Title: La conception du public chez J' Dewey 1859 1952
1La conception du public chez J. Dewey (1859- 1952)
- Exposé ASSUN
- 17 janvier 05
2Le contexte le public est-il vraiment
nécessaire en démocratie ?
- Lavènement de la Great Society (Wilson)
mutations socio-économiques en déphasage avec les
mutations politiques - Résurgence du vieux débat sur la rationalité du
peuple au début du 20e s. (G. Wallas, Le bon,
Tarde) - Prise de conscience dune mutation nécessaire des
régimes démocratiques nés des révolutions et des
guerres dindépendance
3Le déclencheur les travaux de Lippmann
- 2 ouvrages au succès international Public
Opinion (1922) et The Fantom Public (1925). - Reprend la thèse de Wallas sur les images comme
appréhension de la réalité. 2 csqces - Les stéréotypes donnent forme au monde et
senracinent dans des codes moraux, sociaux et
politiques. - Il est possible de fabriquer une opinion publique
en manipulant les symboles et les stéréotypes
4- Nous devons faire lhypothèse que ce que fait
chaque homme est fondé non pas sur un savoir
certain et direct mais sur des images quil sest
favriquées ou qui lui ont été fournies. Si son
atlas lui dit que le monde est plat, il ne
sapprochera pas trop de ce quil croira être le
bord de la planète de peur de tomber (Lipmann,
p. 25, 1922)
5- La création du consentement nest pas un art
nouveauElle sest en fait énormément améliorée
en tant que technique, parce quelle est
maintenant fondée sur lanalyse plutôt que sur le
flair (rule of thumb). Et ainsi, produit de la
recherche psychologique jointe à la communication
de masse, la pratique de la démocratie a pris un
tournant. Une révolution se met en place,
infiniment plus importante que toute évolution du
pouvoir économique . P. 248
6Lopinion publique au début du XXe
- Lopinion publique peut être déterminée de
lextérieur et manipulée, linformation déformée,
le jeu politique faussé et la discussion civique
altérée par la propagande - Il sera bientôt possible de définir
scientifiquement les mécanismes psychologiques
sur lesquels agir et les dispositifs persuasifs
susceptibles de les orienter - La démocratie est en position de faiblesse face
aux gouvernements autoritaires qui contrôlent les
pouvoirs de séduction et de propagande.
7Leffondrement du mythe démocratique 1
- Souligne laporie sur laquelle sont basés tous
les régimes démocratiques nés au XVIIIe s. (Une
aporie nécessaire) - Faire du peuple le législateur nest plus tenable
si on renonce officiellement au mythe du
citoyen souverain et omnicompétent . (travaux
sur labstention de Merriam et Gosnell)
8Leffondrement du mythe démocratique 2
- Complexité grandissante des pbs posés aux nations
(internationalisation éco et politique) citoyen
passé du statut dagent à celui de spectateur. - Vaste entreprise de démolition conceptuelle de la
démocratie apogée avec Schumpeter en 1942. - Cest en réaction à ces travaux que se positionne
Dewey dans le public et ses problèmes.
9Parole à la défense (du public)
- Courant libéral en opposition à cette approche
(dominante à partir du tournant du siècle)
Bryce, Lowell, et Dicey. - Bryce lopinion publique est la source du
pouvoir, même inexprimée, potentiellement
puissante (doxa). Pas encore révélée à elle même. - Développe un idéal de démocratie continue hors du
champs représentatif (plus de vote)
10Le processus de formation de lopinion chez Bryce
- Les 4 étapes information et échange, diffusion
(presse), débat et controverse, acte électoral. - Conditions essentielles linformation et
lintérêt du public, la presse (narrator,
weathercook and advocate), la discussion (plus ou
moins rationnelle), lélection. - Cette approche normative de lopinion que reprend
Dewey lop est un jugement porté sur les
affaires publiques qui est formé et réfléchi par
ceux qui constituent le public
11Lapproche de Dewey
- La théorie classique de la citoyenneté ne repose
pas sur lomnicompétence du citoyen mais sur
la dissociation radicale entre les aptitudes
individuelles et le droit de participation
politique. - Renoncer au public et à sa formation en opinion
vide la démocratie de son sens. - Tout mettre en uvre pour soigner les maux de la
démocratie par plus de démocratie et faire sortir
le public de son éclipse
12Les prémisses dune définition du public
- Dissociation des conséquences des actes humains
sur dautres hommes en 2 catégories - Ceux qui affectent les personnes engagées dans
une transaction - Ceux qui en affectent dautres au-delà de celles
qui sont immédiatement concernées - Germe de la distinction entre public /privé
- Germe de la définition de lÉtat
13Définition fonctionnelle du public
- Le public consiste en lensemble des individus
qui sont tellement affectés par les conséquences
indirectes de transaction quil est jugé
nécessaire de veiller systématiquement à ces
conséquences - Il doit prendre conscience des conséquences de
linterdépendance entre son activité et celles
qui laffectent et identifier son intérêt. - Créer, par lintermédiaire de mandataire des
institutions destinées à protéger son intérêt - La frontière entre public/privé est contingente
et mouvante
14Une approche fonctionnelle de lÉtat.
- LÉtat sexplique par la volonté du public de
prendre en charge les csqces négatives de
laction dautrui sur son action. Il comprend le
public et ses représentants qui prennent soin de
ses intérêts. - LEtat ne sexplique pas par des causalités
externes aux hommes ou substantielles à la nature
humaine mais par les conséquences de leurs actes. - Décalage permanent entre les formes politiques
inventées par un public à un temps t et létat de
prise de conscience de lui-même du public
dénigrement de lEtat, apathie, mouvements
sociaux, révolutions.
15Le pourquoi de léclipse (du public)
- On retrouve (déjà) tous les poncifs de la Sc. Po
- Symptômes abstentionnisme, apathie politique,
critique de la domination économique, critique de
la mondialisation économique et politique,
critique des partis (que 2 ! ) - Conséquences public embrouillé et éclipsé ,
recours aux experts (à définir hô daffaires,
philosophes, savants), il ne peut plus
sidentifier et se repérer.
16Pourquoi (encore) ?
- Le développement technique et industriel a
déployé, multiplié et compliqué la portée des
csqces indirectes de certaines actions sur les
populations (liens longs, rigides, difficiles à
identifier) - Manque de ressources pour faire face aux nbx
publics et nbses préoccupations. - Passage à la Great Society de Wallas qui inaugure
une ère nouvelle des Relations humaines
(Wilson) qui na pas trouvé son Grand public . - Manque criant dorganisations supra-nationales
fixant des réglementations internationales.
17Le nud du problème
- Comment percevoir et reconnaître les conséquences
du comportement des individus unis dans des
groupes et les faire remonter jusquà leur
origine ? - Comment identifier les intérêts du public dans le
cadre dune société élargie, mondialisée ? - Comment former des jugements sur ce qui doit être
fait, et déterminer si la mesure préconisée sest
avérée bénéfique ou non dans lapplication ?
18La méthode expérimentale
- Créer des méthodes comme lexpérimentation qui
rend le public visible à lui-même - Développer les sciences sociales
- Faire participer le public à la constitution du
savoir dont dépend une société - Processus non pré-défini lEtat doit tjrs être
redécouvert , nest déterminé ni par la
philosophie, ni la Science Politique
19Comment faire advenir la Grande Communauté ?
- Prendre part à la formation et à la direction des
activités dun groupe pour défendre les intérêts
et les valeurs de celui-ci. (lintelligence du
public est supposée a priori ainsi que la
responsabilité des élus) - Développer un type de savoir lenquête sociale,
avec des méthodes scientifiques. - Dissémination du savoir pas de public sans
publicité. Nécessité de vulgarisation liberté
de la pensée nest pas la liberté du savoir.
Infantilisme de la connaissance sociale.
20Le besoin de sciences humaines
- Critique de la spécialisation académique
déconnexion entre les sciences et leur impact sur
la vie humaine, entre sciences physiques et
sciences sociales. - Critique de la déconnexion science pure/science
appliquée qui sépare le savoir de lhomme. - La méthode expérimentale existe mais pas dans les
humanités. Pq ? Peur de remettre en cause les
fondements de nos sociétés (institutions,
valeurs, codes moraux etc.)
21En résumé
- Seule une enquête continue peut fournier le
matériel dune opinion durable sur les affaires
publiques. Elle doit être contemporaine de son
objet sinon elle naurait dintérêt
quhistorique. - Lexpérimentation a le statut dun outil cognitif
et éthique à partir duquel on fait de la
politique - La force de la démocratie réside dans sa capacité
dauto correction, damendement et
dencouragement à légard des activités humaines
22Pour conclure
- Le débat Lippmann / Dewey perdure conflit
entre 2 représentations du politique autonomie
des dirigeants vs tenant de la démocratie
forte , participative (Barber). - Préfigure tous les débats portant sur lactivité
du public, son intelligence, son besoin de
formation et son aptitude à lassimilation de
toute connaissance.