Title:
1Œil et médicaments
- Pr Claire Le Jeunne
- Service de Médecine Interne
- Hôtel Dieu
MODULE 11 SEMINAIRE DE THERAPEUTIQUE GENERALE
EFFETS INDESIRABLES
22 ASPECTS
- Effets systémiques des collyres
- B bloquants
- Inhibiteurs de lanhydrase carbonique
- Mydriaticum
- Toxicité oculaire des médicaments à visée
systémique - Corticoïdes
- Cordarone
- Ethambutol
- Plaquenil
3Alors quelle fait son marché comme tous les
jeudi matins, une femme de 75 ans Jusque là en
parfaite santé, tombe au décours dune perte de
connaissance. Les pompiers appelés sur les lieux
constatent une impotence fonctionnelle du bras
gauche, et une patiente à peu près réveillée Aux
Urgences on constate une fracture du col de
lhumerus G une bradycardie sinusale à 48/mn
avec une PA 115/75 mmHg une conscience
récupérée pas de signes de localisation
neurologique. Linterrogatoire de son amie qui
laccompagne ne retrouve pas de signes de
comitialité . En appelant son médecin traitant on
apprend quelle est hypertendue traitée par
Tildiem 60 mgx2, quelle prend de la Cordarone
1cp/j depuis plusieurs années pour un FA
actuellement réduite et de laspegic 100mg au
long cours. Quelles sont vos hypothèses
diagnostiques pour expliquer ce malaise? Quels
examens complémentaires demandez vous?
4- BAV paroxystique Holter ECG faisceau de His
ionogramme sanguin K et Ca - HO mesure de lHO dès les Urgences proche de la
condition du malaise, - Accident iatrogène par automédication Enquête
poussée - Hypothyroïdie sous cordarone TSH
- AIT doppler des vx du cou
- Epilepsie peu probable discussion dun EEG mais
pas en 1 intention
5Que faites vous vis-Ã -vis de son traitement en
cours? Le lendemain matin alors que son bras
est immobilisé , quelle a passé une bonne nuit
Elle se réveille en forme sa FC est à 62/mn sa
TA à 125/8mmHg, elle réclame à corps et à cris
les gouttes pour mettre dans les yeux que son OPH
lui a prescrit il y a une semaine pour son
glaucome en lui disant que si elle ne le mettait
pas elle pouvait perdre la vue De quel collyre
sagit il probablement? Comment expliquez vous
alors son malaise? Quel schéma thérapeutique
allez vous lui proposer à la sortie sachant que
son ECG est toujours sinusal , et que le collyre
est incontournable.
6Pénétration intra oculaire des médicaments
ophtalmologiques 1 Ã 5 du principe actif
- Transcornéenne 80 de la pénétration oculaire
- passage préférentielle des molécules lipophiles
et non ionisées - dans le stroma cornéen structure aqueuse
solubilité différente - Conjonctivo-lymphatique
- surtout importante dans les états inflammatoires
- Transsclérale
- plus perméable aux molécules hydrophiles
- pénétration rapide dans le vitrée
7(No Transcript)
8Pénétration intra oculaire des médicaments OPH
- Elle augmente
- si épithélium cornéen altéré Kératite, effet
toxique des conservateurs - en cas d hyperhémie conjonctivale
- l augmentation des protéines de l humeur
aqueuse en cas d inflammation de la chambre
antérieure, modifie l équilibre forme
libre/forme fixée
9Diffusion systémique des collyres
- 80 du principe actif contenu dans une goutte de
collyre peut passer dans la circulation
systémique - fortes concentrations de principe actif pour
qu un minimum pénètre par l intermédiaire de la
cornée - capacité de stockage du sac lacrymal 30m3 d 1
goutte 50m3 ? 40 filière lacrymo nasale
10Diffusion systémique des collyres
- Méat lacrymal, filière lacrymale et cavités
nasales puis muqueuse nasale ? passage systémique
sans 1er passage systémique - ce passage est augmenté par une deuxième goutte
- passage à partir de la circulation oculaire
(vaisseaux uvéaux, réseau veineux épiscléral) - vaisseaux sanguins et lymphatiques de la
conjonctive - (17cm2 de surface d échange).
11Principaux collyres posant des problèmes
- Les traitements du glaucome 800 000 patients en
France - Les b bloquants
- Les inhibiteurs de lanhydrase carbonique
- Trusopt, Azopt, Cosopt
- Les collyres aux analogues de prostaglandine
- Xalatan, Travatan, Lumigan, Xalacom
- Les mydriatiques étude du fond de loeil
12Les béta-bloquants
- Les plus générateurs deffets systémiques
- 1 décès / 500 000 patients traités par
timolol Baisse moyenne de la fréquence cardiaque
20 bpm - Décompensation fréquente
- dun asthme
- moins dune BPCO
13Blocage des R b par les collyres b- après test Ã
lisoprénaline
14Variation du VEMS chez lasthmatique après
collyre b-
15Les béta-bloquants
- Autres effets systémiques ceux des formes
orales - Syndrome de Raynaud
- Aggravation dun psoriasis
- Diminution des réactions sympathomimétiques lors
dun choc allergique
16Les béta-bloquants
- Contre-indications ceux des formes orales
- Asthme,
- Syndrome de raynaud
- BAV de haut degré, non appareillé,
- bradycardie lt 45/min
- Le cumul de médicaments à effets
bradycardisants - (amiodarone, digitoxine, clonidine, diltiazem..)
17Les béta-bloquants
- Privilégier
- Les collyres sans conservateurs
- Limite la toxicité conjonctivale
- Les formes à libération ou contact prolongés
- Notamment les gels
- gel à 0,1 aussi efficace que collyre à 0,5
- Choix dun b lipophile
- Analogues des prostaglandines obtiennent leur
indication en 1 intention
18Inhibiteurs de l'anhydrase carbonique
- Voie orale
- Acétazolamide (Diamox?)
- Voie locale
- Dorzolamide (Trusopt ?)
- timolol (Cosopt ?)
- latanoprost (Xalacom ?)
- Brinzolamide (Azopt ?)
19Dorzolamide (Trusopt?)
- Passage sanguin modéré mais
- Se fixe sur paroi des GR et protéines
plasmatiques (33) - A 18 mois, conc. plasmatique 1/200 de la dose
toxique - Relargage très lent de la paroi des GR max 120 j
20Dorzolamide (Trusopt?)
- Effets IIres généraux
- Goût métallique dans la bouche
- surtout avec les boissons gazeuses (gaz
carbonique) - Troubles digestifs (début de traitement)
- Céphalées, Vertiges, Paresthésies
- Accidents allergiques (sulfamide)
- Urticaire, érythème bulleux
- Neutropénie
21Analogues de prostaglandines
- Famille des eicosanoïdes
- prostaglandines, prostacyclines, thromboxane et
leukotriènes - Récepteurs dans lœil
- EP1 myosis IP hypotonie oculaire
- FP hypotonie oculaire vasodilatation
- brochoconstriction inhibition plaquettaire
- contraction myomètre
- Chef de file latanopost
- pro-drogue
- analogue de la prostaglandine F2a
- agit sur récepteur FP
22Latanoprost (Xalatan?)
- Efficacité
- 1 instillation vespérale
- 0.005 ? de la PIO de 25 Ã 35 en 1 seule
instillation - Plus efficace que timolol Stjernschantz 95
- ? PIO dans le GPN (pas les b-) Greve 97
- Indépendant de l'âge, du sexe, de l'ethnie, de la
pigmentation - Synergie avec les autres molécules associations
fréquentes - Avec timolol Villumsen 90, Alm 95
- Avec Diamox Hoyng 97
- Avec Propine Hoyng 97
23Latanoprost (Xalatan?)
- Effets IIres locaux Alm 97
- Hyperémie conjonctivale (10), kératite ponctuée
superficielle (10) - Sensation de corps étranger, irritation oculaires
à l'instillation (20 ) - Réactivation de kératite herpétique
- Pigmentation irienne
- 10 Ã 23 Ã 1 an Alm 97
- Définitive, mais évolution cesse à l'arrêt du
traitement - Iris marron clair gt vert gt bleu et si
collerette marron - Pigmentation et allongement des cils
- et des poils cutanés si goutte coule sur la joue
- Risque dinflammation intraoculaire Warwar 98
24Latanoprost (Xalatan?)
- Effets IIres généraux
- Céphalées
- Bouche sèche, douleurs musculaires, goût amer,
allergie cutanée - Réactivation dherpès oculaire
- Risque théorique
- d aggravation des asthmes
- Surtout cortico-dépendants
- de déclenchement du travail en 3ème trimestre de
grossesse
25Intoxication expérimentale
- Femme de 75 ans traitée pour glaucome par collyre
Propine, hospitalisée pour érésipèle - Linterne comprend atropine
- Pendant 3 jours il lui est instillé matin et
soir un collyre - contenant de latropine
- Au 4 jour, la patiente est agitée, fébrile,
rouge, sèche, tachycarde et a des hallucinations - Intoxication expérimentale qui se terminera bien.
- Traitement physostigmine 0,02 mg/kg
26- Un surdosage peut être fréquent
- Un cumul avec des médicaments ayant des
propriétés parasympatholytiques - dérivés tricycliques
- Dysopyramide
- anti H1 première génération
- neuroleptiques dérivés de la phénothiazine
- Des rétentions aiguës durine sont possibles ,
voire des poussées de glaucome en cas de
fermeture de langle - À noter les paralysie de laccomodation en cas
dexamen du FO chez un diabétique mal équilibré
27Comment améliorer la pénétrationet donc limiter
le passage systémique
- Lors du traitement
- Occlusion du méat lacrymal lors de linstillation
- Respecter 10 minutes entre 2 instillations dune
seule goutte
28Nouvelles formes galéniques
- Développement de gels ophtalmiques , dinserts
dans le cul de sac conjonctival - temps de contact plus important
- améliore donc la biodisponibilité pour une
concentration en principe actif identique - Gélifiants augmentant la viscosité au contact des
ions Ca des larmes - Prodrogues uniquement efficaces après
métabolisation dans lœil - Systèmes de délivrance ralentie résine
échangeuse dions, liposomes - Iontophorèse injection intra-oculaire directe
29Mécanisme de toxicité des médicaments sur loeil
- toxiques par interférence avec les métabolismes
oculaires, les activités enzymatiques et les
défenses antitoxiques notamment interférence avec
le métabolisme du rétinol spécifique à lœil. - -de surcharge ceci concerne les substances
ayant une affinité pour les lipides polaires et
la mélanine (chloroquine) - -ischémiques atteinte de la microcirculation
rétinienne par occlusion mécanique, vasospasme ou
thrombose. - pharmacologiques interaction avec linnervation
oculaire sympathique, parasympathique,
oculomotricité - -immunoallergiques essentiellement des réaction
de type II, III, et IV de la classification de
Gell et Coombs - -indéterminées car plusieurs mécanismes peuvent
être impliqués surcharge et toxique par exemple.
30Localisation des atteintes oculaires
- Toutes les structures peuvent être atteintes
- Cornée, conjonctive, glandes lacrymales
- Syndrome sec oculaire
- Glaucome
- Cataracte
- Rétinopathies
- Neuropathies optiques
- Atteintes centrales
- Troubles de la réfraction
- Troubles de la motricité oculopalpébrale
31Pigmentation et surcharge
- Dépôts exogènes de contact
- Eg adrénaline dépôts bruns 10
- Dépôts endogènes
- ex cordarone, antipaludéens de synthèse,
chlorpromazine -
32Toxicité directe
- Allergie de contact de quelques jours Ã
quelques mois - eczéma des paupières
- Kératoconjonctivite rôle des conservateurs
- Irritation directe douleur immédiate
- Pilocarpine, chlorure de benzalkonium
- Retards de cicatrisation
- Corticoïdes
33Syndromes sec oculaires
- Très nbx médicaments
- Psychotropes benzodiazépines
- Para sympatholytiques
- Le svt bénin et réversible
- Parfois destruction définitive des glandes
lacrymales - Souvent surajouté à un hyposécrétion
- Interprétation difficile
34Glaucomes par fermeture de langle
- Deux conditions sont indispensables à leur
apparition - -une prédisposition anatomique oculaire au
niveau de l'angle - -une prise médicamenteuse
- .l'application d'un collyre ayant une activité
mydriatique type atropine ou adrénaline. - .la prise par voie générale de médicaments
ayant une action sympathomimétique ou para
sympatholytique - .Les psychotropes type IMAO, les antidépresseurs
tricycliques - .Les anti-arythmiques type Rythmodan
- . Le Nefopam antalgique non morphinique de
palier 2. - .Les antispasmodiques antisécrétoires
anticholinergiques contenant de l'atropine - .Certains anti parkinsoniens Artane
- .Les sympathmomimétiques utilisés comme
vasoconstricteurs dans de nombreuses
préparations (en ORL entre autre). - .Certains antihistaminiques à activité para
sympatholytique. phénothiazines - -De plus certaines situations lhypermétropie,
un stress, une hyperhydratation, l'obscurité ou
le procubitus peuvent favoriser l'apparition d'un
GFA même avec des doses minimes de produits ayant
une activité mydriatique.
35Glaucome à angle ouvert
- Plusieurs conditions sont nécessaires à son
apparition - -Une prédisposition génétique
- -une myopie forte
- -un diabète (même sans rétinopathie)
- -l'âge
- -l'existence d'une pigmentation de l'angle
- -la corticothérapie
36la corticothérapie locale
- quel que soit son mode d'administration.
fréquence des applications - durée du traitement sont également deux facteurs
déterminants et associés - 3 à 4 instillations par jour pendant au moins 3 Ã
4 semaines. - L'action hypertonique est parallèle au pouvoir
anti-inflammatoire des corticoïdes.
37Cataracte corticoïdes
- Def dépôts dans le cristallin ainsi que les
opacifications complètes de celui ci, d'origine
médicamenteuse - Les corticostéroïdes 15 mg / j, 11 des patients
traités développent une cataracte sous capsulaire
postérieure. - Le risque est d'autant plus grand que la dose est
élevée et que le traitement est de longue durée.
L'évolution à l'arrêt est imprévisible.
38Rétinopathies
- les médicaments les plus pourvoyeurs de
rétinopathie sont les quinidiniques. - -La quinine les lésions obligatoires si une
dose totale gt 4g chez l'adulte a été administrée.
- Certains patients ont une sensibilité
individuelle et peuvent développer un accident
aigu dès la première prise se traduisant par une
baisse brutale de l'acuité visuelle avec pupilles
aréflexiques et en mydriase. - - les antipaludéens de synthèse
- utilisés en préventif et en curatif dans le
paludisme, mais aussi dans le traitement du lupus
et du Sjogren. La toxicité est dose dépendante.
Seule les lésions précoces sont réversibles Ã
l'arrêt.
39Conclusion
- En cas datteinte oculaire inexpliquée vérifier
linnocuité des médicaments pris au long cours - Les collyres diffusent dans la circulation
systémique - Les médicaments les plus concernés
- Corticoïdes, amiodarone, antipaludéens de
synthèse, phenothiazines
40Médicaments systémiques et oeil
- la réversibilité est fonction
- de la durée d'exposition au produit toxique,
- de l'état oculaire préalable,
- d'une susceptibilité individuelle.