Title: Myriam Vial
1LA THERAPIE GENIQUE
- Myriam Vial
- PAP Génétique - Lycée Marlioz, Aix Les Bains -
- 15 juin 2004
2Définition
- La thérapie génique consiste à
- introduire dans une -cible
- un gène dintérêt thérapeutique
- afin quil produise
- - une protéine manquante ( déficiente)
- ou
- - un signal qui conduira à la mort de la cellule
( infectée ou cancéreuse).
3ASPECTS HISTORIQUES
4Lavènement de la thérapie génique
- Début des années 80 développement du génie
génétique gt maîtrise de nouveaux procédés
techniques au niveau cellulaire, tels que
lexploration du génome humain. - 1990 début des 1ers tests cliniques de la
thérapie génique. - Approche innovante, nouvelle étape dans
lhistoire de la médecine, car elle contre
directement les causes de la maladie (au lieu
dattaquer slt les symptômes).
5La 1ère réussite
- DÉCRYPTAGE. POUR LA PREMIÈRE FOIS UNE THÉRAPIE
GÉNIQUE MONTRE SON EFFICACITÉ. - Les bébés sortent de leurs bulles
- Des médecins de lhôpital Necker de Paris ont
réussi à traiter par thérapie génique quatre "
enfants bulles " atteints de déficit immunitaire
combiné sévère. Cette première mondiale est une
réussite. Reste à savoir si la guérison est
temporaire ou définitive. - Première mondiale dune thérapie génique efficace
à lhôpital Necker. Grâce à lutilisation de la
thérapie génique, difficile opération - Article paru dans l'édition du 30 décembre 1999 -
Page imprimée sur http//www.humanite.fr
6La 1ère réussite
- Encore du domaine expérimental,
- gt Résultats dessais cliniques.
- Déc. 1999 1er succès probant à lHôpital Necker
par Pr A. Fischer (INSERM, U429) - - enfants bulles (DICS, maladie liée à X)
- - grave maladie génétique du SI gt abs LT et NK
gt aucun contact antigénique possible gt vie sous
atmosphère protectrice. - soignés, au moins temporairement par thérapie
génique,
7La 1ère réussite
8La 1ère réussite
- prélèvement des souches de la moelle osseuse
des patients, - introduction, dans ces , dun gène fonctionnel
en laboratoire, - ré-injection des génétiquement modifiées aux
patients, - capacité délaborer une réponse immunitaire,
- vaccination possible.
9Les grandes dates
- 1973 Premières expériences de transfert de
gènes. - 1980 Première expérience de thérapie génique
par Cline (États-Unis). - 1986 Identification du gène de la myopathie de
Duchenne sur le chromosome X par le généticien
américain Anthony Monaco - 1987 Lancement du Téléthon par lA.F.M.
- 1990 Fondation du Généthon par lAssociation
française contre les myopathies et le centre
détude du polymorphisme humain - 1990 Premier succès partiel de la thérapie
génique chez une fillette de 4 ans atteinte de
déficit immunitaire en ADA (adénosine déaminase),
par léquipe du Professeur Michael Blaese à
Bethesda aux Etats-Unis. - 2000 Premier véritable succès de la thérapie
génique chez deux nourrissons atteints dun
déficit immunitaire combiné sévère lié au
chromosome X par le Professeur Alain Fischer et
Marianne Cavazzana-Calvo à lhôpital
Necker-Enfants Malades de Paris.
10Le premier essai
- Essai clinique du Dr Martin Cline aux USA
- Thérapie génétique somatique sur 2 patientes
atteintes de thalassémie au stade terminal - Il fut banni de la communauté scientifique à la
fin des années 70 gt exclusion de son université
pendant plusieurs années.
11La première autorisation
- 1990 F. Anderson M. Blaese
- une petite fille (3 ans) atteinte de ladénosine
déaminase (ADA), qui correspond à un effondrement
total des défenses immunitaires.
12ASPECTS TECHNIQUES
13Principes, aspects techniques
- Une méthode en 4 étapes
- Isoler et cloner le gène dintérêt thérapeutique,
- Réaliser un vecteur chargé damener le transgène
dans le noyau cellulaire, - Administrer le vecteur (3 protocoles ?),
- Vérifier lintensité et la durée de lexpression
du gène thérapeutique, mais aussi les effets
secondaires éventuels.
14Etape ? isolement et clonage du gène dintérêt
thérapeutique
- Grâce aux connaissances relatives au génome
humain, on parvient facilement et rapidement à
isoler un gène et à le cloner (PCR) - ? Cf. Fiche Génoscope
15Etape ? Réalisation dun vecteur amenant le
transgène dans le noyau de la cellule-cible
- Le vecteur généralement utilisé est un virus
- adénovirus,
- rétrovirus.
16Étape ? Réalisation dun vecteur amenant le
transgène dans le noyau de la cellule-cible
Pour produire ces vecteurs viraux on utilise des
modifiées, les dencapsidation. Ces
expriment, normalement, les protéines virales
formant la capside de façon stable. En labsence
de génome viral, elles ne produisent que des
particules virales vides.
INRA
Lintroduction dans ces dune construction
génétique génome viral gène thérapeutique
conduit à la formation de particules virales
complètes contenant vecteur.
17Quels vecteurs ?
- Aujourd'hui, l'évolution de la thérapie génique
repose essentiellement sur le développement de
systèmes de transfert de gènes. - Ils doivent être
- sûrs,
- efficaces,
- spécifiques à un type cellulaire,
- capables de fonctionner dans des cellules qui ne
se divisent pas en assurant la stabilité de
l'expression du gène d'intérêt thérapeutique. - De plus, leur production industrielle doit être
fiable et rentable.
18Quels vecteurs ?
- 3 types
- les vecteurs viraux virus transformés
rétrovirus, adénovirus, et AAV(virus associé à un
adénovirus), - les vecteurs non-viraux il en existe deux
classes principales lADN plasmidique et les
vecteurs synthétiques (ADN nu, ADN complexé à des
lipides cationiques ou ADN condensé par des
polymères cationiques et inséré dans des
liposomes). - les méthodes physiques électroporation et
injection sans aiguille.
19Quels vecteurs ?
- Les virus sont particulièrement efficaces pour
délivrer leur information génétique (ADN ou ARN)
dans des cellules spécifiques. Aujourdhui,
approximativement 2/3 des protocoles cliniques
des thérapie génique utilisent un vecteur
dorigine virale. - Pour le transfert de gènes chez lHomme, les
virus sont classés en deux catégories - lytiques ont un cycle reproductif très court
qui aboutit à la destruction des cellules
infectées - non lytiques qui sont produits par
bourgeonnement des virions à partir des
membranes plasmiques des cellules infectées et
pendant un laps de temps prolongé.
20Quels vecteurs ?
- Les vecteurs non viraux
- Ils sont peu immunogènes, ce qui autorise les
administrations répétées, - Ils nont pas de limite théorique quant à la
taille de la cassette dexpression, - Ils peuvent être produits à partir de composants
définis.
21Quels vecteurs ?
- Leurs limites gt transparent
22Étape ? Administration du vecteur
3 protocoles
INRA
- la thérapie génique ex vivo
- prélever sur le patient les cellules cibles,
- les modifier génétiquement avec le vecteur viral
porteur du gène - d'intérêt thérapeutique,
- puis à les réintroduire chez le patient. M
- Méthode utilisée en particulier pour les
cellules sanguines, faciles - à prélever et à réintroduire.
23Étape ? Administration du vecteur
3 protocoles
INRA
- la thérapie génique in situ
- le vecteur de transfert est directement injecté
au sein du tissu cible - la thérapie génique in vivo
- elle consiste à injecter le vecteur portant le
gène d'intérêt - thérapeutique directement dans la circulation
sanguine, - celui-ci devant atteindre spécifiquement les
cellules cibles
24Étape ? Vérification de lexpression du gène
thérapeutique
Pour infecter une cellule, la particule virale
se fixe d'abord à la membrane cellulaire. Les
gènes viraux sont libérés dans le noyau et,
qu'ils soient intégrés ou non au génome
cellulaire, ils utilisent la machinerie de
réplication de la cellule pour produire de
nouvelles particules virales. Ces dernières
pourront aller infecter d'autres cellules.
INRA
25Étape ? Vérification de lexpression du gène
thérapeutique
Lorsque le virus est modifié pour être utilisé
comme vecteur de transfert, les gènes codant pour
les protéines virales sont remplacés par le gène
d'intérêt thérapeutique. Ce vecteur pénètre dans
la cellule de la même façon que le virus
naturel. Il permet la synthèse de la protéine
d'intérêt thérapeutique, sans production de
particules virales.
INRA
26ESSAIS ACTUELS DANS LE MONDE
27États des lieux
- Depuis début années 80, à travers le monde, 596
essais cliniques ont été ou sont en cours de
réalisation - une quinzaine en France pris en
charge par divers laboratoires. - Pays leader au nombre d'essais cliniques USA
- USA gt ¾ des tests (480) - législation souple
et moyens importants. - 3484 personnes dans le monde ayant ou ayant eu
des cellules génétiquement modifiées dans le
corps dont 60,3 (n 2088) aux USA
28États des lieux
- - 376 essais concernant les cancers à l'exemple
des tumeurs gynécologiques, du SN,de la peau ou
du système gastro-intestinal.- 75 essais sur les
maladies monogénétiques hémophilie, myopathie,
mucoviscidose,...
- 38 essais sur des maladies infectieuses et
virales, principalement le SIDA.- 48 essais pour
déterminer des marqueurs génétiques dans des cas
comme le SIDA,les mélanomes, le cancer du sein.-
46 essais sur d'autres troubles comme au niveau
des artères coronaires et du réseau capillaire
du cœur.- 2 essais sur des volontaires sains (ce
qui représente seulement 6 personnes).
29Essais cliniques procédure en France
RST n14 Académie des Sciences (fév. 2003)
30ETHIQUE THERAPIE GENIQUE
31Aspects éthiques généraux
- Le génome nest pas sacré, ce qui est sacré, ce
sont les valeurs liées à lidée que nous nous
faisons de lhumanité. - Anne Fargot-Largault
32Aspects éthiques généraux
- Lexpérimentation sur le corps humain
- Comment expérimenter sur le corps humain sans le
réduire à un simple objet ou un outil de
recherche ? - gt nécessité dencadrer les essais à laide de
lois et aussi avec des contrôles. - ? Le risque de dérive lié à la thérapie génique
- Jusquoù modifier génétiquement les Hommes ?
- Risque deugénisme grand,
- gt Demande dinterdiction de la thérapie génique
germinale - gt Exclusion de produits susceptibles de modifier
des caractères physiques et/ou psychiques.
33Aspects éthiques généraux
- ? Un jeu dangereux ?
- - Une connaissance incomplète de toutes les
fonctions du génome humain gt utilisation
dangereuse des rétrovirus gt réveil de fonctions
ou de virus endormi - gt ne pas faire apparaître de nouvelles maladies
en voulant soigner. - ? Les dangers de lindustrie pharmaceutique
- Un nombre croissant dentreprises impliquées,
- gt Risque de franchissement détapes trop rapide,
- gt Risques pris sous le pression industrielle
34Aspects éthiques généraux
- Pour chacun des aspects une loi
- ? Expérimentation sur le corps humain et loi
Huriet-Sérusclat (1988) - - identification du promoteur de la recherche gt
définir ses responsabilités, - - obligation pour les laboratoires à définir les
objectifs et les risques des expérimentations, - - protection des cobayes
- . Consentement éclairé et libre,
- . Méthodologie et ses risques transmis.
35Aspects éthiques généraux
- ? Loi du 29 juil. 1994 - respect du corps humain
- - on ne peut porter atteinte à l intégrité du
corps humaine qu en cas de nécessité
thérapeutique pour la personne, - - nul ne peut porter atteinte à l intégrité de
l espèce humaine toute pratique eugénique
tendant à l organisation de la sélection des
personnes est interdite. - Aucune transformation ne peut être apportée aux
caractères génétiques dans le but de modifier la
descendance de la personne.
36Aspects éthiques généraux
- ? Que faire contre les apprentis sorciers ?
- - Commission du génie biomoléculaire
- - elle est chargée dinformer et de conseiller le
Premier Ministre.
37Aspects éthiques généraux
- ? Loi du 28 mai 1996 - risques daccidents
opératoires - - concerne les produits des thérapies géniques et
cellulaires. - - réglementation de leur distribution, de leur
agrément - gt les essais, en France, ne peuvent avoir lieu
que dans des établissements de santé publique ou
de transfusion sanguine agréés par le Ministère
de la santé.
38? Pour ou contre la TG somatique ?
- POUR
- Il sagit le plus souvent du seul moyen pour
guérir une personne atteinte dune maladie
génétique incurable.
39? Pour ou contre la TG somatique ?
- CONTRE
- les risques liés à la recombinaison hétérologue,
- pas encore détude prolongée pour envisager les
conséquences à long terme. - La plupart des thérapies géniques testées dans
le monde sont parvenues au stade de lessai
clinique sans avoir subi les tests toxicologiques
nécessaires, ni avoir prouvé leur efficacité chez
lanimal, donc dans des conditions inconcevables
pour un produit ou une thérapie classique - J.
Descotes, Professeur à lUniversité de Lyon,
chercheur INSERM et expert scientifique auprès de
la C.E.
40?? Pour ou contre la TG germinale ??
- POUR
- un moyen sûr déliminer une maladie (? moyen
palliatif), - pourrait être le seul remède efficace dans
certaines maladies, - éviter les risques et le coût liés à une TG
somatique, en évitant la transmission de la
maladie, - une réponse au besoin des parents déviter de
transmettre des maladies héréditaires incurables.
41?? Pour ou contre la TG germinale ??
- CONTRE
- trop dincertitudes scientifiques et de risques
cliniques, - risques liés aux modifications du génome humain
pour des raisons autres que médicales, - implication de recherches sur des embryons, donc
sur des EV nayant pas consenti à ces recherches, - très chère, nécessité dune FIV, puis dun DPI,
- transgression du droit des générations futures
dhériter dun patrimoine génétique inviolé.
42Arrêt des essais en France - Oct. 2002 -
- "Bébés bulles" essai suspendu
- L'essai de thérapie génique mené en France sur
des "enfants bulles" souffrant d'un déficit
immunitaire sévère, maladie héréditaire rare mais
gravissime (les enfants sont condamnés à vivre
dans une bulle), vient d'être suspendu par
l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire
des produits de la santé). En effet, chez l'un
des dix enfants qui avaient été traités par ce
biais, les chercheurs ont observé un excès de
lymphocytes T (des globules blancs) dans le sang.
Selon l'AFSSAPS, cette prolifération non
contrôlée de lymphocytes "s'apparente à une
leucémie". Par prudence, les médecins et
notamment le professeur Alain Fischer ont
suspendu l'essai avant d'en savoir plus sur cette
complication. Ils veulent savoir si "c'est un
effet rare, s'il s'agit d'une malchance sur ce
malade ou bien s'ils ont sous estimé le risque"
in Le Quotidien du Médecin (Vincent Bargoin)
07/10/02
43Reprise des essais en France - Mai 2004 -
- Bébés bulles essai de thérapie génique relancé
- L'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire
des produits de santé) vient d'annoncer qu'elle
autorise, à compter de mai 2004, la reprise de
l'essai de thérapie génique sur des "bébés
bulles", enfants souffrant d'un déficit
immunitaire sévère lié à l'X (SCID-X). Ces essais
avaient été interrompus en 2002 car des
complications, du type leucémie, étaient
survenues chez deux des neufs enfants soignés.
L'AFSSAPS apporte quelques modifications au
protocole (dose de cellules administrées, âge des
patients) afin de diminuer le risque de survenue
de complications. Ces modifications ont été
proposées après les nombreux travaux menés par
les équipes du Pr Fischer pour identifier les
causes ou mécanismes ayant provoqué les
complications. Les chercheurs ont également
confirmé l'efficacité de la thérapie génique pour
le traitement de bébés bulles, évaluée avec un
recul de 5 ans pour les premiers patients et ont
montré que le rapport bénéfice/risque est positif.
in Libération 10/06/04
44Conclusion
45- La thérapie génique se situe maintenant à un
carrefour
Elle permet potentiellement de modifier le génome
humain, ? une technique inquiétante pour le
devenir collectif de lhumain
Elle laisse espérer la guérison de maladies
graves. ? un espoir pour des individus.
46- Elle a suscité, à l origine, de grands espoirs.
- Les difficultés techniques ont freiné
considérablement sa mise en pratique. - La suspension des essais.
- ? De nombreux chercheurs préfèrent dans ce
contexte se tourner vers une thérapie cellulaire,
celle mettant en jeu les cellules souches.
47Ressources
- La Recherche n315, déc. 1998
- Biofutur n202, juil.-août 2000
- Biofutur n198, mars 2000
- Biofutur n188, avr. 1999
- La thérapie génique bilan et perspectives -
Rapport de lAcadémie de médecine et de
lAcadémie de pharmacie - nov. 2001 - Rapport sur la thérapie génique humaine - Pr
Edgar Pr Tursz - UNESCO, sept. 1994 - Le clonage, la thérapie cellulaire et
l utilisation des cellules embryonnaires -
Clayes Huriet - Office parlementaire des choix
scientifiques et technologiques - Rapport AN
n2198 et Sénat n238, 1999-2000