Title: Le G20 et la rgulation de lconomie mondiale
1Le G20 et la régulation de léconomie mondiale
ENA, cycle international dadministration
publique Strasbourg, le 9 décembre 2009
Catherine
Mathieu, Henri Sterdyniak Observatoire Français
des Conjonctures Economiques
OFCE 69, quai dOrsay 75007 Paris sterdyniak_at_ofce.
sciences-po.fr
2Plan de lintervention
- Faut-il une régulation de léconomie mondiale ?
- Quelles institutions ?
- Le G7/8
- Le G20 avant la crise
- La crise change, déséquilibres extérieurs,
stratégies nationales, crise bancaire, crise
financière. - Le bilan des trois sommets soutien à
lactivité, régulation financière, gouvernance
mondiale.
3Introduction
- La mondialisation et la globalisation financière
ont fortement impulsé la croissance mondiale
depuis quinze ans. - Le capitalisme financier international a assis sa
domination sur léconomie mondiale, contribuant à
une forte croissance (3,8 lan de 1990 à 2007)
qui a particulièrement bénéficié aux pays en
développement (PED) et aux pays anglo-saxons - En même temps, léconomie mondiale a été secouée
par une série de crises financières crise de la
dette des pays du Tiers-Monde en 1982, crise du
SME en 1992-93, crise mexicaine en 1994-95, la
crise asiatique de 1997-98 crise russe et
faillite du fonds LTCM en 1998 crise du
Brésil en 1999 et en 2002 krach des valeurs de
la Nouvelle Economie et la crise turque en 2000
crise argentine en 2001-2003 crise bancaire et
financière de 2007-2009.
4Taux de croissance annuel moyen du PIB en volume
en
5 Croissance de léconomie mondiale
6Introduction
- Léconomie mondiale a connu un prodigieux
développement des marchés financiers, gérant des
masses énormes de capitaux en quête dune forte
rentabilité. - Les alternances de booms et de krachs montrent
que les marchés sont au mieux myopes, souvent
aveugles, instables, moutonniers et
cyclothymiques. - La globalisation financière permet le gonflement
durable de déséquilibres qui finissent un jour
par éclater. - La crise financière de 2007-2008 a détruit les
fondements théoriques de la finance globalisée et
a fait imploser les marchés financiers mondiaux.
Elle a montré, une fois encore, les risques en
terme de stabilité dun mode de croissance
impulsé par les firmes multinationales, les
marchés financiers, et de stratégies nationales
non coordonnées, sans institutions de gouvernance
mondiale. - Léconomie mondiale est-elle condamnée à aller de
crise de crise ? Peut-elle échapper à cette
domination ? Les décisions de production et
dinvestissement, les taux de change et les taux
dintérêt doivent-ils dépendre des jeux des
marchés financiers, de la cupidité de classes
dominante et de la naïveté de la grande masse des
épargnants ? Une meilleure gouvernance mondiale
est-elle possible ?
7Introduction
- De plus en plus dagents économiques
(entreprises, ménages fortunés, cadres
supérieurs) peuvent directement agir à léchelle
mondial, quil sagisse de produire, dinvestir,
de faire du commerce, dinstaller des sièges
sociaux, de payer des impôts, de sinstaller de
faire des placements. - Les mondialisation met en péril les nations. Les
systèmes nationaux sont mis en compétition par
les agents multinationaux, selon un rapport
avantages/coûts. Les solidarités nationales sont
menacées. Chaque pays a de plus en plus de mal à
taxer les entreprises et les ménages les plus
riches. - Les firmes multinationales comme les marchés
financiers internationaux tendent à échapper aux
régulations et aux fiscalités nationales. - Cette évolution remet en cause le compromis
keynéso-social-démocrate dune économie de
marché, avec un rôle important de lEtat en
matière de régulation macroéconomique, de
redistribution et daffectation.
8Introduction
- Pour les libéraux et les pays anglo-saxons, la
mondialisation permet de remettre en cause la
puissance des Etats, daller vers moins dimpôts,
de dépenses publiques, de réglementation. Il faut
donc éviter toute gouvernance mondiale. La
régulation doit être minimale, visant à permettre
aux marchés de fonctionner il est souhaitable
quelle soit organisée par les agents privés
eux-mêmes. Il faut laisser jouer la concurrence
entre les pays et les systèmes (pas
dharmonisation fiscale ou sociale). - Pour les régulateurs et les pays européens dont
la France, léconomie mondiale doit être
gouvernée, tout comme doit lêtre un pays. Il
faut mettre en place des organismes de
gouvernance mondiale qui définiront des normes et
géreront léconomie mondiale.. - Le débat est politique. Veut-on des économies
libérales sans forte redistribution ou des
économies social-démocrate plus égalitaires ? - Mais il est aussi technique léconomie mondiale
peut-elle fonctionner sans gouvernance en matière
macroéconomique, financière, commerciale, etcIl
faut une régulation minimale pour que les marchés
puissent fonctionner. - La crise a remis en selle les régulateurs.
9Quelques grands problèmes de léconomie mondiale
- La régulation macroéconomique. Entre des
stratégies mercantilistes et les bulles
financières, comment assurer un niveau
satisfaisant de demande et réguler les excédents
et les déficits ? - La globalisation financière est une source
dinstabilité Change, Bourse,. Crises bancaires
et financières. Comment réduire cette instabilité
? - Les questions denvironnement. Quelle stratégie
? Qui doit payer ? - La rareté des matières premières et de lénergie.
- La mondialisation commerciale deux gagnants
les PED et les FMN les perdants les NQ des
pays richesLe libre échange est-il un absolu ? - Les nations face à la mondialisation les agents
mondialisés mettent en concurrence les nations et
les peuples. Faut-il une harmonisation fiscale et
sociale pour éviter la concurrence vers le bas ? - La croissance des pays émergents la réduction
de la pauvreté, mais une concurrence accrue et
des questions denvironnement. - La stagnation des plus pauvres.
10Quelles institutions ?
- La France, et lEurope, est très attachée au
principe de la gouvernance mondiale, cest-à-dire
à la mise en place dorganismes multinationaux
pour gérer léconomie mondiale. Ceux-ci seraient
le pendant de la globalisation productive et
financière. - Les organisations existantes (FMI, Banque
mondiale, OCDE, OMC, BRI, OIT, OMS, FSF, CNUCED)
devraient être réformées et de nouveaux
organismes devraient être créés. - Larchitecture de la gouvernance économique
mondiale devrait comporter un organisme central
de pilotage et des organismes spécialisés. - Lorganisme central donnerait les grandes
orientations, définirait les missions des
organismes spécialisés, il organiserait leur
coopération.
11Quelles institutions ?
- Nous étions, jusquen 2007, dans le désordre
créatif lorganisme central nétait pas
défini (le G8, le G20, le FMI), - Les questions de taux de change doivent-elles
être traitées au FMI, au G8-G20, à lOMC ? - Quid des questions de lutte contre largent sale
et lévasion fiscale, des questions de normes
financières entre le FMI, lOCDE, la BRI ? - Faut-il un organisme spécifique pour gérer
lenvironnement et le développement durable ? - Comment arbitrer entre les préoccupations
commerciales, celles de santé publique (dans le
cas des brevets sur les médicaments ou dans le
cas des normes alimentaires), les préoccupations
culturelles, celles denvironnement, celles de
normes sociales ?
12Quelles institutions ?
- Les principes directeurs de la gouvernance
mondiale restent à définir secteur par secteur. - Les négociations commerciales peuvent obliger à
ouvrir à la concurrence des secteurs que certains
pays souhaitaient protéger. - La libéralisation financière peut accroître
linstabilité des pays émergents. - Les normes environnementales peuvent mettre des
freins à la croissance. - Il existe une contradiction entre une
mondialisation libérale, basée sur la concurrence
et la libre circulation et le modèle social
européen, basée sur la régulation et qui comporte
un fort montant de prélèvements que la
mondialisation met en péril le libéralisme
risque détouffer le modèle européen.
13Quatre modèles de gouvernance sont concevables
- Un gouvernement mondial est aujourdhui largement
utopique - La coopération interétatique, mode traditionnel
de régulation internationale, suppose plus ou
moins lunanimité et trouve vite de ce fait ses
limites - Pour combler les trous de la régulation mondiale,
des instances privées se développent dans de
nombreux secteurs (régulations bancaires,
Internet, comptabilité), mais leurs pratiques se
révèlent souvent peu satisfaisantes, notamment
parce quelles ne font que refléter des rapports
de force déséquilibrés et des intérêt privés.
Cest le cas par exemple des nouvelles normes
comptables internationales entrées en vigueur au
sein de lUnion européenne au 1er janvier 2005 et
qui reflètent plus le modèle anglo-saxon (basé
sur les évaluations fournies par le marché) que
celui de lEurope continentale (basé sur la
logique industrielle). - Le développement dorganisations mondiales de
régulation est la voie la plus prometteuse. Mais,
quelle est létendue des pouvoirs que les pays
sont disposés à donner à ces organisations et
quels seront les pouvoirs de ces organismes pour
faire respecter leurs décisions ?
14Quelles institutions ?
- Comment sont prises les décisions dans les
enceintes mondiales ? Le principe dune voix par
pays est absurde. La pondération par la
population donne trop de pouvoir au Sud pour être
acceptable par les pays du Nord, celle par le PIB
est cynique. - Lexpérience de lOMC montre que la prise de
décisions est compliquée par un grand nombre
dacteurs aux préoccupations différentes, mais le
pilotage par une majorité éclairée (comme au G7)
est contestable. Les décisions doivent-elles être
prises à la majorité, ou à une forme de majorité
qualifiée ou à lunanimité ? - On ne peut transposer à léchelle mondiale le
modèle dEtat-nation il ny a pas de vie
sociale et politique, dorganisation démocratique
à léchelle mondiale. - Labsence de pouvoir de sanction constitue un des
déséquilibres majeurs du système international.
Les normes internationales en matière
denvironnement, de droits humains ou sociaux
sont aujourdhui privés de force coercitive, dont
seuls disposent à lheure actuelle, de facto, le
FMI sur le plan financier, et de jure, lOMC sur
le plan des relations commerciales (mais, dans
les deux cas, les pays pauvres ou petits sont
plus facilement sanctionnables que les pays
puissants).
15Quelles institutions ?
- La gouvernance oblige chaque pays à accepter que
des choix pénibles lui soient imposés de
lextérieur. - On peut douter de la volonté des Etats-Unis
daccepter quune Organisation Mondiale de
lEnvironnement (OME) lui impose de réduire sa
consommation dénergie. - De nombreux pays refuseront que soit levé le
secret bancaire. - Des questions comme le droit de subventionner et
de protéger tel ou tel secteur économique
(culture, agriculture) sont tabous pour la
France. - Les pays du tiers-monde refuseront que lOIT
puisse leur imposer des normes sociales. - Il est difficile dimaginer quun organisme
international tranche des questions comme le
niveau approprié des taux de change ou des
déficits extérieurs, et en déduise des
contraintes en termes de politique monétaire et
budgétaire. - De nombreux pays ne sont pas prêts à accepter le
principe dune fiscalité mondiale, même pour
financer le développement (projet que la France a
proposé par le rapport Landau). - Aussi, les progrès ne peuvent-ils être que lents
et des projets trop ambitieux peuvent ralentir au
lieu daccélérer le processus.
16Quelles institutions ?
- Quelle est la légitimité démocratique de telles
institutions ? - Certes, il est toujours possible de prétendre que
celle-ci sont démocratiques, puisquelles sont
lémanation de gouvernements, qui eux-mêmes sont
démocratiquement élus. - Mais, très vite, le fil est rompu. Ces
institutions développent une technocratie propre,
avec leur finalité et leur idéologie spécifique,
sans liens avec les débats démocratiques et les
vies publiques nationales. Les arbitrages
politiques sont fait dans lobscurité, au nom de
lexpertise, mais sous la pression des différents
lobbies. Cest lexemple que donnent les
institutions européennes ou la négociation de
lAGCS (accord général sur le commerce des
services dits aussi GATS) il ny a pas eu de
débat démocratique sur les propositions que
lEurope devait faire. - Le multilatéralisme apparaît comme un élément
positif à léchelle mondiale puisque les
décisions sont prises sur la base dun débat
argumenté entre les parties prenantes et dans le
respect de certains principes de droit. Par
contre, il peut aboutir à imposer aux peuples des
solutions contraires à leurs volontés. Un pays
peut être condamné à accepter tel type de
produits tel type de subventions peut être
interdit, etc. Le pouvoir passe des peuples à une
technocratie éclairée.
17Quelles institutions ?
- Il semble toutefois quau-delà du cadre national
et du cadre international, dont les nations
restent les acteurs, se développe lentement un
ordre directement mondial avec des acteurs
spécifiques (les grandes nations, les groupes de
nations, les grandes entreprises, les ONG) et des
institutions spécifiques (les autorités mondiales
de régulation, certaines organisations privées
dauto-régulation). - On séloigne du mythe selon lequel un
gouvernement représente complètement son peuple. - Les ONG prennent un rôle grandissant. Développer
leur pouvoir de contre-expertise, de proposition,
de surveillance devient un enjeu important pour
la démocratisation de la mondialisation.
18Quel organisme central de pilotage ?
- Léconomie mondiale a besoin dun organisme
central de pilotage en matière économique, tant
pour la régulation courante que pour les
questions structurelles. Qui peut jouer ce rôle ?
- Ce pourrait être le FMI et son Comité Monétaire
et Financier International, qui est le forum où
sont discutées les réformes du SMI. Mais le FMI
est trop dépendant des Etats-Unis les droits de
vote dépendent danciens rapports de force. Son
rôle est financier plutôt quéconomique. Cest
une force détude et de proposition. 24
gouverneurs. Droit de véto à 15. LUE a 37,5
des votes mais napparait pas en tant que tel.. - LOCDE regroupe 27 pays développés. Elle prône
des réformes libérales. Cest une force détude
et de proposition. - LONU dispose dun Conseil Economique et Social
(54 membres les membres permanents du CS des
membres élus). Mais il na guère de poids ou de
pouvoir.
19Droits de vote au FMI
20Le G7/G8
- Cest une instance de concertation entre les
grands pays industriels. Chaque année, le pays
hôte organise un sommet entre chefs détat ou de
gouvernement et des réunions ministérielles de
préparation et de suivi. - Il a été crée en 1975 par Giscard dEstaing
Etats-Unis, Japon, Allemagne, France,
Royaume-Uni, Italie. Sy ajoute le Canada en 1976
la Russie en 1988. Mais la Russie ne participe
pas au G7 finances Sont invités le président de
la Commission et du Conseil Européen. Sont aussi
invités dautres pays ou organisations selon le
sujet traité. - Il regroupe 13 de la population mondiale et 58
du PIB. - Avantages les décisions se prennent plus
facilement en petit comité, par les chefs de
gouvernement plutôt que par des technocrates. Les
préoccupations des grands pays sont communes. - Inconvénients Cest la dictature des plus
riches. - Cest un organe de discussion et de concertation,
non de décision.
21Le G7/G8
- Les préoccupations ont évolués au cours du temps
- La régulation macroéconomique
- Le commerce mondial
- Les relations avec les PVD (est apparu la
distinction émergents/pauvres) - Les grandes questions de politiques étrangères
- Les questions structurelles lemploi, les
réformes,.. - La criminalité internationale et le terrorisme
- La stabilité financière, les marchés de capitaux
- Larchitecture financière internationale
- Les taux de change
- Les normes comptables
22Le G7/G8 en 2009
- Le pays hôte était lItalie.
- 13-14 février G7 finances.
- 13 juin G8 ministre des finances.
- 6-10 juillet sommet du G8
- 3 octobre G7 finances.
- En Juillet, pays invités Brésil, Chine, Inde,
Mexique, RSA, Egypte - Sujets du sommet de juillet
- Développement durable
- Conclure Doha
- Régulation financière, lutte contre les paradis
fiscaux, exit fiscal strategy. - Aboutir à Copenhague
- Aider lAfrique
- Sécurité alimentaire.
23Le G20
- Créé en 1999 pour promouvoir la stabilité
économique et financière internationale, en lien
avec le CMFI du FMI et le FSF. Première réunion
le 15 décembre 1999 à Berlin. - Regroupe les ministres des finances et les
gouverneurs des banques centrales, puis, depuis
le 15 novembre 2008, les chefs dEtat et de
gouvernement. - Le G20 représente les nouveaux rapports de force
mondiaux. 90 du PIB et 65 de la population. - 19 pays lUE directeurs du FMI, de la Banque
Mondiale, du CMFI, du comité pour le
développement du FMI et de la BM. - Absents Espagne, Pays-Bas, Pologne, Iran,
Pakistan, Bangladesh, Nigéria - Sous-représentés lAfrique, les PECO, le
Moyen-Orient, lAfrique du Nordles pays les plus
pauvres.
24Les membres du G20
25Les principaux non membres
26Les pays du G20
27Le G20
- Il na pas dadministration permanente, mais une
présidence tournante (qui tient le secrétariat)
et un bureau de 3 pays les président de N-1, N,
N1. En 2009, Brésil, RU et Corée du Sud. En
2011, présidence France - Jusquen 2008, un réunion par an des Ministres et
gouverneurs en novembre 2 réunion des
Secrétariats 2 réunions de travail - En 2009, 2 réunions chefs dEtats 3 réunions
Ministres et gouverneurs 4 réunions Secrétariats
3 réunions de travail (climat, régulation,
développement). - Pas de vote formel.
- .
28Le G20 les thèmes avant la crise de 2008.
- 1999 Berlin.
- Architecture financière internationale,
coordination pour une croissance stable et
soutenable, libéralisation du commerce,
instabilité financière, instabilité des taux de
change, FSF. - 2000 Montréal.
- Globalisation et cohésion nationale,
intégration des pays les plus pauvres, remises de
dette, biens publics, évasion fiscal et
blanchiment. Crises financières (régimes de
change, dettes à court terme, surveillance des
systèmes financiers nationaux, faire payer le
secteur privé, surveillance du FSF et du FMI). - 2001 Ottawa
- Réaction au 11 septembre, crise argentine,
lutte contre le financement du terrorisme.
29Le G20 les thèmes avant la crise de 2008.
- 2002 Dehli
- Mécanisme de restructuration des dettes
souveraines, Objectifs du millénaire du
développement. - 2003 Mexico
- Importance de bonnes institutions nationales
et des réformes structurelles. Libéralisation
financière et commerciale. Le FMI doit signaler
les déséquilibres et définir les bonnes
pratiques . Examen des systèmes financiers
nationaux. - 2004 Berlin
- Importance des réformes structurelles,
réduction des déficits (Etats-Unis), réformes du
système financier et flexibilité des changes
(Asie). Cycle de Doha. Libéralisation des IDE.
Normes internationales pour le secteur financier.
Vieillissement des populations (consolidation
budgétaire, hausse des taux dactivité, excédent
extérieur). Lutte contre paradis fiscaux,
blanchiment, financement du terrorisme, évasion
fiscale. Forum de lOCDE sur la taxation.
30Le G20 les thèmes avant la crise de 2008.
- 2004 Berlin
- Accord sur la croissance soutenable
stabilité des prix, indépendance de la BC,
discipline budgétaire, éviter lendettement en
monnaies étrangères, libéralisation prudente des
flux de capitaux, dérégulation et privatisation,
respect des droits de propriétés et des droits
intellectuels, libéralisation commerciale,
flexibilité du marché du travail, importance des
PME et des IDE. Rôle de léducation, lemploi est
le meilleur rempart contre la pauvreté. - Agenda nationaux de réformes présentés
chaque année - 2005 Xianghe, Chine
- Prix du pétrole, négociation de Doha, OMD,
vieillissement, Migration et transfert des
migrants, clause daction collective - Réforme des institutions de Bretton Woods.
Mise en cause des quotas. - Engagement de APD de 0,7 du PIB. Etude de
taxes mondiales. Ouverture aux produits du Sud. -
31Le G20 les thèmes avant la crise de 2008
- 2006 Melbourne
- Marchés de lénergie et des matières
premières. Démographie, migration, transferts des
migrants. Action du FMI pour les pays pauvres.
Surveillance des taux de change. Réformes
structurelles. Aide au développement. - 2007 Kleinmond, Afrique du Sud.
- Supervision financière agence de notation
changement climatique et pétrole Doha.
Politique budgétaire saine, règles budgétaires et
efficacité des dépenses soutenabilité et équité
intergénérationnelle pétrole et matières
premières, rôle des marchés à terme, des
stratégies de couverture rôle des fonds
souverains réforme des institutions de BW.
32Le G20 avant la crise
- Beaucoup de bonnes paroles et de bonnes
déclarations. - Peu de résultat stabilité financière équilibre
macroéconomique,, cycle de Doha, APD, OMD,
changement climatique,
33Les grands problèmes révélés par la crise
- Les taux de change
- Les déséquilibres de balance des paiements
- Les stratégies nationales
- Les désordres financiers
- La crise bancaire
- En oubliant
- Les pays pauvres
- Le changement climatique
- Pétrole et matières premières.
34Des changes désordonnés
- Depuis la fin du système de Bretton Woods, en
mars 1973, il nexiste plus de règles de bonne
conduite en matière de taux de change et de solde
extérieur. Le FMI ne gère plus le système
monétaire international. - La globalisation financière aboutit, dans la
logique du libéralisme, à un régime de change
flexible, de Banques centrales indépendantes et
de parfaite liberté des mouvements de capitaux. - Ce régime présente trois qualités. Il fonctionne
automatiquement il ny a plus de crise de
change à proprement parler. Chaque pays peut
fixer librement sa politique monétaire. Chaque
pays peut sendetter relativement facilement à
léchelle mondiale, la masse de capitaux qui
désire sinvestir est telle que la contrainte
extérieure est beaucoup moins serrée. Il induit
cependant une forte instabilité. - Les taux de change des monnaies principales ont
été abandonnés aux marchés. Ils tendent alors à
fluctuer de façon excessive compte tenu de
labsence dun ancrage pour les anticipations des
marchés. Nul ne sait quels sont les taux de
change déquilibre de long terme, si tant est que
cette notion ait un sens.
35Des changes désordonnés
- La politique économique est en permanence soumise
à lappréciation des marchés. Mais les pays qui
inspirent confiance aux marchés voient les
capitaux affluer, ce qui provoque une
sur-appréciation de leur taux de change, donc à
terme des pertes de compétitivité, un déficit
commercial qui provoque, progressivement ou
brutalement, une crise de confiance et une chute
du change. Cest la malédiction des politiques
vertueuses. - Lorsque les marchés révisent brutalement leurs
scénarios sur lévolution macroéconomique, ils
provoquent de fortes variations des niveaux des
taux de change.. Ainsi, les monnaies fluctuent
beaucoup plus que les écarts dinflation ou de
taux dintérêt et ne contribuent guère à
équilibrer les soldes courants. - Ainsi, à partir de 2002, les marchés ont changé
dopinion sur la situation américaine la
convention des années 1998-2001 (léconomie
américaine est dynamique en raison de la Nouvelle
économie tandis que lEurope souffre
deuro-sclérose) a été oubliée tandis que
linquiétude se polarisait sur le déficit
extérieur américain qui rendait nécessaire une
dépréciation du dollar. Le dollar sest déprécié
de 0,90 euro en 2001 à 1,25 en 2003-2004 pour
atteindre 1,60 euros à la mi-2008.
36Des changes désordonnés
- Ces évolutions ne sont guère anticipées par le
marché, que lon mesure les anticipations par les
enquêtes ou par le taux de change à terme. - Le marché se lance dans des stratégies
aventureuses et déstabilisantes (comme le carry
trade) - Théoriquement, il existe un taux de change
déquilibre de long terme, celui qui équilibre la
balance courante un pays déficitaire devrait
voir sa monnaie se déprécier un pays
excédentaire sa monnaie sapprécier. Mais
léquilibre nest atteint quà long terme.. Le
marché oscille entre la thèse selon laquelle le
taux de change rejoindra léquilibre de long
terme et celle selon laquelle il poursuivra sa
tendance récente . Ainsi, ne réussit-il pas à
prévoir les équilibres de moyen terme une
partie des fluctuations provient de mouvements
spéculatifs qui prolongent une évolution
observée une autre de renversements brutaux et
non prévus des flux de capitaux.
37(No Transcript)
38Le yen en dollar
39Le RMB en dollar
40Des changes désordonnés
- En même temps, les pays asiatiques pratiquent des
politiques de bas taux de change pour soutenir
une croissance fragile (Japon), impulser une
croissance basée sur les exportations (Chine et
autres nouveaux pays industrialisés) et accumuler
des réserves de change, ayant appris de la crise
des années 1997-1998 le risque que fait peser sur
leurs économies une croissance basée sur des
apports nets de capitaux étrangers. - Leuro devient la variable dajustement du
système monétaire international et les Européens
sont dès lors les victimes des stratégies de
croissance différenciées des Etats-Unis, dun
côté, et des pays émergents, de lautre. - Actuellement, leuro et le yen sont trop forts
le RMB est beaucoup trop faibles. - Le système actuel est donc hétéroclite et bancal.
Mais comment le réformer ? Nous sommes devant une
alternative sans solution entre des changes gérés
collectivement par le FMI, par exemple, qui
posent la question des divergences dintérêt
entre pays, et des changes flexibles, qui
présentent obligatoirement des fluctuations
injustifiées et déstabilisantes.
41Des flux de capitaux mal orientés
- Les épargnants peuvent diversifier leurs
placements de capitaux dans toutes les places
financières, ce qui théoriquement réduit le
risque et augmente la rentabilité de leurs
portefeuilles. Les PED peuvent importer de
lépargne des pays développés. Ils nont pas
besoin de faire immédiatement un effort dépargne
trop important. Ils peuvent escompter à lavance
le fruit de leurs exportations. Mais, ce schéma
idéal ne se vérifie plus guère depuis 10 ans. - Chaque pays poursuit un objectif de solde courant
sans se soucier de la cohérence mondiale.
Certains pays accumulent des excédents. Cest le
cas des pays producteurs de pétrole
Moyen-Orient, Russie, Norvège. Cest le cas aussi
des pays qui basent leur croissance sur leurs
performances à lexportation Japon et, surtout,
Chine . - Dans la zone euro, les excédents de lAllemagne
et des Pays-Bas, obtenus grâce à des politiques
salariales restrictives, créent et financent les
déficits des pays du Sud (Espagne, Portugal,
Grèce) fragilisés par un endettement élevé. Sy
ajoutent les excédents des pays Nordiques
(Pays-Bas, Suède, Finlande,) qui épargnent pour
financer leurs retraites.
42Des flux de capitaux mal orientés
- Les Etats-Unis ont un déficit de 5,3 du PIB qui
met en péril la stabilité monétaire mondiale
puisque celle-ci dépend de la bonne volonté des
pays asiatiques et du Moyen-Orient dabsorber des
avoirs importants en dollars, avoirs mal
rémunérés et risqués, alors quils pourraient
détenir des euros ou accumuler des actions.
Malgré cette bonne volonté , le déficit
extérieur américain nest pas soutenable depuis
2002, sa contrepartie na pas été des IDE ou des
placements boursiers, mais des placements ne
rapportant que le taux dintérêt. - La crise de 2007 avait été annoncée depuis
longtemps, mais contrairement aux prévisions,
elle na pas été provoquée par un mouvement de
défiance des prêteurs vis-à-vis des Etats-Unis
mais par linsolvabilité de certains emprunteurs
américains. - La configuration des déséquilibres mondiaux
sexplique par la mauvaise organisation du
système financier mondial. Les institutions
financières prêteuses répugnent aux placements
productifs peu liquides et relativement peu
rentables, au bénéfice des placements liquides et
fortement rémunérateurs. Ceux-ci ne peuvent être
obtenus que sur les marchés des pays
industrialisés (les Etats-Unis ou le
Royaume-Uni), grâce à des montages financiers
reposant sur des bulles spéculatives.
43Solde courant (milliards de dollars) en 2007
44 Solde courant (milliards de dollars) UE en 2007
45Soldes courants, en points de PIB
Source FMI
46Des flux de capitaux mal orientés
- En sens inverse, les pays émergents échaudés par
les crises passées, ont refuse de dépendre des
esprits animaux des marchés financiers . Ils
sont réticents à laisser le taux de change
dériver selon linflation ou selon les humeurs
des spéculateurs. Ils sont réticents à courir le
risque de devoir recourir au FMI ils sobligent
donc à être excédentaires. - La libéralisation financière nest pas une
condition sine qua non de la croissance. Elle a
permis à certains PED dobtenir à certaines
périodes des ressources financières importantes,
mais elle a conduit aussi à la crise de la dette
et aux crises de change. Dans la période récente,
elle a surtout fourni des fonds aux Etats-Unis et
au Royaume-Uni - Par contre, des pays ont connu de fortes
croissances dans des systèmes financiers
contrôlés relativement isolés des marchés
financiers internationaux lEurope dans les
Trente Glorieuses, lInde et la Chine dans la
période récente, la Malaisie pour sortir de la
crise des années 1997/98. Les financements
extérieurs ne peuvent durablement compenser la
faiblesse de lépargne intérieure, labsence
dune classe dentrepreneurs nationaux dynamiques
et la mobilisation des ressources du pays pour la
construction des infrastructures et du système
éducatif.
47Des stratégies nationales en crise
- Avec la mondialisation commerciale, tous les
systèmes de production nationaux sont mis en
concurrence. Louverture des économies rend plus
rentable la stratégie de recherche de
compétitivité par compression des salaires. Du
point de vue macroéconomique, la question
Fordiste revient comment garantir une
croissance satisfaisante de la demande sans
distribuer de salaires ? - La crise remet en question les stratégies de
croissance des plus grands pays, ceux que lon
peut considérer comme les gagnants de la
mondialisation. Ceux-ci ont choisi deux types de
stratégies contrastées.
48Des stratégies nationales en crise
- Certains, comme lAllemagne et la Chine ont
choisi une croissance tirée par lextérieur avec
des salaires relativement faibles et
laccumulation dexcédents extérieurs. De 2000 à
2005, lAllemagne a ainsi pratiqué une politique
de restriction salariale et de compression de sa
demande interne qui lui a permis de connaître une
forte amélioration de son solde extérieur.
Cependant, cette stratégie a fortement pesé sur
sa croissance, sur la croissance de la zone euro
et a contribué à creuser des déficits commerciaux
parmi ses partenaires de la zone euro. - La Chine a connu une croissance particulièrement
dynamique, 9 lan de 1995 à 2007. Durant cette
période, son solde courant est passé de 2
milliards à 355 milliards de dollars (10,8 de
son PIB). La Chine a un taux dinvestissement
particulièrement élevé (44,7 du PIB en 2007) et
un taux dépargne encore plus fort (54) qui
provient à la fois de forts profits des
entreprises, dun important excédent budgétaire
(qui finance les entreprises publiques) et dun
fort taux dépargne des ménages, qui ne disposent
pas dun système de protection sociale universel
(maladie, retraite).
49Traits saillants de la croissance européenne
2000-2007
50Des stratégies nationales en crise
- Certains (les Etats-Unis, et à un moindre degré
Royaume-Uni) ont choisi une croissance
caractérisée par le creusement des inégalités et
la stagnation des salaires et des revenus de la
majorité des ménages. En contrepartie, la
consommation des ménages a été impulsée par la
hausse de leur endettement et lillusion de
richesse quinduisaient les bulles financière et
immobilière. - Lendettement des ménages américains est passé de
103 de leur revenu annuel fin 2000 à 142 fin
2007, soit un apport de 5,6 du revenu par an
celui des Britanniques de 117 fin 2000 à 186
fin 2007, soit un apport de 10 du revenu par an.
Une telle augmentation nétait pas extrapolable. - Le taux dépargne des ménages anglo-saxons est
très faible 0,8 en moyen en 2004-2007 aux
Etats-Unis, -1,5 au Royaume-Uni, contre 12,3
en France et 10,6 en Allemagne. - Ces pays ont des systèmes financiers développés
ceci leur permet de distribuer massivement du
crédit aux ménages ce qui permet à ceux-ci de
réduire leur taux dépargne. La sécurité des
ménages y est assurée par la proximité du
plein-emploi et la flexibilité du marché du
travail (qui permet aux salariés de retrouver
relativement rapidement un emploi) et non par des
prestations chômage généreuses et la rigidité de
lemploi. Le maintien du plein emploi y est donc
crucial, ce qui explique lactivisme permanent de
la politique économique (budgétaire comme
monétaire).
51Rapport inter-décile D9/D1
Source OCDE.
52Des stratégies nationales en crise
- Les Etats-Unis ont maintenu de bas taux dintérêt
qui permettaient la hausse de lendettement et
faisaient gonfler les prix des actifs. Le taux
dintérêt réel de court terme a été nul ou
négatif de 2002 à 2005 sa hausse en 2006-07 a
provoqué la crise. Les pays anglo-saxons sont
devant un dilemme maintenir de bas taux
dintérêt et engendrer des bulles financières ou
accepter une demande insuffisante. - Les Etats-Unis (et à un moindre degré le
Royaume-Uni) ont été frappés par plusieurs chocs
macroéconomiques. La mondialisation commerciale
permet une hausse du taux de profit et une baisse
des salaires pour la grande masse des salariés
elle induit une tendance à la baisse de la
consommation et de linvestissement en même
temps, les flux de capitaux qui se dirigent vers
les pays anglo-saxons (qui ont les secteurs
financiers les plus efficaces) induisent une
tendance à lappréciation du taux de change, donc
une dégradation du solde commercial. - Cette tendance dépressive a été contrée par le
maintien de taux dintérêt bas, par la bulle
immobilière et la croissance de lendettement des
ménages (qui réclamait un certain laxisme du
secteur financier), par la bulle financière
(favorisée par lefficacité du secteur
financier), lendettement et les fonds
étrangers). Une telle croissance nest pas
durable.
53Taux dintérêt réels à 3 mois
54Quelle gouvernance macroéconomique mondiale ?
- Les Etats-Unis et le Royaume-Uni devraient
augmenter leur épargne intérieure, et laisser se
déprécier leurs monnaies. Ceci nest possible que
si une baisse de la consommation intervient. - En contrepartie, il faudrait une relance dans
dautres parties du monde. LAllemagne devrai
accepter une hausse de ses salaires la Chine
une hausse de sa consommation ce qui passe par
plus de salaires et de protection sociale.
55La globalisation financière
- La globalisation financière est un des phénomènes
marquants de léconomie contemporaine. Un vaste
marché mondial des capitaux sest constitué,
brassant des sommes de plus en plus importantes.
Les gestionnaires de fonds, à la recherche dune
rentabilité maximale, arbitrent entre tous les
placements possibles à léchelle mondiale. Les
progrès des NTIC (nouvelles techniques de
linformation et de la communication) comme de la
finance mathématique ont fait naître de nouveaux
instruments financiers et de nouveaux marchés où
interviennent de façon de plus en plus
sophistiquée des opérateurs qui mêlent des
opérations de placement, dendettement,
dassurance, darbitrage et de spéculation. - Ce processus est mal contrôlé puisquil sagit
dun processus mondial, marqué par des
innovations continuelles alors que les autorités
de contrôle restent nationales et peinent à
adapter la réglementation à ces innovations
continuelles. Les nouveaux produits financiers
sont particulièrement opaques. Une partie des
transactions passent par des paradis fiscaux et
réglementaires. La réglementation est contournée
par les innovations financières.
56Des masses énormes de capitaux
- La finance internationale sappuie sur le
développement des marchés financiers nationaux,
qui sest produite dabord dans les pays
anglo-saxons, puis sest généralisé à léchelle
mondiale. Les investisseurs institutionnels
brassent des masses énormes de capitaux qui
proviennent des fonds de pension, des compagnies
dassurance, des organismes de placement
collectifs (cest-à-dire de lépargne des ménages
les plus riches). Les fonds spéculatifs, hedge
funds, destinées à la clientèle la plus fortunée,
visent à la rentabilité maximale quitte à prendre
des risques élevés. Dans les pays anglo-saxons où
la retraite par répartition est insuffisante, les
fonds de pension amassent des sommes gigantesques
(pour assurer sa retraite par la seule
capitalisation, chaque salarié doit accumuler 10
fois son dernier salaire, ce qui représente
globalement 6 fois le PIB). A léchelle mondiale,
sy ajoutent les capitaux des pays producteurs de
pétrole, des pays vieillissants et des nouveaux
pays riches, les pays dAsie en développement
rapide (Chine, Japon,).
57Cinq contradictions
- Les gestionnaires sont à la recherche perpétuelle
de gisements de rentabilités élevées ils sy
précipitent en masse faisant monter les prix, ce
qui crée des plus-values qui justifient ex post
linvestissement. Cette hausse est justifiée par
des analyses qui prétendent que des innovations
radicales (comme la nouvelle économie) vont
induire des croissances sans précédent. A un
moment donné le marché saperçoit que cette
rentabilité reposait sur une bulle.. Les
gestionnaires de fonds se retirent (il faut
savoir sauter en marche), provoquant alors
leffondrement des cours, ce qui justifie leur
départ.. Léconomie réelle vit ainsi dans une
ambiance de casino qui masque les rentabilités
réelles. - La vague doptimisme induit une hausse de la
valeur des actifs, qui entraine une amélioration
des bilans, donc des possibilités dendettement.
La croissance de lendettement permet une forte
croissance qui justifie la hausse de la valeur
des actifs. Léconomie est entraînée dans une
spirale ascendante. Au moment du retournement,
les bilans apparaissent fortement dégradés, ce
qui oblige à une période dassainissement par
réduction de lendettement. Mais cette réduction
induit une baisse de la croissance, donc des
profits. Léconomie est entraînée dans une
logique descendante.
58Cinq contradictions
- 3 . La rentabilité du fonds dépend de sa
capacité à sendetter à bas coût. Le Fonds a
tendance à sendetter au maximum pour faire jouer
leffet de levier. La Banque suit jusquau jour
où un accident survient. - 4. Les pays ou les entreprises ou les ménages
qui bénéficient dapports importants de fonds
extérieurs sont fragilisés cest la
malédiction de lemprunteur. Les prêteurs
recherchent des rentabilités élevées, mais
ceux-ci fragilisent les emprunteurs les
prêteurs veulent investir des sommes importantes,
mais sinquiètent ensuite de ce que les
emprunteurs sont trop endettés cest la
malédiction du préteur. - 5 Les gestionnaires collectent des fonds de
plus en plus importants quils cherchent à
rentabiliser à des taux élevés. La contrainte de
rentabilité limite les investissements possibles.
Les gestionnaires de fonds font pression sur les
entreprises pour quelles pratiquent des
politiques rigoureuses et quelles limitent leurs
investissements aux niches de rentabilité
exceptionnelle. Les rentabilités exigées ne sont
souvent obtenues que grâce à des bulles
financières (marchés immobiliers, bourses
exotiques) au détriment des placements réels.
Aussi, le risque est grand de voir léconomie
asphyxiée par des taux de rentabilité requis
excessifs.
59Des masses énormes de capitaux
- La logique du capitalisme financier est
daccumuler puis de rentabiliser des masses
énormes de capitaux. Il est impossible que,
durablement, les capitaux dont la masse augmente
au taux de 15 aient constamment une rentabilité
de 15 . On retrouve la malédiction marxiste de
la suraccumulation du capital il faut, soit une
tendance à la hausse de la part des profits dans
la valeur ajoutée, mais celle-ci a des limites
soit une exportation massif de capitaux (mais la
capacité dabsorption des pays émergents est
limitée et ces pays ne sont pas disposés à être
demain la vache à lait des capitaux occidentaux)
soit limiter le capital accumulé par des purges
périodiques comme les crises boursières. Le
capitalisme financier ne peut connaitre une
croissance régulière, mais une alternance de
périodes de rentabilités élevées, en grande
partie illusoires, et des périodes
deffondrement. - De 2003 à 2007, lindice SBF500 a doublé. Pendant
la même période, le PIB français a augmenté de
17,5 et lEBE des entreprises de 16 . Les
cours boursiers ont augmenté beaucoup plus que
les profits. Ceci nest pas soutenable le
profit par titre sest dilué, est devenu de plus
en plus faible. La croissance de la Bourse est
toujours une victoire à la Pyrrhus.
60Une crise bancaire
- La globalisation financière avait donc de
nombreux points de fragilité. Mais la crise de
2007 na pas été induite par une crise du dollar
ou une crise boursière ni une crise globale des
produits dérivés. Elle sest déclenchée à partir
du secteur des crédits subprimes, dont
leffondrement a provoqué la fragilisation de
tout le système. La crise provient de
linteraction entre la politique monétaire
américaine, qui a maintenu des taux relativement
bas pour maintenir une demande satisfaisante
malgré la faiblesse des hausses de salaires et de
revenus de la masse des ménages, les banques
américaines qui ont distribué massivement du
crédit sans contrôle sur la qualité du crédit et
les institutions financières qui ont utilisé ces
crédits pour réaliser des montages financiers -
61La titrisation
- A partir de 1980, les banques, dabord
américaines, puis européennes, ont commencé à
pratiquer la titrisation sur une vaste échelle.
La titrisation permet de rendre liquide un
portefeuille de crédit. Dun côté, les fonds de
placement sont à la recherche dactifs
relativement liquides, peu risqués et plus
rentables que les titres publics. De lautre, les
banques doivent immobiliser des fonds propres
(8) pour garantir leurs crédits. Ce nest pas le
cas des fonds de placement. La titrisation permet
aux banques de conserver la tâche de distribuer
le crédit tout en en confiant le financement à
des fonds de placement, SPV. Cest le modèle
originate to distribute . - Pour effectuer ces opérations, les banques
prenaient conseil auprès des agences de notation
financière ( Moody's, Standard Poor's ou Fitch
Ratings). Celles-ci notaient le produit fini sur
une échelle de risque allant de AAA (sécurité
maximale), BB (qualité moyenne), C (très risqué),
D (en défaut). Les agences de notation étaient
payées par lémetteur et avaient une double
casquette (organiser lopération et juger son
risque).
62La titrisation
- Le SPV émettait plusieurs catégories
dobligations. Les titres seniors sont notés AAA
et sont remboursés en premier. Comme ils
supportent peu de risques, la rémunération nest
que légèrement supérieure au Libor (de 25 ou de
50 points de base). Les titres suivant sont des
titres subordonnés. Il existe dabord des titres,
mezzanine ou juniors, notés par exemple BB. Plus
risqués, ils peuvent être rémunérés à Libor 200
points de base. La partie restante, lequity,
nest pas notée. Elle est conservée par le SPV ou
par la banque initiatrice ou vendue à un fonds
disposé à prendre des risques, comme un hedge
funds.. Le SPV a intérêt à vendre le plus
possible de titres seniors, puis juniors.
Lagence de notation lui indique quel est le
maximum de titres seniors quelle peut émettre en
conservant la notation AAA, puis le maximum de
titres juniors quelle peut émettre, etc.
63Les banques dans la crise
- Tout le montage reposait sur la qualité des
agences de notation, mais celles-ci sont payées
par les émetteurs.. Une agence trop rigoureuse
perdrait ses clientset ses ressources. Les
agences ne peuvent guère évaluer des produits
innovants ou les changements de politique de
crédit dun organisme financier. - Durant sa lune de miel , la titrisation
fonctionne à merveille. Les banques accroissent
leurs crédits ceux-ci contribuent au
développement des bulles immobilières et
boursières celles-ci améliorent le bilan des
emprunteurs.. Les gestionnaires de fonds prennent
lhabitude de se fier aux agences de notation. - Mais cette phase nest pas représentative des
risques encourus. Ceux-ci ne sont pas
microéconomiques et probabilisables, mais
macroéconomiques et systémiques. Les modèles,
calibrés sur la période de lune de miel , ne
tiennent pas compte de lincertitude
fondamentale, qui provient de la dégradation de
la qualité du crédit distribué, des variations
des taux dintérêt, des fluctuations des cours
boursiers et des prix immobiliers. Quand la crise
intervient, les taux de non-remboursement
grimpent sans commune mesure avec les estimations
des modèles les actifs les plus risqués perdent
toute valeur les titres sans risque subissent
des pertes le caractère factice de lévaluation
des agences de notation apparaît tous les
actifs adossés à des crédits structurés sont
fortement dévalorisés les SVP, les rehausseurs
de crédit et les vendeurs de CDS supportent de
lourdes pertes qui reviennent dans le
portefeuille des banques.
64Les banques dans la crise
- Les banques ont des missions particulières, comme
celle dassurer le fonctionnement du système des
paiements. Elles bénéficient de privilèges la
garantie des dépôts et laccès au refinancement
de la Banque centrale. En contrepartie, elles
devaient respecter des ratios de solvabilité,
comme le ratio Cooke qui leur impose davoir des
fonds propres supérieurs à 8 du crédit financé. - Mais les banques se sont employées à contourner
la législation en développant les engagements
hors-bilan. En titrisant leurs crédits, elles
font des économies de fonds propres, même si
elles (ou leurs SVP) portent toujours les titres
les plus risqués. En raison de la concurrence,
les marges sur les crédits aux particuliers et
aux entreprises sont faibles les banques
interviennent sur les marchés financiers, où
elles réalisent une partie croissante de leurs
profits certaines banques européennes
particulièrement aventureuses (comme Dexia,
Natixis, le Crédit Agricole) se sont engagées sur
le marché des CDS ou acquièrent des rehausseurs
de crédit américains, augmentant aveuglément leur
exposition aux risques. En période de crise, les
banques sont obligées de rapatrier les titres
risqués détenus par leurs SVP et denregistrer de
lourdes pertes ces pertes font disparaître les
fonds propres requis pour garantir les crédits.
Que les banques contournaient les ratios de
solvabilité apparaît alors au grand jour.
65Ce que montre la crise
- Le développement des subprimes aux Etats-Unis a
mis en lumière tous les risques de la
titrisation. Les subprimes sont des prêts à des
ménages incapables daccéder à des prêts normaux
(les prime rate).. Les institutions financières
américaines ont découvert quil est possible de
leur prêter en prenant comme gage la valeur de
leur logement. Le prêteur est garanti par la
valeur du logement qui augmente au cours du
temps.. Le système fonctionne tant que le prix du
logement augmente plus vite que le taux
dintérêt. - Le prêt est favorisé par des teaser rates les
premières années, lemprunteur bénéficie de taux
faible (parfois avec amortissement négatif)
ensuite le taux est indexé sur les taux de marché
avec une importante prime de risque. Enfin, les
subprimes ont été favorisées par la faiblesse des
taux dintérêt aux Etats-Unis après le 11
septembre 2001. Jusquà la mi-2004, les taux
courts sont inférieurs à 1. Ils remontent
ensuite jusqu à 5,25 au début 2006. - .
66Ce que montre la crise
- Lessor des subprimes favorise la bulle
immobilière, qui rend moins risqués les
subprimes. Des courtiers se spécialisent dans la
distribution de crédit aux ménages pauvres. Comme
ils sont rémunérés à la commission, ils sont peu
regardants sur la capacité de remboursement des
emprunteurs. Les banques ont été peu vigilantes
pour des produits destinés à être titrisés. - Les agences de notation nont pas eu la vigilance
nécessaire. Elles ont accepté de noter AAA des
titres basés sur des portefeuilles de crédits
subprimes, sans mesurer le risque lié à la hausse
des taux dintérêt et à la fin de la bulle
immobilière. Des banques ont mélangé des crédits
subprimes à dautres types de crédit, pour
obtenir des portefeuilles plus diversifiés et
donc théoriquement moins risqués, ce qui a ajouté
à lopacité.
67Ce que montre la crise
-
- À partir du 9 août 2007, la méfiance entre
banques entraîne une crise de liquidité. Les
banques ne peuvent plus se refinancer par des
billets de trésorerie. La crise de liquidité
bancaire conduit les banques centrales à procéder
à de massives injections de liquidité sur le
marché interbancaire afin de permettre aux
établissements de refinancer leur activité et
d'éviter le déclenchement d'une crise
systémique . Depuis, les banques centrales
interviennent massivement sur le marché
interbancaire pour financer les banques
déficitaires. En même temps, les banques
excédentaires placent leurs liquidités auprès des
Banques centrales. Ceci fait gonfler leurs
bilans. - La crise de liquidité est causée par la réticence
des banques à se prêter entre elles. Les banques
se financent traditionnellement en empruntant sur
le marché monétaire interbancaire à des échéances
de trois mois. Le taux d'intérêt auquel elles
empruntent (lEuribor à 3 mois) est
habituellement supérieur de 15 à 20 points de
base au taux directeur de la banque centrale,
Eonia, qui est considéré comme le taux sans
risque. À partir de la crise de confiance du mois
d'août 2007, lécart se creuse.
68Les banques dans la crise
- Les grandes banques mondiales annoncent des
résultats en forte baisse en raison - de pertes directes sur les crédits subprimes
- de dépréciations d'actifs dérivés des subprimes
(la valeur des actifs financiers de type RMBS,
CDO inscrite dans les comptes, mesurée à leur
prix de marché, a fortement baissé) - de la réintégration dans leurs bilans
dengagement hors-bilan - d'un net ralentissement des activités de banque
d'affaires et de marché qui avaient été les
moteurs des bénéfices des années précédentes
(titrisation, financement des LBO et des hedge
funds, fusion-acquisition, gestion d'actifs,
etc.). - Les banques sont contraintes à la fois de
déclarer des pertes et de réintégrer des crédits
dans leur bilan. Leur ratio (fonds
propres/crédit) est dégradé, ce qui nuit à leur
capacité de prêter puisque ce ratio doit être
supérieur à 8.
69Les banques dans la crise
- La Bourse est prise dans un cercle vicieux à la
baisse. Les détenteurs de capitaux veulent se
retirer du marché boursier où ils ont enregistré
des pertes ceci contraint les Fonds à vendre en
catastrophe pour pouvoir les rembourser ceci
accentue la chute. De manière symétrique à
leffet expansionniste de la bulle financière, la
crise provoque un cercle vicieux de dégradation
des valeurs boursières, qui pèse sur lactivité,
ce qui renforce la chute de la Bourse. Autre
cercle vicieux, les pertes bancaires nuisent à la
capacité des banques de prêter, ce qui fait
fragilise la croissance et favorise la chute de
la Bourse. - La croissance du risque perçu et la croissance de
laversion pour le risque fait que les banques
demandent aux fonds spéculatifs de réduire leur
endettement en même temps que leurs clients
demandent à retirer leurs fonds. La Bourse chute
sans filet de sécurité il ny a pas de valeur
fondamentale qui peut servir de base à un rebond.
La baisse du PER peut être justifiée par la
hausse de laversion pour le risque, par la
hausse du risque perçu comme par la dégradation
des perspectives de profit.
70Les banques dans la crise
- La répercussion de la crise a été affectée par le
pricing to market, le pricing to model et les
normes IFRS, qui oblige à enregistrer
immédiatement les pertes sur les actifs
financiers (fair value). En situation de forte
incertitude, les actifs financiers sont fortement
dépréciés sur les marchés, ceci oblige à
introduire une forte aversion pour le risque dans
les modèles, ce qui tend à déprécier fortement
les actifs. Les banques sont contraintes
dutiliser ces valeurs dépréciées dans leur
bilan, même si elles estiment que les actifs
valent plus que ce quindique le marché ou les
modèles. - En septembre 2008, la Fed accepte,
malencontreusement, la faillite dune banque
dinvestissement, Lehman Brothers. Il sagissait
de faire un exemple, de lutter contre lalea de
moralité, de montrer que la FED ne sauve pas
systématiquement toutes les banques. Les pertes
qui en résultent fragilisent lensemble des
banques mondiales. Surtout, elles accentuent la
méfiance des banques les unes envers les autres. - AIG, le plus grand assureur américain, qui
intervenait massivement sur les marchés des CDS,
est mis en difficulté en septembre 2008. Cet
assureur gagnait des sommes importantes en
vendant des protections contre le risque de
défaut cest une activité rentable en période
de forte conjoncture, mais qui devient ruineuse
en période de crise financière.
71Les banques dans la crise
- En avril 2009, le FMI estimait le coût de la
crise pour les systèmes financiers à 4000
milliards de dollars. Ces pertes sont réparties à
léchelle mondiale puisque des Banques
européennes, des Fonds de placement ou des Fonds
de pension européens ont massivement investi aux
Etats-Unis, soit en achetant des crédits
titrisés, soit en devenant actionnaires
dinstitutions financières américaines. Certaines
banques européennes sont en difficulté Fortis
et RBS qui navaient pas digéré lachat de Amro
Dexia qui avait acquis un rehausseur de crédit
américain, FSA, qui lui laisse un déficit de 6
milliards deuros, Natixis qui avait acquis CFIG,
le Crédit Agricole a fait de lourdes pertes sur
Calyon. La diversification compense-t-elle le
risque dasymétrie dinformation que lon court
quand on investit loin de ses bases ? La crise
met en évidence laventurisme des banquiers qui,
avant 2007, délaissaient leur métier pour
chercher des gains illusoires aux Etats-Unis.
72Les banques dans la crise
- Les crises financières se traduisent par une
forte baisse de la valeur des actifs financiers
détenus par les fonds de placement et les
ménages, ce qui freine la consommation,
particulièrement dans les pays anglo-saxons. - Elles provoquent une dégradation du bilan des
entreprises, ce qui nuit à linvestissement, et
du bilan des banques, ce qui nuit à leur capacité
de prêter. - Dans la finance globalisée, les résultats des
banques sont étroitement connectés aux résultats
des marchés financiers, parce quelles détiennent
des titres (directement ou par l'entremise de
fonds communs de placement) et des sociétés
financières, par