Title: Pr
1Psychologie Médicale Docteur Didier
FREMAUX PLAN - INTRODUCTION -
GENEALOGIE - DEFINITION - CLINIQUE -
CONCLUSION - MAI 2012
LES ADDICTIONS COMPORTEMENTALES
2 INTRODUCTION L'ADDICTION OCCUPE, AVEC LA
DEPRESSION, LE DEVANT DE LA SCENE DU
FONCTIONNEMENT DE NOTRE SOCIETE. C'EST UNE NOTION
D'ACTUALITE A PLUS D'UN TITRE AUGMENTATION
DE SON INCIDENCE -Société consumériste
prolifération des objets, sollicitations
médiatiques et publicitaires constantes révolutio
n numérique, passage du temps carbone au
temps lumière ,dilatation de l'espace et
réduction du temps, transformations majeures des
comportements, notamment des jeunes
générations.
3NAISSANCE D'UN NOUVEAU CHAMP L'ADDICTOLOGIE -
Logique d'état qui interroge la pertinence, les
dangers et les limites de cette notion
d'addiction - Maladie ou mauvaise habitude?
Quand une conduite devient addictive? - Y-a-t-il
des addictions positives? CARREFOUR THEMATIQUE
FEDERATEUR -Les différentes modalités
d'approche théoriques, cliniques,
anthropologiques etc... -L'essor des
neurosciences, les courants de la psychiatrie
moderne, les modèles psychopathologiques.
4- GENEALOGIE
-
- D'UN POINT DE VUE HISTORIQUE, LA NOTION
D'ADDICTION, NE DATE PAS D'HIER -
- ETYMOLOGIE
- - En vieux Français "donner son corps en gage
pour une dette impayée" (J.Bergeret 1981). - - La notion de contrainte par corps apparaît.
Elle appartient au moyen âge au lexique
juridique. - - Il existe une homologie littérale avec le
lexique Anglais "to be addict" signifie
"s'adonner à". - - Sur le plan sémantique les approches
respectives sont différentes.
5 EMERGENCE DANS LE LEXIQUE MEDICAL - Années
1970, S.Peele (USA) établit un parallèle entre
dépendance aux drogues et dépendance à une
personne dans le cadre d'une relation amoureuse.
L'addiction n'est pas causée par le toxique mais
par l'expérience qu'il fait vivre. -En France,
les premières évocations viennent du champ
psychanalytique de Mijolla et Shentoub (1973) et
surtout J.Mc Dougall (1978) qui l'utilise pour la
sexualité addictive puis l'étend à l'ensemble des
conduites dépendance - Compulsion, à ne pas
confondre avec impulsion - on passe de
dépendre de à être attaché à -Il est à
noter que cette catégorie (laddiction) n'est pas
dans les classifications officielles en cours
(DSM et CIM).
6 DEFINITIONS OFFICIELLES Années 1950, le terme
dépendance apparaît en Psychiatrie Française
comme synonyme de toxicomanie 1951 P.fouquet
le phénomène de dépendance est évoqué comme
pathognomonique de toute toxicomanie, dans sa
définition de l'alcoolisme 1964 l'OMS
recommande officiellement, de substituer aux
termes "toxicomanie" et "accoutumance"
l'expression "dépendance à l'égard des
drogues , 1969 consacration par l'OMS de la
'Pharmacodépendance à une substance
psycho-active". Pour P.Fouquet c'est la perte de
liberté de s'abstenir, c'est une définition
descriptive
7 Années 1990 I.Marks dans une approche
cognitivo-comportementaliste caractérise les
troubles addictifs. Par 1) une impulsion
irrésistible à s'engager dans un comportement
néfaste le craving, 2) un retour de cette
impulsion et une tension interne, - La même
année A.Goodman propose une définition opératoire
et une critériologie dans un format DSM, c'est la
naissance d'un nouveau trouble psychiatrique Le
Trouble Addictif qu'il considère comme le
résultat de l'équation Dépendance
compulsion.
8LA DEPENDANCE POUR L'OMS " Un état psychique
et quelques fois également physique, résultant de
l'interaction entre un organisme vivant et une
drogue, se caractérisant par des modifications de
comportement et par d'autres réactions, qui
comprennent toujours une pulsion à prendre le
produit de façon continue ou périodique afin de
retrouver ses effets psychiques et quelquefois
d'éviter le malaise de la privation. Cet état
peut s'accompagner ou non de tolérance. Un même
individu peut être dépendant de plusieurs
produits .
9- LA DEPENDANCE POUR LES PSYCHIATRES
-
- Dépendance à une substance (DSM)
- Mode dutilisation inadapté dune substance
conduisant à une altération du fonctionnement ou
une souffrance, cliniquement significative,
caractérisé par la présence de trois (ou plus)
des manifestations suivantes, à un moment
quelconque dune période continue de 12 mois - 1. Tolérance, définie par lun des symptômes
suivants - Besoin de quantités notablement plus fortes de la
substance pour obtenir une intoxication ou
leffet désiré, - Effet notablement diminué en cas dutilisation
continue dune même quantité de la substance. -
10-
- 2. Sevrage caractérisé, par lune ou lautre
des manifestations suivantes - Syndrome de sevrage caractéristique de la
substance - La même substance (ou une substance très proche)
est prise pour soulager ou éviter les symptômes
de sevrage. - 3. La substance est souvent prise en quantité
plus importante ou pendant une période plus
prolongée que prévu. - 4. Il y a un désir persistant, ou des efforts
infructueux, pour diminuer ou contrôler
lutilisation de la substance. - 5. Beaucoup de temps est passé à des activités
nécessaires pour obtenir la substance (par
exemple, consultation de nombreux médecins ou
déplacement sur de longues distances), à
utiliser le produit (par exemple, fumer sans
discontinuer), ou à récupérer de ses effets. - 6. Des activités importantes, sociales,
professionnelles ou de loisirs, sont abandonnées
ou réduites à cause de lutilisation de la
substance. -
11-
- 7. Lutilisation de la substance est poursuivie
bien que la personne sache avoir un problème
psychologique ou physique persistant ou récurrent
susceptible davoir été causé ou exacerbé par la
substance (par exemple poursuite de la prise de
cocaïne bien que la personne admette une
dépression liée à la cocaïne, ou poursuite de la
prise de boissons alcoolisées bien que le sujet
reconnaisse laggravation dun ulcère du fait de
la consommation dalcool). - Syndrome de dépendance (CIM 10)
- Au moins trois des manifestations suivantes
doivent habituellement avoir été présentes en
même temps au cours de la dernière année - Désir puissant ou compulsif dutiliser une
substance psychoactive - Difficultés à contrôler lutilisation de la
substance (début ou interruption de la
consommation ou niveaux dutilisation)
12- c) Syndrome de sevrage physiologique quand le
sujet diminue ou arrête la consommation dune
substance psychoactive, comme en témoignent la
survenue dun syndrome de sevrage caractéristique
de la substance ou lutilisation de la même
substance (ou dune substance apparentée) pour
soulager ou éviter les symptômes de sevrage - d) Mise en évidence dune tolérance aux effets
de la substance psychoactive le sujet a besoin
dune quantité plus importante de la substance
pour obtenir leffet désiré. (Certains sujets
dépendants de lalcool ou des opiacés peuvent
consommer des doses quotidiennes qui seraient
létales ou incapacitantes chez les sujets non
dépendants) - Abandon progressif dautres sources de plaisir et
dintérêts au profit de lutilisation de la
substance psychoactive, et augmentation du temps
passé à se procurer la substance, la consommer,
ou récupérer de ses effets
13 f) Poursuite de la consommation de la
substance malgré la survenue de conséquences
manifestement nocives (par exemple, atteinte
hépatique due à des excès alcooliques, épisode
dépressif après une période de consommation
importante ou altération du fonctionnement
cognitif liée à la consommation dune
substance). On doit sefforcer de préciser que
le sujet était au courant, ou quil aurait dû
être au courant, de la nature et de la gravité
des conséquences nocives.
14LA DEFINITION DES ADDICTIONS SELON GOODMAN A)
Impossibilité de résister aux impulsions à
réaliser ce type de comportement. B) Sensation
croissante de tension précédant immédiatement le
début du comportement C) Plaisir ou soulagement
pendant sa durée. D) Sensation de perte contrôle
pendant le comportement.
15- E) Présence dau moins cinq des neuf critères
suivants - 1. Préoccupation fréquente au sujet du
comportement ou de sa préparation - 2. Intensité et durée des épisodes plus
importantes que souhaitées à lorigine. - 3. Tentatives répétées pour réduire, contrôler
ou abandonner le comportement. - 4. Temps important consacré à préparer les
épisodes, à les entreprendre, ou à sen remettre. - 5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le
sujet doit accomplir des obligations
professionnelles, scolaires, ou universitaires,
familiales ou sociales. - 6. Activités sociales, professionnelles ou
récréatives majeures sacrifiées du fait du
comportement. - 7. Perpétuation du comportement bien que le
sujet sache quil cause ou aggrave un problème
persistant ou récurrent dordre social, financier
psychologique ou physique. - 8. Tolérance marquée besoin daugmenter
lintensité ou la fréquence pour obtenir leffet
désiré, ou diminution de leffet procuré par un
comportement de même intensité. - 9. Agitation ou irritabilité en cas
dimpossibilité de sadonner au comportement. - F) Certains éléments du syndrome ont duré plus
dun mois ou se sont répétés pendant une période
plus longue.
16- AU TOTAL A partir de deux approches différentes
- 1) Psychologie du Moi, psychologie cognitive (
S.Peele I. Marks A.Goodman ). - 2) Approche psychodynamique et psychanalytique (
J.Mc Dougall J.Bergeret).
17 LE TERME ADDICTIF VA DEVENIR GENERIQUE ET REUNIR
TOUTES LES SITUATIONS DE CONTRAINTES - A des
substances ( Alcool, drogues, tabac,
psychotropes...) - A des aliments ( Boulimie,
certains types d'anorexie) - A des comportements
( Jeu pathologiques, kleptomanie, achats
compulsifs...) - Tentatives de suicide, conduites
à risque, sexualité, travail, sport, hautes
technologies.... Pour D.Lagache c'est une
définition OMNIBUS...
18- Les addictions selon les données cliniques, les
classifications officielles et les critères
de Goodman
Troubles du contrôle des impulsions (DSM, C.I.M.) Addictions cliniquement identifiées Critères de Goodman
Dépendance à une substance
Abus, usage nocif - -
- Anorexie mentale -
- Boulimie -
- Paraphilies (perversions sexuelles) -
- Kleptomanie /-
- Jeu pathologique
- Pyromanie - /-
Trichotillomanie - -
- Tabagisme - /-
- Sexualité compulsive ? /-
- Tentatives de suicide ? /-
Achats compulsifs conduite de risque ? ? /- /-
Efforts intensifs ? /-
- Workoholics (bourreaux de travail) ? /-
19- CLINIQUE
- Dun point de vue clinique laddiction apparaît
comme une relation de contrainte par corps,
librement consentie malgré une reconnaissance
sans faille de son caractère néfaste. - A partir de quand peut-on considérer quil y a
prise de risque ? - La réponse est individuelle car il existe une
inégalité entre les gens (un polymorphisme
bio-génétique, nature des liens primaires
structurant etc). - 1. Notion centrale de perte de contrôle
- Maintenant tout est devenu addictif. En fait dès
quon a limpression quon ne pourra pas
sarrêter sans effort. - - Lenvahissent économie répétitives TV,
séries . - - Question dargent () événement saillant qui
perturbe le déroulement de la vie ordinaire - - Le coup de foudre (passionnel)
- - Les addictions quon peut se représenter comme
positives sport, travail, art, créativité
recherche scientifique, politique.
20- 2. La bascule
- Il y aurait des phases dusages non addictifs
(phase de découverte J.C. Matysiak) puis pour
synthétiser deux phases dans laddiction. - - Phase pré-clinique la prise de conscience
spontanée ou pas est possible. - Il existe des échanges inter-personnels, les mots
circulent, richesse des informations (non
éronnées ), contexte socio-culturel
bienveillant et favorable. - - Phase clinique Le désir est transformé en
besoin. - Le sujet sait quil ne pourra pas sen sortir
seul émergence culpabilité, isolement () il
ny a pas conscience de la possibilité dune
prévention du caractère problématique de la
conduite conséquence somato-psychique. - Séquence classique usage simple
- usage abusif
- usage abusif et nocif pour la santé
- Stade ultime de la dépendance
21- 3. Les facteurs de risques
- Ils sont multiples, non univoques ()
- Modèle de la vulnérabilité
- -Adolescence Naufragé de lautorité
- - vulnérabilité addictive
- - dimension psychologique individuel
- - sous-dimensions psychologiques communes
- Alexithymie, anhédonie,anaclitisme, recherche de
sensation - - personnalité pré-morbide
- - lacte court-circuite la pensée
- Modèle de la résilience (résistance au choc dun
métal) - - inégalité des individus devant le malheur
- - Prolifération de loffre des marchandises
22- CONCLUSION
- Le triple déterministe bio-psycho-social
nécessite une approche intégrative. Létat
pathologique constitué comme stade ultime doit
être évité par des actions de prévention,
déducation à la santé. - Pour chaque addiction nous devrions disposer
déléments objectifs de dangerosité notamment à
partir de chiffres de morbidité et de mortalité. - Mais nous devrions aussi avoir une idée de la
perception subjective du risque, voire de la part
de ce risque dans lattrait particulier pour un
objet daddiction. (DC. M. VALLEUR, 2006). - - Recherche de sensation
- - Lacte idiot Binging drinking
- - Expérimentation hasardeuse.
23- Addictions Comportementales
- addiction sans produits à effets narcotiques
- Stupéfiants
- Alcool
- Psychotropes.
- - Achats pathologiques
- Jeux pathologiques
- hasard
- Argent (Gambler)
- Réseau
- Jeux vidéo
- Kleptomanie, pyromanie, trichotillomanie, TS à
répétition, sexualité etc
24A titre anecdotique Parmi les dépendances
comportementales les plus établies, on peut
compter - le jeu pathologique - les
dépendances affectives et amoureuses - les
dépendances sexuelles - le jeu vidéo
pathologiques - les achats compulsifs - la
cyberdépendance - la dépendance au sport -
la dépendance au travail
25Dautres comportements compulsifs font moins
lunanimité - les troubles du comportement
alimentaire (lanorexie notamment, ainsi que
la boulimie et les compulsions alimentaires)
- lanorexie sexuelle - la kleptomanie -
la téléphonie (surtout les natels) - la
pyromanie - le trouble explosif
intermittent - la trichotillomanie.
26- Logique Compulsive
- La Cyberaddiction
- liens entre clinique des addictions, Internet et
jeux vidéo - Les Cyberaddictions dépendance comportementale
- Liens entre clinique addiction, Internet et jeux
vidéo. - Médias péril, Menace
- Cest une réalité clinique émergente, mais petit
nombre concerné - Potentialité Addictogène évidente.
27- Emblème Société Actuelle
- Addiction, dépression (A. EHRENBERG)
- Autrefois il fallait savoir se tenir sinon
hystérie (S. FREUD) - Aujourdhui on ne se refrène plus on se réalise
on se lâche - Marketing publicitaire offensif.
- Il existe deux typologies comportementales
- Dépression inhibition, lassitude
- Addiction consommation, sensation,
- Léthique de la consommation supplante celle de
la production.
28- Internet soulève autant de crainte que
denthousiasme - Lenthousiasme
- Le réseau numérique permet de dépasser le
consumérisme - linternaute est un acteur/producteur (différent
de la passivité de la télévision) - NB études récentes sur la synaptogénèse.
- nouvelle forme de socialisation.
- Création dune véritable économie
relationnelle culturelle - (B. STIEGLER)
29- Crainte
- Les NTIC produisent des usages problématiques
(cf nouvelles demandes de consultations en
addictologie). - Instruments répétitifs et stériles,
- Isolement autarcique (No Life)
- NB Le copié collé téléchargement.
- Dissertations, mémoires ou thèses trop
savantes .