Title: Clostridium difficile
1Epidémie de Clostridium difficile 027 survenue en
2006 Impact dans lélaboration des mesures
préventives en Gériatrie
Y. PIUNTI Centre de Gériatrie A. Durot CH Dr
Schaffner 99, route de la Bassée SP 8 - 62307
LENS Cedex
8ème Journée de Formation et dEchanges Hygiène,
risques et qualité chez la personne âgée
LYON 24 Septembre 2009
2Répartition des établissements touchés par
Clostridium difficile / 027
3Lundi 30 Janvier 2006 début dune épidémie
- SSR 3ème étage 4 nouveaux cas de diarrhée à
Clostridium difficile déclarés - 7 patients touchés sur le même étage depuis le
début du mois - 2 isolés en chambre simple
- 5 ont un voisin de chambre asymptomatique et ne
bénéficient que de mesures disolement technique
4Intervention de lEquipe Opérationnelle dHygiène
Hospitalière
- Constatations
- Portiques extérieurs aux chambres avec sarreaux
en tissu - Pas de gants à disposition
- Pas de SHA
- 1ères recommandations
- Surblouses à usage unique
- Hygiène des mains lavage au savon doux puis
application de SHA - Gants Vinyl
- Précautions spécifiques pour lélimination des
déchets - Consignes strictes de bionettoyage
- Eviter les antibiotiques et surtout les C3G
5Evolution de lépidémie
- 31 Janvier 2006
- 1er signalement dépidémie à la DDASS et au CCLIN
- 15 Mai 2006
- Alerte épidémique InVS 57 cas comptabilisés dans
lhôpital dont 24 en gériatrie (7 SSR1, 14 SSR3,
1 CSG, 2 SLD2). Cas inhabituellement sévères chez
certains patients - Juin 2006
- Ouverture dune unité de cohorting dabord en SSR
puis dans un service dédié de lhôpital - Fin 2006
- 121 cas de diarrhée à Clostridium difficile
- 28 cas souche 027 isolée (1ère identification en
Mai 06) - 12 cas souche sauvage
- 8 cas non identifiés
- 29 personnes âgées décédées en gériatrie ou au
décours dun transfert dans une unité de court
séjour
6(No Transcript)
7(No Transcript)
8Analyse de lépidémie Clostridium difficile
- BGP anaérobie strict difficultés dacheminement
de prélèvements de bonne qualité - Spores formes de résistance et de dissémination
- Toxines A et B responsables dune altération de
la muqueuse digestive - Symptômes diarrhée bénigne, colite
pseudo-membraneuse (80), colite grave (iléus,
tableau chirurgical) - 1ère cause de diarrhée infectieuse
post-antibiotique nosocomiale, 20 récidives
9Clostridium difficile clone 027
- Hyper-sécrétion des toxines A (16 fois) et B (23
fois) comparativement aux autres génotypes - Résiste aux macrolides, fluoroquinolones
- Diagnostic par PCR-ribotypage après isolement de
la souche par culture - Formes cliniques plus sévères
10La population
- Concentration de population plus importante
- Etat général et médical de la population prise en
charge (déficit de limmunité, Comorbidités) - Niveaux dhygiène différents selon les services
- Parcours antérieurs complexes
- Soins de Suite lieux de soins actifs
recevant des patients fragiles issus des
différents services de MCO - Troubles cognitifs fréquents
- Malnutrition protéino-énergétique fréquente
11Le personnel soignant
- Intervention dun personnel très varié
(soignants, kinésithérapeutes, ergothérapeutes,
CES,) pas toujours bien formé risque accru de
manuportage - Personnel insuffisant et renouvellement ne
permettant pas de mettre en place une politique
de prévention satisfaisante
12Les pratiques dantibiothérapie
- Symptômes peu spécifiques chez le sujet âgé,
points dappel peu évidents ou multiples doù
choix dantibiotiques à larges spectres - Propagation des non 027 par les habitudes
dantibiothérapie peu de renseignements sur la
durée de traitement, lindication, peu de
réévaluation et manque de traçabilité dans le
dossier - Utilisation de ces mêmes antibiotiques déjà en
1ère ligne en ville - Clone 027 sélectionné surtout par lutilisation
des nouvelles quinolones, puis Amoxicilline-ac.cla
vulanique et C3G
13Le diagnostic bactériologique
- Méthode de détection des 2 toxines non disponible
en début dépidémie - Diagnostic de la souche 027 à partir du mois de
Mai 2006 - Mise en évidence de la souche 027 délicate
PCR-ribotypage après isolement de la souche 027
dans les cultures de selles - Acheminement au Centre National de Référence
14 Difficultés propres à la gériatrie Lavis du
cadre de Santé du court séjour
- Mobilier vétuste (fauteuils à la mousse
apparente, lits rouillés,) - Patients déments déambulants (pas assez de
demi-portes) - Matériel à usage unique mal utilisé ou non
disponible - Bionettoyage quotidien pas toujours réalisé
correctement (changements de poste, personnel non
formé ou insuffisant certains jours) - Protocole disolement spécifique mal connu
- Matériel non dédié aux chambres de patients ayant
une ICD - Cohorting difficile si pas assez de personnel
- Equipe multidisciplinaire non formée
- Résultats tardifs du laboratoire
- Changements de chambre de certains patients
- Coordination difficile entre service, EOHH,
directions - Mauvaise gestion des antibiotiques et retard
diagnostique en amont du SSR
15(No Transcript)
16Recommandations officielles
- - Avis relatif à la maîtrise de la diffusion des
infections à Clostridium difficile dans les
établissements de santé français-20 juin
2008-HCSP - - CAT, diagnostic, surveillance, et principes de
prévention et de maîtrise des infections à
Clostridium difficile-Raisin-Mai 2006 - Mise en place dactions auprès du personnel et
des visiteurs sur les risques de manuportage et
sur les précautions contact - Environnement signalisation, bionettoyage,
élimination des selles(DASRI), isolement
géographique - Réactivité face à une diarrhée suspecte
- Surveillance des mesures mises en place et de
lévolution des cas - Antibiothérapie causale et contre Clostridium
- Collaboration étroite laboratoire / EOHH
17Mesures correctrices (1)
- Collaboration étroite avec lEOHH, la COMEDIMS,
la Commission des Anti-Infectieux - Mobilisation de toute léquipe médicale
- EPP en antibiothérapie (sur le court séjour
gériatrique) - Arrêt systématique des antibiotiques non
justifiés à la réévaluation dun patient
provenant des Urgences - Limiter la durée du ttt (recommandations)
- Noter dès la prescription, la date darrêt
prévisible - Réévaluer la pertinence de lantibiotique à J4
par exemple - Améliorer le recueil de données dans le dossier
- Revoir les recommandations pour la gériatrie
- Développer un référentiel pour les infections
nosocomiales les plus fréquentes - Développer laide à la prescription
18Consommation des antibiotiquesCourt Séjour
Gériatrique
19Mesures correctrices (2)
- Rapidité de lalerte le nez des soignants
- Réactivité dès les 1ers cas suspects
- Acheminement rapide au laboratoire
- Laboratoire rapidement pourvu du matériel
nécessaire pour un diagnostic rapide avec un
délai lt 1 heure (heures ouvrables )
20Mesures correctrices (3)
- Respect des procédures et des recommandations
dhygiène - Travail étroit avec lEquipe Opérationnelle
dHygiène interventions quotidiennes dans le
service (information, surveillance) - Traçabilité (bionettoyage, parcours des patients)
- Unité de cohorting (dabord en gériatrie puis
dans un service de lhôpital ) avec un personnel
dédié
21Conclusion
- Les grands enjeux durant cette épidémie auront
été de parvenir à concilier des règles très
strictes sans perdre de vue la qualité de vie de
nos patients et résidents âgés et de savoir se
remettre en question dans nos pratiques et
habitudes de prescription