Title: Th
1Théorie des systèmes dinformation 4
2Couches du système dinformation
3Approche linguistique du SI
- Le SI est un langage, un système de signes qui
est à la fois - ??s?? support de la circulation des idées au
sein de lorganisation (de même que l'image du
signal sonore est le support de la conversation
entre des personnes), - f?s?? cadre conceptuel a priori qui, en
fondant le discernement des agents, leur permet
de percevoir les événements du monde réel et
dagir sur lui. - Ce langage se forme à larticulation
- de la physique de lentreprise (fonction de
production, marché, crédit) - Principes durbanisme, modélisation
- de sa sociologie (comportement des acteurs)
- Importance de lorganisation interne et des
réseaux dinfluence - Quelles sont les priorités de lentreprise ?
- Modestie ou timidité ?
4Urbanisation du SI
5Application, composant, processus
- Application
- Structure de données algorithmes de calcul
- Composant
- Ensemble de classes organisées autour dune
classe maître et décrivant un être du monde réel - Analogue à dossier
- Passer de lapplication au composant faire
passer la priorité des algorithmes aux données - Processus
- Succession des tâches qui concourent à la
production de valeur - Les applications ne contiennent pas dinformation
sur les processus - Les SI modernes automatisent le parcours des
dossiers entre les divers agents qui doivent les
traiter
6De lurbanisation à la modélisation
- Une même démarche, une portée différente
- Chronologie, granularité
- La modélisation
- Langage UML (Unified Modeling Language, 1997)
- Domaines, processus, activités, composants,
données - Diagrammes dactivité, de classe, de séquence
- Un problème la communication
- Un pivot le référentiel
7Le référentiel
- Donnée couple logique formé par une définition
et une mesure - Type de la mesure booléen, entier, réel,
qualitatif, ordinal etc. - La donnée devient une information lorsquelle est
communiquée à un être humain capable de
linterpréter - Les définitions sont contenues dans le
référentiel - Populations
- Identifiants
- Nomenclatures
- Identification du propriétaire de chaque donnée
- Ladministration des données est garante de la
qualité du référentiel
8Règles concernant les identifiants
- Définir correctement la population dont il sagit
didentifier les individus - Ne pas confondre le client avec le service qui
lui est rendu - Construire un identifiant pérenne
- Il doit rester attaché à lindividu pendant tout
son cycle de vie - Ne pas confondre le rôle de lidentifiant avec
celui des attributs - Lidentifiant ne doit être porteur daucune
information - Préférer un nombre tiré au hasard, après avoir
vérifié quil na pas déjà été utilisé - Sinterdire de réutiliser un identifiant à la fin
du cycle de vie
9Les nomenclatures
- Classification, typologie, systématique etc.
- Découpage des activités industrielles
- Input, technique, output
- Évolution des nomenclatures industrielles
- Selon la matière première, le produit, la
technique - Selon le critère dassociation (1942)
- Découpage des classes sociales
- Les physiocrates (Baudeau, 1767)
- Les hésitations du XIXème siècle
- Classifications Parodi de 1945
- Création de la catégorie des cadres
- Catégories socio-professionnelles
- Un pivot pour la statistique et ladministration
(emploi, formation, droit social, etc.) - Classification des phénomènes naturels
- Classification des animaux à lâge classique
- La cladistique , fondée sur la génétique, et
ses innovations - Électricité, magnétisme, lumière
- Classifications dans le système dinformation
- Référentiel des clients, produits, partenaires
etc.
10Règles concernant les nomenclatures
- Règle formelle
- Une suite de partitions emboîtées, sans omission
ni double emploi - Règle fonctionnelle
- Les classes doivent regrouper les individus selon
les actions que lentreprise entend conduire
envers eux - Règle pratique
- Accompagner la nomenclature dune documentation
claire - Règles techniques
- Clarté du code utilisé pour identifier les
classes - Procédures de vérification introduites dans les
systèmes de saisie ou dans les interfaces - Vérification syntaxique (message derreur) et
sémantique (message danomalie) - Disponibilité des tables de passage (transcodage)
11Mettre en place une administration des données
- Identifier la personne chargée de lADD, lui
donner les moyens et pouvoirs nécessaires - Recenser les populations concernées par les
processus de lentreprise - Répertorier les identifiants, les évaluer, les
améliorer - Répertorier les nomenclatures, les évaluer, les
améliorer
12Règles concernant le partage des références
- Asservir les tables de codage à une table de
référence - Consultation au coup par coup ou réplication des
modifications sans délai - Actions à entreprendre
- Identifier les tables de codage, vérifier la
qualité de leur relation à la table de référence
13Un cas particulier les annuaires
- Référentiel des agents et de lorganisation
(parfois aussi des matériels) - Pour les agents Identifiant, état civil,
photographie, adresses, mots de passe,
affectation, statut, fonction - Un point délicat la tenue à jour
- Annuaire et profil de lagent un pivot pour
le SI - Identification, authentification, habilitation
14Comment construire un référentiel
- Risque ségarer dans le détail dune partie du
référentiel - Il nexiste pas de règle logique permettant de
déterminer le niveau de détail pertinent - Se donner un budget et un délai limités
- Pratiquer une démarche top down tout
couvrir, en faisant progresser le détail - Compléter ensuite selon les demandes des
utilisateurs
15Obstacle à la modélisation
- Obstacles institutionnels
- Préservation de lorganisation existante
- Sociologie de lentreprise (réseaux etc.)
- Obstacle intellectuel
- Refus de labstraction du modèle
- Goût de la complication
16Complexité et réalité
- La complexité, propriété essentielle de la
réalité - Aucun objet concret ne peut être représenté par
un modèle fini - Tout objet concret (i. e. individuel) assure de
facto la synthèse dun nombre indéfini de
déterminations abstraites - Aucune pensée ne peut donc rendre compte de
lensemble des propriétés du monde, ensemble des
objets concrets - Chaque objet est vu spontanément à travers
des grilles conceptuelles a priori
(nomenclatures) - Lélaboration de ces grilles est un processus
lent, un investissement
17Grilles et langages
- Une grille est pertinente si elle est
adéquate aux besoins de laction - Une mesure est exacte si elle alimente un
raisonnement exact - Exactitude et précision
- Le cadre conceptuel est construit
- Sil est pertinent, les faits dobservation sont
authentiques - Exemple lautomobiliste devant un feu rouge
- Lobservation nest jamais exhaustive, mais elle
peut être exacte - La réalité est en pratique pensable pour laction
- Vivre dans le monde et y graver nos valeurs
18Simplicité de la pensée
- Il est impossible de démontrer toutes les
propriétés vraies à partir dun nombre fini
daxiomes (Gödel) - Le monde de la pensée potentielle est complexe
- Cependant toute pensée explicite est simple
- La pensée pure, monde des modèles
- Modèle grille conceptuelle hypothèses
causales - Monde des jeux, des programmes informatiques, des
machines, des organisations - Les mathématiques, gymnastique de lesprit
- Le réalisme potentiel de la pensée est garanti
par le principe de non contradiction - Le viol de la logique est contre nature
- Jamais une théorie contradictoire ne pourra
modéliser un phénomène naturel
19La rencontre expérimentale
- Il faut un modèle pour pouvoir anticiper les
conséquences de laction - Laction nous confronte à lexpérience du monde
- Lexpérience apporte des faits dobservation,
mais ne prouve pas la vérité des hypothèses
causales du modèle - Une théorie doit être réfutable par lexpérience
(Popper) - Une théorie irréfutable a lair solide, pourtant
elle ne vaut rien - Lexpérience contraint à renoncer à certaines
hypothèses - La démarche expérimentale sétend à la vie
entière - Elle caractérise lage adulte de la pensée
- Lexpérience de lexpérience relativise les
modèles - Disponibilité au monde en vue de lefficacité
(Tao chinois) - Coup dœil du stratège
20Les embarras de la complication
- Certaines personnes ne savent pas penser
- Le débutant est naturellement maladroit
- Rareté du coup dœil
- Formation intellectuelle malencontreuse
sacralisation de la pensée , enflure de la
théorie, mystère de la science - Les plus intelligents sont souvent inaptes à
laction - Lécart entre la pensée et le monde fait souffrir
- Expérience courante le fonctionnement du corps
est énigmatique il est impossible de décrire un
visage avec des mots on ne connaît pas lêtre
aimé - Ceux qui croient que la pensée doit décrire le
monde ressentent la pensée simple comme une
usurpation - La phrase qui tue Ce nest pas si simple !
21La complication singe la complexité
- Le refus de la simplicité de la pensée fait
préférer le modèle compliqué - Incompréhensible, souvent faux, mais prestigieux
- En saturant lattention, la complication procure
une sensation (fallacieuse) du réalisme - Recette du modèle compliqué
- Emprunter à la réalité un grand nombre de
déterminations, emmêler leur écheveau - Entrelacer concepts, procédés techniques,
hypothèses, traitements statistiques, hypothèses
annexes, variantes, etc. - Interdire la séparation des causalités
22Le cas des systèmes dinformation
- 80 des fonctionnalités inutilisées
- Je dois répondre à la demande des
utilisateurs , deuxième phrase qui tue - La demande nest pas le besoin
- Refus de labstraction, de la sélectivité des
concepts et fonctionnalités - Traiter les cas particuliers rares
- Refuser la modularité tout se tient avec
tout - Refuser lemboîtage des partitions dans les
nomenclatures - Entropie du SI
- Tenue des référentiels (classes, identifiants,
attributs) - Tenue à jour des tables de codage
- Dialectes locaux
- Statistiques et tableaux de bord
- Faiblesse endémique des données de gestion
- Effets de la comptabilité (principe de prudence,
classements anti-économiques)
23 Ce nest pas si simple !
- Est-ce la bonne simplification ?
- La simplicité de la pensée, outil pour laction
- Tout garder en mémoire, cest ne rien comprendre
- Tout percevoir, cest ne rien pouvoir faire
- La parade mettre la sobriété à la mode
- Ridiculiser les personnes qui disent ce nest
pas si simple , ou il faut répondre à la
demande des utilisateurs - Promouvoir aussi la pertinence et la cohérence
24Voies pour sortir dembarras
- Modèle en couches
- Distinguer les logiques qui sarticulent dans
lobjet considéré (ordinateur, télécoms etc.)
portée générale du modèle en couches - Croiser les grilles
- Croiser les découpages utilisés, évaluer leur
corrélation - Imprévisibilité et probabilité
- Savoir vivre dans lincertitude, renoncer au
modèle déterministe, utiliser le raisonnement
probabiliste - Limites de la logique
- Condition nécessaire mais non suffisante le
formalisme ne garantit pas la pertinence de la
pensée - Écoute
- Étape essentielle de la démarche expérimentale
- Exigence non seulement éthique, mais
méthodologique - Après lécoute, la synthèse, moment délicat
puis la validation - La tache aveugle de lintellect, prison de
lintelligence - Clé de la recherche féconde savoir interpréter
ses propres agacements, répugnances et
contrariétés
25Lectures recommandées
- Épistémologie
- Ferdinand de Saussure, Cours de Linguistique
générale, Payot 1916 - Michel Volle, Le métier de statisticien,
Economica 1984 - Karl Popper, Objective Knowledge, Oxford
University Press 1979 - Langages
- Harold Abelson et Gerald Jay Sussman, Structure
and Interpretation of Computer Programs, MIT
Press 1996 - Martin Fowler, UML Distilled, Addison-Wesley 2000
- Histoire
- Bernard Guibert, Jean Laganier, Michel Volle "
Essai sur les nomenclatures industrielles " in
Economie et Statistique, no 20, février 1971 - Alain Desrosières, " Eléments pour l'histoire des
nomenclatures socioprofessionnelles " in Pour une
histoire de la statistique, I.N.S.E.E., 1976 - Philosophie
- François Jullien. La propension des choses, Seuil
1992