Title: 1.
1 1. Étymologie / Définitions2. Notions /
Concepts Du contrat social selon Hobbes ,
Locke,
Freud et Rousseau au solidarisme de Léon
Bourgeois. 3. Questions / Discussion 3
questions, 20 mn environ par question.4. En
guise de conclusion
Solidarité
Réunion préparée avec Josette Delaporte et Marie
Hiéronymus.
2Étymologie et définitions
- Étymologie
- Solidarité vient du latin solidus, solide corps
dont les différentes parties sont solidaires
puisquon ne peut agir sur lune sans agir sur
lautre. - In solido (expression juridique) signifie en bloc
ou pour le tout (ex débiteurs in solido) - Définitions
- Le Petit Larousse
- Dépendance mutuelle entre les hommes. Ex
Solidarité ministérielle principe voulant
que chacun des ministres soit responsable devant
le Parlement des décisions prises collégialement
par le gouvernement dont il fait partie. - Sentiment qui pousse les hommes à s'accorder une
aide mutuelle. - Dictionnaire de philosophie Durozoi-Roussel
- Au sens objectif détat de dépendance mutuelle,
avec laffaiblissement de lEtat-providence et
lindividualisme croissant de la société moderne,
la solidarité tend à se substituer à la
fraternité. - Durkheim (1857-1917) distingue
- Solidarité mécanique dont la cohésion passe par
la similitude. - Solidarité organique dont la cohésion passe par
la différenciation. - Tönnies (sociologue allemand 1855-1936) fait
jouer autrement cette dualité - Mécanique qui lie les hommes par lintérêt
(société moderne). - Organique qui lie les hommes par laffect
(société traditionnelle).
3Du contrat social selon Hobbes , Locke, Freud et
Rousseau. au solidarisme de Léon Bourgeois.
Du contrat social, pacte qui solidarise les
parties, selon Hobbes, Locke, Rousseau et Freud
Conception de létat de nature Logique dans laquelle sinscrit le pacte Valeurs que doit préserverle pacte et qui peuvent êtrelégitimement invoquées pourjustifier ou résister à lÉtat
Hobbes1588-1679(Léviathan) guerre de touscontre tous sécuritaire(rompre avec l'état de nature) la sécurité, la vie,de chacun.
Locke 1632-1704(Second Traité dugouvernement civil) chacun jouit dedroits naturels(liberté et propriété privée) libérale(garantir l'état de nature) la liberté et lapropriété privée
Rousseau1712-1778 (Du contrat social) chacun agit selonson intérêt particulier sécuritaire et démocrate(rompre avec l'état de nature fairedu peuple son propre souverain pourorienter l'action vers lintérêt général) lintérêt général(toutefois, nulle occasion de résister à l'État le peuple étant son propre souverain, toutesles actions de l'État vont dans son intérêt
Freud1856-1939 (Totem et Tabou) horde primitivele patriarche a tous les droits(toutes les femmes) volonté de partage des femmes (les frères se liguent pour tuer le père) chaque mâle a droit à sa femme
Au solidarisme de Léon Bourgeois (1851-1925,
homme politique français, prix Nobel de la paix
en 1920 ) Pour Bourgeois, comme pour Durkheim,
plus l'homme se sent solidaire de la société,
c'est-à-dire "socialisé", plus il est intégré. Il
importe donc de réaliser "non pas la
socialisation des biens, mais la socialisation de
la personne", amenant la fin de la lutte des
classes en valorisant "l'échange des services qui
se cache sous l'opposition apparente des intérêts
et des classes
Légalité sexuelle, la vie, la sécurité, la
liberté, la propriété privée, la socialisation de
chacun par léchange des services, nest-ce pas
précisément ce que vise toute démocratie
aujourdhui ?
4QUESTIONS
- Est-il nécessaire dêtre généreux pour être
solidaire ? - Toute solidarité est-elle fraternelle ?
- La solidarité est-elle dordre politique ou moral
?
5- Est-il nécessaire dêtre généreux pour être
solidaire ? -
Quest quêtre solidaire versus généreux
? Si la générosité est une vertu, la solidarité
en est-elle une ? Faut-il être désintéressé pour
être solidaire ?
6 1. Est-il nécessaire dêtre généreux pour être
solidaire ?
- Quest-ce que la générosité ?
- Si lon se réfère notamment à notre réunion
récente sur la générosité, ne peut-on pas dire - Quêtre généreux, cest agir de façon
désintéressée autrement dit, en faveur de
quelquun dont on ne partage pas les intérêts. - Quil est impossible dêtre généreux si lon est
captif de soi (de son égoïsme). - Que la générosité est une conquête, une volonté
de libération de soi, ce qui peut nécessiter du
courage. - Que si la générosité nest pas à strictement
parler de lamour, elle sen inspire si lon
considère que donner de façon désintéressée cela
revient à donner non pas par amour mais en au nom
de lamour.
Etre généreux cest agir de façon
désintéressée. Cest de lanti-égoïsme inspiré
par lamour de lhumanité. Nest-ce pas pour
cette raison quon saccorde en général à dire
que la générosité est une vertu ?
- Quest ce que la solidarité ?
- Conformément à létymologie, être solidaire cest
faire bloc - En sunissant (solidarité mécanique selon
Durkheim dont la cohésion passe par la
similitude) - Ou en coopérant (solidarité organique selon
Durkheim dont la cohésion passe par la
différentiation et la complémentarité). - Ce qui constitue lesprit même de tout contrat
social (voire de tout contrat) ou du
solidarisme. - Faire preuve de solidarité, cest agir en faveur
de quelquun dont on partage les intérêts. - En défendant les siens, je défends aussi les
miens (par exemple, en souscrivant une police
dassurance ou en adhérant à un syndicat, voire
même en signant un contrat de travail). - Contrairement à la générosité, aucune solidarité
nest totalement désintéressée.
Aucune solidarité nest désintéressée. Si elle
létait ce serait de la générosité. Etre
solidaire, nest-ce pas, dune certaine façon,
être égoïste ensemble ?
Si la générosité est le contraire de légoïsme et
la solidarité la socialisation des égoïsmes
Pourquoi faudrait-il être généreux pour être
solidaire ?
7-
- Toute solidarité est-elle fraternelle ?
Animation Marie Hiéronymus Quest-ce que la
fraternité ? Solidarité et fraternité sont-elles
du même ordre des choses ? Toute fraternité
est-elle solidaire ?
8 2. Toute solidarité est-elle fraternelle ?
- Quest-ce que la fraternité ?
- Au sens originel, cest le lien de parenté entre
frères et sœurs. - Au sens élargi, cest le lien affectif liant des
individus qui se sentent dune même famille. - La fraternité peut être plus ou moins large de
la fraternité darmes par exemple qui unit les
combattants, jusquà la fraternité universelle de
lidéal humaniste et cosmopolitique. - Elle constitue le 3ème terme de la triade
républicaine Liberté, Egalité, Fraternité et
représente le liant affectif que les deux autres
termes névoquent pas de prime abord. - Au niveau dune nation, la fraternité peut
déboucher sur le patriotisme, lamour de la
patrie, mais sans aveuglement ni xénophobie qui
sont plutôt de lordre du nationalisme.
Toutes proportions gardées, la fraternité
nest-elle pas la forme laïcisée et politisée de
la charité chrétienne (lamour du prochain) ?
- Solidarité et fraternité sont-elles liées ?
- La solidarité nexclut pas la fraternité, ce qui
ne veut pas dire quelle limplique. - On peut fort bien avoir des intérêts communs ou
convergents avec quelquun, ce qui nous en rend
solidaire, tout en éprouvant à son égard un
sentiment fraternel. - On peut même penser que la solidarité prédispose
à la fraternité et quen sens inverse, la
fraternité débouche quasi systématiquement sur la
solidarité.
La fraternité est de lordre de lamour ou elle y
tend, ce qui nest pas le cas de la
solidarité. La fraternité va au delà de la
solidarité, ce qui ne lexclut pas, puisquau
contraire, tout sentiment fraternel tend à être
solidaire.
Si toute fraternité tend à être solidaire, toute
solidarité nest pas forcément fraternelle.
9- La solidarité est-elle dordre politique ou moral
?
Quest ce que la politique, quel est son but
? Quest-ce que la morale, quel est son sens ?
Et la solidarité de quel bord est-elle ?
10 3. La solidarité est-elle dordre politique ou
moral ?
- Quest-ce que la politique, quel est son but ?
- La politique, cest tout ce qui concerne la vie
de la Cité ( polis en gr). - Ce nest donc pas par hasard que les forces de
lordre de la Cité (polis) sappellent police. -
- Ni sans lien avec le fait que toute politique,
comme toute police (gardienne de la paix), ont
spécialement pour raison déviter, dempêcher ou
de surmonter les conflits. - Est-ce à dire que nous serions davantage ennemis
et rivaux quamis ou solidaires ? - Qui pourrait croire le contraire si légoïsme est
la règle ou la tendance lourde de chacun ? - Si nous étions tous parfaitement moraux et
vertueux (pour ne pas dire tout amour),
aurions nous besoin de lEtat, de la politique,
de la police, de larmée... pour que la paix soit
? - A défaut damour, la politique au sens large (les
partis, les syndicats, les élections..)
nest-elle pas nécessaire pour que les intérêts
des individus finissent par coïncider avec
lintérêt général afin de maintenir ou rétablir
la paix ?
A quoi pourrait bien servir la politique si ce
nest à faire converger les intérêts des citoyens
(autrement dit les égoïsmes) pour que règne la
paix ?
- Quest-ce que la morale, quel est son sens ?
- Si la morale est lensemble de nos devoirs,
autrement dit des obligations ou des interdits
que nous nous imposons à nous-mêmes
indépendamment de toute sanction ou récompense,
être moral est donc dun autre ordre que le
simple respect des lois de la Cité. - Cest que, précisément comme lexplique Kant, une
action morale na de valeur que dans la mesure ou
elle est désintéressée, autrement dit par pur
respect de la loi morale ou de lhumanité, ce qui
revient au même.
Si une action morale (comme la générosité par ex)
est par nature désintéressée, être solidaire
nappartient pas à lordre moral
En tant que socialisation des égoïsmes, la
solidarité ne serait donc pas dordre moral, mais
dordre politique.
11En guise de conclusion
Primauté de la générosité primat de la
solidarité. La générosité, pour lindividu, est
une vertu morale la solidarité, pour le
groupe, une nécessité économique, sociale,
politique. La première subjectivement vaut
mieux. Mais elle est objectivement à peu près
sans portée. La seconde moralement ne vaut
guère mais elle est, objectivement, beaucoup
plus efficace André Comte-Sponville.
12Prochaines réunions
- Maison des Savoirs de 18h30 à 20h
- mardi 12 mai Fidélité et choix des sujets
de la rentrée 2009-2010 - mardi 9 juin Amitié et tentative de
synthèse saison 2008-2009 - Médiathèque André Malraux (Béziers)
- mardi 28 avril de 19h à 21h café-philo animé
JP Colin - Admettre la fin des certitudes, est-ce
renoncer à la vérité ? - mardi 19 mai de 19h à 21h café-philo animé par
Michel Tozzi En quoi la bioéthique nous
interroge-t-elle ? - mardi 26 mai de 18h à 20h30 Les
nanotechnologies Film, pot, table ronde et
débat avec des spécialistes animé par JP Colin.
Toutes informations et documentations sont
disponibles sur http//www.cafe-philo.eu/