Title: LIMPACT DU SOMMEIL SUR LA SANT MENTALE
1LIMPACT DU SOMMEIL SUR LA SANTÉ MENTALE
XIIe colloque FFAPAMM Québec, 11 juin 2004
Département de psychiatrie Université de Montréal
2PLAN
- 1. Introduction
- Les méthodes d'investigation
- Les substrats, les fonctions
- 2. Les troubles anxieux
- 3. La dépression
- 4. Les psychoses
- 5. Les démences
- 6. La pédopsychiatrie
3LES RYTHMES CIRCADIENS
4(No Transcript)
5Synchronisation externe
6(No Transcript)
7Désynchronisation interne
8Des facteurs extrinsèques et intrinsèques
modulent les rythmes biologiques, dont celui du
sommeil
9Qu'est-ce qui détermine l'endormissement?
Deux influences
1) L'accumulation du temps réveillé 2)
L'horloge biologique circadienne
10Le sommeil en laboratoire
11TROIS ÉTATS DE VIGILANCE
- L'ÉVEIL - LE SOMMEIL LENT - LE SOMMEIL
PARADOXAL
12HYPNOGRAMME(jeune adulte)
13HYPNOGRAMME(jeune adulte)
14FONCTIONS DU SOMMEIL
- Sommeil lent
- fonctions somatiques
- Sécrétion hormone de croissance
- Activation immunitaire
- Homéostasie (éveil accumulé, exercice)
- Mise en place du SP
Sommeil paradoxal fonctions neuro-cognitives
Maturation du SNC, synaptogénèse Mémoire
encodage et rappel Réactivation dinformations
vitales à la survie Support physiologique du
rêve
15- Rêves de
- Continuité
- Compensation
- Rêves et cauchemars
16MODÈLE DU RÊVE
17LE SOMMEIL AU COURS DE LA VIE
18LE BESOIN DE SOMMEIL
- Varie selon l'âge et le moment
- Courts et longs dormeurs
- Sommeil essentiel et sommeil optionnel
- Effets des médicaments et drogues
- Effets de la maladie
19LE BESOIN DE SOMMEIL
- VARIE SELON L'ÂGE
- Tout-petits (1-2 ans) 11 heures, plus une sieste
diurne de 2 heures. Pas de privation. - Âge préscolaire 11 à 12 heures par nuit. La
moitié font des siestes. Pas trop de problème de
privation. - Âge scolaire environ 10 heures. Bons dormeurs.
Plus de siestes. Parfois privés. - Adolescents besoin de 9 h ½ mais ne dorment que
8 ½! - Adultes besoin de 8 h environ mais mais n'en
dorment que 7 la semaine et 7 ½ la fin de semaine.
20Heures du coucher et du lever selon l'âge
Thorleifsdottir et al., 2002
21QUALITÉ ET QUANTITÉ DE SOMMEIL
- La qualité du sommeil (et non la quantité) est
associée à une meilleure santé physique et
psychologique - La privation partielle et la fragmentation ont
plus d'impacts négatifs que la privation totale
22SOMMEIL ET PERFORMANCE
- Le sommeil et la veille sont étroitement reliés.
- La perte de sommeil a des effets négatifs sur la
mémoire, lattention et les fonctions exécutives. - Les problèmes cognitifs présents chez les gens
qui souffrent de désordres du sommeil sont
"habituellement" réversibles
23LES TROUBLES DU SOMMEIL
24CLASSIFICATION DES TROUBLESDU SOMMEIL ET DE
L'ÉVEIL
- Insomnies
- Difficulté à induite et maintenir le sommeil
- Hypersomnies
- Troubles de la somnolence excessive
- Parasomnies
- Manifestations comportementales épisodiques au
sours du sommeil - Dyschronies
- Troubles de l'horaire veille-sommeil
- Associés à des conditions médicales
- Signes ou symptômes induits ou accentués par le
sommeil
25CAUSES DES TROUBLES DU SOMMEIL
- 1) Idiopathiques
- 2) Associés à des troubles psychiatriques
- 3) Associés à l'usage de drogue ou alcool
- 4) Associés à d'autres troubles du sommeil et des
rythmes - 5) Associés à des conditions médicales
interférentes
26LES OUTILS D'ÉVALUATIONDES TROUBLES DU SOMMEIL
- L'histoire médicale
- L' agenda de sommeil
- Les échelles cliniques (Epworth, Pittsburgh)
- Les investigations en laboratoire
- Sommeil nocturne (polysomographie)
- Test itératif de délai d'endormissement
- Test de maintien de l'éveil
- Évaluation neuropsychologique
27L'INVESTIGATION CLINIQUEQUESTIONNAIRE SOMMAIRE
1) LA PLAINTE PRINCIPALE Son histoire Le
problème actuel Description détaillée des
paramètres de sommeil 2) AUTRES PATHOLOGIES DU
SOMMEIL Apnées du sommeil Mouvements
périodiques Pollakyurie/Énurésie Somnambulisme,
Terreurs nocturnes 3) HABITUDES 4) HISTOIRE
MEDICALE PERSONNELLE 5) HISTOIRE
PSYCHIATRIQUE Personnelle Familiale 6) HISTOIRE
PERSONNELLE Famille d'origine Famille actuelle
Travail Vie sociale Perspective d'avenir 7)
AUTRES SOURCES D'INFORMATIONS IMPORTANTES Conjoint
, parents Examen médical Évaluation en
laboratoire
28L'INVESTIGATION CLINIQUEL'AGENDA DU SOMMEIL
29L INSOMNIE
30INSOMNIE - DÉFINITIONCritères subjectifs
- Troubles du sommeil
- Délai d'endormissement prolongé (gt 30 minutes)
- Éveils fréquents ou prolongés (gt 1h/nuit)
- Éveil matinal précoce et durée insuffisante du
sommeil - Troubles de la vigilance
- Fatigue
- Baisse de la performance
- (psychomotricité, cognition)
31DÉVELOPEMENT DE L'INSOMNIE PSYCHOPHYSIOLOGIQUE
PERSISTANTE
Insomnie transitoire associée à des facteurs
extérieurs,
chez un individu prédisposé
ß
Privation de sommeil, somnolence, baisse de
productivité
ß
Préoccupation croissante sur le besoin de sommeil
ß
ß
ß
tension-anxiété
conditionnement
siestes
somatisée
négatif/aversif
éveil
dyschronie
32HYPNOGRAMME(INSOMNIE)
33TRAITEMENTS DE L'INSOMNIE
- 1) Traitments pharmacologiques
- - Barbituriques
- - Benzodiazépines
- - Autres
34SOMMEIL ET BENZODIAZÉPINES
35LA MÉLATONINE 1/2
- Hormone sécrétée par la glande pinéale
- Libérée dans le sang actions centrales et
périphériques - Demi-vie très courte (20 à 30 min.)
- Sécrétion nulle chez le nouveau né, complète de 1
à 25 ans, puis décroît rapidement jusquà 40 ans,
puis en pente douce ensuite. - Bloquée le jour, maximum vers 3 heures du matin
(début de sécrétion vers 20 h, pic vers 2-4 h,
baisse vers 7 h).
36LA MÉLATONINE 2/2
Deux types d'effets 1) Peu importe l'heure du
jour ? T centrale ? T surface distale
(vasodilatation) ? vigilance subjective
- 2) Selon le moment d'administration
- 18h00 ? éveils en fin de nuit
- 21h00 ? délai d'endormissement
37Mélatonine mise en garde
- La vente libre de la mélatonine n'est pas
approuvée au Canada. - On ne connaît pas bien les propriétés adverses de
la mélatonine et ses effets secondaires. Par
exemple - Induction ou exacerbation de l'asthme
- Hypotension artérielle
- Douleurs abdominales
- Cauchemars et troubles du sommeil!
38TRAITEMENTS DE L'INSOMNIE
- 2) Traitements non pharmacologiques
- a) Hygiène du sommeil
- Exercices
- Horaires réguliers
- Alcool, caféine
- L'environment
39SOMMEIL ET STIMULANTSamphétamine,
méthylphénidate, caféine
- Initiation du sommeil perturbée
- ? durée de sommeil
- ? du SP
40HYGIÈNE DU SOMMEIL CHEZ L'ENFANT ET L'ADOLESCENT
- Les réveils nocturnes peuvent être une mauvaise
habitude - Développer des rituels du coucher
- Analyser l'environment
- Retreindre le temps au lit
- Établir une heure de lever constante
- Éviter les breuvages caféinés
- Éviter les somnifères
- Éviter la prise excessive de liquide le soir
- Garder un agenda de sommeil
- Établir des routines de jour
- Considérer tous les problèmes médicaux possibles
- Faire de la chambre à coucher une zone exclusive
de sommeil
41TRAITEMENTS DE L'INSOMNIE
-
- b) Traitements comportementaux
- Biofeedback (EMG, EEG)
- Thérapies de relaxation
- L'intention paradoxale
- Le contrôle de stimulus (déconditionnement)
- La désensibilisation systématique
- Le yoga et la Méditation transcendentale
42LE SYNDROME DES APNÉE DU SOMMEIL
- Pauses respiratoires d'au moins 10 sec.
- Plus de 10 fois/h de sommeil
- Sommeil troublé
- ronflement périodique, agitation
- Mal de tête matinal, nausées, gorge irritée
- Somnolence diurne (siestes prolongées, peu
rafraîchissantes) - Changement /- subit de la personalité, trouble
de l'humeur - Déficits cognitifs (mémoire)
- Dysfonction sexuelles
- Troubles cardiovasculaires
43SAS SYMPTÔMES CHEZ L'ENFANT
- Réapparition de l'énuresie
- Delai de la croissance et de la stature
- Retard psychomoteur
- Troubles de l'apprentisage
- Puberté tardive
44APNÉE DU SOMMEIL
45APNÉE DU SOMMEIL désaturation O2
46TRAITEMENTS DES APNÉES DU SOMMEIL1/2
- Suppression des facteurs précipitants
- poids
- position au cours du sommeil
- Dépresseurs du S.N.C.
- Interventions chirurgicales
- trachéotomie
- uvulopalatopharyngoplastie (UPPP)
- ostéotomie
47TRAITEMENTS DES APNÉES DU SOMMEIL2/2
- Support mécanique
- Pression ventilatoire positive continue
- Stimulation du nerf phrénique
- Prothèses/orthèses buccales
- Stimulants respiratoires
- médroxyprogestérone
- protriptyline (sommeil paradoxal sutout)
48LES TROUBLES DU SOMMEIL
- 1) Idiopathiques
- 2) Associés à des troubles psychiatriques
- 3) Associés à l'usage de drogue ou alcool
- 4) Associés à d'autres troubles du sommeil et des
rythmes - 5) Associés à des conditions médicales
interférentes
49LES TROUBLES ANXIEUXET LE SOMMEIL
50Anxiété Définition et types
- Malaise né du sentiment de l'imminence d'un
danger - Crainte diffuse pouvant aller de l'inquiétude à
la panique (incertitude d'une situation,
appréhension d'un événement) - Deux types selon Spielberger
- 1) Anxiété d'état ou circonstancielle
- Tension transitoire, avec ou sans manifestations
physiques - Pour sadapter et survivre prédateurs,
territoire, nourriture - 2) Anxiété de trait ou chronique
- Permanence de létat anxieux
- Plus près de la pathologie
N.B. Peur Courte durée, sans comportements
élaborés, estimation réaliste d'indices
spécifiques
51Classification des troubles anxieux
- Trouble d'anxiété généralisée
- Stress post-traumatique
- Trouble obsessifs-compulsif (TOC)
- Trouble panique, avec ou sans agoraphobie
- Agoraphobie sans histoire de panique
- Phobie sociale
- Phobie simple
- Trouble anxieux non spécifique
- L'anxiété peut être primaire (hypersensibilité)
ou secondaires (w tr. ? ou ?) - Différences dans le profil clinique,(1)
pathogénie, évolution et traitement. - (1) Aigu, intermittent, chronique léger,
modéré, sévère.
52Anxiété et sommeil 1/4
- Anxiété généralisée
- Troubles du sommeil et manque de repos facteur
associé essentiel au diagnostic - Difficultés d'initiation et/ou de maintien du
sommeil - Délai normal d'apparition du sommeil paradoxal
-
53Anxiété et sommeil 2/4
- Trouble panique
- Les signes d'insomnie en tant que tel ne font pas
l'unanimité - La plupart des études montrent une augmentation
de l'activité motrice au cours du sommeil - Attaques nocturnes de paniques condition plus
sévère (état dépressif sous-jacent?) -
54Anxiété et sommeil 3/4
- Phobies sociales ou trouble obssessif-compulsif
- Le sommeil ne constitue pas une composante
centrale de la symptomatologie - L'anxiété d'anticipation peut tout de même se
révéler être un facteur précipitant -
55Anxiété et sommeil 4/4
- Stress post-traumatique
- Deux types complémentaires de troubles du
sommeil - Insomnie en tant que telle (état
d'hypervigilance) - Cauchemars récurrents associés à l'événement
traumatique
56Traitements del'insomnie d'anxiété
- Traiter d'abord l'anxiété
- Modes de traitement complémentaires comparables à
l'insomnie primaire - Physiopathologie l'axe du stress
57SOMMEIL ET DÉPRESSION
58TROUBLES DU SOMMEIL ET DÉPRESSION
- Les plaintes peuvent être de tous ordres
- Insomnie initiale, intermittente ou terminale
- Hypersomnie
- Somnolence diurne excessive
59HYPNOGRAMME(DÉPRESSION)
60SOMMEIL ET DÉPRESSION Données objectives 1/3
61SOMMEIL ET DÉPRESSION Données objectives 2/3
62SOMMEIL ET DÉPRESSION Données objectives 3/3
63SOMMEIL ET DÉPRESSION Effets des antidépresseurs
- Tous les antidépresseurs modifient le sommeil
Brunello et coll., Neuropsychobiology, 2000,
42(3) 107-119
64TRAITEMENTS DE LA DÉPRESSION PAR MANIPULATION DU
SOMMEIL
65SPÉCIFICITÉ DES SIGNES DU SP DANS LA DÉPRESSION
- On distingue bien les patients déprimés des
sujets normaux ou insomniaques - On distingue beaucoup moins aisément les patients
déprimés des patients avec - schizophrénie
- personnalité limite
- anorexie/boulimie
- troubles obsessionnels
66SOMMEIL PARADOXAL ET DÉPRESSION PATIENTS EN
RÉMISSIONS vs SUJETS SAINS
- Pas de différence dans les mesures d'homogénéité
du sommeil - délai d'endormissement
- durée totale du sommeil
- durée des éveils
- Différences dans l'architecture du sommeil
- ? sommeil lent léger
- ? sommeil lent profond
- ? délai d'apparition du SP
- MAIS
- pas de différence dans la proportion de temps en
SP - pas de différence dans la densité des m.o.r. en SP
67SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE
68TROUBLES DU SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE
- Les patients schizophrènes n'en parlent pas
toujours spontanément - N.B. léthargie ? somnolence excessive
- Certains patients restent allongés pour de
longues périodes, ce qui ne signifie pas quils
soient hypersomniaques (au contraire)
69SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE Données objectives1/3
70SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE Données objectives 2/3
71SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE Données objectives 3/3
72Corrélation entre le sommeil et le BPRS Patients
schizophrènes 1er épisode, jamais traités
A)
A) Latence au SP B) Durée du SP C) Densité des
M.O.R.
B)
C)
Poulin J et coll. Schizophr Res. 2003 Jul
162(1-2)147-153.
73SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIEEffet des neuroleptiques
- Facilitation (?) du sommeil lent profond
- Consolidation du sommeil
- Normalisation incomplète de la latence au SP
- Somnolence diurne excessive? (cf anti D2, a1,
5HT2 pro H1, s) - Échelle d'Epworth
74TROUBLES DU SOMMEIL ET PSYCHOSE MANIACO-DÉPRESSIVE
- Linsomnie est un des symptômes constants et
majeurs de la manie - Pas ou peu de fatigue ressentie
- Un état d'épuisement peut néanmoins s'installer
et se prolonger par la dépression (utilité des
neuroleptiques sédatifs) - À l'inverse, le patient en phase dépressive
pourra passer à la manie suite à une période
d'insomnie
75TROUBLES DU SOMMEIL ET DÉMENCES
- Déambulation nocturne
- Léthargie, désengagement
- Composante dépressive
76SOMMEIL ET PÉDOPSYCHIATRIE
- Tout petits troubles du sommeil ajustement
relationnel? - Maladies mentales risque élevé de troubles du
sommeil sévères et persistants - Enfants sans trouble développemental 20-30
- Enfants avec autisme 44 à 83
- Personnes autistes non institutionalisées 65
insatisfaisant - Prévalence encore plus forte dans le TDAH
- À vérifier
- Médication
- Apnées du sommeil
- Changements de routine (sensibilité aux
événements perturbateurs)
77Les troubles du sommeil dans lautisme
(questionnaires)
- Retard dorganisation du cycle veille-sommeil
- périodicité irrégularité des heures de
coucher/lever - consolidation du cycle fragmenté en siestes
- Problèmes dinduction et de maintien du sommeil
- délai d endormissement
- fragmentation du sommeil (réveils nocturnes)
- réveil matinal précoce
- Troubles plus fréquents en bas âge (lt 8 ans)
78QUESTIONS?