Title: T
1Témoignages détudiants la santé dans leur
tête, dans leur corps, dans leur vie
- Présentation des résultats de létude
- 27 Janvier 2009
Contacts Laïla IDTALEB Tél 01 41 98 93
73 e-mail laila.idtaleb_at_ipsos.com Cécile
CHAPTAL Tél 01 41 98 94 30 e-mail
cecile.chaptal_at_ipsos.com
2Rappel méthodologique
3Rappel méthodologique
- Période denquête Du 10 au 23 décembre 2008
- pendant les mouvements sociaux
- Méthode Interviews réalisées en face-à-face.
-
- Echantillon 40 jeunes âgés de 16 à 25 ans,
dont - ? 15 lycéens
- ? 25 étudiants
-
- Diversité en termes de
- sexe
- lieu dhabitation
- filière denseignement
- avancement dans les études
- situation et autonomie financières
4Analyse des résultats
5 I. Priorité au bien-être et à la réussiteII.
Le corps, cette fatalitéIII. Des arbitrages
défavorables à la santé du fait dun maigre
capital Temps et ArgentIV. Exister parmi et
avec les autres lintégration par le risqueV.
Le culte de lautonomie
6 I. Priorité au bien-être et à la réussite
7Priorité au bien-être et à la réussite
Cest quand la vie vous sourit. Ce quon veut
faire, arrive, quand il ny a pas de barrières.
On réussit en cours, on a des bonnes notes, on a
des amis proches. On a quelquun avec qui parler.
Etre en bons termes avec sa famille. Lycéen
8Priorité au bien-être et à la réussite (1/2)
- Pour les jeunes, la bonne santé cest le
bien-être physique ET - psychologique pour eux tout est lié.
- Bonne santé rime avec bien-être et bien-être rime
avec réussite
Si on na pas le moral, ou quon est fatigué,
ou si on ne mange pas comme il faut cest pire.
Je pense quêtre malade ce nest pas une cause,
cest une conséquence. La semaine dernière
javais une baisse de moral et du coup jai
attrapé un rhume, jétais fatiguée. Etudiante
9Priorité au bien-être et à la réussite (2/2)
- Leur priorité, cest le bien-être matériel
réussir ses études et sa vie professionnelle en
tout premier lieu pour eux lenjeu est présent,
il faut simpliquer pour limiter les
incertitudes, en particulier celles liées à leur
insertion professionnelle. - Ensuite, le bien-être social et affectif cela
leur semble plus facile à obtenir, moins
incertain et ils estiment avoir tout le temps
devant eux pour assurer cette réussite dans leur
avenir.
Je suis ambitieuse, donc jai besoin davoir
mes études et ma carrière en premier, le reste
cest du plus. Si je rencontre quelquun, sachant
que je cherche un emploi nimporte où dans le
monde, et là si javais un copain entre mes
révisions et mon boulot je naurais pas le temps
de men occuper, ce serait plus un fardeau
quautre chose. Etudiante
10 II. Le corps, cette fatalité
11Le corps, cette fatalité
Je voulais grossir pour que les garçons me
choisissent pour moi et pas pour mon corps. Jai
eu des périodes minces, mais javais limpression
dêtre plus cruche. Etudiante
Jaimerais prendre 10 kilos, et 5 cm pour être
plus imposant. Je serais plus fort, plus
attirant. Les filles font attention à ceux qui
sont musclés. Mes jambes sont trop fines. Je
serais plus viril. Lycéen
12Le corps, cette fatalité (1/3)
- Les jeunes expriment un malaise profond par
rapport à leur corps. - Une première attitude faire avec
- Lorsquil ne leur plait pas, certains préfèrent
miser sur leur personnalité, en - mettant à distance ce corps qui les indispose et
sur lequel ils se sentent - prisonniers, sans prise.
- Certains jeunes, parmi les plus complexés par
leur apparence physique voient - même un antagonisme entre lesthétique et la
personnalité comme si être - beau rendait inintéressant.
On est tel quon est, mon apparence correspond
à ma personnalité, cest complémentaire. Lycéen
Je voulais grossir pour que les garçons me
choisissent pour moi et pas pour mon corps. Jai
eu des périodes minces, mais javais limpression
dêtre plus cruche. Etudiante
13Le corps, cette fatalité (2/3)
- Une seconde attitude faire ce quil faut
- Les filles en particulier, sont nombreuses à se
trouver trop grosses, et à avoir expérimenté
plusieurs régimes minceur. Mais, au-delà dun
problème de poids, leur vécu révèle une
souffrance réelle dans leurs relations avec
lautorité parentale (surtout la mère) et avec le
sexe opposé. - Souvent leur problème de poids et leur volonté de
changer relèvent dune volonté de masquer leur
féminité.
Ma mère magace sur mon régime alimentaire.
Quand je reviens chez moi, jai droit à la soupe
régime, elle me montre que je mange mal, et que
je grossis. Je sens que je suis la grosse de la
famille. Et comme je suis un peu hyper sensible,
je vais manger des gâteaux du coup. Etudiante
Je suis encore gamine dans ma tête, je fais un
blocage. Beaucoup de choses me font peur, finir
mes études et entrer dans le milieu du travail,
les relations sexuelles aussi me font peur.
Etudiante
Je nai pas confiance dans les garçons
daujourdhui, ils ont les idées mal placées, et
je ne suis pas prête non plus. Lycéenne
14Le corps, cette fatalité (3/3)
- Les insatisfactions liées au corps sont clivés
selon le sexe. Faire ce quil faut pour les
garçons relève dautres enjeux montrer quon est
un homme! - Les garçons, quant à eux, se positionnent
davantage dans le challenge de la virilité, et se
fixent comme ambition de renforcer leur
musculature pour plaire aux filles.
Jaimerais prendre 10 kilos, et 5 cm pour être
plus imposant. Je serais plus fort, plus
attirant. Les filles font attention à ceux qui
sont musclés. Mes jambes sont trop fines. Je
serais plus viril. Lycéen
Je fais du sport pour prendre de la masse. Je
veux prendre cinq kilos. Je me suis mis aux
protéines depuis un mois et demi. Cest de la
poudre quon dilue avec de leau ou du lait,
quon prend trois fois par jour. Je les prends
avant de manger ou de diner pour que mon corps
est limpression de manger tout le temps.
Etudiant
15 III. Des arbitrages défavorables à la santé du
fait dun maigre capital Temps et Argent
16Des arbitrages défavorables à la santé du fait
dun maigre capital Temps et Argent
Si je faisais du sport, ma vie sociale serait
diminuée de moitié. Je préfère voir mes amis.
Cest nul dêtre seul. Les gens seuls font
toujours la même chose. Etudiant
Cest moi qui prends en charge mes frais de
santé dentiste, médecin généraliste. Récemment,
je ne suis pas allé chez le dentiste car ça me
coûte trop cher alors que ça fait 2 ans que je
ny suis pas allé. Etudiant
17Des arbitrages défavorables à la santé du fait
dun maigre capital Temps et Argent
- Le mode et le rythme de vie des jeunes reposent
sur un arbitrage décisif pour eux, qui se fait à
partir dun capital Temps et Argent très limité. - Un choix qui se fait en règle générale en faveur
des obligations et du plaisir et de léchange
avec les autres, notamment avec leurs pairs. Cela
les amène, dans un cadre contraint en moyens
financiers et en temps disponibles, à des
arbitrages défavorables à leur santé, au premier
rang desquels - Labandon de toute activité sportive et/ou de
détente - Une alimentation anarchique
- Un sommeil mis entre parenthèses
- Des soins négligés.
Je goûte des tranches de pain avec du Nutella,
donc je ne mange pas beaucoup le soir, et quand
jai faim à minuit je prends des chips. Lycéen
Avec la prépa, je ne peux pas continuer le
théâtre, mais je poursuis les stages dété.
Etudiant
18Un sommeil mis entre parenthèses
Jai un devoir à rendre, je le fais à la
dernière minute. Du coup, le lendemain, je suis
fatigué. Le fait de se coucher tard, je traîne,
je passe du temps devant lordinateur. Lycéen
Je mets un peu de temps à mendormir parce que
je pense à plein de choses. Il y a des histoires
avec des filles, des embrouilles avec des
profs. Etudiant
19Un sommeil mis entre parenthèses
- Sorties, chat sur Internet, jeux vidéo,
télévision, révisions, job étudiant, inquiétudes
personnelles Les causes dun mauvais sommeil,
dun manque de sommeil ou de rythmes de sommeil
inégaux parmi les jeunes sont multiples. - Faute de mieux, les jeunes sarrangent pour
trouver des moments ponctuels de récupération du
temps de sommeil qui leur manque sieste en fin
daprès-midi ce qui retarde au final lheure du
coucher, rattrapage le week-end qui amène à des
rythmes décalés, etc. - Le pourcentage de personnes dormant moins de 6
heures est passé aux Etats-Unis de 20 en 1985 à
25 en 2004 sur lensemble des tranches dâge
(enquête annuelle National Health Interview
Survey)
Je joue jusquà 5h du matin. Je varie de jeu.
Ça énerve assez vite. Il y a des gens qui peuvent
tricher, ça casse lambiance. Quand on est une
vingtaine de joueurs, on joue pour samuser, on
ne supporte pas les gens qui viennent tricher,
qui cassent lambiance. Lycéen
Je ne fais pas trop de différence entre le
travail et ma vie. Je fais souvent des nuits
blanches, dans le métier cest souvent, cest par
période. Une fois jai bossé sur un projet
pendant 5 jours de suite. Etudiant
20Un cercle vicieux pour les jeunes
Manque dargent et de temps
Arbitrage en faveur du plaisir et des obligations
Mauvaise santé / mal-être Risques déchec
scolaire/universitaire
Mauvais sommeil mauvaise alimentation vie
sédentaire manque de soins
21 IV. Exister parmi et avec les autres
lintégration par le risque
22Exister parmi et avec les autres lintégration
par le risque
En soirée, je prends de lalcool, plus pour
faire plaisir aux autres, cest le phénomène de
groupe, sil y a 25 personnes avec un verre
dalcool, vous nallez pas prendre un verre de
lait, ça exclut. Lycéen
Jai des amis qui ne buvaient pas, et ils me
disaient que ce nétait pas la peine, on peut
faire la fête pareil. Mais je ne suis pas
daccord, on se lâche plus vite, on décompresse
tout de suite. Et on a pris lhabitude de se
retrouver derrière un verre, cest une coutume.
Etudiante
23Exister parmi et avec les autres lintégration
par le risque
- Les jeunes adoptent une attitude et un
positionnement particulier par rapport aux
risques. Ils les tiennent à distance, tendant à
considérer que les risques -
- 1. Les risques cest les autres queux-mêmes en
prennent (sous linfluence des autres) ou quils
se contentent dobserver (les autres) - 2. Les risques cest la vie la vie comporte des
risques et ne pas sy frotter revient à mettre
son existence entre parenthèses.
Jai essayé le shit, je vais à des soirées où
des copains en fument et ça ne mattire pas. Mais
maintenant on ne nous limpose plus, alors
quavant au lycée on aurait dit mais si vas-y,
prend. Etudiante
Cest pas mal de faire des conneries parce que
ça te permet de situer ce qui est bien et mal, et
à cette époque jai pris conscience que je
navais pas fait grand chose de ma vie.
Etudiante
24Une sexualité à haut risque
Ma sœur mavait passé sa boîte de pilule, mais
je la prenais très mal. Jai pris la pilule du
lendemain 8 ou 9 fois en 3 mois, le pharmacien ne
voulait plus me la donner alors jai changé de
pharmacie. Lycéenne
A partir du moment où la fille ne veut pas
denfant, on a moins peur. Si ma copine tombait
enceinte elle se ferait avorter. Jai 3 cas dans
mon entourage davortement. Etudiant
25Une sexualité à haut risque
- Il semble que les jeunes soient, en revanche,
plus hésitants à rejeter la faute sur les autres
pour ce qui concerne les risques quils prennent
en matière de sexualité. - Néanmoins, les jeunes tendent à considérer les
MST, et a fortiori le VIH, comme les seuls
risques potentiels rattachés à une sexualité non
protégée. - Les jeunes filles sont nombreuses à avoir eu
recours à plusieurs reprises à la pilule du
lendemain les garçons interrogés quant à eux ne
se sentent pas toujours concernés par lenjeu des
grossesses non désirées.
Jai rappelé la fille, javais peur davoir le
sida, je lui ai demandé si elle était sûre. Elle
avait lair sincère, mais elle avait 32 ans. Jai
un pote qui est parti aux Etats-Unis et il la
fait 3 fois sans, je ne comprends pas. Cétait
lexcitation, on est jeune, on séclate.
Etudiant
Une fois je nai pas utilisé de préservatif, et
la fille était vierge, elle a pris la pilule du
lendemain. Je nen ai pas parlé parce que jétais
honteux, à cause de moi elle avait eu des
problèmes, jai eu une attitude irresponsable.
Lycéen
26 V. Le culte de lautonomie
27Le culte de lautonomie
Ce sont mes parents qui financent, et je
culpabilise de ne pas pouvoir massumer. Et mes
parents me montrent bien quil faut que je fasse
attention, quils ne me donneront pas plus.
Etudiante
Jai choisi ma Sécu au hasard tout le monde a
choisi comme ça, il y avait 2 brochures.
Etudiant
28Le culte de lautonomie (1/3)
- Le désir dautonomie des jeunes, notamment
vis-à-vis de leurs - parents, se traduit dans tous les aspects de leur
vie, y compris dans - la gestion de leur santé.
- Pour les questions dordre administratif, les
jeunes se reposent beaucoup sur leurs - parents, et se trouvent en difficulté notamment
pour choisir un régime dAssurance - Maladie ce choix se fait souvent par autrui, ou
au hasard. - Quelques-uns, parmi ceux qui gèrent leur santé de
manière autonome, disent ne pas - être en mesure de souscrire à un régime de prise
en charge de leur santé du fait du - coût.
- Les attentes des jeunes en termes de prise en
charge portent avant tout sur - loptique, le dentaire et la pilule contraceptive.
Jai choisi ma Sécu au hasard tout le monde a
choisi comme ça, il y avait 2 brochures.
Etudiant
29Le culte de lautonomie
Quand jai des questions, jessaie dy répondre
moi-même, je tape sur Google, je vais sur
plusieurs sites, des forums, et je recoupe les
informations. Lycéen
Quand jai un rhume, je mets du citron dans de
la tisane et pour une gastro jattends que ça
passe et je bois du coca. Etudiante
30Le culte de lautonomie (2/3)
- Le désir dautonomie des jeunes se manifeste
également vis-à-vis - du monde médical.
- Les jeunes expriment une certaine méfiance
vis-à-vis du corps médical dans son - ensemble, et a fortiori vis-à-vis de leur médecin
traitant qui se trouve la plupart du - temps être le médecin de famille. Lorsquils ont
des interrogations, ils tentent dy - répondre par eux-mêmes via les forums de
discussion sur Internet (tasante.com est - leur site de référence) ou en demandant à leurs
pairs et amis. - Les étudiants se montrent par ailleurs méfiants
vis-à-vis des médicaments, et disent - attendre de voir si leur corps se rétablit seul
avant de prendre des médicaments. - Lorsquils en prennent, ils se servent la
plupart du temps dans la boite à pharmacie - du foyer parental, en cas de maux de tête, de
ventre, de gorge
Avec les médicaments il y a des effets
secondaires, et à forte dose, le système
immunitaire ne se défend plus, comme les sportifs
qui se dopent. Lycéen
31Le culte de lautonomie (3/3)
- Sils se rendent peu chez leur médecin de ville,
les jeunes sont nombreux à - avoir engagé une démarche autonome de dépistage
(du VIH) dans un - CDAG (centre de dépistage anonyme et gratuit), ou
de consultation en - planning familial pour recueillir de
linformation sur la contraception, ou en - cas de suspicion dune grossesse non désirée.
Jy suis allée parce que cétait anonyme et
gratuit. Surtout pour le côté anonyme, je ne me
voyais pas aller dans mon labo près de chez
moi. Etudiante
32Merci de votre attention