Title: Les lacunes du march et les interventions de lEtat
1Les lacunes du marché et les interventions de
lEtat
Economie et droit
24.1. Introduction
- A. Les différentes lacunes de marché
- Le libre fonctionnement du marché, sans
intervention aucune, devrait conduire à une
allocation optimale des ressources - Dans ce cas, le bien-être de la collectivité est
à son maximum
34.1. Introduction
- Allocation optimale des ressources
P
Rente des consommateurs
O
Pe
Rente des producteurs
D
Q
Qe
44.1. Introduction
- Dans certaines circonstances, le marché conduit à
une production insuffisante (cas de la
concurrence imparfaite) voire même nulle (cas des
biens et services collectifs purs) - Parfois, il conduit à une production excessive
(cas des biens qui sont à lorigine dune
pollution externalités négatives)
54.1. Introduction
- Dans tous ces cas, le marché est défaillant
- Une intervention de lEtat se justifie alors pour
corriger ces lacunes de marché - La question qui se pose alors est de savoir
quelle forme dintervention privilégier ?
64.1. Introduction
- B. Les instruments dintervention
- Voie légale (LCart)
- Fixation de prix maxima ou minima
- Perception de taxes ou attribution de subventions
- Utilisation de voies nouvelles (certificats
échangeables) - Parfois lintervention nest pas nécessaire
(théorème de Coase)
74.2. Les biens et services collectifs purs
- Définition
- Ce sont des biens/services caractérisés par une
non rivalité dans la consommation et une
impossibilité des producteurs dexclure les
personnes qui refusent de payer le prix pour
acquérir le bien - Les biens privés purs sont caractérisés par la
rivalité et la possibilité dexclusion
84.2. Les biens et services collectifs purs
- Rivalité la consommation dune unité du bien par
un individu empêche la consommation simultanée de
la même unité par un autre consommateur - Non rivalité plusieurs individus peuvent
consommer en même temps la même unité (exemple
éclairage public, cinéma)
94.2. Les biens et services collectifs purs
- Exclusion possibilité dexclure le consommateur
qui refuse de payer le prix fixé par le
producteur pour consommer le bien quil produit
(exemple cinéma.) - Non exclusion impossibilité technique ou
économique dexclure les consommateurs qui
refusent de payer le prix alors quils utilisent
le service en question (exemple éclairage
public)
104.2. Les biens et services collectifs purs
- Les deux caractéristiques sont souvent liées mais
la non rivalité nimplique pas toujours la non
exclusion (exemple cinéma) - La non exclusion nimplique pas non plus toujours
la non rivalité (exemple pêche en haute mer)
même si cela est plus fréquent dans ce sens
114.2. Les biens et services collectifs purs
R
NR
B/S. privés purs
B./S. collectifs mixtes
E
B/S. collectifs mixtes
B/S. collectifs purs
NE
124.2. Les biens et services collectifs purs
- Conséquences
- A partir du moment où un B/S collectif pur est
produit, il peut profiter à tout le monde - Les usagers sont incités à ne pas révéler leurs
préférences. Comportement de resquille
134.2. Les biens et services collectifs purs
- Le financement des B/S collectifs purs est assuré
par limpôt qui constitue un prix implicite basé
non pas sur lutilité marginale retirée par
chaque consommateur mais sur la capacité
contributive des citoyens - Aucun producteur nest incité à produire ces
biens particuliers, à moins que lEtat ne
sous-traite cette activité et en assure le
financement
144.2. Les biens et services collectifs purs
- Le marché peut assurer une allocation optimale
des ressources pour les B/S. privés purs et les
B/S. collectifs mixtes caractérisés par la NR et
E (cinéma..) - En revanche, le marché est défaillant pour les
B/S. collectifs purs (parcs publics, défense
nationale, diplomatie, .) - Un problème se pose aussi pour les B/S collectifs
mixtes caractérisés par R et NE (gaspillage)
154.2. Les biens et services collectifs purs
- Problèmes allocatifs
- Pour les biens et services collectifs purs
- La quantité consommée est identique pour tous les
usagers - mais chacun devrait payer un prix différent ..
- de telle manière à ce que le prix payé
corresponde juste à lutilité marginale ressentie
à lusage de la quantité fixe de services
collectifs purs produite
164.2. Les biens et services collectifs purs
- La somme de ces contributions individuelles
devrait juste couvrir le coût marginal de
production - Chaque citoyen devrait contribuer à la fourniture
des biens et services collectifs purs selon ses
préférences - Il doit révéler ses préférences
- Comment le forcer à le faire ?
174.2. Les biens et services collectifs purs
- Forcer la révélation des préférences en
supprimant la fourniture de certains biens et
services collectifs purs - Réduire la taille des groupes qui bénéficient de
la fourniture de ces services pour atténuer le
comportement de resquille (fédéralisme) - Utiliser la procédure du vote pour déterminer la
quantité à produire et le financement de ces B/S.
collectifs purs
184.3. Concurrence imparfaite
A. Coût pour la collectivité
P
Perte de rente des consommateurs
O
M
PM
C
PC
Perte des producteurs
Gain des producteurs
D
QC
QM
Q
194.3. Concurrence imparfaite
Zone de redistribution des C. vers les P.
P
O
M
PM
Zone de perte nette pour la collectivité
A
C
B
PC
D
QC
QM
Q
204.3. Concurrence imparfaite
- Lentreprise qui domine son marché à intérêt,
pour maximiser son profit, à réduire sa
production de manière à augmenter le prix du
marché - Cet abus de position dominante diminue le
bien-être de la collectivité (surface B) - La surface B représente le montant que la
collectivité peut exiger en réparation du dommage
causé par un cartel par exemple
214.3. Concurrence imparfaite
- De surcroît, la concurrence imparfaite entraîne
une redistribution des revenus des consommateurs
vers les producteurs (surface A ) - La concurrence imparfaite suscite dautres coûts
pour la collectivité (qualité du produit et
intensité dinnovation moindres) - Indicateurs dun abus de position dominante prix
supérieur au coût marginal, sur-profits etc...
224.3. Concurrence imparfaite
- Pourquoi accepter une situation de monopole?
- Brevets
- Objectifs de politique sociale ou culturelle
- Monopole naturel
234.3. Concurrence imparfaiteB. Politique de la
concurrence
- La Loi fédérale sur les cartels et autres
restrictions à la concurrence (Lcart) est entrée
en vigueur le 1er juillet 1996 - Elle a remplacé la loi de 1985 qui ne concernait
pas les fusions. Lancienne commission se
contentait démettre des recommandations - Le parlement a adopté le 20 juin 2003 une
révision de la LCart qui est entrée en vigueur le
1er avril 2004
244.3. Concurrence imparfaite
- La Commission de la concurrence est composée de
15 membres dont une majorité dexperts
indépendants - Elle prend des décisions qui ont force
obligatoire. Elles sont soumises à recours
(Commission de recours) - La loi sapplique à tous les états de fait qui
déploient leurs effets sur le territoire suisse
254.3. Concurrence imparfaite
- Principaux changements apportés par la révision
de la loi - La possibilité pour la Comco dinfliger des
sanctions dès la première infraction - Un programme de clémence qui devrait inciter les
entreprises à collaborer pour bénéficier dune
réduction de lamende
264.3. Concurrence imparfaite
- Des sanctions qui peuvent aller jusquà un
montant maximum équivalent à 10 du chiffre
daffaire réalisé en Suisse au cours des trois
dernières années - Présomption dillicéité pour certains accords
verticaux (prix de vente minimum, exclusivité
territoriale...) - Abrogation des seuils spécifiques à la presse en
matière de fusions
274.3. Concurrence imparfaite
- Le nouvel article 4, al. 2, permet à la ComCo de
porter une attention plus soutenue aux problèmes
liés à la dépendance structurelle - La décision Coop-Waro, tombée avant la mise en
uvre de la nouvelle LCart, avait déjà examiné
cette fusion sous langle dun abus possible de
puissance dachat liée à la dépendance de
certains fournisseurs - La décision Coop-Forte a confirmé cette analyse
284.3. Concurrence imparfaite
Champ dapplication de la loi entreprises de
droit privé ou public
Entreprises parties à des accords
Entreprises puissantes sur leur marché
Fusions et concentrations dentreprises
29 Les accords
Avec force contraignante
Conventions horizontales et verticales
Sans force contraignante
Les accords
Pratiques concertées
30 Les accords
Suppression
Restriction
Notable
Pas notable
Pas de justification
Justification
ILLICITE
LICITE
Autorisation exceptionnelle
31 Les accords
Présomption de suppression de la concurrence
efficace
Fixation des prix
Restriction des quantités
Répartition des marchés
32 Exemples daccordPartition de musique
- Accord fixant le prix de vente des partitions de
musique - Taux de change déterminé
- Sanctions prévues contre les tricheurs
(amendes conventionnelles) - Exception culturelle évoquée
33 Cartel de soumission
- Rénovation de la façade en béton de la
Bibliothèque nationale à Berne - Adjudication de droit public
- 4 entreprises de la région bernoise ont été
invitées (sélectivement) à soumettre une offre - Accord illicite sur les prix (preuves par indices)
34 Cartel de soumission
- Preuves
- La différence entre loffre de Batigroup et
loffre la meilleure marché faite par une des 4
entreprises sélectionnées (660743.- soit 34,6) - Faible différence de prix entre les 4 offres
(311444.- entre la plus basse et la plus haute
soit une différence maximale de 155722.- par
rapport à la moyenne)
35 Cartel de soumission
- Cest une différence inférieure 10 (7,5)
- Les parties nont pas réagi à la décision
dinterrompre la procédure dadjudication - Une partie avait dénoncé les autres avant de se
rétracter - Date de remise des offres 3 septembre 1999
36 Abus de position dominante
- Entreprises susceptibles de se comporter de
manière indépendante des autres concurrents.
Cette position nest pas illicite en soi - Labus de position dominante est illicite
37 Abus de position dominante
- Présomptions dabus
- Refus dentretenir des relations commerciales
- Discrimination des partenaires commerciaux
- Conditions commerciales inéquitables
- Sous-enchère
38 Abus de position dominante
- Limitation de la production, des débouchés ou du
développement technique - Obligation de fournir des prestations
supplémentaires
39 Exemples de décision Recymet - Batrec
CM(Recymet)
CM
CM(Batrec)
Quantités
40Le cas ETA/Swatch
- ETA refuse de livrer des ébauches à des
producteurs horlogers qui se trouvent en
concurrence sur le marché des montres avec
lentreprise Swatch - La ComCo a ouvert une enquête pour déterminer si
cette pratique est constitutive dun abus de
position dominante - Des mesures provisionnelles ont été adoptées
41Le cas ETA/Swatch
- Un accord à lamiable avec les parties a été
trouvé - ETA sest engagé à continuer à livrer ses
ébauches aux clients actuels (régulation des
quantités) jusquen 2010, le temps que de
nouveaux producteurs puissent entrer sur le
marché - Les conditions de livraison doivent répondre aux
usages du marché et de la branche - En particulier, les prix doivent couvrir les
coûts et contenir une marge de profit usuelle - Les modifications de prix doivent être justifiées
42Le cas Minolta
- Faut-il parler dun marché système ou de deux
marchés distincts ? - Dans le premier cas de figure, lenquête est
close pour absence de position dominante - Dans le second cas, la position est dominante est
démontrée il faut alors examiner si Minolta peut
en abuser - Le marché principal exerce un effet
disciplinatoire sur le marché du bien/service
secondaire (complémentarité)
43 Fusions
- Notification des opérations de concentration
dentreprises
- 2 mia. frs de chiffre daffaires minimum ou -
500 mio. frs de chiffre daffaires minimum en
Suisse
Chiffre daffaires minimum de 100 mio frs pour au
moins 2 des entreprises participantes
44 Examen des fusions
Notification dune concentration
Délai 1 mois
Ouverture de la procédure dexamen
Procédure dexamen
Délai 4 mois
45 Fusions
- La commission de la Concurrence peut
- Accepter la fusion
- Accepter la fusion en la soumettant à certaines
charges - Accepter la fusion en la soumettant à des
conditions - Refuser la fusion
46 Exemples de fusions
- NQ - JdG acceptée avec charge
- UBS - SBS acceptée avec charge
- GE-Capital - Procrédit acceptée
- Bell - SEG acceptée sous conditions
- 20 Minuten - Tamedia AG - BZ
fusion refusée
47 La fusion UBS-SBS
- Notification de la fusion
- 12 janvier 1998
- Marché pertinent (crédits commerciaux)
- Produit Crédits au sens large sans le leasing,
le capital-risque et le factoring qui ne
permettent pas de financer lachat de moyens de
production. Crédits inférieurs à 2 millions de
francs
48 La fusion UBS-SBS
- Marché pertinent (crédits commerciaux)
- Géographique dimension cantonale voire
régionale. Les PME cherchent à obtenir leurs
crédits là où elles ont leur siège - Concurrence potentielle
- Faible car le délai dentrée sur le marché est
long et les coûts dentrée élevés
49 La fusion UBS-SBS
- RISQUE DE DOMINANCE COLLECTIVE
- Taux élevé de concentration
- Parts de marché stables et similaires
- Structures de coûts identiques
- Barrières à lentrée élevées
- Produits homogènes
- Faible élasticité-prix de la demande
- Marché transparent
50 La fusion UBS-SBS
- Fusion acceptée avec CHARGES
- Vente dun paquet de 25 points bancaires
- UBS doit continuer à participer à Telekurs, Swiss
Euro-clearing - Maintien des crédits commerciaux, aux taux et
conditions appliqués aux classes de risques
relevantes, pour les débiteurs dont les crédits
se cumulent suite à la fusion
51 La fusion JdG-NQ
- Notification
- Chiffre daffaires NQ 298,6 millions
- Chiffre daffaires JdG 19,9 millions
- Le seuil de notification est dépassé car, pour
la presse, les chiffres daffaires des parties
doivent être multipliés par 20 - (ce qui représente respectivement 5972 et 398
millions de francs)
52 La fusion JdG-NQ
- Définition du marché pertinent
- Quotidien
- Supra-régional
- Contenu hétérogène
- Langue française
- Lectorat supérieur (1 à 5 dimension produit)
- Suisse romande (dimension géographique)
-
53 La fusion JdG-NQ
- Largument utilisé a été celui de la Failing
Company Defence . En cas dinterdiction de la
fusion - une des parties disparaîtrait OUI
- lautre partie reprendrait lentreprise
défaillante OUI - Il nexiste pas de solution alternative moins
dommageable pour la concurrence NON
54 Intégration et restrictions verticales
- Jusquà présent, nous nous sommes concentrés sur
des entreprises situées sur le même échelon du
marché dimension horizontale - Les entreprises adoptent également différentes
stratégies au niveau de leurs filières de
production dimension verticale
55 Intégration et restrictions verticales
- Les entreprises ont deux stratégies possibles
- Intégration verticale
- Lentreprise choisit dassurer elle-même la
distribution de son produit auprès de ses clients
finaux. Elle peut également choisir de
racheter ses fournisseurs pour assurer son
approvisionnement
56 Intégration et restrictions verticales
- Restrictions verticales
- Lentreprise peut chercher à conclure des
accords verticaux visant à réglementer le
comportement des distributeurs (des fournisseurs)
afin de fixer les prix de vente ou dachat,
déterminer des quantités à vendre ou spécifier
les services à fournir aux consommateurs
57 Intégration et restrictions verticales
- Lorsque lintégration est trop coûteuse ou
impossible, les entreprises peuvent choisir
dimposer des restrictions verticales - Cette stratégie répond à différents problèmes et
elle a différents objectifs - Nous nexaminerons que deux situations parmi les
plus fréquentes dans le domaine vertical
58 Intégration et restrictions verticales
- Double marginal pricing
- Si le producteur et le distributeur ont, lun et
lautre, un pouvoir sur leur marché, ils ajoutent
leur propre taux de majoration à leur coût
marginal de production - Les consommateurs font face à un double pouvoir
de marché qui conduit à une hausse de prix et à
une baisse de la quantité produite
59 Intégration et restrictions verticales
- Pour résoudre ce problème, le producteur peut
- imposer un prix maximum de vente au détail
inférieur à celui de la double majoration - fixer un quota de vente minimum (industrie
automobile) - fixer un prix de vente aux distributeurs
inférieurs tout en prélevant une taxe de franchise
60 Intégration et restrictions verticales
- Resquille de la part des distributeurs
- Les distributeurs peuvent être tentés de
minimiser leurs efforts de publicité,
dinformation ou de services en essayant de tirer
profit des efforts fournis par les autres - Cette stratégie porte atteinte à limage de
marque du bien produit par lentreprise
61 Intégration et restrictions verticales
- Le producteur peut
- proposer un contrat dexclusivité territoriale
mais cela crée un monopole de la part du
distributeur - fixer un prix de vente au détail minimum de
manière à ce que les distributeurs se fassent
concurrence sur les services - Prendre en charge la publicité