Title: LA VERSIFICATION
1LA VERSIFICATION
- Le Dormeur du val
- de
- Arthur Rimbaud
2La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les vers
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
1
2
3
3La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les strophes
1
2
3
4
2 quatrains
1
2
3
4
1
2
3
2 tercets
1
2
3
4Bilan
- Ce poème compte 14 vers répartis sur deux
quatrains et deux tercets cest un sonnet. - Essayons de voir si ce sonnet est régulier. Pour
ce, il faut examiner la métrique (il doit être
écrit en alexandrins) et les rimes.
5La scansion
- Lunité de base de la poésie française est la
syllabe. Pour compter le nombre de syllabes que
contient un vers, il faut le scander,
cest-à -dire le lire en séparant clairement les
syllabes qui le composent.
Les vers suivants de Racine et Corneille
contiennent douze syllabes.
6Le calcul des syllabes
- Autrefois, tous les sons de la langue française
étaient prononcés, ce qui nest plus le cas
aujourdhui. Aussi pour calculer les syllabes, il
convient de connaître deux règles particulières - celle du  e muet Â
- celle de la diphtongue.
7La règle du  e muet
- Il se prononce et compte pour une syllabe entre
deux consonnes (le h aspiré compte pour une
consonne)Â - Consonne e consonne
- Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
- Consonne e h aspiré (on ne peut pas faire
de liaison avec un ou une) - Un tendre hérisson sommeillait à lautomne
- Il ne se prononce pas et ne compte pas pour une
syllabe - À la fin des versÂ
- Du passé lumineux recueille tout vestige
- Devant une voyelleÂ
- Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
- Devant un  h muet (on peut faire une liaison
avec un ou une) - Demandez quelle heure il est
8La règle de la diphtongue
- On appelle diphtongue deux voyelles qui se
suivent à lintérieur dun mot (exemples luire,
adieu). Elles peuvent être prononcées en une ou
deux émissions de la voix ( Lui/re ou lu/i/re )
et compteront selon le cas pour une ou deux
syllabes. - On appelle synérèse une diphtongue prononcée en
une seule émission de voix. On appelle diérèse
une diphtongue prononcée en deux émissions de
voix. - Notez Cest le nombre total de syllabes du
vers qui indique si la diphtongue doit être lue
comme une synérèse ou une diérèse. - Par exemple, le vers suivant de Baudelaire
contient douze syllabes - Va/ te/ pu/ri/fi/er/ dans/ l'air/ su/pé/ri/eur
- ( pu/ri/fi/er et  su/pé/ri/eur doivent
être lus comme des diérèses pour les besoins de
la métrique.)
9La versification
LE DORMEUR DU VALÂ C'est un trou de
verdure où chante une rivière Accrochant
follement aux herbes des
haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val
qui mousse de rayons. Â Un soldat jeune
bouche ouverte, tête nue, Et la nuque
baignant dans le frais cresson bleu,
Dort il est étendu dans l'herbe, sous
la nue, Pâle dans son lit vert où la
lumière pleut.  Les pieds dans les
glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait
un somme Nature, berce-le chaudement
il a froid. Â Les parfums ne font plus
frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille
. Il a deux trous rouges au côté droit.
1 2 3 4
5 6 7 8
9 10 11 12
La métrique
10Synérèse et diérèse
1 2 3
4 5 6 7
8 9 10 11 12
- C'est un trou de verdure où chante une
rivière
synérèse
1 2 3
4 5 6 7 8
9 10 11 12
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme
diérèse
11Césure et hémistiche
1 2 3 4
5 6 1 2
3 4 5 6
- C'est un trou de verdure où chante une
rivière
CésureHémistiche 1 Hémistiche 2
1 2 3 4 5
6 1 2 3 4
5 6
Pâle dans son lit vert où la lumière
pleut
CésureHémistiche 1 Hémistiche 2
12Le sonnet classique
13La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les rimes La disposition
A
B
A
B
C
D
C
D
E
E
F
G
G
F
14La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les rimes La disposition
A
B
A
B
C
D
C
D
E
E
F
G
G
F
15Bilan
- Les vers comptent 12 pieds (ce sont des
alexandrins). Certains ont une césure classique. - On trouve la disposition suivante ABAB, CDCD,
EEF, GGF ce nest donc pas un sonnet classique.
16La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les rimes La richesse 3 sons riches2 sons
suffisantes1 son pauvre
17La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les rimes La nature masculineféminine
f
m
f
m
f
m
f
m
f
f
m
f
f
m
18La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Les enjambements
Rejet Contre-rejet
19La versification
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où
chante une rivière Accrochant follement aux
herbes des haillons D'argent où le soleil de la
montagne fière, Luit c'est un petit val qui
mousse de rayons. Â Un soldat jeune bouche
ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le
frais cresson bleu, Dort il est étendu dans
l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où
la lumière pleut.  Les pieds dans les glaïeuls,
il dort. Souriant comme Sourirait un enfant
malade, il fait un somme Nature, berce-le
chaudement il a froid.  Les parfums ne font
plus frissonner sa narine Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a
deux trous rouges au côté droit.
Le rythme
20Bilan
- Rimbaud malmène lunité du vers. On dénote
beaucoup denjambements. - Les unités syntaxiques sont de longueur très
variable. - Le rythme nest pas uniformément tenu.