Title: Diapositiva 1
1Le rôle de la télévision dans la construction de
la personne
Jesús Bermejo Berros
LiPsiMedia Université de Valladolid
2Comment se construit lesprit ?
Comment se construit la personne ?
3amitiés
famille
culture
ACTION
autres
école
4Et alors ?
5?
OUI
6OUI
les chaînes de télévision
Changer
OUI
doit intervenir
gouvernement
7 ?
8(No Transcript)
9UNAF
CHAÎNES TV
GOUVERNEMENT
RECHERCHE
CIEM
10LE GOUVERNEMENT Le libéralisme
11LA TÉLÉVISION informe
divertit
forme notre esprit
12Quels sont les intérêts des gouvernements?
13Les attitudes des gouvernements face à la
réglementation audiovisuelle
La publicité
Lenfance
14autorégulation
Sest avérée tout à fait inefficace
15EEUU
déréglementation
Moins de programmes pour les enfants
Plus de programmes pour les enfants
réglementation
16Pourquoi les gouvernements doivent-ils changer
leurs attitudes envers la télévision?
1.Leffet boomerang 2. Lère du numérique
17Leffet boomerang
Gouvernement
Société
18Réglementer censurer
Réglementer créer des règles daction
19La télé
La pub
Et le reste?
20Quel rôle joue la télévision dans le temps libre
de lenfant?
212. Consumo De Televisión
La télévision dans le temps libre de lenfant
22École 960 h
Dormir 2900 h.
Regarder TV 990 h
23Activité préférée en rentrant de lécole
REGARDERLA TV
JOUER
GOÛTER
DEVOIRS
24Lire
10.9
Écouter de la musique
ALLUMER LA TÉLÉ
30
13.1
Jouer avec les autres
18.8
25Premier constat
Les enfants consacrent beaucoup de leur temps
libre à regarder la télévision
26Ce que les enfants regardent à la télé, et à quel
moment, se caractérise par trois traits
significatifs
27- Consommation significative de programmes pour
adultes
75 du temps émissions pour adultes
Émissions pour enfants
28Série pour adultes
Série pour adultes
Émission pour enfants
261.000
Cinéma
Série pour adultes
Série pour adultes
Football
292. Les 50 émissions danimation les plus
regardées par les enfants
41 émissions
Animation pour adultes
Les Simpson
Futurama Etc.
Animation pour enfants
9 émissions
303. De mauvaises habitudes de consommation
Prime time 21h-24h 750.000 enfants Late night
24h- 150.000 enfants
31,3 ? une télé dans leur chambre
Visionnage par élimination et non pas par choix
31Apprend-il quelque chose avec la télévision?
32Connaissances Attitudes Croyances Valeurs
33La télévision peut-elle laider à penser mieux?
34Processus cognitifs-affectifs et sociaux
Attention
Labilité attentionnelle
35Processus cognitifs-affectifs et sociaux
Attention
Labilité attentionnelle
Compréhension
Générique vs analytique
Pensée
Horizontale vs verticale
36 Pensée verticale
37Pensée horizontale
a
b
a
b
c
d
e
b
a
a
b
c
d
e
f
b
c
d
a
a
b
c
h
a
b
g
d
e
f
b
c
d
g
h
a
g
38Dessins animés
Vickie le Viking
Marco
Heidi
Maya labeille
David le Gnome
Shin Chan
Pensée verticale
Doraémon
South Park
Pokémon
Dragon Ball Z
Mazinger Z
Les Simpsons
-
Pensée horizontale
39- son temps libre est prisonnier de la télévision
et autres écrans
- il brûle les étapes
- la télé affecte négativemente attention,
compréhension, pensée et affectivité
- la télévision a une répercussion négative sur
son travail à lécole
Passivité ? à quand leffet boomerang?
40LES CHAîNES DE TÉLÉVISION
Se renouveler ou
41Changements du paysage audiovisuel
- - Fragmentation
- Intégration des formats et supports
(tvordinateur) hypermédia - Nouveaux formats
- - Interactivité
- - Prosumer
- - Advertainment
42Années 60
TV
?
TV
?
?
TV
Années 90
TV
Audience
TV
Audience
TV
Audience
Fragmentation
TV
Audience
TV
Audience
TV
Audience
Audience
TV
43Stratégie push
canal
Émetteur
Récepteur /Audience
canal
Émetteur
Récepteur / Usagé
Pseudo interactivité
44La pseudo interactivité par slots
Media
Usagé
45Stratégie pull
Prosumer
Prosumer
Prosumer
Émetteur
Prosumer
Prosumer
Prosumer
Prosumer
Prosumer
46Prosumer
Producteur Consommateur
a) Journalisme numérique
b) Publicité
c) Télévision par internet
47Publicité
Divertissement Ou Fiction
Advertainment
48LA RECHERCHE
À la recherche de lefficacité sociale
49(No Transcript)
50(No Transcript)
51Nº de sujets
Nº dheures consommées
52(No Transcript)
53Informent
Genres du RÉEL
Divertissent
Genres LUDIQUES
Divertissent
Genres du FICTIF
Affectent la Personne
54- Sa conduite
- Son identité
- Ses attitudes, croyances et valeurs
- etc.
FICTION
VIE
Advertainment
55(No Transcript)
56(No Transcript)
57(No Transcript)
58(No Transcript)
59conclusion
60RÉSUMÉ
61 POST-SCRIPTUM. NOTES AU DÉBAT La télévision, en
tant quoutil technologique, comme je lai dit
dans la conclusion de louvrage Mon enfant et
la télévision , nest ni bonne ni mauvaise en
soi. Tout dépend de ce que lon en fait. Tous
les intervenant de cette journée du 6 décembre,
au Théâtre National de la Colline, ont été
daccord pour dire quil est nécessaire
daméliorer la télévision et que, dans
lensemble, cet outil nest pas suffisamment
bien utilisé, ce qui a des influences nuisibles
sur les esprits et la conduite des gens. À partir
de ce constat inquiétant, lors du débat,
quelquun a posé la question sous-jacente à la
plupart des interventions qui ont eu lieu au
cours de la journée Daccord, la télévision
actuelle produit des effets nuisibles, alors, QUE
FAUT-IL FAIRE ? Ainsi, il a été dit au cours du
débat de laprès-midi que, tant que lon ne
trouverait pas dautres solutions, il fallait
continuer avec le type de mesures qui ont été
prises jusque maintenant. Bernard Stiegler, quant
à lui, a fait la proposition de maintenir la
publicité, pour les raisons quil a clairement
exposées. Pour ma part, comme jai tenté de
largumenter au cours de mon intervention, cest
précisément le moment de changer de stratégie,
le moment de faire de nouvelles PROPOSITIONS.
Dune façon, je lavoue, beaucoup trop
schématique, hors du contexte, et abrupte, jai
introduit, au cours du débat, lune des
propositions qui fait partie dun paquet de
mesures à prendre si lon tient compte des
conclusions qui découlent de ce que jai exposé
et qui implique une façon différente daborder le
problème de la télévision. Pour ce qui est de
cette seule proposition à laquelle je me suis
référé au cours du débat, je conseille la
création à lintérieur des chaînes publiques
dune équipe interdisciplinaire (composée de
chercheurs, de scénaristes, réalisateurs,
producteurs,..), dont lobjectif serait la
production et la réalisation de programmes
concrets pour une tranche dâge concrète selon
les principes de production que lon a déjà mis
en place dans le passé (par exemple, aux
Etats-Unis pour Sesame Street). Ce type de
mesure a conduit à produire des émissions de
qualité dont on a testé les effets bénéfiques
pour le développement de lenfant, ce à quoi
sintéressent justement le CIEM, Ars
Industrialis et autres collectifs qui
sinterrogent sur le rôle des médias dans le
devenir de nos sociétés. Il ne sagit donc pas de
créer une équipe pour changer la
télévision .Ce nest pas son objectif, mais une
mesure, parmi dautres, à prendre pour
laméliorer. Cest à lÉtat que revient
linitiative de créer ses équipes à lintérieur
des chaînes publiques (mais je ne métends pas
davantage ici sur les caractéristiques de ces
équipes, leur mode de travail et la modalité de
leur implantation). Cette proposition concrète
est le résultat, non seulement des besoins qui
ressortent de lanalyse des recherches sur la
télévision que jai pu conduire au cours des
quinze dernières années, mais aussi de
lexpérience que lon peut acquérir à partir de
la connaissance du monde intérieur de la
télévision. Comme la littérature nous la montré
au cours des siècles, dans une histoire concrète
nous pouvons retrouver une idée générale. En ce
sens, si vous me le permettez, je voudrais
métendre un peu plus ici, à propos de ce que
jai dit au cours du débat, pour vous raconter
une petite histoire concrète qui pourra me
permettre dexpliquer et dillustrer de façon
simple pourquoi je pense quil faut prendre des
mesures comme celle que je viens dévoquer.
621. LE ROYAUME DE LAUDIMAT Il y a quelques
années, lUniversité Complutense de Madrid avait
signé une convention de collaboration avec une
télévision publique. Entre autres objectifs, il
sagissait de former de nouveaux cadres et
responsables pour la télévision. Jai été nommé
par mon université, responsable académique de
cette formation. Cette mission ma conduit à
travailler à lintérieur de la télévision, ce qui
ma permis den connaître les modes de
fonctionnement professionnels. Quand je suis
arrivé dans cette chaîne de télévision, lune de
mes premières expériences a été de rencontrer la
directrice des programmes. Il sagissait de
quelquun de cultivé, qui avait une culture
cinématographique ample et qui avait des goûts
télévisuels personnels de qualité. À cette
époque, la chaîne diffusait une émission de
téléréalité de très, très mauvaise qualité qui,
bien souvent, terminait en scandale et dans les
tribunaux pour diffamation. Beaucoup de gens
étaient daccord pour qualifier cette émission de
honteuse et différentes initiatives avaient
été faites pour quelle disparaisse de cette
chaîne de télévision. Lorsque jai rencontré
cette directrice des programmes, je lui ai
demandé son avis et les raisons de la chaîne pour
maintenir cette émission. Sa réponse a été très
claire et illustrai parfaitement ce quest la
logique qui règne dans le monde professionnel de
la télévision. Pour elle, cette émission navait
aucune qualité. Je lui ai alors demandé, avec
toute la naïveté dun jeune professeur
duniversité qui connaissait mal le monde
professionnel de la télévision à lépoque,
pourquoi donc maintenir cette émission dans la
grille des programmes de cette chaîne dont elle
était, après tout, la responsable. Elle pouvait
décider (en partie) déliminer cette émission.
Elle ma regardé étonnée et avec un large
sourire, que jai compris par la suite, elle ma
répondu quil nétait pas question de faire cela.
La direction de la chaîne laurait empêché et
elle même aurait été immédiatement renvoyée. Mais
elle a ajouté quelque chose que je nai jamais
oublié et que jai entendu maintes fois au cours
des années suivantes. Supprimer cette émission
aurait signifié rompre avec toute la logique qui
préside les prises de décision des chaînes de
télévision dans le marché libre qui est celui des
pays occidentaux. Dans la télévision
contemporaine, ce nest pas la qualité des
émissions qui décide mais bien dautres concepts
dont les plus importants sont très liés au
marketing (limage de marque, les cibles, le
share, le rating,). Bref, cest LAUDIOMÉTRIE
qui préside les chaînes. Les hommes ne font que
gérer ce qui détermine cette reine du royaume
télévisuel. Cette émission de télévision était,
de loin, lémission la plus rentable de la
chaîne. Par conséquent, peu importait le fait
quelle soit dune très mauvaise qualité. Quand
on rentrait dans cette logique, tout était clair,
et jai pris conscience de ma naïveté initiale.
Cette émission avait une moyenne de 34 de share.
Et, à elle seule, contribuait à presque 20 du
share total de la chaîne par jour. Étant donné le
coût de sa production qui était très bas, il
sagissait, en fait, dune émission très, très,
intéressante pour la chaîne. Même les procès en
justice quelle perdait étaient rentables car,
bien utilisés, ils devenaient une source
supplémentaire de publicité pour lémission,
donc, plus de share, donc, plus de contrats
publicitaires à des prix plus hauts et donc plus
rentables pour la chaîne. (Une toute autre
question, quil faudrait naturellement aborder, -
dans un autre débat -, serait de se demander
pourquoi il y a des gens qui veulent absolument
regarder ce genre démission où sont exposés les
misères humaines et les affrontements et
déchirements personnels entre people pourquoi
les ragots et les scandales attirent davantage
les regards sur les écrans). Ce royaume de
laudimat, jai pu le constater jour après jour
par la suite. Ainsi, par exemple, tous les
matins, la première chose qui se trouvait sur la
table de chaque responsable de la chaîne,
cétaient les résultats daudience du jour
précédent. Selon ces résultats, les mouvements
dans la grille des programmes pouvaient aller
dans un sens ou dans lautre. Les décisions et
les stratégies des responsables dépendaient
fortement de ces chiffres versés par
laudimat. Finalement, la pression populaire a
réussi à lever la résistance de cette chaîne et
lémission, malgré son succès permanent
daudience, a été retirée comme lavait annoncé
le nouveau PDG le jour de son arrivée à cette
chaîne de télévision. Mais, comme dans beaucoup
dhistoires, il y a un corollaire car, ne croyez
pas que la citoyenneté avait réellement détruit
le royaume de laudimat (en loccurrence, le
méchant ), mettant ainsi un point final
heureux à cette histoire comme dans un conte de
fée. De même que le capitalisme économique, qui
évolue certes, mais qui est toujours là, le
royaume de laudimat avait changé pour continuer
à être le même et à servir toujours son maître,
à savoir, lactuelle conception marketing de la
télévision. Dans celle-ci, on trouve plusieurs
concepts, dont celui de limage de marque. Étant
donnée que la pression populaire avait réussi à
faire circuler lidée que cette émission nétait
pas digne dune télévision publique, la chaîne,
pour éviter que son image de marque souffre des
effets négatifs de ce mouvement social, avait
décidé de la supprimer malgré son succès
daudience. Cela nest pas contradictoire avec la
logique de la télévision, bien au contraire,
cest une manifestation de son fonctionnement.
Les responsables de cette chaîne savaient
parfaitement quavoir une mauvaise image
conduirait à de lourdes conséquences. Cela se
serait traduit, rapidement, par le fait que les
annonceurs nauraient pas voulu se voir mêlés à
cette image négative et auraient fui vers
dautres chaînes, ce qui aurait fini par altérer
le principe suprême de profit et/ou de survie
économique de toute entreprise. Retirer
lémission rentrait donc dans la logique du
fonctionnement des chaînes de télévision. Cela
dit, cette histoire illustre également le fait
quil y a une place pour loptimisme car elle
nous montre que, la prise de conscience de la
population peut conduire à certaines
modifications de la part des chaînes. Laction du
CIEM, à propos de la chaîne Baby First, et la
réponse du CSA, serait également un autre exemple
de cet espace despoir qui nous montre que dans
le système que forme le monde de la télévision,
il y a des agents comme les mouvements sociaux,
les parents, enseignants et autres, qui peuvent
contribuer à faire avancer le système télévisuel
vers de meilleurs résultats.
632. LE TEMPO DE LA TÉLÉVISION, LE TEMPO DES
EXPÉRIENCES Dans cet objectif de montrer de
façon simple la logique des chaînes, je voudrais
attirer lattention sur un autre frein qui, à mon
avis, existe à la télévision, et qui empêche
quelle tienne compte de la notion de
qualité , cest-à-dire, quune émission soit
bénéfique et non pas nuisible pour lesprit de
son public. Il sagit du tempo de la télévision.
La logique du travail professionnel à la
télévision fait que tout va très vite. Cest, en
quelque sorte, un monde accéléré. Les
professionnels se trouvent, de façon permanente,
dans lobligation de soccuper des choses (qui
pressent) dans le temps présent. Ils nont pas le
temps dune vraie réflexion. Dans le monde de la
télévision, jai eu loccasion de rencontrer des
professionnels avec des idées magnifiques, des
intuitions pleines dintérêt. Cependant, tout
cela passe à un second plan, lorsquil sagit de
se remettre au travail car cest une routine
implacable où la continuité dépend non seulement
de ce que la chaîne doit faire pour avoir un
rating et un share convenables vis-à-vis des
annonceurs mais aussi de ce que font les chaînes
concurrentes en temps réel. À ce rythme de
travail, ancré dans lurgence, sajoutent
dautres facteurs qui entravent la quête de
qualité. Le plus important (pour nen citer
quun) est celui qui le lie au phénomène de
laudimat. Même si lon a lidée dune émission
de qualité, les craintes apparaissent chez les
responsables des chaînes, parce quil faut le
courage de mettre en place une émission nouvelle
qui peut échouer (dun point de vue de laudimat,
bien évidemment) et les enjeux économiques sont
considérables. Cela fait que la télévision,
paradoxalement, innove de moins en moins.
643. POUR UNE ÉQUIPE MULTIDISCIPLINAIRE Les deux
facteurs que je viens dévoquer, laudimat et le
tempo de travail (et il y en a dautres), font
que les chaînes de télévision ne trouvent pas la
légitimité dintroduire des changements dans
cette logique de production de programmes et,
finalement, ne prennent pas de risques avec de
nouvelles émissions incertaines. Ce que je
propose (et cela impliquerait de revenir sur une
distinction de pratiques différentes entre les
chaînes publiques et les chaînes commerciales),
cest de créer une équipe multidisciplinaire dans
les chaînes publiques (ce qui pourrait encourager
les chaînes commerciales à faire de même) pour
concevoir, produire et réaliser des émissions de
qualité concrètes. Créer des émissions de
qualité implique de sortir de la logique de
laudimat et du tempo du présent. Faire une
émission de qualité requiert différentes
activités qui ne sont pas faites actuellement par
les chaînes (étant donnée naturellement la
logique quelles suivent). Les équipes de
travail, formées à tel effet, doivent réaliser un
ensemble dactions qui se trouvent dans un tempo
différent de celui du moment présent actuel des
télévisions. Il faut se rapprocher des besoins
des populations les écouter (etc.). Une fois
conçue une émission, il faut réaliser des
pré-tests et des post-tests des émissions pilotes
et appliquer toute une démarche méthodologique,
qui existe déjà. Le travail de ces équipes
nimplique nullement de rompre ni d interrompre
le rythme de la chaîne. Ils travaillent en
parallèle, le temps de produire cette émission
(etc.). Créer une telle équipe nécessite un
budget, certes, dont la rentabilité peut être
atteinte à moyen terme. Cette mesure naltère pas
la logique actuelle des chaînes dans son
fondement ultime de rentabilité économique mais
le complète avec une logique de rentabilité
sociale, concept quil faudra récupérer pour ce
qui est des chaînes publiques. Elle contribue à
apporter à la chaîne une bonne image de marque ce
qui attire finalement de nouveau les annonceurs.
La publicité moderne sait quil ne sagit plus
tant dune question de quantité que de qualité
dimpact sur la cible. En ce sens, je suis tout à
fait daccord avec Bernard Stiegler pour dire
quil ne faut pas supprimer la publicité.
Jajouterai pour ma part, que le problème majeur
nest pas la publicité en elle même mais les
contenus des émissions et leur servitude envers
la publicité. Ce circuit de dépendance peut se
réorganiser en fonction de la qualité.
Finalement, cette mesure rentre dans le champ des
intérêts des chaînes et par conséquent pourrait
être bien acceptée car elle vient les aider à
compenser leur perte progressive de compétitivité
face à dautres média émergents. En définitive,
une vraie émission de qualité, dont le label
provient des essais et tests réalisés par
léquipe multidisciplinaire qui la créée, et qui
nest pas jugée selon ses résultats immédiat
daudience mais à moyen terme, finit par attirer
un public suffisant pour que lémission soit
rentable et, en même temps, contribue a créer un
image positive de la chaîne, ce qui nest pas
pour déplaire aux annonceurs.
654. LINTERVENTION DU GOUVERNEMENT ET LE SYSTÈME
AUDIOVISUEL La logique qui fait fonctionner les
chaînes de télévision, très liée à leur
conception dentreprise, ne peut pas changer si
ce nest en tenant compte de ses propres
intérêts. Cest une illusion de prétendre que
lEtat, à travers la réglementation, est capable
de rompre la logique qui fait fonctionner les
chaînes de télévision. La logique des chaînes
peut évoluer favorablement pour le téléspectateur
mais pour cela il faut, comme je lai souligné
dans mon intervention au cour de la journée du 6
décembre, changer de stratégie et tenir compte en
même temps du système au complet et des intérêts
de ses partenaires. Jusquà présent, de
nombreuses voix se sont adressées au gouvernement
pour quil réglemente et régule le marché
audiovisuel. Il peut le faire et il doit le
faire. Mais cela nest pas suffisant car il faut,
de plus, quil travaille avec les chaînes de
télévision (notamment publiques) pour introduire
une nouvelle forme de relation avec les chaînes
en vue de la production démissions de qualité.
Le gouvernement ne peut pas changer le tempo des
chaînes mais il peut collaborer avec elles pour
produire ces émissions de qualité. Dans cette
nouvelle logique que je propose, et qui nest ici
québauchée en partie, sinscrit la formation des
équipes de production et la réalisation de
nouveaux programmes de qualité. Dans ma brève
intervention à Ars Industrialis et au CIEM du 6
décembre, ici recueillie, jai tenté de rappeler
que le monde de la télévision, comme tous les
phénomènes sociaux complexes, fait partie dun
système où notamment trois facteurs majeurs sont
confrontés mais dont le résultat doit nous
conduire vers une meilleure télévision. Dans la
conception théorique sous-jacente à ma réflexion
se trouve une conception dialectique des
phénomènes sociaux. Elle puise ses racines dans
de nombreuses sources sur lesquelles je ne
mattarderai pas ici (Héraclite, Hegel, Marx,
Wallon, Vygotsky,). Daprès cette vision
théorique, demander à lÉtat dintervenir, mais
sans faire cela dans le système dialectique
auquel participent dautres facteurs intervenants
(et dans lequel sont confrontés notamment les
trois facteurs signalés), serait ignorer le
processus de construction des phénomènes sociaux
et historiques. Une pareille démarche
impliquerait de demander à lÉtat de faire une
synthèse à partir dune seule thèse, la sienne
(et encore faudrait-il que lÉtat prenne
conscience de son action à mener), tout en
oubliant le reste des facteurs en jeu. Cette
façon dagir suppose dignorer la dialectique
des choses. À mon avis, la seule chance de
réussite, cest de confronter ces trois facteurs
(avec les facteurs subordonnés comme, par
exemple, les associations, les parents et
enseignants) dans la voie que jai suggérée mais
qui, bien évidemment, pourrait être erronée. En
attendant, et étant donné que lon se retrouve
dans un système où ont lieu des processus
systémiques (homéostatiques dans un réseau
parallèle et distribué PDP), les apports et
contributions du CSA et autres agents sociaux,
sont également nécessaires car leur actions, bien
évidemment, contribuent à faire avancer ce
système vers une meilleure télévision pour tous.
Autrement dit, la question initiale, que
faire a une réponse plurielle il sagit dune
action collective à laquelle différents agents
doivent participer. Notre avenir culturel en
dépend car cette même dialectique à établir pour
la télévision sétend, également, à celle des
autres médias. Mais cela est un autre débat.