Title: LA SOUS-TRAITANCE
1- LA SOUS-TRAITANCE
- Comment employer la main-dœuvre qualifiée des
pays en développement et créer un réseau mondial
du travail intellectuel - Mina Mashayekhi
- Chef du groupe des négociations commerciales
- et de la diplomatie commerciale
- CNUCED
- Genève, 28-29 avril 2005
2Les données
- Un nouveau moyen de mettre en valeur les
compétences et dexploiter les marchés - Une situation bénéfique pour tous pour les pays
en développement et en voie dindustrialisation,
gains de productivité et de compétitivité,
création demplois, accélération de la croissance - Chaque dollar versé à un sous-traitant crée 1,45
à 1,47 dollar de richesse supplémentaire, dont
1,12 à 1,15 reviennent aux États-Unis et
seulement 0,33 Ã lInde. - L'"industrie" de la sous-traitance le chiffre
daffaires devrait dépasser les 1 000
milliards de dollars en 2006 - Économie totale réalisée grâce à la
sous-traitance à léchelle mondiale - Devrait passer de 6,7 milliards de dollars en
2003 à 20,9 milliards de dollars en 2008 - Les gains des pays en développement 60
milliards de dollars pour les services liés Ã
linformatique dici à 2008.
3Les données
- La sous-traitance Est-ce un enjeu Nord-Sud?
Non. - La sous-traitance Nord-Nord représente 68 pour
cent du total - LAmérique du Nord est le premier marché mondial
avec - 60 pour cent du total
- Le Canada est le premier exportateur de services
privés vers les États-Unis - La crainte du chômage nest pas fondée
- Entre 2000 et 2010, léconomie des États-Unis
devrait créer - 22 millions demplois et lon prévoit quil y
aura 10 millions demplois non pourvus en 2010 - Estimations de la création demplois due à la
sous-traitance - 317 000 emplois nouveaux en 2008 aux
États-Unis - 2003 98 pour cent du montant total des
processus opérationnels sous-traités aux
États-Unis sont sous-traités à des entreprises
nationales (seuls 2 pour cent sont délocalisés) - Les exportations de lInde ne représentent que 1
pour cent du total des importations de services
privés des États-Unis (dont 2 pour cent pour les
services aux entreprises)
4Dépenses totales consacrées aux services
informatiques et aux processus opérationnels par
région, 2002-2006
Région 2002 2006 2002-2006(Taux de croissance annuelle )
Amérique 484 732 647 427 7,5
EMEA 171 303 237 390 8,5
Asie/Pacifique 117 622 194 228 13
Total 773 657 1 079 054 8,6
5Les gains
- Contributions à la réalisation des objectifs de
développement du Millénaire - promotion de la femme, réduction de la pauvreté,
accès à la technologie - Retombées positives
- gains liés au surcroît de consommation, au
transfert de compétence et de technologie et à la
création demplois induits - Renforcement des capacités locales
- ToT et progrès techniques
- pourraient aider les pays en développement Ã
créer leur propre industrie - lexemple de lInde TCS, Infosys, Wipro
Technologies - Expansion des marchés
- par leffet des liens intermodaux, en particulier
avec le mode 4 - pourrait avantager les nouveaux venus, en
particulier si lévolution récente se poursuit
6Avantages pour les entreprises qui sous-traitent
- Décision stratégique/nécessité compétitive
- Coûts de main-dœuvre réduits
- Économies déchelle
- Services opérationnels 24 heures sur 24/fuseaux
horaires - Accès à diverses compétences (y compris
linguistiques) - Cadre juridique et réglementaire
- Qualité
- Structure du réseau actuel dentreprises
- Équipes de recherche-développement travaillant en
tandem au niveau mondial
7Les activités
- Peu qualifiées service clients, saisie de
données, télémarketing, appui technique de base - Moyennement qualifiées traitement de
transactions financières (facturation des cartes
de crédit, règlement des sinistres) - Très qualifiées services professionnels tels
que recherche-développement, comptabilité,
ingénierie et architecture, analyse
dinvestissements, diagnostic médical
8Les pays en développement bénéficiaires
- Inde un succès éclatant
- 18 pour cent du marché mondial
- Taux de croissance 54 pour cent en 2003-2004
- Le total des recettes dexportations devrait
atteindre 57 milliards de dollars EU en 2008 et
148 milliards de dollars EU en 2012 - Les effectifs devraient passer de 110 000
salariés en 2003 à 2,7 millions dici à 2012 - Afrique du Sud, Bangladesh, Barbade, Brésil,
Chine, Ghana, Jamaïque, Kenya, Malaisie, Maurice,
Mexique, Nicaragua, Sénégal, Philippines, Viet
Nam - Autres
- Hongrie, République tchèque
9Rémunération des programmeurs(Salaire annuel
moyen en milliers de dollars EU)
10Le cas du Viet Nam
- Nortel, Cisco, IBM, Hewlett-Packard, British
Petroleum, Sony, Fuji, TCS, sont aujourdhui
présents au Viet Nam - Des spécialistes de la formation en informatique
(NIIT, Aptech, Oracle) et le Royal Melbourne
Institute of Technology assurent la formation - Atouts
- Coûts réduits
- Connaissances mathématiques très développées
(priorité du système éducatif) - Connaissance du français et de langlais
- LÉtat encourage le développement de
linformatique par des avantages fiscaux, la
création dinfrastructures et léducation - La diaspora vietnamienne a été le moteur du
développement de linformatique au Viet Nam
11Le cas du Ghana
- Le gouvernement joue un rôle très actif et fait
campagne pour inciter les principaux fournisseurs
américains de processus opérationnels à sétablir
dans le pays - Atouts
- stabilité politique
- main-dœuvre anglophone, taux dalphabétisation
élevé - Importance de la diaspora
- les émigrés créent des entreprises au Ghana,
parfois en association avec des investisseurs
étrangers - connaissances des cultures étrangères et des
réseaux internationaux -
12Les facteurs de la réussite
- Coûts peu élevés
- Connaissances linguistiques, niveau
d'instruction, compétences - permet dévoluer vers des activités à plus forte
valeur ajoutée - Capacité de sintégrer dans des réseaux mondiaux
- Infrastructures suffisantes et fiables
- Rôle du gouvernement création
dinfrastructures, éducation, incitations
diverses, campagnes de promotion, stabilité
politique, cadre réglementaire (sécurité des
données et protection des DPI notamment) - influe sur les perspectives à long terme des
entreprises - Rôle de la diaspora
- Proximité culturelle et confiance
13Les obstacles à surmonter
- Insuffisance des infrastructures, de la formation
et du marché local - Difficultés de gagner la confiance des
entreprises qui sous-traitent - cadre réglementaire en évolution
- instabilité politique et problèmes de gouvernance
- Insuffisance de la couverture responsabilités et
dommages - mise en place dun cadre solide pour la gestion
des risques - Érosion de lavantage compétitif
- introduction de nouvelles lois et réglementations
(par exemple restrictions visant le transfert de
données personnelles) - Protectionnisme dans les pays qui délocalisent
14Liens entre modes
- Modes 1 et 4
- les spécialistes des services professionnels
doivent pouvoir voyager pour négocier des
contrats, résoudre certains problèmes, assurer la
maintenance, la formation, la supervision et le
contrôle, etc. - Modes 1 et 3
- les entreprises indiennes qui ont su exploiter le
phénomène de la sous-traitance ont maintenant
établi une présence commerciale sur leurs
principaux marchés - 480 sociétés indiennes ont été créées aux
États-Unis aujourdhui, lInde est le huitième
investisseur étranger au Royaume-Uni - filiales en Chine, aux Philippines, etc. pour
exploiter certaines compétences spécifiques et
mettre en valeur une main-dœuvre peu coûteuse.
15Libéralisation lapproche ciblée
- Engagements daccès au marché et de traitement
national sans restrictions fondés sur une liste
positive de sous-secteurs de services au niveau
des positions à deux chiffres - garantie dun champ dapplication suffisamment
large pour inclure une grande partie du commerce
international de services informatiques et de
processus opérationnels - axée sur les secteurs concernés
- permet une libéralisation progressive (en tenant
compte des contraintes réglementaires et
institutionnelles existant dans les pays en
développement) - meilleure prévisibilité
- Mais
- pourrait encore exclure un certain nombre de
services qui font déjà lobjet dun commerce
international - Pourrait exclure de nouveaux services qui
nentrent pas encore dans le commerce
international
16Libéralisation lapproche horizontale
- Engagements sans restrictions concernant laccès
au marché et le traitement national pour TOUS les
services fournis en mode transfrontières (sauf
certains services financiers et certains services
de transport) - inclus les services qui ne sont pas inscrits sur
les listes et tous les nouveaux services qui
pourraient un jour faire lobjet dun commerce
international - réduit le pouvoir de négociation
- accélère louverture des marchés.
- Mais
- est moins compatible avec la structure
fondamentale et lapproche générale de lAGCS
(listes positives) - ne permet pas une libéralisation ciblée
- limite la marge de manœuvre pouvant être accordée
aux pays en développement - a des effets moins prévisibles.
17Réglementation intérieure
- Engagements spécifiques
- Pourraient être contournés par des
réglementations intérieures protectionnistes. - Obstacles
- les pays en développement nont pas encore arrêté
leur réglementation - la fourniture transfrontières au moyen de
nouvelles technologies soulève de nouveaux
problèmes de réglementation (responsabilité,
protection des consommateurs, etc.) - il faut mettre en place de nouveaux cadres
institutionnels pour la fourniture
transfrontières et la sous-traitance des
services.
18Réunion dexperts de la CNUCEDServices
professionnels et nouvaux secteurs dynamiques
- Analyse des nouveaux débouchés résultant de la
sous-traitance internationale - Recherche des meilleures pratiques pour renforcer
les capacités nationales et accroître la
participation au commerce international - Exploitation des cadres de coopération et de
coordination entre organisations internationales - En ce qui concerne la CNUCED, intensification des
activités de renforcement des capacités des pays
en développement et, en particulier, des PMA - En ce qui concerne les pays en développement,
création des infrastructures nécessaires et
renforcement des capacités nationales - Mise en œuvre effective de larticle IV et de
lAnnexe sur les télécommunications - En ce qui concerne les Membres de lOMC,
traitement des questions liées à laccès au
marché dans le cadre des négociations en cours au
titre de lAGCS - Coopération dans le cadre daccords commerciaux
régionaux
19Comment aller plus loin
- Rôle actif des gouvernements des pays en
développement - Exploitation de l'avantage comparatif pour
accroître la compétitivité de leur économie - Création et entretien des infrastructures
nécessaires - Mise en place de cadres réglementaires appropriés
et préservation de la stabilité politique - Réponse aux besoins du secteur privé
- Mobilisation de la diaspora pour la création
dentreprises nationales
20Comment aller de lavant (suite)
- Aide internationale visant à renforcer les
capacités des pays en développement - Assistance pour la formation de la main-d'œuvre
et la création dinfrastructures, par exemple au
moyen dun "fonds numérique" (financement
extérieur) - Lutte contre le protectionnisme
- Au moyen de mesures daide aux branches de
production affectées (recyclage, aide pour la
recherche demploi, chèques-formation, etc.) - Dans le cadre des négociations commerciales
multilatérales (questions liées à laccès au
marché dans le cadre de lAGCS)
21Résumé .
- La sous-traitance est une évolution inévitable de
léconomie mondiale - qui pourrait apporter des avantages considérables
tant aux pays développés quaux pays en
développement. - Les bienfaits de la mondialisation ne sont pas
automatiques - et requièrent une action ciblée
- au niveau national (facilitation de la
sous-traitance, notamment par la construction
dinfrastructures et léducation) - au niveau international (assistance technique
pour la formulation de politiques nationales et
la négociation de mesures propres à limiter le
protectionnisme).
22Je vous remercie.