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Diapositive 1

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M me d'un point de vue g ographique, l'Europe est un concept abstrait, dont la d finition int gre un jugement politique, des valeurs, des l ments culturels... – PowerPoint PPT presentation

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Title: Diapositive 1


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Olivier Costa 2009 o.costa_at_sciencespobordeaux.fr
Le système décisionnel de lUnion
européenne POLI D 409
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INTRODUCTIONA. LUnion européenne entre régime
international et régime politique
  • paradoxe  lUnion européenne (UE) est peu
    présente dans les espaces publics nationaux mais
    simpose comme une réalité incontournable
  • lattitude des citoyens et des responsables
    politiques vis-à-vis de lUE est ambiguë  ils
    admettent que lintégration européenne est un
    succès mais sont très critiques à son encontre,
    pour les raisons les plus diverses
  • lUE, construction économique, peine à développer
    son action dans des domaines plus régaliens et à
    affirmer sa dimension politique
  • lUE apparaît aussi comme le principal vecteur du
    changement, surtout dans ce quil a de plus
    contestable.
  • les responsables nationaux cultivent font de lUE
    un bouc émissaire commode

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  • Cette situation nest pas étonnante 
  • il faut souligner la faible capacité structurelle
    de lUE à apporter des satisfactions aux
    citoyens 
  • lUE est avant tout un Etat régulateur, pas un
    Etat providence
  • ses capacités de redistribution sont limitées à
    quelques secteurs
  • son budget na rien de commun avec celui dun
    Etat fédéral
  • la puissance des institutions de lUE contraste
    avec lopacité du système et le caractère anonyme
    des acteurs institutionnels
  • les citoyens ne comprennent pas le fonctionnement
    de lUE et ignorent lidentité des décideurs
    européens
  • les médias évoquent peu lUE
  • les  nouveaux médias  (sites Internet,
    blogs...) diffusent le plus souvent une
    information très orientée, à charge ou à décharge.

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  • Les inquiétudes des citoyens à lendroit de
    lUnion doivent être considérées comme légitimes,
    même si elles reposent en partie sur des
    considérations irrationnelles.
  • Il faut éviter dy voir uniquement de
    lobscurantisme, de lincompétence ou du
    scepticisme  stigmatiser  lignorance du
    peuple , cest remettre en cause la démocratie.
  • Il faut au contraire comprendre ce rejet, en
    tirer des conséquences analytiques à quatre
    niveaux 
  • la possibilité dopérer une intégration politique
    à léchelle supranationale
  • la manière dont le système politique de lUE
    fonctionne
  • la communication de lUE et sur lUE
  • les politiques qui sont menées et les choix qui
    sont faits.
  • Lanalyse politologique de lUE doit comprendre
    les réticences quelle suscite et non les
    dénoncer. Il faut en souligner la complexité.

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  • LUE rencontre des difficultés particulières dans
    sa légitimation 
  • Il sagit dune nouvelle forme politique qui ne
    correspond pas aux canons du parlementarisme 
  • Pas de séparation claire des pouvoirs
  • Pas de chaînes de responsabilité
  • Pas de constitution fixe/écrite
  • Pas de peuple
  • Pas de nation
  • Pas de frontières stables
  • LUE concentre aussi les critiques qui
    sexpriment à lendroit du pouvoir politique dans
    le cadre national  centralisation excessive,
    élitisme, manque de transparence, corruption
  • LUE est aussi critiquée parce quelle remet en
    cause le cadre habituel de laction politique et
    de la légitimité  lEtat souverain.
    Lintégration européenne (comme la globalisation)
    remet en cause un schéma qui fonde historiquement
    la liberté et la démocratie.

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  • La souveraineté des Etats ne saccommode
    traditionnellement que de trois formes
    dorganisation au niveau international 
  • lorganisation internationale classique 
  • la confédération 
  • la fédération 
  • LUE est de fait une autre approche  un système
    politique né sans théorie préalable et pour
    lequel il est difficile dénoncer un modèle clair
    a posteriori.
  • LUE cultive les ambiguïtés quant au détenteur du
    pouvoir, à la localisation de la souveraineté et
    aux rapports entre les citoyens et les
    institutions.
  • Les modalités de décision sont multiples, tantôt
    fédérales, tantôt confédérales, tantôt
    intergouvernementales.
  • Cette situation explique les fortes divergences
    qui existent dans le milieu scientifique au sujet
    de la nature de lUnion.

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  • Comment lexpliquer? LUE est le produit de
    lintégration dEtats nations anciens et
    puissants, dotés dune forte identité nationale
    et désireux de préserver leur souveraineté. Les
    Etats ne se sont pas dissous dans lUE et nont
    pas été privés de leurs compétences, de leur
    autonomie, de leur souveraineté.
  • De ce fait
  • larchitecture et lhistoire de lUE sont
    largement déterminées par le respect de la
    souveraineté des Etats et la pondération de leur
    influence respective au sein des différentes
    institutions (Conseil, Conseil européen,
    Commission, PE, Comité des régions).
  • lhistoire de lintégration européenne se
    caractérise par lattention très grande portée à
    la question de la répartition des compétences
    entre les niveaux national et européen de
    gouvernement.
  • Ces deux caractéristiques expliquent, en partie,
    la complexité du système institutionnel de lUE,
    les difficultés de sa réforme et la multiplicité
    et la lourdeur des procédures décisionnelles.

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  • LUE peut donc être vue alternativement 
  • comme une organisation internationale en charge
    dun marché unique, complété par quelques
    politiques embryonnaires et facultatives 
  • comme une entité politique quasi-fédérale, dotée
    de valeurs et dobjectifs, ayant vocation à agir
    sur la scène internationale.
  • La thèse réaliste est convaincante lorsque lon
    se penche sur les raisons pour lesquelles les
    Etats-membres ont accepté de participer à ce
    projet et de lapprofondir sans cesse. Attention
    à la belle histoire des Pères fondateurs.
  • Mais il faut aussi admettre que des ambitions
    initiales, dynamiques internes, événements
    extérieurs et hasards de lhistoire ont fait de
    lintégration européenne davantage quun régime
    international destiné à servir les intérêts des
    Etats membres.
  • Un  supplément dâme  de lUnion sexprime à
    trois titres au moins 
  • lattachement de lUE à des objectifs et valeurs
    tels que la démocratie, les droits de lhomme, la
    justice sociale, le développement durable
  • la montée en puissance dinstitutions
    indépendantes telles que la Commission, le PE, la
    CJCE, la BCE... qui échappent au contrôle des
    Etats membres
  • linstitution par le traité de Maastricht dune
    citoyenneté européenne, la reconnaissance du rôle
    des partis politiques européens, lintroduction
    par le traité de Lisbonne de la procédure
    dinitiative populaire, lexistence dun embryon
    despace public européen.

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  • LUE se situe donc entre un  régime  au sens de
    la théorie des relations internationales et un
     régime  au sens de la politique comparée 
  • régime international ensemble de normes,
    dinstitutions et de politiques communes
    permettant à des Etats de gérer plus efficacement
    des problèmes spécifiques de manière commune que
    séparée (voir A. Moravcsik).
  • un régime politique forme de gouvernement dun
    Etat (voir P. Magnette, S. Hix).
  • LUE est donc le produit dune double inspiration
    utilitariste et idéaliste, internationale et
    étatique, qui marque sa structure
    institutionnelle, ses modes de décisions et
    conditionne les interprétations que lon peut en
    donner.
  • Cette situation suscite des conflits
    dinterprétation très forts, probablement uniques
    en science politique.

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  • B. Considérations méthodologiques préliminaires 
    trois écueils à éviter
  • B.1. Lapproche téléologique
  • Lintégration européenne nest pas un processus
    dont la fin est connue et claire ou était connue
    des Pères fondateurs.
  • Il faut insister sur les divergences très fortes
    qui existent à ce sujet et ont toujours existé.
  • Il faut souligner aussi limpact de lhistoire,
    du contexte géopolitique, économique et social
    (au niveau national, européen et international)
    sur la construction européenne, faite de crises,
    de sursauts et dévolutions imprévues.
  • Il ne faut pas présenter a posteriori
    lintégration européenne comme un processus
    linéaire et rectiligne. Même sil y a eu une
    validation constante de lacquis communautaire
    (CJCE, aggiornamento lors des révisions des
    traités) lUnion nest pas à labri dune
    stagnation, dune régression ou dun éclatement.
  • Il faut éviter de tout interpréter à laune dune
    perspective fédérale qui nest pas inévitable.

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  • B.2. Lillusion de neutralité partisane
  • Lintégration européenne sappréhende mal à
    laide du clivage traditionnel entre gauche et
    droite.
  • Attention au risque de se croire neutre et
    objectif parce que lon nentre pas dans ce
    clivage, mais dêtre très subjectif en prenant
    position pour ou contre lintégration européenne.
  • B.3. Le problème du comparatisme
  • LUnion nest ni un Etat fédéral, ni une
    organisation internationale. Il faut donc éviter
    deux positions extrêmes, également critiquables 
  • linvocation stérile du caractère sui
    generis ( seule de son espèce ) de lUnion,
    quon ne pourrait comparer à rien.
  • le recours à des comparaisons indues, qui amènent
    à des conclusions erronées.

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  • C. Comment étudier lUE ?
  • Les principaux spécialistes de lUnion ont livré
    des lectures très contrastées du rejet du TCE 
    leurs points de vue divergent sur le degré de
    stabilité de lUE, sur sa capacité à affronter
    durablement la situation actuelle, sur
    lexistence dun déficit démocratique ou encore
    sur lopportunité dune politisation de lUE.
  • Les auteurs sont confrontés à trois difficultés
    principales 
  • labsence de modèle a priori lors de la création
    des Communautés,
  • la nécessité de trouver un compromis entre les
    différentes visions nationales des politiques à
    intégrer et des méthodes à utiliser
  • le flou volontairement entretenu autour des
    objectifs et moyens de lintégration européenne
  • LEurope est à la fois un objectif, une
    réalisation et un moyen. LUE est le résultat
    dune partie de poker menteur.
  • Les indéterminations initiales, ajoutées aux
    évolutions contrastées du processus
    dintégration, ont suscité dès les années 1960
    des interprétations très divergentes de
    lexpérience communautaire.

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  • Après cinquante ans de recherches, les modèles et
    les approches les plus variées continuent davoir
    cours, sans quun consensus se soit dégagé pour
    faire franchir une nouvelle étape à la recherche.
  • Quelques approches
  • L'approche fédéraliste
  • Le fonctionnalisme
  • Le transactionalisme
  • Le néofonctionnalisme
  • Le réalisme
  • L'intergouvernementalisme et ses variantes
  • Les néo-institutionnalismes
  • Le constructivisme
  • La gouvernance multiniveaux

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  • Les différents écoles de pensée apportent
    aujourdhui encore des réponses très contrastées
    aux questions les plus simples 
  • pourquoi y a-t-il eu intégration européenne ?
  • pourquoi se poursuit-elle ?
  • lintégration européenne renforce-t-elle ou
    affaiblit-elle les Etats membres ?
  • si elle les affaiblit, pourquoi les Etats y
    participent-ils ?
  • qui contrôle le processus dintégration ?
  • qui détient lautorité et la souveraineté en
    Europe ?
  • y a-t-il un déficit démocratique dans lUnion ?
  • si oui, comment y répondre ?
  • I. Il faut spécifier le niveau de lecture de
    lUnion que lon propose
  • 5 niveaux danalyse coexistent et
    sinterpénètrent dans la littérature, les auteurs
    tendant à opérer des  sauts  de niveau.
  • Les théories de lintégration 
  • Les théories du système politique de lUnion 
  • Les théories du régime politique de lUnion 
  • Les modalités du policy making dans lUnion 
  • Les postures épistémologique

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  • II. Il faut clarifier le rapport à la norme et au
    temps
  • Les études européennes se singularisent depuis
    lorigine par lengagement marqué dune partie
    des chercheurs, soit dans la promotion (ou, plus
    récemment, la contestation) de lintégration
    européenne, soit dans des activités de conseil
    aux institutions.
  • Nombre de travaux font donc cohabiter des
    considérations analytiques, normatives,
    prescriptives et prédictives.
  • Il est souvent difficile de savoir si lauteur
    décrit ce qui est, ce qui pourrait être, ce qui
    devrait être ou ce qui va être.
  • Les théories, modèles destinés à mieux
    appréhender le réel, se muent en conceptions
    normatives de lintégration, conçues pour
    orienter laction des acteurs, ou en instruments
    de prédiction de ses évolutions.
  • Il faut aussi compter avec limpact des contacts
    entre praticiens et scientifiques. Les praticiens
    interviennent largement dans le champ des études
    européennes et les institutions de lUnion font
    largement appel aux scientifiques pour éclairer
    leur action. Les auteurs sont de ce fait parfois
    pris par un fantasme à la Frankenstein  ils
    rêvent de forger lUE à leur idée.
  • Il faut enfin souligner les contraintes liées à
    la carrière des chercheurs, qui les poussent à
    privilégier certains objets de recherche, en
    fonction des exigences des revues et des éditeurs
    ou des financements disponibles ou à développer à
    tout prix leur propre théorie ou paradigme.

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  • I. LES ETAPES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE
  • A. Les motivations de lintégration européenne 
    retour sur une idée ancienne
  • Comprendre larchitecture institutionnelle de
    lUnion et les débats sur sa réforme implique de
    se pencher en premier lieu sur les motivations de
    lintégration européenne.
  • Si lon prend les traités CECA et CEE, on peut
    dégager trois motivations principales
  • A.1. Assurer la paix en Europe
  • Pour éviter le déclenchement de nouveaux conflits
    entre les anciens belligérants, on veut 
  • les priver des moyens de faire la guerre (mise en
    commun du charbon et de lacier, puis du
    nucléaire civil)
  • les intégrer dans une structure qui va favoriser
    à la fois la coopération des élites et la vie en
    commun des peuples.
  • A.2. Favoriser la reconstruction et le
    développement économique
  • Ici, linspiration est double 
  • la méthode française du plan  elle va prévaloir
    pour la politique agricole commune notamment, en
    raison de la nécessité dassurer rapidement
    lautosuffisance alimentaire de la Communauté
    européenne.
  • le libéralisme anglo-saxon  il va prévaloir pour
    le marché intérieur.

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  • A.3. Finaliser lobjectif ancien dintégration
    européenne
  • Lobjectif dintégration européenne (lEurope
    pour lEurope) est souvent passé sous silence
    tant il est évident  il a pourtant été un moteur
    fort de lintégration.
  • Il faut toutefois prêter attention aux
    différences de perceptions nationales en la
    matière  cet idéal, qui reste diversement
    présent au sein des Six, ne touche pas beaucoup
    les Britanniques, les Scandinaves ou les Baltes.
  • Le terme  Europe  est souvent employé sans
    grande précision 
  • Même dun point de vue géographique, lEurope est
    un concept abstrait, dont la définition intègre
    un jugement politique, des valeurs, des éléments
    culturels...
  • Certains défendent une conception ouvertement non
    géographique de lEurope.
  • Les définitions de lEurope sont ainsi multiples
    (Cf. Penser lEurope, dEdgar Morin)  qui plus
    est, elles fluctuent au gré des intérêts et des
    crises.
  • Au-delà des motivations premières de
    lintégration européenne (paix, reconstruction,
    Europe), il faut mentionner trois phénomènes qui
    ont contribué à la dynamique dintégration 
  • le spill over 
  • le formalisme juridique 
  • le déficit démocratique 

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  • B. Chronologie raisonnée de lintégration
    européenne
  • Il est important de faire un historique de
    lintégration européenne pour comprendre sa
    structure actuelle, saisir ses logiques de
    fonctionnement et cerner les enjeux du débat sur
    sa réforme.
  • B.1. 1946-1958 Les premiers pas
  • En 1946, Winston Churchill, appelle de ses voeux
    "les Etats-Unis d'Europe".
  • En 1948, le Congrès de La Haye réunit un millier
    de délégués de vingt pays européens pour discuter
    des possibilités de coopération en Europe.
  • L'Organisation européenne de coopération
    économique (OECE puis OCDE) est créée en 1948
    afin de répartir les fonds du plan Marshall
    d'aide américaine à la reconstruction de
    l'Europe.
  • Le Conseil de lEurope est créé en 1949. Cest
    une des conséquences du Congrès de La Haye.
  • En 1950, Robert Schuman, ministre français des
    affaires étrangères, propose sur la suggestion
    de Jean Monnet et de ses collaborateurs la
    création dune Communauté européenne du charbon
    et de lacier (CECA). En 1951, les Six (France,
    RFA, Benelux et Italie) signent le traité de
    Paris.

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  • En 1954, le projet détendre lintégration à la
    défense avec la Communauté européenne de défense
    (CED) est rejeté par lAssemblée nationale
    française, alors que tous les autres Etats
    l'avaient ratifié.
  • En 1955, lors de la Conférence de Messine, les
    représentants des Six décident dabandonner
    lintégration  sectorielle  et détendre en une
    seule fois lintégration à toute léconomie.
  • Le 25 mars 1957, six pays signent les Traités de
    Rome créant la Communauté économique européenne
    et la Communauté économique de lénergie atomique
    (CEEA ou Euratom).
  • Les traités entrent en vigueur le 1er janvier
    1958, six mois avant le retour du Général de
    Gaulle au pouvoir en France.

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  • B.2. 1958-1966  les débuts triomphants
  • Cette période est celle de tous les succès.
  • 1962 entrée en vigueur de la Politique agricole
    commune (PAC).
  • 1965  signature du traité de fusion des
    exécutifs des trois Communautés (un Conseil et
    une Commission uniques remplacent les organes
    spécifiques de la CECA, de la CEE et de la CEEA 
    lAssemblée parlementaire et la Cour de Justice
    étaient déjà communes)
  • 1965  politique de la  chaise vide  de la
    France au Conseil.
  • 1966  compromis de Luxembourg , qui permet à
    un Etat de demander le report d'un vote au sein
    du Conseil et la poursuite des discussions sur un
    projet de décision communautaire lorsque celle-ci
    risque de porter atteinte à des  intérêts
    nationaux très importants .

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  • B.3. 1966-1974 le retour de lintergouvernemental
  • Cest une période de stagnation de la
    construction européenne où la dimension
    intergouvernementale du fonctionnement du Conseil
    saffirme.
  • 1968 l'Union douanière est réalisée entre les
    six pays en juillet (avec 18 mois davance sur le
    calendrier prévu) 
  • 1970  le traité de Luxembourg dote la Communauté
    de ressources propres et donne au PE un droit de
    regard sur le budget 
  • 1973 le 1er janvier, le Danemark, le
    Royaume-Uni et l'Irlande (référendum négatif en
    Norvège) rejoignent la CEE.

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  • B.4. 1974-1986 l'Europe à la recherche d'un
    second souffle
  • Cest une période de transition durant laquelle
    un contexte favorable à de nouveaux progrès de
    lintégration européenne va se dessiner.
  • 1974 les Chefs d'Etat ou de Gouvernement des
    pays membres décident de se réunir en Conseil
    européen trois fois par an pour fixer les grandes
    orientations de la politique européenne et
    amorcer une coopération politique.
  • 1975 la Convention de Lomé est signée entre la
    Communauté européenne et 46 pays ACP (Afrique,
    Caraïbes, Pacifique).
  • 1975  le FEDER (Fonds européen de développement
    régional) est créé. Il atteste de ce que la
    Communauté nest pas quun marché, mais aussi un
    espace de solidarité financière.
  • 1979 création du Système monétaire européen
    (SME) 
  • 1979  les Européens élisent pour la première
    fois leurs 410 députés au Parlement européen au
    suffrage universel direct.
  • 1981 la Grèce entre dans la Communauté le 1er
    janvier.
  • 1984  le PE adopte un projet de Traité d'UE très
    ambitieux sous légide dAltiero Spinelli.

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  • En 1985, le Conseil européen lance, sur une
    proposition franco-allemande, une réflexion sur
    une révision du Traité de Rome, dans l'optique de
    l'achèvement du marché intérieur et d'une
    codification de la coopération politique qui
    existait en marge des traités, du fait notamment
    des sommets européens. Cette initiative est
    favorisée par quatre éléments 
  • le projet dUnion du PE 
  • l'arrivée de Jacques Delors à la tête de la
    Commission en 1985 
  • le succès de la doctrine libérale économique en
    Europe 
  • la mobilisation des acteurs économiques
    transnationaux (multinationales, groupes
    bancaires, patronat européen...).
  • 1986 l'Espagne et le Portugal rejoignent la CEE
    le 1er janvier.
  • 1986  à l'issue d'une conférence
    intergouvernementale (CIG), signature de lActe
    Unique européen (AUE).

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  • B.5. 1986-1995 lapprofondissement de
    lintégration européenne
  • Cette période est marquée par la préparation de
    lentrée en vigueur du marché unique, qui
    nécessite ladoption de plus de deux cents textes
    devant se substituer aux normes nationales (Livre
    blanc sur le marché unique).
  • 1989 onze pays (le Royaume-Uni s'abstient)
    adoptent, le 9 décembre, la Charte des droits
    fondamentaux des travailleurs.
  • 1990  sous la pression des événements en Europe
    de l'Est, le Conseil européen, sur une
    proposition franco-allemande, convoque deux
    conférences intergouvernementales destinées à
    préparer les traités d'Union économique et
    monétaire et d'Union politique.
  • 1991  Les CIG aboutissent à ladoption par le
    Conseil européen du  traité sur lUnion
    européenne  ou traité de Maastricht (signé en
    février 1992).
  • 1993 le Marché unique entre en vigueur le 1er
    janvier  le Traité de Maastricht en novembre.
  • 1995 au 1er janvier, l'Union européenne compte
    trois nouveaux membres l'Autriche, la Finlande
    et la Suède. Les Norvégiens refusent pour la
    seconde fois d'entrer dans lUnion lors d'un
    référendum.

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  • B.6. 1996-2009 de la réunification du continent
    au processus constituant
  • Cest une période de réformes intensives.
  • 1997  adoption du traité dAmsterdam.
  • mars 1998 ouverture des négociations en vue de
    l'élargissement de l'Union européenne aux pays
    d'Europe centrale et orientale et à Chypre 
  • janvier 1999 début du passage à la monnaie
    unique dans onze pays (la Grèce rejoint la  zone
    Euro  le 1er janvier 2001)
  • mars 1999 démission collégiale de la Commission
    européenne présidée par Jacques Santer, mise en
    cause pour sa mauvaise gestion de la crise de la
     vache folle  et pour divers dysfonctionnements.
  • mars 1999 les chefs d'Etat et de gouvernement
    réunis en Conseil européen à Berlin demandent à
    Romano Prodi de constituer une nouvelle
    Commission européenne.
  • décembre 2000 proclamation de la Charte des
    droits fondamentaux de l'Union européenne
    élaborée par une convention ad hoc.
  • février 2001 signature du traité de Nice (entré
    en vigueur en février 2003).

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  • décembre 2001  institution dune  Convention
    sur lavenir de lUE  chargée de proposer une
    réforme des traités.
  • 2002 achèvement du passage à la monnaie unique 
  • décembre 2003  échec du sommet de Bruxelles sur
    ladoption de la Constitution.
  • 1er mai 2004  élargissement de lUnion de dix
    Etats.
  • juin 2004  élections européennes à 25, puis
    lancement de la procédure de nomination dune
    nouvelle Commission  le Conseil européen adopte
    finalement le projet de Constitution européenne,
    légèrement retouché.
  • 29 octobre 2004  signature à Rome de la
    Constitution européenne.
  • 22 novembre 2004  entrée en fonctions de la
    Commission Barroso, après remaniement du collège
    sous la pression du PE.
  • 16-17 décembre 2004  décision d'ouvrir les
    négociations d'adhésion avec la Croatie et la
    Turquie en 2005, sous réserve que certains
    critères soient remplis.
  • 25 avril 2005  signature à Luxembourg des
    traités d'adhésion de la Bulgarie et de la
    Roumanie.

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  • 29 mai 2005  rejet de la Constitution européenne
    en France 
  • 1er juin 2005  rejet de la Constitution
    européenne aux Pays-Bas 
  • 1er janvier 2007  adhésion de la Bulgarie et de
    la Roumanie à lUnion européenne. La Slovénie
    adopte lEuro comme monnaie officielle.
  • 23 juin 2007  accord des 27 sur un projet de
    traité modificatif dérivé de la Constitution
    européenne.
  • 13 décembre 2007  signature du traité de
    Lisbonne, qui devait entrer en vigueur le 1er
    janvier 2009.
  • 1er janvier 2008  Chypre et Malte adoptent
    lEuro comme monnaie officielle.
  • 13 juin 2008  rejet du traité de Lisbonne par
    les électeurs irlandais.
  • 11 et 12 décembre 2008  engagement du Premier
    ministre irlandais à loccasion du Conseil
    européen d'organiser un deuxième référendum sur
    le traité avant novembre 2009.
  • 1er janvier 2009  la Slovaquie adopte lEuro
    comme monnaie officielle.
  • 4-7 juin 2009  7 élections européennes.
    Ouverture de la procédure de nomination dune
    nouvelle Commission.

28
II. LE SYSTEME INSTITUTIONNEL DE LUNIONA. La
philosophie du système  entre bricolage et
non-dit
  • Souligner la progressivité de la construction
    européenne, son hétérogénéité, son caractère
    incrémental et syncrétique, sa nature sui
    generis.
  • Les signataires du traité de Rome, et des traités
    suivants, se disent "déterminés à établir les
    fondements d'une union sans cesse plus étroite
    entre les peuples européens".
  • Mais l'accumulation de secteurs de compétence de
    l'Union n'obéit pas à une règle précise.
  • Les traités ne forment pas une constitution
    cohérente et ne visent pas à la reproduction au
    niveau européen d'un Etat fédéral et démocratique
    supranational.

29
  • Ils sont empreints dun fort pragmatisme. Les
    traités ont mis en place des institutions dans un
    souci defficacité et déquilibre entre
    différents types dintérêts, mais nont pas de
    dimension normative et sont avant tout
    fonctionnels.
  • normatif  qui est porteur dun modèle
    prescriptif fondé sur une vision de la société et
    de lordre politique concerné 
  • fonctionnel  qui répond pragmatiquement à des
    impératifs et contraintes, et avance des
    solutions techniques sans portée autre que
    pratique.
  • Le système repose donc essentiellement sur du
    droit.
  • Une évolution sest néanmoins dessinée 
  • au fil du temps, la Cour de justice a
    progressivement dégagé des traités un certain
    nombre de droits fondamentaux
  • depuis le traité de Maastricht, on assiste à un
    virage vers un fonctionnement plus  politique 
    et lUnion sest dotée dattributs symboliques
    dun système politique normatif
  • la Convention a poursuivi ce processus, en
    énonçant notamment les objectifs et valeurs de
    lUnion.

30
  • L'Union (en février 2009, avant lentrée en
    vigueur du traité de Lisbonne) dispose d'un cadre
    institutionnel unique, mais ses institutions
    exercent leurs pouvoirs de façons très
    différentes selon le domaine concerné.
    L'appellation d'Union recouvre en effet 
  • un système politique et administratif
    communautaire, renforcé par l'extension de ses
    compétences à de nouveaux domaines et par la
    démocratisation de ses institutions 
  • un système de coopération intergouvernementale
    institutionnalisée en matière de politique
    extérieure et de sécurité, prolongé en matière de
    défense par la force de réaction rapide 
  • un système de coopération intergouvernementale
    dans le domaine de la justice et des affaires
    intérieures, qui a été partiellement
    communautarisé 
  • un système mixte, l'Union économique et monétaire
    (UEM).
  • On distingue, sur la longue durée, un processus
    de  parlementarisation  diffus de
    larchitecture institutionnelle de lUnion. Il
    prend la forme de laffirmation, depuis le traité
    de Maastricht, du caractère  politique  de
    lintégration européenne.

31
  • Le traité de Lisbonne vient clarifier les choses
    en consacrant un titre aux  principes
    démocratiques . Larticle 10 du futur traité sur
    lUnion européenne dispose que
  •  le fonctionnement de l'Union est fondé sur la
    démocratie représentative 
  • et énonce le principe de double représentation
    des citoyens 
  • les citoyens sont directement représentés, au
    niveau de lUnion, au Parlement européen. Les
    Etats membres sont représentés au Conseil
    européen par leur chef dEtat ou de gouvernement
    et au Conseil par leurs gouvernements, eux-mêmes
    démocratiquement responsables, soit devant leurs
    parlements nationaux, soit devant leurs
    citoyens. 
  • Cette présentation des choses est toutefois
    tempérée par une réaffirmation de la logique
    intergouvernementale et par des références à des
    mécanismes de démocratie participative.
  • Le traité de Lisbonne multiplie les références à
    la démocratie qui devient à la fois un principe
    de fonctionnement de lUnion, une de ses valeurs
    fondamentales et un objectif dans son action tant
    intérieure quextérieure.

32
  • B. Les institutions européennes,
  • de linnovation au mimétisme
  • B.1. L'impulsion - le Conseil européen
  • Le Conseil européen (CE) n'était originellement
    pas prévu par les traités.
  • A partir de 1974, la pratique des "sommets" de
    chefs d'Etat et de gouvernement a été formalisée
    pour évoquer les principales questions qui se
    posaient dans le cadre des Communautés, et
    entreprendre une coopération politique
    intergouvernementale.
  • L'AUE signé en 1986 institutionnalise cette
    pratique. Il nest toutefois pas une institution
    au sens juridique du terme  ses actes nont pas
    de force juridique contraignante, il na pas de
    budget, ni de locaux ou de personnel propre.
  • Le traité de Lisbonne lui reconnaîtra enfin ce
    statut et le dotera dun Président permanent.
  • Attention  bien distinguer le Conseil européen
    du Conseil de lUnion européenne et du Conseil de
    lEurope.

33
  • Le Conseil européen est le véritable centre
    d'impulsion pour les grandes décisions et
    orientations, et une  instance dappel  pour
    trancher les conflits qui paralysent le Conseil.
  • Le Conseil européen exerce aujourdhui la
    fonction dimpulsion qui était celle de la
    Commission à lorigine.
  • B.1.a. Composition
  • Le Conseil européen réunit les Chefs dEtat
    (France et Finlande) et de gouvernement (autres
    Etats), ainsi que le président de la Commission.
  • Le Conseil européen est assisté par les ministres
    des affaires étrangères (MAE) et un membre de la
    Commission
  • Depuis 1991, le président du Conseil européen
    invite les ministres des affaires économiques et
    des finances quand il examine des questions
    relatives à lUEM.
  • Le Conseil européen est également assisté 
  • du Secrétaire général du Conseil (qui cumule la
    fonction de  Haut représentant pour la PESC 
    depuis le traité dAmsterdam),
  • du Secrétaire général de la Commission,
  • de fonctionnaires du Secrétariat général du
    Conseil (chargés détablir les comptes-rendus)
  • dinterprètes.

34
  • Depuis 1974, le but a été de limiter au maximum
    le nombre de personnes présentes lors des débats
    du CE.
  • Le Conseil européen travaille sous la présidence
    du chef dEtat ou de gouvernement de lEtat qui
    exerce la présidence du Conseil.
  • Le traité de Rome prévoyait que la présidence du
    Conseil était assurée à tour de rôle, pour une
    durée de six mois, par chaque Etat selon lordre
    alphabétique des Etats orthographié dans sa
    langue nationale.
  • LAUE a modifié le système pour que les Etats
    exercent alternativement la présidence des 1er et
    2nd semestres.
  • En 1993, dans la perspective de lélargissement,
    un nouveau système pose le principe de
    lalternance entre  petits  et  grands  Etats
    membres.
  • En 1996, une décision du Conseil modifie à
    nouveau le système et dispose que la présidence
    suive un ordre immuable.

35
  • Le Traité dAthènes sur ladhésion des 10, adopté
    en 2003, ne change rien. Afin de donner aux
    nouveaux États membres  le temps de se préparer
    à exercer leur Présidence , le Conseil européen
    de Bruxelles doctobre 2002 a confirmé lordre de
    rotation établi jusquà la fin de 2006.
  • Il était prévu que le système issu dune future
    réforme des traités se substitue à la rotation
    semestrielle  pour faire face au rejet de la
    Constitution en France et aux Pays-Bas, le
    Conseil européen a arrêté la liste des
    présidences jusquen 2020.
  • A lorigine, le Conseil européen se réunissait 3
    fois par an. Depuis lAUE, il ny a plus que deux
    sommets, mais des sommets extraordinaires
     thématiques  ont été convoqués.
  • Les sommets se tenaient habituellement dans une
    ville de lEtat assurant la présidence.
  • Désormais, les deux sommets principaux se
    tiennent à Bruxelles.

36
  • B.1.b. Activités
  • Le Conseil européen est un enjeu majeur pour
    lEtat qui exerce la présidence.
  • La présidence joue un rôle clé dans
    lorganisation des travaux du CE 
  • elle conduit des entretiens bilatéraux préalables
    avec chaque représentant pour saisir son point de
    vue et ses revendications
  • elle annonce ensuite lordre du jour 
  • elle joue un rôle important dans les travaux 
  • Ordre des travaux du CE.
  • Premier jour 
  • intervention du Président du PE
  • le Conseil européen examine les points à lordre
    du jour
  • à midi, repas protocolaire
  • les travaux se poursuivent laprès-midi
  • le soir, il y a deux repas de travail 
  • la présidence rédige un projet de  conclusions 
    la nuit

37
  • Deuxième jour 
  • le Conseil européen examine le projet de
    conclusions rédigé la nuit
  • le Conseil européen se prononce par consensus
     négatif  
  • le Conseil européen se clôt par des conférences
    de presse 
  • Les  conclusions , pures déclarations
    politiques, sont de nature très variable selon
    les sommets. Elles portent sur quatre types de
    dossiers 
  • Des dossiers communautaires 
  • La politique étrangère 
  • Les questions budgétaires 
  • La réforme des traités 

38
  • B.1.c. Perspectives
  • Lavenir verra probablement une montée en
    puissance du CE.
  • Le traité de Lisbonne prévoit son
    institutionnalisation en tant que  Chef dEtat
    collectif  de lUE, doté dune présidence
    permanente.
  • Elle dispose que le Conseil européen sera
    composé 
  • des Chefs dEtat et de gouvernement,
  • du Président permanent du CE
  • du Président de la Commission
  • du  Haut représentant pour les affaires
    étrangères et la politique de sécurité 
    nouvellement créé
  • Le projet de Constitution précise que le Conseil
    européen prend ses décisions par consensus, ce
    qui le distingue nettement dune assemblée.
  • La Présidence permanente est incompatible avec
    lexercice de fonctions nationales. Le Président
    est élu pour un mandat de deux ans et demi,
    renouvelable une fois.

39
  • B.2. La décision
  • B.2.a. La Commission
  • La Commission est une institution centrale, qui
    le reste, pour 5 raisons principales 
  • Le monopole de linitiative législative dans le
    pilier communautaire.
  • Son rôle de médiation entre les positions des
    Etats membres dans la négociation.
  • Son rôle central dans la mise en oeuvre des
    politiques et ses compétences propres dans
    certaines politiques essentielles
  • Son rôle de médiation avec les citoyens
  • Sa fonction de négociation internationale,
    notamment pour commerce international.

40
  • B.2.a.1. Composition de la Commission
  • La Commission se compose de 27 membres (depuis le
    1er janvier 2007), un par Etat.
  • Son mode de nomination a beaucoup évolué depuis
    1957 
  • à lorigine, le traité CEE prévoyait que les
    commissaires étaient désignés dun commun accord
    par les gouvernements pour 4 ans  ils
    choisissaient aussi un président parmi les
    commissaires.
  • dans les années 80, le PE a commencé à approuver
    la nomination de la Commission, sans avoir de
    compétence spécifique à cet égard, sur la base de
    son droit dadopter des délibérations.
  • le traité de Maastricht a formalisé cette
    procédure dinvestiture. Il prévoit aussi que les
    gouvernements nomment dabord le Président de la
    Commission et que celui-ci participe au choix des
    commissaires. Par ailleurs, il fait concorder les
    mandats du PE et de la Commission. Le traité de
    Maastricht prévoit enfin que les candidats
    commissaires peuvent être auditionnés par le PE
    avant leur nomination. Après ces auditions, qui
    ont lieu devant les commissions parlementaires
    compétentes, le PE vote pour investir la
    Commission.

41
  • le traité de Nice prévoit que le Président de la
    Commission est désormais choisi à la majorité
    qualifiée, et non plus à lunanimité. Il renforce
    aussi son pouvoir hiérarchique  le Président
    peut contraindre un commissaire à la démission, à
    la condition dêtre soutenu par la majorité
    simple de la Commission.
  • Le traité de Lisbonne prévoit que le président de
    la Commission est élu par le Parlement européen
    sur proposition du Conseil des chefs d'Etat et de
    gouvernement statuant à la majorité qualifiée 
    ces derniers doivent tenir compte du résultat des
    élections au Parlement européen. Après 2014, la
    Commission devait compter un nombre de membres
    équivalent aux deux tiers des Etats, mais le
    Conseil européen a remis en cause cela.

42
  • La procédure de nomination actuelle comporte 7
    étapes. Elle doit intervenir dans les six mois
    qui suivent lélection du PE 
  • le président est choisi par le Conseil à la
    majorité qualifiée 
  • le PE doit approuver cette désignation par un
    vote 
  • le Conseil désigne, à la majorité qualifiée et
    dun commun accord avec le Président, les autres
    commissaires 
  • le Président attribue les portefeuilles et les
    vice-présidences 
  • le PE auditionne les candidats au sein de ses
    commissions parlementaires 
  • le PE vote linvestiture de la Commission 
  • la Commission entre en fonctions pour 5 ans. Le
    Président peut modifier la répartition des
    portefeuilles.

43
  • Le PE participe activement à la nomination et
    peut la censurer, mais il na pas dinfluence
    directe sur le choix des commissaires, qui ne
    sont dailleurs pas massivement issus du PE.
  • La procédure de censure na jamais été utilisée
    et constitue avant tout un instrument de sortie
    de crise.
  • De son côté, la Commission ne doit pas être trop
    comparée à un gouvernement 
  • elle nest pas désignée en fonction du résultat
    des élections européennes
  • elle ne bénéficie pas dun soutien politique du
    PE 
  • elle nest pas gouvernée par une coalition
    partisane 
  • elle ne met pas en oeuvre un programme de
    gouvernement 
  • elle ne peut dissoudre le PE ou utiliser des
    instruments de parlementarisme rationalisé (vote
    bloqué, question de confiance...).

44
  • B.2.a.2. Compétences de la Commission
  • La Commission remplit plusieurs rôles 
  • En premier lieu, c'est une instance dinitiative.
    Elle a pour mission d'élaborer des propositions
    de normes  les "lois" communautaires.
  • C'est aussi un organe d'exécution chargé par les
    traités ou les règlements et directives de
    prendre certaines décisions d'application et de
    traiter avec les gouvernements et les
    destinataires des normes (entreprises, groupes
    d'intérêts, représentants des catégories
    socioprofessionnelles...). Le Conseil peut
    toutefois conserver certaines compétences
    dexécution, ou les soumettre à des conditions
    (voir infra la  comitologie ).
  • La Commission prépare le budget et gère les
    crédits d'intervention (charbon et acier,
    recherche, PAC, aménagement du territoire, aide
    au Tiers monde, aide de pré-accession...).
  • La Commission est aussi la gardienne des
    traités  elle doit orienter son action
    conformément aux traités, et doit poursuivre les
    infractions aux textes communautaires (notamment
    des Etats membres), sur saisine ou de sa propre
    initiative, en ayant éventuellement recours à une
    action contentieuse devant la Cour de justice.
  • La Commission mène enfin certaines négociations
    internationales au nom de la Communauté
    européenne avec un mandat du Conseil (accords
    commerciaux, accords d'association, adhésions,
    OMC...).

45
  • B.2.a.3. Fonctionnement de la Commission
  • La Commission prend ses principales décisions à
    la majorité, le Président étant traité sur un
    pied dégalité avec les autres membres. Dans les
    faits, le recours au vote est rare.
  • Lautorité du Président a été progressivement
    renforcée, de manière à accroître sa capacité à
    exercer un leadership et à donner un sens à
    laction de la Commission.
  • La Commission se réunit tous les mercredis à
    Bruxelles ou à Strasbourg, lorsque le PE y siège.
    Les commissaires disposent également de
    compétences dattributions, dans le domaine dont
    ils ont la charge.
  • Chaque membre de la Commission sentoure dun
    cabinet.
  • Il importe de bien distinguer la Commission en
    tant quorgane politique (celle des 27
    commissaires) de la Commission en tant quorgane
    administratif (celle des 25.000 fonctionnaires).

46
  • La Commission compte 25000 agents permanents
    répartis en 23 Directions générales responsables
    de secteurs précis (17 DG politiques  6 DG de
    relations extérieures), 5 services généraux et 9
    services internes.
  • Elle bénéficie de coopérations avec des
    représentants des Etats membres et des acteurs
    économiques et sociaux qui siègent dans de
    nombreux comités.
  • Ladministration de la Commission est souvent
    présentée comme pléthorique. Ce nest pas
    vraiment le cas.
  • Depuis larrivée de Jacques Santer à la tête de
    la Commission, une importante réforme
    administrative a été lancée, avec des résultats
    inégaux.

47
  • B.2.a.4. Nature de la Commission
  • Quest-ce que la Commission européenne ? Ce point
    na jamais connu de clarification et constitue un
    lieu déquilibre entre méthode communautaire et
    méthode parlementaire. Le traité de Lisbonne
    perpétue lambiguïté.
  • La tension entre nature politique et
    administrative de la Commission est en partie le
    produit de sa dualité (la Commission en tant que
    collège, et la Commission en tant que
    bureaucratie).
  • Il existe aussi une tension fondamentale entre
    lintégration européenne comme état et comme
    processus, entre le rôle de stabilisation de la
    Commission et sa mission dinnovation et de mise
    en mouvement.
  • Dun côté, elle a été affectée par un processus
    continu de  gouvernementalisation  et se
    rapproche de plus en plus, dans son mode
    dorganisation administrative, dun gouvernement
    national.
  • Dun autre côté, la Commission reste à bien des
    égards un organe  technocratique , délibérément
    tourné vers une appréciation experte et neutre
    des mesures à prendre, en dehors de toute
    considération nationale ou partisane.

48
  • B.2.a.5. Une institution sous contraintes
  • Il faut souligner 4 problématiques importantes 
  • la gestion des demandes divergentes
  • la question démocratique
  • les effets de la montée en puissance de la
    Commission
  • la gestion de ses divisions internes.

49
  • La Commission face aux demandes divergentes
  • Tension administratif/politique  tension entre
    rôle de stabilisation et nécessité dimprimer un
    mouvement. Problème fondamental depuis le début.
  • Préoccupation forte de Monnet, premier président
    de la Haute Autorité  éviter la
    bureaucratisation. Spectre des administrations
    nationales en régime parlementaire. Monnet
    voulait que la Haute Autorité soit un organe
    élitiste, composé dexperts du policy making.
  • Walter Hallstein, 1er président de la Commission,
    a essayé de donner un style plus politique à la
    Commission, mais clash avec De Gaulle en 1965.
    Refus fondamental, entre autres choses, de voir
    la Commission devenir un  gouvernement
    européen .
  • 1965-1985  Commission fondamentalement non
    politique et peu ambitieuse. Mise en oeuvre des
    traités lorsque les Etats y consentent, passivité
    pour le reste (politiques problématiques) et
    aucune initiative pour lapprofondissement ou la
    réforme institutionnelle. Mais cela na pas
    affecté le policy making courant.
  • Comment ?

50
  • contourne lopposition des Etat  par
    lassociation dacteurs non gouvernementaux et de
    représentants dintérêts aux débats sur de
    nouvelles initiatives politiques. Suscite
    lémergence dun réseau transnational de groupes
    dintérêts et dONG favorables à un développement
    de la fonction de régulation sociale de la CEE,
    qui fait pression sur les administrations et
    gouvernements nationaux pour quils acceptent
    cette évolution.
  • recours au  soft law   régulation molle.
    Définition de cadres, recommandations, décisions,
    pratiques... dans de nouveaux secteurs, qui
    permettent de structurer les intérêts économiques
    et sociaux sans avoir à rechercher lappui ou
    laccord explicite des EM en soumettant des
    propositions au Conseil. Codification a
    posteriori dans de nombreux secteurs (traités
    comme  aggiornamento ).  Gouvernance  
    système dans lequel on gouverne sans coercition
    et sans hiérarchie, par la négociation et la
    persuasion  système dans lequel la Commission a
    un rôle central. Par opposition au gouvernement,
    plus politique, qui repose sur une légitimation
    intergouvernementale (Conseil) et éventuellement
    partisane (PE).

51
  • Delors redémarrage à partir de 1985. Retour du
    leadership. Ensemble de facteurs  économiques 
    politiques (libéralisme)  globalisation  effets
    de la mobilisation des acteurs économiques et
    sociaux  capacité de Delors à réveiller la
    Commission, à reprendre le leadership.
  • Santer  option différente. Moins politique,
    moins ambitieux. Consolidation des politiques et
    réformes modestes. Eviter les critiques  mais
    trop tard.
  • Prodi  choix dun ancien Premier ministre dun
    des grands Etat signe fort. Mais conflit avec le
    PE et les médias. Assez maladroit  vision trop
    politique.
  • Barosso  veut déréguler et que la Commission ait
    un rôle limité. Recours massif à la soft law et à
    la codification.

52
  • Critiques paradoxales 
  • trop bureaucratique et technocratique  pas assez
    sensible aux priorités politiques du moment
    (pacte de stabilité)
  • trop politique, trop activiste  trop impliquée
    dans la définition des priorités politiques.
  • Pas si contradictoire que ça. La double fonction
    de la Commission est par nature problématique 
  • la Commission doit assurer leadership
  • la Commission doit assurer fonction de service
    impartiale.
  • Problématique connue dès lorigine  exacerbation
    dune tension qui existe au niveau national, dans
    toutes les démocraties libérales.
  • Nouvelle tension dans les années 90  exigence
    démocratique.
  • Maintenant, triangle de tensions 
  • exigence daction et de réforme, mais avec des
    visions nationales contrastées de ce quil faut
    faire
  • exigence de bonne administration, fondée sur
    lexpertise et la stabilité
  • exigence de redevabilité démocratique
    (accountability).

53
  • Ces trois tensions renvoient aux tensions
    internes de la Commission  la Commission nest
    pas  une  institution, dotée dun intérêt. Il
    faut tenir compte des tensions entre les intérêts
    des différentes DG et services, des commissaires
    et les contraintes de lenvironnement
    institutionnel.
  • Lanalyse sous langle dune triple pression
    (politique-intergouvernementale, technocratique
    et démocratique) permet de comprendre comment
     lintérêt  de linstitution sélabore et de
    voir linstitution évoluer.

54
  • 2. La Commission face aux exigences démocratiques
  • A lorigine, 3 registres de légitimation 
  • rationnelle légale
  • logique dagence (non majoritarian institution)
  • efficacité des politiques (outputs)
  • Depuis 1990  contrôle, surveillance et
    médiatisation, souvent très suspicieuse, des
    activités de la Commission.
  • Critique de ses propositions (directive
    Bolkenstein sur la libéralisation des services
    publiques) et mise en cause de la probité, de
    lefficacité de la Commission (Santer,
    Cresson...).
  • Recherche dune plus grande légitimité par la
     parlementarisation  et la multiplication des
    formes de contrôle (transparence, subsidiarité,
    recours, médiateur, PE, pétitions, accès
    documents, Cour des comptes, OLAF...).
  • La Commission doit composer avec de nombreuses
    contraintes 
  • tensions entre profil politique et administratif,
  • surcharge administrative
  • surveillance des médias et partis
  • mise en cause de la légitimité et exigence
    daccountability

55
  • Doù une stratégie de réforme permanente 
  • Santer  avant même les problèmes, dès nomination
    en 1994, réforme.  Faire moins, faire mieux .
  • Prodi  réforme pour lutter contre
    laffaiblissement. Livre Blanc sur la gouvernance
    (2000)  plaidoyer pour la Commission et la
    méthode communautaire  éviter parlementarisation
    complète, le démantèlement (agences), le retour
    de lintergouvernemental et le démantèlement des
    politiques.
  • Barroso  simplifier, déréglementer, alléger la
    contrainte juridique et réglementaire sur les
    acteurs économiques.

56
  • 3. La problématique de la montée en puissance de
    la Commission
  • La Commission est lincarnation dune institution
    fonctionnelle  son organisation découle
    directement de ses pouvoirs et missions.
    Inversement  ses pouvoirs et missions sajustent
    à ses capacités organisationnelles.
  • Multiplication du nombre de DG et croissance de
    leurs divisions internes.
  • Inflation du nombre de commissaires  27 pour une
    dizaine de vrais portefeuilles.
  • La Commission est à la fois trop grande et trop
    petite 
  • trop grande par rapport au projet de Monnet dune
    agence aux fonctions limitées, efficace
  • trop grande et trop puissante pour les tenants
    dune approche intergouvernementale
  • trop petite par rapport à ses fonctions et à la
    taille des administrations nationales
  • Le manque de moyens de la Commission provoque son
    recentrage sur les politiques de régulation
    fondamentales, sur la défense des 4 libertés du
    marché intérieur (capital, biens, services,
    personnes).
  • Il pose des problèmes pour le développement
    dautres politiques, plus  positives , et
    lextension de ses compétences  environnement,
    social, éducation

57
  • La Commission doit aussi faire face à lémergence
    dautres normes et référentiels de gouvernement à
    côté des 4 libertés  protection de
    lenvironnement  cohésion économique et
    sociale  développement régional.
  • Pour y parvenir, la Commission associe largement
    les destinataires 
  • Comité consultatif des autorités locales et
    régionales devenu Comité des régions pour la
    politique régionale
  • Stake holders pour les politiques de
    lenvironnement, de la recherche, du
    développement, sociale, agricole comités
    consultatifs.
  • La Better regulation strategy systématise le
    recours à la consultation des destinataires
  • Les pays candidats pour les aides à la
    pré-accession et le processus dadhésion.

58
  • Malgré cela, critique de lextension excessive
    des pouvoirs de la Commission. Demandes de
    décentralisation ( renationalisation) ou dun
    multiplication des agences exécutives (
    démantèlement).
  • La Commission y répond par différentes
    stratégies 
  • Politique de self restraint (Barroso)
  • Décentralisation (fonds structurels)
  • Externalisation auprès de société privées et ONG
    (aide au développement, communication)
  • Subsidiarité
  • Comitologie
  • Agences exécutives
  • Secrétariat Général du Conseil pour politiques
    intergouvernementales

59
  • 4. Les divisions internes de la Commission
  • La Commission subit les tensions qui existent
    entre intégration négative et positive, entre la
    logique de marché et lexigence de cohésion
    économique et sociale.
  • Les DG ont des référentiels et objectifs
    contrastés  conflits environnement/marché
    intérieur  concurrence/politique régionale 
    politique industrielle/politique sociale.
  • La Commission nest pas monolithique  cest une
     multi-organisation  (Sonia Mazey) au sein de
    laquelle différentes logiques sont poursuivies
    par différentes parties de lorganisation.
  • Le phénomène a pris dans lampleur dans les
    1970s  sectorisation du policy making et
    constitution de réseaux indépendants, sous
    limpulsion du Conseil. Les relations
    interinstitutionnelles et les contacts avec
    différents groupes de lobbies divisent la
    Commission. Désormais, chaque DG a des relations
    avec  ses  groupes de travail au Conseil, sa
    formation du Conseil, sa commission au PE, son
     secteur  dintérêts constitués.

60
  • La Commission est très ouverte aux groupes
    dintérêt  les associe ouvertement au processus
    législatif. Elle cherche à créer un système de
    groupes dintérêt européen équilibré et
    pluraliste. Pour cela elle finance les groupes
    (ONG, société civile, consommateurs).
  • Accent mis sur la consultation des groupes et des
    entreprises
  • exercices de consultation standard  propositions
    de politique publique pour recueillir leurs
    commentaires (Internet)
  • conférences et ateliers de travail qui regroupent
    les intérêts concernés pour identifier les
    questions pertinentes et les parties prenantes
  • rencontres quotidiennes et correspondance entre
    les officiels de la Commission et les lobbyistes
    permanents et en visite
  • comités consultatifs spécialisés, permanents et
    ad hoc. Tous secteurs confondus, une soixantaine
    de comités consultatifs permanents (1/2 pour la
    PAC). Constitués des représentants des milieux
    intéressés, d'experts privés (universités,
    centres de recherche) ou provenant des
    administrations nationales.

61
  • Solutions à la sectorisation ?
  • rôle du Secrétaire général (SG)  coordination
    pour lélaboration des propositions. Négocie au
    nom de la commission dans les relations
    interinstitutionnelles 
  • le SG organise des réunions hebdomadaires
    respectives des DG, chefs de cabinets et chefs de
    cabinets adjoints. A lorigine, cabinets
    assuraient un rôle de coordination verticale 
    maintenant, aussi horizontale.
  • renforcement des pouvoirs du Président. La
    hiérarchie est ce qui permet aux bureaucraties de
    fonctionner correctement. Dans la Commission, le
    principe de collégialité domine et le Président
    na pas de voix prépondérante, ni de pouvoir
    darbitrage. Mais maintenant le traité de Nice
    lui reconnaît un rôle dans la définition de la
    politique générale et dans lattribution des
    portefeuilles
  • Création de  clusters  par Barroso  5 groupes
    thématiques de commissaires, qui permettent
    dassurer une certaine cohérence.
  • Better regulation strategy  participation de
    différentes DG au travail de réflexion et
    dexpertise avant communication
  • Diffusion de nouvelles normes  environnement,
    cohésion, emploi, genre...

62
  • B.2.b. Le Conseil de lUnion européenne
  • Lappellation officielle du Conseil est  Conseil
    de l'Union européenne . Couramment, on parle du
     Conseil des ministres . Le traité de Lisbonne
    utilise le vocable  Conseil .
  • Le Conseil nétait pas prévu dans les premiers
    schémas institutionnels des Communautés.
  • Le Conseil échappe à lanalyse en raison des
    multiples parad
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