Title: Reprйsentations Sociales & Cancer
1Représentations Sociales Cancer
- Lionel Dany
- Service dOncologie Médicale, C.H.U de la Timone,
Marseille - Laboratoire de Psychologie Sociale, Université de
Provence, Aix-en-Provence
2En guise dintroduction
- La psychologie sociale
- La psychologie sociale est le domaine d'étude
scientifique qui analyse la façon par laquelle
nos pensées, nos sentiments et comportements sont
influencés par la présence imaginaire, implicite
ou explicite des autres, par leurs
caractéristiques et par les divers stimuli
sociaux qui nous entourent et qui de plus examine
comment nos propres composantes psychologiques
personnelles influent sur notre comportement
social (Vallerand, 1994)
3De la science au sens commun
- Des questions génériques
- (a) Comment les gens comprennent-ils,
pensent-ils leur monde ? - (b) Comment les processus de pensée mis en
œuvre pour appréhender notre environnement
peuvent nous aider à comprendre lexpérience de
la maladie ? -
4- Un des aspects essentiel des phénomènes
sociaux réside dans la perception que nous en
avons. - Il sagit de comprendre le rôle joué par le
mental dans notre perception du monde, de
nous, dautrui et des comportements. - La pensée sociale une opposition
récurrente entre
5- Les 3 supposés de lhomme scientifique
- (Moscovici et Hewstone, 1984)
- (1) Innocence de lobservation quil effectue
- (2) Neutralité au monde extérieur
- (3) Transparence de linformation traitée
Violation dune règle
On se retrouve face à un savant naïf qui a
une ou des idées préalables, qui généralise à
tort, qui est irrationnel. Or, cest bien sur
la base de ces processus dinférences que se
distingue lindividu social. La signification
nest pas déterminée par la clarté de la
perception ou la justesse des inférences, par
les faits ou les éléments dinformation. Elle
dépend dengagements antérieurs envers un système
conceptuel, une idéologie, une ontologie et un
point de vue.
6Quand la science se transforme
Réalité et somme des connaissances disponibles
Personnification
Figuration Substitution ou surajout dimages. Les
notions scientifiques deviennent des quasi-
métaphores
Ontisation Prolonger limage. Lui conférer une
épaisseur de réalité.
Des copies plus ou moins simples de cette
réalité qui se substituent à la réalité pour le
sujet social.
7Le regard psychosocial comme mode de lecture de
la maladie
8Architecture de la pensée sociale
-
Instance de raison
Niveau dintégration
Variabilité inter et intra individuelle
-
9Les représentations sociales
- Lensemble organisé des connaissances, des
croyances, des opinions, des images et des
attitudes partagées par un groupe à légard dun
objet social donné. -
- Étudier les représentations sociales, cest
chercher la relation que lindividu entretient au
monde et aux choses (Jodelet, 1984). - Elles sont reliées à des systèmes de pensée
plus larges (idéologiques ou culturels), à un
état des connaissances scientifiques, comme à la
condition sociale et à la sphère de lexpérience
privée et affective des individus (Jodelet, 1989).
10 Les représentations sociales
(a) Lien entre représentations et pratiques Les
représentations constituent de véritables guides
pour laction. Plus encore, un rapport
dialectique, une co-élaboration entre pratiques
et représentations. (b) Représentations et
processus intergroupes Les représentations
engagent lappartenance sociale des individus
avec les implications affectives et normatives,
avec les intériorisations dexpériences, de
pratiques, de modèles de conduites et de pensée,
socialement inculqués ou transmis par la
communication sociale, qui y sont liés
(Jodelet, 1989).
11 Représentations et contextualisation
- MORIN (1994)
- La théorie des représentations sociales est un
modèle intégrateur qui permet détudier
larticulation entre dynamique cognitive et
psychologique, et situation relationnelle et
sociale, car il y a toujours correspondance entre
forme intellectuelle de pensée et division
sociale. - Ainsi, étudier les RS de la santé et de la
maladie cest porter un regard psychosocial,
effectuer un travail de contextualisation sur ces
objets et les comportements associés, cest
penser le social comme un système
dinterprétation des maladies, comme système de
relations entre personnes situées dans un espace
de négociations, déchanges et de parcours de
soins (Morin et Apostolidis, 2002).
12Le travail de contextualisation (Morin et
Apostolidis, 2002)
- Pose le social comme
- système dinterprétation des maladies
- système de relations entre personnes situées
dans un espace de négociation, déchanges et de
parcours de soin.
Le rapport à la maladie
Une relation individu-maladie
Un rapport société-maladie
Un système de transaction entre évènements de
santé, individu et groupes sociaux (Morin, 2002).
13Pensée sociale, cancer et souffrance
14Représentations sociales de la chimiothérapie
quels enjeux ?
15La chimiothérapie comme objet de recherche
- La chimiothérapie, un objet peu étudié en terme
dattitudes et de représentations - Une place particulière dans la trajectoire de la
maladie (Strauss, 1992) - Une seconde rupture biographique, par son mode de
contact (spécificité des soins) et ses effets
iatrogènes - Une place à part dans limaginaire social
(lalopécie comme stigmate de la maladie cancer) - Un objet investi
- individuellement
- et socialement
16Chimiothérapie et relation entre médecins et
patients
- La communication entre patients et médecins des
enjeux autour du diagnostic et du traitement
(Byrne, 2002) - Le traitement, un concept clé dans lanalyse de
la relation médecin-patient (Quesnel, Garnier et
Hall, 2002) - Lien entre modalités de communication et
satisfaction des patients (Rotter et al 1992,
Stewart 1984) - Un objet au cœur
- de la relation
- médecins-patients
17Objectifs de la recherche
- Mettre à jour le champ représentationnel
(signification et image) de la chimiothérapie, - Étudier la diversité de ces représentations en
fonction du statut des individus (patients
cancéreux traités par chimiothérapie vs médecins
oncologues) - Explorer les perceptions attribuées aux effets
secondaires du traitement chimiothérapique en
fonction du statut des individus (médecins vs
patients)
18Méthodologie
- Échantillon
- Service doncologie médicale du Pr. Favre
(hôpital de la Timone Marseille) - 40 patients atteints de cancer et traités par
chimiothérapie - 21 médecins oncologues
- Questionnaire
19Les associations libres
20Les associations libres
21Attitudes vis-à-vis de la chimiothérapie
22Les effets secondaires
23Schématisation des dimensions représentationnelles
24Conclusion
- La chimiothérapie
- Un objet polysémique qui révèle le
positionnement des acteurs de la relation
thérapeutique face cet lobjet et les attentes
normatives qui dessinent les contours de
leurs statuts (ex. le bon malade qui veut
guérir, le médecin qui garde sa distance). -
- La chimiothérapie un moyen de traiter versus
un moyen de guérir le cancer - Une surestimation des bénéfices attendus /
incertitude médicale face à la guérison - La survie une interrogation majeure pour
les patients - Une mise à distance du médecin (neutralité
affective) - Une asymétrie en terme dinformations
- Reflet dune réalité ou questionnement face au
niveau dappropriation de linformation ?
Éclairer les processus en œuvre dans les choix
thérapeutiques des patients (type de traitement,
adhésion thérapeutique, compliance)
Questionner le traitement
25Représentations et/ou croyances
vis-à-vis de la chimiothérapie
26Méthode
- Un questionnaire comprenant
- (1) Un recueil dassociations libres (classiques
et avec substitution) à partir des termes cancer
et chimiothérapie. - (2) Un recueil dattitudes vis-à-vis de la
chimiothérapie. - (3) Des questions relatives à la confiance
exprimée vis-à-vis de la chimiothérapie.
27Méthode
-
- Populations
- 62 patients et 26 médecins oncologues du service
doncologie médicale du centre hospitalier de la
Timone (Marseille). - Analyses
- Les associations libres utilisation dun
logiciel de traitement textuel - Alceste?
(Reinert, 1999). - Les autres données analyses univariées.
28Les associations libres Cancer
29Les associations libres Chimiothérapie
30Les associations libres
Conditions de substitution
- Deux tendances
- (a) Les médecins ont tendance à produire des
représentations projetées sur les patients,
proches de celles réellement produites par les
patients. -
- (b) Les patients ont tendance à projeter
certaines dimensions aux médecins qui sont moins
valorisées par ces derniers vécu de la
situation (moral, espoir) et résultats positifs
(guérison, rémission).
31Attitudes concernant la chimiothérapie
32Confiance vis-à-vis de la chimiothérapie
Patients 84,32
Médecins 66,15
Patients selon Médecins 72,11
33Conclusion
- (a) Une diversité de représentations qui
témoigne des positions des acteurs de la
relation thérapeutique - ? Permet de distinguer les impératifs de rôle
et normes associées. -
- ? Des logiques qui se retrouvent lorsque
lon sexprime pour soi et pour lautre . -
34Conclusion
- (b) Un passage qui sopère entre représentations
et croyances -
- ? Des attitudes qui constituent des modèles
danticipation et dexpectation. - ? Des significations en action de
subjonctivation qui expriment un vœu, une
exhortation ou un événement contingent,
hypothétique ou prospectif qui nous donne accès à
la dimension de laffectivité (Bruner, 2000). - ? Des mécanismes qui nous permettent de
discerner la composante émotionnelle des
représentations et son rôle comme mécanisme
adaptatif à la maladie et à lenvironnement de
soins.
35Conclusion
- Des questions en suspens
-
- ? La saillance des dimensions psychiques chez
les médecins un phénomène de psychologisation
(accentuation des facteurs psychologiques) ou le
reflet dune pratique ? - La valeur heuristique dune approche centrée sur
les construits socio-cognitifs des patients et
médecins -
- ? Des éléments de réflexion et de compréhension
pour le psycho-oncologue dans sa pratique auprès
des patients et des équipes soignantes. - ? Un modèle pour penser les connaissances
véhiculées au sein de linteraction thérapeutique.
36Hommes et Femmes
même(s) combat(s) ?
37Avant propos
- Des cancers spécifiques selon le sexe.
- Les hommes, des cancers plus fréquents pour les
tumeurs communes aux deux sexes (Bray Atkin,
2004 Hill Doyon, 1997). - Des différences attribuables aux comportements et
mode de vie des hommes. - ________
- Lappartenance sexuelle est en mesure
dinfluencer (a) les comportements à risques,
(b) le recours au dépistage, lidentification des
symptômes et le recours au système de santé (c)
ladaptation psychosociale au cancer, enfin, (d)
le sens attribué à lexpérience de la maladie.
38Avant propos
39La recherche
- - Objectif -
- Analyser le rôle de lidentité sexuée dans
lexpérience de la maladie cancer et sur la
démarche de soin. - - Méthode -
- ? Analyse de lactivité des soins
de supports du service - ? Recherche qualitative exploratoire
- - 25 entretiens semi-directifs auprès de
patient(e)s dun service doncologie médicale. - - Une analyse centrée sur la signification de
lexpérience vécue.
40? Analyse de lactivité des soins de supports du
service
41RésultatsActivité des psycho-oncologues
Intervention plus fréquente dun tiers pour les
hommes
42Résultats Activité de linfirmière clinicienne
43? La recherche qualitative exploratoire
44Analyse Alceste des entretiens
45Faire face sur un mode viril
- Je ne me suis jamais plaint moi. Si jai mal
ou nimporte quoi, jencaisse et je ne dis rien.
Ou alors si vraiment je dis quelque chose, cest
que cest lextrême. Mais autrement Jévite
de gémir devant ma famille, même si
psychologiquement et tout on a ce problème,
jessaie davoir une attitude assez distanciée .
(Pascal, 61 ans, divorcé, 2 enfants, cancer des
voies aéro-digestives supérieures) - Moi je suis quand même dur. Je suis quand même
dur, ça ne maffole pas. Vous savez jai
découvert mon cancer moi-même . (Alain, 50 ans,
célibataire, sans enfant, cancer des voies
aéro-digestives supérieures)
46Comparaison inter-sexe
- Il faut le dire une femme elle a moins de
caractère enfin par définition cest plus
costaud un homme . (Pierre, 61 ans, marié, un
enfant, cancer des voies aéro-digestives
supérieures) - On entend trop souvent dire Oui, les hommes
vous êtes douillets. Alors à un moment je crois
quon serre les dents, on ne dit plus rien. Parce
quil ne faut pas nier aussi certaines formules
qui ont tendance à déprécier un peu lhomme par
rapport à la femme. On les dit plus résistantes à
la douleur, je crois quil faut arrêter .
(Alain, 50 ans, célibataire, sans enfant, cancer
des voies aéro-digestives supérieures)
47Faire part de sa fragilité
- Ça va que moi peut-être jai une petite
résistance En fait jai pu constater que
jétais très fragile . (Stéphanie, 45 ans,
mariée, 2 enfants, cancer du sein) - Oui, voilà, jai pleuré, oui, bien sûr. Jai
eu une émotion, jai pleuré Cétait vraiment
une mauvaise nouvelle. Jétais en forme
physiquement, donc je ne comprenais pas, donc
cest vrai que je me suis un peu effondrée .
(Lucie, 52 ans, divorcée, 1 enfant, cancer du
colon)
48Faire part de sa fragilité
- Un contrôle à opérer
- Je néprouve pas le besoin daller contacter
quelquun pour mépancher Je pense que chacun
doit régler sa petite affaire . (Marcel, 76 ans,
marié, 4 enfants, cancer du pancréas)
une position sur les soins. Je ne vois pas
lutilité, quest-ce quil le psychologue va me
dire . (Albert, 65 ans, marié, 2 enfants, cancer
des voies aéro-digestives supérieures) Honnêtem
ent, je nen ai pas besoin, non. Je reconnais que
cest peut-être utile, mais moi personnellement,
non. Je fais moi-même ma psychologie . (Julien,
50 ans, célibataire, sans enfant, cancer de
lintestin)
49Femmes et liens psychosomatiques
- Cette maladie elle mest sortie à chaque fois
que javais une grosse émotion et de gros
problèmes ma mère est morte et même pas une
semaine après jai eu ça mon ami qui me
laisse tomber et jen ai un autre . (Annie, 63
ans, concubinage, sans enfant, cancer du sein) -
- Alors justement, quand je suis arrivée, comme
javais ce cancer depuis peu, et que ma mère en
est décédée, dune tumeur mammaire, cest que
javais toujours eu le pressentiment que jaurais
cette maladie, et que jen mourrais de surcroît,
je lai très mal pris parce que je me disais
Voilà, cest ce que tu as toujours craint qui
arrive, et puis voilà, et tes enfants auront la
même souffrance que toi . (Brigitte, 47 ans,
mariée, 2 enfants, cancer du sein)
50Dire son corps un lieu de différenciation
- Un corps limité
- Je ne tenais pas debout, jétais dans la
chaise, et je roulais Il fallait que je bouge.
Cest-à-dire quil fallait que jai de
loccupation. Alors je men allais, jétais
occupé (Henri, 78 ans, marié, sans enfant,
cancer de lintestin) - Jétais plus costaud, plus fort, avant
Après mon opération jai senti je nétais pas
la preuve jai déménagé le 22 octobre, il a fallu
remuer des caissons et des cartons et tout, je
les portais et tout, alors que maintenant je ne
pourrais pas . (Jules, 74 ans, marié, 3 enfants,
cancer des reins) - Un corps déformé
- La perte de mes cheveux. Cà cétait vraiment
très difficile. Le jour où je suis arrivée à la
maison avec ma perruque, je me sentais
soulagée. (Fabienne, 52 ans, mariée, 2 enfants,
cancer du sein) - Moi je suis tout le temps en train de
regarder, quand je suis dans la rue, devant les
magasins, je suis tout le temps à regarder les
femmes autour de moi... cest une obsession. Je
suis tout le temps en train de regarder les
cheveux des autres. (Lucie, 52 ans, divorcée, 1
enfant, cancer du colon)
51Deux modèles du rapport au soin
- OBJET du soin
- Plus fréquent chez les hommes
- Une mise à disposition de soi dans le soin
- SUJET du soin
- Plus fréquent chez les femmes
- Une mise à contribution de soi dans le soin
52Conclusion
- Un modèle participatif qui se différencie sur
une base quantitative (fréquence) et
qualitative (modalités). - Dans le cadre du soin, les processus et modalités
daction ne sont pas suspendus dans un vide
social lespace de la maladie est investit en
fonction de codes, normes et valeurs qui lui
donnent sens. - La prégnance dun modèle influence les options
comportementales et le vécu liés à la maladie. -
- Ainsi les enjeux du TAIRE, du DIRE et du FAIRE ne
se conjuguent pas de la même manière en fonction
du modèle privilégié.
53Conclusion
- Être malade cest également, voire avant tout,
être un homme malade ou une femme malade . - Les schémas de genre posent dautres réalités et
obéissent de fait à dautres lois et dautres
logiques que celles de la médecine et de la
pratique médicale. - Prendre en compte la dimension genrée des
relations de soins peut et doit favoriser
lalliance thérapeutique .
54Conclusion
- Communiquer auprès des professionnels de santé
sur ces spécificités pour dépasser une vision
culturelle stéréotypée. - Développer des modalités daction qui prennent en
compte ces spécificités (les types de parole et
de contact proposés). - De nouveaux enjeux
- Limpact de la féminisation croissante de
lespace médical - Les enjeux liés à la transformation des
modèles de masculinité
55Analyse psychosociale
et questionnement éthique
56Les soins palliatifs
Un objet en mutation ? En cours délaboration ?
57Un programme de recherches qui vise
- à explorer les images véhiculées au niveau
sociétal sur les soins palliatifs, - à questionner le rôle de certains facteurs
(pratique, idéologie) sur les représentations
associées à ce type de soins auprès de diverses
catégories de professionnels de santé.
58Contexte
- Une mutation du regard social sur la fin de vie.
- Lémergence des unités de Soins Palliatifs.
- La permanence de débats idéologiques anciens
qui questionnent les conditions de la prise en
charge des patients en fin de vie voire la
dimension éthique liée à lactivité médicale. - Les positionnements vis-à-vis de leuthanasie
occupent une place importante dans ce contexte. - Laffaire Vincent Humbert.
59Le rôle des médias
- Les médias contribuent à alimenter un fond
commun de significations et de références dans
lesquelles les individus peuvent puiser.
Véhiculent les questionnements qui agitent la
société.
Médias
Constituent des réservoirs de connaissances
sociales.
Ces connaissances sont rarement neutres et
témoignent du positionnement des émetteurs
(médias) et récepteurs (public) du message.
Une co-construction de sens
Une intention communicative
60La recherche
- ? Questionner les significations et images
véhiculées sur les soins palliatifs et
leuthanasie au sein de communications sociales. - ? Analyser sous un angle comparatif le traitement
des objets soins palliatifs et
euthanasie .
61Méthode
- Analyse de 4 quotidiens nationaux Le Monde,
Libération, La Croix et Le Figaro. - Recherche sur les archives de ces quotidiens à
partir de 2 mots-clés soins palliatifs et
euthanasie. - Période Janvier à Juin 2004.
- Analyse de contenu des articles identifiés.
62Répartition des articles par quotidien
67 articles analysés
63Variation mensuelle
Travaux de la mission parlementaire sur la fin de
vie
Mise en examen M. Humbert et Dr. Chaussoy
64Place des soins palliatifs
65Le traitement de laffaire Humbert
66Le traitement de laffaire Humbert
- Utilisation différenciée des photos.
- La parole des protagonistes
- pas dans tous les journaux (ex. La Croix)
- pas tout le monde (Où sont les voix
contradictoires ?) - Une remise en cause de la centration sur
laffaire Humbert dans certains journaux (Le
Figaro, La Croix)
67Quels contre-poids à l affaire Humbert ?
- Pas de contradictions apparentes, mais
sous-jacentes - Le Figaro
- Une mère qui accepte daccoucher dun enfant
condamné à mourir dès sa naissance et qui refuse
une IMG un témoignage de limmensité de
lamour maternelle - Un médecin qui sexprime contre leuthanasie.
- La Croix
- Replacer le débat à un niveau collectif,
moral, éthique un patient en état de vie
végétative reste une personne (Propos du Pape)
68Le traitement des travaux de la commission
parlementaire sur la fin de vie
69Conclusion
- Les soins palliatifs
- Quand lobjet nest pas absent (ex. La Croix)
son traitement est partiel (manque
dexplicitation). - Un objet émergent en terme psychosocial.
- Un objet qui sinscrit progressivement dans le
paysage social et compose avec des évènements qui
viennent le questionner. - Leuthanasie une vitrine pour les soins
palliatifs ?
70Conclusion
- Leuthanasie
- Laffaire Humbert sert de support à la mise en
sens de lobjet. - Le rôle prépondérant de lexemplification
(Zillman, 1999) comme stratégie de communication. - Extensivité des cas présentés (faire ou ne
pas faire référence à dautres cas, importance
donnée au cas, mise en lien des cas). - Des prises de position exprimées de manière
sous-jacente qui vont du soutien
(Libération), à la neutralité (Le Monde) et à
la remise en cause (Le Figaro, La Croix).
71Conclusion
- Une recherche qui témoigne de lenchâssement
stratégique et idéologique des communications
collectives sur leuthanasie et, dans une moindre
mesure, sur les soins palliatifs . -
- Quelle réalité pensée pour les patients ?
- Et les professionnels de santé ?
- ?
- Quelle part du social dans linteraction
thérapeutique ?
De nouvelles questions
72Article original (InfoKara, sous
presse) Représentations associées aux soins
palliatifs chez des internes impact des
pratiques et de lopinion vis-à-vis de
leuthanasie Lionel Dany 1, David Marie 2 et
Sébastien Salas 3 1 Docteur en Psychologie,
Service dOncologie Médicale, CHU de la Timone,
Marseille, France Laboratoire de Psychologie
Sociale, Université de Provence, Aix-en-Provence,
France 2 Psychologue, Service dOncologie
Médicale, CHU de la Timone, Marseille Centre
PsyCLÉ, Université de Provence, Aix-en-Provence,
France 3 Patricien Hospitalier, Unité de Soins
Palliatifs, CHU de la Timone, Marseille,
France Résumé Représentations associées aux
soins palliatifs chez des internes impact des
pratiques et de lopinion vis-à-vis de
leuthanasie - Nous avons effectué une recherche
qui visait létude du rôle des pratiques
professionnelles et de lopinion concernant
leuthanasie sur les représentations des soins
palliatifs. Un questionnaire comprenant un
recueil dassociations libres, des attitudes
vis-à-vis des soins palliatifs et des questions
relatives à leuthanasie et aux pratiques
professionnelles a été administré à soixante-neuf
internes en médecine. Les résultats indiquent une
organisation de la représentation des soins
palliatifs autour de deux conceptions. La
première est centrée sur le soin (cure), la
seconde sur le prendre soin (care). Lexpérience
dune pratique palliative influence ladhésion à
une conception plus holistique des soins
palliatifs. Toutefois, lopinion exprimée
vis-à-vis de leuthanasie est prépondérante pour
expliquer ladhésion à une conception technique
(internes favorables à leuthanasie) versus
holistique (internes opposés à leuthanasie) des
soins palliatifs. Ces résultats soulignent la
nécessité de renforcer la formation des étudiants
en médecine. Summary Representations
associated with palliative care among residents-
impact of practices and opinions regarding
euthanasia We conducted a study aiming to
explore the role of professional practices and
attitudes regarding euthanasia on representations
of palliative care. We distributed a
questionnaire including a list of free
associations, as well as items exploring
attitudes towards palliative care and euthanasia,
and professional practices to 69 residents in
internal medicine. Results suggest that
representations of palliative care are organized
around two concepts. The first is centered on
cure, the second on care. Experience with
palliative practice influences adherence to a
more holistic conception of palliative care.
However, expressed opinions regarding euthanasia
is more strongly associated with adhering to a
technical conception (residents in favour of
euthanasia) vs a holistic conception (residents
opposed to euthanasia) of palliative care. These
results underline the necessity of strengthening
medical students training. Mots-clés
Internes - Soins palliatifs - Représentations
sociales - Pratiques - Euthanasie Key-words
Residents Palliative care Social
representations - Practices - Euthanasia
Représentations des soins palliatifs
Quel impact des pratiques et de lopinion
vis-à-vis de leuthanasie ?
73RS des SP analyse Alceste
74(No Transcript)
75Effets des caractéristiques des internes sur la
structure de la RS
76Discussion
77Article original (Médecine Palliative, sous
presse) Représentations, attitudes et pratiques
associées aux soins palliatifs une enquête
auprès des responsables dunités et déquipes de
soins palliatifs en France Salas Sébastien 1,2,
Dany Lionel 1,3, Michel Roxane 3, Cannone Patrice
1,2, Eric Dudoit 1,4 , Florence Duffaud 1 et
Roger Favre 1 1 Service dOncologie Médicale,
CHU de la Timone, Marseille 2 Unité Mobile de
Soins Palliatifs, CHU de la Timone, Marseille 3
Laboratoire de Psychologie Sociale, Université de
Provence, Aix-en-Provence 4 Centre PsyCLÉ,
Université de Provence, Aix-en-Provence Résumé
Lobjectif de cette recherche était détudier
les représentations, attitudes et pratiques
associées aux soins palliatifs auprès des
médecins qui ont la responsabilité des unités et
équipes de soins palliatifs en France. Cent
soixante quatorze médecins ont complété un
questionnaire comprenant des tâches
dassociations libres, des questions dattitudes,
des questions dopinions (euthanasie) et des
questions liées à la pratique professionnelle
(comportement, sentiments). Les résultats
indiquent un certain consensus sur la pratique
professionnelle une représentation structurée
autour de laccompagnement, le refus de
leuthanasie et des sentiments spécifiques. Ce
type de recherche souligne les enjeux
identitaires associés à la pratique de la
médecine palliative et les liens entre systèmes
de représentations et systèmes de
comportement. Mots clés Représentations
sociales, attitudes, pratiques, soins palliatifs,
médecins, France. Summary Representations,
attitudes and practices toward palliative care a
survey among palliative care units and teams in
France The aim of this research is to study the
representations, attitudes and practices toward
palliative care among physicians who have the
responsibility of palliative care unit and team
in France. One hundred and seventy four
physicians have completed a questionnaire
included free associations tasks, attitude and
opinion answers, and answers concerning practice
(behaviour, feeling). Results indicate consensus
toward professional activity a representation
structured by accompaniment, refusal of
euthanasia and specific feelings. This kind of
research highlight the stakes linked to
professional identity concerning palliative
medicine and the links between representation and
behavioral systems. Key-words Social
representations, attitudes, practices, palliative
care, physicians, France.
Représentations des soins palliatifs
Une étude nationale auprès des médecins
responsables dunités de SP
78Objectif - Méthode
- Objectif de la recherche
- Étudier les représentations, attitudes et
pratiques associées aux soins palliatifs auprès
des médecins qui ont la responsabilité des unités
et équipes de soins palliatifs en France. - Méthode
- Une enquête par voie postale
- Un questionnaire comprenant
- Des tâches dassociations libres (normal vs
substitution) - Des questions sur leurs attitudes opinions
(euthanasie) pratiques et profils.
79Léchantillon
- Effectif 174 / 353 (49,29 )
- Sexe 58,7 de femmes
- Age moyen 46,31 ans.
- Spécialité médecine générale (59,5 )
anesthésie (13,1 ), oncologie médicale (6,5 ),
réanimation (4,7 ) - Ancienneté 8,52 ans en moyenne (de 5 mois à
28 ans). - Participation à un réseau 77,9
- Accompagnement dun proche en fin de vie
63,5
80Champ de la représentation pour chacune des
conditions
81Spécificité des termes
82Attitudes faisant lobjet dune forte adhésion
83Attitudes tendancielles
84Attitudes faisant lobjet dun rejet
85Leuthanasie et laffaire Vincent Humbert
86Discussion
- Une diversité qui nest pas un frein à
lémergence de formes de consensus sur la
représentation, la pratique, les opinions et les
attitudes. - Des champs représentationnels qui témoignent
- de lenjeu dune pratique (représentation des
médecins) - dun contexte dexercice spécifique, dun
environnement sensible (représentation
attribuée). - La substitution un moyen didentifier dans une
population (ici les médecins) ce quelle est en
mesure de prendre en compte concernant
lexpérience dautrui (le patient) afin
dinteragir avec lui.
87Discussion
- Une représentation qui rend compte
- denjeux particuliers (cf. refus de certaines
terminologies et pratiques), - de la saillance dun mode dexercice
(accompagnement), - denjeux professionnels modelés, dans leur
forme et expression, à des niveaux idéologiques
et identitaires.
- La question identitaire
- le lieu dexercice de la profession (le
contenu de la pratique) - son signifiant (les valeurs et idéologies promues
au sein du groupe). -
- Léthique de la fin de vie associée aux Soins
Palliatifs un outil de valorisation et de
circonscription symbolique de la discipline.
88De nouvelles questions
Consensus relatif Demande de V.
Humbert Respect du choix des patients sur le
moment de leur mort
Consensus fort Refus de leuthanasie
Hypothèses de travail
Général Posture de principe
Particulier Négociation possible
89En guise de conclusion, de réflexions
90 Articulations Réflexions
- ? Prégnance de lAutre et regard sur soi
- ? Les injonctions faites aux sujets
- ? La valeur différenciée des maladies
- ? Donner sens à son expérience
91 Prégnance de lAutre et regard sur soi
- Qui décide du statut de malade ? Est-ce la
personne qui découvre un jour sa maladie,
lintègre et se déclare atteint dune maladie ?
La maladie semble relever à cet égard dune
définition sociale. Avoir lair malade nous
isole, nous singularise, nous stigmatise. On
nest pas comme les autres, on nest pas comme
les bien portants. On est la mauvaise conscience
du bien portant, celui que lon na pas envie de
voir, celui qui fait peur (Froucht-Hirsch,
2005, p. 68). - ? La stigmatisation un jugement - un point de
vue - qui sancre sur des représentations
communes. - ? Si lhumain nest pas soluble dans le
pluriel (Ben Soussan, 2004) il nen demeure pas
moins que le pluriel sinvite, voire simpose
à lhumain .
92 Les injonctions faites aux sujets
- Le cancer est un combat même pas vrai
- (Ben Soussan, 2004)
-
- La métaphore du combat
- Si le cancer est un combat, il nest de
victoire quà ceux qui le terrassent. - ? Des perdants et des vainqueurs The cancer
survivors - Linjonction au moral
- Le moral, nerf de la guerre contre le
cancer. (p.13) - Le moral sétablit en tant que règle sociale,
admise et partagée par tous, qui prononce
léloge de la vie et du lien. Ce véritable ciment
communautaire sadresse en fait au collectif, à
travers la personne. (p. 130) - ? La maladie cancer comme lieu dexpression de
la croyance - en un monde juste ?
93 La valeur différenciée des maladies
- Les processus de stigmatisation associés à la
maladie dépendent des incapacités, du marquage
corporel , de la perte de contrôle, de la
rupture des interactions sociales que peut
entraîner la maladie et de lestimation qui peut
être faite sur la part de responsabilité que le
malade a dans lapparition de sa maladie
(Albrecht, Walker et Levy, 1982). -
- La présomption dun comportement irresponsable
saccompagne de lattribution dune personnalité
irresponsable. Cest à ce titre que la maladie
peut être source de catégorisation sociale,
dattribution causale et de stigmatisation. - Toutes les maladies ne génèrent pas le même
niveau dactivation de ces processus. Ces
derniers sexpriment préférentiellement autour et
sur des pathologies marquées socialement, qui
interrogent la question des normes, de la
responsabilité individuelle et de la déviance
(Goffman, 1975).
94 La valeur différenciée des maladies
- Alcoolisme et fin de vie
- Une stigmatisation de lalcoolisme qui sancre
sur des représentations qui font référence à une
morale de la responsabilité et de la faute. - Nommer cest représenter les patients
alcooliques ou alcoolo- - tabagiques .
- Une éthique du regard en complément dune
éthique de lacte - (Dany, Cannone, Dudoit et Favre, 2005).
- Cancer du poumon et stigmatisation
- Les patients atteints dun cancer du poumon qui
nont jamais fumé doivent faire face à 2
intrusions la maladie et le stigmate
(Chapple, Ziebland et McPherson, 2004).
95 Donner sens à son expérience
- Une perspective danalyse psycho-sociale permet
de mettre au jour les significations que les
patients (ou autres) élaborent vis-à-vis de la
maladie, du traitement, de la situation de soin - Exemple Recherche sur les représentations de
la souffrance. - Étudier les représentations de la souffrance ne
revient pas à mesurer les connaissances
objectives dont disposent les individus à son
égard, mais de comprendre quelle place la
souffrance occupe pour eux et quel(s) sens elle
peut prendre dans leur trajectoire.
96 En guise de conclusion
- Un regard qui na pas vocation à se substituer
aux autres. - Une attention à porter sur les possibles
dérives ou limites qui accompagnent tout
projet dobjectivation Peut-on tout
objectiver ? / Doit-on tout objectiver? - Prendre en compte le réductionnisme inhérent
à la quantification en développant des
recherches qui sinscrivent dans un projet de
triangulation (Apostolidis, 2003) - Exemple les recherches sur les représentations
des soins palliatifs
97En guise de conclusion
- Développer de la connaissance
- Permettre une réflexion collective des acteurs
du soin - Contribuer à la création doutils danalyse et
dévaluation. - si lindividu nest pas soluble dans le
collectif, il nen demeure pas moins que le
collectif sinvite souvent voire simpose à
lindividu lorsquil se trouve confronté à la
maladie et cette présence forcée nest pas
sans conséquence.
98Bibliographie de léquipe
- Cannone, P., Dany, L., Dudoit, E., Duffaud, F.,
Salas, S. Favre, R. (2004). Étude des
représentations sociales de la chimiothérapie
une voie danalyse des relations entre patients
et médecins oncologues. Bulletin du Cancer, 91
(3), 279-284. - Dany, L., Dudoit, E. Favre, R. (2008, sous
presse). Pensée sociale sur le cancer et
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palliatifs chez des internes impact des
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(2006). La presse française face aux soins
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(2006). La souffrance représentations et
enjeux. Recherches en Soins Infirmiers, 84,
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(2005). Patients et médecins face à la
chimiothérapie. Le Journal International sur les
Représentations Sociales, 2 (2), 57-67. - Dany, L., Cannone, P., Dudoit, E. Favre, R.
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lacte à lépreuve dune éthique du regard.
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(2005). Cancer et chimiothérapie entre
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(2007, sous presse). Rôle de lidentité sexuée et
de linfluence du genre pour lanalyse des soins
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Dudoit, E., Duffaud, F. Favre, R. (2007, sous
presse). Représentations, attitudes et pratiques
associées aux soins palliatifs une enquête
auprès des responsables dunités et déquipes de
soins palliatifs en France. Médecine Palliative.