Title: La n
1La négociation collective après la loi du 4 mai
2004 et loi daoût 08
2introduction
- - Dans la plupart des pays développés et au sein
de lUE les partenaires sociaux ont construit
eux-mêmes leur droit du travail - En France il faut attendre timidement 1982 la
loi se fait plus discrète sauf pour les textes
emblématiques (35h ou détricotage des 35h) - Ex. ANI 11/01/2008 -gt loi du 25/06/2008
3Etapes
- Position commune du 16/07/2001
-
- loi sur le dialogue social du 4/05/2004
- loi du 31 janvier 2007
-
- Puis loi daoût 2008
4Mais évolution
- Construit en 1950 en période de croissance
économique cest lOPS qui prévaut - Aujourdhui les entreprises sont en demande de
négociation sociale flexibilité, réduction du
coût du travail - avant 82 on parlait de plancher légal au dessus
duquel les partenaires construisaient une
maison conventionnelle
5Art. L225-1 ordre public social
- Une convention ou un accord peut comporter des
dispositions plus favorables aux salariés que
celles des dispositions légales en vigueur. - Ils ne peuvent déroger aux dispositions qui
revêtent un caractère dordre public - Ex. OPA compétence C. Prud.
- Ex OPS 13ème mois
6Lentreprise en rêvait, le droit la fait !
- Ce noyau dur indérogeable sauf in melius est
doublement limité (impératifs de flexibilité ou
flexisécurité ) - 1) Flexibilité par rapport à la loi depuis 82
les partenaires sociaux peuvent creuser des
galeries conventionnelles en dessous ou à côté du
plancher légal (accords donnant donnant) pour
linstant limitées aux horaires du travail - Ex. forfaits jour / annualisation de la loi
daoût 08
7Flexibilité au sein du champ conventionnel
- 2) Normes inférieures peuvent déroger aux normes
supérieures - Accords dentreprise peuvent déroger aux
conventions collectives - Et notamment aux conventions de branche si elles
ne linterdisent pas expressément -
8Modèle parachevé par la loi daoût 2008
- Sagissant du seul temps de travail laccord
dentreprise est prioritaire (inversion de la
logique), la branche intervenant à défaut - Donc très forte individualisation des rythmes de
lentreprise
9Et de nouveaux problèmes
- Une société civilisée nexige t- elle pas un
minimum de synchronie sociale voire même de
concordance des temps ? - Les PME sy retrouveront-elles dans ces
possibilités de dumping social généralisé ?
10Et légitimité des acteurs
- Tant que fonctionnait lOPS peu importait que
les syndicats soient ou non représentatifs - Au pire, cétait mieux ! (ex. 3 daugmentation
de salaires) - À partir de 82 accord dannualisation possible
et dérogatoire faisant perdre les majorations
dheures supplémentaires - Ou à partir de 08 accord faisant perdre les
jours de RTT des cadres au forfait
11La représentativité des signataires devenait
essentielle
- Voir diaporama sur la représentativité syndicale
- Légitimation par le vote des salariés
- Accord signé par des syndicats représentatifs
doit avoir obtenu 30 des suffrages exprimés
12Qui négocie ?
- Les DS conservent le monopole de la négociation
collective dans lentreprise - mais les élus du CE ou DP voire salarié mandaté
pourront en leur absence négocier un accord
collectif - Ces négociateurs doivent se présenter aux
élections professionnelles
13Car de nouveaux acteurs apparaissent
- Les associations jeboycottedanone.com
commencent à agir - Ex. association Human Rights Watch qui a dénoncé
les conditions de travail chez Walmart - Idem pour lentreprise Nike
- Pour certains les syndicats ont bradé les
problèmes environnementaux pour remporter des
victoires sociales écologie sans frontière qui
proposait que des ONG intègre les CE
141- LA NÉGOCIATION COLLECTIVE EN FRANCE
- Les 4 niveaux de négociation et leurs négociateurs
15LACCORD NATIONAL INTERPROFESSIONNEL
16Domaine et portée
- Chômage (Unedic), formation tout au long de la
vie (23/09/2003), seniors (13/10/2005), stress
(2/07/2008) - - surtout modernisation du marché du travail
11/01/2008 - Côté salariés syndicats représentatifs
implantés sur tout le territoire national et de
plusieurs professions - côté patronal associations demployeurs
(Medef, CGPME, UPA) - AEES employeurs de léconomie sociale ont
présenté des listes en 2002 pour la 1ère fois et
ont recueilli 19 des voix donc 2ème au collège
employeur en 2008 ! - sinon côté salarial club des cinq pour
linstant habilités à négocier - CGT, CFDT, CGT-FO, CFTC, CFE-CGC (dautant que
lUNSA en dessous des 8 )
17Objectifs
- Objectif légitimité sociale des dispositions
adoptées qui sont souvent transposées par une loi
postérieure - Ex. ANI puis loi de 1990 sur le CDD
- Ex ANI formation professionnelle en 2003 devenue
loi Fillon en 2004
18Préambule de la loi du 4 mai 04
- le gouvernement prend lengagement solennel de
renvoyer à la négociation nationale
interprofessionnelle toute réforme de nature
législative relative au droit du travail - Or pratiques CNE et CPE les syndicats firent
payer cher ce mépris gouvernemental à leur égard - Seule une modification constitutionnelle
permettrait dassurer cet engagement
19Et loi du 31/01/2007
- Ambitions modestes puisque seuls les projets
gouvernementaux sont visés par la concertation
préalable obligatoire, - Et sauf cas durgence
- Pas dobligation de transposer un ANI en loi il
peut - Il pourra être modifié ensuite par le Parlement
20Ex. transposition législative de la position
commune du 9/04/2008
- Grosse colère des syndicats signataires (CGT et
CFDT) - En partant dun petit article dérogatoire, le
gouvernement a détricoté les 35 h !
21En conclusion
- On refonde le dialogue social au moment où les
partenaires sont fragilisés (syndicats faibles et
divisés, rapport de force défavorable) - Pendant les 30 glorieuses la puissance publique
était le grand organisateur des conquêtes
sociales - Mais en période de crise on sollicite plus
volontiers les partenaires sociaux
22LES 4 NIVEAUX DE LA NÉGOCIATION COLLECTIVE
- 2 - La convention de branche en perte de vitesse
23Domaine et portée
- Avant rôle primordial en droit français,
véritable loi économique et sociale de la
profession (chimie, immobilier, métallurgie) - Négociée entre syndicats représentatifs du côté
des salariés - Echappe aux pressions médiatico-politiques
- Objectif éviter des distorsions de concurrence
entre professionnels de la branche
24suite
- Malgré une extrême hétérogénéité de certains
secteurs - Avec dans certaines branches des pbs de
représentativité ex. commerce et ses 12 chambres
patronales
25Aujourdhui
- Accord de branche devient subsidiaire
- Pour linstant concernant le temps de travail (ex
. Forfait jours) - En 2004 articulation des conventions collectives
plutôt que hiérarchie - En 2008 hiérarchie inversée accord dentreprise
prime la CCB
26Mais droit transitoire sapplique
- Jusquaux nouvelles élections professionnelles,
on continue à appliquer loi de 2004 - 1) La CCB étendue choisit la règle majoritaire
dans lentreprise les syndicats doivent pour
pouvoir signer valablement un accord représenter
la moitié des votants aux dernières élections - ou bien ne pas faire lobjet dune opposition
des mêmes sous huit jours
27- 2) CCB garde la possibilité dadmettre
tacitement ou refuser explicitement en tout ou en
partie que les entreprises dérogent par accords
collectifs - 3) avant seule la CCB peut autoriser en
labsence de DS, la négociation avec les élus ou
les mandatés balayée en août 2008
28- 4) les lois successives ont donné souvent aux
accords dentreprise la possibilité de déroger à
la loi
29LES 4 NIVEAUX DE NC
30- En France 34 500 groupes emploient 8 M de
salariés (presque la moitié) - Dès 82 reconnaissance du groupe à travers le
comité de groupe - Puis en 1996 comité de groupe européen
- En 2004 principe déquivalence entre accord de
groupe et accord dentreprise - Avec nouveau code autonomie de la convention de
groupe
31- Accord constitué de tout ou partie des
entreprises constituant le groupe - Côté direction employeur de lentreprise
dominante - Côté salariés organisations syndicales
représentatives (au moins 10 des suffrages
exprimés) - Dès 2004 coordinateurs syndicaux de groupe sont
désignés choisis parmi les DS
32Depuis 2008
- Laccord de groupe est subordonné à la signature
dune ou plusieurs organisations syndicales de
salariés ayant recueilli dans les entreprises
concernées 30 des suffrages exprimés au 1er
tour des dernières élections professionnelles - Opposition exprimée dans un délai de 8 jours à
compter de la date de notification de cet accord
de syndicats majoritaires à ces élections
33Dérogations aux CCB
- Il faut que la CCB le prévoit expressément
- Compétent pour négocier sur la GPEC (Alstom
janvier 2006, Rhodia mars 2007, Seb sep. 2007, et
Thalès nov. 2006) - Permet dhomogénéiser différentes CCB
- Emploi de personnes handicapées ex. Accor et PSA
sep. 2005, alcatel mai 2006, Areva 2007 Total
juin 07
344 NIVEAUX DE LA NC
- 4 la convention dentreprise ou détablissement
35Domaine et portée
- Négociation de proximité
- Quand les élections ont lieu
- Mais miracle devient vite mirage car 5 millions
de salariés sur 17 sont dépourvues de DS - Doù possibilité large de négocier avec les DP et
subsidiairement avec salarié mandaté
362 DE LA HIÉRARCHIE À LARTICULATION DES SOURCES
CONVENTIONNELLES
37avant hiérarchie des normes
- Fondement ordre public social
- Principe de faveur plus on descendait dans les
normes plus la disposition était favorable aux
salariés
38Loi de 2004 articulation des normes
- Double révolution
- Sociale principe de laccord majoritaire
recomposant le paysage syndical - Juridique nouvelle articulation des sources
conventionnelles
39Articulation ANI / CCB
- Le niveau inférieur peut déroger au niveau
supérieur à moins que ce dernier ne lait
expressément exclu - CCB disposent dune large liberté
- Ex. lANI du 11 janvier 2008 interdit toute
dérogation dans un sens dérogatoire mais
ninterdit pas un renforcement de lOPS
40Nouvelle articulation CCB/AE
- Alinéa 1 en matière de salaires minima,
classifications, garanties collectives une
convention dentreprise ou détablissement ne
peut comporter des clauses dérogeant à celles de
CCB ou ANI - Alinéa 2 dans les autres matières, cest
possible sauf si la CCB ou lANI nen disposent
autrement
41Et conséquences
- Le principe est la dérogation in pejus de la
norme inférieure à la norme supérieure - Passage du principe de faveur au principe de
proximité
42Si la CCB ne dit mot
- Les partenaires sociaux pourront donc déroger à
tout sauf 4 domaines réservés (alinéa 1) - Alinéa 1 permet de conserver à la CCB sa fonction
historique de régulation (éviter toute distorsion
de concurrence)
43En 2008 une hiérarchie inversée
- En matière de contingent, forfaits jours et
heures sup cest laccord dentreprise qui
prévaut, la CCB devenant subsidiaire. - Pour linstant faible autonomie des entreprises
qui respectent la vieille hiérarchie des normes
44Avant illusion majoritaire
- Et très virtuel droit dopposition des syndicats
ayant obtenu 50 des inscrits aux dernières
élections du CE donc 70 des votants
45Après légitimité des signataires devient
centrale
- Aujourdhui il faudra obtenir 30 des suffrages
exprimés - En attendant application de la loi Fillon, qui
est la transposition de la position commune du
16/07/2001 presque impénétrable mais qui devait
permettre pendant 4 ans une mise en jambes
sociales
46À partir de 2008
- Les signataires devront être représentatifs 10
des voix aux élections professionnelles ou 8
(interprofessionnel et branche) - - un seuil minimum de signatures les
signataires doivent avoir recueilli sous leur nom
30 des voix aux élections pro - labsence dopposition dun ou plusieurs
syndicats représentatifs ayant recueilli plus de
50 des suffrages exprimés dans le même cadre
47Mais en réalité pas de changement avant 4 ans
- Il faut attendre les élections professionnelles
dans chaque entreprise qui nont pas été
volontairement imposées par un calendrier dOP - Entre 2008 et 2012
- Que les directions du travail collectent et
consolident les résultats branche par branche
48Difficultés les 2 systèmes coexistent
- Avantages progressivité du système pour les
partenaires sociaux - - inconvénients il faut espérer quaucune loi
intervienne dici 2012 sinon
49DE LA HIÉRARCHIE À LARTICULATION
50Validité dun ANI
- Sa validité est subordonnée à labsence
dopposition de la majorité des organisations
syndicales de salariés représentatives
51Abracadabrantesque majorité dopposition
- Majorité organique (5 confédérations )
- négative dopposition et non constructive
- arithmétique 3 contre 2 (comme si la CGT vaut
en nombre de salariés la CFE-CGC) - - UNSA refus du CE de rejoindre le club des 5
on comprend mieux pourquoi - explication de cette règle protection des
petites centrales syndicales
52Et du pouvoir des mots et des chiffres
- Anecdote position commune du 9 avril 2008 et
non ANI car seuls CGT et CFDT lont signé et
sinon risque dopposition des 3 centrales
minoritaires - Chiffre 5 très utile car 3 contre 2 possible et
non 4, 2 contre 2 jamais !
53À partir de 2013 star wars ?
- La validité de lANI fondée sur les scores
électoraux des signataires - 2013 à compter du décret paru en novembre 2008
qui ouvre un cycle électoral de 4 ans
54Et ses conditions
- Pour 30 des suffrages exprimés en faveur
dorganisations représentatives - Contre 50 dans un délai de 15 jours
55Traduction
- Signataires CGT CFDT
- Pas dopposition de syndicats réunissant plus de
50 des voix
56Règle majoritaire et nouvelles conditions de
validité des CCB
- Il faudra attendre 2013 et résultats de la
consolidation nationale - 700 branches dont 400 couvrent 5000 salariés
57Entre 2008 et 2012 statut quo
- 2 possibilités choisies par la CCB
- 1) majorité électorale si la branche la prévue
- 2) pas dopposition de syndicats représentant la
majorité des salariés (99 des cas) - Majorité électorale ?
- Soit par consultation des salariés concernés
- soit dernières élections du CE ou à défaut DP
-
58Demain double verrou
- Idem que pour les ANI
- 3 conditions (signature par une ou plusieurs
organisations représentatives, ayant recueilli 30
des suffrages, et en labsence dopposition des
syndicats représentant une majorité de salariés)
59Règle majoritaire et accords dentreprise
- Dès à présent (légitimité des signataires)
- Au 1/01/09 pour la validité des accords
60Nouvelles règles depuis 2008
- Un efficace double verrou
- 30 minimum pour les signataires
- 50 pour les éventuels opposants
61Conséquences pratiques
- Seuil positif de 30 nest pas virtuel (20 des
votants) - Ex. proposition daugmentation salariale de 3
ne recueille pas 30 aucune augmentation
naura lieu ! - Ex. Accord inique les opposants devront alors
exercer leur droit dopposition sils ont obtenu
ensemble plus de 50 des suffrages
62Le droit dopposition ancienne formule
- Créé en 1982 pour éviter des accords trop
minoritaires pour des accords dérogatoires - Repris en 1992
- Or est resté totalement virtuel
- Réunir environ 50 des inscrits donc 70 des
votants aux élections du CE - en cas dopposition à laccord, laccord est
anéanti propositions dérogatoires et
contreparties !
63Le droit dopposition new look
- Créé par la loi de 2004 et élargi en 2008
- Tous les accords y sont désormais soumis
- (simplification évidente plus besoin de se
demander si laccord est ou non dérogatoire) - Abaissement du seuil passant de 50 des inscrits
à la majorité des suffrages exprimés la facilite
(mais du coup devient dangereux)
64Conséquences entre 04 et 08
- Sur 60 000 daccords dentreprise seules 100
oppositions exercées (mais parfois la dissuasion
a suffit) - Quand laccord est annulé les opposants doivent
en signer un autre doù la difficulté ! - En tous cas pas de blocage conventionnel
- Mais une stratégie des acteurs pour rechercher
une plus large adhésion majoritaire
65Aujourdhui mise en oeuvre
- Opposition exprimée et motivée par écrit
- elle précise les points de désaccord
- elle est notifiée aux signataires dans un délai
de 8 jours - laccord est réputé non écrit
- La CGT a signé en 2007 83 des accords quand
elle dispose dun DS La SNCF nest pas la France
!
66Rappel
- Depuis le 4 mai 2004 tout accord doit être
positivement majoritaire (majorité dadhésion) ou
majoritaire par abstention (majorité
dopposition) selon ce quen a décidé la branche
depuis 2004 - En pratique seule 1 branche a retenu la majorité
de construction donc front du refus largement
majoritaire