Title: MOURIR
1MOURIR À STRASBOURG AUX XVI-XVII-XVIIIE SIÈCLES
2- Ce diaporama reprend des documents présentés au
public en 2009 aux Archives de la ville de
Strasbourg et de la CUS à loccasion dune
exposition intitulée Les Strasbourgeois et la
mort du Moyen Age à nos jours , ainsi que des
textes tirés du catalogue. - Bibliographie
- Les Strasbourgeois et la mort du Moyen âge à nos
jours, s.l.n.d., (Strasbourg Archives, 2009). - Toute reproduction commerciale, même partielle,
dun document darchives est soumise à
lautorisation des Archives de la Ville et de la
Communauté urbaine de Strasbourg. - Conception et réalisation du diaporama
Christelle STRUB, professeur dhistoire-géographie
, chargée de mission aux AVCUS.
3Vanité, gravure par Johann Elias Ridinger. Coll.
part.
- Repérez les éléments du tableau représentant le
caractère éphémère (provisoire) de la vie. -
- Que signifie la phrase inscrite au bas du
tableau memento mori ? - ? Souviens-toi que tu vas mourir !
- ? Les morts ont perdu la mémoire !
-
- Pourquoi appelle-t-on ce tableau une vanité ?
4- Une vanité est un tableau mettant en avant le
caractère éphémère de la vie. - Les fleurs qui fânent
- Le sablier
- Le crâne
- Le chandelier dont
- la bougie séteint
- Le livre refermé
- Souviens-toi que tu vas mourir
5UNE CERTAINE CONCEPTION DE LA MORT La mort et
l'au-delà occupent une place importante dans les
pensées des hommes et des femmes du Moyen Âge à
lépoque contemporaine. Cet au-delà est composé
du paradis pour les justes et les croyants, alors
que les méchants et les incroyants sont destinés
à l'enfer. La mort est le lot commun à tous les
êtres vivants elle est souvent représentée au
XVe siècle par un squelette qui entraîne les
riches et les pauvres dans sa ronde. Les prières
évoquent la peur de ce passage où les croyants,
juifs ou chrétiens, se retrouvent face à leur
Juge. Mais, si la mort fait peur, elle inspire
également de lespoir. Pour les chrétiens, la
mort et la résurrection du Christ constituent la
préfiguration de la destinée promise aux
croyants.
6AVCUS, BEAD 83. Friedrich Winkler, Die
Zeichnungen Albrecht Dürers, 1484-1502, Berlin,
1936.
- Comment la mort est-elle représentée sur ce
dessin dAlbrecht Dürer?
7Identifiez les personnages menés par la mort dans
la danse macabre qui ornait le mur de léglise
des dominicains à partir de 1681. Quel était le
message transmis par cette danse macabre ?
AVCUS, BH 2569. Danse macabre du Temple-neuf,
lithographies par A. Arnold dans Die Neue
Kirche in Straßburg, par Fr. W. Edel, Strasbourg,
1825. La danse a disparu dans lincendie du
Temple Neuf en 1870.
8AVCUS, 77 Z 70. Carte de lau-delà par le pasteur
Oberlin, vers 1790.
- Comment le pasteur Oberlin imaginait-t-il, vers
1790, le Paradis réservé aux justes et aux
croyants ? - Le pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826) a
développé une réflexion très personnelle sur la
question de lau-delà. Dans la théologie
luthérienne, il ny a pas de purgatoire. Inspiré
par des mystiques anglais, il imagine pourtant
une gradation de lieux entre le paradis et
lenfer.
9LA BONNE MORT La bonne mort soppose à la
mauvaise mort mourir en bon chrétien, après
sêtre préparé, est rendu possible par une vie
vertueuse, mais aussi, tout au long du Moyen Âge
et de lépoque moderne, par la participation à la
vie dune confrérie, pour les catholiques. Une
confrérie est un groupement professionnel ou
paroissial de croyants qui prient les uns pour
les autres, accompagnent les membres défunts à
leur dernière demeure et font dire des offices
commémoratifs. Ces confréries sont attachées à
une église ou une chapelle où elles disposent
dun autel. Ces confréries étaient souvent
placées sous linvocation de saint Joseph, dont
la figure de patron de la bonne mort simpose à
partir du XVIIIe siècle chez les catholiques car
il est mort assisté du Christ et de la
Vierge. Au XVe siècle se développent également
des manuels de préparation à la mort, les ars
moriendi, qui doivent permettre au lecteur de se
tenir prêt. La mort de Saint Joseph, toile
inspirée de Pietro Antonio Magatti, 2ème moitié
du XVIIIe siècle. Tableau conservé à la
cathédrale de Strasbourg.
10Billet dadhésion à la confrérie de la Bonne mort
de la cathédrale de Strasbourg, vers 1772. Coll.
part.
- La Confrérie de la Bonne Mort a été fondée en
1638 à Rome par le jésuite Vincent Caraffa et fut
introduite en Alsace dès le XVIIe siècle. - Pourquoi la scène représentée sur ce billet
dadhésion à une confrérie est-elle considérée
comme une bonne mort pour un catholique du XVIIIe
siècle?
11En cas de maladie, chez les catholiques, il est
dusage dappeler le prêtre qui vient donner les
derniers sacrements. Communément appelé
extrême-onction, il consiste en une onction sur
les membres du malade et ses organes sensitifs
(mains, pieds, yeux, narines, lèvres). Le prêtre
donne également la communion, alors appelée
viatique ou provision pour le voyage . La
venue du prêtre dans la maison du malade se fait
selon un certain cérémonial le prêtre est
revêtu du surplis et de létole, il porte une
pyxide, petite boîte renfermant lostie
consacrée un enfant de chœur ou un sacristain
laccompagne avec une lanterne ou une clochette.
Les gens sont tenus de se découvrir sur son
passage. Dans la chambre du malade on aura
disposé sur une table une coupe deau bénite et
de louate, ainsi que deux cierges et un
crucifix. À lapproche de la mort, la famille dit
les prières des agonisants. Lorsque la mort est
constatée, on dit une invocation que les anges
du ciel emportent ton âme au paradis . Dans
lEglise luthérienne, laccompagnement du mourant
est également marqué par la prière commune et la
veillée. Mais il ny a pas de sacrement ni de
prière des agonisants. Dans la religion juive,
lusage est dassister le mourant. Lorsque le
décès est constaté, les assistants déchirent
leurs vêtements en signe de deuil. Le corps est
ensuite lavé et rapidement porté en terre, sans
pompe particulière.
12LES TESTAMENTS
- Conclure un testament, cest arranger ses
affaires temporelles en vue de sa succession. La
pratique des testaments remonte à lAntiquité.
Les dernières volontés sont tout à la fois - - spirituelles invocations, dispositions pour
les funérailles, pour les services anniversaires, - et matérielles on prévoit des legs ou le
partage de ses biens. - Après la publication du testament, suite au décès
du testateur, le notaire procède à linventaire
des biens et les héritiers au partage, opération
qui peut donner lieu à des conflits familiaux
aigus. - Ces deux types de documents darchives donnent
une vision déformée du corps social mais restent
des sources précieuses pour lhistoire des
mentalités.
AVCUS, 1 AST HE, testament de Johann Caspar
Ehrhardt, 1682.
13LES GRANDES MORTALITÉS Les épidémies marquent
lhistoire on en trouve trace dans les
chroniques, les registres paroissiaux, les textes
de médecins qui cherchent non seulement à
identifier le mal épidémiologique, mais aussi à
le contenir, voire à le guérir.Certaines
épidémies sont inscrites dans la mémoire
collective la grande peste en 1347-1349, le
choléra en 1832 ou en 1855. Mais il ne faut pas
oublier les maladies constamment présentes de
manière endémique, comme la lèpre ou la syphilis
(à partir du XVIe siècle), qui connaissent des
sursauts meurtriers. Les victimes de ces
épidémies se trouvent souvent dans la population
la plus faible enfants, vieillards, personnes
affaiblies par une disette. Les temps de guerre
aggravent ces maux le taux de mortalité dépasse
parfois celui des naissances. Les mesures
prophylactiques consistent essentiellement en
léloignement des malades. En 1626, la peste est
à Strasbourg. Le Magistrat de la Ville édicte des
règlements pour tenter darrêter la maladie. Ces
textes révèlent que la peste est toujours
considérée comme un fléau envoyé par Dieu sur
lhumanité. Le Magistrat demande aux habitants de
faire pénitence sincèrement, de cesser la danse
et le jeu. Il insiste sur le nettoyage des rues,
la propreté des puits. Il interdit de vendre ou
de porter pendant 6 semaines les vêtements des
malades décédés. La peste disparaît totalement de
lAlsace à la fin du XVIIe siècle.
14AVCUS, VI 387/11. Description de lépidémie qui a
sévi en 1786 à Marlenheim.
- Quels sont les symptômes de la maladie décrite
par le médecin Oberlin dans sa lettre en
1786?
15LES CAUSES NATURELLES DE LA MORT
- Létude de la mortalité au quotidien est possible
grâce à lanalyse des registres de sépulture. On
les conserve, pour les paroisses protestantes de
Strasbourg et pour lhôpital de la ville, depuis
le XVIe siècle. Le travail de lhistorien est
facilité par le soin que certains pasteurs ont
pris de noter la cause du décès. - Les raisons des décès sont accidentelles (de
nombreuses noyades surviennent dans la paroisse
Saint-Guillaume, celle des bateliers). On relève
également le nombre important de femmes mortes en
couches et denfants morts avant leur première
année. Diverses pathologies comme la tuberculose,
la pneumonie, les maladies du système digestif,
se retrouvent également. - Quant à lhôpital, il admet non seulement des
malades mais aussi des pensionnaires qui y
meurent (parfois) de vieillesse. Le Blatterhus,
où sont regroupés les vérolés, connaît une
mortalité liée à la syphilis.
16AVCUS, VI 501/1. Etat statistique des mouvements
de population pour 1732. Détail.
17- Qui enregistre les baptêmes, les mariages et les
décès au XVIIIe siècle? - les curés
- ? les pasteurs
- ? les officiers détat civil
-
- Combien de personnes sont décédées à Strasbourg
en 1732 ? -
- Comment pouvez-vous qualifier la mortalité des
enfants à Strasbourg en 1732 ? -
- Pourquoi cet état des baptêmes, des mariages et
mortuaires de 1732 est-il bilingue ? -
- Quelle religion domine à Strasbourg en 1732 ?
- la religion catholique
- la religion luthérienne
- la religion calviniste
18AVCUS, RP D 104. Registre des sépultures de la
paroisse luthérienne de Saint-Nicolas, 1792.
19AVCUS, RP D 104. Registre des sépultures de la
paroisse luthérienne de Saint-Nicolas, 1792.
Détail. En 1792, les premiers actes détat civil
sont enregistrés dans le registre
paroissial.Lisez lacte. Qui a dressé cet acte
de décès? A quel âge est décédée Marie Suzanne
Meng?
20LES MORTS À PART Si ladage populaire veut que
tous les hommes soient égaux devant la mort,
certains trépassés ont longtemps connu une
discrimination en raison de la nature même de
leur trépas. Il sagit des enfants morts sans
baptême, des suicidés, des condamnés à mort ainsi
que les lépreux, qui ont leur propres cimetières
autour des léproseries. Les corps de ces
catégories de défunts nétaient pas enterrés en
terre consacrée. Le condamné à mort est rejeté
de la société en raison de la nature de son
crime. Il sagit cependant de laccompagner
spirituellement lors de son exécution. Son
enterrement doit être discret, dans un quartier
du cimetière réservé à cet effet. Au Moyen Âge,
le corps était enterré à proximité du lieu
dexécution. Les cadavres des condamnés et des
suicidés sont parfois livrés aux étudiants en
médecine pour les dissections. Quant au
suicide, il est considéré comme une infamie et un
crime contre Dieu et soi-même. Le corps des
suicidés ne peut donc être traité comme celui
dun mort naturel . Jusquau XVIIe siècle, il
est jeté dans le Rhin, enfermé dans un tonneau,
puis il est inhumé en dehors des cimetières.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les
interdits religieux et sociaux sestompent on
reconsidère la place de ces morts dont la mémoire
nest plus entachée dopprobre.
21AVCUS, 1 AST 89/4. Plan du cimetière Saint-Gall,
avec lagrandissement réalisé en 1776.
- Espace réservé aux condamnées à mort
- Espace réservé aux enfants morts sans baptême
- Espace réservé aux catholiques
- La chaire
- Du côté protestant, la terre du cimetière nest
pas consacrée.
Espace réservé aux protestants
22ANNONCER LES FUNERAILLES Accompagner le corps du
défunt jusquau cimetière est une tradition. Elle
compte parmi les œuvres de miséricorde .
Lorganisation des funérailles demande une
certaine rapidité, lusage étant de procéder à
linhumation dans les trois ou quatre jours
suivant le trépas, voire le jour même. Jusquau
XVIIIe siècle, le bouche à oreille permettait
sans doute dinformer les proches et les
connaissances de lheure et du lieu des
funérailles. On pouvait également louer les
services dun messager. Au XVIIIe siècle,
apparaissent des placards, sorte daffiches
mesurant 44 centimètres de large sur 33,5 cm de
haut, au format paysage. Linvitation est ornée
dune lettre imprimée sur bois de bout, aux
motifs funèbres et religieux. On y lit les
indications sur les lieux de la cérémonie et ceux
de linhumation ainsi quune demande de prière
pour le défunt.
23AVCUS, 101 Z. Affiche annonçant le décès et les
obsèques de Marie-Cunégonde Eléonore Villmann, 25
juin 1787.
24Identifiez les éléments du décor qui évoquent la
mort et lau-delà sur cette annonce de
funérailles. AVCUS, 101 Z.
Affiche annonçant le décès et les obsèques de
Marie-Cunégonde Eléonore Villmann, 25 juin 1787.
Détail.
25LA RÉGLEMENTATION EN MATIÈRE FUNÉRAIRE Les
autorités civiles se préoccupent des funérailles
depuis le Moyen Âge. Cela sexplique par la
volonté déviter les dépenses somptuaires, de
veiller à un respect des règles dhygiène et
doffrir aux familles un service digne. La
règlementation promulguée par la Ville de
Strasbourg concerne donc les tarifs demandés par
les porteurs de bière (porteurs de cercueil), les
fossoyeurs et, à partir du XVIIIe siècle, les
loueurs de voiture. Elle définit également, à
lépoque de la Réforme, les tenues de deuil et le
temps du deuil. Du XVIe siècle jusquà la
Révolution, cest la fondation Saint-Marc,
rattachée aux Hospices, qui gère les trois
cimetières de Saint-Hélène, de Saint-Urbain et de
Saint-Gall. Sous la Révolution, la
règlementation se renforce. Dès 1792, avait été
mis en place létat civil avec la déclaration des
décès, disposition complétée par la création des
permis dinhumer. La police des funérailles et
des cimetières devient une affaire municipale, de
par les décrets du 23 prairial an XII et du 18
mai 1806 dont lapplication est maintenue
jusquen 1997.
26AVCUS, 1 AH 1269, Délibération concernant les
enterrements, 24 octobre 1791.
27AVCUS, 1 AH 1269, délibération concernant les
enterrements, 24 octobre 1791. Détail.
28LES SERMONS FUNÈBRES
- Lors des obsèques de personnalités
strasbourgeoises, lusage, à partir de la fin du
XVIIe siècle, est dévoquer le défunt et de
présenter sa vie en exemple, dans un discours
prononcé par le recteur. Cet exercice concerne
essentiellement les notabilités de luniversité
strasbourgeoise, mais aussi les membres de
lEglise protestante et des autorités civiles. - Les sermons funèbres sont connus par
limpression qui était faite de ces textes,
presque toujours en latin, sans doute affichée ou
distribuée aux proches. Après 1681, les
catholiques conservent cet usage, de même que les
notables du XIXe siècle. - Les Archives conservent 664 sermons funèbres pour
la période 1587 - 1788. -
29Éloge funèbre de François-Egon de Furstenberg,
évêque de Strasbourg, 1682. Bibliothèque du Grand
Séminaire, Strasbourg.
30 LES CÉRÉMONIES Les obsèques des habitants de
Strasbourg ont toujours été, dans la grande
majorité des cas, fort simples. Les indigents
sont, depuis le Moyen Âge, pris en charge par la
collectivité (paroisse, fondation, confrérie puis
municipalité). Les offices sont célébrés dans
le cadre de la communauté religieuse ou, pour les
incroyants, dans un cadre laïc. Loffice
religieux à léglise avant linhumation ne
simpose quà partir du XVIIe siècle. Auparavant,
linhumation en présence dun prêtre ou dun
pasteur pouvait donner lieu à une cérémonie, avec
prières, chants et oraison funèbre, directement
au cimetière. Des chaires extérieures existaient
pour cet usage dans les parties protestantes des
cimetières jusquà la Révolution. En revanche,
les personnalités sont honorées par de véritables
fêtes funèbres, avec un décor et un cérémonial
adaptés. Lépoque moderne et contemporaine
apprécie ces pompes funèbres . Cest le cas
pour le maréchal de Saxe, pour les souverains, ou
le général Hoche pendant la Révolution.
31Quel message veut transmettre la représentation
du cortège funèbre de la comtesse de
Hanau-Lichtenberg en 1694?
- Cortège funèbre de la comtesse de
Hanau-Lichtenberg, gravure par Jean Adam Seupel,
1694, BNUS.
32AVCUS, 165 Z 118. Pompe funèbre du maréchal de
Saxe, gravure par Weiss, Strasbourg, 1751.
- Le maréchal de Saxe mourut à Chambord le 30
novembre 1750. - Comme il nétait pas question quun luthérien
reposât en terre consacrée catholique, il fut
décidé de conserver sa dépouille dans la
principale ville protestante du royaume
Strasbourg. - Le corps arriva le 7 février 1751 et fut déposé
au Temple Neuf le lendemain. Le cercueil fut
conservé dans une chapelle jusquau 20 août 1770.
Le monument conçu par le sculpteur Pigalle étant
achevé, les restes du maréchal furent déposés
dans un caveau creusé sous le monument. Le cœur,
dans une urne en argent, elle-même contenue dans
une boîte en étain, trouva place dans une niche
au-dessus du sarcophage et les entrailles dans
une fosse sous le sarcophage.
33AVCUS, 1 AST 104/11. Description de la pompe
funèbre en lhonneur de Louis XV, Strasbourg,
1774.
- Lors de la mort de Louis XV, un dispositif
impressionnant est mis en place à la cathédrale. - Les 27 juin 1774, les corps constitués assistent
aux offices dans la cathédrale dont la façade et
la nef sont tendus de noir. Un décor met en scène
le trépas du souverain. Le catafalque (structure
simulant un cercueil), haut denviron 17 mètres
est composé dune pyramide à légyptienne,
soutenue par des colonnes doriques.
34 LES CIMETIÈRES Tout chrétien doit être
enterré dans un cimetière, en terre bénie, qui se
situe souvent autour dune église ou dune
chapelle. A Strasbourg, chaque église est
entourée ou juxtaposée à un cimetière les
couvents ont également un champ de repos pour
leurs religieux ou les fidèles qui se confient à
leurs prières. Mais ces cimetières, enclavés au
milieu des habitations, sont constamment
surpeuplés doù la nécessité de regrouper les
ossements dans des ossuaires. La question de
lhygiène, doublée de la volonté de rompre avec
les usages catholiques de prier pour les morts,
amène le Magistrat de la ville à interdire
lutilisation de ces cimetières en 1527. Les
défunts strasbourgeois sont désormais inhumés
dans les trois cimetières extérieurs
Saint-Gall, Sainte-Hélène et la Kurvau, transféré
à Saint-Urbain lors de la construction de la
Citadelle. Les habitants de la Robertsau ont leur
propre cimetière depuis le XIVe siècle.
35AVCUS, AA 2365. Déclaration du roi concernant les
inhumations, 10 mars 1776.
- Mais, après 1681, les catholiques retrouvent
lusage de certains cimetières intra-muros
celui de Saint-Pierre-le-Jeune se situe entre le
cloître et la rivière, celui de
Saint-Pierre-le-Vieux occupe la place le long du
chœur. Les couvents installés en ville disposent
également de caveaux funéraires, à Saint-André et
aux Récollets. - En 1776, le Roi interdit les inhumations
intra-muros. - La communauté juive qui se réinstalle à
Strasbourg au moment de la Révolution, a son
propre cimetière, ouvert en 1802, à
Koenigshoffen.
36Quavez-vous retenu des deux diapositives
précédentes? Où sont enterrés les défunts
strasbourgeois jusquen 1527 ? ? À lintérieur
des fortifications de la ville. ? À lextérieur
des fortifications de la ville. Pourquoi
ladministration municipale interdit-elle, en
1527, lutilisation des cimetières intra-muros ?
Cochez deux réponses. ? pour des raisons
dhygiène (éviter les épidémies) ? parce quil
ny a plus de place intra-muros. ? parce que la
ville est devenue protestante. Relevez les
trois cimetières dans lesquels sont désormais
inhumés les défunts. Les Français autorisent à
nouveau, à partir de 1681, les inhumations
intra-muros, mais le roi Louis XVI linterdit
en. Où sont inhumés les
Strasbourgeois de confession juive ?
37LE PERSONNEL DES CIMETIÈRES
- Au XVIIIe siècle, le personnel des trois
principaux cimetières se compose dun jardinier,
dun inspecteur des chariots, dun conducteur de
corbillard, de deux porteurs des morts en
chef , de porteurs des morts de seconde classe
et de douze suppléants. Il faut y ajouter les
fossoyeurs qui sont également gardiens des
cimetières. - Quelle que soit lépoque, plusieurs règlements
définissent lexercice de ces différentes
professions et tentent de supprimer, sinon de
limiter certains abus alcoolisme, rapacité,
négligence Quant aux gardiens des cimetières,
également fossoyeurs, ils utilisent parfois une
partie du cimetière comme jardin.
AVCUS, III 79/26. Ordonnance réglementant la
fonction de porteurs de bière, 1735.
38LES MONUMENTS FUNÉRAIRES DE LA NOBLESSE
- Les familles nobles et les personnalités ont les
moyens délever des monuments funéraires à la
mémoire de leurs défunts et de créer les
ressources nécessaires à des services
commémoratifs autour de ces monuments. - Comment le noble de Müllenheim est-il représenté
sur la pierre tombale de la fin du XVe siècle au
château de Grunstein à Stotzheim? - Quelles valeurs sont représentées de manière
symbolique par le chien et le lion ?
Gisant dun sire de Müllenheim provenant de la
chapelle de la Toussaint, XVe siècle, château de
Grunstein, Stotzheim, photographie AVCUS.
39LE SOUVENIR DES MORTS
- Un obituaire ou nécrologe est un calendrier
liturgique dans lequel, à chaque jour de l'année,
on a ménagé de la place pour inscrire les noms de
ceux pour qui il faut prier ce jour-là. - L'origine de ce type de documents est
l'obligation chrétienne de prier pour le salut de
l'âme des défunts une fois par an, en principe le
jour anniversaire de leur mort. - Au XVIe siècle, la Réforme supprime les
obituaires. Une exception est toutefois faite
pour deux personnages illustres de la Réforme
strasbourgeoise Martin Bucer et Capiton.
AVCUS, 1 AST 185. Obituaire de léglise
Saint-Thomas.
40Carpe diem