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POLYHANDICAP : BONNES PRATIQUES ET EVALUATION

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palais de l unesco 23 novembre 2006 polyhandicap : bonnes pratiques et evaluation – PowerPoint PPT presentation

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Title: POLYHANDICAP : BONNES PRATIQUES ET EVALUATION


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POLYHANDICAP BONNES PRATIQUES ET EVALUATION
  • PALAIS DE LUNESCO
  • 23 NOVEMBRE 2006

2
SOMMAIRE UNESCO
23 NOVEMBRE 2006
Accueil des participants p
3 Monique RONGIERES, Présidente
G.P.F. PRESENTATION DE LA JOURNEE p
4 Modérateur Philippe GAUDON, Chargé de Mission
G.P.F. Directeur Général Association  Le Clos du
Nid  DE LEVALUATION A LEVALUATION INTERNE
p 5 Jean-Yves MOINE,
PROMOQUALTS LA LOI DE 2002 ASPECTS LEGISLATIFS
ET MISE EN ŒUVRE p 9
Philippe DIDIER-COURBIN, Sous-Directeur des
Personnes Handicapées (D.G.A.S.) CONSEIL
NATIONAL DE lEVALUATION SOCIALE ET MEDICO
SOCIALE p 13 ORIENTATIONS ET
CLARIFICATIONS, Gérard BASLE, Administrateur
G.P.F., membre du C.N.E.S.M.S., Directeur Général
Adjoint Association Don Bosco CONDITION DUNE
EVALUATION UTILE p
19 Philippe GAUDON LA DEMARCHE
DEVALUATION Modérateur Georges SAULUS,
Psychiatre, Administrateur G.P.F. METHODOLOGIE
DELABORATION DUN REFERENTIEL ASSOCIATIF
p 26 Patrick SORIA, Cabinet ABAQ CONSEIL
(Lyon) PROCESSUS DEVALUATION DANS UN
ETABLISSEMENT p 30 Eliane LE RETIF,
Directrice Association Marie-Hélène (27) Estelle
BACHER PLACE DES USAGERS AU REGARD DE
LEVALUATION p 34 Laurence DESEIGNE, parent
Présidente A.S.S.E.P.H. (45)

POLYHANDICAP ET BONNES PRATIQUES
DES OBJECTIFS
AUX CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE
Modérateur
Gérard COURTOIS, Secrétaire Général G.P.F.

Directeur Général Association Les Tout-Petits
(91) TABLE RONDE MISE EN ŒUVRE DES BONNES
PRATIQUES p 38 VIE QUOTIDIENNE
Joëlle TOBELEM, Chef de Service LOASIS (86)
C. MITTAULT, Parent
LOASIS SOINS Dr Xavier BIED-CHARRETON,
Administrateur G.P.F., Directeur Médical
C.E.S.A.P. p 42 DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE
p 46 Philippe ROSSET, Directeur
I.M.E.  Amis de Laurence  (75)
Madame HETIER, Parent EVALUATION DES FORMES
DORGANISATION ET DE PARTICIPATION p
49 Roland LEFEVRE, Directeur La Montagne
C.E.S.A.P. (60)
EXEMPLE DE RESEAUX ET DE
COOPERATIONS
TABLE RONDE
Modérateur
Henri FAIVRE, Président Adjoint G.P.F.

Président HANDAS CLAPEAHA LHOPITAL p
56 Dr Philippe DE NORMANDIE, Mission Handicap
AP-HP, Paris LES COOPERATIONS INTER
ETABLISSEMENTS p 59 Michel BELOT, Psychologue
Hôpital Marin dHendaye (64), Coordinateur
national des correspondants G.P.F. Claude SŒUR,
Directrice M.A.S. Mont de Marsan (40) LOISIRS ET
VIE SOCIALE p 64 Alban BEAUDOUARD,
Directeur de Moulin Mer (Loisirs Mer Vacances
Asso DON BOSCO) LECOLE p 67 Estelle
GOUDON, Chef de Service S.E.S.S.A.D., Association
Les Tout-Petits CONCLUSION - Dr Elisabeth
ZUCMAN p 71
3
ACCUEIL DES PARTICIPANTSMadame Monique
RONGIERES, Présidente G.P.F.
  • Mesdames, Messieurs,
  • Cette journée détude sera loccasion dune
    large sensibilisation sur la dynamique
    dévaluation et permettra dillustrer comment ce
    qui apparaissait souvent comme une contrainte
    peut être efficacement convertie en valorisation
    dune approche pluridisciplinaire réfléchie et
    concentrée.
  • Plusieurs expériences de terrain
    illustreront les principes spécifiques pouvant
    guider à la réflexion dans lélaboration et
    lévaluation des  bonnes pratiques  auprès des
    enfants et adultes polyhandicapés.
  • Je vous souhaite une bonne journée et vous
    remercie de votre fidélité.
  • Avant de donner la parole à Philippe GAUDON,
    je souhaite dédier cette journée à notre ami
    Stanislaw TOMKIEWICZ pour les 10 ans du G.P.F.

4
  • PRESENTATION DE LA JOURNEE
  • Modérateur Philippe GAUDON, Chargé de
    Mission G.P.F.
  • Directeur Général Association  Clos du Nid 
    (48)
  • Dans la tradition des journées détudes
    du GPF, qui traitent de thèmes associant échange
    de pratiques et vision éthique de
    laccompagnement des personnes polyhandicapées,
    nous avons choisi daborder cette année la
    question de lévaluation des établissements et
    services médico-sociaux.
  • Cette question séclaire de lactualité du
    secteur et constitue à cet égard une
     passerelle  avec les Etats généraux du
    polyhandicap qui nous ont réunis lan passé.
  • Nous souhaitons ainsi analyser comment cette
    question de lévaluation émerge dans lesprit des
    différents acteurs engagés (gestionnaires,
    familles, professionnels) et va contribuer à
    faire évoluer les pratiques dans une perspective
    damélioration de la qualité, de transparence et
    de communication.
  • Au-delà de lactualité législative, il sagit
    également pour nous de répondre aux inquiétudes
    manifestées par notre secteur, peu familiarisé
    avec ces approches et à certains égards craintif
    sur sa compatibilité avec nos fondamentaux, nos
    valeurs, nos pratiques.
  • A partir de quelques pré requis, lobjectif de
    cette journée est de tenter de faire émerger une
    vision commune des conditions de mise en place de
    lévaluation dans les établissements et services
    pour personnes polyhandicapées, conciliant les
    indispensables dimensions éthiques du projet, et
    leur traduction en termes de  bonnes pratiques
    professionnelles .
  • A cette fin, et dans une démarche allant du
    général au particulier, nous vous proposons un
    rappel de cadre réglementaire qui nous est
    proposé et des bases conceptuelles telles
    quelles ont été déjà explorées par des pionniers
    du champ associatif, social et médico-social.

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DE LEVALUATION A LEVALUATION INTERNE Jean-Yves
MOINE, PROMOQUALTS
  • Jai dirigé pendant 25 ans un établissement
    médico social qui était un centre dhébergement
    et de réinsertion sociale qui accueillait des
    mères avec enfants.
  • Depuis 1987, une démarche dévaluation a été
    développée. Donc, cest plutôt mon expérience que
    je vais partager  mon côté pointu dans la place
    de lévaluation sest centré sur la personne
    accueillie, développement des compétences
    sociales, valorisation à partir des forces de
    projets personnalisés quel que soit lespace
    disponible pour valoriser un projet personnel.
  • Je vais faire un bout de chemin avec vous pour
    vous parler de lévaluation  début  et
     aujourdhui . Par rapport à lévaluation, je
    voulais vous dire que ce nest pas parce quon en
    parle aujourdhui quelle nexistait pas avant.
    Quand on circule dans les structures, dabord les
    gens travaillent bien dans la majorité des cas et
    ont déjà mis en place des stratégies
    dévaluation, c'est-à-dire que quand vous faites
    une organisation, il y a forcément de
    lévaluation, dès que vous définissez des
    objectifs, ne serait-ce que sur le principe
    méthodologique dune définition dobjectif
    (Q.Q.C.O.Q.P., échelle de temps, échelle
    dintensité), vous avez toujours quelque part le
    mot  évaluation  pour pouvoir dire  avons-nous
    atteint lobjectif dans le temps prévu avec les
    moyens donnés ? . Lorsque vous faites des
    réunions de synthèse ou de projet, cela vient
    aussi de lévaluation, quand on embauche
    quelquun, on lintègre dans une équipe, il y a
    aussi quelque chose qui tient de lévaluation.
    Donc, il y a bien longtemps que, tous, vous
    faites de lévaluation.
  • Si vous êtes sur la dimension de la complexité,
    effectivement, on est plus à laise pour parler
    de systémie en 1987, cétait beaucoup plus
    difficile de parler de ce regard. Il y a la
    notion de rétroaction, feed-back, tous ces
    retours pour en tirer un enseignement et pour en
    faire, à partir de ces enseignements, une
    continuité, il y a de lévaluation aussi. Et
    puis, dans la pratique quotidienne des
    acteurs, on saperçoit quon ne peut pas ne pas
    évaluer. Aujourdhui, il y a une loi pour vous
    dire évaluer mais cette loi veut dire quil
    faut évaluer avec une méthodologie, cest cela
    lenjeu  il faut passer dune culture
    dévaluation pratiquée par les uns et les autres
    à une culture méthodologique pour pouvoir
    coordonner, coopérer, mutualiser mais sil ny a
    pas un optimum daccrochage possible avec une
    reconnaissance des uns et des autres, cela sera
    difficile de monter des systèmes de coopération,
    de coordination.
  • Si on veut aussi aller dans  donner du sens à
    ces indicateurs , il faut que ceux-ci soient
    dans un langage à peu près commun à tous pour que
    lon puisse donner du sens à un échange sur le
    regard des indicateurs dun côté et de lautre.
    Sils sont trop différenciés, on se demande à
    quoi ils peuvent servir. Tant que la culture
    nest pas plus méthodologique, il est difficile
    den faire quoi que ce soit.
  • Comme les psychiatres disent  on ne peut pas ne
    pas fusionner , les comportementalistes disent
     on ne peut pas ne pas se comporter  et en
    systémie  on ne peut pas ne pas interagir , on
    peut dire globalement  quon ne peut pas ne pas
    évaluer . On est dans une démarche qui nous
    amène à avancer sur cette logique. Pour
    linstant, les uns et les autres ont déjà fait du
    développement de démarche méthodologique avec des
    outils qui venaient soit des fédérations, soit de
    la créativité des institutions mais la route, le
    démarrage de toutes ces logiques est bien entamé.
    Quest-ce quon peut faire maintenant pour
    regrouper tout cet ensemble ? Lévaluation, cest
    bien un système qui va stimuler léchange au
    niveau dun regard méthodologique sur ce qui se
    passe entre les humains, sur ce qui se passe en
    termes dorganisation de façon naturelle 
    relation à lautre, on est bien dans une logique
    où il y a un système déchange soit organisé,
    soit naturel. Heureusement, dans notre champ
    médico-social, on est bien dans une relation à
    lautre, donc forcément il faut que la dimension
    déchange naturel reste une des forces de la
    rencontre avec lautre.
  • Ce qui nous est demandé aujourdhui à partir de
    cette évaluation un peu implicite, cest de la
    rendre plus explicite pour partager et
    comprendre, pour contrôler et coordonner, rendre
    compte et mutualiser, pour ensuite piloter et
    manager. Cest intéressant car, dans cette
    journée, la notion dévaluation devrait ressortir
    sur une logique de pilotage et de management
    cest à dire pas simplement le résultat, cela ne
    nous intéresse pas, cest la culture que
    lévaluation va mettre en place dans les
    institutions  culture de pilotage et de
    management.

6
Jean-Yves MOINE
  • Il est certain que, si tous les 5 ans, on
    revient sur de lévaluation interne, cest bien
    pour dire que, tous les 5 ans, on ne va pas faire
    un travail comme si 6 mois avant rien navait été
    fait mais cest une continuité dévaluation, de
    recherche de stratégie de progrès et donc
    vraiment du pilotage et du management le plus
    partagés possible en interne avec les
    professionnels mais aussi avec les personnes
    accueillies et aussi avec lenvironnement.
  • Pour voir un peu plus clair, il me semble quil
    ne faut pas faire de confusion entre tel ou tel
    modèle à choisir, il ny a pas de conflit de
    modèles, il y a seulement une intelligence de
    lharmonisation de ces modèles pour rendre compte
    parce quon ne peut pas trouver un seul modèle
    universel qui répond à tout puisque chaque
    objectif est affublé des indicateurs des critères
    dévaluation et que toute organisation a
    plusieurs objectifs, on peut très bien imaginer
    quil y a plusieurs modèles dévaluation dans vos
    structures (et cest dailleurs le cas).
  • Il y a une culture de lévaluation qui est côté
     organisation   nous avons des institutions,
    des services, des établissements et forcément on
    a à répondre à des modèles dévaluation qui sont
    de lordre de lorganisation. Mais on ne peut pas
    se satisfaire dun choix dune évaluation du côté
    de lorganisation pour dire que lon a fait un
    projet daccompagnement personnalisé de qualité.
    Lorganisation peut être de qualité mais ce nest
    pas suffisant sur la qualité de mission. Quand
    vous avez, par exemple, AFNOR normalisation, côté
    personne accueillie, on a du mal à dire quon va
     normaliser la personne accueillie  et cest
    une chance quon ne puisse pas le faire. On
    laisse ces modèles côté organisation, là où ils
    ont leur pertinence.
  • La démarche dévaluation, il faut bien savoir à
    quoi cela sert, pour évaluer quoi. La
    rationalisation des choix budgétaires, cest
    aussi une tentation car quand on a besoin de
    1 200 et quon nous en donne que 1 000, il va
    bien falloir faire des choix mais on ne peut
    pas faire ces choix en se centrant sur une
    définition du prix de la vie humaine en disant
    que cette personne ne mérite pas quon investisse
    sur elle donc on va faire léconomie sur telle ou
    telle personne qui ne le mérite pas ou qui coûte
    trop cher. Arriver dans cette logique de
    connexion de modèles centrés sur lorganisation
    pour en faire une déduction sur les stratégies
    daccompagnement, cest un peu difficile  ISO,
    au départ, cest zéro défaut processus et
    procédures et zéro défaut chez lêtre humain, ce
    nest pas intéressant car les défauts, cest ce
    qui fait la différence, cest ce qui fait
    lénergie et cest ce qui fait la vie.
  • Si vous êtes dans des ateliers (C.A.T., par
    exemple), vous avez une possibilité dutiliser
    ISO au niveau de la production  certains C.A.T.
    sont dans cette logique parce quils sont dans
    une logique de production. Et puis, vous avez les
    modèles qui sont centrés sur les personnes on
    aura à répondre, dans lévaluation interne, à ces
    logiques centrées sur lorganisation et ces
    logiques centrées sur les personnes accueillies.
    La personne accueillie fait intervenir toute une
    série de métiers et chaque métier a ses propres
    outils dévaluation. Il nest pas question de
    gommer ces outils, au contraire, il faut que
    chaque métier devienne de plus en plus expert
    dans sa discipline et pour développer
    lexpertise, il faut bien que ces personnes
    utilisent leurs outils le mieux possible (les
    psychologues ont des grilles spécialisées, dans
    les formations, les professionnels ont des
    grilles dévaluation qui appartiennent à chaque
    métier) et cest là, à un moment donné, si on
    respecte les outils dévaluation de chaque
    métier, comme ces métiers font une réponse à
    cette prise en charge globale, il faut bien que,
    dans la contractualisation avec la personne
    accueillie, on ait un discours qui soit simple
    pour elle donc quon crée, au dessus de tous ces
    outils dévaluation, un langage commun et cest à
    partir de ce langage commun que lon peut créer
    une démarche dévaluation. Ensuite, quand cest
    compliqué, il faut mieux aller dans lexplicite
    car on maintient la dimension complexe mais on la
    rend moins compliquée. On est allé aussi sur
    lidée de réfléchir en disant que, quand vous
    êtes en train daccompagner une personne
    handicapée, il y a toute une série de 
    prestations/pour  c'est-à-dire que la personne
    ne peut pas faire quelque chose, il va bien
    falloir mettre en place des modalités
    daccompagnement pour elle et quand on est dans
    la prestation/pour, on est dans une prestation où
    lorganisation est assez dominante et on

7
Jean-Yves MOINE
  • peut dire que la culture de lévaluation des
    organisations (protocoles, modalités
    daccompagnement, procédures pour les toilettes
    par exemple.) peut être mise en place avec une
    logique liée à des modèles organisationnels. Et
    puis il y a la  prestation avec   on est dans
    léchange avec la personne accueillie et cette
     prestation avec  doit saffiner pour être dans
    une réalité de la relation humaine et pas dans la
    mécanique des organisations  cest pas lun
    contre lautre mais cest lun en complémentarité
    car quand vous avez une personne handicapée, vous
    avez forcément à répondre à une organisation au
    regard du handicap et vous avez à avoir aussi une
    organisation en lien avec son projet
    personnalisé. Concernant la  prestation avec ,
    il semble que lenjeu soit intéressant car cest
    sur cet enjeu que loriginalité de notre secteur
    doit valoriser sa place dans le champ sanitaire
    et médico-social c'est-à-dire on doit laisser cet
    espace de créativité et de liberté dans la
    rencontre avec les personnes accueillies et ne
    pas tenter de faire trop de groupes comme on peut
    retrouver dans le sanitaire avec des groupes
    homogènes Lindividu est unique donc ne
    commençons pas à essayer de rassurer les
    partenaires financeurs en disant  on va mettre
    tout le monde dans le même sac  et on va vous
    définir un coût par rapport aux uns et aux
    autres. Gardons la capacité à donner du relief à
    laccompagnement comme étant un caractère chaque
    fois unique avec la personne accueillie.
  • Dans ce champ, il me parait important, et vous
    verrez dans lévaluation, à un moment donné, vous
    aurez à faire la démonstration de la qualité du
    projet daccompagnement personnalisé en lien avec
    les modalités daccompagnement que vous allez
    mettre en place à partir dune capacité (dont il
    faudra également faire à démonstration) à faire
    un diagnostic et puis détablir ce qui est dans
    la notion de contrat, quest-ce quon va faire
    pour la personne et quest-ce quon attend de la
    personne dans ce contrat. Limportant cest que,
    quel que soit le rouleau compresseur des
    organisations et des moyens financiers, cest de
    toujours avoir en sens et valeurs  la place de
    la personne accueillie est au centre de tout ce
    qui est notre engagement et de notre mission. Il
    faut se rappeler, pour cela, que, pour nous,
    toute lorganisation passe par la personne
    accueillie  elle est unique et globale, elle a
    la maîtrise du projet de vie, elle est inscrite
    dans son environnement social et on ne peut pas
    la réduire à son handicap. Pour nous, dire cela,
    cest déjà induire la façon dont la culture va se
    mettre en place  quand on dit la personne est
    unique et globale, cest la personne accueillie
    mais nous-mêmes aussi donc linteraction dans
    laccompagnement, cest un caractère unique et
    global qui se fait ici et maintenant et il ny a
    pas une façon dagir qui dirait  faites comme
    ceci , il ny a pas de corrélation directe entre
    un mode daction et son effet.
  • On sait que, dans la dimension globale de la
    personne, on a une organisation globale à mettre
    en place et on sait quil y a des corrélations
    entre un ensemble de mode dactions et un
    ensemble deffets. En disant cela, je dis que dès
    quil ny a pas de corrélation directe avec un
    mode daction et son effet, on dit que
    lévaluation ne peut pas être un contrôle sur une
    personne ou sur les intervenants, on ne peut pas
    dire que  cest à cause de toi ou grâce à toi
    que la personne régresse ou progresse . Par
    contre, on peut se poser globalement la question
    de linstitution qui est aidante et structurante
    pour la personne. Elle est inscrite dans son
    environnement social, cest évident, et ne peut
    pas réduire la personne à son handicap et cela me
    fait penser toute de suite à Jean-Dominique BAUBY
    qui a écrit  Le scaphandre et le papillon  avec
    un mouvement de paupière. Cest bien que derrière
    le mouvement de paupière, si on avait organiser
    des logiques daccompagnement centré sur le
    handicap, on aurait stigmatisé le handicap et
    enfermé la personne alors que si on est sur le
    projet de valorisation, on va chercher au-delà du
    handicap cest quoi le projet de vie. La qualité
    sociale sur laquelle peut fonder une démarche
    évaluation interne nécessite dexpliciter la
    qualité de proposition de laccompagnement de
    laccueil personnalisé, de démontrer la qualité
    de lorganisation mais ce nest pas parce que le
    projet personnalisé et la qualité de
    lorganisation sont réussis que cela suffit. Il
    faut que, simultanément, il y ait un mieux-être
    pour les personnes accueillies mais aussi une
    valorisation des acteurs et de lexpertise des
    professionnels mais aussi que la société y
    retrouve des gains sociaux, culturels et
    économiques et là, on aura la qualité sociale et
    on pourra mettre dans ce tiroir de lévaluation
    interne toute cette démonstration.

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Jean-Yves MOINE
  • Donc, on est parti de lévaluation  pas
    grand-chose , naturelle, à une évaluation  coté
    organisation ,  côté personnes . Lévaluation
    interne cherche à lambition de la qualité au
    travers du management et dun pilotage
    participatif dans le respect de la personne
    accueillie. Je vous rappelle la Loi 2002.2 qui
    pose un cadre fort
  • tous les cinq ans,
  • le contrôle de lactivité (cela
    viendra mais après avec lévaluation externe)
  • et depuis le 01/09/2006, il y a un
    guide de lévaluation consultable pour voir
    lambiance
  • plutôt de lordre des recommandations
    et la de culture qui va être développée
  • Exigences 
  • Une évaluation interne
  • Des activités de qualité des prestations
    délivrées
  • Evaluation tous les cinq ans
  • Des résultats formalisés dans un rapport
    communiqué à lautorité ayant délivré
  • lautorisation
  • Sur la base des références professionnelles
  • Une évaluation externe sur le même champ que
    lévaluation interne (tous les 7 ans)
  • 1 guide en préambule 
  • Impulser une culture propre au secteur
  • Respecter la marge dautonomie dont les
    établissements doivent bénéficier
  • Fixer des orientations générales

9
LA LOI DE 2002 ASPECTS LEGISLATIFS ET MISE EN
ŒUVREPhilippe DIDIER-COURBIN, Sous Directeur des
Personnes Handicapées (D.G.A.S.)
  • Je vais essayer de mettre laccent sur un
    certain nombre de sujets qui sont des sujets
    dactualité qui montrent comment la Loi du 11
    février 2005 vient, dune certaine façon, donner
    un éclairage nouveau et un prolongement à un
    certain nombre de dispositions qui avaient trouvé
    leur place dans la Loi 2002.2. Cette dernière
    était une loi très axée sur les institutions
    sociales et médico-sociales (quil sagisse des
    établissements et des services) en mettant un
    accent très marqué sur la place de la personne
    usager de ces structures.
  • La Loi du 11 février sinscrit dans ce
    prolongement et porte sur le cadre beaucoup plus
    large que celui des institutions sociales et
    médico-sociales accueillant des personnes
    handicapées mais, au-delà de cela, cest
    également une loi qui, en quelque sorte, met un
    accent extrêmement marqué sur quelque chose
    dambitieux qui est le parcours de la personne et
    qui est le projet de vie. Cette notion de projet
    de vie était naturellement déjà présente dans la
    loi 2002.2 mais je pense que la loi de février
    2005 lui donne peut-être une dimension et une
    dynamique beaucoup plus importantes.
  • Ce que je voulais également vous dire, cest que
    les grands principes et objectifs de la Loi de
    2005 concernent certes lensemble des personnes
    qui sont confrontées à une situation de handicap,
    quelles quen soient les raisons, la cause du
    handicap, lâge des personnes et ce sont des
    principes naturellement dont on peut se dire
    est-ce que tous concernent de près le publics et
    les personnes, dont vous, professionnels du champ
    du handicap, êtes en charge ? Je crois que oui, y
    compris quand on parle de principe de non
    discrimination, lorsquon parle de principes de
    choix de vie, lorsquon parle de compensation
    personnalisée, lorsquon parle même de
    participation effective des personnes, on se dit
     mais attendez, il y a un certain nombre de
    personnes dont on a voit mal comment elles
    peuvent être concernées par la Loi . En
    définitive, quil sagisse de la personne
    elle-même ou de son entourage familial proche, on
    voit bien que ce sont des objectifs qui
    naturellement les concernent et auxquels elles
    doivent être associées.
  • Quelque chose à noter dans cette Loi de 2005,
    cest que, pour la première fois, a été inscrite
    une définition du handicap. Le législateur sest
    bien gardé de définir ce quest une personne
    handicapée, il a essayé, par contre, de mettre en
    lumière ce quest le handicap, ce quest cette
    situation et ce quil a permis de faire, cest de
    faire ressortir une définition qui montre bien le
    lien et linteraction qui existent entre la
    déficience, dont la personne peut être porteuse,
    et également la réponse ou la non réponse que lui
    apporte son environnement (social, familial,
    établissements)  autre chose quil faut noter 
    cette définition du handicap tente de balayer
    lensemble des principales manifestations du
    handicap et naturellement le polyhandicap est
    mentionné. Cette Loi évoque des situations qui
    sont nouvelles, non pas dans la réalité, mais
    dans leur prise en compte par des textes
    notamment le handicap psychique et notamment
    les troubles de santé invalidants. Cest une
    façon de montrer que le handicap peut frapper à
    tout âge et quil convient dy apporter des
    réponses dans le cadre des dispositions prévues
    par cette Loi et cette définition du handicap
    signifie, notamment concernant le champ du
    handicap psychique, quil ny a pas lieu dopérer
    cette distinction en disant dun côté nous avons
    certaines personnes en situation de handicap et
    dun autre côté, des personnes frappées par la
    maladie. Cela na pas de sens. Des personnes
    peuvent être frappées par un problème de santé et
    qui, du fait de linstallation dans la durée de
    ce problème, se retrouvent en situation de
    handicap. Cest toute la problématique de
    larticulation entre le sanitaire, le social, le
    médico-social et larticulation avec les
    dispositifs de droit commun.
  • Cette Loi également tend à opérer un équilibre
    entre une volonté de mise en œuvre de
    dispositions daccessibilité au sens large  la
    Loi parle de laccessibilité en termes
     daccessibilité  des transports, des logements
    mais aussi daccessibilité au sens  daccès 
    (accès à léducation, accès à la scolarisation,
    accès à lemploi, accès à la vie sociale) et un
    balancement dans cet aspect accessibilité et un
    autre volet dit de la compensation. Cette
    compensation est souvent confondue avec la mise
    en place dune nouvelle mesure qui sappelle la
    prestation de compensation. Le principe de la
    compensation va beaucoup plus loin  la
    compensation cest en quelque sorte lensemble
    des réponses individualisées apportées à une
    personne dès lors que le droit commun,
    lenvironnement, même avec des accompagnements,

10
Philippe DIDIER-COURBIN
  • même avec des adaptations, narrive pas
    totalement à apporter la réponse qui permet de
    faire face à la situation de handicap. Les
    établissements, les services, lensemble des
    dispositifs social et médico-social, que vous
    connaissez, fait partie de ce champ de la
    compensation. En ce qui concerne la prestation de
    compensation, cest un des nouveaux dispositifs
    prévus par la Loi. Il est complexe, lourd, il a
    été long à mettre en place et, sur un certain
    nombre dengagements qui ont été pris notamment
    dans le cadre du  plan polyhandicap action , je
    comprends que vous puissiez vous demander où on
    en est. La mise en œuvre de cette Loi 2005, avec
    près de 80 décrets, ce qui est énorme mais pas
    étonnant étant donné la diversité des champs
    couverts par la Loi  sur ces décrets, 40 étaient
    des textes qui relevaient, pour lessentiel, de
    la D.G.A.S. qui a fait au plus vite. Cependant,
    on a passé pas mal de temps sur la mise en place
    de la compensation et on a passé également pas
    mal de temps, au préalable, sur la construction
    et la proposition de nouveaux outils
    dévaluation. Cela ne concerne pas lévaluation
    par les services, par les équipes, des
    prestations quelles offrent aux usagers mais
    cest lévaluation de la situation de handicap.
    Il sagissait bien entendu dapporter aux
    nouvelles équipes pluridisciplinaires des maisons
    départementales des outils nouveaux puisque, en
    quelque sorte, il ne sagit plus dattendre des
    équipes qui viennent se substituer aux anciennes
    C.D.E.S. et aux C.O.T.O.R.E.P. simplement un rôle
    de guichet qui vient répondre de manière
    ponctuelle à une demande pointue dorientation,
    de prestation, dallocation, ce qui était
    malheureusement un peu le cas auparavant, mais il
    sagit dorénavant dessayer de porter sur une
    personne un regard plus transversal, plus global,
    sur non seulement sa situation, ses besoins mais
    aussi sur ses attentes pour, avec elle et son
    entourage, essayer détablir quelque chose qui
    soit du domaine dun projet de vie. Donc, nous
    avons été amenés à mettre à la disposition des
    maisons départementales qui se mettaient en place
    et notamment des équipes pluridisciplinaires, un
    outil multidimensionnel dévaluation qui est un
    instrument que je vous invite à examiner puisque,
    je pense, cest assez intéressant car cela sera
    également non seulement un outil de dialogue
    interne aux M.D.P.H. et aux équipes
    pluridisciplinaires pour dialoguer avec les
    personnes handicapées mais ce sera aussi un outil
    qui doit permettre de dialoguer avec les
    services, les équipes qui ont vocation à
    accompagner notamment les personnes
    polyhandicapées car, malgré toutes les ambitions
    que lon porte sur les M.D.P.H. et les équipes
    pluridisciplinaires, cest quelque chose qui va
    mettre du temps à se mettre en place, qui pose
    des difficultés, que la C.N.S.A. ait des crédit
    dEtat et laction des départements dans des
    financements nouveaux, tentent daccélérer au
    maximum, mais on voit bien quune évaluation
    sérieuse réussie, pas seulement à un moment donné
    mais qui est sur la durée du parcours de
    quelquun ne peut se faire quen liaison et avec
    un dialogue extrêmement étroit avec les
    établissement et les services qui doivent jouer
    le rôle déquipes ressources pour les nouvelles
    M.D.P.H.
  • On a commencé par la mise en place de la
    prestation de compensation dite à domicile, il y
    a ensuite un deuxième volet qui vous intéresse
    peut-être encore davantage  cest la mise en
    place de prestation de compensation pour les
    personnes qui sont admises en établissement. La
    prestation de compensation en établissement,
    cest un texte qui est maintenant stabilisé, qui
    a été soumis au C.N.C.P.H. et pour lequel, compte
    tenu dun certain nombre de demandes de
    modifications damélioration du texte, il a été
    nécessaire de le  remettre sur le métier  et
    nous venons dobtenir des arbitrages
    interministériels qui nous permettent, dans les
    semaines qui viennent, de pouvoir le publier.
  • Ce quil faut en retenir, cest que, en ce qui
    concerne la prestation détablissement, le choix
    a été fait, sachant que de plus en plus de
    personnes sont, en quelque sorte, à la frontière
    entre ce qui est létablissement proprement dit
    et puis des formules autres daccueil des
    personnes et également la réalité du retour
    souvent de plus en plus fréquent des personnes
    dans leur entourage familial à un certain moment
    de la semaine ou de lannée, amène à ce quil ny
    ait pas césure mais un continuum entre les deux
    dispositifs  prestation à domicile et prestation
    détablissement afin que les personnes qui sont
    amenées à quitter un certain moment
    létablissement puissent bénéficier de lensemble
    des droits financiers offerte par la prestation
    de compensation à domicile mais également, et
    cela fait partie des avancées les plus récentes
    de la Loi, de veiller à ce que les personnes qui
    sont en établissement puissent bénéficier dune
    certaine portion de lélément des aides humaines
    de la prestation y compris pendant les moments où
    elles sont hébergées. Cétait une question
    complexe comme dailleurs a été complexe la
    question de se dire comment ouvre-t-on le droit
    aux autres éléments (aides

11
Philippe DIDIER-COURBIN
  • techniques, frais de transports) à des personnes
    qui sont accueillies de manière générale dans les
    établissements. Cétait complexe parce quil
    sagissait à la fois, bien entendu, ne pas priver
    ce public-là des avancées de la prestation de
    compensation et, en même temps, de veiller à ce
    quon nencourage pas le désengagement de
    certains autres financeurs. Pour être clair, la
    personne, qui est prise en charge dans une
    structure, y est accueillie avec lensemble de
    laccompagnement humain qui est nécessaire. Il
    faut faire attention à ne pas mettre le doigt
    dans une mécanique qui ferait que
    progressivement, au prétexte quil existe une
    prestation de compensation, y compris accordée
    dans une certaine limite lorsque la personne est
    en établissement, que cela puisse inciter
    certains mauvais esprits à verrouiller un peu
    plus les moyens donnés aux établissements et aux
    services au prétexte que la prestation de
    compensation peut compenser un certain nombre de
    manques. Ce nest pas le choix qui a été fait ni
    proposé par la D.G.A.S., ni celui qui a été
    retenu. Ce qui peut expliquer une certaine
    lenteur et précaution à sortir des textes dont on
    voit tous les aspects positifs mais dont il faut
    faire attention à verrouiller certains retours et
    certaines récupérations qui pourraient en être
    faites.
  • Un petit mot sur deux sujets 
  • Le plan daction en faveur des personnes
    handicapées  parmi les choses qui avait été
    actées dans ce plan daction, il y avait
    notamment la poursuite dun effort de création de
    places en faveur des personnes polyhandicapées et
    également la nécessité de poursuivre le
    rééquilibrage entre les différentes régions et
    les différents départements. La réponse à cet
    engagement est naturellement la poursuite du plan
    daction pluriannuel 2005-2007 qui, depuis le
    démarrage, comporte des moyens spécifiquement
    dédiés aux personnes polyhandicapées quelles
    soient en établissements pour adultes ou en
    établissements et services pour enfants.
    Concernant le rééquilibrage, les instruments qui
    nous sont donnés pour tenter dy répondre sont
    notamment la mise en place des P.R.I.A.C. Cest
    un nouveau dispositif qui permet aux Préfets de
    Région, en liaison avec lensemble des services
    de lEtat, de pouvoir établir, de façon peut-être
    plus formalisée et plus projetée dans le temps
    quantérieurement, de pouvoir programmer la façon
    dont il va utiliser les moyens qui lui sont
    donnés par lEtat ou par la C.P.A.M. ou par la
    C.N.S.A. pour pouvoir dire voilà quels sont les
    moyens dont je vais pouvoir disposer et voilà
    comment je vais pouvoir à la fois prendre part et
    donner une réalité aux fameux schémas
    déquipements départementaux mis en place en
    liaison et sous lautorité des présidents des
    conseils généraux mais en liaison avec les
    Préfets, ce qui lui permet également de nouer non
    seulement ce dialogue avec les départements mais
    aussi avec le secteur sanitaire notamment avec
    les ARG. Les P.R.I.A.C. ont été mis en place fin
    2005 et commencent à sappliquer en 2006. Cest
    nouveau et la D.G.A.S. a exercé une assez forte
    pression sur les D.R.A.S.S. pour quelles
    sapproprient cet outil avec le soutien de la
    C.N.S.A. on a conscience quon essuie les
    plâtres. Lorsquun programme de ce type a été
    adopté, ce nest pas figé dans le marbre, il doit
    vivre et évoluer et si on se rend compte quune
    appréciation de besoins et de réponses na pas
    été suffisamment pensée et calibrée, à tout
    instant, la mécanique prévoit de faire évoluer
    les choses. Egalement, le plan daction en faveur
    des personnes polyhandicapées appelait à
    développer, au sein de chaque M.D.P.H. et
    doffrir aux personnes polyhandicapées et à leur
    entourage, la possibilité de bénéficier dune
    évaluation et dun plan de compensation. Tous les
    outils réglementaires et financiers ont été mis
    en place pour permettre la mise en place des
    M.D.P.H. et des équipes pluridisciplinaires en
    direction des personnes polyhandicapées et en
    direction de lensemble des usagers de pouvoir
    établir cette compensation. On connaît à la fois
    toutes les ambitions des textes concernant les
    M.D.P.H. et on en mesure actuellement toute la
    complexité dinstallation qui est réelle et qui
    doit saccompagner dun certain nombre de
    précautions et prendre un temps minimum pour se
    stabiliser, qui va demander, selon nous, un à
    deux ans.
  • Il est également évoqué, dans le plan, la place
    des aidants familiaux dont la Loi de 2005
    reconnait de manière très précise le rôle. Elle
    prévoit un dispositif de dédommagement des
    aidants familiaux et prévoit même des
    dispositions qui permettent à des personnes de
    faire le choix entre la mécanique du simple
    dédommagement et, dans certains cas, de permettre
    y compris le salariat dun aidant familial. Cela
    a été un débat difficile car cela

12
Philippe DIDIER-COURBIN
  • pose des problèmes pratiques et financiers
    auxquels nous avons souhaité répondre mais, en
    même temps, cela pose des problèmes dordre
    éthique plus délicats. On a essayé de trouver un
    équilibre qui permet de répondre à une attente
    très financière et pratique et en même temps de
    ne pas tomber dans des dérives qui pourraient
    être complexes.
  • Pour terminer, un mot sur un autre engagement,
    pris dans le cadre du plan daction, qui est
    ladoption dune réglementation concernant les
    établissements et services qui accueillent des
    personnes handicapées. Il y a deux choses qui se
    sont surajoutées  on a la Loi 2002.2 qui dit que
    les établissements et services doivent donner
    lieu à la sortie de textes, de décrets qui
    déterminent les conditions techniques de
    fonctionnement. Il existe déjà pour les
    établissements pour adultes, notamment les
    M.A.S., un texte, déjà ancien, qui définit ces
    conditions de fonctionnement. La Loi de 2005
    donne une commande complémentaire, ce quelle
    nous oblige à faire, cest de sortir un texte qui
    concernerait la loi que le législateur défini
    ainsi les personnes adultes nayant pu acquérir
    un minimum dautonomie et de définir, dans un
    texte, les obligations en termes de composition
    et de qualification des équipes qui interviennent
    dans ces structures. La question que lon sest
    posée, cest de se dire est-ce, compte tenu de la
    définition prise par le législateur (et on voit
    bien quon est sur une définition qui concerne un
    public qui peut être très hétérogène  personnes
    polyhandicapées, traumatisés crâniens, personnes
    très lourdement handicapées, à domicile), on
    voit également que, dans cette définition, on ne
    vise pas nécessairement quun seul type
    détablissement (M.A.S. ou F.D.T.), cela vise un
    champ beaucoup plus loin.
  • Ce chantier, nous navons pas pu louvrir
    jusquici puisque nous avons dû traiter les 40
    autres décrets. Les premiers contacts pris avec
    les têtes de réseaux, nous amène à se dire quon
    na pas tellement lintention en quelque sorte de
    faire une annexe 24 de plus (dans lesprit des
    anciens textes) ni de refaire nécessairement un
    nouveau décret M.A.S. car on est sur quelque
    chose de plus large. Ce que nous allons tenter de
    faire, cest plutôt de revisiter, au sein dun
    groupe de travail qui va être mis en place sous
    légide à la fois du C.N.C.P.H. et de la D.G.A.S.
    pour déterminer un certain nombre de besoins et
    de se dire les textes, notamment sur les M.A.S.,
    doivent être complétés pour aller plus loin. Une
    fois quon a déterminé les besoins, il faut, en
    face, définir un certain nombre de réponses
    (censées y répondre). Quest-ce qui va se
    passer ? On a le choix de rester dans un système
    avec un contrôle a priori et qui est de dire que
    pour pouvoir accueillir des personnes ayant tel
    ou tel type de besoins, il faut absolument, pour
    être agréé, aligner telles personnes, offrir tels
    types de locaux, de prestations. On resterait
    dans un mécanisme traditionnel. Lexercice que
    lon va tenter, en liaison avec des
    professionnels et des têtes de réseaux, cest de
    plutôt sorienter vers quelque chose qui aurait
    laspect dun cahier des charges et de dire dès
    lors quun organisme, quelle que soit son
    appellation (M.A.S., F.A.M.), a pour vocation
    daccueillir des personnes qui présentent des
    besoins définis de telle sorte, il sengage à
    offrir une réponse et des besoins sur lesquels on
    va se mettre daccord avec les autorités de
    tutelle et il sengage à respecter ce cahier des
    charges. On sera moins dans une culture dun
    contrôle à priori mais dans une pratique de
    contrôle a postériori compte tenu des engagements
    pris par lorganisme, cest là-dessus quil sera
    évalué pour en tirer des conséquences. Ce travail
    va être conduit au cours des semaines, des mois,
    à venir. Notre ambition est de pouvoir dans un
    espace denviron 2 mois lancer ce groupe de
    travail à un rythme accéléré (1 séance
    hebdomadaire). Une équipe va sen charger au sein
    de la D.G.A.S. (bureau chargé des adultes
    handicapés) et on aura également à réfléchir,
    pour les organismes qui accueillent certains
    types de publics présentant un certain type de
    besoins et qui entreraient dans cette démarche de
    cahier des charges qui sera la réponse apportée
    en termes financiers (un organisme qui ferait des
    engagements de plus grande exigence compte tenu
    de lexigence des besoins des personnes quil
    accueille demandera à en avoir la traduction dans
    le contrat quil passera avec lautorité de
    tutelle). Voilà lesprit dans lequel on
    sengage  cest quelque chose qui est ambitieux
    car il va falloir faire la jonction entre les
    exigences de la Loi 2002.2 et en même temps les
    attentes nouvelles de la Loi de 2005. Jajoute,
    quand je parle dexigence au cahier des charges
    des établissements et service, on envisage bien
    entendu que cette exigence puisse concerner un
    établissement donné, un service donné mais aussi
    quelle puisse concerner un ensemble ou un réseau
    de services et détablissements puisque, dès lors
    quon parle de parcours et de projet, on peut
    avoir plusieurs équipes qui peuvent, en liaison
    entre elles, se coordonner pour apporter cette
    réponse. Cest une façon également de mettre en
    synergie des moyens et davoir une réponse de
    qualité qui noblige pas à chaque fois, dans
    chaque équipe et dans chaque établissement, à
    exiger et à prévoir des objectifs que lon ne
    pourrait atteindre.

13
CONSEIL NATIONAL DE LEVALUATION SOCIALE ET
MEDICO SOCIALEORIENTATIONS ET CLARIFICATIONSGér
ard BASLE, Administrateur G.P.F., membre du
C.N.E.S.M.S.Directeur Général Adjoint
Association Don Bosco (29)
  • La Loi du 2 janvier 2002, rénovant laction
    sociale et médico-sociale, instaure une
    obligation dévaluation pour lensemble des
    établissements et services sociaux et
    médico-sociaux.
  • Cette obligation comporte deux modalités
  • Une évaluation interne réalisée par les
    structures elles-mêmes,
  • une évaluation externe confiée à des
    organismes extérieurs habilités.
  • Afin daccompagner cette obligation, la loi a
    prévu la mise en place dun Conseil National de
    lÉvaluation Sociale et Médico-sociale
    (C.N.E.S.M.S.). Ce conseil, placé auprès du
    ministre chargé de laction sociale, est chargé
    principalement de quatre missions 
  • Valider les procédures, références et
    recommandations de bonnes pratiques
  • professionnelles au regard desquelles
    seront évalués les établissements et services 
  • Examiner les dossiers déposés par les
    organismes qui sollicitent une habilitation à
  • pratiquer lévaluation externe et
    donner un avis au ministre sur ces organismes
  • Promouvoir la culture de lévaluation dans le
    secteur social et médico-social
  • Participer à lévaluation détablissements et
    services expérimentaux
  • La composition du Conseil National de
    lEvaluation Sociale
  • Installé en avril 2005, le Conseil National de
    l'Evaluation Sociale et Médico-Sociale associe
    professionnels, usagers, personnes qualifiées,
    gestionnaires de lensemble des institutions et
    services qui répondent aux besoins des enfants et
    familles en difficulté, des personnes
    handicapées, des personnes âgées, et des
    personnes en situation dexclusion. Le Conseil
    comprend également des élus locaux, des
    représentants de lEtat, des organismes de
    protection sociale.

14
Gérard BASLE
  • Les travaux du Conseil national de lévaluation
    sociale
  • La diversité des acteurs et des secteurs du
    domaine social et médico-social qui se reflète
    dans la composition du Conseil est également
    reconnaissable dans la multiplicité des
    initiatives et dans la disparité des travaux
    réalisés, ainsi que dans leur état davancement
    en matière de références, de procédures ou de
    bonnes pratiques professionnelles.
  • Dans ce contexte, le Conseil sest rendu compte
    que sa mission de validation devait comporter une
    étape préalable visant à recueillir des éléments
    permettant de mieux cerner la compréhension
    quont les acteurs du domaine social et
    médico-social, de ces concepts de  procédures,
    références et recommandations de bonnes pratiques
    professionnelles . Avec laide dun laboratoire
    universitaire un état des lieux a été réalisé.
  • Deux notes dorientations 
  • La première, relative au champ de lévaluation
    et à la complémentarité entre évaluation interne
    et évaluation externe est parue en novembre 2005.
  • La deuxième relative aux procédures, références
    et bonnes pratiques professionnelles a été
    communiquée en janvier 2006.
  • Un groupe de travail chargé de coordonner la
    rédaction du guide de lévaluation interne prévu
    dans la note dorientation n 2 a reçu du
    Président du CNESMS sa lettre de mission en
    février 2006. Destiné à tous les établissements
    et services du secteur social et médico-social,
    ce guide a vocation à donner un cadre commun. Il
    sera également une aide pour tous ces
    établissements et services, soit pour sengager
    dans une démarche évaluative, soit pour continuer
    à améliorer une démarche déjà avancée.
  • Lévaluation interne nest pas une pratique
    fondamentalement nouvelle  des démarches visant
    à apprécier les activités et la qualité des
    prestations ont dores et déjà été initiées au
    sein de nombreux établissements et services. Pour
    autant, de façon à ce que ces démarches puissent
    porter tous leurs fruits et que les
    établissements et services partagent une
    véritable  culture de lévaluation , ces
    démarches devront progressivement sorganiser, se
    formaliser et tendre à respecter les exigences
    suivantes.
  • ? Une démarche intégrée
  • Lévaluation interne nest pas un exercice  à
    part ,  en plus  ou  à côté   elle doit
    être intégrée à la politique et à la stratégie de
    létablissement ou du service. Si elle demande un
    investissement plus particulier lors des
    premières années (notamment en raison de la
    nécessaire construction doutils répondant aux
    spécificités de létablissement  supports
    dévaluation, critères et indicateurs
    pertinents,) et si elle comporte un temps
    spécifique danalyse et de production de
    résultats, elle doit cependant sarticuler
    pleinement au fonctionnement régulier des
    établissements et services.

15
Gérard BASLE
  • ? Une démarche impliquant les instances
    décisionnelles
  • Lévaluation doit éclairer et favoriser la prise
    de décision  de ce fait, elle implique
    directement les décideurs à tous niveaux
    quil sagisse des administrateurs, des
    directeurs ou des responsables détablissements
    et de service. Linscription volontariste des
    décideurs dans toutes leurs composantes, dès en
    amont de lévaluation, est une condition
    déterminante de la réussite de ce processus.
  • Une  démarche projet 
  • Lévaluation est une démarche permettant de
    légitimer laction dun service ou dun
    établissement par la mise en débat de celle-ci,
    en contribuant au positionnement de chacun en
    tant quacteur autonome et responsable, dans le
    respect de son rôle, de ses attributions, de sa
    place dans le système, sans redondance ni
    substitution. Dans ce cadre, des espaces de
    réflexion et une autonomie de la pensée de chacun
    doivent être garantis aux différents acteurs de
    létablissement ou du service afin quils soient
    en capacité délaborer et dexprimer un point de
    vue étayé.
  • ? Une démarche éthique et déontologique
  • Lévaluation interne doit se réaliser
    conformément aux principes éthiques et
    déontologiques garantissant la liberté de parole
    et dexpression, le respect des droits
    fondamentaux des personnes, la reconnaissance de
    la légitimité de chacun  elle doit être conduite
    en appliquant les règles de discrétion, de
    confidentialité, de déontologie professionnelle.
  • ? Un exercice de prise de distance
  • Lévaluation interne suppose de prendre de la
    distance par rapport aux contingences
    quotidiennes, aux habitudes, aux évidences  pour
    ce faire, est nécessaire la conjugaison de
    plusieurs éléments, notamment les suivants 
  • la pluralité et la confrontation des points de
    vue 
  • la pluridisciplinarité 
  • le recours à un ou des supports dévaluation
    adaptés aux spécificités de létablissement

16
Gérard BASLE
  • Une dynamique collective et plurielle
  • Lévaluation interne doit impérativement
    impliquer les différents acteurs et composantes
    de létablissement ou du service 
  • linstitution (à travers ses valeurs, son
    projet, ses missions, sa stratégie, son
  • organisation et son mode de
    fonctionnement)
  • les personnels (à travers leurs
    responsabilités professionnelles, leurs
    différentes
  • qualifications, leurs cultures, leur
    positionnement réciproque et leurs
    complémentarités)
  • les usagers (à travers leurs histoires
    singulières, leur projet de vie, leurs besoins
    mais
  • aussi leurs attentes à légard de
    létablissement ou du service)
  • Plus quune démarche  participative  de type
     consultatif , cest un engagement et une
    co-responsabilité dans une dynamique de progrès.
  • Lévaluation suppose lengagement des dirigeants
    mais aussi celle de tous les acteurs cadres,
    salariés, usagers, famillesla démarche
    dévaluation pour être utilement conduite
    nécessite un accompagnement par un
     maïeuticien  cest à dire quelquun
    dextérieur capable daider a éclairer les zones
    de non-dits pour aider chacun dans un mode
    participatif à produire des connaissances
    partagées, a développer des apprentissages
    collectifs. Lévaluation doit permettre de
    nourrir une démarche continue damélioration
    concrétisée par un plan daction permettant
    dengager les évolutions nécessaires.
  • Lévaluation se tient à distance du contrôle 
    contrôler cest vérifier, évaluer cest
    comprendre (Pierre Savignat)
  • Une démarche contradictoire et critique

17
Gérard BASLE
  • Ce guide, pour chaque établissement et service,
    retient quatre domaines  incontournables 
    concernés par lévaluation interne 
  • Le droit et la participation des usagers, la
    personnalisation des prestations 
  • Létablissement ou le service dans son
    environnement 
  • Les modalités de mise en œuvre du projet
    détablissement ou de service 
  • Lorganisation de létablissement ou du service.
  • Pour chacun de ces domaines le guide précise que
    lévaluation doit analyser  lensemble des
    manières de faire, de dire, et dagir mises en
    oeuvre par létablissement ou le service et par
    les professionnels dans le cadre de leur
    activité 
  •  Quels choix ont été réalisés ? Comment cela a
    été mis en place ? Quelle est lanalyse des
    effets ? Quelles sont les marges de
    progrès ?   Il sagit au travers de ces
    questions dapprécier la façon dont lensemble
    des activités et des prestations concrétise le
    projet et prennent en compte les bonnes pratiques
    professionnelles 
  • Ce guide de lévaluation interne vient dêtre
    validé par lassemblée plénière du CNESMS le 15
    septembre.
  • Le Conseil a défini son programme de travail
    pour le deuxième semestre 2006 et lannée 2007 .
    Ce programme adopté à lunanimité des membres du
    Conseil prévoit de valider 16 recommandations de
    bonnes pratiques professionnelles. Il sagit dun
    programme prévisionnel qui pourra être modifié en
    fonction des commandes que le CNESMS recevra mais
    son développement dépendra également des moyens
    en personnel et en financement que le Conseil
    se verra attribuer.
  • Lévaluation et la personne polyhandicapée
  • Appliqué aux personnes polyhandicapées le
    processus dévaluation doit permettre tout
    particulièrement de mesurer si, au-delà des
    déclarations debonnes intentions, les pratiques
    quotidiennes témoignent bien dune véritable
    personnalisation de la prise en charge de ces
    personnes.
  • Référencée à un projet détablissement élaboré
    pour prendre en compte cette manière particulière
    dêtre au monde de la personne polyhandicapée,
    lévaluation est un processus dynamique dans
    lequel tous les acteurs doivent être impliqués.

18
Gérard BASLE
  • Cette multiplicité des intervenants présente le
    risque aujourdhui bien identifié dune
    juxtaposition des actions de ces nombreux
    spécialistes. Les modalités délaboration de mise
    en œuvre et de suivi de chaque projet
    individualisé doivent permettre de prendre en
    compte les besoins spécifiques de chaque personne
    polyhandicapée accueillie dans un établissement
    ou un service.
  • Dans ce contexte, lévaluation devra notamment
    porter sur la façon dont le projet
    détablissement ou de service organise les
    modalités dintervention de ces différents
    acteurs auprès de la personne polyhandicapée et
    de sa famille. Le guide ne vient pas remplacer
    des références qui sont toujours dactualité
    comme par exemple les annexes 24 du décret de
    1989. à propos des relation de létablissement
    avec les familles les trois mots clés que tous
    nous avons en mémoire sont toujours à prendre en
    compte. La démarche dévaluation va nous
    conduire par exemple à examiner comment la
    famille est informée, comment elle est associée à
    lélaboration ainsi qua la mise en œuvre des
    différentes actions pluri professionnelles qui
    constituent le projet de leur enfant. Quels choix
    ont été réalisés, Comment le soutien de la
    famille at-il été mis en place du point de vue
    de léquipe des professionnels, mais aussi du
    point de vue de la famille ? et se sont ces
    regards croisés venant de points de vue
    différents qui permettront de conduire les
    évolutions nécessaires.
  • Le guide souligne la nécessité dune instance
    de coordination et dorganisation de la démarche
    dévaluation, en proposant dutiliser ou de
    créer  une instance plurielle et collégiale,
    garantissant limplication de lensemble des
    acteurs (les usagers, lensemble des catégories
    professionnelles, les bénévoles)  je suis
    personnellement convaincu que la démarche
    dévaluation favorise le développement dun
    processus continue damélioration de la qualité
    des pratiques professionnelles et des prestations
    proposées aux personnes polyhandicapées et à leur
    famille.

19
CONDITIONS DUNE EVALUATION UTILEPhilipe GAUDON
  • Eléments de contexte
  • En posant les principes dune nécessaire
    (obligatoire) évaluation des établissements et
    services sociaux et médico-sociaux, la loi du 2
    janvier 2002 na toutefois pas précisé la forme
    et les attentes de la Puissance Publique
    vis-à-vis de cette démarche.
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