Title: AUSCHWITZ
1- AUSCHWITZ
- UN TRAVAIL DE MEMOIRE
CLASSE DE T BC/BS 2005-2006
2VOYAGE DETUDE A AUSCHWITZ23 FEVRIER 2006UN
TRAVAIL DE MEMOIRE
-
- CLASSE DE TERMINALE BAC PROFESSIONNEL
- COMPTABILITE SECRETARIAT
- Catarina Katya Alvarez Maïté
- Courtois Cyrielle Cassou Elodie
- Delhoume Julien Dalouche Marie
- Gilles Marine De Oliveira Joanna
- Jean Marjorie Engelbert Aurélie
- Kudla Lucie Guedj Déborah
- Leflot Sophie Laroulandie Julie
- Levergeois Elodie Marolleau Laetitia
- Lucet Audrey Poutou Magali
- Martin Olivier Proux Stéphanie
- Mikolayczak Anne-Claire Ulker Eminé
- ENSEIGNANTS
3- Objectifs pédagogiques et culturels
- Ce voyage détude permet de compléter et de
donner une valeur ancrée dans la réalité à un
travail sur quatre années (cycle du BEP étude
des Droits de lHomme bafoués , et cycle du
Baccalauréat Professionnel étude des Régimes
totalitaires ) effectué en interdisciplinarité
(Français, Histoire-géographie, Art, Education
civique juridique et sociale). - Nous souhaitons quil aboutisse à une prise de
conscience durable de ce que fut la Shoah une
rupture dans lhistoire de lhumanité. En ce
sens, nous entendons également quil contribue à
développer un esprit de tolérance, de solidarité,
quil participe au devenir de citoyens ouverts et
critiques autant que vigilants. - Ce voyage est également une opportunité de
dépasser le cadre habituel dune salle de cours
et les outils utilisés à cet effet (livres,
films, images), dapprofondir létude du
génocide des juifs et du système
concentrationnaire nazi. Ce contact physique
avec lantre de linhumanité peut (et devrait)
oeuvrer à façonner lhumanité de chacun. - Il apparaît alors, de plus en plus clairement,
que celui à qui lon a expliqué, peut tenter de
mieux comprendre pour devenir à son tour un
témoin . Telle est une de nos convictions
quun voyage de cet ordre renforce le temps a
passé, les survivants des camps sont moins
nombreux les jeunes sérieusement éduqués et
informés - sont alors des relais pour lavenir,
ceux à qui lon a transmis et qui devront
transmettre à leur tour. - Notre tâche denseignants ne peut trouver
meilleur support dans létude de la Shoah que
ce voyage détude afin dapprofondir ce travail
de mémoire, nécessaire indispensable - pour le
devoir de mémoire. Il ne sagit nullement de
clore un chapitre de lHistoire par la visite
dun musée, mais bien au contraire la farouche
volonté et lespérance profonde douvrir et
dinciter les esprits à la connaissance, seule
pouvant lutter contre tout révisionnisme et
négationnisme, contre toute banalisation du mal. - Les professeurs.
4- Au début, je navais pas envie de mintéresser
à ce sujet pour moi cétait du passé tout ça,
Auschwitz , les camps de concentration ,
les Juifs et puis quand jen ai parlé à mes
parents quon préparait un voyage en Pologne, à
Auschwitz, mon père ma dit que javais une
chance formidable, car peu de gens pouvaient
aller voir ce camp. Plusieurs centaines de
milliers de personnes sont mortes là-bas () - Et puis jai appris que mon grand-père maternel
était juif, et quune famille allemande lavait
caché dans leur cave, et que cest grâce à elle
que nous, fils, filles, petits-fils,
petites-filles, nous sommes là. Je me suis dit
que cette famille a risqué sa vie pour sauver mon
grand-père. Alors maintenant je veux savoir ce
quil aurait pu vivre. - Lucie.
5Si cest un homme
- Vous qui vivez en toute quiétude
- Bien au chaud dans vos maisons,
- Vous qui trouvez le soir en rentrant
- La table mise et des visages amis,
- Considérez si cest un homme
- Que celui qui peine dans la boue,
- Qui ne connaît pas de repos,
- Qui se bat pour un quignon de pain,
- Qui meurt pour un oui ou pour un non.
- Considérez si cest une femme
- Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
- Et jusquà la force de se souvenir,
- Les yeux vides et le sein froid
- Comme une grenouille en hiver.
- Noubliez pas que cela fut,
- Non, ne loubliez pas
- Gravez ces mots dans votre cœur.
6(No Transcript)
7- Les routes vers Auschwitz
8(No Transcript)
9- Le site d'Auschwitz-Birkenau, qui s'étend sur
près de 40 km2, est composé de trois camps
principaux et d'une quarantaine de camps annexes
extérieurs (Kommandos). Cet ensemble, rappelle
l'historienne Annette Wieviorka, associe camp de
concentration, camps de travail et centre de mise
à mort. - Auschwitz I est dès le printemps 1940 un camp de
concentration où étaient internés en grande
majorité des Polonais. Selon l'historien
Franciszek Piper,ils auraient été entre 130.000
et 140.0000. Environ 70.000 d'entre eux auraient
trouvé la mort dans ce camp. - Auschwitz II - Birkenau est le plus grand centre
de mise à mort pour les juifs et les tsiganes.
C'est là qu'ont été installées les immenses
chambres à gaz-crématoires. Annette Wieviorka
indique que les premiers convois de juifs
provenant de Haute-Silésie et de Slovaquie
arrivent en février et mars 1942. "Le choix
d'Auschwitz, souligne-t-elle, s'explique tout à
la fois par l'excellente desserte ferroviaire,
qui permet d'y acheminer des trains de toute
l'Europe, et par son isolement". - Les six derniers mois de 1942, 175000 juifs y
seront déportés, originaires de France, de
Belgique, des Pays-Bas, d'Allemagne et de
diverses régions de Pologne. - De nouvelles installations couplant crématoires
et chambres à gaz sont commandées au cours de
l'été 1942. En 1943, ajoute Annettte Wieviorka,
Auschwitz-Birkenau "a pris sa vraie dimension
comme lieu principal de la destruction des juifs
d'Europe, une dimension inouïe comme l'était déjà
celle de Treblinka et de Belzec par l'énormité
des masses à traiter". - En mai 1944, au moment de la déportation des
juifs hongrois, la voie ferrée est prolongée
jusqu'à la zone des chambres à gaz-crématoires.
Au moins un juif assassiné sur trois à Auschwitz
est hongrois. - Birkenau était aussi un camp de concentration
le camp de femmes (résistantes, droits commun,
otages), ouvert à Auschwitz en mars 1942, y est
transféré en août 1942. - Monowitz, où est construite dès le printemps 1941
l'usine IG Farben, est dénommée Auschwitz III.
Les détenus y sont notamment employés à la
fabrication du caoutchouc synthétique. - Sources Revue L'HISTOIRE, n 294, janvier 2005
/ "Auschwitz, 60 ans après", par Annette
Wieviorka
10(No Transcript)
11- La gare nest pas une gare. Cest la fin dun
rail. - Ils regardent et ils sont éprouvés par la
désolation autour deux. - Le matin la brume leur cache les marais.
- Le soir les réflecteurs éclairent les barbelés
blancs dans une netteté de photographie astrale.
Ils croient que cest là quon les mène et ils
sont effrayés. - La nuit ils attendent le jour avec les enfants
qui pèsent aux bras des mères. Ils attendent et
ils se demandent. Le jour ils nattendent pas. - Les rangs se mettent en marche tout de suite.
- Les femmes avec les enfants dabord, ce sont les
plus las. - Les hommes ensuite. Ils sont aussi las mais ils
sont soulagés quon fasse passer en premier leurs
femmes et leurs enfants. Car on fait passer en
premier les femmes et les enfants. - Lhiver ils sont saisis de froid.
- Surtout ceux qui viennent de Candie la neige est
nouvelle. - Lété le soleil les aveugle au sortir des
fourgons obscurs quon a verrouillé au départ. - Au départ de France dUkraine dAlbanie de
Belgique de Slovaquie dItalie de Hongrie du
Péloponnèse de Hollande dAutriche dHerzégovine
des bords de la mer Noire et des bords de la
Baltique des bords de la Méditerranée et des
bords de la Vistule. - Ils voudraient savoir où ils sont. Ils ne savent
pas que cest ici le centre de lEurope. Ils
cherchent la plaque de la gare. - Cest une gare qui na pas de nom.
- Une gare qui pour eux naura jamais de nom.
- Charlotte Delbo, Aucun de nous ne reviendra,
1970.
12(No Transcript)
13- Le portail original du camp, avec son inscription
"Arbeit macht Frei" (Le travail rend libre).
Chaque jour, des milliers de prisonniers étaient
conduits à travers cette porte pour travailler
comme des esclaves des heures durant. Et tous les
soirs, des files d'hommes et de femmes épuisés
revenaient au camp, portant les cadavres de ceux
qui n'avaient pu endurer le travail forcé et les
traitements inhumains. - La classe à lentrée du camp avec la guide
polonaise et Yvette Lévy, survivante du camp.
- Alignement des blocs dans lesquels vivaient
les détenus (vue prise depuis la porte dentrée
du camp).
14- Barbelés entourant les baraquements du camp
principal, Auschwitz I (chemin de ronde).
15Alignement des blocs dans lesquels vivaient
les détenus (vue prise depuis la porte dentrée
du camp).
16- Chaque bloc avait son chef de bloc . Ils
pouvaient vous mener à la baguette comme bon leur
semblait, et cétaient eux qui allaient chercher
aux cuisines la ration de pain pour tout le bloc
et qui la distribuaient. - Les miches étaient coupées en quatre parts, et
quy avait-il de plus facile que de faire des
parts un peu plus petites afin de garder le reste
pour soi ? Cétait de là que venait largent du
camp . - Le camp était presque entièrement gouverné par
une hiérarchie très développée. Être kapo ou chef
de bloc signifiait appartenir à laristocratie. - Anita Lasker-Wallfisch, témoignage.
- http//60ansapres.free.fr/52.htm
17Auschwitz I comprend aujourdhui le musée
- Lunettes prises sur les déportés, triées au
Kanada .
18Auschwitz I comprend aujourdhui le musée
- Lunettes prises sur les déportés, triées au
Kanada . - Prothèses de toutes sortes prises sur les
déportés.
19Auschwitz I comprend aujourdhui le musée
- Lunettes prises sur les déportés, triées au
Kanada . - Prothèses de toutes sortes prises sur les
déportés. - Valises récupérées et triées au "Kanada" les
déportés laissaient leurs bagages dans les wagons
ou sur le "quai" au moment de la sélection.
20Chaussures la diversité montre les différentes
époques d'arrivée. Le musée ne renfermerait ici
quenviron 5 des chaussures prises sur
lensemble des déportés.
- Cheveux Après chaque gazage, les hommes du
Sonderkommando devaient couper les cheveux des
femmes exterminées. Ils étaient ensuite vendus à
lindustrie textile 50 Pfennigs le kilo.
21Le bloc 10 les expériences médicales
Dr Josef Mengele (médecin SS)
- Dr Karl Clauberg (médecin SS)
22- Je me rappelle la petite Dagmar. Elle était née à
Auschwitz en 1944 de mère autrichienne et javais
aidé à la mettre au monde. - Elle est morte après que Mengele(1) lui eut fait
des injections dans les yeux pour essayer den
changer la couleur. - La petite Dagmar devait avoir les yeux bleus.
- Ella Ligens,
- infirmière polonaise déportée à Auschwitz.
- (1) médecin-chef de Birkenau à partir de mai 1943.
23- Femme juive hongroise inspectée médicalement
après la libération du camp. Son état nétait pas
inhabituel. Les horribles conditions hygiéniques
et sanitaires dans le camp accéléraient la
propagation de la maladie. (Photo S. Luczko,
1945)
Enfants tsiganes ayant subi des mutilations.
24- Les expériences médicales nazies.
- Pendant la seconde Guerre Mondiale, des médecins
allemands menèrent des expériences médicales sur
des milliers de détenus des camps de
concentration, sans leur consentement. - Les expériences menées au mépris de toute
déontologie médicale peuvent être classées en
trois catégories. - La première consiste en expériences visant à
faciliter la survie du personnel militaire des
forces de lAxe. À Dachau, des médecins de
larmée de lair allemande et de lInstitut
expérimental pour laviation menèrent des
expériences sur la haute altitude, en utilisant
une chambre à basse pression, en vue de
déterminer laltitude maximale à laquelle les
équipages des avions endommagés pouvaient se
parachuter. Dautres chercheurs menèrent des
expériences dites de congélation en vue de
trouver un traitement contre lhypothermie. Ils
utilisèrent aussi des détenus pour tester
différentes méthodes pour rendre leau de mer
potable. - La deuxième catégorie dexpériences visait à
mettre au point et à tester des médicaments et
des méthodes de traitement des blessures et des
maladies que les soldats allemands pouvaient
subir au combat. Dans les camps de concentration
de Sachsenhausen, Dachau, Struthof-Natzweiler,
Buchenwald et Neuengamme, des chercheurs
testèrent des composés et des sérums pour la
prévention et le traitement des maladies
contagieuses telles que le paludisme, le typhus,
la tuberculose, la fièvre typhoïde, la fièvre
jaune et lhépatite. Au camp de Ravensbrück
furent pratiquées des greffes dos et des
expériences en vue de tester lefficacité de
certains médicaments. Au Struthof et à
Sachsenhausen, les prisonniers furent soumis aux
effets de gaz toxiques pour tester des antidotes
possibles. - La troisième catégorie dexpériences médicales
visait à confirmer lidéologie raciste nazie. Les
plus cruelles furent celles que Joseph Mengele
mena à Auschwitz sur des jumeaux. Avec Werner
Fischer à Sachsenhausen, ils dirigèrent des
expériences médicales sur des tsiganes, en vue de
déterminer comment les différentes races
résistaient aux maladies contagieuses. Les
recherches menées sur des squelettes et des
tissus par August Hirt à luniversité de
Strasbourg, visaient à établir linfériorité
raciale des Juifs et une classification des
groupes humains.
25Le bloc 11 la prison (torture,
condamnation, exécution), le Mur de la mort.
- Sous-sol du bloc 11 utilisé par la Gestapo du
camp en tant que prison notamment pour les
membres du mouvement de résistance du camp. Au
fond, la cellule du père Maximilien Kolbe.
Arrêté en 1940 par la Gestapo, le père Maximilien
Kolbe est emprisonné au camp d'Auschwitz. Il
organise des prières quotidiennes. Lorsquune
douzaine de détenus sont condamnés à mourir de
faim et de soif dans un bunker souterrain,
Maximilien Kolbe prend volontairement la place
d'un père de famille et accompagne jusqu'au
dernier moment le martyre de tous ses compagnons.
Achevé par une injection d'acide à l'âge de 47
ans, son corps sera brûlé le lendemain, le 15
août 1941. Mort à Auschwitz, le 14 Août 1941
Béatifié par Paul VI le 17 octobre 1971
Canonisé par Jean-Paul II le 10 octobre 1982.
26- Cellule dans laquelle des détenus, prisonniers
dans le bloc 11, étaient placés en position
debout, serrés les uns contre les autres.
Certains mouraient dépuisement.
27- La prison est installée dans le bloc 11, baptisé
le bloc de la mort . - Ses fenêtres ont été masquées par des lattes. Au
premier et au second étage du bloc plus de cent
personnes étaient souvent entassées dans de
grandes cellules. - Dans la cave, de petites cellules sans lumière,
si basses que dans certaines lon ne peut sy
tenir debout, donnent sur un étroit couloir. - Chaque samedi matin, on nettoyait ou
vidangeait les bunkers, ces cellules-prison
installées dans les caves du bloc 11. - Après une brève conférence pour examiner les
rapports sur les détenus, la commission conduite
par le chef du camp dAuschwitz, composée dun
médecin et de chefs de blocs, descend dans les
caves. En sont extraits les détenus condamnés à
mort. Il sont conduits dans une salle de lavabos,
située au rez-de-chaussée du bâtiment, où ils se
déshabillent. Sur le torse nu, un interné inscrit
au crayon à encre, en très gros, le numéro
dimmatriculation afin de faciliter par la suite
lenregistrement du cadavre (1). - Puis on conduit les détenus devant le mur en
brique qui sépare le bloc 11 du bloc 10 et sur
lequel un écran noir a été adossé. - Ils sont exécutés dune balle dans la nuque, le
visage tourné vers lécran noir. - Annette Wieviorka, Auschwitz, la mémoire dun
lieu, 2005. - (1) Ce nest quaprès mars 1942 que les
matricules seront tatoués dans la chair des
internés.
28 Wladyslaw Siwek. Une exécution au Mur de la mort.
(Réalisé après la guerre).
29Les détenus ayant reçu leur jugement sortaient du
bloc 11 pour se diriger vers le mur dexécution
Wladyslaw Siwek. Une exécution au Mur de la mort.
(Réalisé après la guerre).
30Mur de la mort les prisonniers , après leur
jugement sont conduits nus au mur pour être
exécutés dune balle dans la tête. Environ 50 000
personnes y furent tuées
Les détenus ayant reçu leur jugement sortaient du
bloc 11 pour se diriger vers le mur dexécution
Wladyslaw Siwek. Une exécution au Mur de la mort.
(Réalisé après la guerre).
31Mur de la mort les prisonniers , après leur
jugement sont conduits nus au mur pour être
exécutés dune balle dans la tête. Environ 50 000
personnes y furent tuées
Les détenus ayant reçu leur jugement sortaient du
bloc 11 pour se diriger vers le mur dexécution
Des détenus emportent vers les crématoires les
corps des exécutés.
Wladyslaw Siwek. Une exécution au Mur de la mort.
(Réalisé après la guerre).
32Mur de la mort les prisonniers , après leur
jugement sont conduits nus au mur pour être
exécutés dune balle dans la tête. Environ 50 000
personnes y furent tuées
Les détenus ayant reçu leur jugement sortaient du
bloc 11 pour se diriger vers le mur dexécution
Des détenus emportent vers les crématoires les
corps des exécutés.
Le bloc 10, celui des expériences médicales.
Wladyslaw Siwek. Une exécution au Mur de la mort.
(Réalisé après la guerre).
33Le Crématoire I
- Auschwitz I La morgue du Krematorium I a été
utilisée comme chambre à gaz provisoire avant le
transfert des opérations de gazage à Birkenau au
cours de lannée 1942.
Des élèves avec G. Debars, Yvette Lévy et la
guide polonaise devant les fours du crématoire I.
34- On sort par la cheminée .
- Cest de cette manière quon avertit souvent les
nouveaux arrivants dans tous les camps de
concentration du destin qui les attend. - En général cest la mort naturelle , si lon
peut appeler mort naturelle , laffamement,
les mauvais traitements, le travail forcé dêtres
exténués. - Annette Wieviorka, Auschwitz, la mémoire dun
lieu, 2005.
35- Double porte dentrée du four crématoire I. A
noter les rails qui permettaient de bouger plus
facilement les chariots.
Glissoire en métal pour introduire les corps dans
le four.
36Lorchestre
- A lentrée dAuschwitz I, lorchestre (composé de
détenus) jouait des musiques militaires qui
devaient rythmer la marche des détenus partant et
revenant du travail.
Orchestre de prisonniers durant un concert du
dimanche pour les SS (1941) . Photo credit Main
Commission for the Investigation of Nazi War
Crimes, USHMM Photo Archives
37Auschwitz Birkenau
38- On nous fit mettre en ligne, puis monter dans un
wagon à bestiaux, tassés comme des sardines. Au
cours du voyage, il commença à faire très chaud.
Nous étions si serrés que nous ne pouvions pas
nous asseoir et nous mourions de faim. Une
vieille femme sévanouit quelques minutes plus
tard, elle était morte. Quand enfin nous pûmes
sortir, nous vîmes un long quai en béton menant
de la gare au camp, et où marchait une file
interminable de gens. En approchant, je vis
quils divisaient les gens en deux files. Celle
de gauche était composée denfants et de
vieillards, et je compris que je devais à tout
prix éviter de me trouver de ce côté-là. - Arek Hersh, témoignage.
- http//60ansapres.free.fr/52.htm
39La Sélection les deux voies
Vue extérieure du camp entrée principale de
Birkenau. Le bâtiment de la garde SS avec la voie
ferrée transportant les trains de déportés. Ces
derniers sont entrés ici après mai 1944 sur des
rails qui pénétraient jusque dans le camp. Avant,
les trains s'arrêtaient en dehors du camp sur la
Judenrampe.
40 Le complexe dAuschwitz (Serge Klarsfeld), in
LAlbum d Auschwitz, Ed. Al Dante/Fondation pour
la Mémoire de la Shoah, 2005.
41Les voies ferrées à lintérieur du camp. Ici
sopérait la sélection.
Arrivée dun train de déportés. Lentrée
principale est visible au fond.
42(No Transcript)
43La file immense qui marche vers la chambre à gaz.
Il y a surtout des femmes accompagnées d'enfants
et des vieillards. A gauche, les SS armés
surveillent.
44La file immense qui marche vers la chambre à gaz.
Il y a surtout des femmes accompagnées d'enfants
et des vieillards. A gauche, les SS armés
surveillent.
Les femmes sélectionnées pour le travail
forcé. Elles ont été rasées et ont revêtu leur
tenue. Ce sera la même en hiver.
45- Quand on arrivait, ils ninterrogeaient pas tout
le monde, seulement une poignée dentre nous. Et,
en fonction des réponses, ils indiquaient deux
directions différentes. - Quelquun osa réclamer ses bagages ils lui
répondirent Les bagages, après . Quelquun
dautre ne voulait pas quitter sa femme ils lui
dirent Vous vous retrouverez après . Les
mères ne voulaient pas quitter leurs enfants
alors ils leur disaient Très bien, restez avec
votre enfant . - Ils étaient très calmes, comme des gens qui
effectuent un travail normal. En moins de dix
minutes, tous les hommes en bonne santé avaient
été sélectionnés. Dans notre convoi, 96 hommes et
29 femmes entrèrent dans les camps dAuschwitz I
et II. Sur les plus de 500 autres, aucun nétait
en vie deux jours plus tard. - Primo Lévi, Si cest un homme,1947.
46Le Zyklon B est un acide prussique considéré
comme insecticide. Il était utilisé en Allemagne
avant et pendant la guerre pour désinfecter les
navires, les bâtiments et les machines. A
Auschwitz également, il était utilisé
exclusivement jusquà lété 1941 comme
désinfectant. A partir de la fin août 1941, le
zyklon fut utilisé dans le camp,
expérimentalement, puis de manière habituelle
comme arme de destruction massive. Le Zyklon B
était fabriqué par une entreprise allemande de
Francfort, membre de IG Farben.
47Lextermination
La plupart des archives du camp ont été brûlées
par les SS avant la fin de la guerre. Parmi les
documents qui purent être sauvés on trouve
quelques photos des crématoires II et III en
construction pendant lhiver 1942-1943. Quatre
grands crématoires étaient achevés à lété 1943.
Quand les transports provenant de Hongrie
arrivèrent en été 1944, leur capacité journalière
de 8000 personnes tuées fut accrue en brûlant les
corps à lextérieur.
Construction du Krematorium IV
Crématoire III
48Crématoire II. Dynamité par les SS avant
lévacuation du camp.
Notre guide français du Mémorial de la Shoah,
expliquant le fonctionnement dune chambre à gaz,
lorsque les déportés sy présentent après la
sélection. Ici les marches descendaient vers le
vestiaire où les déportés devaient se
déshabiller, croyant à une véritable
douche. Crématoire III.
49David Olère, Plan de coupe du Krematorium III, in
Lœil du témoin.
Ils nous ont emmenés prendre une douche. Ils nous
ont ordonnés d'attacher nos chaussures avec nos
lacets et d'ôter nos vêtements. Mais la douche
était en réalité du gaz. Je sais seulement qu'il
faisait noir, que les Allemands étaient
terriblement nerveux et que lorsque ça n'a pas
marché et qu'on est ressortis, ils étaient
furieux, ils criaient. Ce n'était encore jamais
arrivé ! Le chef de bloc nous a regardés et il
s'est mis a hurler Comment est-ce possible !
Pourquoi êtes-vous ressortis ! Vous n'êtes pas
censés ressortir. Je crois que ce fut la seule
fois à Auschwitz où la chambre a gaz ne
fonctionna pas. Alice LOK http//60ans
apres.free.fr/52.htm
50Dessins de David Olère après la guerre.
51Photo prise clandestinement par un déporté,
membre du Sonderkommando depuis le Crématoire V
et transmise à la résistance polonaise.
52Modèle du Crématoire II (Musée dAuschwitz)
53Modèle du Crématoire II (Musée dAuschwitz)
1. Les déportés pénètrent dans un vestiaire pour
se déshabiller
54Modèle du Crématoire II (Musée dAuschwitz)
1. Les déportés pénètrent dans un vestiaire pour
se déshabiller
2. Puis ils pénètrent dans la chambre à gaz où
ils sont asphyxiés au zyklon B
55Modèle du Crématoire II (Musée dAuschwitz)
3. Les corps sont transportés par un monte-charge
1. Les déportés pénètrent dans un vestiaire pour
se déshabiller
2. Puis ils pénètrent dans la chambre à gaz où
ils sont asphyxiés au zyklon B
56Modèle du Crématoire II (Musée dAuschwitz)
3. Les corps sont transportés par un monte-charge
4. Puis ils sont brûlés dans les fours
1. Les déportés pénètrent dans un vestiaire pour
se déshabiller
2. Puis ils pénètrent dans la chambre à gaz où
ils sont asphyxiés au zyklon B
57Le Canada
En 1942, Canada I nétait plus à même depuis
longtemps deffectuer son travail habituel de tri
ininterrompu. Malgré les nouvelles remises et les
nouvelles baraques que nous ne cessions
dajouter, le travail de jour et de nuit des
détenus chargés du tri, le renforcement continuel
de ces commandos, les bagages non triés
sentassaient toujours, alors que pourtant, tous
les jours, plusieurs wagons, quelquefois jusquà
vingt, étaient chargés avec du matériel trié. En
1942, on a commencé à construire le Dépôt
deffets Canada II, jouxtant à louest la section
de bâtiments II de Birkenau. () A peine les
trente baraques avaient-elles été édifiées,
quelles étaient déjà pleines. Des montagnes de
bagages non triés samoncelaient entre les
hangars. Le commandant dAuschwitz, Rudolf
Hoess, Cracovie 1946
58Travailler au Canada était la fonction la
plus prisée car cet endroit regorgeait de choses
précieuses et utiles. Cétait le lieu rêvé pour
dénicher des objets de toutes sortes. Dénormes
richesses saccumulaient sur ces quelques
hectares. Lorsque quelquun frappe à votre porte
et vous dit, vous prenez tout ce qui vous semble
utile des vêtements chauds, vos bijoux et les
objets auxquels vous êtes le plus attaché et qui
ont quelque valeur. Ainsi, des milliers, non, des
millions de personnes ont convergé sur ce petit
arpent de terre, emportant avec leurs biens les
plus précieux, et on leur a tout volé. Anita
Lasker-Wallfisch
59Les douches le Zentralsauna
Dans ce bâtiment, construit à la fin de 1943,
les prisonniers nouvellement arrivés, désignés
après la sélection par les SS pour le travail
forcé étaient enregistrés et désinfectés.
Dorénavant ils étaient seulement connus par un
numéro de prisonnier tatoué sur lavant-bras.
Dici, ils sortaient avec un uniforme rayé, la
tête et le corps rasés. Les SS y faisaient
également dautres sélections , envoyant les
femmes enceintes pour être assassinées dans les
chambres à gaz. Le faible état d'hygiène dans le
camp de concentration, et les hordes dinsectes,
apportaient la maladie et les épidémies qui
menaçaient le fonctionnement efficace du camp. Ce
bâtiment a donc été utilisé dans des campagnes
périodiques pour la désinfection des prisonniers
et de leurs vêtements.
60- Le tatouage, une trace indélébile.
- À partir de 1942, à Auschwitz et dans les camps
qui en dépendaient (une quarantaine en 1944), le
numéro matricule des détenus ne fut plus
seulement cousu sur les vêtements, mais tatoué
sur lavant-bras gauche. - Seuls les prisonniers allemands non juifs
échappaient à cette règle. - Lopération étaient exécutée avec méthode et
rapidité par des Schreiber (1) spécialisés au
moment de limmatriculation des nouveaux
arrivants, venant soit de la liberté, soit
dautres camps ou des ghettos. - Conformément au talent typique des Allemands pour
les classifications, un véritable code se dessina
vite les hommes devaient être tatoués sur la
face externe du bras et les femmes, à
lintérieur le numéro des Gitans devait être
précédé dun Z, celui des Juifs, à partir de mai
1944 (cest-à-dire de larrivée massive des Juifs
hongrois), dun A, qui fut peu après remplacé par
un B. Jusquen septembre 1944 il ny avait pas de
jeunes enfants à Auschwitz ils étaient tous tués
par le gaz à leur arrivée. Après cette date, des
familles entières de Polonais, arrêtés au hasard
pendant linsurrection de Varsovie, commencèrent
à arriver ils furent tous tatoués, y compris les
nouveau-nés. - Lopération nétait pas douloureuse et ne durait
pas plus dune minute, mais elle était
traumatisante. Sa signification symbolique était
évidente pour tous cest un signe indélébile,
vous ne sortirez plus dici cest la marque
quon imprime sur les esclaves et les bestiaux
destinés à labattoir, et cest ce que vous êtes
devenus. Vous navez plus de nom ceci est votre
nouveau nom. La violence du tatouage était
gratuite, une fin en soi, une pure offense les
trois numéros de toile cousue sur le pantalon,
sur la veste et sur le manteau dhiver
nétaient-ils pas suffisants ? Non, ils ne
létaient pas il en fallait un de plus, un
message non verbal, pour que linnocent sente sa
condamnation écrite dans sa chair. - Primo Lévi, Les Naufragés et les Rescapés,
1989. - (1) secrétaires
61(No Transcript)
62Les conditions de vie
Camp des femmes vu de lextérieur
63Entrée du camp des femmes
64Intérieur d'une baraque alignement de lits
(à peine recouverts de paille) où l'on pouvait
dormir de 4/5 à 8/10, sur 3 niveaux. Les baraques
étaient peu voire pas du tout chauffées, les
fenêtres étaient fixes le lieu n'avait pas de
toilettes ni d'eau.
65Baraque pour faire la toilette (BIA). Il peut ne
pas y avoir d'eau lorsque le gel est important en
hiver.
Les latrines (BIA) un alignement de trous dans
une planche de béton au-dessus de tinettes. Quels
que soient les besoins, les détenus ne disposent
que de peu de temps (quelques secondes).
66Quon imagine un homme privé non seulement des
êtres quil aime, mais de sa maison, de ses
habitudes, de ses vêtements, de tout enfin,
littéralement de tout ce quil possède ce sera
un homme vide, réduit à la souffrance et au
besoin, dénué de tout discernement, oublieux de
toute dignité car il nest pas rare, quand on a
tout perdu, de se perdre soi-même ce sera un
homme dont on pourra décider de la vie ou de la
mort le cœur léger, sans aucune considération
dordre humain, si ce nest, tout au plus, le
critère dutilité. Primo Lévi, Si cest un
homme, 1947
67(No Transcript)
68Monowitz Juillet 1942 Himmler visite le camp
de travail d'Auschwitz III. (Photo
Scrapbookpages.com)
Buna Werke. Un des sites de lindustrie chimique
IG Farben implanté à Auschwitz pendant la guerre.
Sa construction coûta la vie à des dizaines de
milliers de prisonniers du camp de concentration.
69Les travaux forcés lesclavage des prisonniers
- "(...) Les traverses sont encastrées dans le sol
et pèsent quatre-vingt kilos, ce qui représente à
peu près la limite de nos forces. Les plus
robustes d'entre nous, en s'y mettant à deux
pourront transporter des traverses pendant
plusieurs heures pour moi, c'est une torture, le
poids me scie en deux la clavicule au bout du
premier voyage je suis sourd et presque aveugle
tant l'effort est violent, et je serai prêt aux
pires bassesses pour échapper au second".Primo
Levi n 174 517Auschwitz III Buna Monowitz - "J'ai appris qu'il existait un travail mécanique,
inintelligent et monotone, conçu pour des
automates vivant de leur propre rythme. Peu à
peu, ce travail a agi sur moi à la manière d'un
stupéfiant, mon cerveau s'est vidé de toute
pensée. J'ai oublié même ma fatigue qui faisait
de moi une bête de somme. Peu à peu, je me sentis
devenir une machine (...) Dans le camp comme dans
les colonies, les esclaves remplacent les chevaux
et les camions (...) Ils sont la lie de la
terre".Léon E. Halkin n 82 134Gross Rosen
70- Ils nous emmenaient à lextérieur pour déplacer
dénormes blocs de pierre. - Un jour il fallait transporter ces blocs dun
côté. Le lendemain on nous ramenait devant ces
pierres et il fallait les remettre de lautre
côté. - Nous étions tous sous-alimentés et très faibles.
Lorsquils nous ramenaient aux baraquements, la
nuit, nous pouvions à peine nous traîner. Mais il
fallait montrer que nous étions capables de
marcher, que nous avions assez de force pour
survivre un autre jour. - Fritzie Fritshall
- http//60ansapres.free.fr/52.htm
71Prisonnières de Birkenau marchant pour les
travaux forcés vers lusine chimique IG Farben,
1944 .
Travail forcé pour la construction dune usine
Krupp à Auschwitz. (Source www.zwoje.scrolles.co
m/shoah/)
72Ce que lhomme, à Auschwitz, a pu faire dun
autre homme.
- Peut-être pourrions-nous survivre aux maladies et
échapper aux sélections, peut-être même résister
au travail et à la faim qui nous consument ? - Nous avons voyagé jusquici dans des wagons
plombés, nous avons vu nos femmes et nos enfants
partir pour le néant et nous, devenus esclaves,
nous avons fait cent fois le parcours monotone de
la bête au travail, morts à nous-mêmes avant de
mourir à la vie, anonymement. - Nous ne reviendrons pas. Personne ne sortira
dici, qui pourrait porter au monde, avec le
signe imprimé dans sa chair, la sinistre nouvelle
de ce que lhomme, à Auschwitz, a pu faire dun
autre homme. - Primo Lévi, Si cest un homme, 1947.
73CEUX QUI IGNORENT LE PASSE SONT CONDAMNES A LE
REVIVREGeorges SANTAYANA
74Le Mémorial à Birkenau
75- Remerciements
- À la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et au
Mémorial de la Shoah. - À Madame Yvette Lévy, qui nous a accompagnés le
23 février 2006 en Pologne, dans la visite des
camps dAuschwitz où elle fut déportée. - À tous ceux qui nous ont aidés dans la
réalisation de lexposition faite au sein de
létablissement. - Aux élèves de Terminale Comptabilité Secrétariat,
qui ont travaillé avec sérieux et pris la mesure
de lévénement quils étudiaient pour devenir à
leur tour des témoins auprès de leurs camarades
et de leurs proches.