Title: Sociologie des organisations
1Sociologie des organisations
- Vincent SIMOULIN
- IEP Toulouse 2ème année
24ème partie Perspectives (pratiques)
contemporaines.
- A) La sociologie de linnovation.
- B) Les dynamiques de lapprentissage (Argyris).
- C) Les questions de lintervention (Enriquez).
3A) La sociologie de linnovation.
- a) Les problèmes dévaluation de
linnovation (Berry). - b) Linnovation collective (Alter).
4Les problèmes dévaluation de linnovation.
- Michel Berry Une Technologie invisible ? limpact
des instruments de gestion sur lévolution des
systèmes humains. Rapport du Centre de Recherche
en Gestion, Juin 1983.
5Le rôle des instruments de gestion
- Les instruments de gestion (ratios,
nomenclatures, systèmes de gestion informatisés
ou non, etc). - Auxiliaires discrets et fiables au service du
pouvoir - ou éléments décisifs de la structuration du
réel, qui engendrent des choix et des
comportements qui échappent à la volonté des
hommes et parfois à leur conscience.
6Le rôle du manager
- Décider dans des situations complexes.
- Une information incomplète.
- Une situation dencombrement du temps.
- Le recours à des  abrégésÂ
7Les  abrégésÂ
-  Les abrégés du vrai se résument à quelques
chiffres simples. On mesure ainsi létat dun
pays en fonction de quatre chiffres (inflation,
chômage, solde du commerce extérieur, solde
budgétaire). On mesure la qualité dun chercheur
en comptant le nombre de ses publications, etc. -  Les abrégés du bon énoncent des normes ( le
déficit budgétaire ne doit pas dépasser 3 ,
 il faut accélérer lautomatisation pour
renforcer notre compétitivité , etc).
8Les fonctions des abrégés
- Gagner du temps (se fixer rapidement une opinion
sur une situation). - Justifier plus facilement ses choix.
- Ajuster plus rapidement les points de vue et
réduire les occasions de divergence entre acteurs.
9Un modèle de la vraie décision
-  Un agent ne se sert à un moment donné que dun
petit nombre dinformations en privilégiant des
paramètres numériques. -  Parmi ces paramètres il privilégie ceux sur
lesquels il se sent jugé et règle ses choix afin
doptimiser les jugements dont il se sent
lobjet. - Chaque comportement sadapte à son environnement
local de façon rationnelle et lorganisation
nest quune juxtaposition de logiques relatives
dont la rationalité globale est problématique.
10Un exemple (1)
- La direction dun bassin houiller se rendit
compte un jour que certaines mines étaient
fermées pour cause de déficit alors que
dexcellentes couches de charbon restaient
inexploitées tandis que les mauvaises couches
avaient été exploitées jusquà la dernière tonne.
11Un exemple (2)
- On découvrit que les exploitants commençaient par
concentrer leur effort sur les ressources
difficiles, par nature aléatoires, et quils
complétaient avec les ressources faciles pour
atteindre les objectifs de production qui leur
étaient fixés par la direction.
12Un exemple (3)
- Cétait la stratégie la plus efficace pour
stabiliser la production quotidienne, mais elle
maintenait durablement la mine à un bas niveau de
performance.
13Les raisons du maintien
- Lorganisation a spontanément tendance Ã
incriminer les hommes. - Les exécutants ne parlent pas des problèmes aux
dirigeants - 1) parce quils ne se sentent pas habilités Ã
remettre en cause des critères dévaluation
définis en haut lieu. - 2) car ils ont réussi à se définir des zones de
liberté. - Les décideurs ne perçoivent pas ces mécanismes
car ils ne traitent que des cas problématiques.
14b) Linnovation collective.
- Norbert, ALTER. Linnovation ordinaire. Paris
PUF, 2000.
15Des organisations tournées vers linnovation
- Linnovation moderne est organisationnelle et
collective et non plus individuelle et isolée. - Linvention nest pas prévisible, mais de plus en
plus les acteurs sociaux sont capables de la
saisir et de lui donner un sens quand elle se
produit.
16Les moyens de linnovation
- Nos organisations passent leur temps à faire de
la réduction de niveaux hiérarchiques, de la
décentralisation des activités, de la gestion des
effectifs, de lévaluation du personnel et de
lamélioration de la flexibilité. - Cest le coût et la préparation de la vigilance,
tout ce qui permet de se tenir prêt pour quand
surgit une invention.
17La compétence professionnelle
- Elle ne consiste plus seulement à réaliser le
travail, mais à lélaborer, à définir le degré
durgence et de complexité des tâches, les
modalités de coopération avec les collègues, les
formes dévaluation du travail, les arrangements
possibles avec le règlement, etc. - Elle correspond de plus en plus au fait de
participer à des réseaux différents qui
permettent la production et la mise en commun des
savoirs. Beaucoup de temps est donc consacré Ã
trouver la personne qui détient tel ou tel type
dinformation et qui est susceptible de la
transmettre, sachant que cela supposera de lui
 renvoyer lascenseur .
18La forme organisationnelle moderne de
linnovation
- Un réseau est un ensemble de relations dans
lequel chacun peut contacter les autres sans
passer par une structure centrale. - Un réseau est une structure déchange spécifique.
- Un réseau est toujours plus ou moins clandestin,
mais la hiérarchie le tolère du fait de son
efficacité - Un réseau dispose toujours dun réseau de
relations qui ne se limitent pas à son objet
théorique.
19Les règles de fonctionnement des réseaux
- Il y a un ticket dentrée.
- Recevoir engage à donner à son tour, même si
cest de façon différée. - Ce nest pas la valeur de ce qui est donné qui
compte, mais le fait de garantir le contre don. - Léchange social exclut normalement largent.
- Celui qui reçoit sans donner à son tour est
exclu.  - Un réseau na pas dexistence indépendante de son
efficacité. - La répartition des bénéfices est stratifiée.
- Un réseau sert à lutter à distance avec ceux qui
nous concurrencent dans notre carrière. Un réseau
ne réunit donc normalement ni des individus qui
sont en concurrence les uns avec les autres ni
des collègues directs de travail.
20B) Les dynamiques de lapprentissage
- Chris Argyris, Donald Schön. Apprentissage
organisationnel. Théorie, méthode, pratique. De
Boeck, 2002 (1ère éd 1978).
21B) Les dynamiques de lapprentissage (Argyris).
- a) Lapprentissage organisationnel.
- b) Apprentissage en simple boucle et double
boucle. - c) Résistances et mise en oeuvre.
22Lapprentissage organisationnel
- La capacité dune organisation à agir plus
collectivement et plus efficacement en intégrant
les savoirs tirés de la pratique dans les
nouveaux instruments de gestion.
23Les  théories de lactionÂ
- Les connaissances organisationnelles qui sont
ancrées dans des pratiques et des routines et qui
décrivent ce quil faut faire et comment. - Les  théories professées , celles que lon
avance pour expliquer ou justifier un schéma
dactivité donné. - Les  théories dusage , celles qui sont
implicites dans laccomplissement de ce même
schéma daction.
24Des problèmes de compréhension
- Chaque membre dune organisation se forge sa
propre représentation de ces théories. - Cette image est toujours imparfaite et
incomplète, à cause du décalage avec les théories
professées et parce quil na pas une vue totale
de son organisation. - Il est donc constamment en train de la
réactualiser et de la compléter. - Et, comme tout le monde fait ça en même temps,
les décalages sont constants et parfois
cumulatifs.
25Une  échelle dinférenceÂ
- 1) faits (reproduction fidèle des propos ou des
événements) - 2) description (quelques hypothèses de causalité)
- 3) sélection (choisir de ne traiter quune partie
des événements qui sont survenus) - 4) inférence (interpréter à partir de faits).
- 5) attribution (faire des suppositions sur les
motivations des autres) - 6) évaluation (des actes ou des paroles des
autres protagonistes)
26b) Apprentissage en simple boucle et double
boucle.
- Gestion des perturbations quotidiennes par la
mise en uvre des théories de laction et grâce Ã
lexpérience accumulée.
- Remise en cause des théories dusage et réflexion
sur les règles et lexpérience accumulée.
27c) Résistances et mise en oeuvre.
- 1) Fabriquer et diffuser des messages qui
présentent des incohérences. - 2) Agir comme si les messages nétaient pas
incohérents. - 3) Faire en sorte que lambiguïté et
lincohérence du message soient considérés comme
des sujets inabordables. - 4) Faire en sorte que le fait que lon ne puisse
aborder les sujets inabordables soit lui-même
inabordable.