Title: Complications urologiques de la greffe r
1Complications urologiques de la greffe rénale
- H.NJEH, CH.DABBECHE, N.TOUMI, N.MHIRI, J.
HACHICHA, Z. MNIF, KH. BEN MAHFOUDH, J. MNIF - Service de radiologie CHU Habib Bourguiba de Sfax
- Service durologie CHU Habib Bourguiba de Sfax
- Service de néphrologie CHU Hedi Chaker de Sfax
UROGENITAL UG N9
2Introduction
- La transplantation rénale est devenue le
traitement de choix des insuffisances rénales
chroniques terminales - Cependant , son évolution est émaillée de
multiples complications dont les complications
urologiques - La précocité du diagnostic et la rapidité de
prise en charge de ces complications
conditionnent le devenir du transplant rénal.
3Objectif
- Préciser lapport des différents moyens
dimagerie dans le diagnostic des complications
urologiques de la greffe rénale
4Matériels et Méthodes
- Etude rétrospective réalisée sur une période de
16 ans entre 1994 et 2010. - Il sagit de 31 complications urologiques
recensées chez 25 patients ayant bénéficié dune
greffe rénale au CHU Habib Bourguiba de Sfax. - Sexe14 hommes et 11 femmes.
- Âge moyen33 ans (13 à 53 ans).
5Matériels et Méthodes
- Explorations radiologiques
- Echographie (n29),
- UIV (n1),
- UCR (n4),
- Pyélographie antérograde (n3),
- Uroscanner (n7),
- Ponction sous guidage scannographique (n2),
- IRM (n4).
6Résultats
- Les explorations radiologiques ont mis en
évidence 31 complications urologiques réparties
comme suit - fistule urinaire (n10)
- sténose de la voie excrétrice (n8)
- lithiase urinaire (n5)
- caillot obstructif (n4)
- reflux vésico-urétéral (n4)
7Fistule Urinaire Sténose de la voie excrétrice Lithiase Urinaire Caillot obstructif Reflux vésico urétéral
Nombre de cas 10 cas 6 H, 4 F 8 cas 5 H, 3 F 5cas 3 H, 2 F 4 cas 3 H, 1 F 4 cas 1 H, 3 F
Fréquence complications urologiques 32,2 25,8 16,1 12,9 12,9
Age moyen 27 ans 36 ans 30 ans 30 ans 36 ans
Délai moyen de découverte 13 jours 4,3 mois 29,5 mois 2,25 jours 17 mois
8Fistule Urinaire Sténose de la voie excrétrice Lithiase Urinaire Caillot obstructif Reflux vésico urétéral
Echographie (n8) Collection Obstruction (n8) Syndrome obstructif (n5) Calcul Syndrome obstructif (n4) matériel hyper échogène intraluminal Syndrome obstructif (n4) Dilatation des cavités excrétrices
UIV (n1) Syndrome obstructif
UCR (n4) Passage à contre courant de lurine
Pyélographie antérograde (n3) Syndrome obstructif Sténose Drainage externe
Uroscanner (n2) Collection Fuite anastomotique (n3) Syndrome obstructif Sténose (n1) calcul (n1) contenu spontanément hyperdense
Ponction sous scanner (n2) Analyse du liquide prélevé
IRM (n3) Collection Fuite anastomotique (n1) normale
9Discussion
- Malgré les améliorations techniques et
lexpérience des équipes de transplantations, il
demeure un taux incompressible de complications
urologiques variant entre 1 et 30 . Dans notre
série, ce taux est de 14,6. - Ces complications représentent une cause
importante de morbidité, pouvant être à lorigine
dune perte du greffon voire dun décès du
receveur. Ainsi, elles ont été mises en cause
dans 1 à 2 des pertes de greffons et dans 0,3
des décès. Dans notre série aucun décès ni perte
de greffon na été imputable à ce type de
complication.
10Fistule Urinaire
- Fréquence
- Complication post opératoire la plus
fréquente dans le premier mois post-greffe
(0,5 à 10,5) - Dans notre série cette incidence est de 4,8
(10 cas) - Délai dapparition
- Survient dans la plupart des cas dans les
premiers jours ou semaines post opératoires,
souvent au cours de la 2ème semaine. - Ceci a été confirmé dans notre série puisque
le délai moyen dapparition était de 13 jours - Siège
- Peut siéger à tous les niveaux de la voie
excrétrice mais le siège urétéral est le plus
fréquent. - Dans notre série, toutes les fistules était
de siège urétéral.
11Fistule Urinaire
- Pathogénie Secondaire
- soit à un défaut technique de réimplantation
urétéro-urétérale ou urétéro-vésicale
dapparition souvent précoce - soit à une lésion ischémique segmentaire ou
étendue de la voie excrétrice dapparition plus
tardive. - Circonstances de découverte
- Augmentation du liquide recueilli dans les drains
de redon - Écoulement durines par lorifice cutané
- Œdème cutané surtout au niveau des organes
génitaux externes - Absence de normalisation de la fonction rénale.
- Syndrome douloureux fébrile de la fosse iliaque
12Fistule Urinaire
- Imagerie
- Echographie
- Le diagnostic est suspecté devant
lapparition dune collection liquidienne
transsonore avec ou sans cloisons fines située à
proximité de la vessie ou en regard du pôle
inférieur du transplant (urinome) associé parfois
à une dilatation des cavités pyélocalicielles et
de luretère sous pyélique. - Dans notre série léchographie a été
réalisée chez 8/10 de nos patients. - Pyélographie antérograde
- Principe opacification sous contrôle
scopique des voies excrétrices après une ponction
directe du bassinet souvent réalisée sous
contrôle échographique. - Permet détablir le diagnostic de fistule
urinaire tout en précisant le siège exact de
lextravasation durine opaque - Cystographie
- Réalisée après la mise en place dune sonde
urinaire, confirme le diagnostic
13 Fistule urinaire avec urinome Echographie
volumineuse collection mal limitée hypo échogène
hétérogène en regard du pole inférieur du greffon
(C,D)(étoile), avec dilatation modérée des CPC
(A,B)(flèche). Uroscanner Reconstruction MPR (E)
et MIP (F) des acquisitions tardives fuite
durine opaque située à environ 2 cm de
lanastomose U/V (flèche courbe)
14Fistule Urinaire
A. Pyélographie antérograde montrant une fistule
anastomotique (flèche rouge) B. Cystographie
montrant une fistule vésicale (flèche jaune)
15Fistule Urinaire
- Imagerie
- Uro-Scanner
- Les clichés tardifs de scanner avec les
possibilité de reconstructions multi planaires
semblent être actuellement les plus performants
pour déceler une extravasation de pdc. - Il permet également didentifier un
urinome sous forme dune collection hypodense à
la hauteur du pôle inférieur du greffon. - Uro-IRM
- Représente une alternative au scanner.
- Permet une étude morphologique précise de
la voie excrétrice lorsquelle est dilatée et de
caractériser la collection liquidienne sous forme
dun épanchement de signal spontané hypo intense
T1 devenant hyper intense sur les séquences
tardives excrétoires après injection de
gadolinium - Ponction percutanée de la collection péri rénale
sous contrôle scannographique - Permet de confirmer le diagnostic grâce à une
analyse chimique et bactériologique du liquide
prélevé.
16Uroscanner coupes axiales (A,B,C) et
reconstructions coronales (D,E,F) sans et après
injection de PDC explorant le greffon au temps
nephrographique et au temps excrétoire montrant
une importante dilatation urétéro-pyélo-calicielle
du greffon avec épaississement pariétal et une
extravasation de lurine opaque en regard
secondaire à une nécrose urétérale. G.
Reconstruction MIP 3D du système excréteur du
greffon, objectivant la fuite urinaire (flèche).
17Sténose Urétérale
- Fréquence
- 0,5 à 6,8 . Notre incidence est de 3,2 (8
cas 5hommes et 3 femmes) - Délais dapparition
- En règle générale dans les 3 à 6 mois suivant
la transplantation. Dans notre série ce délais
est de 4 mois. - Siège
- Surtout au niveau de luretère distal et de
lanastomose urétéro vésicale (100 des cas dans
notre série) - Pathogénie
- Erreur technique dissection trop proche de
luretère du donneur, traumatisme dun vaisseau
polaire inférieur, trajet anti reflux trop serré
sténose précoce - Phénomène de rejet sténose tardive
- Circonstances de découverte
- Examen échographique systématique associé à
une augmentation de la créatininémie
18Sténose Urétérale
- Imagerie
- Echographie
- Dilatation dimportance variable des cavités
urétéro-pyélocalicielles sans image évidente
dobstacle - Pyélographie antérograde
- Permet de confirmer le diagnostic et de mettre
en place sous contrôle scannographique une sonde
de néphrostomie - Urographie intraveineuse
- Confirme la présence dune obstruction
urinaire sans toutefois pouvoir préciser le siège
exact ni la nature de lobstacle - Uroscanner
- Permet dobjectiver la sténose, son siège et
sa longueur.
19Sténose Urétérale
A.Pyélographie antérograde par la sonde de
nephrostomie B.Uroscanner sténose de luretère au
niveau de la jonction urétéro vésicale (têtes de
flèche)
A B
Nephrostomie percutanée sous contrôle
scannographique dun transplant rénal
20Lithiase Urinaire
- Fréquence
- Complication rare ,son incidence varie de
0,1 à 2,3 .Notre incidence est de 2,1 (5 cas 3
hommes et 2 femmes). La lithiase peut être
obstructive dans 6,6 (0,54 dans notre série). - Pathogénie
- Les calculs sont souvent transmis par le
transplant lui même ou plus rarement apparaissent
de novo (origine métabolique, infectieuse,
iatrogène ou secondaire à une stase urinaire). - Souvent mesure moins de 1 cm de diamètre
- Délais moyen de découverte
- Dans notre série ,il est de 29 mois
- Circonstances de découverte
- Insuffisance rénale oligoanurique dorigine
obstructive ou plus fréquemment une découverte
fortuite sur les contrôles échographiques
systématiques
21Lithiase Urinaire
- Imagerie
- ASP
- Diagnostic difficile à cause de la petite
taille des calculs, de leur faible tonalité
radiologique et des projections digestives. - Echographie
- Objective le calcul sous forme de zone hyper
échogène intraluminale avec ombre acoustique
associé ou non à une dilatation des cavités
excrétrices - TDM
- Visualise le calcul
22Lithiase Urinaire
A Echographie morphologique du greffon 3 micro
calculs caliciels supérieur, moyen et inférieur B
Scanner SPC micro calcul caliciel supérieur du
greffon
23Caillots Obstructifs
- En post transplantation rénale , lhématurie est
presque constante mais de faible abondance et de
courte durée (2 à 3j). - Son origine est souvent lextrémité distale
de luretère du transplant. - Lhématurie peut aussi être dans 5 à 7
consécutive à une biopsie du transplant.
Lorsquelle est abondante ou persistante, elle
peut être responsable dun cailloutage
susceptible dobstruer les voies excrétrices - Siège
- Jonction urétéro-vésicale ou
pyélo-urétérale - Circonstances de découverte
- HTA,
- Dégradation progressive de la fonction rénale,
- Echographie systématique
24Caillots Obstructifs
- Imagerie
- Echographie
- Matériel hyper échogène intraluminal (fibrino
cruorique) avec dilatation des cavités
excrétrices - TDM
- Contenu spontanément hyperdense des cavités
urinaires - Angiographie
- Réalisée en cas dhématurie persistante et
abondante après une biopsie rénale, permet de
faire le diagnostic dune fistule
artério-veineuse et, le cas échéant, de la
traiter par embolisation sélective.
25Caillots Obstructifs
Echographie en mode B Dilatation
uétéro-pyélo-calicielle à contenu échogène avec
présence de caillots au niveau de la jonction
pyélo-urétérale (flèche)
26Reflux Vésico Urétéral
- Fréquence
- Lincidence du reflux symptomatique varie de
0,1 à2,7 .Notre incidence est de 2,6 (4 cas 1
homme et 3 femmes). - Pathogénie
- Le RVU peut être en rapport avec
- Une maladie initiale de la jonction
urétéro-vésicale du receveur en cas danastomose
de luretère du greffon à luretère propre - Une vessie dé fonctionnalisée
- Une imperfection chirurgicale lors du
rétablissement de la continuité urinaire - Circonstances de découverte
- Souvent asymptomatique sinon il peut se
manifester par des infections urinaires à
répétition avec ou sans altération de la fonction
rénale
27Reflux Vésico Urétéral
- Imagerie
- Urétrocystographie rétrograde UCR Examen de
référence - Passage à contre courant de lurine vésicale
vers les voies excrétrices supérieures - Evalue limportance du reflux
- Échographie
- Dilatation des cavités pyélocalicielles
28Patient n 1
UCR Reflux vésico-urétéral (flèche) opacifiant
les cavités pyélocalicielles du greffon
Patient n 2
29Conclusion
- En dépit des progrès des techniques chirurgicales
de la transplantation rénale, les complications
chirurgicales et notamment urologiques restent à
la fois fréquentes et graves. - Parallèlement, lévolution des techniques
dimagerie et de radiologie interventionnelle a
amélioré la surveillance du transplant rénal, le
diagnostic et le traitement de ces complications
avec un impact positif sur la survie du greffon
rénal.