Title: Quels critres nutritionnels pour lindustrie alimentaire
1Quels critères nutritionnels pour lindustrie
alimentaire ?
- Daniel TOME
- UMR Physiologie de la nutrition et du
comportement alimentaire - Département sciences de la vie et
santéAgroParisTech
2Introduction
- On sait que la composition et la qualité des
produits alimentaires sont influencées par les
modes de production agricoles et les modes de
transformation - Les questions de sécurité, de qualité gustative,
de qualité nutritive et de valeur santé des
produits alimentaires sont désormais au centre
des préoccupations - Ces questions doivent être intégrées dans les
pratiques de production
3Lévolution des produits alimentaires consommés
Productions agricoles
Transformations industrielles
Réseaux commerciaux
Consommateurs
41- La sécurité des aliments
- La sécurité des aliments est devenue une question
incontournable. - Il est nécessaire de garantir labsence de
contaminations microbiologique et chimique des
produits. - La traçabilité des produits est un problème
particulièrement sensible qui est apparu lors de
crises touchant les produits alimentaires au
cours des dernières années. - Les filières sont maintenant bien sensibilisées à
ces questions dont limpact commercial peut
être très important.
5Les toxiques et contaminants alimentaires
Petites molécules macromolécules - cellules
- Les contaminations microbiennes (bactéries,
levures, moisissures, virus, prions) - Bactéries pathogènes Toxines de S. aureus ou C.
botulicum - Moisissures et Mycotoxines Aflatoxines,
patuline - Les composés toxiques naturellement présents dans
les aliments - Composés toxiques divers animaux et végétaux
- Toxines résultants de conditions délevage ou de
culture Miel préparé à partir de
rhododendron... - Sensibilité anormale du consommateur Allergie
alimentaire, maladie coeliaque, favisme... - Les contaminations chimiques volontaires et
involontaires - Les composés ajoutés ou toxiques dintervention
(antibiotiques, agents phyto-sanitaires,
hormones, pesticides, additifs technologiques, ) - Les composés néoformés à partir des composants de
laliment amines, - Les polluants involontaires de la technologie, de
lemballage, de lenvironnement
62- Léquilibre alimentaire
- Lhomme est un omnivore capable de sadapter à
des environnements alimentaires variables et
variés - Il équilibre son alimentation en consommant
différents aliments qui ne sont pas
individuellement équilibrés - Cest lassociation de ces aliments dans un
équilibre subtil qui lui permet dobtenir un
équilibre alimentaire
7Les aliments doivent apporter des nutriments
pour satisfaire les besoins de lorganisme
- De lénergie fournie par les graisses, les sucres
et les protéines, pour assurer la vie des
cellules, la température du corps et lactivité
physique - Mais le surplus est stocké sous forme de
triglycérides dans le tissu adipeux - Des éléments nutritifs indispensables acides
aminés, acides gras,calcium, phosphore,
vitamines, minéraux - Pour la constitution, la croissance et
lentretien des tissus et des organes (cerveau,
muscle, os, ) - Pour la régulation du fonctionnement de
lorganisme (nutriments signal) - Un rythme biologique, du plaisir et une relation
sociale - Nécessaires à équilibre biologique et
psychologique
8Léquilibre alimentaire
- Pour les populations à l'abri de la pénurie et de
la malnutrition on cherche surtout à limiter les
déséquilibres - Trop de calories, trop de lipides, trop de sucre,
trop de vitamines,ou simplement trop, trop
souvent, sans variétés des aliments - Déséquilibre spécifique de certains éléments
indispensables et déséquilibres dans les niveaux
et les rythmes alimentaires souvent associé à la
sédentarité - Surplus de produits sucrés et gras
- Déficit relatif en certains éléments calcium
(ostéoporose), iode, fer (anémie), acides gras
polyinsaturés, - appauvrissement des choix et des goûts, réduction
du nombre daliments - Suppression de repas ( petit déjeuner ou
déjeuner) et consommation hors repas et hors
contexte collectif grignotage de snacks,
ingestion permanente de boissons sucrées
9La valeur santé des aliments
- La valeur santé des aliments correspond
globalement à leur capacité à modifier dans un
sens positif ou négatif léquilibre nutritionnel
du régime alimentaire et ses conséquences sur la
santé des individus. - Ainsi, des aliments dont la consommation tend à
produire une augmentation de la consommation
énergétique, ou de la consommation de sel, de
graisses saturées et/ou des sucres simples seront
considérés comme des aliments ayant une influence
plutôt négative.
10Apports moyens journaliers en macro et
micronutriments de lhomme adulte de 70 kg
Macronutriments énergétiques
-
300
-
500 g/j
2000
-
2500 kcal/j
Glucides
200
-
260 g/j
40
-
55
Dont Fibres 20 g
Aliments riches en Aliment source de
Allégations nutritionnelles Profils
nutritionnels
Lipides
65
-
95 g/j
25
-
45
Dont Acides gras monoinsaturés 25 g
Acides gras polyinsaturés 25 g
Protides
60
-
120 g/j
14
-
25
Dont Acides aminés indispe
nsables 20 g
Minéraux et oligoéléments
-
10 g/j
Macrominéraux g/j
Ca 1 Ph 1 Mg 0,35 K 2 Cl 1 Na 1
Oligoéléments mg/j
Fe15 I 0,07 Zn 16 Cu 1,5
-
3 F 1,5
-
4 Se
0,07 Mn 2
-
5 Cr 0,05
-
0,2 Mb 0,07
-
0,25
Ni 0,03 Vd 0,1 Si 5
-
20 As 0,01 B
o 1
-
3
Vitamines et facteurs protecteurs
Vitamines Liposolubles mg/j
A 0,1 D 0,01 E 10 K 70
Vitamines Hydrosolubles mg/j
C 60 ThiamineB1 1
-
1,5 riboflavineB2
1,3
-
1,7 niacineB3 15
-
19 acide
pantothénique 4
-
7 biotine 0,03
-
0,1 acide
folique B6 0,2
B12 0,002 B6 2
Facteurs protecteurs
Polyphénols acide phytique caroténoïdes
phytooestrogènes alcaloïdes saponines
phytostérols composés soufrès terpènes
11Les apports nutritionnels conseillés en
macronutriments énergétiques
12Depuis les années 70 la priorité pour FAO/OMS/ONU
est de définir les besoins en azote et en acides
aminés indispensables pour la synthèse protéique
corporelle comme critère de qualité de lapport
en protéines
- le besoin quantitatif en protéine déterminé à
partir du bilan azoté Besoin moyen de 0,66
g/kg/j et apport recommandé (sécurité) de 0,83
g/kg/j de protéine de bonne qualité - Le besoin qualitatif en 9 acides aminés
indispensables considérés comme facteurs
limitants pour la synthèse protéique lysine,
AA soufrés (méthionine, cystéine), thréonine,
tryptophane, AA ramifiés (leucine, isoleucine,
valine), AA aromatiques (phénylalanine,
tyrosine), histidine
13Acides aminés indispensables des protéines
alimentaires et des régimes comparés au profil de
référence FAO (FAO/WHO/UNU 2007)
14Apport lipidique équilibré chez lhomme adulte
- Apport en graisse total 30 à 35 de lapport
énergétique, soit 60 à 70 g/j - Graisses saturées (AGS) 8-10 de lapport
calorique, 25-30 de lapport lipidique, 15-20
g/j - Graisses monoinsaturées (acide oléique) (AGMI)
20 de lapport calorique, 60 de lapport
lipidique, 35 à 40 g/j - Graisses polyinsaturées (AGPI) 5 de lapport
calorique, 15 de lapport lipidique - Acide linoléique 4 de lapport calorique (5 à
6 g/j). - Acide alpha linolénique 0,8 à 1 de lapport
calorique, 1-1,5 g/j - Rapport linolénique/linoléique1/5 ou n-3 / n-6
1/5
15Evaluation du risque supplémentation
vitaminique et minérale
16Vitamines
- Risque élevé(A, D) entraînent des effets
secondaires potentiellement graves. - Risque modéré (B6, K, E) peuvent provoquer des
effets secondaires dans certaines conditions ou
chez des individus à risque. - Risque faible (Niacine, C, Thiamine, Riboflavine,
B5, Biotine, Acide folique B12) n'entraînent
pas d'effet secondaire.
173- Densité énergétique, densité nutritionnelle,
taille des portions, palatabilité, rythmes
alimentaires,
- Un problème majeur de lalimentation est sa
densité énergétique élevée. - Pour obtenir un régime à faible densité
énergétique il est recommandé daugmenter la
consommation de fruits et légumes, et de
favoriser la consommation daliments à forte
densité nutritionnelle parmi les graines de
céréales, les produits laitiers, les viandes et
les poissons.
18l'équilibre alimentaire densité, diversité,
variété
- Densité nutritionnelle et densité énergétique
- Haute densité nutritionnelle - aliments qui
contiennent une grande quantité de nutriments
essentiels par portion d'aliment. - Haute densité énergétique - aliments dont
l'apport calorique rapporté au poids ou au volume
est élevé. - Diversité alimentaire consommation journalière
d'aliments appartenant à chacune des différentes
catégories d'aliments - fruits et légumes, produits céréaliers, produits
laitiers, viande-poisson-oeufs. - Variété alimentaire consommation journalière
d'aliments différents au sein d'une même
catégorie - en règle générale la consommation trop fréquente
ou la consommation trop rare de certains
aliments, ont toutes deux des conséquences
défavorables
19Équilibre alimentaire et consommation raisonnée
20Densité énergétique du régime de sujets
normo-pondéraux, en surpoids ou obèses
JH Ledikwe, HM Blanck, L Kettel Khan, MK Serdula,
JD Seymour, BC Tohill, BJ Rolls. Am J Clin Nutr
200683 13628.
21La taille des portions et la densité énergétique
des aliments influencent la consommation
alimentaire
JA Ello-Martin, JH Ledikwe, BJ Rolls. Am J Clin
Nutr 200582(suppl)236S41S
22La densité énergétique influence la consommation
énergétique et le statut pondérale
JH Ledikwe, HM Blanck, L Kettel Khan, MK Serdula,
JD Seymour, BC Tohill, BJ Rolls. Am J Clin Nutr
20068313628.
23La taille des portions et la densité énergétique
des aliments influencent la consommation
alimentaire
Effect of increased portion size on intake of 161
foods served to 23 participants over 11 days,
according to the energy density of the
food. There was a 3.9 0.8 increase in
consumption for each 1 kcal/g increase in food
energy density (p 0.0001).
ROLLS, BARBARA J., LIANE S. ROE, AND JENNIFER S.
MEENGS. The effect of large portion sizes on
energy intake is sustained for 11 days. Obesity.
20071515351543.
24La palatabilité des aliments
- Laugmentation de la palatabilité des aliments
peut-elle être un facteur de surconsommation ?
25Changes in rated hunger for normal-weight men
eating a palatable (), bland () or overly
strong-flavoured () test meal
Palatability response to nutritional need or
need-free stimulation of appetite? MR. Yeomans,
JE. Blundell, M Leshem. British Journal of
Nutrition (2004), 92, Suppl. 1, S3S14
26La consommation de certains groupes daliments
est positivement ou négativement associée à
ladiposité
Légumes
Aliments type sucreries, snacks, sauces, Entrées
riches, aliments riche en glucides
McCrory et al (1999) Am J Clin Nutr 69440-447
27Les modifications de la consommation de glucides
aux USA entre 1909 et 1997 substitution de
sirop de mais aux graines entières
Lee S Gross, Li Li, Earl S Ford, and Simin Liu.
Increased consumption of refined carbohydrates
and the epidemic of type 2 diabetes in the United
States an ecologic assessment. Am J Clin Nutr
200479774-9.
Graines entières
Sirop de maïs
28Increasing prevalence of obesity BMI (in kg/m2)
gt 30 vertical bars in the United States
between 1960 and 1997 with increasing
carbohydrate intake ()
Lee S Gross, Li Li, Earl S Ford, and Simin Liu.
Increased consumption of refined carbohydrates
and the epidemic of type 2 diabetes in the
United States an ecologic assessment. Am J Clin
Nutr 200479 774-9.
29Le rythme des repas
- La nature et le rythme des repas rythment aussi
les équilibres métaboliques et leurs
conséquences éventuelles en termes de risque. - Diverses caractéristiques des aliments tels que
la taille des portions peuvent aussi influencer
la consommation.
30Lenvironnement et les rythmes alimentaires
- La prise alimentaire se distribue le plus souvent
en 3-4 repas diurnes (petit-déjeuner, déjeuner,
dîner, en-cas éventuel) - La nature et le rythme de ces repas rythme les
équilibres métaboliques et leurs conséquences
éventuelles en terme de risque - La question des rythmes alimentaires a fait
lobjet de nombreux travaux depuis plus de 40
ans. - Il sagit de savoir a) sil y a un bénéfice à
augmenter le nombre de repas b) si le rythme de
ces repas doit être régulier. - Un problème important est la quantité dénergie
ingérée - A-t-on tendance à surconsommer avec un régime
constitué de repas fréquents et/ou irréguliers? - Comment les rythmes de consommation influencent
le métabolisme et quelles sont ses conséquences
sur des marqueurs de risque?
31Conséquences négatives sur le profil lipidique
et la sensibilité à linsuline de repas
irréguliers chez la femme adulte en bonne santé
HR Farshchi, MA Taylor, IA Macdonald. European
Journal of Clinical Nutrition (2004) 58, 10711077
Diminution de la sensibilité à linsuline
Insuline
Mean (s.e.m.) AUC (above the baseline) for the
serum insulin profiles in healthy lean women
responding to a high carbohydrate test meal
before and after the regular and irregular meal
patterns.
32Manger la physiologie diffère dans ces deux
situations
33Conclusion
- La qualité, la sécurité et la valeur santé
des produits alimentaires sont devenus des
préoccupations majeures des consommateurs et des
pouvoirs publics. - On observe que les individus ayant un rythme
alimentaire équilibré et régulier et consommant
un régime à faible densité énergétique ont la
plus faible consommation énergétique, ont le
régime le plus diversifié, consomment moins de
boissons à teneur calorique élevée et ont une
consommation importante de micronutriments. - Ce sont aujourdhui des questions de Santé
Publique, comme le démontre la mise en place,
dans tout les pays, de programmes de
sensibilisation et dintervention sur les
questions touchant lalimentation et la santé.
34Dans quelles conditions lorganisme est-il en
difficulté pour réaliser ses ajustements
nutritionnels et énergétiques
- 1970-80 - Avec des aliments très énergétiques
- réduire les lipides qui ont la densité
énergétique la plus élevée - 1990-2000 - Avec des aliments très énergétiques
dindex glycémique très élevé - Éviter lassociation lipides sucres dindex
glycémique élevé - post 2000 - Avec des aliments très énergétiques
dindex glycémique très élevé, une dépense
énergétique réduite, des rythmes déstructurés - Éviter lassociation lipides sucres dindex
glycémique élevé - Diversifier lalimentation et structurer les
rythmes alimentaires - Diminuer la taille des portions, .
- Augmenter la dépense énergétique (activité
physique) - .