Title: Ces th
1PROMOTION DE LA BIENTRAITANCE PRÉVENTION DE LA MALTRAITANCE À LHÔPITAL
- Ces thèmes sont devenus au fil des années un axe
majeur dans notre institution. Celui de la
prévention de la maltraitance nest pourtant pas
un thème nouveau. Depuis longtemps et peut-être
encore aujourdhui (), il sagit dun tabou,
dans lunivers hospitalier où se développent la
réflexion éthique et des politiques de prévention
des risques. - Ce thème, extrêmement sensible, réinterroge non
seulement nos comportements individuels mais
aussi nos comportements collectifs, nos modes de
pensée et dorganisation du travail et des soins. - Ce risque nest pas non plus le fait dun lieu
particulier de soins. Les formes de maltraitance
peuvent exister partout, sans même que nous ny
prenions garde. Il nest quà entendre les
témoignages des usagers de lhôpital,- qui ne se
- plaignent pas en général des soins dispensés mais
des à côté ( manières de communiquer, dêtre
considéré)-, ou de nous-mêmes, usagers à nos
heures, de lautre côté de la barrière - Les différentes formes de maltraitance (actives,
passives ou par inadvertance, négligence)
nappellent pas les mêmes réflexions ni les mêmes
pistes de réponse. La complexité et la
spécificité des situations sont à chaque fois à
prendre en compte. - Lengagement des acteurs pour la promotion de la
bientraitance à tous les niveaux est un préalable
indispensable. Lapproche systémique que nous
devons tenter davoir est un défi à releverpar
nous tousdans un contexte de plus en plus
contraint
2Soigner, le premier art de la vie.
- Soigner, cest dabord et avant tout assurer la
satisfaction des besoins et des fonctions vitales
dans le but dassurer la continuité de la vie et
la - reproduction de lespèce , mais cest aussi
faire reculer la mort . - Le soin est véritable création qui, de
lenfantement à la mort, participe au mystère de
la vie qui se cherche, de la vie qui éclot, de la
vie qui lutte, de la vie qui sestompe, de la vie
qui resurgit, de la vie qui sombre - M-F Collière, Soigner, le premier art de la
vie, Paris, 1996, InterEditions, p. 11.
3- Le prendre soin soppose à être
négligeant - La nég-ligence (littéralement ne pas lier) peut
sexprimer par deux attitudes symétriques - - lindifférence
- - lindiscrétion.
- Ces deux attitudes ont néanmoins un point en
commun elles ne reconnaissent pas lindividu.
4 Prendre soin
- une attention particulière à une personne qui
vit une situation qui lui est particulière et ce,
dans la perspective de lui venir en aide, de
contribuer à son bien-être, à sa santé - La question du sens est au cœur de la démarche de
prendre soin - Aller vers lautre, cest une rencontre mais
aussi un accompagnement - Comme le souligne W.HESBEEN, il sagit
daccompagner la personne sur son chemin .
5Concept de bientraitance
- 4 fondements essentiels
- Culture partagée dépasse les seuls actes
individuels pour toucher à la manière dont,
collectivement, les relations et les actions sont
pensées et organisées pour respecter au mieux les
personnes soignées. - Mémoire du risque pas quune démarche positive
garde en elle la dimension de la vigilance
(maltraitance reste possible) - Mouvement pas de solution toute faite, ni de
certitude... Recherche provisoire de la
personnalisation du soin - Croisement des perspectives pas la vérité dune
seule personne. Echanges entre soignants,
patients, proches interpellation de la société
civile, traduction par obligations
réglementaires. Horizon du mieux possible
Parfois du moins mal possible
6Valeur fondamentale le respect
- Létymologie de respecter
- regarder en arrière (respectus)
- y regarder à deux fois (re-(a)spicere)
- Le plus élémentaire pilier de la bientraitance
respect de lêtre humain, dans sa dignité et sa
singularité - Mouvement volontaire de lhomme qui suspend son
activité pour consentir à porter son regard sur
un autre que lui - Considérer quelquun une deuxième fois en mettant
la première impression à distance, en résistant à
la première impulsion - Cest lhumanité de lautre (sa dignité
inaliénable ) qui éveille ce sentiment de
respect - Le respect nest donc pas causé par la
sensibilité (affects, pulsions), mais est produit
par la raison. - Lhumanité est toujours digne de respect,
et même lorsque lhomme est un mauvais homme,
lhumanité en sa personne demeure digne de ce
respect - E. KANT
7Une manière dêtre dans laccompagnement
- Ne peut se résumer à une liste de tâches, ni à
une fiche de poste respectée. - Dimension de sollicitude envers le patient
- Préserver un équilibre relationnel en dépit de la
dissymétrie inévitable - Conception de lêtre humain comme être
dexpression, y compris lorsquelle paraît
indéchiffrable. Lexpérience du visage (E.
Lévinas) - La communication verbale et non verbale support
dune démarche de soin bientraitante (place à ce
que le patient peut ou ne peut pas comprendre ou
accepter à un moment donné du temps). Encourager
lexpression sous toutes ses formes pour quelle
se déploie le mieux possible
8PRÉVENTION DE LA MALTRAITANCE À LHÔPITAL
- Pas de définition juridique de la vulnérabilité
ou de la maltraitance. Terme fort, mouvant
(/réalités sociétales) - Conseil de lEurope en 1987 (rapport Violences
contre les personnes agées au sein de la
famille ) La violence se caractérise par
tout acte ou omission commis par une personne,
sil porte atteinte à la vie, à lintégrité
corporelle ou psychique, ou à la liberté dune
autre personne, ou compromet gravement le
développement de sa personnalité et/ou nuit à sa
sécurité financière .
9CLASSIFICATION INTERNATIONALE DES VIOLENCES ENVERS LES PERSONNES ÂGÉES ( Pr C.-H. Rapin, gériatre Suisse et L. Plamondon, juriste et sociologue québécois, in La vieillesse maltraitée , Pr Hugonot, Ed. Dunod, 2000)
- Violences physiques meurtre (dont
euthanasie), coups, viol, ligotage, soins
brusques sans information ou préparation, non
satisfaction des besoins physiologiques - Violences psychologiques langage grossier,
irrespectueux ou dévalorisant absence de
considération abus dautorité, infantilisation,
cruauté mentale, menaces - Violences financières rétention de pension,
vols, exigence de pourboire, héritage anticipé - Violation des droits du citoyen limitation de
la liberté, privation de lexercice des droits
civiques, dune pratique religieuse - Violences médicamenteuses manque de soins de
base, non information sur les traitements ou les
soins, excès de neuroleptiques, privation de
médicaments (/douleur) - Négligences actives toutes formes de
sévices, abus, abandons, manquements pratiqués
avec la conscience de nuire placement
autoritaire, enfermement, ligotage - Négligences passives négligences relevant de
lignorance, de linattention de lentourage
oubli, autonégligence - Des attitudes dirrespect, des non réponses,
des familiarités imposées sont aussi des formes
de maltraitance
10PRÉVENTION DE LA MALTRAITANCE À LHÔPITAL
- Personnes particulièrement vulnérables
personnes âgées et personnes majeures handicapées - Situation de dépendance pour les actes essentiels
de la vie - Troubles cognitifs et troubles du comportement
(incapacité de sexprimer) - Situation disolement ou de confinement (se
sentir seul face à la situation, méconnaître ses
droits, ne pas être conscient de sa situation
de maltraitance) - Situation de souffrance physique et/ou morale
(crainte de parler, ne pas savoir comment agir,
sentiment de culpabilité) - Les différents acteurs de la maltraitance
- Lacteur
- Le complice
- La personne présente lors dun acte de
maltraitance - La personne absente lors de lacte mais qui sait
que celui-ci a eu lieu - La victime
11CONCEPTS DAGRESSIVITÉ ET DE VIOLENCE
La question centrale lintention ? Notion de
maltraitance habillage contemporain pour parler
des deux
- AGRESSIVITÉ
- Nous aide à vivre, force de vie en nous, énergie
libidinale. Ce désir vient de linconscient
(pulsion). Souvent créatrice de vie. - Comportement de défense liée à lenvie de vivre.
- Distinguer impulsivité (passe par le corps) et
spontanéité (passe par la pensée). - - Dans lagressivité, partenaires (peuvent
réagir).
- VIOLENCE
- - Violence sans force et vis-versa violence là
où il y a viol ou violation. - Irrespect du Droit.
- Violence sans forme indiscrétion, indifférence
(ne pas faire la différence entre une chose et
une personne). - Désir de toute puissance (suppose que lon
manque de puissance). - Négation de lAutre et de soi-même
probablement traiter lAutre en objet et non en
sujet.. - Violence destructrice (perversion de
lagressivité). - - Sources personnes violentées, violence des
adultes, répression des actes répression très
grave des idées, des pensées, des désirs, des
sentiments.
12 PRÉVENTION DES PHÉNOMÈNES DAGRESSIVITÉ ET DE
VIOLENCEEN INSTITUTION
- Facteurs de la violence institutionnelle
- Politique de recrutement et daffectation
non-choix - Défaut dorganisation parcellisation des
tâches, taylorisation, manque de
formation /organisation - Manque de reconnaissance
- Manque ou absence de projets de soins, de
projets de vie - Manque de connaissances et de formation
sentiment dinsécurité - Autres fatigue, charge de travail, manque de
personnel, personnalité du soignant. - Niveaux de responsabilités
- Patients agressivité peut induire une
contre-agressivité - Famille placement parfois arbitraire
- Acteurs institutionnels Direction,
encadrement, soignants - Décideurs (politique sanitaire et sociale) et
population
13- Pistes de réflexion et dinterventions
- Se référer à des valeurs intégrer la Charte
du patient hospitalisé, la Charte des droits et
des libertés des personnes âgées (1987, F.N.G.)
code déthique, analyse des pratiques,
reconsidérer nos règlements intérieurs
(engagement des professionnels, des personnes
hospitalisées et des familles) - Construire un projet de vie individualisé
- - sappuie sur les besoins, les désirs, les
attentes des personnes, prend en compte les
ressources des personnes, des familles et des
professionnels. - Répondre au besoin de sécurité, au besoin de
reconnaissance de la personne. - Accompagner un personnel compétent et
suffisant - - Connaissance des pathologies, des personnes
soignées - - Comprendre les manifestations de violence
- - Améliorer ses capacités de communication
- - Travail en équipe (régulation des conflits,
phénomènes dusure au travail) - - Développer la connaissance de soi
- - Prendre soin de soi
- - Sélection et affectation du personnel.
14- Repenser la structure daccueil
- - Le cadre architectural
- - Laménagement du lieu de vie.
- Agir sur lorganisation institutionnelle
- - Améliorer les processus de communication
interne - Réunions pluridisciplinaires, analyse des
pratiques, groupes de paroles, réunions avec les
familles - Dépistage et signalement de la violence
- - Situations à risques, personnes à risques
- - Procédures dévaluation-détection
- - Politique de réglementation écrite
- - Multidisciplinarité
- - Respect de la confidentialité
- - Ne pas cautionner
- - Signalement aux autorités de tutelle en dernier
recours.
15- Signaler pour bien traiter
- Tirer une sonnette dalarme
- Agir pour la prévention, Mieux connaître les
risques de lhôpital - Fiche de signalement dévénement
indésirable (direction de lhôpital, procédure
locale) - Rôle du cadre
- Droits, devoirs et protection des
professionnels - Consentement (c.) de la personne concernée si
possible - Information auprès des autorités
administratives compétentes (sans c.) - Signalement judiciaire au Procureur de la
République (en principe avec c.) pour actes
graves - Protection des professionnels
- - Article 226-14 du Code pénal
(aucune sanction pénale ou disciplinaire - pour violation du secret
professionnel 1 an de prison et 15000 euros
damendes) - - Loi du 11 juillet 1983 (Droits et
obligations des fonctionnaires) régime de
protection.
16- Création dun comité national de vigilance contre
la maltraitance des PA - Correspondant DDASS liens administration, info
des personnes statistiques - Numéro dappel 3977
17- Pour aller plus loin
- - Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique,
Galimard, Folio Essais, 1989 - - Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre, Seuil,
1990 - - Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, Livre de
poche, 2006 - - Rapport mondial sur La violence et la
santé , OMS, 2002 - - Rapport à la DGAS (Direction générale de
laction sociale) - Prévenir la maltraitance envers les personnes
âgées , Pr Debout, janvier 2002 - - Soins gérontologie N65 mai-juin 2007 N59
2006 N50 2004 - - Mieux connaître les besoins de la personne
handicapée , - P. Denormandie, D. De Wilde, AP-HP, Doin
Editeur, 2001 - - ALMA ( Allo Maltraitance des Personnes Agées)
N0 892 680 118 - AINES VIOLENCES ECOUTE (Association
Francilienne pour la Bientraitance - des Ainés et/ou Handicapés) NAZUR 0 810 600
209 - - Eric Zaoui, Donner du sens à sa pratique
clinique pour renforcer la bientraitance dans les
soins, Revue de linfirmière N155,
Elsevier-Masson, novembre 2009 - Sites Internet
- http//www.social.gouv.fr/htm/actu/prog_maltrait.p
df - http//www.almafrance.org
- http//documentation.aphp.fr/Bibliographies/violen
ce.htm