Title: M
1Méthodes dévaluation et instruments des
politiques environnementales
- Quelques notions déconomie de lenvironnement
- Lanalyse coûts-bénéfices
- Les méthodes dévaluation
- Les instruments des politiques environnementales
- La mise en œuvre des politiques environnementales
2Eléments de bibliographie
- B. Desaigues, P. Point Economie du patrimoine
naturel, Economica, 1993 - C. Kolstad Environmental Economics, Oxford
University Press, 2000 - D. Pearce, G. Atkinson, S. Mourato Cost-Benefit
Analysis and the Environment, OCDE, 2006 - T. Haab, K. McConnell Valuing Environmental and
Natural Resources, Edward Elgar, 2002 - P. Bontems, G. Rotillon Léconomie de
lenvironnement, Repères, La Découverte, 2007
(3ème éd.)
3Quelques notions déconomie de lenvironnement
- Les biens environnementaux
- Généralement non-marchands
- Biens publics
- Produits de façon décentralisée
- Ressource commune et accès libre
- Pas de prix
- Mais un coût
4- Externalités situation où les décisions dun
agent économique affecte un autre agent sans que
le marché ne prenne en compte cette affectation - Externalités divergence entre le coût privé
supporté par un agent et le coût social supporté
par la collectivité
5Déplacements domicile-travail (AR)
6 Lenvironnement est un bien public
Un bien public est défini à partir de sa
consommation il fait lobjet dune consommation
collective et possède deux caractéristiques
La non-rivalité qui signifie quun bien peut
être consommé simultanément par un ensemble
dindividus sans que la quantité et/ou la qualité
bénéficiant à un consommateur réduise celles
consommées par les autres.
La non-exclusion signifie quil est impossible
dexclure un utilisateur de lusage de ce bien.
7Classement des biens
8(No Transcript)
9Les causes des dégradations environnementales
- I P.A.T
- Coût privé lt coût social
- Droits de propriété
- Défaillances du marché
- Dysfonctionnements de lEtat
- Nécessité dune valorisation économique
10La croissance démographique de la population
11Conséquences
- Cette croissance de la population dans les PED ?
des besoins de plus en plus grands en nourriture
et en chauffage - ? déforestation, désertification, dégradation
des sols - Avec leur développement, les PED impliqueront des
impacts plus importants sur lenvironnement
12Les pays développés
- Ils comptent 30 de la population mondiale, ils
consomment lessentiel des ressources
environnementales - 9 ? plus dénergie fossile,
- 20 ? plus daluminium, 16 ? plus de cuivre
- 2.5 ? plus de bois quun habitant des pays en
développement - 70 des émissions de CO2 et la plupart de celles
de CFC sont dues aux pays industrialisés
13Emissions de CO2 en France
14Coûts (non urbain) 109 F 1990
15Recettes (non urbain) 109 F 1990
16Bilan
17Conséquences
- Les deux segments sous tarifés sont ceux qui
croissent le plus rapidement - Pour couvrir les coûts dus aux PL, il faudrait
multiplier par 3 la TIPP - Les automobilistes urbains sont responsables
dune part importante du coût du transport
collectif - Ils bénéficient des ces transports et auraient
intérêt à une régulation de leur concurrence par
un péage qui pourrait financer le développement
des transports collectifs
18- Aujourdhui le financement des transports
collectifs se fait via une taxe assise sur la
masse salariale des établissements de plus de 9
salariés localisés dans un périmètre de transport
urbain - Le péage devrait être au moins de 0,75 par
véhicule et par km (deux fois plus que lusage
actuel de la voiture) - Pour maintenir une attractivité suffisante des
transports collectifs, les usagers nen payent
que le tiers (31 en IdF, 35 en Province)
19- Politique daccession à la propriété par
solvabilisation de la demande - Construire là où le prix du foncier est faible
- Incitation à habiter loin, dans un urbanisme de
moins en moins dense où lon ne peut plus
organiser des transports collectifs performants
20Consommation de carburant et densité urbaine
Litres/hab/an
2000
Phoenix
New-York
1200
Villes nouvelles
900
Paris
Tokyo
300
Hab/ha
100
80
60
40
20
21Le dilemme du prisonnier
22- Si 1 joue A, 2 à intérêt à jouer A (5 lt 10)
- Si 1 joue Å, 2 à intérêt à jouer A (0 lt 1)
- Donc A est une stratégie dominante pour 2
- Cest la même chose pour 1
- Léquilibre (de Nash) du jeu est (A, A)
- Léquilibre nest pas optimal
- En jouant (Å, Å) les deux prisonniers auraient
amélioré leur situation
23- Ordre de préférence du joueur 1
- A Å gt Å Å gt A A gt Å A
- Ordre de préférence du joueur 2
- Å A gt Å Å gt A A gt A Å
- A Å gt Å Å gt A A gt Å A
- Å A gt Å Å gt A A gt A Å
- La situation la meilleure pour lun est la
pire pour lautre
24- Chacun joue donc une stratégie de prudence pour
éviter le pire - Quelques exemples de dilemme du prisonnier
- La pêche en haute mer
- P,nP gt nP,nP gt P,P gt nP,P
- nP,P gt nP,nP gt P,P gt P,nP
25- La course aux armements
- A Å gt Å Å gt A A gt Å A
- Å A gt Å Å gt A A gt A Å
- Les contributions volontaires
- nC,C gt C,C gt nC,nC gt C,nC
- C,nC gt C,C gt nC,nC gt nC,C
- Le partage de la note au restaurant
- P,nP gt nP,nP gt P,P gt nP,P
- nP,P gt nP,nP gt P,P gt P,nP
26Préhistoire de lanalyse coûts-bénéfices
- 1808 Albert Gallatin, secrétaire dEtat au
Trésor, recommande la comparaison des coûts et
des bénéfices dans les projets liés à leau - 1844 Jules Dupuit, De la mesure de lutilité
des travaux publics - 1936 Institutionnalisation de lACB aux USA
avec le Flood Control Act - 1958 Otto Eckstein relie lACB à léconomie du
bien-être, Water Resources Development
27- Annés 60 intégration de la qualité de
lenvironnement - Années 70 reconnaissance de limportance des
valeurs de non-usage - 1981 Presidential Executive Order 12291, les
projets concernant lenvironnement doivent être
soumis à une ACB - 1989 Blueprint for a Green Economy
28- 2000 Directive européenne sur la qualité de
leau - Passage dune obligation de moyens à une
obligation de résultats - LACB devient obligatoire pour lobtention des
dérogations deau
29Les fondations de lanalyse coûts-bénéfices
- Les préférences individuelles sont la source de
la valeur - Les préférences sont mesurées par une
disponibilité à payer pour un bénéfice (à
recevoir pour un coût) - Le bénéfice social est la somme des bénéfices et
des coûts individuels - Le critère de Pareto
- Le test de Hicks-Kaldor
30Le surplus marshallien
P
P1
Q1
Q
31La variation de surplus
P
P2
P1
Q2
Q1
Q
32- Avec le surplus marshallien, le revenu reste
constant - Ce nest pas une mesure adéquate de bien-être qui
suppose que ce soit lutilité qui reste constante
(Hicks, 1943) - Hicks propose 4 mesures dun changement de
bien-être dans le contexte dun changement de prix
33- 2 où la référence est lutilité avant le
changement - 2 où la référence est lutilité après le
changement - Il y a deux contextes possibles de changement de
prix - Une baisse de prix
- Une hausse de prix
- Doù 8 mesures de surplus possibles
34Les 4 mesures Hicksiennes pour une baisse de prix
- Variation compensatoire (VC)
- Le point de référence est le niveau initial
- Lindividu est mieux avec le prix qui baisse
- VC est le maximum quil est prêt à payer plutôt
que de renoncer à la baisse de prix - Variation équivalente (VE)
- Le point de référence est la nouvelle situation
35- Lindividu est mieux avec la baisse de prix
- VE est le minimum quil est prêt à accepter pour
renoncer à la baisse de prix - Surplus compensatoire (SC)
- Lindividu est contraint à consommer la nouvelle
quantité - Mesure de la capacité à payer (WTP) de lindividu
pour assurer le gain
36- Surplus équivalent (SE)
- Lindividu est contraint à consommer lancienne
quantité - Mesure de la capacité à accepter pour renoncer à
la nouvelle quantité
37Les 4 mesures du surplus pour une baisse de prix
Y
X
38Variation compensatoire
Y
X
39Variation compensatoire
Y
X
40Variation compensatoire
Y
VC
X
41Variation équivalente
VE
VC
42Surplus compensatoire
VE
VC
SC
43Surplus équivalent
VE
SE
VC
SC
44- On peut aussi considérer un changement dans les
quantités plutôt que dans les prix (Mäler, 1971) - Cette mesure est plus pertinente dans une optique
dévaluation de politique environnementale où ce
sont plus les quantités que les prix qui varient - Cela conduit à deux mesures de surplus selon le
point de référence
45- Demande ordinaire
- Max U(x, y) s.t. pxqy R
- x x(p, q, R) fonction de demande marshallienne
- Demande compensée
- Min pxqy s.t. U(x, y) Û
- x h(p, q, Û) fonction de demande hicksienne
-
46y
y
A
A
C
B
B
x
x
C
p
p
U constant
A
A
R constant
B
B
C
C
x
x
47- Deux points de la demande compensée représentent
deux prix relatifs différents mais le même niveau
dutilité - i.e. la demande compensée ne montre que leffet
prix - Deux points de la demande ordinaire représentent
deux prix et deux niveaux dutilité - Il y a effet prix et effet revenu
- Théoriquement, lévaluation dune politique
publique changeant les prix relatifs ne doit pas
tenir compte des effets revenus qui peuvent être
pris en compte par la redistribution
48h(p, q, U0)
p
h(p, q, U1)
A
B
x(p, q, R)
x
49Le surplus compensatoire
H0
H1
M
A
A
X1
X2
50Le surplus équivalent
H0
H1
C
C
M
B
B
A
A
X1
X2
51Le surplus marshallien
H0
H1
C
M
B
B
A
A
X1
X2
52- Surplus marshallien AB
- Surplus compensatoire A
- Surplus équivalent ABC
- Pour une augmentation de quantité, on a SEgtSMgtSC
- Pour une diminution de quantité, on a SEltSMltSC
53- Dans le cas dune augmentation de quantité
- Le surplus compensatoire mesure le changement de
bien-être avec comme référence lutilité initiale - Cest donc le montant maximum quun individu
serait prêt à payer pour que le changement ait
lieu SC(q)max WTP - Inversement, pour une diminution de quantité, le
surplus compensatoire mesure la compensation
minimum quun individu serait prêt à recevoir
pour accepter le changement SC(q-)min WTA
54(No Transcript)
55(No Transcript)
56(No Transcript)
57- Pour Mitchell et Carson (1989), le point de
référence pertinent pour lévaluation des
politiques environnementales est celui où les
bénéfices sont mesurés relativement à létat
initial de bien-être des agents - Cest donc le surplus compensatoire qui serait la
bonne mesure - Pour une augmentation de quantité on choisit
alors WTP, et WTA pour une diminution
58- Lhypothèse implicite de cette proposition est
que les agents ont un droit de propriété sur la
situation initiale - Ils nont pas de droit sur le bénéfice engendré
par la politique et ils doivent donc faire
connaître leur WTP pour acquérir ce bénéfice - Inversement, si le résultat est une perte, ils
demandent une compensation égale à leur WTA
59- A-t-on droit à lair pur ?
- Si oui, ce nest pas la situation initiale (air
pollué) qui est la situation de référence - Clean air act, Directive sur leau européenne
- On doit alors retenir la mesure SE, puisquelle
correspond au contexte où il existe un droit
au changement - En pratique, la définition des bons droits de
propriété est difficile
60(No Transcript)
61En pratique, WTP ? WTA ?
62(No Transcript)
63- Conclusions (Horowitz et McConnell, Journal of
Environmental Economics and Management, 2002) - Les différences sont réelles
- Elles ne sont pas dues aux questionnaires ou a
des comportements stratégiques - Elles sont particulièrement importantes dans les
domaines concernés par les politiques
environnementales
64Pourquoi WTA et WTP divergent-ils?
- Les différences observées peuvent provenir
deffets de revenu - Le revenu réel change de manière différente selon
que lindividu paie ou reçoive - Plus lélasticité revenu de la demande est forte,
plus WTA gt WTP
65- Willig Consumers Surplus without Apology,
American Economic Review, 1976 - La différence entre WTP et WTA doit être faible
(et on pourrait donc utiliser le surplus
ordinaire comme approximation) - En conséquence, les différences observées ne
peuvent pas provenir deffets revenu - Les différences peuvent alors être dues soit aux
procédures utilisées pour mesurer WTP et WTA,
soit ?
66Quelques explications possibles
- Effets de substitution Si le bien
environnemental a peu de substituts, la
compensation pour accepter une réduction de
quantité doit être grande - Prospect theory les pertes et les gains sont
évalués relativement à un point de référence et
les pertes le sont plus fortement que les gains à
niveau égal
67- Incertitude, irréversibilité, coûts de
transaction - Lindividu ne connaît pas la valeur du bien mais
il sait quil sera coûteux de revenir sur la
décision - Il préfèrerait attendre pour avoir plus
dinformation - Sil est obligé de donner sa WTP (WTA)
maintenant, elle sera plus faible (forte) que
dans un monde certain, parce quil voudra
compenser le renoncement au gain permis par
linformation future
68- Un cas particulier fréquent (hélas)
- Une dégradation environnementale due à une faute
humaine (marées noires, Tchernobyl, Seveso) - Dans ce cas les droits de propriété sont
clairement attachés à la situation initiale et la
situation finale est moins bonne - Donc WTP puisque la politique environnementale
vise à rétablir la situation initiale
69Les étapes pratiques dune ACB
- Questions préliminaires
- Pourquoi faire une ACB ?
- ex-ante/ex-post
- Politique/investissement
- Options existantes ?
70La structure dune ACB
- 1 Définition du projet définition de la
réallocation de ressources envisagée,
identification des acteurs concernés - 2 Identification des impacts
- 3 Impacts significatifs quantité, qualité,
coûts dopportunités, transferts - 4 Quantification physique des impacts y compris
date dapparition
71- 5 Evaluation monétaire correction éventuelle
des prix de marché, biens non-marchands, prix
implicites, prix futurs, prix relatifs - 6 Actualisation des flux de bénéfices et de coûts
- 7 Test de la VAN
- Si,t Bi,t Ci,t(1s)-tgt0
- 8 Analyse de sensibilité
72Difficultés dapplication
- WTP/WTA
- Actualisation
- Risque, incertitude et ignorance
- Le très long terme et les problèmes
intergénérationnels - La valorisation des biens non-marchands
73LACB dans la décision publique
- Les justifications du rôle de lACB dans la
décision publique - Décision publique décision politique
- Quel rapport avec les bénéfices et les coûts ?
- Limpératif de lefficience (Arrow)
- La référence au bien-être
- Quel bien-être ?
74- Il y a plusieurs fondements éthiques au bien-être
- Axiologie le bien-être est affaire de valeur
- Conséquentialistes une action moralement juste
est une action dont les conséquences sont bonnes - Déontologie le bien-être est ce qui émerge des
actions justes - Kantiens (impératif moral universel),
contractualistes (une action est juste si elle
respecte les droits des individus)
75- Le pluralisme
- Aucune théorie éthique nest complète et la
synthèse est illusoire - Deux types de pluralisme
- 1 définir des règles daction acceptées par tous
quelles que soient les raisons morales
sous-jacentes - 2 Distinguer entre les questions morales et
celles qui font appel à la maximisation de valeur
(monétaire)
76- Les préférences importent
- LACB pour informer les décisions plutôt que
pour décider - LACB sous contraintes
- Ne rien faire qui dépasse les limites
- La définition des limites doit faire lobjet
du débat public