Title: Louise Cord, Banque mondiale Colloque
1Louise Cord, Banque mondiale Colloque
Croissance partagée Consolider le rôle des
institutions Université El Manar, Tunis, le 8
novembre 2005
Politiques et institutions pour promouvoir la
croissance pro-pauvres leçons tirées de l
expérience de 14 pays dans les années 90
2Plan de présentation
- Introduction
- Pauvreté, croissance et inégalités - tendances
- Leçons tirées sur les moyens de faire mieux
profiter les pauvres des fruits de la croissance - Rendre les activités agricoles des ménages
pauvres plus productives - Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non
agricole - Formuler des stratégies-pays pour promouvoir la
croissance pro-pauvres
3Introduction
- Postulats
- La croissance est bonne pour les pauvres.
- Limpact de la croissance sur la réduction de la
pauvreté dépend du niveau des inégalités, du PIB
par habitant et des changements distributionnels. - La croissance na pas deffet sur la répartition
des revenus il nexiste aucune relation
empirique entre les tendances de la croissance et
des inégalités. - La croissance pro-pauvres accélère la réduction
de la pauvreté. - Objectif identifier les politiques et les
conditions nationales qui permettent aux pauvres
de mieux profiter des fruits de la croissance. - Approche études de cas et domaines
dintervention.
4Quatorze monographies nationales
Introduction
5Pauvreté, croissance et inégalités - tendances
- Redressement économique à partir du début des
années 90 - Croissance tirée par les secteurs non agricoles
High
Medium
Low
6Pauvreté, croissance et inégalités - tendances
- La croissance a profité aux pauvres
T-stat -4.3
- Corrélation positive entre la croissance et
linégalité dans les années 90
T-stat 6.6
75. La montée des inégalités réduit limpact de
la croissance sur la réduction de la pauvreté
Pauvreté, croissance et inégalités - tendances
86. Les tranches de revenu supérieur ont
davantage profité de la croissance
Pauvreté, croissance et inégalités - tendances
Vietnam, 1992-2003
Vietnam, 1992-2003
Uganda, 1992-2003
Ouganda, 1992-2003
Tunisia, 1990-2000
Tunisie, 1990-2000
Bangladesh, 1992-2000
Bangladesh, 1992-2000
93 questions clés
Permettre aux pauvres de mieux profiter de la
croissance
- Comment les ménages pauvres ont-ils profité des
fruits de la croissance ? Par quels principaux
mécanismes ? - Quelles politiques et conditions initiales ont
permis aux ménages les plus pauvres de tirer
parti des possibilités de croissance ? - En quoi les stratégies de croissance pro-pauvres
peuvent-elles être différentes selon les
conditions initiales ?
10Permettre aux pauvres de mieux profiter de la
croissance
Possibilités de croissance
Caractéristiquesnationales Politiques nationales
Emplois agricoles
Emplois non agricoles
Transferts public/privé
Sources de revenu des pauvres
11La catégorie demploi est un facteur important
Permettre aux pauvres de mieux profiter de la
croissance
Vietnam Courbes dincidence de la croissance
pour les travailleurs dans les secteurs agricole,
formel et informel 1993-1998
Formal sector
Secteur formel
Informal sector
Secteur informel
Agricultural sector
Secteur agricole
1
12Rendre les activités agricoles plus productives
pour les ménages pauvres
- Typologie régionale de la croissance agricole
13Rendre les activités agricoles plus productives
pour les ménages pauvres
- Améliorer laccès au marché et réduire les coûts
de transaction. - Bangladesh et Indonésie
- Investissements dans les routes rurales et les
marchés. - Réformes réglementaires et autres.
- Forte demande du marché et forte densité de
population. - Pour tous les pays asiatiques, les coûts de
transaction restent problématiques dans les
régions isolées. - Pays africains
- 60 des exploitants ont des possibilités de
revenu agricole mais ils ont difficilement accès
aux marchés. - Réseau dinfrastructures insuffisant.
- Faible demande et faible densité de population.
- Garantir les droits de propriété sur les terres.
- Pays asiatiques
- Les changements juridiques et ceux imposés par le
marché ont encouragé linvestissement au Vietnam,
au Bangladesh et en Inde. - Les restrictions sur les loyers continuent
davoir un effet néfaste sur les marchés au
Bangladesh et en Inde. - Pays africains Appareil institutionnel fragile
sur le marché foncier en Zambie, au Burkina Faso,
au Ghana et en Ouganda. - Pays dAmérique latine Graves problèmes daccès
pour les pauvres des régions rurales.
14Rendre les activités agricoles plus productives
pour les ménages pauvres
- Crér un régime dincitations favorable aux
agriculteurs. - Inde et Indonésie le maintien de subventions et
de mesures de protection coûteuses profite
surtout aux gros exploitants et est un obstacle à
la diversification. - La réforme du commerce et des prix dans les pays
africains a profité davantage aux producteurs de
cultures dexportation quaux producteurs de
cultures vivrières.
15Rendre les activités agricoles plus productives
pour les ménages pauvres
- Elargir laccès des petits producteurs à la
technologie, en particulier pour les cultures
vivrières dans les climats arides. - Laccès aux technologies améliorées a stimulé une
croissance diversifiée dans les pays asiatiques,
mais reste un obstacle majeur dans les pays
africains. - Aider les petits producteurs pauvres à faire face
au risque encourage ladoption de techniques à
plus haut rendement et peut offrir un filet de
sécurité. - Infrastructure de gestion des crues, filets de
sécurité ciblée durant la saison sèche et accès
aux systèmes dirrigation à faible coût
(Bangladesh). - Information sur le marché (Ouganda) et stockage
des produits agricoles (Burkina Faso).
16Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Dans la plupart des pays, le secteur agricole est
resté en marge de la croissance dans les années
90. - Le PIB non agricole par habitant a augmenté de
3,1, contre une croissance de 0,6 du PIB
agricole. - Reprise de la croissance, sous leffet de la
stabilisation macroéconomique (recul de
linflation et de linstabilité), de
lamélioration du climat dinvestissement, des
réformes structurelles, des nouveaux apports de
capitaux et de lamélioration des politiques
sectorielles ainsi que des résultats dans le
domaine du développement humain. - La part des emplois dans le secteur non agricole
a augmenté de 40 à 47 entre 1990 et 2000. - Lemploi dans le secteur non agricole a le plus
progressé dans les pays à forte croissance.
17Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Le climat favorable à linvestissement a non
seulement stimulé la croissance, mais également
influencé la taille du secteur formel et le
profil du marché du travail. - Le climat défavorable à linvestissement au Ghana
et en Bolivie a freiné linvestissement et la
création demplois dans le secteur formel. - Le climat dinvestissement relativement favorable
a contribué à la création demplois dans le
secteur manufacturier au Vietnam, au Bangladesh
et en Tunisie et à la croissance urbaine et des
investissements au Sénégal.
18Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Mettre en place une réglementation du marché du
travail pour promouvoir la croissance et créer
des emplois dans le secteur formel qui sont
attrayants pour les pauvres en veillant
parallèlement à satisfaire les besoins des
employeurs et des employés et en adoptant une
réglementation qui correspond au niveau de
développement global. - Inde La croissance a été moins rapide et a eu
un impact plus limité sur la pauvreté dans les
Etats où le marché du travail est soumis à une
réglementation restrictive. - Bolivie et Roumanie La réglementation favorable
aux travailleurs a accru la création demplois
dans le secteur informel (surtout pour les
femmes) et la rigidité du marché du travail. - Indonésie Une réglementation souple du marché
du travail a stimulé la création demplois dans
le secteur formel et une croissance créatrice
demplois. Depuis la crise asiatique, les
salaires minimum élevés ont favorisé la création
demplois dans le secteur informel. - La réglementation restrictive du marché du
travail dans certains pays a eu peu dimpact
(Burkina Faso).
19Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Il est de plus en plus important délargir
laccès à lenseignement secondaire et de
promouvoir la scolarisation des filles pour leur
permettre de profiter de la croissance du secteur
non agricole, étant donné que les emplois offerts
dans le secteur non agricole privilégient de plus
en plus les travailleurs qualifiés. - Importance grandissante accordée au niveau de
qualification des travailleurs dans le secteur
non agricole au Bangladesh, en Bolivie et en
Ouganda. - Léducation au Brésil et en Inde a un effet
positif sur la croissance et accroît limpact de
la croissance sur la pauvreté. - Laccroissement de lélasticité-croissance, la
baisse de la fécondité et lentrée des femmes
dans la population active sont liés à
lalphabétisation des femmes en Tunisie, au
Bangladesh et en Inde. - Les pauvres restent peu nombreux dans
lenseignement secondaire, tout particulièrement
en Afrique subsaharienne, et les dépenses
continuent à privilégier les non-pauvres.
20Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Lélargissement de laccès aux programmes
dinfrastructure (routes et électricité) a
contribué à la création demplois non agricoles
dans les régions rurales. - Bangladesh expansion des grandes entreprises
productives dans les années 90. - Vietnam accès au secteur non agricole de plus
en plus concentré dans les régions où
linfrastructure et laccès au marché sont
satisfaisants. - Importance des programmes complémentaires au
Salvador. - Dans les pays africains, le manque
dinfrastructure a freiné la création demplois
dans le secteur non agricole.
21Aider les ménages pauvres à tirer parti des
possibilités demploi dans le secteur non agricole
- Pour améliorer laccès à linfrastructure, il
faut accroître les dépenses et accorder une plus
grande attention à la qualité - Evolution des dépenses publiques en Afrique
22Leçons tirées de lOPPG
- La croissance est au coeur même de la réduction
de la pauvreté. Cest dans les pays qui ont
enregistré la plus forte croissance que la
pauvreté a le plus reculé. - Il est essentiel que les pauvres profitent
également des fruits de la croissance. - Le marché du travail, dans les secteurs agricole
et non agricole, est le principal moyen pour les
pauvres de profiter de la croissance. - Les principaux moteurs de la croissance ne sont
souvent pas en place pour aider les ménages
pauvres à accroître leurs revenus sur le marché
du travail - Qualité du climat dinvestissement droits de
propriété (terres, entreprises du secteur
informal) et cadre réglementaire. - Commerce et accès aux marchés (coûts de
transaction) - Risque et vulnérabilité (stabilité
macroéconomique) - Changement technologique (productivité agricole)
- Accès à léducation
- La migration et les transferts publics peuvent
influencer légèrement limpact de la croissance
sur la répartition des revenus, en particulier
dans les pays à revenu intermédiaire.
23Autres questions à étudier
Formuler des stratégies-pays pour promouvoir la
croissance pro-pauvres
- Mobilité et transfert des emplois du secteur
agricole vers le secteur non agricole. - Elaboration de stratégies dinvestissement public
pour éliminer les contraintes sous-régionales. - Considérations déconomie politique et
responsabilisation des pouvoirs publics vis-à-vis
des pauvres pour leur permettre dinfluencer la
gestion des affaires publiques et dy participer
davantage.
24Leçons tirées de lexpérience tunisienne
- La Tunisie est un pays où la croissance a profité
aux pauvres. La croissance (5,3 ) sest
accompagnée dun recul régulier de la pauvreté
(de 20 à 4 ), et les inégalités ont légèrement
diminué (baisse du coefficient de Gini de 0,46 à
0,41) entre 1980 et 2000 - Environnement macroéconomique, politique
commerciale et taux de change généralement
favorables. - Croissance soutenue dans les secteurs qui offrent
des possibilités demploi pour les pauvres - Climat dinvestissement favorable et subventions
à lexportation pour promouvoir une croissance
créatrice demplois. - Dépenses publiques dans les domaines de
linfrastructure rurale, du développement humain,
et des subventions alimentaires/agricoles. - Large assise politique bénéficiant du soutien des
petites villes et des villages déterminés à
lutter contre la pauvreté (période
post-coloniale) - La migration externe a atténué les pressions sur
le marché du travail et les envois de fonds des
travailleurs migrants. - Recul du taux de fécondité.
- Inégalités au niveau des droits de propriété et
de laccès aux ressources foncières.