Title: Une Introduction aux Sciences Cognitives
1Une Introduction aux Sciences Cognitives
2- Les sciences cognitives?
- un enjeu économique majeur
3Marketing polysensoriel
- couvre les cinq sens à des degrés différents -
- Objectifs
- renforcer l'identité d'une enseigne, être en
harmonie avec la clientèle - susciter chez le consommateur des réactions
affectives, cognitives et/ou comportementales
favorables à l'acte d'achat - influer sur la perception du temps qu'ont les
acheteurs
4Marketing polysensoriel
- Marketing visuel la vue comme sens le plus
sollicité car le plus stimulé par
l'environnement évolution la plus récente
utilisation de la vidéo (Décathlon, Castorama) - Marketing gustatif concerne directement les
attributs intrinsèques des produits le goût
comme outil efficace de différenciation Charal
a su imposer ses viandes grâce à une démarche
mercatique fondée sur la tendreté et le goût
l'entreprise s'est ainsi créé une image de
qualité - Marketing sonore un morceau de musique connu a
plus d'impact sur les sommes dépensées et les
achats imprévus qu'un morceau inconnu
Avec le Pur Buf de CHARAL, savourez le véritable
goût d'une viande 100 pur Buf, sélectionnée et
préparée avec le plus grand soin.
5Marketing polysensoriel
- Marketing olfactif des cinq sens, celui qui
véhicule la plus grande valeur émotionnelle - le jeune enfant perçoit les odeurs avant même de
pouvoir distinguer les sons, les couleurs et les
textures l'odorat peut ressusciter des
sensations profondément enfouies - Leclerc diffusion d'air iodé au rayon
poissonnerie, de senteurs de produits de saison
au rayon fruits et légumes Galeries
Lafayette une odeur sert de rampe
olfactive pour guider les clients à travers les
étages du magasin
6Marketing polysensoriel
- Marketing tactile le toucher crée la
familiarité avec le magasin ou le produit - Séphora par exemple utilise un tapis rouge
moelleux qui participe au confort et au bien-être
des consommateurs. Un sol confortable incite
davantage à la flânerie - Les constructeurs automobiles font d'importantes
recherches sur le toucher du volant et du levier
de vitesse afin que ceux-ci procurent des
sensations de bien-être et de solidité
7Le Knowledge Management
- créer un flux optimal des connaissances pour le
succès de l'entreprise et de ses clients - transformer le capital intellectuel en un capital
structurel, afin de le rendre exploitable par
l'entreprise --gt un nouveau modèle économique - éviter la perte de savoir (départ de
collaborateurs) - gagner en productivité, en gagnant du temps
(réutiliser lexpérience passée pour les cas
nouveaux) - développer l'innovation et la qualité éviter la
répétition (y compris des erreurs), et se
concentrer sur des taches à plus forte valeur
ajoutée - accroître les ventes le client achète
l'expérience cumulée des consultants sur la
problématique il convient de valoriser et
dexploiter le stock d'expérience accumulé
8L'exemple de Renault
- constatation d'erreurs systématiques, notamment
au niveau de la conception et des techniques
retenues ces erreurs récurrentes ont un coût et
les actions curatives coûtent beaucoup plus que
les actions préventives - cause principale difficulté à formaliser la
connaissance et à la transmettre (i) au bon
moment (ii) à la personne qui en a besoin - solution capitaliser des standards de solution,
prendre en compte les expériences positives et
négatives - efficacité directement mesurable au niveau
conception (produits moins bruyants et
techniquement plus fiables), service après-vente
(satisfaction des clients plus grande) et coûts
de garantie (diminués)
9Approche
- Sciences et technologies de l information
nouveaux enjeux - Pour une approche interdisciplinaire
- Définir les sciences cognitives?
- Un exemple la vision
- La question du sens
- Des médiations techniques quelques exemples
10STIC un triple enjeu
- Performances - Utilisabilité - Complexité
- gérer des masses croissantes dinformation
- assumer des contraintes accrues dévolutivité et
de dispersion géographique opérer dans des
contextes dusages non maîtrisables - préserver la qualité des performances et de
lassistance à lusager
11Une quête de sens accrue
- de nouveaux moyens dinscription de
linformation, - de nouvelles modalités sémiotiques,
- de nouveaux objets (pages personnelles)
surgissent, - qui mobilisent nos facultés dinterprétation
- Penser comment les interprétations et les quêtes
de sens se réalisent à travers ces nouveaux
dispositifs - la grouillante activité herméneutique des
collectifs innombrables - - Pierre Levy Les technologies de
l intelligence
12Des cibles multiples, multiformes et changeantes
- lindividu
- le collectif
- lorganisation
- linstitution
- les sphères scientifiques, culturelles,
juridiques, économiques - un impact tangible
- une articulation difficile à conceptualiser et
relativement peu étudiée
13Un triple enjeu (bis)
- Performance, utilisabilité, complexité
- performance mettre en lien et organiser les
informations disponibles sur les réseaux,
solliciter linterprétation ce nest plus la
dimension des données mais lespace des possibles
qui est considéré - utilisabilité toucher nos sens, nos émotions
être intelligible, faire sens - complexité des réalités hybrides où lhumain et
le non-humain sont mêlés des réseaux où des
liens sociaux se tissent autour de valeurs qui
échappent à une logique utilitariste
14Un déterminisme entre savoir et inconnu
- La spirale de l'information
- des possibilités de mesure et d'instrumentalisatio
n grandissantes - la nécessité accrue de considérer les processus
les systèmes et leurs organisations dans leur
dynamique un univers grandissant de possibles
et d interprétations - La spirale de l'inconnu
- limpossibilité grandissante de spécifier a
priori les contextes d opération et d usage - l'incapacité à constituer les corpus de
connaissances nécessaires
15Un déterminisme entre opacité et transparence
- Conférer l autonomie
- conférer aux artefacts techniques une autonomie
accrue, par la capacité à sadapter aux
conditions changeantes de lenvironnement, à
acquérir de nouvelles connaissances de manière
dynamique, enfin à construire de manière
progressive des solutions adaptées au problème à
résoudre - Préserver la transparence
- lutter contre l'opacité des systèmes, préserver
leur intelligibilité et leur capacité de
communication privilégier les principes
d explicabilité et de causalité
16Un déterminisme entre normalisation et émergence
- normer la production
- unifier la conception et régler lorganisation,
maximiser la productivité et la réutilisabilité
- garantir lobjectivité et lévaluabilité
- garantir la réactivité
- adaptation aux conditions changeantes de
lenvironnement - prise en compte des spécificités de lusager
17Un déterminisme entre pluralité et singularité
- Le collectif pour cible
- développer les approches collaboratives,
participatives - Mais une rationalité située et plurielle
- caractère premier de lexpérience immédiate, de
la situation - caractère entrelacé des dimensions de la
subjectivité, de lintentionnalité, de
linconscient
18Des avancées techniques nécessaires
- Augmenter et intégrer les compétences
- des capacités pour percevoir, représenter,
traiter, raisonner, décider, planifier,
contrôler, résoudre, évaluer et valider, - des compétences pour partager, interagir,
coopérer et communiquer - des aptitudes à l'autonomie, l'adaptation,
l'apprentissage, l'explication, la conception, la
création - Qualifier et accroître les performances
- rationalité, intégrité, cohérence, validité,
fiabilité, adaptabilité, flexibilité,
évaluabilité, apprenabilité, utilisabilité,
utilité, efficacité, lisibilité
19Des renouvellements nécessaires
- Renouveler les approches de conception et les
statuts - penser ensembles humains et non-humains
- comment forger des relations interdisciplinaires
pour penser ensemble les architectures de réseaux
humains/ non-humainsprenant "sens" dans les
sociétés d'aujourd'hui? - usagers et systèmes comme partenaires,
co-acteurs, co-concepteurs - penser le système et sa technique non comme
interface vers la tâche ou pur outil de
communication - mais comme médiateur de l'activité humaine dans
ses dimensions cognitives, sociales, économiques,
culturelles
20Concevoir les systèmes de demain Une vision
intégrée
- Penser les chaînes d interdépendance qui lient
- le biologique, le cognitif et le social
- les composants, les architectures, les langages,
les modèles de représentation, les logiques - les faits humains, les faits techniques et la
construction des savoirs
21Une approche intégrante de la cognition
- La cognition un processus distribué et situé
dont l'objet est la construction de modèles et
dont les dimensions sont physiques, mentales,
mais aussi sociales - C'est l'environnement qui modèle le système, en
dirigeant son attention et ses buts, c'est aussi
le système qui modèle l'environnement, en le
représentant d'une manière qui est médiée par ses
propres buts et ses ressources
22Une approche intégrante de la cognition
- L'intentionnalité "le processus par lequel le
monde façonne notre esprit et notre esprit
façonne le monde" - La conscience "une activité de projection, qui
dépose autour d'elle les objets comme des traces
de ses propres actes, mais qui s'appuie sur eux
pour passer à d'autres actes de spontanéité" - - Merleau-Ponty "Phénoménologie de la
Perception"
23Penser ensemble Humains et non-Humains
- Principe dancrage des technologies dans lhumain
individuel et social on ne peut pas penser
l innovation technologique sans penser les
conditions humaines de son appropriation de son
émergence - Principe dancrage du savoir humain sans les
médiations techniques on ne peut penser
lhumain sans penser le rôle des médiations
techniques dans son évolution - on ne peut penser les sciences de lingénieur
sans penser les sciences de lhomme et de la
société
24Technologies appropriation émergence
25Lévolution des savoirs appropriation et
construction
26Approche
- Sciences et technologies de l information
nouveaux enjeux - Pour une approche interdisciplinaire
- Définir les sciences cognitives?
- Un exemple la vision
- La question du sens
- Des médiations techniques quelques exemples
27Les technologies un lieu d apprentissage de la
pluralité
- Exercer l interdisciplinarité, c est bénéficier
de la pluralité, permettre la circulation des
idées et la mobilité des conceptions - et non
- assimiler autrui à un autre soi-même et
s appuyer sur une correspondance supposée des
concepts et des théories - le reléguer, le cantonner aux niveaux de discours
supposés de son intervention, refuser son
apparition sur les terrains qui nous sont propres
par crainte des remises en cause nécessaires
28Les technologies un lieu d apprentissage de la
pluralité
- une volonté dalliance qui suscite
lexplicitation des postures et des modèles, et
qui favorise la reconnaissance et le
développement de référents multiples et
complémentaires selon lesquels postures et
modèles seront en retour éclairés et critiqués de
manière renouvelée, - une volonté dalliance où lon utilise lautre
pour en apprendre à son sujet, pour mieux
comprendre le sens de ce que lon fait en
reconnaissant le choix dont on procède - F. Dosse. Lempire du sens, Paris La
Découverte, 1995.
29Du statut des modèles
- expliciter les modèles implicites qui sont
incorporés dans les technologies et outils
expliciter les choix théoriques qui les
sous-tendent - des modèles qui postulent une certaine forme
dindétermination et refusent toute forme de
réductionisme, de dogmatisme, et toute logique
exclusive des modèles qui se questionnent
mutuellement, qui suggèrent de nouveaux efforts
de modélisation - respecter la pluralité des langages, des discours
et des disciplines - - François Dosse L empire du sens
30Conditions d exercice de l interdisciplinarité
- Chercher l'articulation et non la disjonction des
lieux et des moments d'intervention des
disciplines - forme "faible" considérer telle discipline
comme pourvoyeuse de données ou de théories, que
lon sapproprie sans précaution - forme "forte" convoquer les disciplines dans
l'intégralité de leurs lieux d'intervention, en
ouvrant les finalités et les domaines
expérimentaux - forger des alliances pour penser ensemble les
artefacts techniques, pour penser ensemble des
architectures de réseaux intégrant humains et
non-humains (C. Henry)
31Une ambition
- Déverrouiller
- ne pas verrouiller dans des espaces séparés des
questions qui ne peuvent être résolues séparément
et doivent être affrontées toutes en même temps
la science ne réside pas dans le face à face
entre disciplines mais dans le processus qui les
traverse - Créer des liens
- plus une science est connectée au reste du
collectif, meilleure elle est ainsi il est bon
de toujours se situer par rapport aux référents
des sciences voisines - - Bruno Latour "L'espoir de Pandore"
32Une ambition
- Déverrouiller
- ne pas verrouiller dans des espaces séparés des
questions qui ne peuvent être résolues séparément
et doivent être affrontées toutes en même temps
la science ne réside pas dans le face à face
entre disciplines mais dans le processus qui les
traverse - Créer des liens
- plus une science est connectée au reste du
collectif, meilleure elle est ainsi il est bon
de toujours se situer par rapport aux référents
des sciences voisines - - Bruno Latour "L'espoir de Pandore"
33Une approche intégrante des relations
disciplinaires
- Une interdisciplinarité qui ne sarticule ni
autour d'une prescription par les modèles
informatiques, ni autour d'une confrontation
humain/non-humain, - mais autour de la dynamique qui unit humains,
non-humains et environnements dans la quête de
connaissances - de même qu'il n'est pas question de réduire
l'intelligence humaine à une machine, il ne peut
être question de réduire l'intelligence des
machines à sa seule confrontation à l'humain
34Approche
- Sciences et technologies de l information
nouveaux enjeux - Pour une approche interdisciplinaire
- Définir les sciences cognitives?
- Un exemple la vision
- La question du sens
- Des médiations techniques quelques exemples
35Une définition?
- Que sont les Sciences Cognitives?
- La réponse simple est la suivante. Notre univers
comporte trois grands mystères le monde
physique, la vie, et l'esprit. - Les questions essentielles relatives au monde
physique et à la vie sont aujourd'hui en bonne
voie d'être résolues. - Le défi du siècle suivant est donc l'esprit
c'est l'objet des Sciences Cognitives.
36Une définition?
- Daprès le Blackwell Dictionnary of Cognitive
Psychology Létude interdisciplinaire de
lacquisition et de lutilisation des
connaissances - Les sciences cognitives ont pour objet de
décrire, expliquer, éventuellement simuler les
principales dispositions et capacités de
l esprit humain langage, raisonnement,
perception, coordination motrice, planification - - Daniel Andler - Introduction aux Sciences
Cognitives - 1992
37Une définition?
- Ni un objet détude, ni une hypothèse
fondamentale, ni une tradition, mais un complexe
dont une approche extensionnelle ne donnerait
quun magma informe de programmes de recherche
relevant dune multitude de disciplines - la conviction que seule une association étroite
entre sciences du cerveau, psychologie,
linguistique, informatique, anthropologie et
philosophie peut apporter des réponses
nouvelles, cest-à-dire issues de recherches
empiriques, aux questions traditionnelles
concernant la nature de lesprit humain - Daniel Andler - Introduction aux Sciences
Cognitives - 1992
38Dan Sperber
- La réponse à un vieux problème
- une frontière traditionnelle, entre sciences de
la nature d une part, sciences de l homme et de
la société d autre part, semble profondément
inscrite dans le paysage de la recherche - cest à cheval sur cette frontière aux allures de
front militaire que se sont développées depuis
une trentaine d années les sciences cognitives - le point de départ et le pivot des sciences
cognitives c est une réponse nouvelle au vieux
problème des rapports entre l âme et le corps
39La relation corps-esprit le cognitivisme
- le système esprit/cerveau 2 niveaux de
description largement indépendants - le niveau matériel ou physique
- le niveau informationnel ou fonctionnel
- à l image du distingo entre hardware et software
- comment de la matière peut-elle produire de la
pensée?
40Une quadruple controverse
- une approche neurophysiologique
- vs
- une approche symbolique de la cognition (Newell
Simon, 1972) - vs
- traiter larticulation entre les processus
symboliques et sub-symboliques (à la suite des
travaux de Rumelhart et McClelland) - vs
- mettre en avant le rôle de lenvironnement social
et culturel, du contexte et des situations dans
lesquelles les acteurs se situent et évoluent
la cognition située (Suchman, 1987)
41D après P. Salembier (IRIT)
- Selon lapproche symbolique, les systèmes
intelligents sont conçus comme des systèmes
physiques composés dun ensemble de structures
symboliques placés en relations - Les systèmes symboliques sont utilisés pour
stocker en mémoire des représentations de
situations externes. Ils peuvent manipuler ces
représentations pour planifier des actions, et
exécuter ces actions pour changer la situation
externe - Ces 35 dernières années un grand nombre de
systèmes symboliques ont été construits et testés
pour simuler le raisonnement humain et
lapprentissage dans des tâches généralement
simplifiées
42D après P. Salembier (IRIT)
- Plusieurs limites des méthodes formelles pour
lanalyse des processus cognitifs ont été
soulignées Winograd et Florès (1986), Suchman
(1987), Lave (1988), Greeno (1989) et Norman
(1993). - La première est relative à la complexité et la
densité de linformation. La quantité de
connaissance nécessaire pour faire face à la
complexité de lenvironnement est énorme. - Expliquer le comportement humain dans les
situations les plus quotidiennes demanderait un
effort considérable de millions de
représentations symboliques et il nest pas
encore certain que cela serait suffisant.
43D après P. Salembier (IRIT)
- Une deuxième limite de lapproche classique est
la complexité et la non prédictibilité de
lenvironnement (Agre, 1988 Agre Chapman,
1987 Pavard, 1991). - Quelle est la valeur de la planification et du
raisonnement si les événements réels ne peuvent
être vraiment prédits? - Une partie du problème relève de la nature
limitée de linformation extraite à travers les
systèmes sensoriels en quantité et en précision - Une autre partie du problème est temporelle au
moment où on a collecté linformation sur
lenvironnement et décidé dagir, le monde a
changé (De Keyser, 1990a Decortis, De Keyser,
Cacciabue Volta, 1991).
44Dan Sperber
- La cognition comme interaction
- ce qui manque peut-être aux ordinateurs pour
penser au sens où des organismes pensent, cest
la condition la moins mystérieuse de la pensée,
celle dont la matérialité est la mieux
intelligible, à savoir linteraction entre
lorganisme et lenvironnement. - Cette différence nempêche pas le fonctionnement
des ordinateurs déclairer la partie la plus
mystérieuse de la pensée, celle dont la
matérialité a longtemps échappé à
linvestigation, à savoir les processus mentaux
qui suivent (ou qui précèdent) cette interaction
45Francesco Varela
- Le cerveau n'est pas un ordinateur - On ne peut
comprendre la cognition si l'on s'abstrait de son
incarnation - Le cerveau existe dans un corps, le corps existe
dans le monde, et l'organisme agit, bouge,
chasse, se reproduit, rêve, imagine. - Et c'est de cette activité permanente quémerge
le sens de son monde et les choses.
46d après F. Varela
- Esther Thelen a montré récemment (1993) que
l'acquisition de la capacité d'abstraction est
inséparable de cycles de perception-action que
l'enfant réalise sur certains objets, par exemple
tous les objets qui contiennent de l'eau, les
tasses, les verres, etc. - L'enfant va les manipuler intensément pendant une
certaine période. Et si vous l'empêchez de le
faire, ou s'il est empêché de le faire à cause
d'un handicap, cela gêne son développement
cognitif. - Thelen renverse la théorie antérieure en disant
qu'à la base de ce développement, il y a
l'incarnation sensori-motrice, le fait que toute
perception entraîne une action, que toute action
entraîne une perception, donc que c'est une
boucle perception-action qui est la logique
fondatrice du système neuronal.
47- Damasio - processus inverse - lesprit façonne le
cerveau -
48La théorie de lesprit
- Lintelligence des compétences individuelles
la capacité à interagir avec un environnement
physique et social (percevoir et communiquer) - Raisonner ne se réduit pas à appliquer une
séquence de règles expertes définies a priori
mais implique plutôt une collection de processus
concurrents, hétérogènes et évoluant de manière
dynamique - Deux courants de pensée simultanés et
complémentaires Minsky - The Society of Mind
(1985) / Vygotsky - The Mind in Society (1978) - La cognition distribuée
49La cognition distribuée ouvrir les frontières
- la cognition n'est plus réduite à un processus
local et isolé de traitement de l'information
Hutchin 95 , elle est envisagée au contraire
comme - mettant en cause des processus de coopération et
de collaboration entre l'humain et son
environnement (i) physique et (ii) social - distribuée temporellement les raisonnements
passés peuvent influencer les raisonnements
futurs - dépendante du contexte (située)
- évoluant selon le résultat de ces traitements et
interactions
50Minsky - The Society of Mind
- un neurone isolé n'est pas intelligent, mais
quelque part entre 1 et 100 milliards de
neurones, il se produit quelque chose, il
apparaît un phénomène qu'on peut nommer
conscience - le cerveau humain est constitué dune multitude
de petits proces-sus spécialisés, nommés agents.
Chaque agent ne peut, à lui seul, effectuer que
quelques tâches simples - cest le regroupement de ces agents en sociétés,
cest leur interaction, qui donne à notre cerveau
sa dimension desprit. La pensée est plus quune
somme déléments, elle résulte de la capacité à
mettre en lien, en mouvement - Si on dissèque un corps, on ny trouve pas
trace de vie, de même que si on dissèque un
cerveau, on ny trouve pas trace desprit
51Vygotsky - The Mind in Society
- Vygotsky developed this idea of the social
origins of individual psychological functions
(Vygotsky, 1978 Wertsch, 1985). - He argued that every high-level cognitive
function appears twice first as an
interpsychological process and only later as an
intrapsychological process. - The new functional system inside the child is
brought into existence in the interaction of the
child with others (typically adults) and with
artifacts. - As a consequence of the experience of
interactions with others, the child eventually
may become able to create the functional system
in the absence of the others. - (from Hutchin 2000)
52Une vision constructive de la relation entre
lesprit et le monde
- La conception distribuée de la cognition induit
une vision "constructive" de la relation entre
l'esprit et le monde celui-ci n'est plus
considéré comme un réflecteur passif, mais comme
le constructeur actif de sa propre réalité Prem
97 - Une telle construction implique le système
sensoriel, moteur et cognitif dans son ensemble - l'interaction avec le monde extérieur permet
l'émergence de structures cognitives
(construction du sens, interprétations, besoins,
buts) qui vont en retour suggérer et diriger des
actions sensori-motrices permettant de poursuivre
l'exploration de l'environnement
53Une vision constructive de la relation entre
lesprit et le monde
- La cognition un processus situé - au principe
de distribution est associé un principe
dadaptation selon lequel le contexte (mental,
physique, social) au sein duquel se déroule
l'activité cognitive se développe de manière
conjointe, comme partie intégrante de l'activité
Resnick 91. - En d'autres termes, "A central tenet of the
situated action approach is that the structuring
of activity is not something that precedes it but
can only grow directly out of the immediacy of
the situation" Nardi 96.
54Une vision constructive de la relation entre
lesprit et le monde
- Une même ligne de pensée a conduit au
renouvellement des recherches en planification,
par les théories de l'action située - Selon cette approche Suchman 87, l'engagement
même dans l'action va créer des circonstances que
l'agent ne pouvait anticiper au moment où il
construisait son plan d'action - Ces circonstances sont utilisées pour affiner
laction engagée, et affinées par cette même
action
55Un exemple (Beach 1993)
- stratégies utilisées par des garçons de café pour
mémoriser les commandes des clients utiliser
l'emplacement des verres (vides ou pleins) sur le
bar, ainsi que des indices sur les tables des
clients (position et état des sous-verres) - les barmen utilisent d'abord des indices verbaux,
puis, au fur à mesure que se développe
l'expertise, les informations disponibles dans
l'environnement - devenir expert, c'est exploiter les ressources de
l'environnement, cest développer le caractère
situé de lactivité - une partie de l'organisation de l'action est
prise en charge par l'environnement les
éléments de lenvironnement orientent et
structurent l'action du sujet, qui en retour va
modifier lenvironnement
56Approche
- Sciences et technologies de l information
nouveaux enjeux - Pour une approche interdisciplinaire
- Définir les sciences cognitives?
- Un exemple la vision
- La question du sens
- Des médiations techniques quelques exemples
57Vision humaine croyances
- dans lAntiquité cest loeil qui émet de la
lumière, qui éclaire les objets et permet la
vision - Platon (428 - 347 avant Jésus Christ) " Il nous
reste à étudier un quatrième genre d'impression
sensible... que nous avons désigné sous le nom
général de couleur, sorte de flamme qui s'échappe
des corps et dont les parties en s'unissant
symétriquement à la vue (qui est elle même une
flamme) produisent les sensations. " - Selon les Pythagoriciens et Euclide ( IIIème
siècle avant Jésus Christ) " Nous pouvons
chercher longtemps une aiguille tombée à nos
pieds pour que nous la voyons, il faut que
notre regard tombe sur elle, qu'elle soit touchée
par quelque chose, un quid, allant de l'oeil à
l'objet chaque individu ne possède-t-il pas un
feu intérieur? "
58Vision humaine croyances
- la lumière est indépendante du sujet qui la
regarde Ahlazen (XIe siècle) elle existe
indépendamment de notre oeil, et cest elle qui
parvient à notre il - des expériences pour mettre en évidence leffet
de la lumière sur lil - comment lombre dun objet est-elle observée si
cest loeil qui émet la lumière? - comment la lumière du Soleil, issue de loeil de
lobservateur, pourrait-elle le blesser et
laveugler ? - comment expliquer que les détails dun objet ne
sont observables que lorsque les conditions
déclairement extérieur sont bien maîtrisées ?
59La vision comme construction du sens
- Il convient, pour parvenir à interpréter cette
scène, de combiner détection (distinguer les
taches noires des taches blanches) et association
(regrouper ces taches en un ensemble cohérent) - Des points d'ancrage (cercle rouge) constituent
sans doute l'"amorce" d'une compréhension globale
de la scène.
60La vision comme construction du sens
- La vision comme articulation entre deux processus
fondamentaux des processus de
détection/discrimination, et des processus de
construction/regroupement - Selon la théorie gestaltiste de l'organisation,
l'interprétation, ou construction du sens,
résulterait ainsi d'un équilibre entre des
processus visant à isoler et à déceler des formes
et des processus visant à les regrouper afin de
créer d'autres entités spatialement et
conceptuellement cohérentes
61La vision comme construction du sens
- un exemple de contour subjectif , une classe
dillusions visuelles (G. Kanizsa) - nous voyons les figures subjectives parce que
notre cerveau cherche automatiquement à délimiter
des régions et, de ce fait, à donner un sens à
une figure a priori quelconque - il se pourrait également que nous considérions
lensemble de la figure comme un puzzle à
reconstituer en y cherchant des formes familières
ou simples
62La vision comme processus situé
- le contexte joue un rôle majeur dans
l'orientation des processus visuels une
situation est toujours perçue et ne prend sens
que dans un contexte donné - Illusion de Titchener le cercle central de la
configuration de gauche paraît plus grand que
celui de la configuration de droite - la vision est un processus qui ne peut être
défini de manière abstraite et "désincarnée - "the context in which cognitive activity takes
place is an integral part of that activity, not
just the surrounding context for it" RES 91.
63La vision commme processus situé
- Un carré clair dans l ombre est du même gris
qu un carré sombre à l extérieur de l ombre - "Whilst part of what we perceive comes through
our senses from the object before us, another
part (and it may be the larger part) always comes
out of our own mind." - - W. James
64La vision comme activité dexploration
- The unexpected visitor A.L.Yarbus, Eye
Movements Vision, 1967 - A room with a group of people a piano in the
background - A man entering a room, he is wearing an overcoat
and has a hat in his hand - A woman is in foreground standing up from a chair
looking towards a man entering the room - A baby in a high chair, three other children in
the back-ground observing the visitor - A woman in an apron by the door
A text is an open universe where the interpret
may discover an infinite range of connexions -
- U. Ecco, The limits of interpretation, 1990
65La vision comme activité dexploration
- 1. No question asked
- 2. Judge economic status
- 3. Give the ages of the people
- 4. What were they doing before the visitor
arrived? - 5. What clothes are they wearing?
- 6. Remember the position of people and objects
- 7. How long is it since the visitor has seen the
family?
66Le rôle de lattention sélective
- Daniel J. Simons, Surprising studies of visual
awareness (2003) http//viscog.beckman.uiuc.edu/dj
s_lab/
67Scene understanding we do not just see, we
look
- The previous display examplifies our capacity to
work in presence of a large amount of
information, part of it is imperfect and noisy,
part of it is purely not relevant to the task at
hand. - There is no ideal representation, rather the
necessity to constrain interpretation processes
in an active way - Vision is the problem of controlling trial and
error processes - Vision is an act of attention we do not just
see, we look - We act toward the external world in order to
achieve a particular goal. There is no necessity
to reconstruct everything, if it is not needed
rather keep focused on what is needed with
respect to the goal
68Voir un processus complexe
- Des travaux comme ceux de Yarbus YAR 67
suggèrent de considérer la vision non plus
seulement comme une activité de représentation
d'objets, mais plutôt comme une activité
d'exploration guidée par la recherche d'objets,
la collecte d'informations et l'acquisition de
connaissances. - Ainsi, la vision n'obéit pas à un but externe,
prédéfini il s'agit au contraire d'un processus
prescriptif selon lequel les perceptions passées
suscitent l'intention de perceptions futures. - La vision peut dès lors être envisagée comme un
processus incrémental, opérant des
transformations sur le monde, qui à leur tour
changent la façon dont le monde est perçu et
interprété.
69Distribution et construction du sens
- Pour la cognition comme pour la perception, la
distribution s'avère un principe fondamental de
l'élaboration du sens. - Des mécanismes similaires joueraient un rôle
central dans la compréhension du langage
Victorri 96 la construction du sens des
unités est ici envisagée comme un processus
dynamique - chaque unité interagit avec les autres unités de
l'énoncé pour d'une part produire un sens global
de l'énoncé, mais aussi pour d'autre part donner
un sens "local" à chaque constituant de l'énoncé,
selon un principe de "composition gestaltiste".
70Distribution et construction du sens
- Un tel processus est ancré dans l'analyse et
l'élaboration de contextes (recherche de
groupements, hypothèses d'interprétation) et dans
la recherche de points d'ancrage l élaboration
du sens est donc le résultat dune interaction et
non un élément figé, enclos, explicitable a
priori, il s'agit d'un processus incarné dans
laction dun sujet, guidé par une intention, sur
un environnement. - L'activité cognitive est finalement définie comme
un processus dual d'interaction, au cours duquel
l'objet et le but se révèlent mutuellement
71what the computer sees
72De la perception à laction les affordances
- psychologie écologique Gibson (1979) rendre
compte de ladaptation sophistiquée de tout
individu vivant, animal ou humain, à son
environnement et cela malgré la taille parfois
très rudimentaire du cerveau de certains animaux
- exemple selon la taille de lanimal, un buisson
constituera pour lui un simple obstacle dans sa
course ou bien un refuge où il pourra facilement
se cacher des prédateurs un arbre apporte de
lombre, cest aussi un lieu pour faire son nid - Tout se passe comme si la perception donnait à
percevoir ce qui convient à lusage, pour un
sujet donné
73De la perception à laction les affordances
- se détacher à la fois dune dichotomie parfaite
entre lindividu et son environnement ambiant et
dune vision symbolique du traitement de
linformation - lindividu est inscrit dans son environnement
- cest linteraction entre
- les caractéristiques de lindividu et son action
actuelle - Et les propriétés du contexte environnemental
- qui détermine la nature des sollicitations
offertes et leur valeur adaptative (les
affordances) - une affordance une perception qui permet une
adaptation immédiate de lindividu, compte tenu
de ses caractéristi-ques biomécaniques et
sensori-motrices, sous la forme dune action
prenant en compte cette perception
74Une définition pour ergonomes
- Norman (1994) affordance the perceived and
actual properties of the thing, primarily those
fundamental properties that determine just how
the thing could possibly be used - the sharp blade of a knife affords cutting its
handle affords gripping paper and pencil afford
the possibility of writing and drawing a
doorknob affords opening - how objects entice us to afford them
- perceptual psychologists ask, "What is it about
this object that makes people want to use it this
way?" The object must talk to us with some sort
of language. If we can understand this language,
then we can make tools that tell us how to use
them
75Affordance for a chair
76De la perception à laction Bergson
- l'homme ne saisit des choses que ce qui
l'intéresse pratiquement la perception est donc
déterminée d'abord par les nécessités de l'action
- Bergson rejette l'idée d'une " perception "pure
- La perception dun objet nous indique le plan
dune action possible sur cet objet bien plus
quelle ne nous renseigne sur lobjet lui-même - Les contours que nous trouvons dans les objets
dénotent simplement ce que nous pouvons
atteindre, manipuler ou modifier - Ces lignes que nous voyons tracées dans la
matière sont simplement les chemins par lesquels
nous sommes appelés à nous mouvoir - Ils sont perçus à la mesure de lintelligence que
nous avons formée pour les atteindre
77Des comportements cognitifs
- Behavior is often described as the computation of
a response to a stimulus. This description is
incomplete in an important way because it only
examines what occurs between the reception of
stimulus information and the generation of an
action - Behavior is more correctly described as a control
process where actions are performed in order to
affect perceptions. This closed-loop nature of
behavior is de-emphasized in modern discussions
of brain function, leading to a number of
artificial mysteries. A notable example is the
symbol grounding problem - When behavior is viewed as a control process, it
is natural to explain how internal
representations, even symbols, can have meaning
for an organism, and how actions can be motivated
by organic needs. (Paul Cisek, 1999) - Les symboles des régularités dans linteraction
corps-environnement
78Des avancées majeures
- La place des neurosciences des modèles
intégratifs des fonctions cognitives supérieures - de nouvelles fonctions mentales ou psychiques
conscience, émotions, jugement, vie morale,
culture - revisiter les questions de perception et
d action - un rapprochement entre neurosciences et
philosophie et psychiatrie - une augmentation des phénomènes à expliquer et
des approches théoriques