Title: Prise en charge obst
1Prise en charge obstétricale de situations
particulières siège, gémellaire, utérus
cicatriciel. Ce que j'attends de l' anesthésiste
?
2Accouchement et siègesoufaut-il laisser les
sièges accouchés par voie basse ?
3- Avant Hannah ME
- Publication dHannah (Lancet 2000)
- Après Hannah (PREMODA 2006)
4Que disait-on avant Hannah ?
- Deux essais randomisés (Collea 1980, Gimovsky
1983 n 313) NS pour mortalité périnatale,
plexus brachial, et bas Apgar - Une méta-analyse (Gifford DS 1995, n 3056 soit
9 études) NS pour mortalité néonatale (3/1000),
plexus brachial, et bas Apgar / tendance en
défaveur de la VB si compilation - Etude rétrospective (Lee KS 1998, n 371 692
1989-91) Excès de mortalité pour VB / gt 2500 g
5/1000 avec 13 VB
5Que savait-on avant Hannah ?
- Le fœtus en siège est plus fragile
- Excès de RCIU, Krebs 1999 (3,9 vs 6,5 à
terme) - Excès de fœtus mal formés, Shutte 1985 (1,9 vs
3,3 à terme) - La mortalité est liée à l hypoxie avec une
prise en charge sous optimale ( expertise de 56
décès de sièges non mal formés de plus de 1500 g
au RU entre 1994-95) accouchement à domicile,
siège méconnu, retard à lextraction, absence de
senior
6Essai dHannah ME, Lancet 2000
- Essai multicentrique (121 centres, 21 pays)
randomisé (Césarienne programmée versus intention
de voie basse, n 2083 patientes à terme avec
siège vivant singleton de moins de 4000 g) - Réduction significative de près de 70 de la
mortalité périnatale et de la morbidité néonatale
sévère (1,5 vs 5 , IC 0,33 p lt 0,001) en
faveur de la césarienne programmée - Mortalité néonatale pour IVB 1 !!
7Le couperet d Hannah
- Augmentation considérable du taux de césariennes
pour présentation du siège (césariennes
programmées) - Rietberg 2005 (Pays Bas) 50 puis 80
- Alexandersson 2005 (Suède) 75 puis 86
- Goffinet 2004 (France) 62 puis 78
8Faut-il pour autant condamner la VB
- Evaluer les conséquences dune politique de
césarienne systématique - Savoir critiquer le seul essai randomisé de
grande envergure - Mieux définir les risques attendus de la VB et
les conséquences à long terme
9Conséquences prévisibles de la césarienne
programmée
- Induire une sur morbidité et mortalité
maternelle - Schutte Acta Obstet Gynecol 2007
- 2000-2002 4 morts maternelles pour césarienne
élective sur siège ? 7 de la mortalité
maternelle sur la période - 2 par EP sur obèse avec thrombophylaxie
inadéquate. - 2 par septicémie dont 1 nayant pas reçu
dantibioprohylaxie perpartum - ? Soit 0,47 morts maternelles pour 1000
césariennes électives pour siège. -
10Conséquences prévisibles de la césarienne
programmée
- Déplacer la problématique de la VB en générant
des utérus cicatriciels - Perdre la pratique obstétricale
- Générer une politique de tout césarienne
11Induire des utérus cicatriciels
- Augmentation considérable de la prévalence des
accreta (x 40 en 20 ans) - Risque élevé dhypoxie per-partum sévère en cas
de rupture utérine (8/1000) - Excès de morbidité maternelle en cas de
césarienne itérative sur multicicatriciels
12Lecture critique de lessai dHannah
- Mortalité périnatale indépendante voie
daccouchement (Glezerman 2006) morts avant
randomisation (2), nouveau-nés mal formés (2),
morts à domicile (2), difficultés respiratoires
(2) - Soit 5/1O38 versus 2/1038, NS
- Défaut de randomisation la moitié des centres
a inclus moins de 10 sièges sur 3 ans et 10 des
centres un seul siège sur 3 ans !!!
13Pratiques et niveau de soins différents
- Niveau de soins élevé dans 1/3 des cas
césarienne dans les 10 min, réanimation immédiate - Pratiques différentes pour IVB
Radiopelvimétrie lt 10 , recherche dune
déflexion par la clinique dans 1/3 des cas, 15
déclenchements, travail dirigé possible par
prostaglandines, surveillance par auscultation
intermittente dans 60 des cas, durée des
efforts expulsifs jusquà 1h 30, pas
dobstétricien à accouchement dans 20 des cas
14Ce quà appris Hannah ME,
Am J Obstet Gynecol 2003
- Ce qui est associé à la morbidité néonatale
sévère en intention de voie basse (3,3 ) - Direction du travail par ocytocine et ou PGL OR
2,2 - Réduction de la durée des efforts expulsifs OR
0,3 - Clinicien compétent OR 0,3
-
15Etude PREMODA Goffinet F, Am J Obstet Gynecol
2006
- Etude observationnelle prospective sur 1 an en
intention de traiter en France et Belgique - Inclusion de 8105 sièges à terme dans 174
centres - Taux de VB effective de 22,5 (43,5 des
césariennes pour sièges seulement)
16Résultats nos pratiques
- Radiopelvimétrie (82 ), mesure du bipariétal
(89 ), prise de décision avant mise en travail
(82 ) - Travail spontané (91 ), sans stagnation (87 ),
un seul épisode de stagnation (12 ), efforts
expulsifs lt 30 min (94 ), manœuvres
obstétricales (65 dont la moitié systématique),
senior obstétricien sur place (92 ) -
17Résultats morbi-mortalité sévère
- Pas de différence entre lintention de voie de
basse (1,6 ) et la césarienne programmée (1,45
) pour la mortalité périnatale et la morbidité
sévère après exclusion des enfants mal formés
(1,1 IC 0,75-1,61) - Aucune mort néonatale dans groupe IVB
- Trois morts in utero évitables (experts)
18Ce qui diffère en faveur de la césarienne
- Bas Apgar lt 7 à 5min (1,5 ), OR 3,2
- Traumatismes (1,8 ), OR 3,9 (six fois plus de
fractures de clavicules et dhématomes du siège) - Intubation (1,04 ), OR 1,8
19Conséquences à long terme
- Pas de modification de la mortalité et du
développement à 2 ans suivant la voie
accouchement (Whyte H 2004, 80 de suivi) - Pas de différence à long terme suivant la voie
accouchement scolarité (Danielan 1996), service
militaire (Sorensen 1999)
20Il paraît toujours légitime de laisser accoucher
les sièges par voie basse mais sous certaines
conditions (recommandations du CNGOF)
21- Consentement éclairé mettre en confiance
- Bassin normal recours à la pelvimétrie
- Tête fléchie recours à léchographie
- Fœtus eutrophe recours à léchographie (BIP)
- Contexte obstétrical sain et motivation à la VB
- Surveillance continue du RCF
- Maternité à niveau de soins élevé
- Formations aux manœuvres recours facile
22- Privilégier le travail spontané.
- Nécessité dun travail brillant.
- Nécessité defforts expulsifs maternels
efficaces. - Episiotomie facile.
- Forceps et boîte de valves en salle de naissance.
- CI formelle à la grande extraction et à la
petite extraction . - Savoir quune césarienne au grand couronnement
est toujours possible. -
23Déroulement de laccouchement 1
24Déroulement de laccouchement 1
25Déroulement de laccouchement 2Siège complet
26Déroulement de laccouchement 2Siège décomplété
27Petite extraction
28Manœuvre de Lovset
29Manœuvre de Bracht
30Manœuvre de Bracht
31Ce que lon craint un peu (1)
- Le relèvement des bras Eviter toute traction
sur le fœtus car désolidarisation du bloc
tête-thorax-membres? Tête se défléchit et les
bras se relèveront. Manœuvre de Lovset.
32Ce que lon craint un peu (2)
- Forceps sur tête dernière La tête est engagée
mais est bloquée au niveau des parties molles.
Nécessité dun forceps (Suzor).
33Ce que lon craint énormémentLa rétention de la
tête dernière sur non engagement
- Complication la plus redoutée.
- Souvent associée à des lésions dhypoxie
péripartum et au traumatisme néonatal. - Situations à risque Grands prématurés,
anamnios, tête défléchie, malformation utérine,
efforts expulsifs à non dilatation complète,
traction sur le mobile fœtal avant le dégagement
de la pointe des omoplates.. - ? AG facile. Privilégier la VB. Administration de
dérivés nitrés avec /- section de la lèvre
antérieure du col (si non dilatation complète). 1
doigt dans lutérus pour fléchir la tête puis
grande extraction avec /- forceps sur tête
dernière.
34Rétention de la tête dernière
35Place de la péridurale
- Permet dobtenir une fin de travail paisible. La
patiente économise ses forces pour les efforts
expulsifs. - Augmente la sécurité de la phase expulsive en
permettant la réalisation de manœuvres
obstétricales sans complément danesthésie. - Entraîne un relâchement périnéal maximal pour
laccouchement de la tête dernière. - Mais majore le temps de la 2ème phase du travail
sans augmentation du nombre de manœuvres
obstétricales.
36En pratique pour lanesthésiste
- Intérêt pour la sécurité de laccouchement de la
péridurale en privilégiant le bloc sensitif au
bloc moteur. - Présence de lanesthésiste indispensable lors de
la phase dexpulsion car il existe un risque de
survenue brutale de complications obstétricales
mettant en jeu le pronostic vital et cérébral de
lenfant dont le traitement repose sur des
manœuvres obstétricales, qui sont souvent
facilitées par la réalisation dune anesthésie
générale - ?Lanesthésiste doit donc se tenir prêt à
réaliser une anesthésie générale rapidement en
salle de naissance.
37Accouchement des grossesses gémellaires
38Incidence des grossesses multiples
- Fréquence 1/80
- 30 des grossesses multiples proviennent des
traitements de stérilités dont plus de la moitié
proviennent de la FIV
39Grossesses à risque
- RCIU 20 si Dichoriale, 30 si Monochoriale
- Prématurité 34 si dichoriale diamniotique, 42
si Monochoriale Diamniotique, - 51 Monochoriale monoamniotique
- 3. HTA 3 fois plus fréquentes
- 4. Morbidité néonatale 5 fois supérieure au
singleton
40Courbes de croissance jumeaux(Williams et al,
Obstet Gynecol, 1982)
41Terme optimal de naissance
- Le terme optimal est plus précoce de 3 semaines
par rapport aux grossesses uniques - Accouchement à réaliser à 38-39 SA si Dc et même
à 36 SA si Mc - MFIU augmente à partir de 38 SA!
42Risque de laccouchement pour les foetus
- Il existe un excès de morbidité et mortalité
néonatale (secondaire au mode daccouchement) de
J2 par rapport à J1 à terme. - Ceci nest pas retrouvé en cas de prématurité car
le principal facteur de risque de morbidité et
mortalité néonatale est alors la prématurité.qui
est le même pour les 2 jumeaux. - Ce risque est principalement présent en cas de
césarienne sur J2. - Smith BMJ 2002, Smith BJOG 2005, Smith BMJ 2007,
Wen AJOG 2004, Armson Obstet Gynecol 2006
43- Est-ce quune politique de césarienne
systématique permet de réduire ce risque majoré
de morbidité et mortalité néonatale sur J2 ? - Cela na jamais été démontré !!!
- Une étude randomisée est en cours
- Barret JF, BMJ 2003
44Quel serait limpact sur la morbidité maternelle
dune politique de césarienne systématique ?
- Placenta praevia x 3(CP vs VB) Laughon Obstet
Gynecol 2005. - Placenta accreta fréq x 10 en 40 ans, de façon
proportionnelle à laugmentation du nombre de CS. - - 1 CS RR4,5 IC2,1-9,5.
- - gt 1 CS RR 11,32 IC5,6-22,9.
- Miller AJOG 1997
45- Il est difficile denvisager une hypothétique
amélioration de J2 au mépris de la santé de leurs
mères. - ? Actuellement, la césarienne élective pour les
grossesses gémellaires à terme na pas de raison
dêtre. - ? La situation à risque est identifiée cest la
césarienne sur J2 ! (taux acceptable denviron 5
des IVB) nécessiter de formation des jeunes
obstétriciens aux manœuvres obstétricales
46Risques liés à laccouchement
- J2
- Manœuvres dans plus de 50 des cas
- Procidences de cordon 4,2
- VMIgrande extraction 10
- Hémorragie de la délivrance gt 500 ml dans 15-20
des cas par atonie utérine (surdistension utérine)
47Grossesse gémellaire et prématurité
- Aucune indication à une césarienne élective car
aucune différence de la morbidité et mortalité
néonatales entre J1 et J2 selon le mode
daccouchement - CNGOF-RPC 2000
- La qualité des études ainsi que leurs résultats
contradictoires ne permettent pas de recommander
une voie d'accouchement plutôt qu'une autre en
cas de prématurité (en général lt 32 SA) ou de
foetus de faible poids (en général lt 1500 g)
(NP4)
48Grossesse gémellaire et utérus unicicatriciel
- Indication classique de césarienne élective
(Crainte de la rupture utérine surtout si
manœuvres obstétricales) - Mais attitude non justifiée au regard de la
littérature - Varner AJOG 2005 Cahill AJOG 2005 Miller AJOG
1996. - CNGOF-RPC 2000
- La qualité des études ainsi que leurs résultats
contradictoires ne permettent pas de recommander
une voie d'accouchement plutôt qu'une autre
(NP4)
49Grossesse gémellaire et siège J1
- Pas davantages démontré à la césarienne
élective. - Sentilhes Acta Obstet 2007 Blickstein Obstet
Gynecol 2000. - CNGOF-RPC 2000
- En cas de présentation du siège de J1, les
données ne permettent pas de recommander une voie
d'accouchement plutôt qu'une autre (NP4).
50Accrochage des mentons
51Prise en charge des grossesse gémellaires à terme
(1)
- Radiopelvimétrie (intérêt non démontré).
- Echographie à terme (présentation, EPF, recherche
déflexion tête si J1 en siège). - Surveillance armée dès 36-37 SA.
- Consultation danesthésie
52Prise en charge des grossesse gémellaires à terme
(2)
- Mise en travail spontanée privilégiée.
- Aucun argument pour un déclenchement avant 38 SA.
Morbidité néonatale augmentée à partir de 40 SA.
Hartley AJOG 2001 Soucie AJOG 2006. - ? Si col favorable, déclenchement à partir de 38
SA. Sinon, surveillance jusquà 39 SA puis /-
déclenchement.
53Conduite du travail
- ERCF en continu des 2 jumeaux.
- APD quasi-systématique.
- RAPDE tôt pendant le travail.
- Utilisation dune tocométrie interne.
- Utilisation docytociques identique que pour les
singletons. -
54Phase dexpulsion
- Equipe au complet dans la salle de travail
obstétricien, anesthésiste, sage-femme et
pédiatre. - Echographe présent en salle de travail.
- Il faut économiser les efforts maternels car il y
a 2 accouchements !!! - Débuter les efforts expulsifs le plus tardivement
pour J1 (quand J1 est partie basse). - Ne pas hésiter à réaliser une extraction
instrumentale rapidement si défaut de progression
de J1 ou/et ARCF sur J1 voire J2.
55Accrochage des mentons
56Quand J1 est né
- Arrêter les ocytociques.
- Contrôle écho de la présentation de J2.
- Verticalisation de la présentation de J2.
- Reprise des ocytociques
- .tout en ayant un ERCF en continu !
- Contrôle de la présentation de J2 au TV et
vérification de labsence de rétraction de col.
Sinon, trinitrine en IVD surtout chez les
prématurés. Si échec-? Césarienne ! - Rappel Ne pas dépasser si possible 15-30 min
entre J1 et J2.
57J2 en présentation céphalique
- RAPDE pendant un effort expulsif et une
contraction utérine. - Poursuivre par efforts expulsifs pendant les CU
pour engager le fœtus. - Si fatigue maternelle ou ARCF? extraction
instrumentale. - En cas déchec dengagement 3 solutions
- VMIgrande extraction du fœtus en siège, mais
plus difficile car les membranes sont rompues!!
Opérateur entraîné - Césarienne sur J2 doit être réalisée en toute
urgence - Ventouse dengagement
58J2 en présentation du siège
- 2 attitudes possibles
- Rupture des membranes ? efforts expulsifs ?
ensuite soit accouchement normal, soit grande /
petite extraction - Grande extraction demblée à membranes intactes
avantage extraction plus facile à membranes
intactes, intervalle libre réduit, enseignement,
moins de césarienne sur J2
59J2 en présentation transverse
- (petite) VMI grande extraction en siège.
- Césarienne sur J2 si échec.
60VMI grande extraction
- Transforme une présentation céphalique ou
transverse en présentation du siège - 1 main intra-utérine 1 main sur le ventre.
- Arrêt du syntocinon? Nécessiter de relâchement
utérin. Risque de RU si utérus cicatriciel. - Réalisée à membranes intactes idéalement
- Bien imaginer la situation du fœtus pendant la
manœuvre! - Echographie très utile!
61VMI grande extraction
- Manœuvre potentiellement difficile,
- parfois sur des petits BB sur utérus moulés (RPM
avec oligoamnios ou RAPDE sans engagement de la
présentation). - Si échec car utérus moulé ou agitation maternelle
malgré APD, alors AG (permet déviter bien
des césar sur J2 et donc de diminuer le délai de
naissance entre J1 et J2).
62VMI grande extraction Préhension
63VMI grande extractionMutation
64VMI grande extractionEn cas de mauvais pied
65Grande extraction
66VMI grande extraction
- Risques
- Nécessite un opérateur entraîné, sinon la
manœuvre risque dêtre dangereuse - Les gags sont possibles si on saisi le mauvais
pied - Très discutée sur des fœtus prématurés, où
certains recommandent la césarienne
prophylactique - Associé à un Apgar moins bon à 5 min
67Délivrance
- Risque accru dhémorragie de la délivrance !
- Faire
- délivrance dirigée 5 UI Syntocinon au
dégagement du J2 - Massage utérin
- Quantification des pertes de sang
- Ne pas retarder la prise en charge de lHD
DARU, révision du vagin sous valves, Nalador
68Conclusions (1)
- Présence de lanesthésiste indispensable pour
laccouchement des grossesses gémellaires (3
patients à prendre en charge!). - Fréquence importante des manoeuvres obstétricales
? Nécessité dune parfaite analgésie maternelle. - Nécessité parfois dAG en urgence pour réaliser
ces manœuvres.
69Conclusions (2)
- Taux non négligeable de césariennes en urgence
sur J2 (5). - Nécessiter parfois dadministration de TNT en
IVD, en particulier dans les accouchements
prématurés. - Taux élevé dhémorragie de la délivrance (Idem
entre CP et IVB).
70Utérus cicatriciel et accouchement
71Généralisation de la césarienne
- Augmentation du taux de césariennes
- (USA 8,8 en 1970 / 24,7 en 1981)
- (France 15 en 1995 / gt 20 en 2004)
- Augmentation du nombre d utérus cicatriciels
- (1/3 des indications de césariennes
systématiques) - Augmentation des taux de rupture utérine (0,5)
et daccreta (0,3)
72Un mot sur laccreta
- Taux multiplié par 40 en 20 ans
- Facteur de risque principal césarienne
- Première cause dhystérectomie dhémostase
73Insister sur le dépistage de laccreta
- Dépistage des placenta bas inséré sur utérus
cicatriciel à léchographie de 22 SA
74Mode daccouchement
- Transfert vers un centre adapté
- Césarienne vers 38 SA si praevia
- Laisser le placenta en place si percreta
75Conséquences de la rupture utérineOfir K, Am J
Obstet Gynecol 2003
- Augmentation du taux dHPP (50 )
- Augmentation du taux de transfusions (50 )
- Augmentation du taux dhystérectomies (25 )
- Augmentation du taux de mortalité périnatale (10
)
76Moyens de prévention de la rupture utérine
- Intérêts de la césarienne systématique
- (risque élevé de rupture)
- Identifier certaines situations à risque
- (échec de lintention de voie basse)
77Comment apprécier la qualité de la cicatrice
utérine ?
- Éléments à lanamnèse
- (cicatrice gynécologique / obstétricale)
- Éléments radiologiques
- (hystérosalpingographie, échographie du segment
inférieur)
78Risque de rupture sur cicatrice gynécologique ?
(attention !!!)
- Myomectomies par laparotomie sont considérées
comme solides (min 2 plans) - Situations gynécologiques à risque ? (prudence)
- myomectomies per coelioscopique, section
endoscopique de cloison, perforation utérine
hystéroscopique en courant monopôlaire,
métroplastie.
79Il existe un risque augmenté de rupture pour
certaines cicatrices obstétricales
- Cicatrices corporéales sont plus fragiles que
les segmentaires (12 versus lt 1 ) CI voie
basse - Risque augmenté en cas dutérus bicicatriciels
- (x 3 à x 5 soit 1,8 à 3,7) cas sélectionnés
- Risque mal évalué segmentaire verticale, terme
précoce, notion dinfection
80Évaluation radiologique de la cicatrice utérine
(écho peut être ?)
- HSG jamais évaluée
- Échographie de cicatrice à 36-38 SA vessie
pleine en coupe sagittale on to on. - ( pour un seuil de gt 3,5 mm à 37 SA, la VPN est
de 99,3 argument supplémentaire pour la
tentative de voie basse)
81Facteurs de risque potentiels de rupture liés à
la grossesse en cours ?
- Risque de rupture utérine et de complications
obstétricales (procidence, SFA) sont augmentés en
cas de malformations utérines - Pas de données montrant un risque augmenté de
rupture utérine en cas de grossesse gémellaire et
macrosomie - Peu de données pour le siège et la multiparité
82Accouchement voie basse ou césarienne itérative
sur utérus unicicatriciel ?Landon MB, N Engl J
Med 2004
- Etude prospective comparative (45 988)
- Intention voie basse 39 avec 2/3 de voies
basses effectives - 33 de travail dirigés et 26 de travail
déclenchés
83Résultats
- Pas de différences concernant la mortalité
maternelle et la mortalité néonatale - Plus de rupture utérine (0,7 ), de transfusions
(1,7 ), dendométrite (2,9 ), et plus
dasphyxie néonatales (0,08 soit 13 pour 15338)
pour les intentions de voies basse. - L échec de la tentative de voie basse sur
utérus cicatriciel augmente le risque de rupture
(x 20), dhystérectomies (x 5), de transfusion (x
3), dendométrite (x 5)
84Taux d accouchements par voie basse sur utérus
unicicatriciel ?
- Taux de voie basse de 70 dans les études
- Facteurs de succès de la voie basse sont
représentés par la notion dun travail spontané,
dun score de Bishop élevé en début de travail,
et dun antécédent de voie basse
85Les césariennes itératives suivant lindication
de la précédente césarienne doivent être rares
- Causes persistantes sont rares
- (bassins asymétriques post-traumatiques ou
congénitaux, obstacle praevia, indications
maternelles) - Antécédent de disproportion foeto-pelvienne
nest pas une indication de césarienne itérative - (taux de voie basse de 67 et risque de rupture
non augmenté)
86La radiopelvimétrie est iatrogène
- Mauvaise prédiction pour lissue du travail
- (67 voie basse sur bassin pathologique)
- Grande pourvoyeuse de césarienne
- Pas de consensus pour définir des mesures
considérées comme normales
87Facteurs liés au travail
- Privilégier le travail spontané
- (risque de rupture augmenté x 2 après
déclenchement par syntocinon et x 5 après
déclenchement par PGL) - Risque augmenté de rupture sur travail dirigé
par syntocinon ( indication strictes hypocinésie
de fréquence, intérêt de la tocométrie interne) - La péridurale est une indication médicale
- (risque prévisible de césarienne, non délétère)
88Révision utérine ?
- Certainement si patiente symptomatique
(métrorragies et douleurs), si travail long et
extraction difficile et prolongée - Sa systématisation est discutée actuellement
- (manœuvre potentiellement iatrogène, pas de
donnée pour dire si elle est utile pour une
grossesse ultérieure)
89Conclusion
- Il est légitime de laisser accoucher une
patiente porteuse dun utérus unicicatriciel,
sauf cas particuliers (cicatrices corporéales,
causes persistantes) information - Risque augmenté de rupture dans certaines
circonstances (bicicatriciel, déclenchement,
travail long) - Privilégier le travail spontané sous péridurale
avec un minimum de puissance
90Conclusion (générale)
- Il est indispensable davoir une collaboration
saine et efficace entre obstétriciens et
anesthésistes. - Il existe des situations particulières (siège,
grossesses gémellaires) où la situation
obstétricale peut prendre une tournure
catastrophique de façon extrêmement rapide
justifiant la réalisation en urgence soit dune
manœuvre obstétricale, soit dune césarienne. - Lanesthésiste, en optimisant lanalgésie
maternelle, permet à lobstétricien de réaliser
ces dernières afin de préserver le pronostic
vital et neurologique de lenfant tout en
optimisant la sécurité de la mère.
91Conclusion (générale)
- Lobstétricien doit avoir conscience que la
réalisation dune AG en SDN en urgence est une
situation potentiellement périlleuse pour
lanesthésiste (et pour la mère). Il ne doit
donc pas la demander à son collègue à la légère ! - PS Sans lAPD, je ne serais pas obstétricien !