyau ? e final (E') ? (E?E -
E') - En négligeant les impulsions transverses, le
transfert dimpulsion longitudinale ql au noyau
est donné par - soit pour E et E' gtgt me
- Relations de Heisenberg lincertitude sur la
position de lémission (ou longueur de formation)
vaut lf h/ql
64Leffet Landau-Pomerantchuk-Migdal (suite)
- Pour des grandes valeurs du facteur de Lorentz de
lélectron ?e et des basses énergies de photon de
bremsstrahlung, la longueur de formation -
- peut être très grande et atteindre les
distances inter-atomiques. - Dans ce cas, lélectron interagit de manière
cohérente avec plusieurs atomes, mettant en jeu
bremsstrahlung et diffusion multiple dans le même
processus. - Quand la diffusion multiple domine, le
bremsstrahlung (et la production de paires pour
les ?) sont considérablement atténués (effet LPM).
65Leffet Landau-Pomerantchuk-Migdal (suite)
- Bremsstrahlung ou diffusion multiple ?
- Bremsstrahlung angle entre la direction de
lélectron incident et celle du ? émis ??
1/?e - Diffusion multiple la variance de langle de
diffusion sur une longueur de formation vaut - Quand ?f2 gt ??2, la diffusion multiple domine le
bremsstrahlung. Cette condition correspond alors
à
66Leffet Landau-Pomerantchuk-Migdal (suite)
- Bremsstrahlung et production de paires sont
considérablement atténués si - Dans lair (20C, 1 atm.) ELPM 116 PeV
1,161017 eV - Tant que Ee ltlt ELPM, la partie du spectre de
photons subissant latténuation est très réduite. - Leffet LPM apparaît quand des électrons
secondaires de la gerbe ont des énergies
comparables, voire supérieures à ELPM - ? profils de gerbes atypiques, par exemple 2
maximums !
67Photons dénergies ultra-hautes la cascade
commence avant lentrée dans latmosphère
- Un ? dénergie ultra-haute peut, avant
datteindre latmosphère terrestre, interagir
avec la composante transverse du champ magnétique
terrestre et créer une paire ee- si - soit E?
gt quelques 1019 eV. - La longueur moyenne dinteraction photon-champ
est de - 1,03 rayon terrestre à 1020 eV.
- Les électrons de cette paire également
ultra-énergétiques peuvent à leur tour produire
des ? par rayonnement synchrotron dans le champ
magnétique terrestre ? pré-gerbe.
68Photons dénergies ultra-hautes la cascade
commence avant lentrée dans latmosphère
- Probabilités dinteraction par unités de longueur
et de champ magnétique - ? B ? e e- (paire)
- e B ? e ? (synchrotron
- ou bremsstrahlung magnétique)
Vankov et al. 2003
69Photons dénergies ultra-hautes la cascade
commence avant lentrée dans latmosphère
- Aux énergies où linteraction ?-B se produit
- la profondeur datmosphère Xmax correspondant au
développement maximal est notablement réduite - le nombre de muons au sol Nµ (effet de la
photoproduction qui, elle, ne se produit que dans
latmosphère) est également réduit. - Leffet est plus prononcé si la trajectoire du ?
passe près de laxe du dipôle magnétique
terrestre où les lignes de champ sont plus denses
- ? asymétrie azimuthale
- asymétrie N-S dans
- Distribution de Xmax
- Distribution de Nµ au sol
Signature possible des photons dénergie
ultra-haute
70Photons dénergies ultra-hautes la cascade
commence avant lentrée dans latmosphère
Asymétrie N-S pour la profondeur de développement
maximal dune gerbe de photon de E gt 1019eV
Vankov et al. 2003
Cas dun site nord (Inverser pour Auger-Sud)
71Photons dénergies ultra-hautes les deux effets
(LPM et cascade extra-atmosphérique) jouent en
sens contraires !
- Profils dune gerbe de photons de 3 1020eV
- dans 3 situations
- Profils centraux uniquement les processus de
Bethe-Heitler. - Profils de droite avec effet LPM (noter les
fortes fluctuations) - Profils de gauche avec effet LPM et effet de
pré-gerbe.
723.c Les gerbes hadroniques (proton ou
noyau primaire)
- Grande complexité entraînant le recours aux
simulations - Plusieurs longueurs caractéristiques longueur
dinteraction des nucléons, des pions etc.,
longueur de radiation. - Superposition de plusieurs gerbes
électromagnétiques engendrées par les ? de
désintégration des p0 (à des altitudes
différentes). - Grandes fluctuations dans la multiplicité de
particules produites. - Mais les simulations restent soumises à certaines
incertitudes - Interactions pNoyau ou NoyauNoyau sensibilité
aux modèles nucléaires. - Domaine dénergie parfois non couvert par les
accélérateurs et collisionneurs sensibilité aux
modèles de fragmentation des partons. - Le paramètre dinélasticité nest bien mesuré que
dans des expériences à cible fixe (peu accessible
aux collisionneurs). - Toutefois, certaines tendances observées sur les
gerbes électromagnétiques restent valables.
7310 ? de 300 GeV
10 protons de 300 GeV
Simulations de M. de Naurois
743.c 1 Des gerbes électromagnétiques aux gerbes
hadroniques
- Les principales observables sont dabord les
mêmes que pour une gerbe électromagnétique - Nombre délectrons au sol et distribution
latérale des électrons. - Profil longitudinal et altitude du développement
maximal (détecteurs optiques). - mais, en outre, on dispose aussi des muons
et parfois des hadrons résiduels - Nombre de muons au sol et distribution latérale
des muons. - Linvariance déchelle de Feynman, assez bien
vérifiée dans la région de fragmentation du
projectile qui domine le développement de la
gerbe joue un rôle analogue aux formules de
Bethe-Bloch pour les gerbes électromagnétiques
(absence déchelle dénergie). - Les simulations ont permis de mettre au point des
formules empiriques inspirées de celles
concernant les gerbes électromagnétiques et
utiles pour faire des évaluations rapides (T.K.
Gaisser, A.M. Hillas)
753.c2 Gerbes hadroniques quelques formules
empiriquesLes électrons
- Il existe une profondeur datmosphère où Ne est
maximal et ses fluctuations minimales. On peut la
paramétrer selon - Xmax
X'0 ln(E0/e) - où X'0 et e sont ajustés à partir du
programme de simulation. - La mesure de Ne et de Xmax pour chaque gerbe
permet de se débarrasser en grande partie de la
fluctuation de la première interaction. - La formule empirique de Gaisser-Hillas donne le
nombre moyen délectrons après traversée dune
épaisseur X datmosphère - ?N est la longueur moyenne dinteraction des
nucléons et le paramètre p est défini selon p1
Xmax /?N . Le paramètre S0 est ajusté à partir
du programme de simulation.
76Gerbes hadroniques les muons
- Identification des muons au sol
- soit sous un blindage suffisant pour absorber les
électrons (roche, terre, béton) ex. expérience
KASCADE. - soit dans un détecteur Tcherenkov à eau (cuve ou
piscine) que les muons traversent complètement
contrairement aux électrons ex. observatoire
Auger (cuves), expérience MILAGRO (piscine). - Les muons au sol sont beaucoup moins nombreux que
les électrons - et donc beaucoup plus dispersés ? les
fluctuations déchantillonnage dominent, alors
que les fluctuations intrinsèques sont moindres
que pour les électrons après le stade de
développement maximal, le nombre de muons ne
diminue que lentement. - Distribution latérale (K. Greisen) ? densité
moyenne de µ à la distance r de laxe de la gerbe
773.c3 Comment se distribuent les noyaux primaires ?
- Dans une expérience au sol, on ne peut pas
identifier le noyau primaire, mais on cherche à
évaluer les tendances par rapport à la
composition de basse énergie donnée par les
satellites et les ballons allègement (plus de
protons ou He) ou alourdissement (plus de fer) ? - Pour identifier les observables sensibles à la
composition du rayonnement cosmique, le modèle
naïf de superposition est conceptuellement
utile - On considère un noyau dénergie E0 et
comportant A nucléons comme un groupe de A
nucléons indépendants ayant chacun lénergie E0/A.
78Observables sensibles à la composition
Tailles respectives en électrons et muons
- Dans le modèle naïf de superposition, à énergies
égales, un noyau produit plus de muons quun
proton (mésons p et K secondaires moins
énergétiques se désintégrant plus facilement). - En fait, les contraintes expérimentales rendent
la notion de taille dépendante de lappareillage,
mais, dans tous les cas, les simulations montrent
que les variations de Ne et de Nµ - avec lénergie ne sont pas sensibles
- de la même façon à la nature du primaire.
- Exemple de lexpérience KASCADE
- à Karlsruhe
- Réseau de 252 détecteurs répartis
- sur 200 m 200 m
- en surface (e et ? secondaires)
- et sous blindage de Pb et Fe de 20 X0 (µ )
- (énergie de muon gt 230 MeV)
79Observables sensibles à la composition
Tailles respectives en électrons et muons
- Dans KASCADE, la taille en muons (déduite de
létude de la distribution latérale) est tronquée
(Nµtr) et comptée seulement entre 40 m et 200 m
de laxe reconstruit (à moins de 40 m du cur,
les électrons et hadrons peuvent traverser le
blindage et contaminer les muons). - Les simulations montrent que Nµtr est corrélé à
lénergie de manière presque indépendante de la
nature du noyau primaire. - Elles montrent en revanche que la taille en
électrons Ne est, à énergie fixée, fortement
dépendante de la nature du primaire.
Kascade Collaboration
80Observables sensibles à la composition
Tailles respectives en électrons et muons
- KASCADE la densité de muons à 45,5 m du cur
?µ(45,5 m) est considérée comme un estimateur
dénergie - (fluctuations minimales
quasi-indépendance par rapport à la nature du
primaire). - À ?µ(45,5 m) fixé (donc dans un domaine restreint
dénergie primaire), les gerbes riches en
électrons (Y log (Nµ)/ log (Ne) lt 0,75) sont
dominées par les protons et les noyaux légers et
les gerbes pauvres en électrons (Y gt 0,75) par
les éléments plus lourds. - Seul le spectre en ?µ de la première population
présente une rupture de pente ( genou ), ce qui
met en évidence un alourdissement de la
composition au-delà du genou. -
Kampert 2001
81Observables sensibles à la composition
Profondeur du développement maximal
- Au stade de développement maximal, la profondeur
datmosphère traversée Xmax (comptée le long de
laxe de la gerbe) est sensible à la composition,
car, à énergie donnée, la gerbe engendrée par un
noyau se développe plus vite que celle créée par
un proton. - Daprès la formule de Gaisser-Hillas et dans un
modèle simple de superposition (sans tenir compte
des effets de sélection du déclenchement) - Proton Xmax X'0 ln(E0/e)
- Moyenne sur tous les noyaux
- wi poids statistique de chaque noyau
- Finalement
82Observables sensibles à la composition
Profondeur du développement maximal
833.c4 Gerbes hadroniques détermination du
spectre
- Les simulations donnent les distributions des
observables - (Ne et Nµtr pour KASCADE) à énergie fixée
permettant de remonter au spectre, mais elles
dépendent - de la composition
- du modèle hadronique
- choisi
- KASCADE a utilisé
- QGSJet01
- SIBYLL2.1
- et comparé les spectres
- obtenus avec chacun
- des modèles ?
Antoni et al. 2005
84Gerbes hadroniques détermination du spectre
- Ces complications (incertitudes sur la
composition détaillée, choix dun modèle
hadronique) expliquent les écarts systématiques
entre les résultats dexpériences différentes.
Antoni et al. 2005
853.d Les émissions optiques des gerbes
- Les particules chargées de la gerbe émettent de
la lumière - Lumière Tcherenkov très collimatée le long de
la gerbe (angle Tcherenkov à 1 Atm. 1) avec un
seuil en énergie variant avec laltitude au sol
22 MeV pour les e et 4,5 GeV pour les µ - (20 photons par m par particule chargée de
ß1 au sol) - Surtout utilisée en astronomie gamma.
- Lumière de fluorescence de lazote isotrope
- (4 photons par électron par m au sol)
- Surtout utilisée aux énergies extrêmes
1018eV. - Cette lumière détectée au sol nous renseigne sur
le développement de la gerbe en 3D très utile
pour la mesure dénergie - mais les détecteurs optiques ne peuvent
fonctionner que la nuit, par beau temps et en
labsence de lune ( 10 du temps).
863.d1 La lumière Tcherenkov des gerbes
- Front donde à peu près conique aux énergies gt
TeV, très bien défini temporellement (quelques
nanosecondes) - éclairant au sol une zone de
- 150 m de rayon à 1800 m daltitude pour des
gerbes de lordre du TeV. - Tout télescope placé dans cette tache détecte la
gerbe sil reçoit suffisamment de photons ?
surface efficace de détection 105 m2 - Avec un ensemble de plusieurs télescopes, on
reconstruit la gerbe en 3D (stéréoscopie) ?
nombre total de photons Tcherenkov (estimateur
dénergie).
87La lumière Tcherenkov des gerbes
- Profil longitudinal semblable au profil des
particules chargées, à un léger décalage près de
0,3 X0 vers le sol en raison de la variation du
seuil Tcherenkov avec laltitude. - Profil transverse nettement plus étroit (sT 10
à 15 m vers 10 km daltitude) que pour les
particules chargées, toujours en raison de
leffet de seuil car lénergie moyenne des
particules décroît rapidement quand on séloigne
de laxe. - La photosphère Tcherenkov
- (distribution des origines des photons)
- peut raisonnablement être approximée
- par une distribution gaussienne à 3D,
- avec symétrie de révolution pour les
- gerbes électromagnétiques.
- La mesure de lécart-type transverse sT
- permet de distinguer les gerbes
- électromagnétiques des gerbes hadroniques,
beaucoup plus larges (impulsions transverses des
interactions nucléaires gtgt celles des
interactions coulombiennes).
88La lumière Tcherenkov des gerbes
sT (en g cm-2) fonction de Xmax (en g cm-2)
Gerbes de ? simulées
200 GeV
- Pour les gerbes électromagnétiques, sT (en g
cm-2) est proportionnel à Xmax (en g cm-2),
toujours en raison de la variation du seuil
Tcherenkov avec laltitude. - Leur rapport ? sT/ Xmax a une distribution
quasiment indépendante de langle zénithal et de
lénergie. - En astronomie gamma, la reconstruction 3D de la
gerbe avec plusieurs télescopes (stéréoscopie)
permet de mesurer sT et ? ? séparation des gerbes
dues aux ? de celles dues aux hadrons.
500 GeV
1 TeV
Superposition
M. Lemoine-Goumard et al. 2006
89Profils Tcherenkov transverses gerbes
électromagnétiques et hadroniques
-
- Données OFF gerbes détectées par 3 ou 4
télescopes dans une zone sans source ? ?
distribution de sT pour les gerbes hadroniques
détectées par 3 ou 4 télescopes. - Données ON gerbes détectées par 3 ou 4
télescopes dans la direction de la source gamma
PKS2155-304 (blazar). - Distribution ON-OFF ? distribution de sT
pour les gerbes de ? détectées par 3 ou 4
télescopes.
Expérience H.E.S.S. (astronomie gamma)
? ON-OFF ?
? OFF hadrons
903.d2 La lumière de fluorescence des gerbes
- Contrairement à la lumière Tcherenkov, la lumière
de fluorescence de lazote (? entre 310 et 400
nm) est émise de manière isotrope et peut être
détectée très loin (plusieurs dizaines de km) de
limpact au sol ? très grande acceptance bien
adaptée aux énergies extrêmes. - Dans un télescope éloigné, le front de
- particules est vu comme un objet
- quasi-ponctuel dont on peut suivre le
- mouvement et les variations dintensité
- sur des échelles de temps de lordre de
- plusieurs µs.
- Les observations stéréoscopiques
- permettent de remonter à la distribution
- du nombre de photons émis le long de laxe
- ? profil longitudinal de la gerbe.
- On mesure directement lénergie déposée dans
latmosphère par les particules chargées de la
gerbe, indépendamment de tout modèle, à une
petite correction près (contributions des muons
dans le sol et des neutrinos).
HiRes Coll. 2005
91La lumière de fluorescence des gerbes
- Le télescope dobservation dispose dune caméra
pixellisée un pixel ? une direction (angle ?i).
- Limage de la trajectoire ? plan contenant laxe
et le télescope. - On mesure les temps ti de passage du point-image
dans le pixel ?i. - 3 paramètres à reconstruire
- paramètre dimpact Rp
- angle ? de laxe de la gerbe avec sa trace sur le
sol - t0, temps de passage du front de particules à la
distance Rp du télescope.
92La lumière de fluorescence des gerbes
- Si lon ne dispose que dun seul point de vue
(un il), la relation - ?i f(ti-t0) est presque linéaire et ne
permet de déterminer quune fonction de Rp et de
? (vitesse moyenne apparente de limage). - Il est donc important davoir au moins deux
yeux , éloignés de quelques dizaines de km
pour lever cette ambiguïté - ou de disposer dun réseau de détecteurs de
particules au sol qui fournit indépendamment la
position de limpact (solution hybride utilisée
dans lObservatoire Auger).
P. Auger Coll. 2006
p - ?
93La lumière de fluorescence des gerbes
- En fait, chaque il est un ensemble
- de télescopes dorientations différentes,
- couvrant chacun une portion de ciel
- (comme les facettes dun
- il de mouche)
- Lintensité reçue sur chaque pixel
- permet de remonter au
- profil longitudinal de la gerbe si
- la direction est bien reconstruite
- et après soustraction de la
- lumière Tcherenkov diffusée
- Il restera à tenir compte de
- lénergie déposée dans le sol par
- les muons et de celle des neutrinos
- (évaluée par la simulation à
- quelques du total).
P. Auger Coll. 2003
94La lumière de fluorescence des gerbes
- Pour reconstruire le profil de gerbe (nombre
délectrons Ne dans la zone démission vue par
chaque pixel) à partir du nombre de
photo-électrons Npe reçus dans chaque pixel, il
faut connaître - Yf le taux de production de photons de
fluorescence par électron et par mètre. - La distance r au télescope et la dimension ?l de
la zone démission correspondant à ce pixel
(obtenues par la reconstruction géométrique vue
plus haut). - Le coefficient datténuation (1/ra) dû à
labsorption atmosphérique. - La surface de collection des photons (miroir)
Acoll et les diverses efficacités (réflectivité
des miroirs, effet des zones mortes de la caméra,
efficacités quantiques des photo-détecteurs)
combinées dans e . -
953.e Les émissions radio des gerbes
- Les gerbes atmosphériques émettent aussi dans le
domaine radio - mais, aux longueurs donde décamétriques, les
champs émis par les particules positives et
négatives se compensent dans une large mesure
(cohérence) - et plusieurs phénomènes coexistent
- Effet de lexcès de charge négative dû aux
phénomènes de basse énergie (effet Compton et
annihilation des e) - Q 20 e Ne (effet Askaryan).
- Effet du champ magnétique terrestre qui sépare
spatialement les particules positives et
négatives. - Si la gerbe atteint le sol, il peut y avoir un
rayonnement de transition émis vers larrière.
96Les émissions radio des gerbes historique
- Premières prédictions G. A. Askaryan 1962
- Premières études expérimentales J.V. Jelley
1962 dans le domaine de 2 à 500 MHz mais abandon
dans le courant des années 1970 (voir revue de H.
R. Allan 1971) - Intérêt renouvelé pour les très hautes énergies
(E0gt1017eV) en raison du coût relativement bas
des détecteurs (antennes) - Nouvelles expériences auprès daccélérateurs
(gerbes dans des milieux denses) ex. SLAC T460
en 2002 dans des blocs de sel (Gorham et al.
2005) en vue de la détection de neutrinos. - Nouvelles expériences sur les gerbes
atmosphériques - Résau dantennes LOPES auprès de lexpérience
KASCADE-GRANDE (Karlsruhe) - Expérience CODALEMA auprès du radio-télescope de
Nançay
97Émission radio des gerbes longueur de cohérence
- Longueur de cohérence ?z le long de laxe Oz de
la gerbe - les champs arrivent simultanément
- au détecteur (distance R) si
- dR/dt v cos ? c/n
- (condition de leffet Tcherenkov).
- Mais dR/dt varie
- d2R/dt2 v2 sin2?/R
- et la cohérence implique
- soit
- Comparer ?zcoh à la longueur de la zone émettrice
autour du maximum a 3 km
Exemple de leffet Tcherenkov
- Domaine optique ?z ltlt a
- Domaine radio ?z gtgt a
98Cohérence avantages et servitudes
- La cohérence permet despérer que lintensité du
champ électrique est proportionnelle aux nombre
de particules chargées, donc à lénergie primaire
E0 ? puissance reçue proportionnelle à E02 doù
lintérêt pour les énergies ultra-hautes. - Linterprétation des signaux nécessite de bien
simuler ces processus cohérents - Méthodes très différentes de celles utilisées en
physique des particules, car il faut prendre en
compte les effets dinterférences et de
propagation des champs (ex T. Huege H. Falke
2005). - Il faut tenir compte deffets de basse énergie
pour lexcès de charge négative. - Les effets de détection (filtrage ou mesure
impulsionnelle) doivent être pris en compte. - Les simulations doivent être validées par des
expériences hybrides utilisant, - en plus des antennes, des moyens classiques
(réseaux de détecteurs de particules au sol ou
détecteurs optiques).
99Leffet Askaryan (excès de charge négative)
- Un excès de charge négative dû à leffet Compton
des ? secondaires et à lannihilation des e de
basse énergie se développe proportionnellement au
nombre délectrons (Q20 e Ne) - Cet effet est important dans la zone de
développement maximal et produit un rayonnement
radio de deux manières - Leffet Tcherenkov (dominant)
- Leffet de variation de lexcès de charge
- dans sa propagation
- Mesure dans un milieu dense (blocs de sel)
- avec un faisceau de ? de bremsstrahlung
- du SLAC
- Vérifie les prédictions obtenues à partir de
- simulations très détaillées (EGS4)
- Vérifie la dépendance quadratique de la
- puissanceTcherenkov reçue avec lénergie
- Effet dominant dans les milieux denses.
Gorham et al. 2005
100Leffet géomagnétique
- Cest probablement leffet dominant dans les
gerbes atmosphériques daprès les premières
mesures faites il y a 30-40 ans, mais cela reste
à prouver. - Des simulations ont été réalisées en combinant
les effets des rayonnements synchrotron des e- et
des e (qui se compensent - en partie) (Huege Falcke 2005).
- Elles prédisent
- Un spectre en fréquences garantissant
- la cohérence jusquà 100 MHz
- Une intensité à symétrie azimuthale
- Une polarisation marquée, principalement
- linéaire dans la direction perpendiculaire
- à la fois à laxe de la gerbe et au champ
- magnétique.
- Cette propriété caractéristique de leffet
géomagnétique devrait permettre de vérifier son
importance dans lémission radio des gerbes
atmosphériques.
Gerbe de 1017 eV
20 m
500 m
101Effet géomagnétique polarisation attendue
Est-Ouest
Simulation dune gerbe verticale de 1017eV (Huege
Falcke 2005)
Verticale
- Impulsions brutes (non filtrées) à 200 m de
distance au nord-ouest de limpact (3
composantes) - Composante Est-Ouest fonction de la composante
Nord-Sud on aurait une droite si la
polarisation était strictement linéaire
présence dune petite composante de polarisation
circulaire.
Nord-Sud
102Lexpérience CODALEMA à Nançay
- Site du radio-télescope de Nançay (Cher), un
environnement - radio calme (bandes 1 à 5 MHz et 20 à 90
MHz) et bien étudié. - Système dantennes dont 4 du réseau décamétrique.
- Dans un premier temps, tests avec un
déclenchement purement radio (bande 33-65 MHz,
coïncidences entre antennes) ? étude du ciel
radio impulsionnel. - Mesure impulsionnelle filtrage analogique
sur une large bande (24-82 MHz) puis numérisation
(ADC 8 bits) en fonction du temps ?
reconstruction de la forme impulsionnelle
possibilité de filtrage numérique ultérieur. - Maintenant, déclenchement fourni par 4 détecteurs
de particules (coïncidence en moins de 600 ns)
puis lecture des signaux radio.
103Lexpérience CODALEMA premiers résultats
(Ardouin et al. 2005)
- Seuil estimé à 51016eV
- Environ un événement par jour
- Pour chaque événement, on
- reconstruit la direction (temps
- darrivée des signaux) et la
- position de limpact au sol ...
- et on ajuste un profil latéral de champ
électrique de la forme
- Selon les événements
- E0 varie de quelques µV m-1 Hz-1 à environ 25
µV m-1 Hz-1 - d0 varie de 100 m (pas du réseau) à 300 m
104La détection radio des grandes gerbes
perspectives
- La motivation principale lintérêt pour les
énergies ultra-hautes (cf. tests dantennes
CODALEMA sur le site de lObservatoire Auger) - Puissance reçue proportionnelle au carré de
lénergie primaire (cohérence). - Coût raisonnable pour équiper une très grande
surface. - Haute proportion de temps utile (? détecteurs
optiques) - Les questions à résoudre
- Déterminer les contributions respectives des
différents processus démission radio à
différentes distances dimpact, dans différents
domaines dénergie - Peut-on, comme avec les détecteurs optiques,
reconstruire la structure 3D de la gerbe ? - et reconstruire son énergie sans trop dépendre
des modèles hadroniques ?