Title: JOHN MAYNARD KEYNES 18831946
1JOHN MAYNARD KEYNES(1883-1946)
- 1- Distinction révolution keynésienne
- Keynes
- keynésianisme
- 2- Le personnage chronologie
- 3- Vision philosophique
- 4- Vision politique
- 5- Vision économique
2BIBLIOGRAPHIE
- uvres de Keynes
- Keynes Papers, Kings College Library, Cambridge
disponible sur microfilms dans certaines
bibliothèques plus riches que la nôtre, telles
que Harvard et Toronto. - The Collected Writings of John Maynard Keynes,
Londres, Macmillan, 30 volume, 1971-1989
quelques volumes sont disponibles en paperback
lensemble est à la bibliothèque de lUQAM. - Lydia and Maynard the Letters of John Maynard
Keynes and Lydia Lopokova. New York, Charles
Scribners Sons, 1989. - Keyness Lectures 1932-35 Notes of a
Representative Student, édité par Thomas K.
Rymes, Ann Arbor, University of Michigan Press,
1989.
3Traductions françaises de Keynes
- La Réforme monétaire, Paris, Simon Kra, 1924.
- Réflexions sur le franc et sur quelques autres
sujets, Paris, Simon Kra, 1928. - Essais sur la monnaie et l'économie. Les cris de
Cassandre, Paris, Payot, 1972. - Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de
la monnaie, Paris, Payot, 1982. - Le Docteur Melchior un ennemi vaincu. Suivi
de Le Conseil des quatre, Paris, 1919,
Castelnau-le-Lez, Climats, 1993. - Comment payer la guerre un programme radical
pour le chancelier de l'échiquier, Paris,
L'Harmattan, 1996. - The End of Laissez-Faire, suivi de Suis-je un
libéral? , Marseille, Agone Montréal, Comeau
Nadeau, 1999. - La Pauvreté dans labondance, Paris, Gallimard,
2002. - Les Conséquences économiques de la paix, avec
Jacques Bainville, Les conséquences politiques de
la paix, Paris, Gallimard, 2002.
4APERÇU DE LA LITTÉRATURE SECONDAIRE
- Backhouse, Roger E. et Bateman, Bradley, éd.
(2006). The Cambridge Companion to Keynes,
Cambridge, Cambridge University Press. - Barrère, Alain, éd. (1985). Keynes aujourd'hui
théories et politiques, Paris, Économica. - Bateman, Bradley W. (1996). Keynes's Uncertain
Revolution, Ann Arbor, University of Michigan
Press. - Bateman, Bradley W. et Davis, John B., éd.
(1991). Keynes and Philosophy Essays on the
Origin of Keyness Thought, Aldershot, Hants,
Edward Elgar. - Benetti, Carlo, Dostaler, Gilles, et Tutin,
Christian, éd. (1998). Keynes Économie et
philosophie, Cahiers déconomie politique, nos
30-31. - Blaug, Mark, éd. (1991). John Maynard Keynes
(1883-1946), Aldershot, Hants, Edward Elgar, 2
vol. - Boismenu, Gérard et Gilles Dostaler, éd. (1987).
La Théorie générale et le keynésianisme,
Montréal, ACFAS. - Bousseyrol, Marc (2000). Introduction à l'oeuvre
de Keynes, Paris, Ellipse. - Carabelli, Anna (1988). On Keyness Method,
Londres, Macmillan. - Cartelier, Jean (1995). L'économie de Keynes,
Bruxelles, De Boeck. - Clarke, Peter (1988). The Keynesian Revolution in
the Making, 1924-1936, Oxford, Clarendon Press. - Clarke, Peter (1998). The Keynesian Revolution
and its Economic Consequences Selected Essays by
Peter Clarke, Cheltenham, Edward Elgar. - Combemale, Pascal (1999). Introduction à Keynes,
Paris, La Découverte. - Davis, John B. (1994). Keyness Philosophical
Development, Cambridge, Cambridge University
Press. - Dimand, Robert W. (1988). The Origins of the
Keynesian Revolution The Development of Keynes
Theory of Employment and Output, Aldershot,
Hants, Edward Elgar.
5- Dostaler, Gilles (2005), Keynes et ses combats,
Paris, Albin Michel version anglaise augmentée
et révisée, Keynes and his Battles, Cheltenham,
UK et Northmapton, MA, USA, 2007. - Dostaler, Gilles et Nadeau, Robert, éd. (2003).
Que reste-t-il de Keynes?, Actualité Économique,
vol. 79, no. 1-2. - Fitzgibbons, Athol (1988), Keyness Vision a New
Political Economy, Oxford, Clarendon Press. - Harrod, Roy F. (1951). TheLife of John Maynard
Keynes, Londres, Macmillan. - Henry, Gérard Marie (1997). Keynes, Paris, Armand
Colin. - Herland, Michel (1991). Keynes et la
macroéconomie, Paris, Économica. - Hession, Charles H. (1985). John Maynard Keynes,
Paris, Payot. - Keynes, Milo, éd. (1975). Essays on John Maynard
Keynes, Cambridge, Cambridge University Press. - Maris, Bernard (1999). Keynes ou l'économiste
citoyen, Paris, Presses de la Fondation Nationale
des Sciences Politiques. - Maurisson, Patrick, éd. (1988). La Théorie
générale de John Maynard Keynes un
cinquantenaire, Paris, LHarmattan. - Minc, Alain (2007). Une sorte de diable les vies
de John M. Keynes. Paris, Grasset. - Mini, Piero V. (1994). John Maynard Keynes a
Study in the Psychology of Original Work,
Londres, Macmillan. - Moggridge, Donald E. (1992). Maynard Keynes an
Economists Biography, Londres, Routledge. - ODonnell, Rod M. (1989). Keynes Philosophy,
Economics and Politics, Londres, Macmillan. - Peden, George C. (1988). Keynes, the Treasury,
and British Economic Policy, Londres, Macmillan.
- Poulon, Frédéric, éd. (1985). Les écrits de
Keynes, Paris, Dunod. - Poulon, Frédéric (2000). La Pensée économique de
Keynes, Paris, Dunod. - Skidelsky, Robert (1983-1992-2000). John Maynard
Keynes, vol. 1, Hopes Betrayed 1883-1920 vol.
2, The Economist as Saviour 1920-1937 vol. 3,
Fighting for Britain, 1937-1946, Londres,
Macmillan version abrégée (2003). John Maynard
Keynes, 1883-1946 Economist, Philosopher,
Statesman, Londres, Macmillan. - Ventelou, Bruno (1997). Lire Keynes et le
comprendre, Paris, Vuibert.
6(No Transcript)
7La Révolution keynésienne
- Transformation des idées relatives au
fonctionnement globlal des économies, aux
instruments nécessaires pour en rendre compte - de la perception du rapport entre le rôle de
l'État et le fonctionnement de l'économie - de la nature des politiques économiques
nécessaires à mettre en oeuvre - transformation elle-même liée aux
transformations historiques concrètes, sociales,
politiques et économiques qui interviennent entre
les deux grandes guerres
8- Sur le plan historique, cest ce que Keynes
appelle "La fin du laisser-faire". - c'est-à-dire celui de l'économie de marché
auto-régulée, caractérisée par la
non-intervention (relative) et sur le plan
international le règne de l'étalon-or - domination de l'Angleterre
- stabilité des prix
- croissance lente mais soutenue
- paix civile
- paix internationale (relative)
- adhésion collective à certaines valeurs
- travail, épargne, morale
- le victorianisme
9- ce système entre en crise à la fin du 19e siècle
- ralentissement de la croissance
- chômage
- montée du mouvement socialiste
- exacerbation des conflits entre pays
- crises financières à répétition
- Cela débouche
- Sur la guerre
- Sur la crise des années trente
- Et provoque en réaction
- La révolution bolchevique
- La montée du fascisme et du nazisme
- Les expériences socialistes en France, Angleterre
- La mise en place de lÉtat providence en Suède
- Le New Deal de Roosevelt aux États-Unis
10- On passe de la non-intervention à un
interventionnisme actif pour éviter précisément
les solutions extrêmes - on se convainc de l'idée qu'il est de la
responsabilité des pouvoirs publics d'assurer le
plein emploi et une meilleure répartition des
revenus - on élabore des théories pour montrer que les
économies de marché ne génèrent pas spontanément
plein emploi et optimum
11- La révolution keynésienne est ce changement de
vision, de théories, de politiques - Keynes, qui lui a donné son nom, n'en est qu'un
des acteurs, d'autre économistes ayant développé
des thèses analogues et fait des propositions
semblables, parfois plus radicales - -Les économistes institutionnalistes aux EU
Commons - -Les disciples de Wickskell Myrdal, Ohlin,
Lindahl - LÉcole de Stockholm
- -Kalecki
- et plusieurs autres
12- Keynes (1818-1883) donne tout de même son nom à
cette révolution, et aux courants de pensée qui
se développeront - il en est l'acteur principal
- par la conjonction de ses qualités personnelles
- et des situations dans lesquelles il s'est
trouvé homme de pouvoir
13- Keynésianismes courants de pensée très
diversifiés, qui se développeront en référence à
Keynes à partir des années quarante - Modérés synthèse néoclassique
- Radicaux post-keynésiens
14Le personnage
- Certainement l'économiste le plus connu et le
plus influent du siècle, et considéré déjà dans
l'aéropage de la demi-douzaine de noms qui
dominent la discipline, depuis Adam Smith, en
passant par Ricardo, Marx et Walras. - mais il n'était pas d'abord économiste, et
l'économie était pour lui subordonnée à la
politique, et cette dernière à la philosophie, à
l'éthique et la morale, - à une vision du monde qui mettait de l'avant
l'épanouissement des individus dans leur vie
privée, la poursuite de l'art, de l'amour et de
la beauté. - la vie privée avait pour Keynes plus
d'importance que la vie publique - Cela dit, il fut incroyablement actif sur le plan
de la vie publique, et c'est ce qui explique son
influence
15- -Écrivain, au sens propre du terme maître de la
langue - importance du discours
- dont il utilisait tous les modes
- le traité
- articles scientifiques
- articles de journaux
- brochures et pamphlets
- mémorandums gouvernementaux
- lettres immense correspondance
- 30 tomes des Collected Writings
- ne concernant que l'économie
- Keynes's Papers à Cambridge
- -Mais aussi la parole
- Enseignant
- Club d'économie politique
- Conférencier, aussi à l'aise devant des grandes
assemblées (par exemple électorales) que des
petits groupes
16- -Conseiller du Prince
- comme fonctionnaire (1e guerre)
- comme Keynes (2e guerre)
- sur des commissions et comités (ex Macmillan,
où il testait ses idées) - -Militant politique, toute sa vie activement
impliqué au Parti libéral, dont il rédige une
bonne partie du programme électoral de 1929,
développant alors ce qu'on appelle les politiques
keynésiennes. - -Homme d'affaires dirige entre autres une
compagnie d'assurance - -Administrateur, entre autres, de son collège
17- -Spéculateur heureux, qui laisse à sa mort une
fortune importante et connaît néanmoins des ratés - -Protecteur des arts Théâtre de Cambridge,
groupe de Bloomsbury, ballet, Conseil des Arts - -Collectionneur tableaux, et surtout livres.
- -Fermier à Tilton.
18CHRONOLOGIE
- 1883 Naissance le 5 juin à Cambridge, Angleterre
- 1897-1902 Études au Public School d'Eton
- 1902-6 Études à l'Université de Cambridge
- 1903 Adhésion à la Cambridge Conversazione
Society (Société des Apôtres), fondée à
Cambridge en 1820 - 1905 Formation du groupe de Bloomsbury
- 1906 Examens d'entrée dans la fonction publique
- 1906-8 Emploi au Bureau des affaires indiennes,
à Londres - 1909 Élection au King's College, de Cambridge, à
la suite du dépôt d'une thèse sur les
probabilités, et début de l'enseignement en
économie - Création du Club d'économie politique, qui
réunit les meilleurs étudiants de Keynes - 1911 Nommé directeur de l'Economic Journal,
publié par la Royal Economic Society - 1913 Indian Currency and Finance
19- 1915-19 Emploi au Trésor britannique, où il
s'occupe entre autres des relations financières
internationales - 1919 Représentant du Trésor à la conférence de
paix de Paris démission avant la signature du
Traité de Versaille - Les conséquences économiques de la paix
- 1921 Nommé président de la National Mutual Life
Insurance Company - A Treatise on Probability
- 1922 A Revision of the Treaty
- 1923 Participation à la campagne électorale du
parti libéral - La réforme monétaire
- 1924 Nommé premier trésorier de King's College
- 1925 Mariage avec Lydia Lopokova, danseuse de
ballet d'origine russe - The Economic Consequences of Mr Churchill
- A Short View of Russia
- 1926 The End of Laissez-faire
- 1928 Britain's Industrial Future, rapport d'une
commission d'enquête sur l'industrie mise sur
pied par le Parti libéral et dont Keynes fut l'un
des principaux rédacteurs - 1929 Participation à la campagne électorale du
Parti libéral - Avec Hubert Henderson, Can Lloyd George Do it?
20- 1930 Nommé membre de la commission des Finances
et de l'Industrie (Commission Macmillan) et
président de l'Economic Advisory Council, mis sur
pied par le gouvernement MacDonald - A Treatise on Money
- 1931 Président du périodique New Statesman and
Nation - Participation aux Harris Foundation lectures and
seminars à l'Université de Chicago, sur le thème
Unemployment as a World Problem - Réunion à Cambridge du "Circus", composé de
jeunes disciples et élèves de Keynes, pour
discuter du Treatise on Money - Essais de persuasion
- 1933 Essays in Biography
- The Means to Prosperity
- 1934 Rencontre avec le président Roosevelt aux
États-Unis - 1936 Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt
et de la monnaie - 1937 Première crise cardiaque
- 1940-46 Travail pour le Trésor britannique
- 1940 How to Pay for the War
21- 1941 Nommé conseiller économique du chancelier
de l'Échiquier - Nommé directeur de la Banque d'Angleterre
- Voyage aux États-Unis, pour discuter entre
autres des conditions de l'aide économique
américaine - 1942 Nommé Baron Keynes de Tilton, il siège à la
chambre des Lords avec les libéraux - Président du Comité pour l'Encouragement à la
musique et aux arts - 1943 Nommé grand Économe de Cambridge
- Voyage aux États-Unis, pour discuter de manière
informelle des projets de réforme du système
monétaire. - 1944 Direction de la délégation britannique à la
conférence de Bretton Woods, qui crée le Fonds
Monétaire International et la Banque pour la
reconstruction et le développement - A la retraite de Pigou, l'Université de
Cambridge offre sa chaire à Keynes, qui la
refuse, la chaire d'économie politique - 1945 Président de la société d'économétrie
- Séjour aux États-Unis, où il remplace le
chancelier de l'Échiquier pour discuter des
conditons de remboursement des dettes anglaises. - 1946 Doctorats honoris causa de la Sorbonne et
de l'Université de Cambridge - Participation à la rencontre inaugurale du
Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire
international et de la Banque internationale, à
Savannah , en tant que gouverneur du Royaume-Uni - Keynes succombe à une crise cardiaque le 21
avril, à Tilton
22- John Maynard Keynes ou le capitalisme sous
anti-dépresseur - De Gilles Nadeau
- http//www.dailymotion.com/video/x1ghrh_keynes
23(No Transcript)
24(No Transcript)
25Vision philosophique de Keynes
-
- Pour Keynes, léconomie est une dimension
secondaire de la vie sociale. - Pour lui, comme chez Aristote, quil admirait,
léconomique est subordonnée au politique - et le politique est subordonné à léthique, qui
relève de la vision du monde et de la vision
philosophique - Depuis une trentaine dannées, on a commencé à
découvrir et à étudier les travaux philosophiques
de Keynes, dans lesquels on voit désormais la
source de ses idées politiques et économiques
26Éthique (morale)
- Keynes rejette
- la morale victorienne (de Victoria, reine
dAngleterre de 1837 à 1901) conservatisme,
puritanisme, répression sexuelle, hiérarchie
sociale et familiale, statut inférieur de la
femme, exaltation de lépargne (amour maladif de
largent), respect des traditions religieuses. - lutilitarisme benthamien (de Jeremy Bentham,
juriste et philosophe, 1748-1832) arithmétique
des plaisirs et des peines et principe du plus
grand plaisir pour le plus grand nombre. - la morale révolutionnaire et collectiviste du
type de celle du marxisme, en vertu de laquelle
lêtre humain doit soublier et souffrir en vue
dun bonheur futur (ce qui nest pas sans lien
avec lenseignement de la plupart des religions,
pour lesquelles la vie serait une vallée de
larmes, le bonheur nous attendant au paradis).
27Éthique à laquelle il adhère
- G. E. Moore, Principia Ethica, 1903, fondé sur
une tradition qui remonte à Aristote et Platon - Nature du bien
- Le bien est indéfinissable on ne peut le saisir
que par intuition. - Cette intuition nous révèle que le bien est
relié à des bons états desprit. - Et que ces bons états desprit sont eux-mêmes
liés - -A la contemplation de la beauté, naturelle ou
créée par lêtre humain (lart, dont Keynes dit
que cest la plus noble des activités humaines). - -A la recherche de la vérité (la science).
- -Aux plaisirs des relations humaines, amicales
et amoureuses. - Bien agir agir de manière à ce quaugmente la
quantité de bien dans lunivers.
28Épistémologie (connaissance)
- Pour Moore, compte tenu du fait quon ne peut
connaître avec certitude le résultat de nos
actions, il faut agir en fonction de la morale et
des traditions. - Le jeune Keynes admet que lincertitude et
lignorance est une donnée fondamentale de la
destinée humaine (ce thème occupe une place
centrale dans la Théorie générale). - Mais il ne peut accepter la conclusion de Moore à
leffet quil faut suivre morale et traditions. - Cest pourquoi il consacre plusieurs années de sa
vie à létude des probabilités et de leurs
fondements logiques. - Il sagit de montrer quil est possible de
prendre des décitions éclairées, dans sa vie
privée comme dans les domaines politique et
économique, en dépit de lincertitude dans
laquelle nous sommes irrémédiablement plongés.
29Probabilités
- Critique de la conception fréquentiste
(statistique, quantitative) des probabilités - Conception logique des probabilités
- degré de croyance quil est raisonnable
dentretenir envers une proposition a compte tenu
de la proposition h a/h - La plus grande partie de nos connaissances est de
cet ordre compte tenu de h, nous avons des
raisons de penser que a est vrai. - Conçus de cette manière, les probabilités sont
généralement non quantifiables, et même souvent
non comparables.
30Nature des sciences morales (sociales,
humaines)
- De ce qui précède, Keynes tire la conclusion
quon ne peut appliquer à létude des affaires
humaines les même techniques, précises,
mathématiques et quantitatives, quon utilise
dans le domaine des sciences naturelles - Lespoir, qui a soutenu plusieurs chercheurs au
cours du dix-neuvième siècle, damener
graduellement les sciences morales sous lemprise
du raisonnement mathématique, sestompe
régulièrement si nous voulons dire, comme ils
lentendent, par mathématiques lintroduction de
méthodes numériques précises. La vieille
hypothèse, selon laquelle toute quantité est
numérique et toutes les caractéristiques
quantitatives sont additives, ne peut plus être
soutenue. Le raisonnement mathématique apparaît
désormais comme une aide dans son aspect
symbolique plutôt que numérique. En ce qui me
concerne, en tout cas, je nai pas le même espoir
enthousiaste que Condorcet, ou même Edgeworth
éclairer les Sciences morales et politiques par
le flambeau de lAlgèbre . - A Treatise on Probability, 1921
31- -Rejet du monisme méthodologique (identité de
méthodes entre les sciences naturelles et
humaines). - -Place fondamentale de lincertitude et de
lignorance. - -Pas de calcul rationnel dans le domaine de
laction humaine - -Rôle fondamental de lintuition, de
lobservation et de lintrospection, plutôt que
de linférence statistique - -Unité organique dans le domaine des sciences
humaines, les qualités des ensembles observés
sont rarement la somme des qualités des éléments
qui les composent
32Méthode de l'économie
- Critique de linférence statistique
- Pearson
- Tinbergen et léconométrie
- Contre la réduction de léconomie à une science
naturelles - Critique de lhomo oeconomicus il ny
généralement pas de rationalité, mais plutôt des
pulsions (esprits animaux) dans les décisions
économiques - Construction de modèles causals, sur la base de
lobservation -
- Importance de lintuition
- Unité organique
- Économie comme art et comme discours
33- Ce que nous voulons simplement rappeler, cest
que les décisions humaines engageant lavenir sur
le plan personnel, politique ou économique ne
peuvent être inspirées par une stricte prévision
mathématique, puisque la base dune telle
prévision nexiste pas cest que notre besoin
inné dactivité constitue le véritable moteur des
affaires, notre cerveau choisissant de son mieux
entre les solutions possibles, calculant chaque
fois quil le peut, mais seffaçant souvent
devant les impulsions dues au caprice, au
sentiment ou à la chance. - Théorie générale de lemploi, de lintérêt et de
la monnaie, 1936 - La pseudo analogie avec les sciences physiques va
directement à lencontre de létat desprit quil
est le plus important pour un économiste
dacquérir. - Je tiens aussi à souligner fortement lidée
selon laquelle léconomie est une science morale.
Jai mentionné plus haut quelle traite
dintrospection et de valeurs. Jaurais pu
ajouter quelle traite de motifs,
danticipations, dincertitudes psychologiques. - Lettre à Harrod, 16 juillet 1938
34Vision politique de Keynes
- Le véritable socialisme du futur naîtra, à mon
avis, dune infinie variété dexpériences visant
la découverte des sphères respectives de
lindividuel et du social, et des conditions
dune alliance fructueuse entre ces instincts
jumeaux. - Does unemployment need a drastic remedy?
1924 - Je suis certain dêtre moins conservateur au
niveau de mes tendances que lélecteur
travailliste moyen La république de mon
imagination se situe à lextrême gauche de
lespace céleste. - Liberalism and labour , 1926
- La question est de savoir si nous sommes prêts à
quitter létat de laisser-faire du dix-neuvième
siècle pour entrer dans une époque de socialisme
libéral, cest-à-dire un système nous permettant
dagir en tant que communauté organisée avec des
buts communs, et disposés à promouvoir la justice
sociale et économique tout en respectant et
protégeant lindividu sa liberté de choix, sa
croyance, son esprit et ses manifestations, son
entreprise et sa propriété. - Democracy and efficiency , 1939
35- Extrême diversité des opinions sur Keynes, qui
illustre la complexité -selon certains la
richesse -selon d'autres l'opportunisme ou la
confusion- de ses positions - classé de l'extrême-droite à l'extrême-gauche
- lui classait la république de son imagination
à l'extrême-gauche de l'échiquier céleste
36- Position politique de Keynes préalable à sa
vision économique - les politiques keynésiennes viennent de sa
politique et non de son économique - elles sont élaborées dans le cadre de
l'activité au sein du Parti libéral anglais - Elles s'appuient sur une vision éthique, morale,
philosophique - Influence de lhomme politique et écrivain Edmund
Burke (1720-1797), sur lequel Keynes a écrit un
texte important (et inédit) en 1904 - Pragmatisme il ny a pas de fins ultimes en
politique. - Il ne faut pas sacrifier le présent pour un futur
incertain, doù le rejet de la violence
révolutionnaire.
37- Ce qu'il rejette
- -Laissez-faire et conservatisme
- -Bolchevisme et communisme
- -Fascisme et nazisme
38- Ce qu'il prône
- Un nouveau libéralisme (appelé parfois
libéralisme social, socialisme libéral, ou
troisième voie) - dans lequel l'État (providence,
interventionniste, keynésien) joue un rôle
important - trois principes -justice sociale
- -liberté politique
- -efficacité économique
- et de nouveaux objectifs, au-delà de
léconomie - -La paix
- -De nouvelles modalités de gouvernement
décentralisation - -Les questions sexuelles
- Contrôle de la population
- Égalité hommes-femmes
- -Diffusion de linformation
39- Pour ma part, jaimerais définir le programme
socialiste comme visant le pouvoir politique,
avec la perspective, en un premier temps, de
faire ce qui est économiquement sensé, de telle
sorte que, plus tard, la communauté puisse
devenir suffisamment riche pour se permettre ce
qui est économiquement insensé. Mon but, cest
lidéal mon objectif cest de reléguer les
considérations économiques au siège arrière mais
ma méthode à ce moment de lévolution économique
et sociale consisterait à avancer vers le but en
sappliquant à faire ce qui est économiquement
sensé. - The dilemma of modern socialism , Political
Quarterly, vol. 3, avril-juin 1932)
40Les moyens de transformation
- Cest par laction politique, et donc
lappartenance à un parti quon peut espérer
obtenir les transformations nécessaires pour
améliorer la situation. - Mais, pour Keynes, aucun parti nest pleinement
satisfaisant. - Les conservateurs nont rien à offrir et leur
gestion risque au contraire de provoquer la
révolution. - Le parti travailliste est plus satisfaisant, mais
contient en son sein des éléments qui souhaitent
la révolution (le parti de la catastrophe)
marxistes, bolcheviques. - Le parti libéral est la moins mauvaise solution,
en particulier son aile gauche, radicale - Keynes souhaiterait une alliance entre laile
gauche du parti libéral et laile droite du parti
travailliste.
41Lavenir à long terme
- Perspectives économiques pour nos
petits-enfants, 1930 - Texte dans lequel Keynes brosse un tableau de ce
que pourrait être une humanité libérée du
problème économique, cest-à-dire du problème de
la rareté - À la source des luttes entre classes et nations
- Laugmentation de la productivité réduirait à
quelques heures par jour le temps de travail
nécessaire pour assurer la satisfaction des
besoins matériels - De sorte que les êtres humains pourraient enfin
se consacrer à cultiver lart de vivre - Plutôt que de sépuiser à travailler toujours
plus pour gagner toujours plus dargent
42- Et voici quapparaît alors avec plus de clarté ce
qui forme, à vrai dire, sa thèse essentielle dun
bout à lautre du livre la profonde conviction
que le Problème Économique, comme on peut
lappeler en bref, ce problème du besoin et de la
pauvreté et cette lutte économique entre classes
et entre nations, tout cela nest quune
effroyable confusion, une confusion éphémère et
sans nécessité. Pour venir à bout du Problème
Économique qui absorbe maintenant nos énergies
morales et matérielles, le monde occidental
possède déjà en effet les ressources et les
techniques nécessaires il lui reste à créer
lorganisation capable de les mettre en uvre de
manière adéquate. - Essays in Persuasion, 1931
43- Ainsi, pour la première fois depuis sa
création, lhomme sera confronté à son problème
véritable et permanent quel usage faire de sa
liberté, une fois dégagé de lemprise des
préoccupations économiques? Mais ce seront
les gens qui sauront préserver lart de vivre et
le cultiver jusquà la perfection, et qui ne se
vendront pas pour assurer leur subsistance, qui
seront capables de jouir de l'abondance quand
elle se présentera. - L'amour de l'argent comme objet de possession
distinct de lamour de largent comme moyen de
goûter aux plaisirs et aux réalités de la vie -
sera reconnu pour ce qu'il est, une passion
morbide plutôt répugnante, une de ces
inclinations à moitié criminelles, à moitié
pathologiques, dont on confie le soin en
frissonnant aux spécialistes des maladies
mentales. - Perspectives économiques pour nos
petits-enfants , 1930
44La vision économique de Keynes
- Beaud et Dostaler, La Pensée économique depuis
Keynes, chapitres 2 et 3. - Dostaler, Keynes et ses combats, chapitres 5 et
6. - 1- Assaut contre la citadelle
- 2-Critique de la théorie classique
- 3-Théorie de lemploi
- 4-Politiques économiques
451-Assaut contre la citadelle
- Keynes passe lui même de l'orthodoxie (croyance
dans l'ajustement automatique des marchés) à
l'hétérodoxie - cheminement long et douloureux catharsis, qui
explique la dureté de l'attaque contre les
classiques, symbolisés par Pigou - et qui lamène à conserver dans sa théorie
certains éléments de lorthodoxie classique, qui
permettront la synthèse néoclassique.
462-Critique de la théorie classique
- Keynes qualifie de classiques non seulement les
économistes classiques au sens traditionnel du
terme (Ricardo, Mill), mais aussi les
néoclassiques comme Marshall et Pigou. Tous
croient dans - -La théorie quantitative de la monnaie
- -La loi de Say
- -Lajustement automatique des marchés, en
particulier - du marché du travail, où la rencontre de
loffre et de la demande détermine le niveau
global de lemploi - du marché du capital, où le taux dintérêt
déquilibre est déterminé par la rencontre de
loffre (épargne) et de la demande
(investissement) de capital - De telle sorte quil ne peut y avoir de chômage
involontaire.
473-Théorie de lemploi
- Cependant, pour comprendre mon état desprit, il
faut que tu saches que je pense être en train
décrire le livre sur la théorie économique qui
révolutionnera grandement probablement pas tout
de suite mais au cours des dix prochaines années
la façon dont le monde pense les problèmes
économiques. Alors que ma nouvelle théorie aura
été dûment assimilée et mêlée à la politique, aux
sentiments et aux passions, je ne peux prédire
quel effet elle aura sur lactivité et les
affaires. Mais un grand changement se produira,
et, plus particulièrement, les fondements
ricardiens du marxisme auront été battus en
brèche. Je ne mattends pas à ce que toi ou qui
que ce soit dautre, preniez cela au sérieux pour
le moment. Mais, quant à moi, je ne fais plus
quespérer que cela se produira, jen suis
moi-même tout à fait certain. - Lettre de Keynes à George Bernard Shaw, 1
janvier 1935.
48- Pour les classiques, le niveau de lemploi est
déterminé par la rencontre de loffre et de la
demande sur le marché du travail, qui fixe le
niveau du salaire réel déquilibre. - Keynes rejette cette analyse
- Les négociations entre travailleurs et employeurs
déterminent un salaire monétaire. - Il ny a pas de courbe doffre reliant la
quantité de travail au salaire réel. - Des travailleurs peuvent ne pas trouver demploi
alors quils sont prêts à travailler au salaire
qui leur est offert il y a donc du chômage
involontaire. - Cest dailleurs le principal problème du
capitalisme, susceptible de déclencher la
révolution.
49- Ce sont dautres mécanismes qui déterminent
simultanément - Le niveau de lemploi
- Le niveau de la production nationale
- Le niveau du revenu national
- La demande effective détermine le niveau de
lemploi - La demande effective le point de la courbe de
loffre globale où elle est coupée par celle de
la demande globale - Loffre globale les recettes attendues qui sont
justes suffisantes pour que les entrepreneurs
offrent ce volume demploi. - Ce que les entrepreneurs exigent, quon peut
représenter par la courbe suivante, où Z est le
coût (et le revenu) global et N lemploi global
et ??est la fonction doffre globale, soit Z ?
(n) ?
50Fonction de l'Offre globale
Z ??(N)
coût global et revenu global.
Z
45
N emplois
0
Plein emploi
51- Le demande globale, D, est égale aux recettes que
les entrepreneurs espèrent tirer de lemploi de N
personnes - Ce que les entrepreneurs prévoient
- Anticipations, incertitudes, espoirs.
- D D1 D2
- D1 demande de biens de consommation, C
- D2 demande de biens dinvestissement, I
52Fonction de la demande globale
Z ??(N)
coût global et revenu global.
Z
D1
45
N emplois
0
Plein emploi
53Fonction de la demande globale
Z ??(N)
coût global et revenu global.
Z
D1 D2
D2
D1
45
N emplois
0
Plein emploi
54Z ??(N)
coût global et revenu global.
Z
D1 D2
Chômage
45
N emplois
0
Équilibre de sous-emploi
55Si D1 D2 gt Z au Plein emploi
D1 D2
coût global et revenu global.
Z
Z ??(N)
Inflation Surchauffe
45
N emplois
0
Plein emploi
56- La théorie générale de lemploi consiste donc à
découvrir ce qui détermine - La demande de biens de consommation, C
- La demande de biens dinvestissement, I
- Cette analyse nous explique le paradoxe de la
pauvreté au sein de labondance. Le seul fait
quil existe une insuffisance de la demande
effective peut arrêter et arrête souvent
laugmentation de lemploi avant quil ait
atteint son maximum. (Théorie générale)
57La demande de consommation
- La demande de consommation, C, dépend du revenu,
R, soit - C f (R )
- Or, à mesure que le revenu augmente, la
consommation augmente mais dans une proportion
moindre - La propension à consommer, 1ère variable
psychologique fondamentale, est la relation entre
laugmentation de la consommation et celle du
revenu, soit - ?C/?R, avec 0 ?C/?R 1
- Premier problème des économies capitalistes
modernes la propension à consommer diminue à
mesure que les revenus et la richesse augmentent.
58La demande dinvestissement
- La demande de consommation étant relativement
stable à court terme, cest la demande
dinvestissement, beaucoup plus volatile, qui
constitue le facteur déterminant du niveau de
lemploi. - I dépend des deux autres variables psychologiques
fondamentales, soit - Lefficacité marginale du capital
- La préférence pour la liquidité
- Efficacité marginale du capital, emc le taux
descompte qui, appliqué à la série dannuités
constituée par les rendements escomptés de ce
capital pendant son existence entière, rend la
valeur actuelle des annuités égale au prix
doffre de ce capital - Cest donc le rapport entre les rendements
espérés (anticipations) et le coût de
remplacement du capital - emc diminue à mesure que linvestissement
augmente (autre problème des économies
capitalistes avancées). - Les entrepreneurs investiront jusquau point où
lefficacité marginale du capitale est égale au
taux dintérêt, i
59emc
Courbe defficacité marginale du capital
i
Ie
Investissement
Il reste donc à savoir ce qui détermine le taux
dintérêt
60La détermination du taux dintérêt
- Pour les classiques, lintérêt récompense
labstinence, la renonciation à la consommation
(considérée comme une vertu). - Pour Keynes, lintérêt récompense la renonciation
à la liquidité. - La préférence pour la liquidité, troisième
variable psychologique fondamentale, découle de
linquiétude, de lincertitude face à lavenir,
des détenteurs de richesse. - La demande largent liquide est dautant plus
élevée que le taux dintérêt est plus bas - Loffre dargent liquide est déterminée par les
autorités monétaires - Le taux dintérêt, phénomène monétaire et
psychologique, est déterminé par la rencontre de
loffre et de la demande de monnaie
61Taux dintérêt
Offre
ie
Demande
Quantité de monnaie
62- La théorie est maintenant complète
- La préférence pour la liquidité détermine, avec
la politique des autorités monétaires, le taux
dintérêt - Le taux dintérêt détermine, avec lefficacité
marginale du capital, la demande
dinvestissement - La propension à consommer déterminer la demande
de consommation - La demande de consommation et la demande
dinvestissement déterminent le niveau de la
demande effective, de lemploi, de la production
et du revenu national - R C I
- Dans les économies modernes
- La propension à consommer est trop faible
- Lefficacité marginale du capital est trop faible
- La préférence pour la liquidité est trop forte
- De sorte que la demande effective est trop faible
et le chômage trop élevé, doù la nécessité dune
intervention de lÉtat
63Paradoxe de lépargne
- Ex ante épargne et investissement sont inégaux,
étant le fruit de décisions différentes dagents
différents - Ex post épargne investissement
- Cette égalité nest pas réalisée par les
variations du taux dintérêt, mais par la
fluctuation dans le niveau de la production
nationale - Si, ex ante, les ménages décident dépargner
plus, et que cette quantité dépargne souhaitée
est supérieure à linvestissement décidé par les
entreprises - La demande de consommation baisse
- Ce qui entraîne une baisse de la demande
effective - Ce qui entraîne une baisse de la production
nationale, du revenu national et de lemploi - Ce qui entraîne une baisse de lépargne ex post,
égale à linvestissement - Bref, la frugalité (vertu privée) entraîne une
baisse de lépargne globale (vice public).
64Le multiplicateur
- Le multiplicateur dinvestissement, k, est le
rapport entre laugmentation du revenu national,
R, et celui de linvestissement, I - k ?R/ ?I ?R/(?R - ?C) 1/(1 - ?C/ ?R)
- En mots le multiplicateur est égal à 1 divisé
par (1 moins la propension à consommer) - Il est dautant plus élevé que le propension à
consommer est plus élevée - Cest encore lépargne qui est le vilain
- Logique sous-jacente laugmentation de
linvestissement provoque une augmentation de
revenus qui, dépensés, provoquent à leur tour
dautres augmentations dinvestissement et de
revenu - La même logique sapplique pour les dépenses
gouvernementales, les exportations, etc.
654-Politiques économiques
- L'État doit intervenir pour corriger les
conséquences des problèmes structurels du
capitalisme, qui se manifestent par - -Taux de chômage trop élevé
- -Répartition trop inégale des revenus
- Il sagit de stimuler la demanda effective, en
agissant par des politiques budgétaires,
monétaires et autres sur C et I, mais aussi par
des dépenses gouvernementales directes (travaux
publics, etc), G, et en stimulant les
exportations pour obtenir un surplus de la
balance commerciale, X - R C I G X
66- Mise en uvre de ce programme par ce quon
appelle lÉtat providence, interventionniste. - Keynes envisage aussi, entre autres à la fin de
son livre, des mesures plus radicales, qui seront
reprises par certains de ses disciples (les
post-keynésiens) - Euthanasie du rentier
- Socialisation de linvestissement
nationalisations.